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Pokemonis T.1 : La Pokeball perdue de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 03/09/2014 à 08:36
» Dernière mise à jour le 10/10/2016 à 18:21

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 4 : Frelali et Galbar
Cresuptil


Je me réveillai ce matin avec le doux sentiment qu'aujourd'hui, j'allais devenir un Pokemon riche. Enfin, riche, je l'étais déjà bien sûr, mais aujourd'hui je le serai plus encore. Rien d'étonnant, c'était le jour du Grand Tournoi annuel. Il commençait à dix-sept heures, mais dès midi, je verrai déjà la couleur des jails des Pokemon qui voudront réserver leurs places à l'avance pour cet évènement exceptionnel.

Oh, jails, doux jails... Comme je les aimais, ces petits joyaux ! C'était la monnaie officielle de l'Empire. Les joyaux étaient de la taille d'un petit cailloux, mais de couleur différentes selon leur valeur. Les jaunes valaient un seul jail. Les rouge dix. Les bleus cent. Il existait aussi des verts, d'une valeur de mille jails, mais ça, je n'en avais encore jamais vu la couleur. Ils n'étaient utilisés que pour les hautes transactions, dans les plus grandes cités de l'Empire. Mais qui sait, peut-être aujourd'hui, avec tout ce que j'aurai récolté grâce à cette femelle humaine, je pourrai enfin avoir des jails verts dans mon coffre ?

Je ne vivais que pour l'argent. Il était mon seul et unique amour, ma seule raison d'être. Je n'étais même pas un grand dépensier, mais j'adorais accumuler les jails dans mon coffre, les toucher, les sentir... J'étais comme ça. C'était une caractéristique de ma race, les Cresuptil. Nous sommes des Pokemon par nature cupide, recherchant toujours le profit, désirant être riches. C'était pour cela que j'étais devenu maire de Ferduval. Ce poste me permettait de faire fonctionner en toute discrétion mon marché noir d'esclaves, grâce aux ressources de la ville.

Car bien évidement, être marchant d'esclaves rapportait bien plus qu'être maire d'une petite cité périphérique comme Ferduval. Bien sûr, la ville avait ses avantages. Parce qu'elle était justement petite et sans trop d'importance pour l'Empire, les autorités ne venaient pas mettre leurs sales pattes dans mes affaires. Assurément, mon affaire d'esclaves n'était pas trop en conformité avec les lois de l'Empire. Seuls les Pokemon possédant une licence dument payée à l'administration impériale pouvait faire commerce des humains. Ce n'était pas mon cas. Mais bon, fallait bien survivre, n'est-ce pas ?

J'étais d'autant plus de bonne humeur que j'avais un rendez-vous d'affaire ce matin même avec Monsieur Frelali pour la vente d'un esclave. D'ordinaire, je ne commerçais pas directement avec les citoyens de ma ville. Bien que peu devaient ignorer mon autre activité, elle n'était pas vraiment officielle. Si jamais je faisais affaire au grand jour avec quelqu'un, et que ce quelqu'un balançait tout à l'Empire, j'étais cuit. Mes esclaves passaient par divers réseaux souterrains qu'on ne pouvait pas relier à moi. Mais pour Monsieur Frelali, je faisais une exception. Il faisait marcher ses contacts dans l'Armée Impériale pour que Ferduval continue à s'administrer comme je le voulais.

En échange de ce genre de service qui me mettait à l'abri des impériaux, je lui faisais parfois des prix sur certains esclaves. Car, avec ses six esclaves, Frelali était le Pokemon le plus puissant de Ferduval. Il était aussi l'un des plus riches. Il avait trois esclaves spécialement formés pour le combat en arène, et l'un d'entre eux, Galbar, était sans doute le combattant le plus célèbre de la ville pour avoir remporté le plus de tournois. Oui, Monsieur Frelali avait gagné des fortunes grâce aux arènes, et il comptait bien aujourd'hui remporter la femelle.

Après mon petit-déjeuner, composé de succulents insectes bien croquants, je me rendis dans mon principal entrepôt d'esclaves, où j'effectuais mes affaires dans l'ombre de la ville. Personne n'était au courant de cet endroit, à part quelque privilégiés, comme Frelali. Le Pokemon Insecte était déjà là. Mes deux employés, un Elektek et un Coatox, le faisaient patienter en lui ayant servi une des pommes pourries dont Frelali raffolait.

