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Pokemonis T.1 : La Pokeball perdue de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 01/10/2014 à 10:01
» Dernière mise à jour le 10/10/2016 à 19:38

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 6 : Apprentissage de l'esclavage
Kerel


Gagné. J'avais gagné le Grand Tournoi. J'avais battu Galbar. Ma maîtresse avait remporté l'esclave femelle. Tous ces Pokemon qui m'acclamaient... Même Monsieur Noctali, toujours si réservé et critique à mon égard, qui jubilait sur place en disant à tout le monde autour de lui : « C'est l'esclave de ma fille ! Le meilleur humain qui soit ! ». C'était presque irréel. Encore plus irréel que la mort de Crusio, ou que ma folie sanguinaire. Peut-être allais-je me réveiller dans la chambre de ma maîtresse, pour me rendre compte que le tournoi ne s'était pas encore déroulé ?

Mais quand le maire Cresuptil remit à ma maîtresse la jeune humaine, lot du premier prix, je dus y croire. Oui, j'avais gagné. La femelle était à nous, et avec cela, sans doute une vie de richesses et de renommée dans cette ville. Maîtresse Cielali plongea jusqu'à moi et m'agrippa la tête, ce qui équivalait à une grande embrassade. Son père Noctali, qui aurait du la tancer pour une conduite si peu digne avec un humain, était trop occupé à me féliciter pour cela. Quant à Dame Nymphali, elle ne cessait de pleurer chaudement.

Le plus dur fut de rentrer chez nous. Une bonne partie des Pokemon du stade assaillirent ma maîtresse et ses parents en les suppliant de leur laisser voir ou toucher la femelle. Je dus plusieurs fois m'interposer entre eux et ma maîtresse, tout en tenant bien le bras de la fille, craignant qu'on ne tente de nous l'enlever. Cette dernière n'avait encore pas dit un seul mot, se contentant de nous suivre à notre allure.

Quand finalement nous fûmes rentrés à la maison, non sans difficulté, et que Monsieur Noctali eut tout bien verrouillé, on put souffler, et s'abandonner à la contemplation de notre lot. Les trois Pokemon présents dévisagèrent la femelle et lui tournèrent autour comme s'il s'agissait d'une énorme pierre précieuse sortie du sol. Je vis au regard de la jeune femme que cet examen ne lui plaisait guère.

- Voilà donc une femelle humaine, fit Monsieur Noctali en continuant à la regarder de tous les angles possibles. Vous voyez une différence, vous deux ?

- Ces deux choses à la poitrine, remarqua Dame Nymphali. Kerel n'en a pas.

- Ce sont des seins, maman, la renseigna Cielali, bien plus cultivée sur la question humaine que ses parents. Les femelles des mammifères en ont toutes. Ça pourrait se rapprocher des mamelles qu'ont les Ecremeuh.

- Vraiment ? S'étonna Monsieur Noctali. Ça produit du lait aussi ?

Là, Cielali ne put répondre. Moi non plus, je n'en savais rien. Noctali interrogea donc directement la femelle du regard. Elle répondit comme à contrecœur :

- Quand nous sommes enceintes seulement, pour nourrir le bébé.

- Et donc, comment fonctionne la reproduction humaine, dans les détails ?

- Papa, protesta Cielali. Elle vient d'arriver, et nous ne connaissons même pas son nom. Attends pour ce genre de question.

Puis elle se tourna vers l'humaine pour se présenter dans les règles.

- Je suis Cielali, ta nouvelle maîtresse. Voici mes parents Noctali et Nymphali. Et Kerel, mon esclave, grâce à qui tu es avec nous.

La fille me dévisagea étrangement, d'une façon que je n'étais pas sûr d'apprécier. Elle finit par dire :

- Je m'appelle Ludmila.

- Maîtresse Cielali est aussi la tienne à présent, fit-je d'un ton de reproche. Tu dois t'adresser à elle avec respect.

Ludmila me regarda à nouveau, cette fois avec un œil clairement méprisant. Mais elle s'inclina toutefois brièvement devant ma maîtresse.

