« C'est indispensable, l'idée c'est de les voir pour ce qu'ils sont : Des pions.
Je refuse de m'attacher. »
(Roland dans le chapitre 66, « Elle descend de la montagne »)
« Je tombe en défaillance
Vienne ma délivrance
Me dis quand même qu'au fond de ma peine
Survit un cœur couleur vermeil
Qui bat car... »
(Mylène Farmer, Bleu Noir)Toutes ses journées, elle les passait à examiner les cartes et à faire des plans. Avec un appareil, elle envoyait ses instructions aux troupes du front. Elle n'était jamais épuisée, et on pouvait la voir avec son petit thé et ses spéculos, assise dans sa petite chaise confortable, dans son grand bureau de capharnaüm.
Cette femme avait bien 45-50 ans. Ses cheveux noirs de jais traînaient sur sa tête et finissaient tous en chignon. De fait, on pouvait voir ses lunettes précises et rondelettes orner ses oreilles fines et complexes. Fin et complexe était également son regard de braise.
Pour Teresa Torres, la guerre était une excitation incroyable. Elle se foutait éperdument de mener des hommes à la mort, elle se moquait de briser des vies, détruire des mondes, causer des souffrances. Seul importait la victoire. Lorsque Kanto l'avait désignée, elle, la conférencière spécialisée dans les conflits armés et leur résolution, pour devenir stratège de guerre, Teresa Torres n'avait pas dit non, au contraire. Elle s'était investie à bras le corps. Qu'avait-elle, de toute façon, à part un minuscule appartement de fonction à Doublonville et une famille éparpillée aux quatre vents et uniquement ascendante ? Teresa n'avait cure de rien en ce monde, pas même du sort de son pays. Pour une fois que ses conseils seraient plus qu'écoutés, mis en application même, elle n'allait pas bouder son plaisir.
Depuis quelques semaines, un mystérieux informateur lui avait facilité la tâche, ce qui était encore plus jouissif pour elle. Non pas qu'elle appréciait d'être aidée, mais elle adorait cette sensation d'être informée et d'avoir encore plus de cartes en main. Teresa est ce genre de personne qui ne s'amuse que lorsqu'elle est tellement en position de force qu'elle écrase tout sans ambiguïté : La supériorité sans entraves, voilà son crédo.
Son premier supérieur était Astor Benz, l'agent de Kanto, mais il semblait bien plus occupé à protéger ses intérêts qu'à vraiment la surveiller, ce qui, là encore, avait facilité sa tâche. Elle consignait cependant tous ses faits et gestes sur une machine à écrire, un instrument dont elle se servait depuis toujours. Malgré l'ancienneté de la chose, elle ne s'en était jamais vraiment séparé et c'était une habitude tenace pour elle que d'entendre ces multiples cliquetis quand elle écrivait.
« crrr... Déportation des civils... crrr... Hoenn plus fortement touchée... »
Teresa hocha la tête. Elle ordonna aux soldats et miliciens sur place de se charger du souci. Démanteler les déportations, acheminer les civils vers les refuges. Créer les refuges. Les médecins étaient pour la plupart réquisitionnés pour le front, mais certains s'étaient délités suite à des magouilles dont Teresa n'avait reçu que des bribes.
« Joujoux de Suzuki en partance pour lieu stratégique... »
Teresa hocha la tête. Son interlocuteur ne lui parlait pas par code et donc elle ne lui répondait jamais. Il avait cependant une petite phrase particulière pour achever ses messages.
« L'avenir est aux dresseurs. Terminé. »
Sur le coup, elle avait cru qu'il s'agissait d'un banal message pour rester dans le style Radio-Londres de la guerre. Sauf que...
***
Sur la fin de la guerre, Teresa avait été réquisitionnée pour diriger les équipes d'infirmerie aux réfugiés. Une tâche qu'elle détesta. Soigner les gens qu'elle avait aidé à faire blesser était une humiliation insupportable.
- Cet homme souffre juste d'une petite commotion, laissez-lui une demi-heure de repos en observation, et donnez-lui quelques médicaments. Nous avons besoin des lits pour les vrais blessés.
- Bien.
- Tchhh... c'était mieux avant...
L'homme regarda Teresa. Elle lui trouvait un certain charisme et des yeux de fou. Il la fixait intensément.
- ... Vous avez un problème ?
- Vous ne m'avez jamais répondu, mais je sais que c'est vous.
Teresa pencha la tête.
- L'avenir est aux dresseurs, madame.
- ... Tiens donc... s'étonna Teresa.
- Vous savez que je pensais informer Astor Benz à la base ? Histoire de me faire des relations avec les grands de ce monde...
Un vilain mensonge, mais elle ne le saurait jamais. Teresa inspira.
- Eh bien ce n'est pas de chance, vous avez informé une rombière latino-poképolite ! Comment savez-vous que c'était moi ?
- La seule réponse que j'avais par la radio, c'était un bruit de machine à écrire. Or il est de notoriété publique que vous vous servez d'une machine à écrire pendant vos conférences. J'ai eu un doute au départ mais au final j'ai fini d'être convaincu quand j'ai systématiquement entendu le cliquetis de la machine.
Teresa s'étonna et regarda plus précisément le jeune homme. Avec toute la documentation à laquelle elle avait eu accès, elle savait reconnaître toute tête noble qu'elle verrait passer.
- Vous êtes Justin Truce...
- Et vous êtes Teresa Torres ! Je suis ravi de vous rencontrer !
Justin se leva et grimaça, son mal de crâne lui revenant en pleine poire.
- Ouch, ouch...
- Infirmière, revenez avec une bonne dose d'ibuprofène ! grommela Teresa.
Elle s'exécuta, sous l'œil presque maternel de Teresa.
- Vous m'avez informée. Pourquoi ?
- Comme je vous ai dit, je pensais m'acoquiner à Astor Benz.
- Qui était bien trop occupé à flâner.
- Cela ne m'étonne pas vraiment... admit le jeune homme. Vous avez été génialement efficace !
- Merci. Je n'ai fait qu'accomplir ma tâche, comme une bonne poképolite.
- Vous devez être ravie d'être ici... sourit Justin.
- Totalement... grommela Teresa, sarcastique.
Justin hocha la tête.
- Vous allez recevoir les honneurs ?
- Vous plaisantez ? Je suis d'origine étrangère, ils vont me demander pourquoi je n'ai pas fait les poussières, oui ! On ne m'a rien dit de tel. Quand j'ai appris que la guerre était finie, j'ai poussé un grognement déçu et je suis sortie de mon local. C'est là que les poulagas m'ont chopée et m'ont mise ici.
Justin sourit.
- Vous aimez faire des plans, mettre au point des stratégies.
- Vous n'avez pas idée.
- Faire la guerre... Gérer un mouvement... Je pense que j'aurais bien besoin de vous.
Teresa regarda Justin.
- Besoin de moi ?
- Je prépare de grandes choses pour le futur, j'ai besoin de gens de votre trempe.
- Quelles grandes choses pour le futur ?
- Je suis un jeune noble qui va hériter de l'entreprise familiale une fois que le testament de son père émergera, et vous êtes une brillante stratège de guerre. Et je veux contribuer à l'ordre nouveau.
Teresa hocha la tête.
- C'est là un but très louable !
- N'est-ce pas. Vous m'aideriez ?
- Cela va consister à tout détruire et à tout refaire ?
- En quelque sorte.
- Alors je suis partante. De toute façon, après cela, je vais avoir du mal à revenir à mes conférences !
Justin hocha la tête en souriant.
***
***
- Allez, plus fort ! Plus vite ! Allez ! Et un et deux et trois et quatre !
Les femmes du cours s'exécutaient avec entrain, elle et leur Pokémon effectuant des mouvements synchronisés.
- C'est bien mes mignonnes ! Vous êtes les plus fortes et les meilleures ! Allez ! Go, go, go !
Les deux hommes marchaient dans le grand local presque neuf dans une zone industrielle.
- Vous transpirez bien, génial ! Allez !
- Mademoiselle Benetton !
La jeune femme athlétique avec des couettes regarda un bref instant sur le côté, mais elle continua son étrange cours d'aérobic intensif.
- On s'occupe pas des gros voyeurs qui sont venus vous voir en justaucorps et pleines de sueur ! Un, deux, trois, quatre !
- Mademoiselle Benetton, pour commencer, ce local ne vous appartient pas et ne vous a pas été loué par qui que ce soit...
- Un-deux-trois-quatre !
- Ensuite, vous menez une activité commerciale illégale, et enfin votre méthode d'entrainement est interdite à Poképolis.
Les femmes du cours s'arrêtèrent de danser. Shirley Benetton regarda les deux agents de police en civil.
- ... Vous faites vraiment chier, vous savez, ça ?
- Mademoiselle Benetton, surveillez votre langage.
- Et vous, surveillez vos pieds.
Les deux agents regardèrent leurs pieds. De l'herbe, sur le sol de béton.
- Mais...
- Hm ?! Urgh...
Les deux inspecteurs se retrouvèrent à genoux devant une Shirley glaciale. Les femmes partirent du cours, laissant la blonde à couettes au justaucorps vert seule avec ses adversaires.
- Je vous déteste tellement... Tellement, tellement, tellement fort !!
- Mad... Mademoiselle Bene...
Majaspic rejoignit sa maîtresse qui lui caressa le cou.
***
- Benetton !
Shirley releva la tête et regarda l'homme derrière les barreaux.
- Vous êtes libre, quelqu'un a payé votre caution.
- Ah bon ?!
- Hm.
- C'est super gentil, c'est qui qui l'a payée ?
- Visiblement il tenait à vous voir...
- Ah ?!
Elle sortit de sa cellule et rejoignit le poste. C'était un homme en imperméable brun. Elle pencha la tête, il avait l'air d'avoir trente ou quarante ans.
- Oh. Bonjour ! Vous m'avez libérée, c'est chouette !
- Je vous cherchai, mademoiselle Benetton.
- Appelez-moi B, Shirley B., Benetton c'est mon nom de plume, Shirley B. c'est mon nom commercial. Mon vrai nom, euh...
- Oui, je comptais me rendre dans votre... « commerce », mais vous vous êtes fait arrêter avant...
- Tout ça parce que j'étais installée illégalement, mais les démarches réelles sont trop dures !
- Certes, mais...
- Je ne pouvais pas savoir qu'ils auraient des renforts ! Et puis je n'ai pas été aussi cruelle que ces inspecteurs l'ont dit !
- Cela ne m'intéresse pas, j'ai besoin de vous.
- Ah bon ?! Bah pourquoi ?
- Votre technique d'entrainement, bien qu'interdite à Poképolis, pourrait être cruciale dans la suite de mon plan.
- Boh vous savez ce n'est rien que de la suggestion collective...
- Précisément. Un de mes employés s'est désisté, j'ai besoin de le remplacer aux Ressources Humaines.
- Je n'y connais rien !! geignit Shirley.
- Je me chargerai de cette partie – encore qu'on n'a plus besoin de grand monde, mais j'ai besoin de quelqu'un pour gérer tout ça, pour entraîner tout ce monde.
Shirley hocha la tête ce qui fit dodeliner ses couettes.
- Je peux faire ça !
- C'est tout ce que j'attends de vous.
- Je serais payée ?
- Oui.
- J'aurais des tickets resto ?
- ... nous avons une cuisine...
- Ooooooooh... Bon, tant pis, c'est d'accord !
Justin acquiesça mais regarda sa future collègue.
- Vous... allez vous changer, je présume ?
- J'adore être en justaucorps !! Vous imposez un uniforme ?
- ... Non...
- Tant mieux parce que si ça avait été le cas, je vous aurai réduit en miettes !
Justin se retourna vers la jeune femme qui haussa les épaules.
- J'suis comme ça !
- ... Vous êtes... surprenante !
- Et je n'ai que vingt-cinq ans ! sourit la blonde.
Justin inspira et mena Shirley à sa voiture.
***
***
- Je sais que c'est idiot, ouais... Totalement, et que dans une situation pareille, c'est vous qui diriez ça, mais... ça va pas le faire.
Justin serra les dents, à un bureau, face à Hinton Cheadle. L'homme noir soupira.
- Déjà, je comprends pas trop ce que fait, ou plutôt ce que vend votre entreprise. Avenir Dresseurs n'a aucun cahier des charges, n'a aucune direction... C'est une espèce de société fantôme ou quoi ?! Je croyais que votre père faisait des armes...
- Non... Enfin, si...
- Pourquoi c'est vous qui me faites passer un entretien, alors ?
- Il est... stressé, à cause de la guerre, c'est moi qui gère ses affaires en attendant que... les choses se tassent.
Hinton acquiesça.
- Et vous continuez à vendre et à produire des armes ?
- Je... ne sais pas trop.
- J'ai l'impression que l'entreprise n'est pas la seule qui ne sait pas où elle va...
Justin serra les dents.
- Quand votre père voulait me voir, il me disait « Oui, Hinton, vous êtes typiquement le genre de personne dont on a besoin, votre grande compétence en gestion financière nous sera très utile, etc... Et vous... bah...
Justin baissa la tête.
- Croyez bien que... Si j'avais un peu plus la main sur ce qui se passait...
- Ouais. Ecoutez. On va faire un marché. On va d'abord admettre tous les deux que cet entretien est un foutu désastre, et on va l'effacer de nos mémoires respectives !
Justin semblait honteux. Bulbizarre était à ses pieds, inquiet.
- La guerre est un truc moche et pas drôle, certes. Admettons que vous y surviviez et moi aussi. On se recontacte, et on voit si vous avez un meilleur projet à me soumettre ! Et si je le trouve assez cool, bah... Je vous rejoins sans discuter !
Justin hocha la tête, incertain. Hinton lui tendit la main.
- Le pire, c'est qu'à part ça, vous avez l'air cool ! Un peu austère mais cool !
Justin hocha la tête et tendit la main.
- On va dire que pour l'instant, vous avez pas les épaules, mais si un jour vous les avez... Faites-moi signe !
Justin acquiesça.***
***
- Euh... Non mais... euh... Calmez-vous... Claire !
Roland avança un peu dans la maison. Malcolm tenait Nell et Alex contre lui tandis que Claire s'était réfugiée dans la cuisine avec la petite dernière qui n'était encore qu'un bébé.
- Non mais vous êtes malades ou quoi ! Vous me prenez pour un psychopathe ?! Je savais que j'aurais dû amener Dimitri avec moi...
- Tu te rappelles de la dernière fois qu'on s'est vus ? grommela Malcolm.
- Ouais, ouais... Engueulades, coups et blessures, Séisme, traiter ta sœur de pute, lettre totalement désespérante... Bon, ça va, de l'eau a coulé sous les ponts...
« LA POLICE EST PREVENUE !!! » cria Claire dans la cuisine.
Roland grimaça.
- Sérieusement ?! Putain, je sais même pas si je vais pouvoir leur refiler un pot de vin, j'ai juste mon chéquier d'urgence sur moi...
- Qu'est-ce que tu veux ? souffla Malcolm, stressé.
Roland inspira.
- Claire, tu seras peut-être intéressée par le fait que votre famille est en danger de mort parce qu'un noble psychopathe – mais genre pire que moi – m'a pris en grippe, d'autant plus lorsqu'il a découvert que j'avais été marié à Rachel, une Heine, donc une fille de nobles, donc que par affinité, j'en étais un, du coup, après avoir tué les proches de deux de mes collaborateurs, il semble qu'il veuille s'en prendre à vous. Rachel est déjà en sécurité, vous...
- Tu as revu Rachel ??? s'étonna Malcolm.
- Oui.
- Où est-ce qu'elle était ??? On n'avait plus aucune nouvelle !! s'étonna Malcolm.
- Oh je t'en prie, ça a été un jeu d'enfant de savoir dans quelle école se trouvait Ethan, de le suivre, de repérer la plaque de son mec et donc son appartement !
Malcolm grimaça.
- Elle a un mec ?
- Détail sans importance.
- Et... tu veux...
- Vous mettre en sécurité dans une de mes acquisitions immobilière. Rachel est quelque part, vous allez autre part, question de sûreté.
Claire ouvrit la porte de la cuisine, étonnée.
- Claire, je veux pas qu'il arrive quoi que ce soit à vos enfants, surtout par ma faute. Indirectement, mais par ma faute quand même.
- ... Comment tu as pu énerver un noble à ce p...
Claire agita la tête. Roland hocha la sienne.
- Je sais, je suis couillon.
- Et en devenant président, les choses ont forcément empiré...
- Voilà.
Claire hocha la tête. Roland souffla, les larmes aux yeux.
- Décidément, y'en a bien qu'une qui a toujours su me comprendre.
- Pas trop, dernièrement, mais je ne pense pas qu'on ait le temps d'en discuter.
- Pas vraiment en effet.
Malcolm se décrispa un peu.
- Suivez-moi, je vous y amène. Faites vos valises, je vous attends dans ce fauteuil.
- Mais euh... et nos boulots ?
- Tout le monde est déjà prévenu. Votre statut correspond à celui de témoin protégé, c'est donc ce que j'ai dit à tout le monde, que vous aviez été témoins d'un gros meurtre dégueulasse avec démembrement et dissolution à l'acide dans une baignoire, du coup vous êtes libres !