- Mon cher Frelali, commençai-je en m'avançant. Je ne vous attendais pas si tôt.

- Je sais qu'avec le Grand Tournoi, vous avez sans doute beaucoup de chose à faire, monsieur le maire, répondit Frelali. Réglons cela au plus tôt.

Je hochai la tête, en prenant garde de ne pas dévisager Frelali trop longtemps. Les Pokemon de la famille d'Evoli étaient généralement gracieux et d'une certaine beauté. Pas Frelali. Il avait la moitié supérieure du corps recouverte de poils sombres, avec sept yeux jaunes globuleux sur sa tête, et deux mandibules dégoulinantes en guise de bouche. La partie inférieure de son corps, elle, était imberbe, d'un rose inquiétant, tandis que quatre espèces de pattes, toute fines et gesticulantes comme les araignées, se mouvaient sur son dos. Ses pattes inférieures, quant à elle, étaient plus grosses et piquantes. Telle était l'évolution insecte d'un Evoli. Je devais avouer que ce Pokemon me mettait mal à l'aise. Peut-être à cause des ses yeux. Peut-être parce qu'il était de type Insecte, et moi Psy.

Il avait deux de ses esclaves domestiques avec lui. Si Frelali venait si souvent me voir pour acheter de nouveaux esclaves, c'était parce qu'il avait la sale habitude de parfois en tuer pour ensuite les dévorer, quand leur cadavre était grouillant de vers et de pourriture. Je trouvais que c'était un odieux gâchis, mais c'était pas moi qui allait lui dire. Du moment qu'il me payait pour l'esclave acheté, il pouvait ensuite en faire ce que bon lui semblait avec. J'espérais quand même que si jamais il gagnait la femelle aujourd'hui, il n'allait pas lui faire connaître ce sort peu enviable. Manger un mâle de faible valeur était une chose, mais tuer une femelle pour en faire son dîner, étant donné leur rareté, était presque un sacrilège.

- Veuillez me suivre, cher ami, fis-je en lui indiquant la direction du couloir menant vers les cages à humains.

C'était une salle qui devait en contenir près d'une cinquantaine. Je les gardais enfermés, bien sûr, car ceux-là n'étaient pas encore dressés. Les humains sauvages pouvaient être très dangereux. Parfois, je devais même en piquer quelque uns, malgré la perte de profit que cela engendrait. De vraies bêtes sauvages, ces humains... Frelali inspecta les cages un moment. Aucun humain ne parvint à soutenir son regard globuleux et multiples bien longtemps, et tous devaient prier pour que Frelali ne les choisisse pas.

- Quel type d'humain recherchez-vous, au juste ? Lui demandai-je.

- Un enfant. Pas plus de six ans. Je veux en faire un autre esclave à combat, et c'est en les formant dès le plus jeune âge qu'ils deviennent ensuite forts.

- Je vois... Vous savez que la législation impériale n'autorise pas la vente d'humains s'ils ont moins de six ans, bien sûr ? C'est qu'ils ne sont pas encore sevrés, à cet âge...

- Allons, se moqua Frelali. Nous savons tous les deux que vous n'en avez rien à faire, de la loi de l'Empire. Vous enlevez parfois des enfants dans les ghettos de la cité, je le sais. Vous devez bien en avoir un ou deux à me proposer.

Je lui fit signe que oui. C'était vrai, je me débrouillais parfois pour acquérir de très jeunes enfants. Mais c'était pour les dresser le plus tôt possible, pour qu'ils deviennent plus tard des esclaves de qualité. Pas pour les vendre. Je ne faisais que peu des cas des humains. Normal, avec le travail caché que je faisais. Certains Pokemon se voulaient les défenseurs des humains, et disaient à tout bout de champ qu'il ne fallait pas les maltraiter, que l'esclavage humain était mal... Bêtise que tout cela ! Les humains étaient des animaux. On pouvait en disposer comme on voulait. Mais même moi, j'avais quelque scrupules à faire d'un enfant de moins de six ans un esclave avant l'heure. C'était quelque chose d'interdit, car clairement contraire à la morale. Mais alors, Frelali fit signe à un de ses esclaves, qui portait un petit coffre. Il le remua faiblement, et j'entendit alors clairement le bruit significatifs des jails à l'intérieur. Mes scrupules totalement envolés, je m'inclinai devant mon client.