- Mes excuses, maîtresse.

- Ce n'est rien. Kerel est assez accro au protocole, tout ça... Bienvenu chez nous, Ludmila. Nous sommes si heureux de t'avoir !

Je n'en étais pas sûr, mais Ludmila ne paraissait pas partager la joie de ma maîtresse, bien qu'elle s'inclina respectueusement. Après tout ce que j'ai subi et espéré pour pouvoir la gagner, cette femelle me paraissait bien antipathique. Enfin, il ne fallait jamais se fier aux premières apparences. Maîtresse Cielali la plaça sous ma responsabilité. Je devais lui faire visiter les lieux, l'instruire sur les attentes de nos maîtres, nos fonctions en tant qu'esclaves. Je m'y employa avec le plus grand sérieux.

- Ici, c'est la chambre de Monsieur Noctali et de Dame Nymphali. Interdiction d'y entrer si un seul des deux est dedans. Je fais d'ordinaire le ménage ici à onze heures, avant de préparer le déjeuner. Là, la salle de bain. Nous pouvons utiliser les toilettes, mais pas la douche, qui est uniquement adaptée pour des Pokemon de la taille de la famille Evoli.

- Et on se lave où alors ? Me demanda Ludmila de sa voix désagréable. Cet idiot de Cresuptil m'a permis de prendre une douche juste deux jours avant le tournoi. Je dois commencer à sentir...

- Les esclaves se lavent dans les bains publics de la ville prévus à cet effet, répondit-je, étonné. Ce n'était pas comme ça d'où tu viens ?

La jeune femme hésita un moment.

- Euh... si, mais je demande, au cas où. Cette ville m'a tout l'air d'un bled paumé comparé à là d'où je viens.

- Et de quelle cité viens-tu ?

- Fresquan.

Je haussai les sourcils. Fresquan était la seconde cité la plus grande de l'Empire après la capitale Axendria. Ça ne devait pas être une surprise. Il n'y avait que dans ce genre de coin prisé qu'on pouvait trouver des femelles humaines.

- Et euh... hésita Ludmila, il y a des bains séparés ici ?

- Séparés ? Fis-je sans comprendre.

- Ben oui, nigaud. Pour les garçons et les filles.

Je secouai la tête.

- Tu es la seule fille dans la cité de Ferduval actuellement. Quel intérêt aurions-nous de bains séparés ? Et d'ailleurs, pourquoi faut-il séparer les filles des garçons, à Fresquan ?

- D'après toi ? Si tu étais une fille, tu aimerais te baigner toute nue devant une horde de mec en chaleur ?

- Quel serait le problème ?

- Bon, laisse tomber... Où est-ce qu'on dort, dans cette piaule ?

Décidément, je n'appréciai pas du tout cette Ludmila. Elle était d'une insolence peu commune.

- Je n'ai pas de chambre à moi, il n'y a pas de place dans la maison pour en faire une, répondit-je. J'ai toujours dormi dans celle de maîtresse Cielali, par terre.

- Génial... Va falloir que je squatte avec vous alors ? Un humain lent d'esprit et un Pokemon nunuche ?

Là, c'était trop. Je me rendis compte que j'avais frappé Ludmila quelque secondes après l'avoir fait. Se tenant sa joue endolorie, elle me regarda comme si elle était prête à bondir sur moi.

- Je n'accepte de personne qu'on insulte maîtresse Cielali, déclarai-je. Et encore moins d'un humain qui lui appartient ! Si jamais un seul Pokemon t'avait entendu, tu aurais subi vingt coups de fouet. Tu es esclave de maîtresse Cielali désormais, comme moi. Ton premier devoir est de protéger sa réputation. Insulter son maître Pokemon est impardonnable.

- Quel toutou bien dressé tu fais, se moqua Ludmila. Mais tout le monde n'est pas comme toi à lécher les pattes des Pokemon. Si je suis ici, ce n'est sûrement pas de mon fait.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Tu étais forcément esclave avant, vu ton âge. Tu dois connaître les règles.

