Le Sanctuaire
- Jamais plus je ne partagerais la chambre avec toi ! Tu es répugnant dans ton sommeil. Je comprends maintenant pourquoi tu es toujours seul, s'écria Eléonore lorsqu'elle retrouva Shun dans le réfectoire du Centre Pokémon, celui-ci s'était réveillé une demi-heure plus tôt.
- Désagréable dès me matin...quelle horreur ! se plaignit le dresseur.
- Je ferais comme si je n'avais rien entendu. Quel est le programme de la journée ?
- Bah poursuivre la route vers Floraville...
- Justement j'aimerais apporter une petite modification...peut-on faire un détour par le Mont Galadras ?
- Le quoi ?
- Le Mont Galadras ! C'est une montagne un peu au nord de Floraville, je dois absolument m'y rendre. Allez ! S'il te plait ! S'il te plait ! Dis oui ! Dis oui !
- T'as de la chance que je ne sois pas pressé. Pff ! Si en plus tu es capricieuse...on va jamais sans sortir...
- Parfait ! Tu vas voir ! Tu ne vas pas le regretter.
Les deux voyageurs firent donc un petit trajet vers le Mont Galadras. Durant tout le trajet la jeune fille expliqua à Shun toute l'histoire des Célestes que le jeune homme ignorait complètement, ne s'intéressant pas du tout aux vieilles légendes oubliées. Elle lui raconta toute la genèse du monde. Les dieux vivaient en paix dans les terres sacrées d'Andor, ils étaient dirigés par le plus puissant d'entre eux, Arceus. Mais un dieu égalait la puissance d'Arceus, c'était Missigno. Ils étaient frères et avaient pratiquement les mêmes pouvoirs. Les dieux étaient les enfants d'Ea, qui veut dire lumière et ténèbres. Ea créa les dieux et le monde par amour, il leur promit l'arrivée d'enfants que les dieux pourront protéger et guider, les Célestes ou le peuple d'or. En plus de cela, Ea laissait complètement libres de leurs actes les dieux et les Célestes, il n'intervenait dans rien et il se retira du monde. L'arrivée des Célestes sur Andor, comblèrent les dieux de joie, pour nouer leur amitié, Arceus donna aux Célestes un grand pouvoir, l'orbe de vie, qui était l'essence même du monde et de la lumière. Missigno était le seul qui n'appréciait pas les Hommes. Il pensait qu'ils allaient conduire les dieux à leur perte. En plus de cela, par soif de pouvoir, il voulait à tout prix l'orbe de vie qui pouvait réaliser n'importe quel désire, et Missigno voulait le monde. Pour parvenir à ses fins, il décida de pervertir le cœur de Célestes et de les monter contre leurs maîtres, les dieux. Ce fut le premier mal qu'infligea Missigno. Après ce conflit, Arceus comprit l'origine de la rébellion des Célestes et décida de bannir Missigno et pardonna les Célestes. Mais le mal était répandu sur la terre depuis que Missigno avait commis le premier acte diabolique. La paix régnait tout de même et les dieux et les Célestes vivaient ensemble comme auparavant. Missigno, dans son exil nourrissait une haine sans fin pour les Hommes et pour Arceus. De nombreux siècles passèrent et Missigno rentra de son exil et feignit la rédemption. Mais sa vengeance était prête. Il réussi à voler l'orbe de vie, lumière d'Andor, en manipulant le plus puissant des Célestes, Hador. Il fit le vœu d'obtenir le pouvoir infini, il l'obtenu. Avec cela, il défia les dieux et les Célestes, ce fut le deuxième mal. Une guerre débuta, chaque vie que prenait Missigno, lui conférait du pouvoir en plus, ainsi il en profita pour tuer le plus possible. Le Céleste qui fut trompé par Missigno décida de se venger et réussi à voler l'orbe de via à Missigno, source de son pouvoir. Missigno, fou de rage lança une malédiction sur Andor, la fin était proche. Les dieux rassemblèrent leur dernière force et créèrent un passage vers un autre monde, pour permettre aux Célestes de fuir, puis ils donnèrent à Hador, un pouvoir infini afin de se venger de Missigno. Le peuple d'or fuit vers le monde d'aujourd'hui, suivit des dieux. Arceus, figea le temps dans Andor afin de protéger cette terre et le pouvoir des dieux. L'affrontement entre Hador et Missigno fut effroyable, lorsque le dieu déchu fut assez affaiblit, les dieux le scellèrent dans une plaque de bronze arrosée du sang de chaque divinité. Hador, qui s'était battu vaillamment perdit la vie (première mort chez les Célestes qui étaient immortels tout comme les légendaires). Son courage et sa force était tellement grand que les dieux l'acceptèrent parmi eux, Hador devint Mew. Andor fut scellé au-delà de l'espace temps, et les Célestes et les légendaires arrivèrent dans ce monde. Pour éviter d'autres conflits, les dieux se retirèrent et laissèrent les Célestes seuls. Ceux-ci, loin de l'orbe de vie, devinrent mortels. Arceus, ayant pitié d'eux, créa les Pokémons, afin de toujours les aider. Les Hommes battirent un temple en l'honneur des dieux sur le Mt Couronné et y cachèrent la Carte Armée, puis ils se séparèrent pour découvrir le monde.