Malcolm agita la tête.
- Tu fais un peu chier quand même, Roland...
- Je sais, mais tu m'aimes !
- Démembrement ? geignit Claire.
- Tant qu'à faire autant que ce soit cool ! sourit Roland.***
[Le prochain groupe de travail à passer sera : Pokémon et Discriminations !]
Les élèves de la seconde année deux s'occupaient comme ils le pouvaient, contraints de rester là jusqu'à la fin de la compétition.
Helen, Sandrine, Ambrose et Gilbert continuaient leurs examinations.
[Contre le groupe « Les Pokémon dans la Littérature ! »]
Tristan releva la tête. Tino sourit.
- A nous ! Cool !
- Enfin... soupira Christina.
- J'ai cru que mes fesses allaient s'enflammer avec la friction du siège... soupira Robbie.
Wallace afficha un grand sourire.
- Je t'ai tellement bien éduqué que j'me fais peur !
Robbie tira la langue au jeune homme et suivit ses camarades.
Tristan laissa son œuf de Pokémon à Lucy, puis descendit et se figea lorsqu'il vit qui était dans le groupe face à eux.
Nul autre que son ex, Nicolas Bundy.
- ... et merde... soupira Nicolas.
- Un souci ? s'étonna Desmond, le jeune homme noir à lunettes.
- ... Tristan, le petit avec la veste, là, je suis sorti avec.
- Ah... Eh bah fais en sorte que ça n'interfère pas.
- ... mouais...
La jeune indienne Pila Sia et l'algérienne au délicat minois Soraya Talis suivaient leurs confrères.
- Ca s'annonce tranquille, on dirait pas des terreurs en face... marmonna Pila.
- Comment tu trouves le blond en face ?
- Bien mignon...
Perrine haussa un sourcil. Naomi et Walter la regardèrent, intrigués.
Tino observa les adversaires et les neuf cercles positionnés en carré de trois cercles par trois cercles. Il inspira.
- Je vais en soutien.
- Tu es sûr ? marmonna Robbie.
- Vous restez en avant et je me pose en soutien. C'est la meilleure solution.
- Je me disais, en fait, que ce serait moi le meilleur soutien... songea Robbie.
- Non, c'est moi.
Robbie regarda Tristan qui hocha la tête.
- Quand il a l'air encore plus toqué que d'habitude, faut l'écouter !
- Hon...
Christina inspira, quelque peu gavée.
- Qu'est-ce qu'elle a, Christina ? s'interrogea Santana.
- Vu d'ici elle a l'air... contrariée... mais c'est pas logique, Tino est à quelques mètres d'elle, elle devrait être comme le loup de Tex Avery devant une bombasse à fort décolleté ! admit Francis.
- C'est bien ce que je me disais... marmonna Santana.
Tino se plaça donc derrière ses camarades. Wallace inspira, intrigué.
- Tristan face à son ex, Christina et Tino qui semblent en pleine embrouille, Robbie qui se fait dévorer des yeux par les gonzesses en face...
- Je ne suis pas jalouse ! grommela Perrine.
- Je ne t'ai pas adressé la parole. Ca sent mauvais ce match, chais pas pourquoi.
[Vous pouvez commencer.]
Tino sortit Prismillon en tant que soutien.
- Vous la jouez offensive dès le départ. Je vous couvre.
Tristan acquiesça et sortit Ossatueur. Le Pokémon se dressa fièrement face à ses adversaires. Wallace haussa un sourcil intéressé.
Robbie sortit Floette et Mammochon. Le gros sanglier archaïque poussa un grognement tandis que la petite fée se contenta d'armer sa fleur comme si c'était un fusil à pompe.
Christina sortit Papilusion.
Et c'était tout. Tino la regarda.
- Euuuh..
- Tu as quelque chose à redire ? C'est bien ! C'est une amélioration, comparé à d'habitude !
Tristan frémit. Robbie regarda Tino et Christina.
- C'est... un peu pas le moment...
- Christina, tu es examinée, tu ferais mieux de...
- Je ferais mieux de quoi ?
Tino regarda Christina, tétanisé. « C'est pas vrai. Je ne peux pas en être réduit à ça. Non. »
Tristan se tourna vers Nicolas qui lui adressait un regard glacial. Le jeune homme sortit Munna et Coxyclaque.
Desmond sortit Nidoqueen. Le Pokémon sembla paré pour une petite baston.
Pila envoya un Gamblast et un Kraknoix.
Soraya sortit un Ratentif et un Miasmax. Robbie s'étonna.
- C'est... particulier comme équipe...
- Ce sont mes Pokémon ! sourit Soraya. Tout le monde me prend pour la jolie nana de service, mais sur le terrain, c'est une toute autre histoire !
- Je vois ça, oui ! sourit Robbie.
Perrine poussa une grande inspiration. Naomi la regarda.
- Calme-toi...
- Jesuiscalmeuuuuh...
Walter inspira entre ses dents.
- Christina, je t'en conjure...
- Il va falloir que je t'embrasse pour que tu te taises ? Comme tu le fais avec moi ?!
Tristan fit de gros yeux et se retourna vers Tino, embarrassé. Robbie regarda Christina et Tino, complètement mystifié.
- Mais QUOI ?! s'étonna le blond.
- Tino, m'enfin... souffla l'informaticien.
- Aucune importance, c'est arrivé une seule fois...
- Cinq ! grommela Christina.
Tino blêmit. Dans les gradins, Benjamin et Orson était stupéfaits.
- Tino... T-T-Tino... balbutia Orson.
- ...a embrassé une fille... marmonna Benjamin, statique.
Andréa regarda Clive, blasée.
- Tu crois que notre arrivée sur le terrain sera le moment idéal pour dévoiler à la classe qu'au lieu de mettre des tampons, maintenant, je mets des protège-slips ?
- T'as raison, je vais évoquer ma gastro de la semaine dernière, pour ma part... soupira Clive, gavé.
Tristan grimaça.
- Tino, mais enfin...
- Concentre-toi sur le match, Tristan.
- Vous devriez prendre le temps de vous expliquer...
- Il y a deux Pokémon Poison en face, Robbie, c'est de ça que tu dois te soucier.
- Je m'en charge... souffla Tristan.
- Christina, change de Pokémon et éclate ce Gamblast avec ton Zéblitz, c'est primordial !
- Non. Papillodanse !
Papilusion se mit à tournoyer. Tino sembla absolument affligé.
- M... M...
Pila sembla lassée.
- Gamblast, Vibraqua !!
L'écrevisse à pince géante sembla recharger son gros canon. Elle tira plusieurs salves d'eau.
- Prismillon, Survinsecte !!
Le Pokémon de Tino envoya de multiples rayons qui vinrent grignoter l'eau des Vibraqua, diminuant sensiblement leur puissance.
- Heeeeey ! grommela Pila.
- Attaque Vent Féérique !
Floette dissipa la Vibraqua d'une bonne bourrasque de fée. Soraya haussa les sourcils.
- Mignon et fort ! C'est un sacré adversaire qu'on a là !
- M-Merci...
- Hm, oui en effet, quel dommage que tu aies une copine, hein Robbie ? marmonna Tristan.
- M... Mais qu'est-ce que tu racontes, Tristan...
Demi-seconde d'arrêt cardiaque pour Perrine.
- ... évidemment que j'ai une copine !
Perrine expira de soulagement. Naomi soupira.
- J'appelle ton cardiologue...
- Ne TOUCHE PAS à ton téléphone !! grommela l'artiste.
Nicolas soupira.
- Oui et je suppose que tu ne la pousse pas à faire des choses qu'elle ne veut pas faire...
Nicolas regarda fixement Tristan qui serra les dents.
- On... pourra parler de ça une autre fois ? On a un souci un peu plus urgent à...
- Est-ce que par hasard je t'aurais fait quelque chose ?! geignit Tino.
- Précisément, non, rien !
- Mais explique-toi bon sang, arrête de parler par énigmes !
- C'est marrant, j'aurais juré que tu aimais ça, les énigmes ! souffla Christina.
- Gnnnn !
Nicolas soupira.
- Je vois le genre.
- Ouais... C'est... nul, hein ?
Nicolas regarda Tristan avec tendresse.
- Je t'aimais vraiment, tu sais.
Le cœur de Tristan se tordit de douleur.
- On... Je me suis laissé emporter...
- Je suppose que ton nouveau petit copain en vaut la peine.
Tristan regarda Nicolas, étonné.
- Je... euh... J'ai pas de petit copain, actuellement !
- Oh je t'en prie... Ce gars avec le Pandespiègle !
Wallace frémit alors que le reste de la classe le regarda.
- On sort pas ensemble !
- C'est ça... Je suis certain que c'est le fameux garçon dont tu es tombé amoureux mais qui ne voulait pas la même chose que toi.
Tristan serra les dents. Wallace regarda le reste de la classe.
- Hein ? Oh, vous voulez le dernier topo ! Alors... Il a quitté son mec, il est venu en rampant jusque chez moi pour me sauter, j'ai refusé parce que derrière ma grosse carcasse de Miasmax se cache un être pur et honnête qui ne veut pas être utilisé pour satisfaire une frustration émotionnelle, et de fait on en est restés là.
Santana plissa les yeux et secoua la tête. Francis agita la sienne. Perrine soupira. Andréa sembla tout aussi désabusée que les autres. Gina et Holly se regardèrent et secouèrent la tête.
- Bah quoi ?
- C'est du pipeau, tu n'aurais pas dit non à une partie de jambes en l'air ! soupira Santana.
- Bah oui ! souffla Violette.
- Tu vas nous dire à nous que toi, Wallace Gribble, le grand nympho de service, tu as refusé de coucher avec Tristan Edison ? soupira Holly.
- T'es pas crédible ! assura Quinn.
- T'es un peu notre Steven Gay, pareil, j'te crois pas ! souffla Mike.
- J'avoue ! sourit Fey.
- Nan je rejoins les autres sur ce point-là, j'y crois pas non plus ! admit Francis.
Wallace grimaça. Walter et Naomi le regardaient alors que Perrine armait un fusil sniper pour tuer cette connasse de brunette sexy.
- Il est sérieux, je crois... marmonna Walter.
- Oui, ça paraît fou mais il avait son ton sincère des grands jours... admit Naomi.
Le reste de la classe en resta bouche bée. Wallace inspira.
- Je vous déteste tous !
- Si c'est vrai, c'est un grand jour ! sourit Rebecca.
Les autres la regardèrent. La rousse regarda le maître des cocktails.
- Ca veut dire – s'il nous fallait une preuve de plus – que tu as de réels sentiments pour lui, parce que d'après ce que Tristan m'a raconté, au départ, tu étais à deux doigts de te le faire comme un vulgaire sandwich !
Wallace grimaça et se retourna vers le match.
- C'est un examen, on devrait pas parler de conneries pareilles !
- La boucle est bouclée, et je t'avoue qu'une part de moi a hâte de savoir ce qui va vous arriver ensuite ! sourit Rebecca, malicieuse.
- Oh, et laisse-moi deviner, tu vas t'empresser d'aller tout dire au proviseur ?
Le reste de la classe sembla embarrassé, mais Rebecca inspira.
- Je vais faire comme si je n'avais rien entendu, un peu comme toi, tu fais comme si tu n'avais pas de sentiments...
- Mais faites-là taire !
- Non, pour une fois elle dit des trucs intelligents ! sourit Naomi.
- J'approuve, laissons-là dire ! souffla Walter, amusé.
Wallace regarda Perrine qui soupira.
- Si ça peut te rassurer, tu les verras pas pendant tes deux mois de vacances d'été.
- MERCI PERRINE. Ca, c'est une pote !
Tandis que Christina et Tino se faisaient la gueule et que Tristan gérait ses problèmes émotionnels, un homme se battait.
- Tempête Florale !!
Floette dressait un mur entre elle et les adversaires. Nidoqueen, Gamblast et Miasmax cessèrent d'approcher.
- Les gars !!! Bélier !!
Mammochon fonça sur les adversaires pour les repousser. Gamblast arma sa pince.
- Vibraqua !!
Gamblast shoota une balle d'eau vers Mammochon.
- Floette, attaque Tempête Florale ! DITES, VOUS POURRIEZ M'AIDER ???
Floette contrecarra l'attaque Méga-Blastée. Tristan s'empêtrait dans ses dénégations.
- On sort pas ensemble ! Ok, j'ai eu un coup de cœur pour lui mais...
- Oh arrête, quand on a aimé une fois, on aime toujours, au moins un peu...
Tristan regarda Nicolas qui le regardait avec... une certaine tendresse. Tristan soupira.
- Dans ce cas, visiblement, je ne t'ai jamais vraiment aimé.
Nicolas inspira. Ses deux Pokémon partirent en avant, droit vers Ossatueur.
- Munna, Vague Psy !
Munna se mit à voler en ondulant, ce qui entrava les mouvements d'Ossatueur.
- Hmph...
- Coxyclaque, Poing Comète !
Coxyclaque réalisa l'attaque d'une classe folle, frappant de toutes parts l'Ossatueur immobilisé. Tristan soupira.
- En plus tes attaques sont nulles.
Nicolas grimaça.
- Tu es bien un coordinateur, à ce niveau-là...
Nicolas inspira, énervé.
- Katana, MASSE D'OS !
Galvanisé par l'amertume de Tristan, Ossatueur colla une grosse beigne à Munna qui flotta en arrière, choqué.
- LAME DE ROC !
Agitant son os, Ossatueur conjura une nuée de rochers vers Coxyclaque. Nicolas rappela ses Pokémon l'un après l'autre.
- Lugulabre !!
- Ce sera le même régime ! Osmerang !!
Ossatueur sauta vers l'adversaire.
- Ecosphère !!
Lugulabre créa l'attaque face à lui. Tristan serra les dents. Ossatueur avait lancé l'attaque. La sphère d'énergie naturelle frappa l'os et le repoussa par effet de physique. L'attaque de Lugulabre continua son chemin vers Ossatueur.
- N...
Une brise de fleurs contrecarra l'attaque.
- C'est un combat en EQUIPE, BORDEL ! cria Robbie. Christina, Tino !!
- Il fait comme s'il n'y avait rien entre nous et ça me bouffe !! grommela Christina.
- Elle ne comprend pas que j'ai besoin de distance et de temps !! soupira Tino.
- Oh bon sang !! Tino, cette fille t'aime et j'ai l'impression que tu l'aimes, alors bordel, lâche-toi un peu et laisse-lui une chance !
- ...
- Christina, putain, arrête de faire l'étonnée, tu SAIS dans quoi tu te lances avec lui, tu SAIS que tu vas en chier !!
Christina serra les dents alors que toutes les autres filles de la classe hochaient la tête.
- Tristan, si tu n'arrives pas à te battre contre lui, demande aux autres !
- C... C'est une affaire personnelle, je...
- Oui bah là on est examinés, c'est pas la séance de règlement des problèmes personnels ! Je commence à croire que Clive et Andréa avaient raison !
Clive haussa les sourcils.
- T'as raison, Andréa, je dois l'écrire, cette bible...
- « Le livre noir de la pensée anticonformiste ». En vente partout où c'est possible ! sourit Andréa.
- Alors maintenant vous arrêtez vos conneries et vous m'aidez !
- Euh...
- Robbie...
- Oups...
Robbie se tourna vers Floette, qui était frappé conjointement par Nidoqueen et Miasmax.
- AAAAH !
Mammochon quant à lui était explosé par Gamblast tout en étant piégé par Kraknoix et son Tourbisable.
- Nnnnnnooooooooooon... geignit Robbie.
- Désolée, c'est un combat ! sourit Pila.
- Eh oui mon mignon, tu aurais dû faire plus attention à ce qui se passe sur le terrain ! sourit Soraya.
Robbie leva les yeux au ciel et regarda ses trois partenaires de travail avec haine et ressentiment. Perrine semblait bouillir.
- Pourquoi il réagit pas quand elle l'appelle « Mon Mignon » ???
- Calmos, Perrine, c'est juste une prédatrice sexuelle ! soupira Naomi.
- Mais oui, c'est pas comme si Robbie était insatisfait avec toi... marmonna Wallace.
Robbie battit en retraite tandis que Perrine balançait une chaise sur Wallace.
Desmond, accompagné de Nidoqueen, sourit.
- Un de moins. Vu comme les autres sont dissipés, ça va être facile.
- Hm. Tu t'occupes du type à l'Ossatueur, Nick, ou tu as besoin d'aide ? demanda Pila.
Nicolas souffla.
- Je vais m'en sortir.
- Bon !
- Alors on se charge des deux binoclards ! sourit Soraya.
Christina blêmit. Tino grommela.
- Bon, je suppose que je vais devoir nous sortir de là !
- AH BAH QUAND MEME ! grommela Robbie.
- Les éliminés n'ont pas le droit à la parole ! grogna Tino.
- LA FAUTE A QUI ??? cria vertement Robbie, énervé.
Tino sortit Doudouvet et M. Mime en plus de Prismillon.
- Christina, tu fonces et je t'accompagne, ok ?
- J... Je saurais pas ! Et puis je suis toujours fâchée !
- Comment ça, tu saurais pas ? Au tournoi, tu m'as prouvé que...
- Je voulais gagner ton approbation !