- Oh, je les connais oui. Mais je ne les approuve pas. Tu trouves normal toi, que les Pokemon nous asservissent ainsi comme ils veulent ?

J'avais du mal à croire ce qu'elle me racontait là. Ses paroles tenaient de l'hérésie, du crime. Aucun esclave n'avait jamais osé remettre en cause l'esclavage humain. C'était passible de la peine de mort.

- Ne reparle plus jamais de ça, dis-je en chuchotant. Tu ferais mieux de vite accepter ton statut et de te vouer à tes devoirs. Etre une femme ne te protègera pas si tu t'amuses à mettre en doute le fonctionnement de l'Empire.

- Pourquoi ? Tu vas me dénoncer ?

- Non. Ça attirerait des problèmes à ma maîtresse. Je te mets juste en garde. Tu as de la chance d'avoir maîtresse Cielali comme propriétaire. À l'inverse de beaucoup de Pokemon, elle est attentionnée envers les humains, et nous traite bien. Alors accompli ce qu'elle attend de toi sans faire de vague, et tout se passera très bien.

Un sourire ironique et méchant peignit les traits de Ludmila.

- Ce qu'elle attend de moi, hein ? Oh, j'ai une petite idée de ce qu'elle peut attendre de moi. Elle veut que je me laisse faire pendant que tu me sauteras des dizaines de fois, pour que je puisse lui fournir plein de nouveaux petits esclaves, ou alors pendant qu'elle recevra l'argent d'un autre Pokemon pour que son esclave vienne lui me violer ? Je ne sais pas encore pour les autres, mais toi, je sais que moi vivante, tu ne me toucheras jamais, quoi que puisse ordonner ta maîtresse adorée, mmgrrr !

Elle m'avait presque feulé en pleine figure, et quitta l'étage pour redescendre, me plantant là comme un idiot.

- Mmgrrr ?! Répétai-je, ébahi.

Par Arceus, toutes les femelles étaient-elles comme ça ?! Si c'était le cas, on ne pouvait pas en vouloir au Seigneur Protecteur Xanthos au sujet du poison qui a fait que les naissances des filles avaient largement diminué. Ça avait même sans doute été un grand service rendu à la race humaine. J'en vins presque à regretter de ne pas avoir laissé Galbar gagner, pour que son maître Frelali s'embarque cette furie.


***

Ludmila


J'avais mal réagi, je le savais. Pour espérer trouver la personne que je cherchais dans cette cité, je devais ne pas me faire remarquer, jouer la bonne petite esclave, et guetter une occasion. Jouer les rebelles dès le premier jour passé avec mes « nouveaux maîtres » serait clairement contreproductif pour mon plan. Mais je n'ai pas pu m'en empêcher face à cet idiot adorateur de Pokemon. Si j'avais espéré que Kerel puisse m'aider dans ma mission de Paxen, c'était raté. Ce type était l'incarnation de tout ce que je méprisais chez les miens. Un chien qui s'écrase devant les Pokemon en remuant la queue.

Pourtant, je devais me calmer. Mon tempérament emporté m'a souvent joué des tours, et cette mission était trop importante pour que je la gâche avec mon mauvais caractère. Au moins, Kerel avait raison sur un point : cette famille de Pokemon, notamment Cielali, paraissait relativement indulgente avec les humains. J'aurai pu tomber sur pire. Je devais donc pour le moment ravaler ma fierté et jouer au bon esclave. J'ai testé Kerel, et j'ai été agacé par ses réponses, mais c'était fini. Je devais gagner la confiance des Pokemon de cette maison, pour qu'ils me laissent la liberté nécessaire pour que je puisse trouver mon contact Paxen. Après quoi, je quitterai enfin cette cité pourrie, et rejoindrai Penombrice qui devait veiller sur Tannis. Je rejoignis donc la famille de Pokemon en bas, en me dévouant pour aider la Nymphali à préparer le repas. Le Noctali sembla approuver ce geste.