- Bien sûr, cher monsieur. Je vais vous trouver ça.

Je me rendis vers une des cages où étaient enfermés trois gamins. Ils étaient tous les trois frères. Le plus vieux avait quatorze ans, le second huit ans, et le troisième ne devait pas avoir plus de cinq. Avec mes pouvoirs psychiques, j'ouvris la cage. L'ainé me supplia alors à genoux.

- NON ! Pitié, messire Pokemon, ne m'enlevez pas mes frères !

- Ils ne sont pas à toi, ils sont à moi, répondis-je. Mais n'aies crainte, je te prends que le petit.

- Il n'a que cinq ans, il ne sait pas encore... Je vous en supplie, je dois le protéger !

- S'il réussi à devenir un fier combattant d'arène, la vie qu'il mènera sera immensément supérieure à cette vie en cage.

Je m'abstins de dire que si jamais il échouait à répondre aux attentes de Frelali, il finirait certainement dans son estomac. Arrachant le petit à l'étreinte de son aîné avec mes pouvoirs, je le tendis à Frelali.

- Voyez celui-là, mon ami. Il est jeune, cinq ans, et provient d'une forte lignée.

Je n'avais bien sûr aucune idée de quelle était sa lignée, mais j'avais appris que dire cela faisait toujours bon effet au client. Frelali inspecta le jeune humain, puis hocha la tête. L'un de ses domestiques l'empoigna, et l'autre me versa la somme demandée : trois mille jails. Pour un enfant non dressé, c'était beaucoup, mais Frelali ne chercha pas à négocier. Oh, il avait de sales habitudes, ce Pokemon, et n'était pas beau à voir, mais au moins, il était un client qui payait rubis sur ongle, et j'aimais ça. Pour la peine, je le raccompagnai jusqu'à la sortie.

- Je vous souhaite bonne chance pour aujourd'hui, Monsieur Frelali, dis-je aimablement. Votre esclave Galbar part favori, selon les sondages.

- Oui... mais il y a des concurrents valables. L'esclave de Dame Cielali, par exemple.

Je hochai la tête. Pour avoir présidé quantité de tournois, je connaissais en effet l'esclave aux cheveux rouge de la fille de Noctali.

- En parlant de Dame Cielali... N'était-il pas prévu que vous la preniez comme fiancée, mon ami ? Sans vouloir me montrer indiscret...

- C'est le souhait de son père, oui. Mais je ne sais pas trop. Sa famille est respectée, mais ne roule pas vraiment sur l'or. Et puis, Cielali semble tout avoir d'une princesse trop gâtée. Son père la laisse faire ce qu'elle veut.

- Je suis sûr que si vous veniez à l'épouser un jour, vous lui apprendrez la soumission nécessaire d'une femme à son époux Pokemon, dis-je avec sagesse. Mais toute la ville jase à votre sujet à vous deux. Vous êtes de la même famille de Pokemon, tous deux de bonne réputation, et surtout, vous êtes tous les deux des connaisseurs des combats d'arènes, avec deux esclaves combattants populaires. Vous êtes fait l'un pour l'autre, sans nul doute.

- Peut-être. Nous verrons. Oh, au fait, je dois vous informer, Cresuptil, que la semaine prochaine, je reçois la visite du colonel Tranchodon.

Frelali m'avais pris par surprise. Je restai paralysé par la stupeur.

- Le colonel Tranchodon ?! Celui qui est chromatique ? Le bras droit du général en chef de l'Armée Impériale ?!

- Celui-là même, fit Frelali d'une voix satisfaite, comme à chaque fois qu'on faisait mention de ses amis importants. Mon père et le sien ont servi ensemble dans l'armée il y a longtemps. On se connait bien.

- Au nom du Seigneur Protecteur Xanthos, un officier de l'Empire alors que nous nous apprêtons à jouer une femelle esclave ! Quelle folie est-ce là ?!

- Ne vous inquiétez pas, monsieur le maire, fit mine de me rassurer Frelali. Le colonel Tranchodon est un loyal serviteur de l'Empire, mais il a la réputation de mépriser les humains. Il est tout à fait contre toutes les lois de l'Empire visant à leur sécurité et à la régularisation de leur vente. Même s'il découvrait que vous avez joué une femelle sans le signaler à l'Empire, ce n'est sûrement pas lui qui irait le raconter. Je puis vous l'assurer.

