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Le Sauveur du Millénaire de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 10/09/2014 à 08:37
» Dernière mise à jour le 07/09/2018 à 22:57

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Médiéval   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 9 : La démocratie selon Castel
Malgré le nombre d'années, ma mémoire m'est restée fidèle. Pourtant, il y a bien des choses dont j'aurai aimé ne plus me souvenir. Ce jour ci fut l'une d'entre elles. Le jour où Castel Haldar vint au Sénat de Bakan. Le jour où ma vie bascula, et où j'ai enfin appris ce qu'était la haine.



*****



Clarisse Alston était en train de se préparer pour se rendre au Sénat, en ce jour de l'audience avec le roi Castel II. Tout le monde était aussi tendu qu'excité ; les sénateurs, bien sûr, mais aussi les habitants de Fubrica, et la République de Bakan en général. Si cette rencontre aboutissait, la République pourrait s'agrandir, ramener en son sein une partie qui l'avait quittée il y a cinq cents ans. Avec cela, Bakan pourra enfin en finir avec la noire histoire de Cinhol qui faisait si tâche, et surtout jouir de toute la richesse que ce royaume venu d'un autre monde pourrait apporter. Et récupérer tous les prisonniers de Castel, accessoirement.

La sénatrice eut un sourire sans joie. Comme il était facile d'oublier ce que Castel II avait fait à plusieurs villes de la région maintenant qu'il se présentait en ami. Personne n'était certain de la confiance qu'on pouvait lui accorder, mais personne à Bakan ne voulait d'une guerre, surtout si Stormy Sky était l'un des ennemis. Si le roi de Cinhol se montrait aussi raisonnable qu'il l'a affirmé dans sa vidéo, le Sénat fermerait les yeux sur ses actions et sur les nombreuses victimes de ses conquêtes. Parce qu'il y'en avait. Mais la paix avait toujours un prix, n'est-ce pas ?

Clarisse que savait trop que penser. En tant que descendante d'Uriel, elle avait toute les raisons de se méfier de Castel, surtout après ce que la fille d'Iridien avait raconté sur lui. D'un autre coté, elle ne pouvait pas le condamner sur la base de ces seules allégations, et s'il souhaitait vraiment la paix avec la République, il était de son devoir en tant que sénatrice, pour le peuple qu'elle était censée représenter, de la lui accorder. Mais ce n'était pas du goût de ses fils, qui tentaient toujours de la convaincre de ne pas y aller.

- C'est dangereux, maman, insistait Erend. Tu ne sais rien des intentions de ce type. Mademoiselle Anis m'a dit qu'il était un manipulateur avéré depuis près de cinq siècles !

- Tous les politiques sont des manipulateurs, ricana Clarisse. Ton père est un manipulateur. Ta pauvre mère est une manipulatrice. Et si jamais tu suis notre voie, tu en deviendras un toi aussi. Bien entendu que Castel utilise le langage des faux-culs, mais il n'aurait pas fait cette demande s'il pensait pouvoir conquérir Bakan. Il ne peut pas, même avec Stormy Sky. Sans doute arriverait-il à prendre toute la région, mais Fubrica est inviolable, et à trop se disperser, il ne gardera rien quand nos alliés arriveront. La seule échappatoire pour lui est de négocier pour avoir un petit morceau : une place au Sénat.

- Pourquoi avoir attaqué toutes ces villes alors, si son véritable but était noble ? Voulu savoir Zayne.

- Il voulait juste montrer ses biceps, répondit sa mère. Il a fait son petit numéro, on l'a pris au sérieux, on a eu peur, et grâce à ça, on accorde plus de crédit à sa demande, et on veut tout faire pour ne pas l'avoir comme ennemi. C'est aussi de la politique, mais à un niveau un peu plus brutal. Allez, je dois y aller. Les débats seront retranscrits à la télé en direct, vous pourrez regarder.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à sortir, son cadet la retint par la manche.

- N'y vas pas, murmura Erend. J'ai un très mauvais pressentiment...