- Et ça a marché, je n'ai plus jamais douté de toi après ça, et je ne douterai plus de toi, pas même maintenant, alors va te battre, s'il te plait, je te couvre !
- ...
- Allez !
- ... pourquoi t'es pas comme ça tout le temps ?
- Parce que je suis beaucoup trop rationnel pour mon propre bien !
Christina regarda Tino avec des yeux énamourés alors que le reste de la classe était... sidéré par ce romantisme ébourrifant.
- Ma parole, Tino Ketts est vraiment un robot ! souffla Francis.
Nicolas inspira.
- Ball'Ombre !
Lugulabre créa la sphère face à lui et tournoya pour l'envoyer. Ossatueur reçut l'attaque d'un bon coup d'os.
- Katana, Tête de Fer !!
Ossatueur avança en ligne droite. Nicolas s'étonna. Wallace plissa les yeux.
- ... Lance-Flammes !
Lugulabre pencha la tête. Du trou en son sommet coula un braséro qui vrombit vers Ossatueur.
- CHARGE-OS !
Ossatueur fit tournoyer son os pour contrer les flammes. Nicolas serra les dents.
- C'était un...
- Piège ! MASSE D'OS !!
Ossatueur, assez proche, donna un grand coup dans la lanterne et l'abattit sur le coup. Nicolas serra les dents. Ossatueur s'effondra.
- M... Prélèvement Destin ?!
- Il ne l'apprend pas... marmonna Tino.
Lugulabre s'effondra tandis qu'Ossatueur avait visiblement été touché par une autre Ecosphère.
- Mais quand...
- Quand ton Pokémon a sauté vers Lugulabre. Je suis coordinateur, certes, mais je sais effectuer des attaques subtiles.
Tristan se décomposa.
- J'ai perdu...
- C'est tout ce qui t'importe ?
Tristan regarda Nicolas et soupira.
- Tu l'as dit toi-même, mon cœur est ailleurs, donc oui, c'est tout ce qui m'importe.
Wallace rougit tandis que le reste de la classe semblait enthousiaste.
- Il est encore amoureux de Wallace, c'est sûr ! sourit Andréa.
- Ca va bientôt se faire cette histoire ! ricana Gina.
- On va bientôt l'avoir notre couple gay ! sourit Quinn.
- NAN MAIS OH !! grommela Wallace.
Christina inspira.
- C'est donc à moi de jouer...
- Hm !
- Boule Roc !!
L'attaque de Miasmax frappa Papilusion de plein fouet.
- AH !!!
- Rappelle-le !!
Christina essaya mais Kraknoix sortit de terre sous lui et le mordit aux pattes. Christina ne pouvait pas le rappeler.
- Aaaaah !! Tino !!
- M. Mime, Choc Mental !
- Lame de Roc !!
L'attaque de Nidoqueen acheva Papilusion qui s'effondra. Christina était verte.
- Han non !!!
- ...
- BIEN FAIT ! La prochaine fois, au lieu de parler, tu te battras !! grogna Robbie. Ah, ça veut papoter, ça veut régler ses problèmes en plein examen, eh bah PAF !
- LA FERME, ROBBIE !! crièrent Tristan et Christina.
Tino inspira.
- Quelle belle équipe de gros nazes... souffla Pila.
- Hm, il n'en reste qu'un... sourit Soraya.
- Ca va être facile... Même si c'est dommage de devoir de mettre à trois sur un confrère.
Tino s'étonna.
- Confrère ?
- Je suis noir, elle est indienne, elle est algérienne, et tu es hispanique, n'est-ce pas ?
Tino grimaça et s'avança avec fierté sur le cercle central devant lui.
- Apprenez, chers jeunes gens, du groupe de travail « Pokémon et Discriminations » - un choix de groupe bien merdique puisque les Pokémon ne pratiquent pas la discrimination, vous allez vous ramasser une note tellement pitoyable que j'en rigole d'avance...
Les élèves sourirent. Mike regarda Steven, un peu éteint.
- ... Apprenez que Tino Rodriguez-Ketts ne daigne s'arroger qu'une seule étiquette autre que noir, indien, maghrébin ou hispanique. Cette étiquette, c'est...
Tino désigna du doigt le reste de sa classe.
- ... « Dresseur de Pokémon bien supérieur à l'ensemble de ses camarades. Premier en tout et pour tout. Meilleur élève sur vingt-huit ». C'est la seule « couronne » de ce genre que j'accepterai. Je refuse de me résumer à une nationalité, à une minorité ou à une classe sociale. Je suis LE Meilleur, un point c'est tout.
Robbie grimaça. Tristan soupira.
- Il va les défoncer...
- C'est comme ça que je l'aime !!! geignit Christina, toute folle.
Quant au reste de la classe.
- Quel petit péteux, il m'énerve quand il est comme ça !! grommela Wallace.
- J'avoue... soupira Naomi.
- Je présume que d'un certain point de vue, c'est une qualité, toute cette confiance en lui... marmonna Perrine.
- A ce point-là ce n'est plus de la confiance, c'est de l'orgueil... songea Walter.
- Péché capital... admit Andréa.
- C'est juste un petit merdeux, je vois pas pourquoi on épilogue... soupira Clive.
- Il peut parler vu la branlée que je lui ai foutu tout à l'heure... soupira Lucy.
- C'est clair, j'avoue ! sourit Quinn.
- Il est malin, ok, mais bon voilà quoi... souffla Francis.
- Ce qui m'embête le plus c'est ce côté tsar qu'il se donne... songea Ana.
- Ouais, pareil, il se prend pour un empereur, c'est gonflant... souffla Fey.
- La grosse tête, dedans comme dehors... admit Mike.
- Totalement. Il me donne envie de lui en coller une à chaque fois... soupira James.
- Il est vraiment trop arrogant, il me donne honte d'être portoricaine... soupira Gina.
- Lui il trempera son biscuit qu'à 50 ans, et encore, en payant... soupira Holly.
- Comment vous faites pour le supporter ? soupira Walter en regardant Orson et Benjamin.
Les deux haussèrent les épaules.
- Il... nous apprend plein de trucs ! souffla Orson.
- Ouais, il aime bien nous corriger quand on fait des bourdes ! admit Benjamin.
Les autres semblèrent quelque peu atterrés.
Tino observa ses adversaires. Il regarda Doudouvet, M. Mime et Prismillon. En face, la petite indienne avait Kraknoix et Gamblast, le noir au milieu derrière avait Nidoqueen, et la gamine un peu trop belle avait Miasmax.
- Parfait, parfait, parfait. Prismillon, tu me prépares un Lance Soleil !
Le papillon bleu et jaune s'illumina de mille feux.
- Doudouvet, Spore Coton. M. Mime, Protection et Mur Lumière !
Tino mit son œuvre en place. Desmond acquiesça et sortit un Reptincel.
- Casse Briques !!
Reptincel fonça. Tino constata que Kraknoix s'était enfoncé sous terre. Nidoqueen et Miasmax se mirent en mouvement au milieu des spores.
Reptincel éclata les murs. Tino restait fermement concentré.
- Doudouvet...
Miasmax et Nidoqueen cherchaient le Pokémon Plante et Fée.
- Mais il est où ?! s'étonna Pila.
- C'est quoi ce bordel ? s'étonna Soraya.
- On s'occupe du Mime ! somma Desmond. Nidoqueen, Direct Toxik !
- Ok ! Miasmax, Détritus !
Les deux Pokémon frappèrent dans la direction de M. Mime, mais le Pokémon ne s'avèra être qu'un Reflet.
- Hey...
- Mais...
Prismillon acheva de charger son attaque. Les rayures jaunes de ses ailes clignotaient doucement.
- Et maintenant...
- Laser Glace !!
Gamblast arma son canon et visa Prismillon.
- Attaque Ocroupi !
Tritosor surgit au milieu des spores et créa une véritable marée de boue. Miasmax et Nidoqueen furent emportés. Naomi serra les dents.
- Ca sent le pâté...
L'eau s'écoula rapidement. Tino plissa les yeux. « Kraknoix... » Gamblast chercha Prismillon mais le Pokémon avait disparu.
- Il est où ? Mais c'est quoi ce bordel ?! geignit Pila.
Les spores cotonneuses explosaient en fumant, rendant la confusion encore plus palpable.
- Il veut nous embrouiller, ça ne marchera pas... Furaiglon !!
Le Pokémon apparut. Tino sourit.
- Je vois qu'on est un vrai couteau suisse !
Pila et Soraya s'étonnèrent.
- Sa voix ne venait pas du même endroit !
- Il s'est déplacé ?!
- Il a le droit de faire ça ?!!
- Arrêtez les filles, c'est une stratégie de confusion ! Anti-Brume ! (et non pas anti-brune... ndla)
Furaiglon agita les ailes. Ce faisant, il ne resta que Tritosor qui poussa un cri. Tino s'était simplement décalé d'une case.
- Voyez ce que je vous disais ! Simple esbrouffe !
- Ah...
- Si tu le dis, Desmond...
Tino leva les yeux au ciel, ce que les trois autres firent. Des nuages. Au dessus du terrain, sous la coupole.
- Euh...
- Mais...
- Hein ?!
- Prismillon.
Le Lance-Soleil partit au hasard d'un nuage et frappa Gamblast de sa toute puissance. L'écrevisse à grosse pince fut abattue sur le coup.
- GAMBLAST ???
- Mais qu'est-ce que...
- M. Mime !
Le Choc Psy se forma autour de Miasmax.
- Mais merde !
L'attaque frappa le tas de détritus de plein fouet et la créature s'effondra sur elle-même.
- Desmond !! grommela Soraya.
- Putain ! De l'esbrouffe, tu disais ? Gros naze !
- Hey mais...
- Et pour finir...
Desmond regardait en l'air, terrifié.
- ... Pistolet à O.
Tritosor évacua Reptincel, au sol. Desmond, Soraya et Pila étaient sciés. Tino haussa les épaules.
- Le plus dur, ça a été de faire monter M. Mime sur les nuages de coton. Après, le reste... C'est du talent à l'état pur. Et il me restait encore deux minutes en plus !
[Victoire du groupe de travail « Les Pokémon dans la Littérature » !]
- Une fois de plus, la littérature a vaincu les discriminations ! sourit Tino en partant d'un air satisfait.
Tristan vint le rejoindre tout en frottant son œuf avec un mouchoir.
- Tu en fais toujours trop !
- Je sais, mais je suis comme ça, j'vais pas changer du jour au lendemain...
Christina arriva.
- Excuse-moi d'avoir été idiote !
- Je te pardonne, voyons ! sourit Tino.
Tristan plissa les yeux. « Nan mais je rêve ! »
Robbie grommelait comme un parvenu.
- Vous, à la rentrée, comptez pas sur moi pour bosser, compris ?
Sandrine hocha la tête.
- Eh bah, comment rehausser le niveau en un combat...
- Il va quand même falloir que Mayer décompresse un peu... songea Helen.
- C'était du grand art, j'ai apprécié ! sourit Ambrose.
- Mouais, ça pouvait aller... admit Gilbert.
Sophia Dawn soupira. « Le dossier de Teresa ne mentait pas, ces élèves sont redoutables... à croire que l'école de Roland Smirnoff est un nid à talents... »
***
Justin revenait dans Volucité, accompagné d'une poignée d'hommes. Duncan Kingsley. Hinton Cheadle. Randy Stallbo. Teresa Torres.
- Cet immeuble est une possession familiale historique. Avec la fin de la guerre, ce fut un jeu d'enfant de le reprendre...
- C'est une belle pièce en effet... admit Duncan.
- L'endroit idéal pour la réalisation de grands projets, à coup sûr... sourit Teresa.
- Vous avez bien poussé, Truce, j'ai eu raison de vous faire confiance sur la durée... souffla Hinton.
Randy restait silencieux, comme à son habitude. La troupe approcha du Sky Director, un demi-gratte-ciel dans l'allée principale des bâtiments boursiers, et eut la désagréable surprise d'y trouver un véritable charnier. Et une foultitude de Cornèbre.
- Wow... souffla Hinton.
- Misère... souffla Duncan.
Teresa se contenta d'un petit sourire neutre. Randy poussa un soupir lassé. Justin souffla.
- Quelqu'un squatte l'immeuble... Eh bien il va falloir l'en déloger...
- Encore des combats... Héhé, décidément ça ne s'arrêtera jamais ! sourit Hinton.
- Il n'a jamais été question que ça s'arrête. Les dresseurs doivent se battre, c'est ce qui fait d'eux des dresseurs... marmonna Duncan.
Randy plissa les yeux et tendit le doigt.
- La personne est dans le hall.
Justin s'étonna. Teresa plissa les yeux.
- C'est comme s'il nous attendait...
- J'y vais seul.
Justin approcha des portes et regarda les cadavres, gardés par des Cornèbre. L'homme l'attendait, accompagné d'un Scarabrute et d'un Corboss.
Justin ouvrit les portes de l'immeuble de son père.
- ...
- ... Monsieur Truce ?
Justin s'étonna. C'était un étrange bonhomme en noir, avec des cheveux hirsutes, une petite moustache, et des yeux cernés. Un fou, ou un grand fan d'Edgar Allan Poe.
- Vous êtes ?
- Orlando. Le responsable des archives. Les gens dehors voulaient piller l'immeuble de votre père. Je les en ai empêchés.
Justin s'étonna.
- Mais euh... Comment avez-vous pu les... Enfin vos Pokémon...
- La porte était bloquée, ils essayaient de grimper. Alors je les en empêchai. Je n'ai tué personne. C'est la fatalité qui a eu raison d'eux...
Justin hocha la tête.
- Vous étiez un employé de mon père...
- Tout à fait.
- ... Et... j'ai... l'impression que vous souhaitez le rester...
Orlando se prosterna. Justin inspira.
- En effet... Va falloir que je m'y fasse, je le sens...
***
***
- Papa, regarde !
L'homme releva la tête. Le petit garçon balançait des cailloux sur l'eau pour faire des ricochets. Sourire du père.
- C'est bien, bonhomme.
- Bravo mon chéri !
La jeune femme blonde se serra contre son mari.
- Comment ça va ?
- ... Comment ça, comment ça va ?
- Tu étais en mission, je te demande si tu vas bien !
- Sécuriser des populations, rapatrier des civils, dégommer l'ennemi... Passionnant, bon pour le moral !
- Oh, Randy !
Le grand brun sourit en regardant sa femme, blasée mais souriante.
- Quoi ?
- Tu es avec nous, pense à autre chose !
- Comme à quoi ?
Il n'avait jamais été très malin ni très doué pour quoi que ce soit. La carrière militaire et la vie de famille étaient un peu tout ce qui se profilait pour lui dans la vie, et fort heureusement pour lui, il avait tout ça.
- Toi, la pension Pokémon ?
La femme haussa les épaules.
- Bah, j'élève des Pokémon quoi ! Toujours ce sentiment qu'on est dirigés par une guenon sans envergure, mais...
- La fameuse Armande Delafoy...
- Ouais ! Qu'est-ce qu'elle attend pour rendre son tablier, celle-là...
- Hm ! Tout est pareil, hein, on est tous dirigés par des idiots...
- Voilà... Bon au moins elle n'est pas sur notre dos tout le temps, mais disons juste qu'elle devrait l'être en fait, et ça, c'est bizarre !
- Pas évident en effet... Matt, ne t'éloigne pas trop ! cria Randy.
- T'inquiète, papa !
Le gamin, qui courait au bord du rivage, s'effondra d'un coup.
- Matt ?!
- Oh non ça recommence !! geignit la femme en se levant.
***
- Votre fils est très gravement atteint... C'est le genre de maladie qui n'apparaît qu'à partir d'un certain âge...
***
- Les traitements sont lourds et peu efficaces...
***
- L'opération coûte très cher, sachez-le.
***
- Il nous faut un autre avis ! souffla la femme en se levant.
- Vous pouvez aller voir autant d'experts que possible, la réponse sera la même ! C'est une maladie très connue, mais pour laquelle personne ne veut investir dans la recherche, et de fait, c'est très compliqué de mettre en place les soins.
Randy soupira.
***
- Vous acceptez le protocole ?!
Randy hocha la tête. Jackson Wound s'étonna.
- Eh bah ça... Je pensais que personne n'accepterait... Vous êtes soldat, c'est ça ?
- Hm.
- ... Nos expériences concernent les changements de taille des Pokémon, en concordance avec l'accroissement de leurs pouvoirs. Il y a un risque pour que vos Pokémon meurent dans la manœuvre. Etes-vous prêt à courir ce risque ?
Randy Stallbo hocha la tête.
- Où est l'argent ?
- ... Nous vous le donnerons quand vos Pokémon auront été...
Randy mit ses six Pokéballs sur la table. Jackson acquiesça.
- Booooon... euh... Sachez, monsieur Stallbo, que personnellement, je ne soumettrais pas mes propres Pokémon à ces...
- Faites vos trucs, tant que j'ai l'argent.
Jackson acquiesça et appuya sur un interphone.
- Fiodor, nous avons des cobayes !
***
Randy se mordilla les lèvres. Sa femme faisait ses valises.
- ...
La femme s'activait à rassembler ses affaires.
- ... notre fils est guéri... souffla Randy.