J'avais en effet entendu parler de ce colonel Tranchodon. C'était un dur, même pour l'Armée Impériale. Il adorait tuer les humains, car il se battait souvent contre eux, contre ces rebelles Paxen qui avaient tué le Seigneur Protecteur Xanthos. Lui aussi avait la réputation de dévorer les humains. Normal que Frelali et lui s'entendent si bien.

- C'est seulement pour une visite de courtoisie pour un vieil ami ? Demandai-je.

- Entre autre. Mais votre devoir de maire sera de l'accueillir quand il viendra. Comme vous l'avez dit, le colonel à l'oreille du général en chef.

Je frissonnai malgré moi. Mais j'étais aussi excité. Une visite d'un personnage si haut placé n'était pas à prendre à la légère, surtout dans une ville secondaire comme Ferduval. Si je faisais bonne impression au colonel, peut-être aurai-je une chance de tisser quelque liens avec les hautes autorités de l'armée. Oui, c'était tout moi ça. Mon coté avide qui faisait que je recherchais le profit dans n'importe quelle situation.


***


Cielali



C'était le début du Grand Tournoi annuel de Ferduval. À cette occasion, nombre de Pokemon n'habitant pas dans la cité avaient fait le déplacement, sans doute attirés de loin par la perspective du premier prix. Il devenait difficile de se déplacer avec tout ce monde, et je remerciais Arceus d'avoir fait de moi un Pokemon volant. Grâce à mes longues oreilles en forme d'ailes, je me déplaçais assez haut pour ne pas avoir à éviter cette foule de monde, d'autant que certains Pokemon prenaient vraiment une place énorme.

J'aurai pu me rendre à l'arène très vite, mais je tenais à accompagner Kerel. Après tout, c'était pour moi qu'il allait se battre aujourd'hui. Et puis, malgré la foule et le fait que le stade serait surpeuplé, je ne craignais pas de ne pas trouver de place. Etant maîtresse d'un des esclaves concurrents, j'avais ma place attribuée au plus près de l'arène. Ce n'était pas le cas de mes parents, qui étaient donc partis plus tôt pour se procurer de bonnes places. Ils ne venaient jamais assister aux combats d'humains. Ils jugeaient cela un peu trop indigne pour eux. Mais cette fois, même eux avaient fait le déplacement. Mon père Noctali était aussi excité que moi à l'idée que Kerel ait une chance de l'emporter.

Parce oui, il en avait une. Mon humain était fort, il était rapide et intelligent. Il avait déjà gagné beaucoup de tournoi, bien que jamais le Grand Tournoi. Mais il était confiant, et il avait la rage de vaincre. Populaire parmi les aficionados des combats d'esclaves, il se faisait encourager et saluer par de nombreux Pokemon en passant. On m'encourageait aussi, bien que moi, tout ce que j'aurai à faire, ce serait être assisse et acclamer mon champion. Une tâche déjà bien éprouvante pour un Pokemon à la si petite voix comme moi dans une arène chauffée à bloc.
Arrivés devant l'arène, nous prîmes des chemins différents. Kerel devait descendre là où les humains attendaient avant les combats, tandis que moi, je n'avais qu'à m'envoler au-delà des murs pour aller rejoindre ma place. Je regardai mon esclave dans les yeux et dit :

- Fais de ton mieux Kerel. Je n'aurai jamais une mauvaise opinion même si tu échoues, sache-le.

- Je ramènerai la femelle, maîtresse, où je ne suis pas digne de vous servir.

Je soupirai. Kerel prenait toujours ça au sérieux. En cela, il était un bon esclave, mais je voulais avant tout un compagnon, pas un esclave. Je hochai la tête néanmoins, et partis m'envoler pour retrouver ma place réservée dans un stade déjà bien rempli. Techniquement, vu que j'étais un type Vol, j'aurai pu me contenter de voler au dessus de l'arène pour observer le tournoi, comme nombre d'autre Pokemon vol. Mais en tant que maîtresse d'un des combattants, je me devais de rester là. Sauf que quand je compris qui serai mon voisin, je fut pris d'une envie irrésistible de m'envoler le plus haut possible. Cet infect Frelali s'assit à coté de moi, ses mandibules bougeant rapidement, signe qu'il souriait.