- C'est une très belle histoire, dit Shun plutôt intéressé. En plus tu la racontes très bien.
Deuxième compliment ! Décidément le dresseur faisait des progrès.
- Merci ! Et l'endroit où nous allons pourrait être lié à toute cette légende. Depuis toute petite je suis bercé par ces mythes, ma mère m'en racontait souvent. A l'époque où elle était là...j'étais heureuse...
Le jeune homme ne savait pas quoi dire. Eléonore se confiait à lui et il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait faire pour la réconforter.
- Mais maintenant, je crois que je suis à nouveau heureuse. Je ne me sens plus du tout oppressée et dégoutée par ce monde, je suis tellement contente d'avoir quitté la maison, je n'aurais pas pu survivre plus longtemps. Mon père ne le sait pas mais j'avais déjà essayé de me donner la mort. C'est Cristina qui m'a retrouvée baignant dans mon sang à cause de mutilations trop nombreuses. Elle m'a soignée et m'a aidée à me rétablir mais elle savait comme moi que ça ne pouvait plus durer, qu'il fallait que je sorte.
- Je ne comprends pas. Tu te scarifiais et tu as essayé de te suicider et tu me rabâches sans arrêt que la vie est merveilleuse. Tu te contredis tout le temps alors.
- Non je le pense vraiment. Quand je regardais le monde depuis ma fenêtre je me disais que là où j'étais n'était pas la vraie vie, que j'étais dans un rêve, dans une autre dimension et que peut être en me donnant la mort, j'allais enfin atteindre la liberté.
- Mais tu n'as pas juste essayé de t'enfuir ? C'est plutôt radical comme solution...
- J'étais...je n'étais pas bien à ce moment là et en plus dès que j'essayé de m'évader je tombais sur un garde qui me ramenait dans ma chambre. Cela a amplifié mon idée...mon...mon délire, je pensais dur comme faire que seule la mort allait me permettre de partir car le monde dans lequel j'étais, ma maison, refusait de me laisser partir.
- Et...comment...enfin tu souffres toujours de cela ?
- Tu n'as pas beaucoup de tact dis moi ! Mais non, je vais beaucoup mieux. Cristina m'a beaucoup aidé. Grâce à la peinture et aux chants, je m'évadais et sans le voir, je me soignais peu à peu. Ensuite il y a eut Tytlon, la présence d'un Pokémon est très réconfortante.
Le jeune homme se tut. Il ne s'était jamais imaginé de telles choses sur sa compagne de voyage. C'était assez effrayant, le dresseur aurait du être terrorisé mais il était encore plus attiré par elle, était-il complètement fou ? Shun se disait, au fond de lui-même, qu'il voulait aider cette fille qui avait traversé des épreuves beaucoup plus dure que lui et qui gardait cependant le sourire. Elle était un exemple à suivre.
- Regarde ! Nous arrivons. Voici le Mont Galadras. C'est ici que se trouve un sanctuaire Céleste. Selon la légende il y aurait une forte connexion avec les esprits dans ce lieu.
- Et que comptes-tu y trouver ?
- Des réponses !