- Voilà ce que doit être un bon esclave. Quelqu'un qui répond aux attentes de son maître sans qu'il n'ait besoin de lui donner d'ordre.

J'avais envie de lui envoyer la carotte que j'épluchais en pleine figure, mais je me retins. Cette mission était un vrai défi pour moi. Arriver à supporter l'exécrable arrogance et condescendance des Pokemon ! Etant donné ma patience limitée, je n'étais sans doute pas la meilleure Paxen pour ça, d'autant que je n'ai jamais été esclave dans ma vie. Enfin, à l'origine, je devais m'infiltrer dans la cité sans me faire capturer... Kerel redescendit assez vite et vint m'aider sans un mot, mais avec un regard qui donnait l'impression que j'allais l'attaquer à tout moment. Quand le repas et la table furent prêts, Kerel s'apprêtait apparemment à sortir et à m'amener avec lui, mais Cielali l'interrompit.

- Vous mangerez avec nous ce coir, décida-t-elle. On a envie d'en savoir plus sur Ludmila, et on ne va certainement pas laisser notre héros du jour tout seul dehors.

Kerel s'inclina avec une reconnaissance réelle, et je décidai d'en faire autant bien que je m'interrogeai. Les esclaves ne mangeaient donc pas avec les Pokemon ? Bonne nouvelle. Si je pouvais sortir et visiter la ville... Pour le moment, je m'assis à la table des Pokemon, relativement basse bien sûr pour ceux de leur taille, à tel point que je devais me pencher pour attraper de la nourriture. Tout le monde me regardait. J'étais le centre d'intérêt du jour. Moi, je restais indécise. J'ignorai tout de comment un esclave devait se tenir à la table de ses maîtres, aussi je gardais un œil sur Kerel pour voir ce qu'il faisait. Noctali me fit une remarque :

- Diantre, tu as l'air relativement musclée. Autant que notre Kerel.

- Je me suis longuement entraînée, monsieur, fit-je.

- Pourquoi ? Demanda Cielali. Quel intérêt à une femelle d'être forte ?

Pour fracasser les pestes Pokemon comme toi, pensai-je en souriant. Je me dépêchais d'inventer un mensonge quelconque.

- Mon ancien maître m'y a obligé. Il pensait que je donnerai naissance à des enfants naturellement forts si je l'étais.

- Et c'est vrai ça ? Demanda Noctali, sceptique.

- Je l'ignore, monsieur.

- Tu as déjà eu des enfants ?

- Euh... oui, monsieur. Un garçon. Mon ancien maître l'a gardé. Puis il m'a abandonné moi, pour ne pas avoir à payer la somme qu'il devait à mon maître précédent pour mon achat. Il m'a interdit de revenir dans notre ville.

- C'est cruel, commenta Nymphali. Un vil Pokemon.

Je haussai les épaules. Kerel devait sûrement penser que c'était pour cela que je n'aimais pas les Pokemon. Tant mieux, qu'il pense ça.

- Quand penses-tu pouvoir commencer à te reproduire avec Kerel ? Me demanda Noctali.

Oh, probablement... jamais ? Je me lançai dans un autre mensonge. Que savaient ces idiots de Pokemon de la reproduction humaine, d'ailleurs ? Pour eux, le simple fait qu'on ne pondait pas d'œufs comme eux était presque de la science-fiction.

- Il y a des cycles à respecter, messire. Des mois durant lesquels je peux concevoir, et d'autre pas. Je suis dans l'un de ceux-là. À partir de trente-sept jours, je serai prête.

Bien évidement, et quoi qu'il arrive, je serais partie bien avant trente-sept jours. Noctali sembla accepter cela.

- Soit. Et y'a-t-il une limite au nombre d'enfant qu'une humaine peut concevoir ?

- Non messire. Il y a un âge à ne pas dépasser ceci dit. Passé quarante ans, ça commence à devenir difficile, et arrivé un moment, une femme devient stérile.

- Combien pourras-tu en faire avant tes quarante ans ?

Je serrai les poings. Ce Pokemon commençait à me fatiguer avec ses questions idiotes.