- Mademoiselle Cielali.

- Monsieur Frelali, fit-je d'un ton glacial.

- Quel bonheur d'assister à ce tournoi exceptionnel à vos cotés. Nous sommes les deux favoris, ai-je entendu dire.

- Je ne me fie pas aux pronostics des Pokemon, mais je fais confiance à mon humain.

- Naturellement. Votre Kerel est fort, cela va sans dire. Je crains hélas que face à mon Galbar, il ne morde bien vite la poussière.

Et ça recommençait... Ce fichu Pokemon pouvait-il tenir dix secondes de conversation sans éprouver l'envie de se vanter qu'une quelconque manière ? C'était son arrogance qui me répugnait autant chez lui, bien plus que son physique. Ma mère m'avait toujours appris à ne jamais juger un Pokemon sur son physique. Certains d'entre eux avaient un corps ingrat, comme les Grotadmorv, mais pouvaient être des Pokemon de grande qualité. Hélas pour lui, ce n'était pas le cas de Frelali. Mais mon père avait l'intention de me marier avec lui, et il n'en démordrait pas. Tout ce que je pouvais souhaiter, c'était que Frelali refuse. Autant paraître la plus détestable possible à ses yeux donc. Si Kerel battait son esclave Galbar, ça pourrait beaucoup aider.

- Les certitudes appartiennent uniquement à Arceus et à l'Empereur, monsieur. Je ne pense pas que vous soyez l'un des deux, mais je peux très bien me tromper...

Frelali siffla, comme quand il était en colère. Il était si facile de provoquer ce Pokemon...

- Par respect pour votre père, je mettrais cette insolence sur le compte de votre jeunesse.

- Veuillez pardonner mes paroles, Monsieur Frelali. En effet, je suis insolente. Mon père ne rate jamais une occasion de me le faire savoir.

- S'il s'en est rendu compte, il aurait du depuis longtemps vous corriger. Si je venais à accepter son offre de vous épouser, j'aurai cœur à m'en charger.

Je me raidis. Décidément, tout en lui m'écœurait.

- Ce n'est pas acceptable, Monsieur Frelali. Si mon père n'arrive pas à maîtriser mon insolence, pensez-vous qu'il pourrait m'obliger à contracter un mariage contre mon gré ?

- Vous marier avec moi est la meilleure chose qui puisse arriver à votre famille.

- J'ai oublié de vous dire ; en plus d'être insolente, je suis une grande égoïste. Je regarde en priorité moi-même avant ma famille. Et si je gagne l'esclave femelle aujourd'hui, ma famille n'aura jamais à courber l'échine devant vous. Nous serons la famille la plus riche de Ferduval.

Frelali ricana.

- Votre réalité est faite de rêves. J'espère que de là où vous êtes, vous aurez une belle vue quand mon esclave écrasera le votre. Votre Kerel aura de la chance s'il s'en sort infirme.

Voilà que cette pourriture osait menacer mon esclave à présent. Ce n'était décidément pas acceptable.


***

Kerel


Je me faufilai entre les autre esclaves ; mes futurs adversaires. Il y en avait bien plus que d'habitude, dont plusieurs que je ne connaissais pas. Le tournoi avait attiré des concurrents d'autre villes, et certains Pokemon de Ferduval étaient allés jusqu'à faire inscrire des esclaves domestiques qui n'avaient jamais participé à un combat d'arène de leur vie. Quand je croisai Galbar, l'esclave de Frelali et mon rival de toujours, il eut un sourire sans équivoque qui signifiait son envie de me briser les membres un par un. Moi, même si j'en avais tout aussi envie que lui, j'allais me retenir. Si Galbar me tuait, son maître était assez riche pour me rembourser à ma maîtresse. En revanche, le contraire n'était pas vrai.
Je rejoignis mon ami Crusio qui contemplait l'intérieur de l'arène depuis la grille sous laquelle il se trouvait. Il souriait d'excitation mais aussi d'appréhension. Je me souvins que c'était la première fois qu'il participait au Grand Tournoi annuel.

- Vise moi un peu ce peuple ! Tous les Pokemon de la cité se sont déplacés ou quoi ? Y'a plus aucune place, et certains Pokemon sont obligés de se serrer en haut des murs !

- Beaucoup veulent plus voir la jeune humaine que les combats, j'en suis sûr, fit Delon, un des plus vieux combattants. Cresuptil va sans doute l'amener avec lui dans les gradins officiels.