- Oui, OUI, OUI, notre fils est guéri ! Oui ! Merci ! Pour ça, aucun souci !
Randy soupira.
- C'était la seule solution !
- NON ! N... Non, je refuse d'entendre ça !
- C'était ça ou tuer des gens, ou voler, ou... C'était ça ou pire encore !!
- ARRETE !
La femme de Randy le regarda.
- Je suis éleveuse de Pokémon et... ce que tu as fait, je... Je ne peux pas ! Désolée ! Et... Merci.
Randy grimaça. Son épouse se mit à pleurer.
- Tu es un bon père, mais... Tu es un homme horrible.
Randy baissa la tête alors que sa femme quitta la maison.***
***
[Ma candidature ne représente pas un danger pour Poképolis, elle représente son avenir ! Je vais évacuer la vermine rampante et la remplacer par des gens qui vont vraiment bosser. C'est ma garantie, et si je ne m'y tiens pas, libre à vous de brûler ma bagnole !]
Le public applaudit Roland qui parlait à la tribune. Sur son canapé, l'homme hocha la tête.
- Il est vraiment en route pour conquérir le monde...
- Charlie Winchester, veux-tu bien éteindre cette télévision !! grommela Léopold en faisant la vaisselle.
Charlie leva les yeux au ciel.
- Tu sais pertinemment que je suis OBLIGE de regarder, c'est en rapport avec ma position !
- Oui eh bah plutôt que de faire attention à ta position, tu ferais mieux de faire attention aux nôtres !
Charlie se retourna vers Léopold.
- Sérieusement, métaphore sexuelle ?!
- Oui !
- Tu fais la vaisselle et tu as envie ?
- J'ai tout le temps envie, Charlie !
- Bon sang, j'ai épousé une machine, ma parole...
On ouvrit la porte avec une clé, ce qui étonna le couple. Yann et Amy entrèrent.
- Yo, allumez la tel... Oh, c'est fait.
- Bonjour Yann... marmonna Charlie.
- Beau papa, belle maman... souffla Amy.
- Bonjour Yann. Amy, va au diable ! grommela Léopold, amusé.
- Reçu, M'man. Vous avez vu la nouvelle ?
- C'est à la fois... Etrange et... effrayant ! admit Charlie.
- Tu connais pas la meilleure... souffla Yann.
Charlie et Léopold plissèrent les yeux.
- Quoi ?
- Quoi donc ? s'étonna Léo.
- Asseyez-vous, j'vous préviens.
Léopold refusa de s'asseoir, en bon rebelle de la société.
- Dimitri bosse pour lui, c'est son chef de communication, et il a aussi engagé Trafalgar !
Charlie écarquilla les yeux.
- Sérieux ?
- P'pa, c'est ma réplique... grommela Yann.
- Oh Seigneur !
- Et on envisage de se marier ! souffla Amy.
Léopold tomba dans les pommes. Charlie se releva, surpris.
- Bravo chérie, t'as tué mon père... souffla Yann.
- Tu tergiversais... grommela Amy.
- Eh bah lui qui voulait faire des galipettes, voilà qu'il fait la planche... souffla Charlie.
***
- C'est ridicule !
- Oui mais on en a assez discuté, c'est maintenant ou jamais ! grommela Charlie.
- Yann n'est même pas là... souffla Léopold.
- On n'allait pas le prévenir, et puis formellement, ce ne sera pas son frère ou sa sœur !
Léopold agita la tête.
- Ça fait bizarre quand même... On est vieux, Charlie !
- On n'a même pas quarante ans ! Allez, on y va !
Le couple entra dans la salle de rencontre qu'on leur avait indiqué.
- Rien n'a changé...
- Hm, sauf que cette fois c'est un peu beaucoup par caprice... admit Charlie.
- Notre fils quitte notre giron pour s'installer avec sa nana, on veut un enfant pour combler un vide, forcément c'est un caprice !
- Oui c'est juste pour avoir autre chose à se dire et à faire entre deux parties de jambes en l'air !
- Voilà ! sourit Léopold.
Les enfants semblaient plutôt accueillants et tranquilles. Charlie regardait autour.
- C'est méga dur de choisir...
- C'est clair... Oh bonjour toi !
Le gamin regarda Léopold et passa son chemin.
- ... au revoir toi ?
- Y'en a beaucoup... Coucou !
- Elle est où la maman ?
Charlie grimaça.
- Oooookaaaaay...
- Pas de noir ou d'asiatique, je suppose...
- Un qui nous ressemble un minimum, quand même...
- J'ai l'impression d'être au supermarché...
- Oui sauf que les enfants, on va pas les manger...
- Oh arrête Charlie, tu me connais, moi et les faits divers...
- Mais ne sois pas ridicule, Léo...
Le couple s'arrêta devant une fillette rousse qui les regardait, éberluée. Léopold se risqua à un salut de la main. Charlie s'accroupit.
- Tu cherches quelque chose ?
- Vous êtes grands. Vous êtes gentils ?
Charlie haussa les épaules.
- Je sais pas, qu'est-ce que tu en penses ?
- Vous avez l'air gentil.
- Eh bah c'est peut-être qu'on l'est. C'est quoi ton petit nom ?
- Charlie, on dirait que tu la dragues ! grommela Léopold.
- Moi c'est Orianne.
- Floriane ?
- Nan, Orianne.
- D'accord. Tu as quel âge ?
- Six !
- Six, d'accord.
- Charlie, on peut pas la prendre aussi jeune ! Bon sang, j'ai l'impression de parler d'une fille qu'on mettrait sur le trottoir !
- Léopold, je vais te fiche ma chaussure dans la bouche si tu ne te tais pas !
- Pardon !
- Orianne, tu veux une famille ?
- Bah je sais pas.
- Comment ça, tu ne sais pas ?
Charlie se prit un coup. Léopold recula, surpris. Le gamin brun, revêche, semblait fort rude et bagarreur. Pourtant pas très vieux.
- Touchez pas à ma petite sœur ! Ok ? Elle partira avec personne !
- ... C'est débile, si elle ne part avec personne, elle va rester là toute sa vie ! souffla Charlie.
- Ou alors jusqu'à l'âge où elle sera en mesure d'être émancipée et d'avoir un logement... admit Léopold.
- Tu peux... S'il te plait ?
- Je sais, je sais, chaussure, etc.
- Quel est ton nom, jeune homme ?
- Je suis Jack, et c'est ma sœur...
- Orianne, je sais, elle me l'a dit.
- Vous pouvez pas la prendre, c'est ma sœur !
Charlie acquiesça.
- Ok, on va vous prendre tous les deux alors !
Léopold fit de gros yeux.
- I-IL VIENT DE TE FRAPPER ???
- Et alors ?
- ELLE EST ROUSSE !
- Léopold, je t'en prie !
- DEUX D'UN COUP ???
- Tu dis tout le temps qu'une, ça ne suffit pas !
Léopold devint tout rouge. Et là, Orianne se mit à rire.
- J'comprends rien à c'qu'ils disent mais ils sont rigolos !
Jack regarda sa sœur puis regarda les deux hommes. Une certaine connivence s'installa avec Charlie. Pour Léopold, on verrait.
***
- Et voilà, l'ancienne chambre de Yann reconvertie pour deux personnes ! Orianne, tu dors dans le petit lit et Jack tu as le grand en face. Ça vous va ?
Jack et Orianne, intimidés, hochèrent la tête.
- Oh, Charlie, ils sont trop mignons, on peut les garder ?
- Ce sont nos enfants, Léo...
- Je plaisantai, Charlie... Bon, allez au lit, la journée a été longue !
La petite rouquine et son frère se mirent au lit. Léopold les borda.
- Allez, bonne nuit Orianne.
- Bonne nuit papa Léo !
- Bonne nuit, Jack !
- J'ai pas besoin d'être bordé !
Léopold haussa les sourcils.
- D'accord, très bien. Chocolat avec marshmallows demain au petit déjeuner ?
Jack grimaça.
- Euh... ouais ! Ouais j'veux bien ouais !
- Alors à demain !
Léopold sortit de la chambre.
- Et voilàààà ! J'ai bordé la petite et j'ai empêché le petit de fuguer en l'informant que demain je lui ferais un petit déjeuner en or massif !
- On est les meilleurs parents du monde ! sourit Charlie sur le canapé.
- Hm. Câlin ?
- Gros ou petit ?
- Je pensais plutôt « Massage de pieds en regardant une série » !
- Ah, pas mal ! Je vois que les enfants redonnent du piment à notre vie de couple !
- Ne dis jamais ça devant les services sociaux, Charlie...
Charlie agita la tête, plutôt d'accord. Le duo se mit en position et bientôt chacun massait les pieds de l'autre. Léopold soupira.
- Rachel me manque...
- Rachel manque à tout le monde, Léopold. David le premier.
- Ca doit être dur pour lui, avec son frère qui truste la présidence du monde...
- De l'association Pokémon, Léo...
- Oui, oui, bon... Tu connais Roland, il ne va pas s'arrêter là...
- On est obligés de parler de Roland Smirnoff en se massant les pieds ?
- Tout le monde parle de Roland Smirnoff ! souffla Léopold.
- Tu vas voter pour lui ? sourit Charlie.
Léopold inspira.
- Jamais de la vie. Je n'oublie pas ce qu'il t'a fait, je n'oublie pas ce qu'il a fait à Malcolm, à son frère, à la mémoire de la petite Rose, ainsi qu'à Rachel et à son fils. Ce sera un bon gros vote blanc dans son cul. Même s'ils sont pas comptés.
Charlie hocha gravement la tête.
- Nan, crois-moi, s'il revient et qu'il franchit cette porte, tout ce qu'il aura, c'est un bon coup de pied dans les roustons...***
Mike observait Steven qui buvait une canette.
- Ca va, vieux ?
- Ouais... J'sais pas, c'est tout ces matchs de merde, ça me blase.
- J'me doute... C'est ce que Fey t'a dit, c'est ça ?
- Un peu, ouais...
- Steven...
Les deux se tournèrent vers Ana.
- Ouuuuais ? marmonna le blond, intrigué.
[Le prochain combat opposera le groupe « Combat de Rue »]
Mike haussa un sourcil intrigué alors qu'une bande de sportifs descendit les gradins, suivis par une blondasse.
[Contre le groupe « Les attaques de statut » !]
Lilian et Léon se levèrent, suivis par Gina et Holly.
- On peut aller discuter ?
- Euh bah...
Mike lui fit signe d'y aller. Steven se leva.
- Génial, génial, génial, on va pouvoir se battre ensemble ! Encore que j'ai été bon sur la mêlée ! demanda Léon.
- Hm-hmm... souffla Lilian, concentré.
Gina et Holly semblaient stressées.
- Les garçons, euh...
- Vous faites tout et nous on... on joue les soutiens ? demanda Gina.
Lilian et Léon se regardèrent.
- Mais enfin les filles...
- Vous êtes fortes aussi, n'ayez pas peur ! sourit Léon.
- Bah oui... souffla Lilian.
Gina et Holly se regardèrent.
- On va faire un peu tâche, quand même...
- Totalement... souffla Holly.
- Mais non ! C'est vous qui nous aidez pour l'entrainement ! sourit Léon naïvement.
- On n'arrête pas de vous dire que vous êtes douées, au moins autant que nous, arrêtez de vous rabaisser... souffla Lilian.
Les deux filles inspirèrent, incertaines. Léon et Holly s'avancèrent. Lilian regarda Gina.
- C'est quoi ces histoires ?
- Je sais pas... Aux yeux de la classe, vous êtes des héros, et nous on est juste... les deux pouffiasses de service...
- Mais non, arrête. On sait que vous valez mieux que ça. Je sais que tu vaux mieux que ça !
Gina sourit.
- J'aime bien quand tu arrêtes de dire « On »...
- J'aime bien quand tu arrêtes de te rabaisser inutilement. Parce que la Gina que je connais est une femme forte.
Gina sourit et embrassa Lilian sans réféchir, devant tout le monde. Du coup, la classe fit de gros yeux ronds. Le couple se dirigea vers l'arène.
- La vache ça fait bizaaaaarre ! s'étonna Mike.
- Ouais, la grande bombasse avec le petit chelou, là... souffla James.
- Heureusement que Steven n'a pas vu ça...
Steven, d'ailleurs.
- Je ne dis pas ça pour te rendre malheureux, hein...
- Nan, nan, j'ai bien compris, t'inquiète...
- C'est juste que je t'aime beaucoup en tant qu'ami, mais ça n'ira jamais plus loin parce que... on est beaucoup trop différents !
Steven acquiesça.
- J'comprends, t'inquiète.
- Fey n'aurait pas dû te dire ça aussi brutalement... Ce n'est pas que je ne t'aime pas, c'est juste que... Je n'arrive pas à penser à toi de cette façon, et... je me doute que de ton côté...
- Je préfère ne pas penser à toi de cette façon ! admit Steven.
Ana sourit.
- C'est mignon... Allez on y retourne ?
- Ouais... Ana ?
Ana se retourna vers Steven, intriguée. Le blond avait envie de dire quelque chose, mais il agita les mains.
- Laisse bet', j'ai oublié !
- Oh !
Ana s'en retourna vers le gradin. Steven souffla.
- Tu es canon, aujourd'hui... Nan, ouais. T'es un porc, Weldon, un bon gros porc... Laisse-là en dehors de tes grosses papattes...
Steven inspira.
- ... même si elle te rend dingue...
Lilian était devant et Léon derrière.
- On va pas pouvoir se tenir la main... geignit Léon.
- Si tu te mets à côté non plus !
Gina et Holly étaient placées côte à côte à la gauche de Lilian.
- On a un positionnement bizarre...
- En même temps regarde qui on a en face...
Philippe Campton, accompagné de son fidèle Billy Marsden, suivi par Angelica Rubinstein, et secondés par Jimmy Hanson. Les gros lourdeaux de l'équipe de foot et une blondasse.
- Putain, c'est le tour de Phil ! sourit Steven.
- Face aux jumeaux, ils vont pas faire long feu.
- Ah y'a les grumeaux... Et nos amies les poufiasses de service !
- Mec, ça a l'air d'être du sérieux avec Léonce, je serais toi j'ferais gaffe.
- Léon ? C'est pas avec Lucien qu'elle sort ?!
- J'sais pas moi, j'les différencie pas ! souffla Mike.
- Beh moi non plus !
- Tiens, j'le connais ce mec !
Mike, James et Steven regardèrent Wallace, intrigué.
- Quoi, qui ? s'étonna Mike.
- Le... troisième, là, celui qui est à droite !
- Jimmy ?! s'étonna Mike.
- Ah c'est Jimmy, son nom... Vous le connaissez d'où ?
- Il est avec nous en foot ! souffla Francis.
- Ahon. Bah visiblement ça l'empêche pas d'aimer se faire péter la rondelle !
Etonnement de la classe. Tristan grimaça.
- HEIN ? s'offusqua Mike.
- Pas possible, pas Jimmy putain ! grogna Steven.
- Ah bah si, trois fois même. Il en a redemandé, le bougre...
Wallace monta et tripota son téléphone.
- Dossier Plans Culs... Messages... Là ! C'est son numéro ?
James écarquilla les yeux. Mike grimaça.
- « Trop bon hier soir, faut qu'on remette ça lol ! » Mais merde !
- Attendez, c'est du sérieux ?! s'étonna Francis.
- Putain, j'y crois pas, Jimmy il est pédé !
- La vache, mais nan ! Et toi, et lui... geignit James.
- Eh bah oui ! sourit Wallace.
- Mais pourquoi vous en faites tout un foin ? geignit Fey.
Mike, James, Francis et Steven regardèrent Fey.
- Les DOUCHES !!! geignirent les garçons.
Santana leva les yeux au ciel. Wallace repartit à sa place en haussant les épaules.
- Haaaa, les mecs, j'vous jure. Alors, nouveau génocide des gémeaux ?
- Cela... ne s'annonce pas vraiment comme ça... admit Walter. Les jumeaux sont l'un derrière l'autre, et je ne sais pas... Gina et Holly font un peu tâche.
- Elles sont fortes ! souffla Naomi.
- Oui mais... Je sais pas... Les jumeaux se battent à deux, qu'est-ce qui va se passer, elles vont les seconder ?! Et en face, qu'est-ce qu'on a ? Des adversaires de seconde zone, pour ainsi dire. Trois footballers et...
- Et une insupportable pétasse blonde ultraconservatrice et arriérée.
Perrine, Walter, Robbie, Wallace, Tristan et Christina regardèrent Naomi qui leva les mains.
- C'est la vérité, je le jure ! Angelica Rubinstein est une garce !
- Certes, mais quand même... marmonna Walter.
- Quelle violence... souffla Robbie.
Philippe sourit.
- Les jumeaux Grimes... Vous êtes sacrément connus dans l'établissement, vous savez...
Lilian et Léon ne pipèrent mot, comme à leur habitude dans ces cas-là.
- On parle de vous comme de vraies légendes vivantes, d'invincible duo, d'union supérieure, de force sans limites...
Santana secoua la tête. « C'que les gens peuvent être cons quand même... »
Lilian et Léon eurent la même pensée. « C'est incroyable ce que les gens aiment parler, même quand on ne leur répond pas. »
- ... Personnellement, j'ai eu peur de vous deux secondes.