- Eh bien, si l'on compte un enfant par an, comme j'ai seize ans, ça devrait en faire vingt-quatre. Il se peut aussi que j'ai la chance de donner naissance à deux enfants à la fois, des jumeaux.

- Ce que j'espère, c'est que tu donneras naissance à au moins une fille. Elles coutent dix fois plus que les mâles. Et ainsi, elle pourra se reproduire à son tour.

Oui, en couchant avec ses frères. C'est ça qu'on était pour vous ? Des animaux d'élevages ? Je tâchais de ravaler ma colère. Je n'avais pas à m'inquiéter pour le sort d'une hypothétique fille que je n'aurai jamais, du moins pas avec cet imbécile aux cheveux rouges amoureux des Pokemon. Si un jour j'avais une fille, elle naîtrait parmi les Paxen, et sera libre d'aller avec l'homme qu'elle veut. J'étais en âge de concevoir, et c'est ce que beaucoup de Paxen attendaient de moi, mais la maternité ne me chauffait pas vraiment.

Pourtant, je devrai m'y résoudre un jour ou l'autre, ne serait-ce que pour perpétuer le nom des Chen. S'il y avait une chose dont j'étais particulièrement fière, c'était ma famille, qui était légendaire et remontait à des temps dont personne ne se souvenait, avec de grands noms, comme Samuel Chen, l'un des fondateurs de la Fédération des Alliances Libres. Giovanni Chen, son fils, qui dirigea la Team Rocket. Estelle Chen, qui prit sa relève et amena la Team Rocket dans la Fédération. Régis Chen, qui fut le seul à combattre Xanthos lors de son apparition. Sa fille, Salia Chen, qui guida les survivants humains libres après la mort de son père. Jyvan Chen, mon arrière-arrière grand-père, qui cofonda la rébellion Paxen il y a cent ans, et plus récemment, mon père, Braev Chen, sans nul doute le plus grand Paxen jamais vu, qui a tant apporté au mouvement. Quant à moi, mon nom était déjà connu comme étant la Chen qui vainquit Xanthos, mais je ne voulais pas qu'il le soit aussi comme étant la toute dernière Chen. Je devais continuer la lignée, pour moi et tous mes ancêtres qui m'ont précédé, et pour que nos descendants fassent aussi de grandes choses.

Ayant cela en tête, je m'efforçai de répondre à toutes les questions pointilleuses de Noctali sur les caractéristiques des femelles humaines, et je ravalai ma honte quand il me demanda de me déshabiller pour lui montrer mes attributs. Car oui, ces Pokemon n'avaient jamais vu le sexe féminin ni ne savaient à quoi ça pouvait bien ressembler. Kerel non plus, apparemment.
Oui, regarde bien, mon gars, car tu ne la verras plus jamais...

Quand enfin le repas fut terminé et que les trois Pokemon me libérèrent de leurs questions et de leur examen approfondi, je fus soulagée en quittant le salon. J'avais réussi à garder mon sang froid. Un réel exploit pour moi ! Premier test passé. Maintenant, ça serait plus facile. J'ai réussi à les embobiner pour qu'ils n'ordonnent pas à leur toutou roux de me saillir immédiatement ; le seul danger que je puisse craindre, et contre lequel je n'aurai pu rien faire sans briser ma couverture. En parlant du toutou... Kerel me fit signe de sortir dehors, et je le rejoignis à contrecœur. Je préférai même la compagnie des Pokemon à celle de cet esclave fier de l'être. D'un autre coté, l'air frais du soir me fit le plus grand bien, moi qui commencer à bouillir de l'intérieur.

- Tu t'es bien comportée, me dit Kerel. Je craignais que tu ne prononces quelques paroles irrattrapables...

- Je tiens encore à ma vie, merci bien.

- Mais tu as menti, poursuivit-il.

Je déglutis difficilement.

- Ah ? Quand ça ?