- Tiens, d'ailleurs, le voilà, notre bon maire. Et donc... Par Arceus, là voilà, la femelle !

Je m'approchai pour tenter de l'apercevoir moi aussi. Le maire l'avait bien prise avec lui pour que tout le monde l'ai en vue. Un tonnerre d'applaudissements et de cris retentit à leur arrivée. C'était la première fois que je voyais une humaine de mon âge. On en voyait tellement rarement que des espèces de légendes s'étaient montées, toute plus absurdes les unes que les autres. Au final, il n'y avait pas d'aura brillante autour d'elle, pas plus que son regard pouvait terrasser le plus valeureux des hommes. C'était juste... une humaine.

Elle ressemblait à n'importe quel homme, sauf qu'elle avait les cheveux longs, qu'elle était plus petite et que son visage était plus fin. Ah, et bien sûr, qu'elle avait des seins. Cresuptil avait tenu à ce que tout le monde les voit, comme preuve irréfutable de son statut de femelle, et l'avait donc habillée avec une tenue des plus légères. Comme les Pokemon - qui à l'inverse des humains n'étaient pas des mammifères - n'avaient pas de seins, on en voyait rarement, à Ferduval. Il parait que leur vision excitait les hommes, mais moi, je trouvais ça juste curieux. Ça devait pas être évident de marcher avec ces deux trucs sur la poitrine.

Pour le reste, eh bien, la fille paraissait bien portante et en bonne santé. Elle était très propre aussi, signe qu'elle avait eu un bon maître avant. Elle avait les cheveux châtains, et même de là je pouvais voir ses grands yeux chocolats, qui semblaient regarder tous les Pokemon de l'arène avec défi. Sa peau était un peu bronzée, et chose étrange, on pouvait lui voir des muscles bien construits aux bras et au ventre. On n'avait pas des muscles comme ça naturellement. Il fallait s'entraîner, obligatoirement. Je le savais pour l'avoir assez fait. Mais pourquoi diable une femelle irait-elle se muscler ?! Leur seul devoir était de donner naissance. Pas besoin d'un corps d'athlète pour ça.

- Mignonne, commenta Crusio en la dévorant du regard. Très mignonne...

- C'est la première que tu vois, remarquai-je. Comment tu pourrais savoir ?

- Mon corps me le dit, mon vieux. Si on a bien une chose en commun avec les Pokemon, c'est qu'on est naturellement attiré vers le sexe opposé.

- Eh bien, continu donc à la regarder, car tu ne la touchera jamais, se moqua Galbar derrière nous. À moins que vos maître débourse un max au mien quand je l'aurai gagné, bien sûr...

- Je ne lui souhaite pas de tomber avec toi, renchérit Crusio. Elle est trop bien pour un pauvre type comme toi.

Galbar le prit par le col et le plaqua violement contre le mur.

- Qu'est-ce t'as dit, enfoiré ?

Un des autre esclaves, un ami à Galbar, tenta de le raisonner.

- C'est bon Galbar, lâche-le. On a pas le droit de se battre avant les combats. Tu auras tout le temps de l'écraser dans l'arène si tu tombes contre lui...

Galbar souffla méprisamment, puis relâcha Crusio. Ce dernier se massa le cou mais ne se priva pas d'une dernière pique.

- On raconte que pour faire des enfants, il faut enfoncer notre queue dans un trou particulier des femelles. Voilà pourquoi ça ne servirai à rien que tu gagnes cette fille, mon bon Galbar. Je doute que ton incroyable virilité atteigne le bout de n'importe quel trou...

Provoquer Galbar de la sorte était dangereux, je le savais. Ce type n'avait aucune modération, et il avait déjà tué d'autre esclaves en combat dans l'arène. Le regard qu'il lança à Crusio à ce moment aurait fait trembler le plus courageux.

- Prie Arceus pour que tu ne tombes pas sur lui, dis-je à mon ami tandis que Galbar s'éloigna. Il va te le faire payer.

- Tant mieux. Plus ce grand crétin est furax, plus il sera facile à battre.

Dehors, Cresuptil était en train de prendre la parole et d'annoncer officiellement le début des jeux. Le Grand Tournoi avait commencé. Celui qui allait faire basculer ma vie.




******

Image de Frelali :