- Erend, je suis sénatrice de la République, et l'une des plus reconnue. C'est mon devoir. Tout comme un soldat doit aller au front, un sénateur doit aller au Sénat. Dans notre famille, nous n'avons jamais échappé à notre devoir, quelques en soient les conséquences, et ce depuis notre illustre ancêtre Uriel. Ne l'oublie pas, mon fils. Toi aussi, tu auras à faire ton devoir, et ce bien assez tôt...

Une heure plus tard, Clarisse prenait place sur un banc du sénat. Elle était l'une des premières, mais la l'hémicycle commençait à se remplir peu à peu, dans une fébrilité pesante. Au bout d'un moment, le portable de Clarisse se mit à sonner, indiquant que son correspondant était Iridien Elson.

- Oui Iridien ? Fit-elle en décrochant.

- Clarisse, vous êtes déjà au Sénat ?

- J'y suis.

- J'avais espéré que vous vous abstiendrez...

La sénatrice soupira.

- D'abord mes fils, maintenant vous... Auriez-vous des informations que j'ignore ?

- Non, seulement des conseils venus de ma fille. Elle se méfie de ce que Castel prépare, et m'a demandé de ne surtout pas venir à cette assemblée. J'ai prévenu nos amis Glen et Dusan. Ils sont avec moi.

- Je vais rester, Iridien. Mon absence serait trop remarquée. Et puis, Castel entrera ici désarmé et sans homme. Je ne vois pas ce qu'il pourrait faire...

- Leaf m'a dit de faire attention à la fourche rouge qu'il porte, la prévint Iridien. C'est en réalité un Pokemon extrêmement puissant. Il ne doit surtout pas la tenir pendant qu'il est dans l'hémicycle.

- Bien sûr... Iridien, veuillez donc vous calmer un peu. Nous sommes au Sénat de la République de Bakan, pas dans un bureau de tabac qui se fait dévaliser chaque mois.

- Oui... mais ce n'est pas un petit voleur que vous aurez en face de vous. Souvenez-vous-en. Bonne chance, Clarisse. On se revoit après, à notre réunion des Adeptes d'Uriel.

- Oui. À tout à l'heure.

Une heure plus tard, l'arrivée de la délégation de Cinhol dans la capitale fit la une de toutes les chaînes. Sur l'écran géant du Sénat, on voyait le roi Castel II, tenant sa fourche rouge et entouré de dix de ses chevaliers en armure, être escorté au sein d'une haie d'honneur formée par la garde sénatoriale jusqu'à l'hémicycle. Castel avait vraiment l'air noble et charismatique, et reçut même quelques applaudissements de la part des gens qui contemplaient son arrivée. Il était accueilli comme un sauveur, alors qu'il était arrivé comme destructeur.

Une fois sur les marches du Sénat, le roi dut se séparer de ses hommes. Quand il entra dans l'hémicycle, tout le monde se leva pour l'accueillir, comme il était de coutume à un Chef d'Etat en visite. Cette forme de respect n'empêcha pas un garde sénatorial de venir lui demander de lui remettre sa fourche le temps de la cession, et qu'elle lui serait rendue à sa sortie. Castel accepta de bonne grâce. Après quoi, le Président du Sénat lui fit signe de venir à sa place pour s'adresser à la salle entière.

- Le roi de Cinhol, Sa Majesté Castel Haldar Second, annonça l'un des assistants du président.

Devant le micro, le roi sourit à tous les sénateurs.

- Je vous remercie de m'avoir accueilli. C'est un grand honneur et une grande joie pour moi que de pouvoir me tenir là, devant vous, et de m'adresser à la République entière. Je n'aurai jamais pensé cela possible, c'en est presque intimidant... Comme vous le voyez, je suis très jeune. J'ai pris le nom de celui qui a fondé notre royaume il a cinq siècles en montant sur le trône, mais mon vrai nom est Adam Velgos. J'étais un garçon comme les autres, sinon en dessous des autres. Un orphelin qui n'a jamais connu ses parents, qui a eu la chance de pouvoir grandir dans ce lieu de savoir qu'est notre Haute Académie. J'en profite pour saluer d'ailleurs mes condisciples et ma mère adoptive qui se trouvent là-bas, s'ils me regardent. J'ai passé toute ma vie à Bakan, et j'estime être un citoyen de la République autant que vous. C'est pour cela que je suis ici aujourd'hui. J'ai éprouvé la nécessité de réunir mes deux origines : Cinhol et Bakan. Avant que vous ne preniez une décision, j'aimerai vous conter mon histoire et celle de Cinhol, que vous ayez toutes les cartes en main pour décider.