Lilian et Léon, imperturbables.
- Et puis j'ai maté la vidéo de votre combat, et j'ai décidé de mettre au point une stratégie pour vous bouffer.
Lilian et Léon, statues de sel.
- Du coup, préparez-vous à dégringoler de votre petit piédestal.
Lilian souffla, voyant que leur adversaire avait fini.
- Des frères...
Léon répéta avec lui.
- ... c'est pas censé se disputer. On est tout, l'un pour l'autre. Tout. Nos mains ne doivent pas se frapper entre elles, mais au contraire se réunir. Les disputes ne servent à rien. Seule importe l'union. Elle fait tout. Quand on lâche la main de ceux qui nous aiment, on n'a plus rien. Alors ne nous disputons plus jamais.
Léon hocha la tête avec Lilian.
[Vous pouvez commencer !]
- ALLEZ !!!
Philippe envoya un Laggron et un Mastouffe.
Son camarade Billy envoya Pandarbare et Smogogo.
Ce brave Jimmy sortit Coudlangue et Musteflott.
Angelica sortit Mygavolt et Léviator.
Tino rehaussa ses lunettes. « Gros numéro d'esbrouffe... »
Léon hocha la tête et sortit Tarinorme. Le Pokémon renifla avec un son métallique.
Lilian envoya Batracné qui vint se poser sur son compagnon d'armes.
Gina et Holly se regardèrent.
- Aéromite !! envoya Holly.
- Allez, Vibraninf ! souffla Gina.
Les deux Pokémon aériens apparurent. Helen semblait circonspecte. « Comment vont-elles s'intégrer à leur stratégie ?! »
Lilian et Léon étaient excessivement concentrés, remarquant à peine leurs alliées.
- Bien. La première étape, ça va être de se débarasser des deux bimbos.
Gina et Holly s'énervèrent une demi-seconde, mais par respect pour Lilian et Léon, se turent.
- Non, en fait, ça va plutôt être... Tir de Boue !
Laggron cracha l'attaque vers Tarinorme et Batracné.
- Vol Magnétik !
Tarinorme s'éleva dans les airs.
- Hm.
- Hydrocanon !!
Philippe s'étonna. Batracné, perché sur Tarinorme, bombarda le terrain avec un puissant jet d'eau. Léviator et Mustéflott se hâtèrent de contrer l'attaque.
- Bien essayé mais...
- Coup d'Jus !
Tarinorme électrisa l'attaque Hydrocanon, qui du coup toucha rudement Mustéflott et Léviator. Les deux Pokémon reculèrent, refusant de contrer l'attaque qui s'abattit sur le terrain et toucha indépendamment les adversaires.
Sandrine serra les dents.
- Beaucoup d'adversaire égale répartition des dégâts, les enfants, attention...
- Je pense qu'ils le savent... marmonna Helen.
- C'est aussi impressionnant que la vidéo du match face à Kipling et Mayfield... souffla Ambrose, tétanisé.
- Putain mais pourquoi ces deux petits cons ne jouent pas au foot !! grommela Gilbert.
Le reste de la classe était subjugué comme à son habitude.
- J'adore les voir se battre à deux ! sourit Naomi.
- C'est toujours un plaisir, oui... admit Tristan.
- C'est un peu comme regarder un ballet... marmonna Rebecca.
- Ca rappelle de bons souvenirs... sourit Christina.
- Et d'autres moins bons... souffla Orson.
Philippe sourit alors que Laggron se positionna pour contrer l'attaque à lui tout seul. Les jumeaux serrèrent les dents.
- Mince. Eau et Sol. Il résiste à l'eau et à l'électricité. Pire encore...
Mastouffe se plaça sous le feu de l'attaque et en fut affaibli. Lilian, Léon, Gina et Holly s'étonnèrent.
- ... Votre adversaire est loin d'être un abruti. Mastouffe, CONTRE !!!
Le Pokémon devint rouge et sauta vers Tarinorme et Batracné. Le gros chien percuta Tarinorme, ce qui déstabilisa le duo.
Une occasion qui n'allait pas être manquée...
- ALLEZ !
- Ecosphère !
Mygavolt créa la sphère entre ses pattes de devant.
- Et Hydrocanon !!
Léviator s'activa à son tour.
- Bombe Beurk et Exploforce !!
Smogogo cracha les boulettes de poison. Pandarbare envoya la sphère dans un grand mouvement de bras.
Les attaques allaient frapper, mais c'était sans compter sur Gina et Holly.
- BOURDON !
- SONICBOOM !
Aéromite et Vibraninf frappèrent une partie des attaques adverses mais pas toutes, Tarinorme et Batracné se retrouvèrent donc touchés.
- Hng...
- Ah !!
- Lilian...
- Chut ! On continue !
Lilian rappela son Pokémon et fut suivi par Léon. Philippe s'étonna.
- Bah alors, on change de stratégie ? Moi, je n'en changerai pas.
Lilian hésita sur le choix. Léon plissa les yeux.
- Lilian ?
- C'est bon. On va gérer. Go !
Sonistrelle apparut. Philippe plissa les yeux.
- Tiens donc. Cette petite chose...
Darumacho accompagna le dragon sonique.
- Bon... C'est bien, ça nous facilite les choses.
- Vent Arrière !
Sonistrelle agita les ailes de manière particulière, ce qui accompagna Darumacho.
- Mania !!
Darumacho fonça dans le tas, énervé. Léviator et Laggron se placèrent en avant, prêts à frapper.
- Vent Violent !!
Sonistrelle rassembla tous ses efforts et créa une puissante bourrasque qui repoussa les ennemis. Coudlangue s'interposa. Gina plissa les yeux. « Trop d'adversaires... Si au moins on arrivait à écrémer... »
Lilian et Léon affichaient une certaine transpiration significative d'un grand stress.
Philippe sourit.
- Une fois de plus la division va vous gagner... Mastouffe !
Le chien rougit une fois de plus et chargea Darumacho.
- Surpuissance !! cria Léon.
Darumacho se mit en garde, mais Léviator s'interposa. Léon plissa les yeux.
- Lilian...
- Draco Météore !!
Sonistrelle inspira et cracha une puissante charge rougeoyante. Philippe s'étonna.
- Angelica !!
- Compris.
Léviator s'éloigna. Mastouffe lui-même fit demi-tour. Lilian s'étonna.
L'attaque partit dans les airs, et explosa en mille météores. Lilian souffla. « Exécution parfaite. C'est toujours ça de pris... »
Léon serra les dents. « Il n'y croit plus... »
- Blizzard !
Coudlangue contrecarra l'attaque avec brio.
- Et Aqua-Jet !
Rien ne se passa...
- LEON !!! cria Holly.
Musteflott, que tout le monde avait oublié, arriva par derrière les jumeaux, fonça et frappa Darumacho d'un puissant Aqua-Jet.
- AH !!!
- Merde... grommela Lilian.
- HYDROCANON !!!
Léviator défonça Darumacho d'une puissante trombe d'eau.
Laggron s'avança.
- Il suffit de vous faire vaciller pour vous faire tomber, comme c'est simple ! POINGLACE !!
Sonistrelle fut dégommé peu après Darumacho. Lilian et Léon avaient perdu.
- Merde alors... s'étonna Wallace.
- Oh bon sang... souffla Walter.
Les élèves se regardaient entre eux. Léon était tombé sur les fesses. Lilian s'était effondré à genoux.
- Eh bien. Il ne nous reste plus qu'à vaincre ces deux trainées et à nous la victoire et la bonne note à l'examen...
Santana leva les yeux au ciel une fois de plus. « Quel enjeu de merde... C'est peut-être pour ça qu'ils ont perdu... Pas d'enjeu suffisamment tentant... Ils fonctionnent mieux en étant sous pression ? »
Gina et Holly se regardèrent.
- Hey, on n'est pas des trainées !!
- Nan, vous êtes d'adorables petits culs et de jolis petits seins ! sourit Philippe.
Rires gras en face. Y compris la fille de la bande. Gina grimaça.
- Hey !! T'es une fille, tu pourrais nous soutenir ?
- Euh, pardon ? souffla Angelica.
- Elle a raison, putain, et la solidarité féminine ? grommela Holly.
- On n'a rien de commun, vous et moi, je ne m'habille pas comme une pute, merci !
Gina sentit la moutarde lui monter au nez. Holly sembla dégoûtée.
- Vous pouvez déclarer forfait, aussi, on sera gentils avec vous ! sourit Billy.
- Ouais, on vous donnera des claques avec nos grosses triques ! ricana Jimmy.
Philippe et Billy regardèrent Jimmy qui haussa les épaules.
- 'fin, moi, c'que j'en dis...
Wallace secoua la tête. « Tu trompes personne... »
Gina fronça les sourcils.
- Vous allez vous CALMER, les gros machos de merde !
- Grave ! Non mais pour qui vous vous prenez ? grommela Holly.
- Et vous, pour qui vous vous prenez ? sourit Philippe. Les deux seuls qui pouvaient espérer gagner quelque chose ici viennent de tomber. Nous avons fait tomber deux légendes vivantes, qu'est-ce que deux pétasses refaites de partout pourront faire de plus ?!
Gina serra les poings. Holly se mordilla les lèvres.
- Je vais les tuer !
- Moi aussi !
- On peut les battre !
- Putain, ouais ! grogna Holly.
- On n'est pas les jumeaux, mais on peut les battre !
- Mais ouais, trop !
- Bon, allez, suffit, les perdantes ! Mastouffe !
Mylène Farmer – Du Temps (Instrumental)Holly et Gina sortirent l'intégralité de leurs Pokémon. Aéromite fut rejoint par Mélodelfe, Amagara et Luminéon. Vibraninf fut rejoint par Brutalibré, Granbull et Maracachi.
- Belles équipes de looseuses... Contre !!
- Contre un gros chien, rien de mieux qu'une grosse chienne ! Granbull, Câlinerie !!
Granbull s'avança et retint Mastouffe à bout de bras. Mélodelfe s'avança, épaulé par Aéromite et Luminéon, deux papillons non volants.
- Smogogo, Bombe Beurk !!
Smogogo s'avança et cracha ses boulettes.
- Tornade !!
Luminéon et Aéromite attaquèrent et dissipèrent les boulettes de poison. Billy s'étonna.
- Euh, Philippe...
- Ce ne sont que deux pimbêches... soupira Philippe.
- Ouais, on va les avoir. Mygavolt, Toile Elek !!
Le Pokémon d'Angelica tendit ses toiles vers les Pokémon d'Holly, mais les fils n'atteignirent pas leur cible.
- Quoi ? Mais...
Elle repéra Amagara qui tendait ses ailettes dans une Cage-Eclair. La blonde aux cheveux en carré fit la moue.
- Tactiques de gamine...
Granbull acheva sa mélée avec Mastouffe qui fut rappelé par son maître.
- On ne va pas abuser des bonnes choses, hm ? Jim !
- Roulade et Aqua-Jet !
- Close Combat !
Granbull sauta vers Coudlangue qui l'esquiva pour aller se coltiner Brutalibré, Maracachi ou Vibraninf. Musteflott fit de même.
- Merde... Merde...
- Calme-toi ! grommela Holly.
- Comment veux-tu...
- Hey, arrêtez de réfléchir, les filles, c'est mauvais pour vous. Contentez-vous d'être mignonnes !
Gina soupira, lasse.
- Tu sais quoi, Campton ? On s'est toutes les deux faites baiser par Steven Weldon.
Holly fit de gros yeux. Lilian serra les dents. Léon se boucha les oreilles.
- Et on est toutes les deux sorties avec. Alors en matière de conneries tant à faire qu'à entendre, franchement, moi et ma pétasse de meilleure copine, crois-moi, on est rôdées !
- Sacrément rôdées, même, tu lui arrives pas à la cheville, c'est le plus fort !
Steven sourit fièrement. « Mes petites pouliches, j'vous ai tellement bien élevées !!! »
Philippe sourit.
- Forcément, deux crasseuses dans votre genre, ça sort forcément avec le roi des débouche-éviers !
- HEY !!! grommela Steven.
Gina et Holly restèrent silencieuses. Elles décidèrent même de se prendre la main.
- C'est mignon, les voilà prêtes à devenir gouines pour améliorer leurs pitoyables existences !
Vibraninf se mit à briller. Lilian et Léon s'étonnèrent.
Coudlangue et Musteflott s'arrêtèrent. Angélica soupira.
- Allez on les éclate !! On s'en fout que leur petite merde évolue !
Libégon poussa un cri strident. Gina sourit.
- Ah bah quand même, putain, depuis le temps !! sourit Lilian.
Gina le regarda, étonnée.
- Tu viens de dire « putain » ?!!
Lilian haussa les épaules.
- Tu es une influence exécrable pour moi, regarde, j'ai perdu !
- Comme si c'était ma faute ! sourit Gina.
- Démolis-les !
Gina hocha la tête.
- Libégon, TempêteSable !!
Libégon agita les ailes et renvoya Coudlangue et Musteflott ad patres.
- Ah !!
- Pitoyable... Laggron !!
Le Pokémon de Philippe fonça à la rencontre des filles.
- Sonicboom !!
Libégon agita les ailes pour stopper l'adversaire, mais Laggron évacua ces petits contretemps.
- Il peut évoluer autant qu'il veut, je vais le bouffer d'un seul coup !
- Libégon, fonce !!
Libégon chargea en direction de Laggron.
- Si en plus tu me facilites la tâche... Poinglace !
- Danse Fleurs !
Philippe haussa un sourcil. « Danse F... ?! »
L'attaque partit de derrière Libégon. C'est Maracachi qui l'avait envoyée.
- Putain !! Angie !
- Je peux pas !!!
Amagara avait couplé sa Poudreuse aux vents de Luminéon et Aéromite, et de fait, le camp adverse avait été pas mal gelé, notamment Mygavolt.
- PHIL !
- POUVOIR LUNAIRE !!!
Mélodelfe, lilliputien, se retrouva au milieu des adversaires. Il créa une sphère blanche qu'il balança dans la tronche du Pandarbare de Billy. Le Pokémon s'effondra sur le coup.
- Mais merde !! geignit Billy.
- Putain ! Léviator !!
Le Pokémon d'Angelica se releva. Laggron avait encaissé tant bien que mal la Danse Fleurs.
- Bien essayé, mais j'ai toujours l'avantage face à...
Libégon se précipita vers Léviator.
- Crocs Givre !! grommela Angélica.
- Eboulement !!
Libégon virevoleta autour de Léviator et conjura des rochers autour de lui. Frappé par la cascade ainsi créée, Léviator s'effondra.
- AAAAH !
Billy se retrouva Out, suivi par Angelica, donc. Philippe grommela.
- Hors de question que je me fasse battre par deux greluches ! Poinglace !
Laggron sauta vers Libégon, prêt à le descendre.
- Danse Fleurs !
- Pouvoir Lunaire, Giga Sangsue !!
- Bordel de merde !! Jimmy !!
- Ouais, ouais !! Coudlangue !
Le Pokémon s'interposa. Mais ce ne fut que pour mieux se prendre un Pied Voltige de Brutalibré.
- Ahhh !! Mustéflott !!
Le Pokémon chargea avec Aqua-Jet.
- ULTRALASER !
Philippe se tourna vers Holly qui avait donné l'ordre.
- ... et tu te figures que cette attaque va être utile ?!
- Lancée par Amagara, oui !
Le dinosaure de pierre et de glace cracha le puissant rayon. L'attaque gela complètement Mustéflott et l'Aqua-Jet.
- AH ! PHIL !!!
- Bon sang, Jimmy, t'es vraiment qu'un incapable !
Laggron se retrouva touché par les attaques conjuguées d'Aéromite, Mélodelfe et Maracachi. Le Pokémon s'effondra à son tour, KO.
Comme la plupart des autres sur le terrain adverse.
[Victoire sans appel du groupe de travail « Les attaques de Statut » !]
Gina et Holly sourirent et firent un bon gros tope-là des familles.
- Génial !
- On leur a bien réglé leur compte ! sourit Holly.
- Oui... Mais on a été un peu méchantes, on devrait être un peu plus fair-play !
Holly hocha la tête et les deux filles regardèrent Philippe, dégoûté.
- Battu par des gonzesses, putain... Deux salopes habillées comme des traînées !
- Oh, ne sois pas triste ! souffla Gina.
- Mais oui, on rigolait tout à l'heure quand on te traitait de sale macho ! souffla Holly.
Philippe regarda les deux filles qui s'avançaient. Lilian regarda Léon, étonné. Léon haussa les épaules.
- On va être gentilles, va ! sourit Gina.
- Ouais, t'as bien mérité une petite récompense... souffla Holly en souriant.
Lilian grimaça. Steven serra les dents.
- Putain, la chance !!
Fey pencha la tête sur le côté.
Philippe sourit.
- Ah ouais, vous avez enfin décidé d'être gentilles ?!
Jimmy, Billy et Angelica, qui avaient commencé à se retirer vers leur gradin, observèrent la scène, intrigués.
Gina arriva au devant de Philippe avec son plus joli minois de séductrice. Philippe sourit jusqu'aux oreilles.
- Comme ça, ici devant tout le monde ?
- Oooooh que oui, mon coco !
Gina asséna un grand coup de genou dans les parties du footballer.