Les deux voyageurs entrèrent dans une petite grotte située au pied de la montagne qui était plus une colline qu'autre chose. Un immense portique de pierres sculptées se dressait là, marquant ainsi l'entrée du sanctuaire. Des fleurs et des oiseaux parsemaient les piliers du portail. A l'intérieur de la grotte des fresques recouvraient la roche ocre. On pouvait voir les différents légendaires dans leurs éléments sur le mur de gauche et sur le mur de droite se trouvait une représentation de personnes, des hommes d'or à coup sur, qui semblaient adorer une sorte d'aurore boréale multicolore qui voletait au-dessus d'eux. Shun et Eléonore se taisaient tout en s'avançant dans les entrailles de la terre. Quelques torches donnaient une lumière vacillante à la galerie. Au bout d'un moment la lumière naturelle entrait à nouveau dans le tunnel, celui-ci arrivait au bout. Les deux amis arrivèrent dans ce qui semblait être une immense salle circulaire sauf qu'il n'y avait pas de plafond, une brume épaisse s'amassait au-dessus d'eux, une chape duveteuse invitant ainsi au mystère. La plus part de cette « pièce » était occupée par une grande pièce d'eau, un puits sans fonds pareil à un miroir. L'eau ne bougeait pas et était pourtant d'une pureté extraordinaire. Elle était cependant si sombre qu'on ne pouvait distinguer la profondeur exacte. Au milieu de ce petit lac se tenait une espèce d'autel. Un silence de mort régnait, seul le clapotis de l'eau sur les galets troublait cette ambiance religieuse.
Eléonore s'avança vers l'autel mais rien ne se produisait. Shun était resté sur la berge et regardait la scène.
- Tu...tu sais ce qu'il faut faire ?
- Non mais je pense qu'il faut que je chante.
La jeune fille glissa un sourire à son ami puis lui tourna le dos. Elle était assez effrayée. Allait-elle découvrir quelque chose dans ce temple ? Ce qui l'intriguait le plus c'était l'absence de Pokémon...Elle devait arrêter de se poser des questions. Elle inspira profondément puis se mit à chanter de sa voix cristalline. Ce qui se passa était complètement des fois précédentes. Dès qu'elle entonna son air, les nuages de brumes prirent des teintes turquoise et s'agitèrent tandis qu'un chœur d'origine inconnu faisait écho à la chanteuse.
D'un coup la brume se leva violemment dans un grand éclair bleuté, il y eut comme une violente bourrasque puis une aveuglante lumière jaune-orangée semblable à une aurore boréale dansa au dessus du lac et enveloppa Eléonore. Le spectacle était merveilleux. Shun assistait à la scène, impuissant. Il était sur le rivage et regardait son amie disparaître dans la lumière. Il était abasourdi devant ce spectacle encore plus incroyable et merveilleux que celui de Célebi. De nombreuses voix pareilles à des murmures fredonnaient. Le jeune homme comprit que cette aurore c'étaient les esprits, ceux de ses ancêtres, des Pokémons qui entraient en communion avec Eléonore. Il imaginait parfaitement bien ce que pouvait vivre son amie.
Eléonore était au cœur de la lumière, entièrement aveuglée par cet éclat mystique. De nombreuses voix parlaient dans sa tête, elle ne comprenait rien mais c'était un moment incroyable. Soudain, la silhouette de sa mère se dessina peu à peu avant de prendre véritablement une forme. La fugitive n'en croyait pas ses yeux. Etait-ce un rêve ?
La silhouette maternelle s'avançait vers son enfant, un grand sourire sur le visage, aussi rayonnant que le soleil. Ses petits yeux verts entourés de légères cernes avaient l'air empli d'une douce chaleur. Son nez en trompette donnait un certain relief par rapport aux joues creuses qui donnaient l'impression d'avoir une femme très sévère devant soit. Elle étendit les bras et saisit sa fille pour l'embrasser. Eléonore était tellement heureuse de revoir celle qu'elle aimait tant. Mais cette accolade la frappa, sa mère était aussi froide que la glace, aucune chaleur n'émanait d'elle. Les espoirs innocents volaient en fumée, sa mère était morte et rien ne pourrait la ramener. Son cœur se serra, elle ne voulait plus croire à cette illusion. Cependant elle le sentit, elle reconnut son esprit qui l'effleurait. Cette mélodie si caractéristique de sa maman, elle l'entendait à nouveau dans sa tête. Un contact était en train de se faire par la pensée. Eléonore se laissa faire, complètement perdue et surprise par ce mode de fonctionnement.