Castel prit une pause, et Clarisse fronça les sourcils. Elle n'avait pas prévu que Castel joue la carte de la sincérité devant le Sénat, surtout en dévoilant son véritable nom. Sans doute comptait-il attirer la confiance et la sympathie des sénateurs.

- Je suis né à Cinhol, dans un autre monde, continua le roi. Mon père était Rushon Haldar, le roi en titre, et ma mère venait de Bakan. On peut se déplacer librement d'un monde à l'autre grâce à ce que l'on nomme des Anneaux de Transferts. Ils sont au nombre de quatre, en ma possession. Ma mère est venue à Cinhol en trouvant l'un de ces anneaux dans la région. On pense qu'ils apparurent au même moment où la cité de Cinhol fut transportée de ce monde à l'autre, il y a cinq siècles. La cause en revient à un dénommé Uriel, qui trahi le royaume pour la République, et qui tenta de l'annihiler. Castel, mon ancêtre, l'en empêcha, et au lieu de disparaître, la cité fut amenée dans cet autre dimension. Au fil des années, notre royaume prospéra, s'agrandit peu à peu, jusqu'à recouvrir la quasi-totalité de notre monde et de devenir un royaume mondial.

Stupéfaction dans les rangs des sénateurs. Et admiration. Un pays qui parvenait à contrôler le monde entier était sûrement digne d'être un allié puissant.

- Moi, je suis né de l'union secrète du roi Rushon avec ma mère Ariella. Comprenez que le roi était déjà marié et avait déjà une fille, ce qui nous mit en danger, ma mère et moi. Pourchassée par la reine, ma mère dut revenir dans le monde réel avec moi dans ses bras. Elle me confia à l'Académie, et mourut de ses blessures. Tout comme mon père le roi de Cinhol, probablement assassiné par ordre de la reine. Jusqu'à récemment, elle a gouverné seule le royaume avec son conseiller maléfique, un homme noir du nom de Ryates. Puis finalement, la princesse Nirina, ma demi-sœur, s'allia à Ryates pour tuer sa mère et prendre le pouvoir plus tôt que prévu.

Un murmure étouffé s'éleva dans l'hémicycle. Castel hocha la tête.

- Oui, ce nom doit vous sembler familier. Cette Nirina Radlah qui s'est imposée comme assistante du Premier Ministre Tibaltin, c'était elle. Le Premier Ministre était sous ses ordres, et elle voulait contrôler à la fois Cinhol et Bakan. Derrière elle, c'était Ryates qui tirait les ficelles. Il avait en sa possession un artefact d'Uriel, et suivait sa volonté, qui était la destruction du royaume. Car Uriel n'était pas vraiment mort. Son esprit a survécu à la destruction de son corps, et s'est réfugié dans son épée maléfique. Mais Castel a fait de même, en scellant le sien dans la propre épée royale, Meminyar. De Meminyar, il passa en moi, son descendant, et me chargea de faire tomber Nirina du trône et d'empêcher les projets fous de Ryates et d'Uriel.

Castel reprit sa respiration.

- Je fais grâce à cette noble assemblée des détails, mais moi et mes camarades furent victorieux. Je vainquis Nirina et tua Ryates, tandis que les esprits d'Uriel et de Castel s'autodétruirent. Uriel ne pourra plus jamais revenir. Son nom a été à tout jamais effacé de l'histoire.