- Quand tu as dit qu'il y avait des mois où tu ne pouvais pas avoir d'enfants. Je connais une femme à Ferduval, dont je suis proche. Elle m'a enseigné ce que je dois savoir sur la reproduction humaine, et n'a jamais rien dit de tel.

- Alors, toi aussi tu m'as menti, ripostai-je. Tu m'as dit qu'il n'y a jamais eu d'autre femme dans cette cité.

- J'ai dit fille, pas femme. Des vieilles esclaves, il y en a trois dans la cité, mais elles ne sont plus en âge de se reproduire. Il y en a une dans le ghetto aussi, encore plus vieille, qui s'occupe des jeunes enfants abandonnés.

Une très vieille femme ? Se pourrait-il que... Je tâchais de garder mon calme.

- Et comment elle s'appelle ?

- Quelle importance pour toi ?

- Eh bien, savoir que je ne suis pas le seul humain sans boule dans cette ville est un soulagement.

- Son nom est Sol.

Sol... oui, ça devait être elle, pas de doute !

- J'aimerai la rencontrer. Pour parler entre filles, tu vois... Le ghetto tu dis ? C'est vers où ?

Je commençais à m'éloigner, mais Kerel me rattrapa par le bras.

- Tu es folle ?! Tu ne peux pas te balader seule en ville ! Tu es une femelle, tu te ferais enlever direct ! Et puis, tu viens juste d'entrer au service de maîtresse Cielali. Tu n'as pas encore le droit de quitter sa demeure.

- Oh, parce que toi tu peux ?

- Oui, moi je peux. Ma maitresse me fait confiance. Je la sers depuis dix ans. J'ai le droit d'aller dans le ghetto durant mon temps libre.

- Tu ne pourrais pas m'y accompagner alors ? Si maîtresse Cielali te fais confiance, elle ne verrait pas d'inconvénient à ce que tu me surveilles. Hein s'il te plait ? J'aimerai vraiment rencontrer cette Sol...

J'avais pris un ton suppliant qui ne m'allait pas vraiment, mais ayant trouvé mon contact, j'étais prête à tout. Mais Kerel me regarda d'un air indifférent.

- Je ne vois pas pourquoi je ferai ça pour toi. Si tu veux pouvoir sortir à ton tour, il te faudra d'abord gagner la confiance de maîtresse Cielali, comme moi, comme tous les esclaves ici.

- Mais ça peut prendre des années ! Protestai-je. Je veux rencontrer Sol maintenant, mmgrrr !

- Pourquoi tu y tiens tant ? Tu la connais ?

- Oui, avouai-je. C'était une amie de mon père.

- Tu connais ton père ? S'étonna Kerel.

Je me souvins que la grande majorité des esclaves n'avaient jamais vu leur géniteur.

- Mes parents servaient tous deux le même maître, expliquai-je. Sol était un peu... la... euh... professeur de mon père.

- Il ne s'agit peut-être pas de la même Sol. La mienne est ici depuis longtemps.

- Peut-être, mais j'aimerai être sûre. Tu ne peux pas faire ça pour moi, dis ? On est tout les deux humains, on doit s'entraider. C'est vrai, j'ai menti au sujet des mois propices à la naissance. Je ne voulais pas que tu me touches encore... Mais si tu m'aides, je te promets que je te donnerai plein d'enfants sans rechigner.

- Ce n'est pas à moi que tu les donneras, mais à maîtresse Cielali.

- Bien sûr, fis-je en me retenant de lever les yeux au ciel.

Kerel réfléchit un moment, puis dit :

- La prochaine fois que j'irai voir Sol, je lui parlerai de toi. Si elle te connaît et qu'elle désire te voir, je t'y amènerais, seulement si tu te montres une esclave exemplaire auprès de maîtresse Cielali. Si, au bout d'une semaine, je juge que tu as bien servi sans faute, je t'accompagnerai au ghetto.

Une semaine, c'était long. Mais je ne devais pas faire la difficile, surtout avec ce coincé du cul de Kerel.

- Ça marche, dit-je.

Attends encore un peu, Penombrice... J'y suis presque.