- PU-...
- Ca, c'est pour m'avoir à moitié traitée de pute devant MON MEC...
Lilian rougit. Holly arriva, releva Philippe et lui colla un bon gros coup de poing marqué par ses quelques bagues.
- Et ça c'est pour avoir deux neurones en vrac et de même pas savoir t'en servir.
- Ourf... Putain...
Gina et Holly s'éloignèrent, non sans observer Lilian et Léon se diriger vers le grand type se tortillant au sol. Lilian regarda autour et lui colla un coup de pied dans les côtes.
- AH mais PUTAIN !
Léon s'approcha aussi et se contenta de cracher sur le type.
- Léon, c'est sale !
- Mais euh...
- J'le dirais aux parents !
- Mais nan euh !! Déjà qu'on a perdu...
- Je sais. Faudra le dire à papa et maman, ça va être dur...
- On va se faire punir tu crois ?
- Nan, ils vont juste nous faire de la purée pour nous consoler ! sourit Lilian.
- Cool !!
Le reste de la classe se regarda. Wallace inspira.
- Finalement on est tous très normaux à côté de ces quatre-là, nan ?
Naomi, Walter et Perrine ne purent que hocher la tête.
***
- Mais où diable est-il ? Docteur Wound ?! Irène !
La secrétaire pointa le bout de son nez.
- Oui monsieur Wick ?
Fiodor grommela. Grand homme malingre à l'attitude cruelle, Fiodor Wick était toujours vêtu de noir.
- Où est le docteur Wound ? C'est la Guerre ! Nous sommes appelés pour diriger les grands laboratoires de Suzuki, c'est une occasion unique !
- Malheureusement, je crains que monsieur Wound ne soit parti...
- Parti ?
- ... aux Etats-Unis. Il semblait quelque peu déprimé ces derniers temps.
- Quoi ?! Mais enfin, c'est l'occasion que nous attendons depuis que ce foutu Ennéagramme a saboté nos expériences !!!
- Il est parti avec ses affaires, je suis désolée...
Fiodor grommela.
- Très bien... Puisque c'est comme ça, je vais prendre le contrôle des opérations !
- C'est-à-dire que... Monsieur Wound a laissé des instructions très précises...
- Balivernes. Une guerre, c'est l'occasion idéale de faire avancer la science sans faire trop de vagues ! Wound n'a rien compris !
- Euh...
- Oh, taisez-vous, vous n'êtes qu'une petite main, je n'ai pas à m'adresser à vous pour quoi que ce soit. Je suis le plus haut gradé, je décide !
La secrétaire, hébétée, regarda Fiodor Wick prendre le contrôle des opérations en ignorant totalement ses directives.
- Bien ! Pour commencer, cette guerre sera une merveilleuse occasion d'obtenir des cobayes à foison. Voilà...
***
- Jackson Wound, votre nouveau chef de labo.
- Fiodor Wick, étudiant en cinquième année !
Jackson hocha la tête, satisfait.
- On m'a beaucoup parlé de vous, en effet... Jeune élément prometteur, sorti premier de la promotion...
- On ne m'a pas épargné les éloges à votre sujet non plus, brillant scientifique ayant fait avancer la recherche scientifique de plusieurs années...
- Merci, merci... Je vais vous faire visiter les locaux... Alors ceci est notre chambre d'expérimentations. Toute expérience doit être validée par le cabinet central.
Fiodor hocha la tête.
- Là c'est la provision de cobayes. Généralement ce doivent être des Pokémon élevés exprès pour ça, nous faisons très attention à ne pas attenter à leur bien-être, nos supérieurs ont beau être très relax à ce sujet, nous faisons en sorte de limiter la casse, on va dire.
Fiodor haussa les sourcils.
- Pourtant... par le biais d'autopsies on en apprendrait énormément...
- Certes, certes, mais le but c'est aussi de ne pas génocider toute une partie de la faune, voyez !
Fiodor acquiesça, sceptique.
- Alors, ça c'est le labo. Nous travaillons sur une extension plus poussé et plus généralisée des accélérateurs. En combinant Protéine, Fer, Calcium, Zinc et Carbone, nous avons réussi à créer un agent qui décuple les capacités des Pokémon.
- Bien, ça !
- Oui, mais pour le moment le produit souffre d'une certaine instabilité et nous avons un grand taux de mortalité... admit Wound, peiné.
- Ce n'est pas grave, au contraire, autopsiez les cadavres, cela nous en apprendra beaucoup !
Fiodor était tout émoustillé, mais Jackson semblait réticent.
- Disons que...
- Ils sont morts, on s'en fiche !
Jackson grimaça, mais au final, il se laissa convaincre à contrecœur.
C'était le début d'une relation de travail forcément rocambolesque.
***
***
- Vous êtes donc comptable...
- Eh oui !
Justin et Seth regardèrent Jerry Callum, intéressés.
- Vous avez beaucoup d'expérience, c'est une bonne chose... marmonna Justin.
- Moi j'ai surtout remarqué le sérieux des entreprises où il travaillait... Y'a du cachet... admit Seth.
- Je dresse des Pokémon, aussi, je suis fort ! sourit Jerry.
Justin agita la tête.
- Nous sommes tous forts, vous savez... Mon Bulbizarre coupe des fruits en deux d'un simple coup de liane, alors bon...
- En tant que chefs d'entreprise, c'est un peu notre devoir que d'être de puissants dresseurs ! rappela Seth.
Jerry acquiesça.
- Oui eh bah... Je suis fort aussi !
Il s'avança vers eux avec un ton qui se voulait confident et entendu.
- Je sais que vous ne faites pas que former des jeunes, vous êtes aussi des guerriers !! Je veux en être !! Héhéhé !
Justin regarda Seth. Bulbizarre regarda le couple. Les deux hommes se tournèrent vers Jerry et Justin marmonna.
- Je pense que cela va être bon, monsieur Callum.
- CHOUETTE ! Dire que ça faisait sept mois que j'étais sans emploi !
- Vous avez mis seulement deux, sur votre CV... rappela Seth.
- Je sais, j'ai menti pour décrocher le job !
Justin regarda Seth qui semblait quelque peu choqué.
***
- Non mais arrête, Justin, il est juste con !
- ... Je ne sais pas trop... Il a quelque chose d'intrigant. Tu vois cet employé modèle qui pète un câble et déchaine une énergie folle sur un coup de tête ? Il est de cette trempe.
- Oui mais est-ce qu'un gars comme ça nous serait utile ?
- Notre jardinier est un fétichiste des fleurs, notre archiviste est fan d'Edgar Allan Poe à s'en péter la rétine, notre femme de ménage a dix mots de vocabulaire, notre cuisinier est d'une vulgarité affolante, et notre hôtesse d'accueil est une rombière passive-agressive avec un sacré côté sadique quand même... Il fera juste extraordinairement tâche, quoi !
- De par sa normalité, oui... admit Seth.
Jerry s'installait dans son bureau, observé de loin par ses patrons.
- Il va déchanter mais d'une force...
- Je lui donne deux mois avant de se suicider... souffla Seth.
***
***
- Tu as très mauvais caractère alors évite de trop parler.
Un jeune Thomas More, alors attaché parlementaire au Congrès, avant de devenir le grand médiateur que l'on connait, aidait son frère plus âgé, Tiburce, à s'habiller pour son entretien afin de devenir cuisinier pour ce même Congrès.
- Sois bref, explique que tu sais très bien cuisiner. Je leur ai dit que tu étais mon frère alors cela devrait aller comme sur des roulettes... Mais on ne sait jamais.
Tiburce grommela. En comparaison de son frère fluet, chétif et timide, lui était une grosse bête bourrue, blonde, rougeaude, porcine. Le jour et la nuit.
- En fait, évite de leur parler de tes... méthodes. Cela... pourrait leur déplaire.
Tiburce hocha la tête. Il était homme de peu de mots, sauf sur sa cuisine.
***
- Je cuisine. V'la tout. Pour le reste, j'suis pas du genre à faire des courbettes ou quoi, c'est juste je prépare, vous mangez, vous appréciez.
L'assemblée acquiesça. Tiburce avait tellement la tête de l'emploi que l'équipe administrative du Congrès l'engagea sans problèmes.
***
- C'est génial que tu travailles ici...
Thomas était ravi pour son frangin qui s'activait à ses nouveaux fourneaux.
- Tu vas voir tu vas être bien, ici, en plus la cuisine est tout juste rénovée, et avec tes talents, nul doute que tu vas te faire adorer des puissants ! C'est une grande occasion pour toi !
Tiburce acquiesça. Thomas souffla.
- Papa et maman seraient tellement fiers de ce qu'on est devenus... Enfin bref ! Bon courage !
- Hm.
Tiburce était vraiment homme de peu de mots. Son côté animal, très renforcé par son fort physique, il ne s'en cachait pas et le cultivait même un peu.
Il adorait faire peur aux gens.
***
- C'est dégueulasse.
La commise de cuisine regarda, hébétée, le membre du Congrès, au self, qui venait se plaindre.
- Je ne comprends pas comment mes collègues peuvent manger ici. C'est dégueu, vraiment. Votre bouffe est immonde. Je veillerai à ce que cela s'améliore !
Tiburce arriva.
- Un problème ?
- Vous êtes le chef ? Qu'est-ce que c'est que cette bouffe immonde !
Les autres membres du congrès observaient la scène, intrigués et pas forcément d'accord.
- Trouvez que ma bouffe est dégueu ?
- Absolument et j'aimerais que vous fassiez le nécessaire pour que cela s'améliore !
- Eh bah vous n'aurez plus de bouffe à compter de maintenant.
Le congressiste s'étonna.
- Pardon ?
- T'aimes pas, tu bouffes pas. C'est simple comme de la pisse. T'apprécies pas, tu manges plus. Si t'aimes pas ça, ça sert à rien que tu le manges. Autant donner ça à des Grotadmorv, au moins ils finiront leur assiette. Bettina, tu ne sers plus rien à monsieur jusqu'à nouvel ordre.
- Bien.
- Pardon ? Mais c'est un scandale !
- T'es pas content c'est pareil, ma couille. J'en ai rien à foutre que tu aimes ou pas, je fais de la bouffe, tu la manges et puis merde. Sinon j'peux te servir de la pâtée pour Pokémon voire ma propre chiasse en gratin.
Le congressiste regarda ses confrères.
- Enfin mais vous entendez ça ?! Arrêtez ce dingue !
- Tu peux t'en prendre à moi autant que tu veux. Mais t'en prends pas à la bouffe.
Les autres employés se regardaient, surpris.
***
- La privation de nourriture ne fait pas partie de nos valeurs d'entreprise...
- L'a qu'à pas insulter ma bouffe.
- ... Nous... comprenons que le manque de respect vis-à-vis de votre travail soit quelque chose de difficile à encaisser, cependant nous pensons aussi qu'un peu de distance et d'autocritique...
- Chuis viré ?
Le directeur des ressources humaines s'étonna.
- Euh... eh bien non, euh je pensais juste vous rappeler à l'ordre, vous n'êtes pas viré bien sûr...
- Eh bah alors qu'est-ce que j'fous là, hein ?
Tiburce se leva et partit du bureau devant l'administrateur éberlué.
Ce petit manège dura bien douze ans.
***
- Oh mon Dieu... Oh mon Dieu, oh mon Dieu !!
Tiburce, assis dans son fauteuil dans l'appartement de fonction qu'il partageait avec son frère, vit ce dernier rentrer du travail avec ses vêtements en lambeaux.
- T... Tiburce, tout va bien, ne t'en fais pas !
Le frangin observa son plus jeune frère, visiblement en sale état.
- On a eu... une réunion un peu violente et... je me suis pris un mauvais coup, mais tout va bien, on m'a soigné sur place... Oh seigneur...
Tiburce vit les plaies cicatrisées sur son frère. Visiblement des brûlures.
- T'es arrivé quoi ???
- ... Rien, rien je t'assure.
- T'veux qu'j'le bute ?
- Tiburce, du calme ! Je me suis juste pris une attaque perdue, rien de grave ! J'étais à la réunion des quatre conseils, et ça a dégénéré, voilà tout !
Tiburce regarda Thomas. Il grommela.
- J'démissionne.
- ... Quoi ? Mais Tiburce...
- J'démissione et pis c'est tout.
- Mais voyons Tiburce...
Le grand blond regarda son frère le gringalet brun.
- On n'attaque pas la bouffe. Et on n'attaque pas la famille.
Tiburce tapota l'épaule de son frère et il s'en alla presque comme il était venu : Sans rien dire, sans rien exprimer d'autre qu'une pensée franche et brute.
***
- J'vous préviens tout d'suite. J'suis pas facile à vivre.
Justin Truce haussa les épaules.
- Moi non plus, on sera deux... Vos références sont extraordinaires, vous avez travaillé pour nos anciens gouvernants...
- Belle bande de têtes de cul.
Justin regarda Tiburce, étonné. Le rougeaud cuisinier ressentit le besoin de se rattraper.
- S'cusez-moi, juste qu'ils étaient vraiment trop cons.
- ... je suis d'accord avec vous, bien que je nuancerai mon propos bien différemment...
- J'veux pas qu'on insulte ma bouffe, c'tout.
Justin haussa les épaules.
- En ce qui me concerne, vous faites à manger, je n'ai rien à y redire, je ne suis pas expert...
- Parfaitement. Vous, vous êtes un bon gars.
Justin sourit, quelque peu... flatté ?***
***
[...abandonner ses fonctions. La nouvelle intervient alors que l'association Pokémon est dans la tourmente suite à des cas d'homicide...]
Lily Meadow éteignit la télévision et soupira. « Décidément, il a un don divin pour se mettre dans la merde... »
- S'passe quoi avec ton frangin ?
- Il démissionne de son mandat à la tête de l'association Pokémon.
Finn haussa les sourcils.
- Sérieux ?
- Ouais. Je sais pas trop ce que ça change, mais...
- Il va revenir, tu crois ?
- ... Tu parles comme David ! Nan, il va retourner s'exiler à New York à mon avis, et devenir le grand maître de la zone de combat à la place de l'autre kéké qu'il a dézingué. C'est ma théorie en tout cas...
Finn s'étonna tandis que Lily retourna à son travail.
- Donc les ponts sont coupés ?
- Les ponts sont coupés, Finn. Cinq ans à l'association, pas un seul contact ? Eh bah très bien, pas de problème, débrouille-toi frangin. Moi j'me débrouille.
- Ah ça tu te débrouilles... C'est quand la dernière fois que tu as passé plus de deux heures éveillées ici ?
Lily regarda Finn, soupçonneuse.
- Ca sent les reproches...
- Bah on a un peu plus aucune vie de couple, donc ouais, c'est des reproches !
- Je travaille pour nous nourrir !
- Je travaille aussi, t'es pas obligée de faire du 72 heures par semaine !
- C'est 60 heures déjà, et j'ai énormément de choses à faire !
- Les gosses ont besoin de toi !
- Noé s'en sort très bien et Flora aussi !
Finn regarda sa femme l'air de dire « Tu sais que tu es en tort ! » Lily soupira.
- Plus je travaille, moins je vois sa gueule à la télé et dans les journaux, ok ? Déjà que j'ai dû faire profil bas à cause de sa foutue notoriété et de la mienne, c'est bon quoi. La petite sœur en a un peu ras le cul.
- Il se barre. Ralentis un peu.
Lily acquiesça et se plongea dans les bras de Finn.
- 55 heures ?
- 40 sinon rien.
- Maiiiiiiiiiis !
- Neuf heures par jour ça te suffit pas ?
- T'es méchaaaaaaant tu bafoues mes droits de femme !!
- Rhô l'autre heh...***
Orson inspira.
- Plus que nous dans la classe...
Clive acquiesça.
- On va faire comme les jumeaux, Gina et Holly, je suppose, se battre en deux par deux...
- Oui bah oui, ça semble plus pratique, toi et Andréa vous avez l'habitude de vous battre ensemble, moi et Benjamin aussi...
- Hm, voilà.
Andréa inspira, attendant elle aussi leur tour. Benjamin soupira. « C'est pas comme si on allait être impressionnants...
[Le prochain groupe à passer sera le groupe « Les Pokémon dans l'Histoire »]
Clive, Andréa, Orson et Benjamin se levèrent. Helen inspira.
- Bon bah je crois que tous les groupes intéressants sont passés hein !
- A part Clive, en effet, on a un peu le bas du tableau... admit Sandrine.
- Aucun de ces élèves n'est dans mon cours... admit Ambrose.
- M'a l'air d'être un beau ramassis de lavettes... soupira Gilbert.
- Encore que la dernière fois que je me suis dit ça, j'ai été bien surprise... marmonna Helen.
Helen soupira. « Et Holland était là... Et lui il savait que j'allais être surprise... Il avait toujours un coup d'avance... »
La prof d'histoire souffla. « On m'a dit d'être patiente, hein... »
[Face au groupe « L'influence des Pokémon sur l'Humanité »]
Tino haussa les sourcils. « Sujet chaud... »
Santana haussa un sourcil en voyant les gens qui descendaient. « On en connait au moins un... »
Elliot Steinberg, du cours de philo, descendit, suivi par Yoann Grey, du cours de journalisme. L'apathique Bonnie Hall les précédaient, tout comme la très peu féminine Kimberley Cox.