Les rares sénateurs qui connaissaient les origines de Clarisse glissèrent un regard vers elle. Cette dernière s'efforça de rester calme, mais intérieurement elle bouillait de fureur. Elle devait supporter sans rien dire que ce menteur, ce démon salisse le nom de son ancêtre en lui associant ses crimes ! Castel se mit ensuite à parler de son alliance avec Stormy Sky, des raisons de son entrée fracassante à Bakan avec son armée, en promettant de réparer tout les dommages qu'il avait causés et de délivrer tous les prisonniers qu'il possédait. Puis s'en suivit un discours purement politicien sur la paix, les valeurs de l'entraide et de l'amitié, la nécessité d'un pays fort et uni, etc...

Clarisse regretta qu'aucun de ses collègues sénateurs ne fussent assez observateurs pour se questionner sur la façon de parler de ce gamin de dix-neuf ans. Il était roi que depuis peu, et faisait ses discours comme quelqu'un qui avait une cinquantaine d'années d'expérience en politique. Bien évidement, Castel en avait plus encore. Dix fois plus. Et ce n'était pas de la politique qu'il avait pratiqué durant ces cinq siècles, mais de la manipulation, de la désinformation, des menaces, afin de contrôler indirectement les actions et les décisions de tous ses descendants. Le royaume de Cinhol n'a jamais eu qu'un seul et unique roi : Castel.

- Et c'est donc ainsi, conclut le roi, que je demande à la République de Bakan, en toute humilité, de reconnaître en son sein le royaume de Cinhol, et moi, Castel Haldar II, comme représentait législatif légitime, tant que durera mon règne.

Son intervention étant terminée, les sénateurs se mirent à discuter entre eux. Ce ne furent pas de réels débats, mais le président laissa faire durant près de dix minutes. Castel attendait patiemment, avec toujours cet air d'humilité hypocrite dérangeante sur son visage. Au bout d'un moment, le président intervint :

- Sa Majesté Castel II a terminé sa plaidoirie. S'il plait au Sénat, je demande la tenue d'un vote immédiat, à main levée, quant à la réponse que la République apportera à sa demande.

Clarisse fronça les sourcils. Si le vote se déroulait à main levée, ça avantagerai certainement Castel. Peu de sénateurs oseront lui faire voir leur refus, de peur d'être référencés plus tard comme ses ennemis. Le Président du Sénat devait être parti pris pour le roi de Cinhol. Ça n'empêcha pas Clarisse de ne pas lever la main, alors même que beaucoup d'autre la levèrent. Beaucoup trop. Tandis que les assistants du président comptaient, Castel tâcha de masquer sa satisfaction. L'un des assistants alla glisser un mot à l'oreille du président, et celui-ci déclara :

- À 187 voix contre 41, la demande du roi Castel est approuvée. Le royaume de Cinhol fait désormais partie de la République de Bakan, et il est octroyé à son représentant, Sa Majesté Castel Haldar II, les droits et devoirs y afférant en tant que sénateur de la République. Le Sénat reconnait aussi la souveraineté du royaume et son droit de s'administrer lui-même tant qu'il respecte les lois de la République.

Il y eu pas mal d'applaudissements, et sous le regard maussade de Clarisse et des autres qui avaient voté contre, le président alla serrer la main du roi, qui alla prendre place sur l'un des premiers bancs, comme nouveau sénateur. Le reste de la séance se déroula normalement - donc, pour ainsi dire, ennuyeuse à mourir - et les sénateurs s'intéressèrent plus à regarder leur tout nouveau collègue qu'aux débats en cour. Castel se conduisit tout à fait normalement, votant quand il devait voter, lisant les textes de loi débattus quand il fallait les lire. Peu à peu, les sénateurs l'abandonnèrent du regard. Il fallait avouer que c'en était presque décevant, eux qui s'attendaient à quelque chose de magistral de la part de ce roi étranger. Clarisse elle-même se demanda si la fille d'Iridien ne s'était pas trompée sur lui, et s'il n'y avait réellement rien à craindre... Mais juste avant la clôture de la séance, Castel se leva pour prendre la parole.

- Monsieur le Président du Sénat, j'aimerai proposer une motion à adopter par vote, en tant que sénateur du royaume de Cinhol.

Alors qu'ils s'apprêtaient à partir, tous les sénateurs se tournèrent vers lui, soudain très attentifs.