« Ma chérie, je savais qu'un jour tu viendrais ici ! »
« Maman...maman... »
Un flot d'émotion se déversa de l'esprit de la jeune fille. De la tristesse, du regret, de la souffrance, de la douleur, de la peine, de l'amour, tout cela se mêlaient pour essayer de traduire ce que ressentait Eléonore. Il y avait peu de sentiments témoignant du bonheur, c'était essentiellement des émotions semblables à une pluie diluvienne qui s'abattait sur l'esprit maternel. La jeune fille n'éprouvait aucune colère mais elle voulait montrer à quelle point la disparition de sa mère l'avait blessée l'âme et le cœur.
« Mon trésor...tu ne peux pas savoir à quel point je suis désolée. J'aurais tant voulu te voir grandir, être au prêt de toit, te montrer tout mon amour. J'étais impuissante face aux tragédies qui t'affligeaient, je ne pouvais que te voir souffrir et ne pas intervenir. Je t'aime tant et je suis tellement heureuse de te voir. »
Hélas les mots ne sèchent pas les pleurs, les mots ne réparent pas les cœurs, le mal est fait, Eléonore a été plongée dans le malheur. Le passé est immuable et rien ne peut être changé. La jeune fille cependant continuait à discuter avec sa mère.
« Maman, je vais mieux ne t'inquiète pas ! J'aimerai te raconter des tonnes de choses, je... »
« Calme-toi ! Nous avons peu de temps et je sais déjà tout. Nous avons toujours été ensemble. Toujours. Comme je ne peux être avec toi dans le présent, je vais t'offrir un avenir. Ca sera ma bénédiction. Je te promets un futur meilleur et dans la lumière, puisses-tu enfin retrouver cette joie qui me plaisait tant. »
La jeune fille se mit à pleurer. Les propos de sa mère l'apaisait beaucoup mais lui montrait à quel point elle avait changé, à quel point la solitude l'avait marqué de son empreinte indélébile. Elle n'était plus ce qu'elle était.
« Jamais je ne la retrouverai maman ! Jamais je ne pourrais redevenir celle que j'étais... »
« Arrêtes de pleurer ! Ce n'est pas en te morfondant sur ton passé que tu avanceras. Il faut te tourner vers le futur, oublier tes souffrances et aller de l'avant. Tu n'arriveras à rien dans la vie si tu agis de la sorte. »
« Pourquoi es tu d'un coup si dure ? »
En effet, la mère avait soudain été assez sévère, réprimandant ainsi sa fille de s'être laissée aller.
« Je ne suis pas dure ! Mais il faut que tu apprennes à te battre. Le temps nous manque ma chérie. Pardonne-moi si j'ai été cruelle envers toi mais il faut que tu retournes à la lumière. N'oublies pas que je serais toujours avec toi...toujours... »
Le contact spirituel se rompit, ce fut comme si une corde épaisse se cassait. La mère disparut peu à peu dans la lumière dorée puis l'aurore boréale se leva et disparut pour laisser à nouveau place à cette brume épaisse. Eléonore quitta rapidement l'autel au milieu du lac pour rejoindre Shun. Celui-ci était toujours sur la berge à attendre. Elle s'approcha de lui mais personne ne parla. La jeune fille tendit son poing gauche et le desserra, elle l'avait gardé fermé depuis le départ des esprits. A l'intérieur se trouvait une petite bague en argent. C'était deux oiseaux dont les plumes s'entrelaçaient. Ils tenaient dans leur bec une baie Pêcha représentés par un saphir orange.
- Voici Imladris, la bague de ma mère et un héritage Céleste. Son nom veut dire « don ». Elle vient de me la donner !
Après avoir dit ça Eléonore s'effondra dans les bras de Shun et pleura toutes les larmes de son corps. Le jeune homme ne savait pas du tout ce qu'il devait faire. Il la serra fort pour essayer de lui procurer un peu de chaleur, car elle tremblait, et pour la rassurer.