En face, Andréa la blonde fan de cuir, Clive le gothique, Benjamin le juif et Orson le petit gros en pull jacquard qui semble en permanence menacé de mort par un immense avion de chasse tournant au dessus de sa tête.
- C'est ça nos adversaires ? Pfou... soupira Elliot.
- Z'ont pas l'air très malins... admit Yoann.
- Faut s'méfier quand même... songea Bonnie.
- Comme à chaque fois, quoi. On se relâche pas ! sourit Kim.
Orson se plaça naturellement derrière Benjamin qui s'était placé en avant. Clive, de même, était devant Andréa.
- C'est leur stratégie ? s'étonna Quinn.
- Ou plus spécifiquement leur absence de stratégie... songea Francis.
- Ca semble plus naturel... admit Lucy.
- Exact.
Tino hochait la tête.
- Je ne peux parler que pour Benjamin et Orson, mais effectivement la stratégie chez eux relève plus d'un réflexe conditionné que d'une réelle prise de décision... Pour Clive et Andréa, je suppose que c'est dicté par leur lien amical...
Clive soupira. « Belle bande de gros poseurs, ça va me plaire de leur exploser la gueule... »
Andréa inspira. « Je vais rester en soutien de Clive et ne pas trop en faire... »
Benjamin déglutit. « Steinberg... Putain, pourquoi on a un adversaire pareil pour se faire examiner ?! »
Orson souffla. « Grosse pression... »
- Vous !
Steinberg désignait Orson et Benjamin.
- Oui ?
- Hm ?
- Vous êtes les laquais de Tino Ketts, c'est ça ?
Benjamin haussa les sourcils. Orson sembla gêné.
- Ce match ne va donc présenter aucun intérêt à mes yeux, sinon celui de vous écraser. Vous savez qui je suis, n'est-ce pas ?
Benjamin hocha la tête.
- Tu es Eliott Steinberg, tu es le premier de ta classe, le chef de ta classe, même, et tu es reconnu comme étant le meilleur stratège de l'école.
- Exact. Vous savez donc que vous avez perdu d'avance.
Benjamin agita la tête. Orson serrait les dents. Andréa les regarda.
- Vous êtes sérieux, les gars ? Vous laissez pas écraser par ce connard !
- La vulgarité, l'arme des moins que rien... souffla Eliott.
- Dit le mec qui me traite de moins que rien. Je suis certaine que Benjamin et Orson vont te mettre une branlée !
- Non.
« Non. » songea Tino.
Tristan regarda Tino.
- Ils ont aucune chance, hein ?
- Bah, bien peu en fait. A moins d'avoir une stratégie bien rôdée, mais... C'est plus leur genre de se disputer ou de se rentrer dedans par inadvertance.
[Vous pouvez commencer !]
Andréa appela Branette et Xatu. Clive envoya Cizayox et Nostenfer.
Benjamin envoya Pijako et Trousselin, tandis qu'Orson envoya Clic et Opermine.
Eliott soupira.
- Vous avez même des Pokémon de seconde zone... J'aurais amplement préféré affronter Tino, là, il y aurait eu du challenge...
Eliott se contenta d'envoyer un Escargaume.
Yoann sortit un Aflamanoir.
Bonnie sortit un brave petit Incisache suivi d'un Goélise et d'un Polarhume.
Kimberley envoya simplement son Mackogneur.
Eliott regarda Benjamin et Orson.
- Je me charge personnellement d'eux. Vous vous occupez des deux autres.
- T'es sûr ? souffla Yoann.
- Assurément. Ce ne sont pas ces deux crétins qui vont me tenir tête.
Escargaume se tint prêt.
- Cizayox, Danse-Lames, Nostenfer, Machination !
Les deux Pokémon se préparèrent. Des murs se dressèrent face à eux. Yoann, Kimberley et Bonnie s'étonnèrent.
- Euh...
- Hm... C'est clairement pas Brian et Pamela... songea Andréa. Et j'ai bien besoin de me défouler après ces deux épreuves de merde...
- J'avais compris, marmonna Clive.
- Aucun ne doit en réchapper.
- C'est l'objectif.
Yoann plissa les yeux.
- Vous avez oublié un détail !! Aflamanoir, attaque Feu d'Enfer !!
Le Pokémon lança l'attaque et couvrit le terrain d'une pelouse de flammes.
- Nostenfer, Tranch'Air...
Nostenfer agita les ailes et renvoya les flammes à l'envoyeur. Yoann sourit.
- Bien joué, sauf que la Torche d'Aflamanoir absorbe les flammes et augmente sa puissance de feu !
- Et pas que... souffla Clive.
Yoann se tourna vers Mackogneur, Incisache, Goélise et Polarhume qui s'étaient pris les flammes également.
- Yoann, merde !! grommela Bonnie.
- Crétin !! soupira Kim.
- P... Pardon les filles !
- Ombre Portée !!
Branette fonça à couvert dans son ombre. Yoann serra les dents.
- Eliott !!!
- Pas le temps. Démerdez-vous avec ces deux nazes. J'en ai deux à tourmenter.
Benjamin et Orson regardèrent Eliott.
- Escargaume, Bourdon.
Le Pokémon se retourna et se propulsa vers ses adversaires. Benjamin et Orson s'étonnèrent. La créature casquée arriva au milieu des adversaires, complètement stupéfaits.
- Ferme ta coquille.
Escargaume s'exécuta. De fait, son Bourdon prit la forme d'une explosion sphérique autour de lui. L'attaque frappa les quatre adversaires.
- Voyez, ça, c'est un Pokémon d'expérience, un Pokémon riche de mes apprentissages. C'est reparti pour un Bourdon, casque ouvert !
Escargaume se propulsa dans les airs. Tino plissa les yeux. Orson et Benjamin semblaient déterminés.
- Premièrement...
Eliott s'étonna de les entendre répondre.
- ... Tous les Pokémon que nous avons sortis résistent aux attaques insectes ! signala Benjamin.
Clic, Opermine, Trousselin et Pijako semblaient en effet peu endommagés.
- Deuxièmement, on n'est pas les laquais de Tino, juste ses amis proches !
Tino fut touché de la mention.
- Troisièmement, il ne nous traite pas en esclaves, au contraire, il nous tire vers le haut !
- Et quatrièmement...
Escargaume balança son surpuissant Bourdon. Orson lâcha Ramboum au milieu des quatre Pokémon envoyés. La créature normale absorba l'onde sonore.
- ... Tu ne vas pas nous écraser, du moins pas sans qu'on résiste !! souffla Orson.
Le reste de leur classe haussa les sourcils. Helen sourit.
- Eh bah ça va peut-être s'avérer plus intéressant que je ne le croyais !
Andréa sourit, fière de ses camarades, tandis que Branette torturait Polarhume et Goélise, et que Cizayox travaillait Incisache et Mackogneur au Pisto-Poing, Nostenfer s'occupant de rosser Aflamanoir.
- Eliott !!! geignit Yoann.
- ... Croaporal et Airmure...
Les deux Pokémon apparurent. Escargaume se propulsa vers son maître avec un autre Bourdon.
- Vous n'allez pas faire long feu, c'est moi qui vous le dis. Vibraqua !!
Croaporal balança des boules d'eau vers le camp adverse.
- Mégaphone !!
Pijako se posa sur Ramboum et les deux Pokémon retinrent les Vibraqua à bout d'onde de choc.
- Croaporal, Vibraqua, Airmure, attaque Tranch'Air !
De fait, l'eau se fit balles qui transpercèrent le son.
- Clic, Allègement !!!
Clic se décomposa et s'interposa avec brio face aux balles d'eau. Eliott inspira.
- Hydrocanon et Bec Vrillé.
Croaporal se cramponna à terre et agit comme une véritable sulfateuse, tandis qu'Airmure se mit à tournoyer et plongea littéralement dans l'eau. Rebecca haussa les sourcils.
- Quelle prouesse...
- Et encore, c'est pas fini... souffla Tino.
- Trousselin !!
Orson et Benjamin étaient complètement sur les rotules. La fée des clés s'avança.
- C'est moi ou on s'est jamais aussi bien battus ?! geignit Orson.
- C'est pas que toi !
Airmure vira de trajectoire et alla s'écraser plus loin. Eliott écarquilla les yeux. L'Hydrocanon continua sa course, mais fut stoppé net par le Repli d'Opermine qui croisa ses griffes pour parer l'attaque.
Eliott plissa les yeux.
- Vous deux, vous êtes morts. Surtout toi, le compatriote.
Benjamin s'étonna et regarda Orson qui désigna Benjamin, qui haussa les épaules. Orson désigna son nez. Benjamin sembla avoir la révélation.
- Oh euh bah... On a assez d'ennemis comme ça, pourquoi se battre entre nous...
- Tu es l'ennemi numéro 1, je me fais d'avance une joie de te démolir.
- ... oh.
- Eh bah je me ferais une joie de le défendre !
Benjamin se retourna vers Orson, tout droit et tout fier.
- Ah ouais, carrément ?!
- Tu as un rival, Benjamin, faut que t'assures.
- ... putain mais j'ai jamais voulu de rival !
- ... Bah faut croire que t'en as un, maintenant !
- C'est toi mon rival !
- Oh je t'en prie, Benjamin, je ne suis qu'un gros plein de soupe qui adore les trains électriques !
Benjamin plissa les yeux, ému.
- ... Et moi je ne suis qu'un fou des maths qui épousera son Rubik's Cube, un de ces quatre.
- Gaaaaaaaaay... soupira Wallace.
- Tu me le retires de la bouche... soupira Steven.
- J'aurais pu le dire aussi... souffla Rebecca.
- Et je vous aurais suivi... admit Tristan.
- Assez de parlotte inutile... grommela Eliott.
Airmure se remit de la Vantardise. Croaporal, Airmure et Escargaume s'étaient alignés.
- Picots !!
Escargaume et Airmure envoyèrent une masse incroyable d'éléments piquants vers les adversaires. Opermine, Clic, Trousselin et Pijako observaient, surpris.
- Croaporal, Bulles d'O !
Tino plissa les yeux. « Une attaque aussi simple ? »
Croaporal envoya la masse de bulles vers les adversaires. Celles-ci, légères, se répartirent sur le terrain. Benjamin et Orson se demandaient ce qui allait se passer.
Pendant ce temps, Clive et Andréa génocidaient littéralement leurs trois adversaires. Xatu manipulait Mackogneur avec Onde Folie et Psyko.
- Arrête ça !! geignit Kim.
- Désolée, c'est trop drôle et j'ai besoin de me défouler !
Mackogneur piétinait donc Goélise. Bonnie était absolument horrifiée alors que Yoann avait dû se retirer du combat, son Aflamanoir totalement massacré par Cizayox.
- Pour un Pokémon Feu, il est vraiment pas terrible. Ou alors c'est Cizayox qui est trop fort... Sans parler des autres...
Nostenfer avait utilisé Vampirisme sur Incisache qui se retrouvait avec une chauve-souris géante sur la tête qui lui mordillait le crâne, le Pokémon repoussant Polarhume de vagues coups de Cru'Aile.
- Eliott !!! geignit Bonnie.
- Bon sang, Eliott !! grommela Yoann.
- Euuuuh... T'as pas l'impression qu'on a un peu besoin d'aide ?! geignit Kim.
Eliott sourit.
- Bourdon !!
Escargaume créa une onde de choc vibrante qui remua les picots et fit exploser les bulles. Pijako, Opermine, Clic et Trousselin morflèrent.
- J'en ai marre d'être en défense !! grommela Benjamin.
- Alors attaque !! geignit Orson.
- Tu me couvres ?
- Mais bien sûr que je te couvre !
- Ok ! Trousselin, Pijako !!
Les deux Pokémon froncèrent les sourcils.
- BANG SONIQUE !
Pijako étendit les ailes.
- Trousselin !!
Le Pokémon se pencha et se mit à tourner sur lui-même. Croaporal s'approcha et prépara un nouvel Hydrocanon.
- Il est temps de préparer la riposte en grand... Si Trousselin est occupé, en plus, ça va être plus facile de placer mon coup...
Orson secoua la tête.
- Jamais de la vie...
- Cette détermination n'est pas faite pour toi. Tu es condamné à être le gros gamin qui ne sera jamais sur le devant de la scène, toujours à l'arrière. C'est une sorte de place prédestinée dont tu ne sortiras jamais. Tu ne seras jamais un grand parmi les grands, tout au plus un vague petit chef sans mérite.
Orson sourit, narquois.
- Comme si je ne le savais pas...
Eliott soupira.
- Satisfait de sa condition, en prime... Je ne peux plus rien pour lui. Go !
Croaporal balança une surpuissante charge aqueuse.
- Câlinerie !!!
Trousselin se balança vers les adversaires en cercle comme un anneau de hoola-hop. Le reste de la classe s'étonna devant une telle... manœuvre.
- Mais euh... geignit Tristan.
- C'est... débile... geignit Tino.
- Qu'est-ce qu'on regarde, là ? soupira Wallace.
- Un trousseau de clefs qui se jette à corps perdu sur une grenouille, pourquoi ? soupira Perrine.
Pijako balança son Bang Sonique. L'attaque frappa l'ensemble du terrain avec une vive énergie. Clive et Andréa, surpris, se couvrirent. Cela n'empêcha cependant pas Croaporal de balancer son attaque.
- Airmure, RAPACE !!
Airmure s'éleva dans les airs. Orson dévoila Grodrive qui grossissait derrière lui.
- Orson !
- Je te couvre !
- Orson !!...
- Tu me fais confiance, oui ou crotte ?!
- Gnnnn...
- On y va !!!
Airmure fonça et rentra dans l'Hydrocanon. Ce faisant, l'eau se déforma pour le couvrir tel un missile. « Une simple Vantardise n'en viendra pas à bout cette fois », pensa Tino.
- BOURDON !
Escargaume fit vibrer l'attaque Eau, ce qui accrut la dangerosité du missile.
Grodrive s'interposa et encaissa avec brio l'attaque.
- QUOI ???? cria Eliott.
- Après trois Stockages, rien de plus simple !
Airmure recula, sonné, et tenta une riposte, mais Opermine l'avait chopé par une patte avec ses griffes.
- Non mais... Bande de gamins !!! BOMBE ACIDE !!
Escargaume attaqua mais Clic, là encore, s'interposa avec brio. Eliott trépigna.
- Croaporal, Vibraqua !!
Le Pokémon allait se lancer, mais il fut soudainement électrocuté... par en dessous. Limonde regarda Eliott avec un air vicieux. L'élève de philo regarda Trousselin qui s'écrasa misérablement à côté de Croaporal. Benjamin sourit.
- Grande manœuvre pour grande distraction.
- Et toujours savoir où est sa place, c'est la clé ! sourit Orson.
- Nous ne sommes peut-être pas Tino, mais il nous a beaucoup appris.
- Et c'est pour ça que nous t'avons battu ! sourit Orson.
Croaporal s'effondra alors que la fin du temps règlementaire sonna. Orson et Benjamin étaient rassurés tandis que Cizayox, Xatu, Branette et Nostenfer avaient vaincu leurs adversaires aisément et se contentaient de rester alignés face aux trois dresseurs exterminés de sorte à les traumatiser à vie.
Helen sourit.
- Bon, je crois qu'on sait quelle classe a explosé les trois autres, hein ?
Sandrine, Ambrose et Gilbert ne purent qu'acquiescer.
***
- Je vous ai réunis tous les cinq ici... Vous, les cinq seuls héritiers potentiels de ma fortune...
Les cinq personnes se tenaient face au lit de mort du vieil homme.
- Mon fils aîné, Gerald.
L'homme acquiesça.
- Ma fille, Elena.
La jeune femme sourit.
- Mon fils Rudolf.
Le blondinet jovial hocha la tête, peiné pour son père.
- Mon petit Luther...
Le jeune homme châtain souffla, pas très ravi d'être autour du lit de mort.
- Et ma petite princesse, ma Loretta...
Loretta Gold, seize ans, observa son père depuis ses pupilles vertes lumineuses.
- Le destin et la providence voudraient que ce soit toi, Gerald, qui hérite de mon empire...
- Je suis l'aîné, en effet, et en tant que tel, votre empire, père, me revint de droit.
Le vieil homme acquiesça. La gouvernante entra avec le thé qu'elle servit aux cinq enfants.
- Merci... sourit Loretta.
- Hm... marmonna Luther.
- Merci beaucoup ! souffla Rudolf.
- Merci bien... souffla doucement Elena.
- Veuillez nous laisser... soupira Gerald en se saisissant de la tasse.
Le vieux toussota.
- Je voulais juste savoir si cette décision était de l'avis de tous, je ne voudrais pas que vous ne tentiez de vous assassiner les uns les autres...
- Quoi ?! Père !
- Voyons c'est insensé...
- Oh, pas tant que cela, on a entendu tant d'histoires... soupira le vieillard. Elena, est-ce que tu approuves mon choix ?
La jeune femme acquiesça en sirotant son thé.
- Absolument, père ! Gerald est mon frère, je sais qu'il saura gérer au mieux vos affaires.
- Rudolf ?