- C'est votre droit, fit le président, légèrement interloqué.

- Je vous remercie. Mais avant, j'aimerai un petit éclaircissement. Ce qu'il faut pour qu'une motion soit approuvée, c'est bien la majorité relative, n'est-ce pas ? Les voix des absents et de ceux qui s'abstiennent ne sont pas comptabilisées, et il suffit que la motion ait une seule voix de plus du coté des pour pour être adoptée ?

- En effet, sénateur, approuva le président.

- Merveilleux. Votre démocratie est vraiment parfaite. Alors, s'il plait au Sénat, je propose la chose suivante : que moi, Castel Haldar II, ait le seul pouvoir d'annuler et de modifier la Constitution de la République, afin de la dissoudre dans mon royaume.

Il y eut des exclamations étouffées un peu partout. Clarisse sentit un grand froid s'emparer tout à coup d'elle. Mais Castel n'avait pas terminé.

- La République de Bakan cessera d'exister, et tout son territoire deviendra partie intégrante du royaume de Cinhol. Le gouvernement et le Sénat seront dissous. Tous les pouvoirs - exécutifs, législatifs et judiciaires - me seront totalement attribués. La loi martiale sera instaurée, la police et l'armée interdites. Mes seuls guerriers seront habilités à faire respecter ma loi, et personne ne sera en droit de la contester. Toute déloyauté sera vivement réprimée. Voilà la motion que je propose au Sénat.

Au fur et à mesure que Castel débitait sa proposition délirante, les sénateurs s'étaient levés, indignés, certains hurlant leur mécontentement, d'autres huant le roi. Le Président du Sénat dut se pincer pour vérifier s'il ne rêvait pas.

- Sénateur Haldar... cette motion... elle est totalement...

- Vous avez dit que c'était mon droit de présenter une motion et de la faire voter, coupa Castel. Eh bien c'est ce que je demande, en tant que sénateur. J'ai bien sûr oublié de préciser quelque chose d'important : tous ceux qui auraient l'idée de voter contre seront immédiatement exécutés. Seule une main levée de votre part, et de façon immédiate, vous vaudra la vie sauve.

N'y tenant plus, Clarisse se leva à son tour, et pointa un doigt accusateur vers Castel.

- Comme je m'en doutais, cet homme se moque de notre République ! La paix n'est pas son but, seulement la domination ! Roi Castel, vous êtes un fou !

Sa diatribe fut applaudie et acclamée par tous les autres sénateurs. Castel la regarda avec un léger sourire.

- Quelqu'un m'a dit la même chose, il y a pas longtemps. Je vais vous répondre ce que je lui ai dit alors, avant de l'éliminer : « Pire, je suis sain d'esprit ».

Et alors, Castel claqua des doigts. Aussitôt, sa fourche rouge que tenait un des gardes sénatorial produisit un bruit inquiétant. Le garde la laissa tomber de peur, tandis que des flammes l'entourèrent. La fourche se mit à bouger toute seule, et à changer de forme. Elle se mit à grossir, quatre pattes mécaniques apparurent, suivies d'un corps arqué, puis d'une queue. Les deux pointes qui faisaient la fourche s'allongèrent, devenant les cornes d'un sinistre animal mécanique semblable à un taureau, mais entièrement rouge. Il frappa du pied au sol, comme pour charger, et alors, plusieurs éruptions naquirent en pleine salle du sénat, emportant des sénateurs dans un torrent de magma. Avec un grand sourire de dément, Castel déclara :

- Et maintenant, laissons donc s'exprimer la démocratie !

Ce fut le chaos intégral. Le Pokemon de Castel - Hafodes sous sa véritable forme - se mit à brûler et à charger toutes les personnes présentes. Les gardes tentèrent de lui tirer dessus, mais les balles rebondirent sur sa carapace métallique. Ce fut une avalanche de cris, et une bousculade monumentale pour tenter de sortir de la salle, mais Hafodes avait bloqué les sorties par des éruptions. Bloqués, pris au piège, les sénateurs de Bakan ne purent que hurler et se faire tuer un à un. Clarisse fut l'une des dernières. Elle étouffait sous l'effet de la fumée, et la moitié de sa robe était en feu. Elle fut embrochée par l'une des cornes d'Hafodes, ce qui eut pour effet d'accélérer la combustion de son corps. La dernière chose qu'elle entendit fut le rire de Castel, qui s'amusait à répéter :

- Eh bien ? Qu'avez-vous donc tous ? N'est-ce pas là la démocratie ?