- Oh...Excusez-moi d'interrompre ce spectacle émouvant mais regardez ce que je viens de pêcher ! Deux gros poissons dont l'un particulièrement recherché !
- Qui...qui êtes vous ? renifla Eléonore.
- Je suis Jupiter, ex-commandante de la Team Galaxie et lieutenante de l'UMGT. Ne te présentes même pas Eléonore, je sais très bien qui tu es.
- Que me voulez vous ?
- Je venais juste ici par simple gout de l'histoire et regardez sur qui je tombe, la fille de Giovanni en personne. Dommage que ton papa ne soit pas là pour te cacher. Le maître va enfin avoir la perle qu'il recherche depuis si longtemps.
Une demi-douzaine de sbires entra dans le sanctuaire tandis que Jupiter ricanait. Eléonore demeurait figée. Elle ne comprenait pas du tout. Venait-elle de dire que son père la cachait ? Cela voudrait donc dire que si elle était enfermée toute la journée c'était pour sa protection ? Non ça ne pouvait pas être possible...son père était bien trop égoïste pour faire cela, il n'y gagnait rien. Elle n'eut pas le temps de poursuivre son raisonnement car Shun la tira violemment vers la sortie tout en libérant son Grodoudou. Elle n'avait pas entendu l'ordre de la lieutenante, cet ordre terrifiant : « Attrapez là ! »
Le Grodoudou utilisa Reflet puis Echo pour perturber ses adversaires Pokémon que les sbires avaient fait faillir de leur Pokéball.
- Décidément ce gros lapin rose est tout de même efficace malgré son horrible apparence ! commenta Eléonore tout en fuyant.
Grâce à la feinte de l'évolution de Rondoudou les deux amis purent atteindre le tunnel. Jupiter et son Moufflair les talonnait. Celui-ci ne faisait qu'exécuter Lance-flamme ce qui était infernal. Eléonore sentait la chaleur qui s'intensifiait. Elle fermait la marche et la nuée flamboyante se rapprochait de plus en plus. Dans sa course elle trébucha. Les flammes lui léchèrent l'épaule et y laissèrent leur marque incandescente. La chaire à vif, la jeune fille souffrait. Shun se précipita pour la relever, il était protégé par l'Abri de son partenaire. Ensuite il ordonna à son Grodoudou d'utiliser Ultralaser sur le plafond. Celui-ci s'effondra bloquant ainsi les poursuivants. Les deux voyageurs étaient saufs mais Eléonore était blessée. Ils continuèrent à courir quelques temps dans la forêt pour éviter d'être à nouveau repéré par cette UMGT. Au bout d'un moment la jeune fille s'effondra, morte de fatigue. Son épaule la torturait. Shun se précipita pour l'aider. Il sortit de son sac une petite boîte de premiers secours et en sortit un flacon de produit. Il désinfecta la plaie puis déchira une des manches de son Tee-shirt pour faire un bandage à l'épaule de la jeune fille.
- Merci beaucoup, dit-elle.
- Rien de cela ne serait arrivé si tu n'avais pas eu la bêtise de tomber, répondit le dresseur sur un ton mi-figue mi-raisin.
- Je suis touchée de voir que tu t'intéresses à moi, tu n'es qu'un égoïste !
- Et toi il faudrait que tu apprennes à saisir le second degré.
Eléonore se tut quelques instants, à court d'argument. Elle s'apprêtait à se venger lorsqu'elle leva les yeux aux ciels et découvrit le ciel de la nuit couvert d'étoiles.
- Regarde ! Les étoiles se sont levées. Ma mère aimait beaucoup cette lumière.
- Pff ! Les astres ?! Ils sont froids et lointains, ce n'est vraiment pas la lumière la plus belle.
- Tu rigoles ? C'est magnifique ! C'est toute la mémoire de nos ancêtres, ce sont les empreintes de notre passé. C'est au contraire une lumière bien vivante.
Et c'est ainsi que les deux amis se mirent à débattre sur les étoiles. Eléonore présentait à son compagnon de route les différentes constellations reconnaissables à l'œil nu. La grande Ursaring, Cassiopée, le Centaure. Shun découvrait un nouveau monde qu'il ne connaissait pas, et il était très heureux d'avoir cette leçon donnée par la plus belle des enseignantes à ses yeux : Eléonore.