- Père, votre empire ne m'intéresse pas, pas plus que d'assassiner mes frères et sœurs pour l'obtenir !
- Luther ?
L'adolescent baissa la tête et la secoua.
- Je ferais jamais ça.
- Loretta ?
La jeune fille aux cheveux châtains qui ondulaient autour de son visage regarda ses frères et sœurs qui la regardèrent également. Ils s'effondrèrent dans un laps de temps très court. Le vieil homme regarda sa fille qui balança le contenu du thé dans une plante verte qui fâna immédiatement.
- Tu es la moins idiote de mes enfants... L'empire Gold te revient de droit.
- Merci, père.
- A présent, je peux expirer en paix.
- Evidemment, père.
Il s'allongea, et la gouvernante vint l'étouffer avec un oreiller pendant que Loretta sortait promptement.
- Et mes copines étaient jalouses de ma famille riche... soupira l'adolescente.
***
Adulte, elle était connue comme « La femme d'affaire au Zorua ». Puissante et richissime, elle avait non seulement hérité de l'empire de son père, mais l'avait fait fructifier, profitant de sa vive sagacité et de son répondant exceptionnel.
- Nous ne comprenons pas pourquoi nous devrions signer avec les marchés Gold, je veux dire... Vous avez beaucoup d'argent, mais nous nous demandons si...
Le vieux chinois regarda ses collaborateurs, entendus.
- ... si par hasard ce ne serait pas de l'argent sale. Et de fait si vous ne surévalueriez pas un peu votre contribution à nos affaires.
Loretta, dans son fauteuil au bout de la table, poussa un vif soupir face aux sourires dégoûtants échangés entre les hommes.
- Résumons la situation, voulez-vous. Vous êtes un grand groupe qui vend des armes et vous me demandez à moi, Loretta Gold, du groupe Gold qui vend des solutions aux entrepreneurs dans l'industrie du Combat Pokémon si mon argent à moi est sale.
Le vieux chinois hocha la tête.
- Eh bien ma décision est prise. J'ai besoin d'appuis à l'internationale, mais pas du vôtre.
Elle se leva, sous les yeux ébahis des chinois.
- Hey ! Hey, revenez, femme ! La négociation n'était pas finie.
- Et en quoi consistait-elle, cette négociation, au juste ? Hm ? Vous êtes des financiers ou des moulins à paroles tous justes bons à fanfaronner autour d'une belle table ?
Les chinois se regardèrent. Loretta soupira.
- Faire des affaires, messieurs. Faire des affaires, c'est se jeter à corps perdu dans une bataille. Pas se gargariser de sa propre puissance et la dilapider sans conséquence.
- Madame Gold, nous...
- Je veux 80% des parts des revenus financiers et absolument RIEN qui ne soit issu des ventes. Je veux un droit de véto. Ma collaboration financières, mes revenus financiers, mon pouvoir.
Les chinois se regardèrent, stupéfaits.
- Qui est sale, maintenant ? Moi, ou mon argent ?
***
- Mais pourquoi négocier avec les marchands d'armes ?!
Loretta, dans le fauteuil face à celui qu'occupait son amant de l'époque, sirota son verre de vin rouge et tendit deux doigts.
- Beaucoup de pognon, et beaucoup de pognon que j'utilise infiniment mieux qu'eux. C'est-à-dire pour asseoir mon empire. Et ça me plait de prendre leur argent meurtrier pour servir le divertissement des badauds. C'est ma bonne conscience, on va dire. Parce qu'au fond, je fais ça pour une seule personne : Moi. Je n'ai encore trouvé personne d'assez intéressant pour m'investir plus que financièrement dans les affaires.
***
- Je ne comprends pas pourquoi ce... dîner...
- Premièrement parce que vous êtes le fils de votre père. Je faisais affaire avec votre père, maintenant qu'il est mort, je dois traiter avec vous !
Justin était quelque peu intimidé par cette trop belle femme.
- Un souci ?
- R... Rien, je... Je n'ai pas l'habitude des belles femmes.
- Cela a le mérite d'être honnête. Un joli garçon comme vous, pourtant...
- Je n'ai jamais été spécialement intéressé par ce genre de choses.
- Alors je vous intimide. C'est mignon, c'est très mignon. Bon, trève de badinage, vous avez examiné la nature de notre contrat ?
- Euh, oui... Vous avez 49% des parts dans notre entreprise...
- En effet.
- Vous nous financez en partie grâce à la Zone de Combat New-Yorkaise...
- Dont je possède 75% des parts.
- Hm... Ce type de financement est légal puisque nous sommes une entreprise privée...
- Tout à fait.
- En conséquence je ne vois aucune raison de faire cesser ce contrat, sauf si vous désirez y mettre un terme...
Loretta ricana.
- Eh bien vous n'êtes pas trop difficile !
- Je n'ai jamais été très doué pour ce genre de choses...
- La négociation de contrat ?
- Les ressources humaines...
- Oh, vous... n'avez qu'à engager quelqu'un pour ça !
- C'est déjà fait mais j'ai surtout besoin de quelqu'un pour m'aider à gérer mes employés... comme un assistant, quelque chose comme ça.
- Je ne peux pas vous aider pour ça, je tiens à garder généralement mes distances avec les entreprises avec lesquelles je traite, du fait de leur objet, généralement.
Justin s'étonna.
- Euh... Je ne compte pas poursuivre dans la fabrication d'armes !
- Ah non ?!
- Non, je compte proposer des solutions alternatives pour la jeunesse. Créer une sorte de centre éducatif.
Loretta plissa les yeux.
- Alors ça, c'est intéressant.
- Le système laisse trop de gens sur le bord de la route, est bien trop inégalitaire, je veux changer ça.
Loretta hocha la tête.
- Je vais y réfléchir, mais...
- Je comprendrai tout à fait que vous souhaitiez retirer votre investissement après une telle nouvelle...
- Vous êtes vraiment exécrable en négociation. Laissez-moi finir ! Mais si votre activité ne concerne pas les armes, il se peut que je demande à avoir un investissement plus que financier.
Justin s'étonna.
- Et je vous propose non pas d'être votre RH mais votre négociante externe. Cela vous épargnera bieeeen des pépins !
Justin sourit, gêné.
- Vous êtes terriblement intéressant, monsieur Truce, j'ai grandement hâte que nous collaborions ensemble...***
Elle regarda, étonnée, l'endroit.
- CA ??? Mais c'est un PALACE !!!
Jim était tout aussi étonné, dans la voiture, avec les enfants, en pleine nuit. Roland se tenait à côté de son ex-femme.
- C'est le seul endroit assez sécurisé dans les six régions.
- Cinq.
- Pour le moment. Bref. C'est l'ancien manoir de Bonelly, je le lui ai racheté vu qu'il n'y vit plus. Vous y serez plus qu'en sécurité et vous aurez ce que vous voulez sur demande.
Rachel regarda Roland.
- C'est moi ou tu as vraiment peur ?
- J'ai vraiment peur. Je ne cherche même pas à le cacher.
- Rassure-moi, tu ne fais pas tout ça dans un vain espoir de me récupérer ? Non parce que tu sais pertinemment que c'est impossible !
Roland leva les yeux au ciel.
- Putain mais je suis tellement à des années-lumières de toutes ces CONNERIES, Rachel, si tu savais !!
- Ok, ok...
- Je veux juste qu'il n'arrive rien aux enfants.
- Que tu ne verras pas.
- Je te félicite d'être partie dans un trip Michael Jackson, cela ne m'empêchera pas de protéger Blanket et Paris.
- J'aime Jim et je ne le quitterai pas pour toi.
Roland soupira.
- Je peux t'expliquer comment fonctionne le digicode ou tu as besoin de me confirmer que vos rapports sexuels sont d'excellente qualité ?
- Je te connais, je vois clair dans ton jeu et je sais que tu ne fais rien sans arrière-pensée !!
- En effet il y a une arrière pensée, je me fous de ton gros cul, je veux juste protéger nos enfants, espèce de grosse égocentrique de merde !
- Je suis égocentrique ??? Dit le mec qui est devenu Président de l'Association Pokémon ? Tu te rends compte par quoi je suis passée quand c'est arrivé ?
- Te fous pas de ma gueule. D'après Malcolm, tu as coupé les ponts après la naissance de Noémie. C'était un peu avant que je revienne.
Rachel plissa les yeux.
- Lui, tu l'as protégé pour les enfants, aussi ?
- Oh ta gueule, Rachel, ok ? Sois tu entres dans ce manoir, sois tu restes dehors et les assassins de monsieur Truce viennent vous zigouiller. Tu choisis !
Rachel soupira.
- Elle a bon dos, ta menace...
- S'il te plait, Rachel.
La brune se résigna.
- Je suppose qu'un jour je te remercierai.
- Ouaip. Prends le contrôle de la voiture, je dois discuter avec Jim.
- ... pardon ?
- Tu m'as entendu. Entre avec la caisse, je discute avec ton mec.
- Roland, si jamais tu l'embrouilles...
- Je veux juste lui proposer un travail.
Rachel grimaça. Roland haussa les épaules.
- Tu l'as dit toi-même, rien sans arrières-pensées !***
Le ferry ramenait la joyeuse troupe depuis Unys-Sud jusqu'au continent. Sur le pont principal, la seconde année un s'ébattait joyeusement alors que le soleil se couchait presque. Naomi s'étonna.
- Aucune des autres classes ne vient nous voir...
- Ca t'étonne ?! Après la raclée qu'on leur a mis ?! souffla Perrine qui sirotait son jus de fruits.
- Tu as l'air de bien meilleure humeur que tout à l'heure !
- L'année est finie, on va pouvoir se reposer, c'est génial, nan ?
- Hm... J'espère que l'année prochaine sera plus calme...
Perrine regarda Naomi comme si elle avait prononcé le plus grand ramassis de conneries jamais édicté.
- Ca va pas la tête ? L'année prochaine sent tellement la merde que même un anosmique la sentirait d'ici !
- J'essaie d'être optimiste !!
- Oui eh bah moi je suis pessimiste rien que d'y penser...
- Je sais pertinemment qu'on va en chier, j'essaie juste... de penser positif !
Steven regardait la mer, quelque peu pensif. Fey arriva à ses côtés. Il la regarda.
- Salut, gros boudin.
Fey sourit et se contenta de rester à ses côtés. Steven ne bougea pas.
Ana les regardait, contente qu'ils soient un peu réconciliés. Elle tomba sur Clive et son Mojito.
- ... Ils servent de l'alcool ? s'étonna la russe.
- ... bah oui.
- Oh.
- ... alors... On est bien d'accord, toi et moi...
- Euh... Je pensais que ça avait été assez clair...
Clive hocha la tête.
- Tu préfères Steven. Eh bah bon courage.
- Non ! Steven est un ami, et tu es un ami aussi.
Clive haussa les sourcils.
- Oh. C'est... sympa de ta part, je pensais que tu comptais m'oublier pour toujours !
- Hihi ! Non voyons. Andréa va bien ?
- Mieux, depuis qu'on sait qu'il y a de l'alcool à bord.
- ... oh. Ils servent de la vodka ?
- Oui !
- Super !! sourit Ana en trottinant.
Andréa était assise dans un canapé avec Sandrine Aubert qui l'écoutait.
- Au final, voilà, tout le monde est content. Sauf moi. J'ai passé une année de merde à déprimer, à rendre les gens autour de moi malheureux... Je sais déjà comment je vais finir, c'est-à-dire dans une benne à ordures... Pourquoi j'vous raconte ça, vous êtes prof, et en plus vous êtes sympa !
Sandrine sourit.
- Jeune fille, à trop ressasser ses malheurs, on ne fait que les rendre plus crédibles. Parfois il faut juste aller de l'avant sans se dire « J'ai plein de problèmes », juste : « J'ai une vie devant moi ! »
Andréa plissa les yeux, bien qu'avinée.
Santana et Violette s'étaient pris des transats sur lesquels elles somnolaient.
- Tu crois que ça peut marcher ? songea Santana.
- On verra bien. On va essayer
La vietnamienne inspira.
- Ca m'a fait trop mal de te perdre...
- Et moi donc.
- Et si on se reperdait à nouveau ?
Violette regarda Santana. Les deux filles semblaient, comme à leur habitude, incertaines quant à leur avenir.
Rebecca et Mike grignottaient des chips à une table.
- Sympa ce petit exam, nan ? Je pense pas qu'on ait spécialement brillé, mais j'aurais probablement une bonne note... admit Mike.
Rebecca hocha la tête.
- Tu dis rien ?
Rebecca inspira.
- Ca te dit qu'on sorte ensemble ?
Mike haussa les sourcils.
- C'est pas ce qu'on faisait déjà ?
- J'sais pas trop. J'sais plus grand-chose. Et je crois que quelque part j'ai envie de savoir.
Mike haussa les épaules.
- Bah ok.
- Cool.
Ambrose grignotait avec les geeks accompagnés de Lucy.
- Vous êtes des esprits forts, vous pourrez faire n'importe quoi avec peu d'efforts. Ne jalousez pas les sportifs, ils n'ont pas d'avenir, leurs belles années, ils les vivent maintenant. Après...
Lucy inspira.
- Ca sent le vécu...
- Oh que oui. Les trois quarts de mes potes sportifs de l'académie sont caissiers ! sourit le professeur de littérature.
- Et vous, vous êtes prof !
Ambrose se retourna vers le coach Gilbert tandis que Tino, Benjamin et Orson ricanaient. Tristan regarda Christina qui était réconfortée par Robbie. Il inspira et regarda Tino qui relançait la discussion sur un autre sujet. Il se tourna à nouveau vers Wallace qui discutait avec Helen et Walter.
- C'était une belle perte de temps, si vous voulez mon avis.
- Cet examen ?
- Ces deux ans.
Helen sourit.
- Un peu, oui. Les meilleures choses, vous ne les apprendrez pas de l'école, mais de la vie !
Walter ne put qu'acquiescer en observant le soleil couchant. James, non loin, semblait animé de questions.
Francis et Quinn, un pont au dessus, partageaient une étrange étreinte, accolés à une rembarde. Quinn somnolait dans les bras de Francis.
Gina et Lilian roucoulaient à une table. Léon et Holly enchainaient les cocktails.
Et Amélia...
Amélia regardait vers l'horizon enflammé avec une détermination inhabituelle.
Et pour cause.
***
- Je plaisante ! Allez, viens, on prend le bus ensemble !
- Le bus ?!
- Bah oui, au lieu de rentrer à pied comme deux godiches. Alors, ça va, sans ta chère et tendre ?
- Moyen... Tu te bats toujours aussi bien !
- Merci. Tu dois faire quelque chose pour ce chat bleu...
- Oui je suis pas douée avec les Psy, je crois... Pour Santana, je suis pas certaine qu'on doive se remettre ensemble, j'arrive pas à la regarder sans penser à ce qu'elle a fait...
- Eh bah prends ton temps, y'a pas de presse ! Regarde, j'ai visionné des tas d'aperçus de fichiers pornos, et je ne me suis toujours pas lavée les yeux au savon de Marseille !
Violette pouffa de rire.
- QUOI ???
- Looooongue histoire. Tiens, au fait, va falloir que je te raconte ce qui nous est arrivés en forêt à moi et à Tristan, à toi je peux bien le dire !
- Ah vous n'avez pas été recueillis par un camp de hippies ? Ca paraissait assez improbable...
- En fait, mon histoire est encore plus improbable...
Amélia marchait à distance, suivant les filles comme une stalkeuse, comme une inconnue collant aux basques de gens qui seraient pour elle une obsession.
Non pas que ce fut le cas, juste que c'étaient les seules personnes avec lesquelles Amélia était censée bien s'entendre. Et elles la délaissaient.
« Rebecca ne veut plus être mon amie ? Violette non plus ? Pourquoi elles ne m'attendent pas, pourquoi elles ne me cherchent pas ? »
Les filles sortirent et se dirigèrent vers l'arrêt de bus. Amélia décida qu'elle ne voulait pas le prendre avec elles, et elle attendit dans la cour devant l'école, sur un banc, que le bus parte.
« C'est pas gentil, mais elles ne sont pas gentilles avec moi alors bon... »
Quelqu'un arriva à sa rencontre.
- Bonnnjouuuur !
Amélia leva la tête vers la jeune femme en vert. Blonde, elle portait des couettes.
- Euh...
- Tu es Amélia, c'est ça ?
Amélia s'étonna et hocha la tête.
- YOUHOU ! C'est toi que je cherchai !
- ... Moi ?
- Oui ! Cela te dirait de faire partie d'un club super secret ?
- ... euh...
- Tiens !
Shirley tendit un livre à Amélia. La blondinette regarda autour d'elle, se demandant si elle trippait encore au LSD.
- ... euh...
- Je sais, c'est dur de lire, mais je t'assure que si tu y arrives, ce livre te rendra forte, forte, forte ! Super méga forte !
- Ah bon ?
- Il y a mon numéro de téléphone dedans ! N'hésite sur-tout pas ! Comme ça on pourra devenir super copines !
Shirley s'en alla en se dandinant. Amélia s'étonna et regarda le livre, « La super technique d'apprentissage rapide du combat Pokémon accessible à tous par Shirley Benetton »
Elle se demandait à quoi cela pourrait lui servir.
Elle allait vite trouver...