***


Cela ne pris que deux minutes pour qu'il ne reste plus que Castel et le Président du Sénat de vivants dans l'hémicycle, désormais totalement détruit. Ayant terminé sa sombre tâche, Hafodes se retransforma en fourche et revint se loger entre les mains de son maître, qui aspira tout le feu restant, montrant bien à la seule caméra qui avait été épargnée les restes fumants et noircis des sénateurs de Bakan. Castel sourit en songeant la tête que devaient faire tous les habitants de Bakan à présent devant leur télé. Le Président du Sénat, que Castel avait épargné à dessein, se releva difficilement de son pupitre, et, à la vue du carnage, se mit à vomir. Castel attendit patiemment qu'il eut terminé, puis, l'air de rien, il leva la main.

- Je vote pour ma motion, déclara-t-il.

Puis il fit mine de regarder autour de lui, comme si quelqu'un avait quelque chose à redire. Comme ce ne fut pas le cas, il regarda le président du Sénat d'un air insistant. Ce dernier déglutit, puis déclara en balbutiant :

- À u-une voix c-contre zéro, la... la mo-motion du s-sénateur Haldar est... adoptée. La R-République de B-Bakan est d-désormais di-dissoute et fait partie in-intégrante du R-Royaume de Cin...hol.

Satisfait, Castel baissa la main.

- Eh ben voilà, ce n'était pas compliqué... Franchement, j'adore la démocratie !


***


Au même moment, les armées de Cinhol apparurent de nulle part aux quatre coins de la capitale. Castel les avait renvoyées à Cinhol avec ses quatre anneaux dans le seul but de les faire réapparaître directement à l'intérieur de Fubrica pour percer leur défense et les prendre par surprise. Ce fut le cas. La police et les forces armées présentes furent totalement dépassées. Comme le Sénat était devenu silencieux, les forces de défenses n'eurent aucune consignes, et ce fut vite la débandade de leur coté. L'apparition des cinq autre Pokemon de Castel, qui détruisirent tout ce qu'ils croisaient, ajoutèrent au chaos ambiant. La bataille dura près de deux heures, jusqu'à que le Président du Sénat ne déclare, par les haut-parleurs de la ville, le message suivant :

- Gens de Fubrica, Sa Majesté Castel II est, par les lois de la République, le nouveau dirigeant légal de Bakan. Lui résister est un acte illégal, et punit comme tel. Que la police et l'armée rendent les armes. Les guerriers de Cinhol sont la seule force autorisée pour contrôler la capitale.

Après cela, les combattants de la République ne purent que se rendre, d'autant que les vaisseaux de la Quatrième Flotte de Stormy Sky arrivèrent sur place. Devant leur écran, l'Amiral Rashok et ses capitaines, dont Syal, virent la plus grande ville du monde, ce bijou de technologie et de grandeur, réduit à un champ de bataille fumant et détruit de l'intérieur, tandis que ce qui restait du Sénat était en train de brûler. Ce fut le silence complet parmi les officiers de Stormy Sky, tous attendant la réaction de leur Amiral. Elle se concrétisa en un sourire ironique.

- Eh bien, notre bon roi a réussi son pari. Nous allons enfin voir notre récompense.

À ce moment, Syal sut qu'elle n'avait plus sa place parmi la Quatrième Flotte, du moins tant qu'elle serait dirigée par Rashok. Ce qu'avait fait Castel, à la vue de tous les habitants de Bakan, était un crime innommable, que même une hors-la-loi comme Syal ne pouvait accepter. Castel était fou, et Rashok était tout aussi fou que lui s'il persistait à le suivre.





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Image d'Hafodes forme normale :