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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 23/08/2014 à 10:22
» Dernière mise à jour le 23/08/2014 à 10:22

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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071 - Trait d'union (1)
« Je m'éloignai, ayant le sentiment du travail bien fait. Je n'appris que plus tard qu'il y avait entre eux une grande tendresse et une profonde complicité, peut-être un peu d'à-côtés sexuels dont ni moi ni Arlène ni Jackson aurions entendu parler, mais de toute évidence une relation unique tant pour Pablo que pour Seth.
Bah. Comme on dit dans Lost : « Plus tard, dans des flashback ! »
Je sais, j'suis un enfoiré, etc. »

(Roland « Troll » Smirnoff dans le chapitre 34 de « Le Projet Wallace »)

« Je marche vers les ténèbres
Vers l'horizon funeste
Mais la vie qui m'entoure et me baigne
Me dit : 'Quand même, ça vaut la peine' »

(Mylène Farmer, Bleu Noir)



- En tant que nouveau patron de Jade Accounts, je tiens à ce que tout soit parfait. Etat des lieux des bureaux dans une heure, soyez tous au point !

L'homme passait dans les bureaux avec sa secrétaire.

- Toute anomalie sera immédiatement, purement et simplement éradiquée. Nous sommes un cabinet comptable, pas une porcherie. Mon leitmotiv, c'est « D'une main de Maître, dans un gant de fer ! » Où est mon adjoint principal ?
- Eh bien…
- D'après mes informations, son nom est Stefano Cordobas. Encore un hispanique, décidément, ça pullule…
- Monsieur, euh…
- Son nom est sur cette porte, je suppose donc que…

Le patron ouvrit la porte et tomba sur un employé, à son bureau…
… accompagné d'un gamin basané assis à une table, perpendiculaire à son bureau.

- … non mais qu'est-ce que c'est que ça ?
- Monsieur Cordobas, voici le nouveau patron, Horace Montalto. Monsieur Montalto, voici votre principal adjoint, Stefano Cordobas… et… le petit Pablo.

Le patron regarda, médusé, l'enfant qui traitait des notes de frais en toute simplicité.

- M…-m-m… Non mais qu'est-ce qu'il fait ?!
- Il écoule du travail en retard… marmonna Stefano.
- Qu'est-ce qu'un enfant fait dans un cabinet comptable ???
- Il vit ici. C'est en quelque sorte un… enfant de la société. Ce serait trop long à vous expliquer.
- Eh bien vous allez le faire !

Pablo resta silencieux. Stefano se leva.

- Pablo, après ça, tu vérifieras les registres de nos clients principaux et tu annoteras les dossiers s'il y a un souci.
- Hm. Est-ce que je dois traiter les dossiers pour l'audit ?
- Evidemment.
- Pardon ?! Vous confiez la gestion d'un audit à un enfant ?
- Bah… oui, il est plus doué pour ça que n'importe quel stagiaire qu'on pourrait engager !

Le patron regarda l'enfant qui soutenait son regard. Pablo n'avait que douze ans mais déjà, il savait qu'un jour, il serait plus haut placé dans la société que cet homme important.

***

- C'est un fils de pute. Au sens propre.

Le patron écarquilla les yeux.

- Une prostituée a fait un chantage à l'ancien patron qui a été contraint de le garder mais qui n'a jamais voulu reconnaître la moindre paternité. Du coup, il a toujours vécu ici, il a été nourri et « éduqué », pour la plupart du temps, par les réceptionnistes et les stagiaires. Cela nous a toujours obligés à des primes obligatoires pour cette partie du personnel, du fait du travail supplémentaire…

Montalto n'en revenait pas.

- Et… là, il…
- Il travaille ici. Il a appris à compter avant d'apprendre à lire, il est naturellement doué pour la comptabilité. Il n'utilise que des stylos feutres verts parce que ce sont les seuls que personne n'utilise, donc il ne gêne personne en les prenant. Sans lui, la compagnie aurait un retard incroyable.

Montalto souffla.

- On ne peut pas le garder ici éternellement !
- Certes. Mais pour l'heure, il nous aide bien.
- Quand il sera majeur, il faudra qu'il parte ! J'espère que c'est clair !!

Cordobas hocha la tête.

***

Cordobas rentra dans le bureau. Pablo l'observa alors qu'il utilisait ses lunettes de vue à verres teintés pour vérifier les registres.

- Tu devras partir dans quatre ou cinq ans.

Pablo hocha la tête.

- Ça te permettra peut-être de trouver un vrai travail… sourit l'homme.

Pablo haussa les épaules.

***

Quelques temps plus tard, Pablo était devenu trader. Son expérience des chiffres lui avait donné le talent nécessaire à gagner beaucoup d'argent et toujours être à l'abri du besoin. Il fut même millionnaire pendant quelques mois, le temps d'acheter un appartement.

Cherchant en permanence à s'enrichir, il chercha le métier le plus lucratif possible. Il apprit les dangers de la vie nocturne et les dompta sans problème. Se découvrit un vrai talent pour la luxure. Le jour, c'était un pro des nombres, la nuit, c'était une véritable salope sans interdits. Il devint vite une sensation des bars new-yorkais. Sa jeunesse, son audace et son franc-parler – tirés de sa jeunesse insolente et passée dans les lieux policés – en faisaient une personnalité incontournable.

Et puis il y eut la Zone de Combat.

***

- Je n'ai jamais vu ça…

Pablo ne portait même pas de smoking, il détestait ça, il était venu en habits casuels, portant déjà ses traditionnels verres fumés.

- Vous n'avez aucun diplôme, et pourtant vos références sont excellentes. Nul doute que vous serez un élément grandiose de cette structure.
- Merci.
- Je suis Julius Kent, je ne suis pas à proprement parler le patron, mais j'espère que nous nous entendrons tout de même un minimum.
- Je l'espère également.

Au travail, Pablo était une autre personne, un être calme et sérieux orienté uniquement vers la réussite et l'épanouissement du talent. Sa rigidité comptable était un trait de caractère qu'il n'arrivait à évacuer que par la fête et la débauche.

Jamais il n'avait réussi à trouver de juste milieu dans sa vie. De vrais amis, il en avait peu. Seuls pour lui comptaient les deux extrêmes : Le travail absolu ou la dépravation sans fin.


***

Le gros bonhomme aux cheveux noirs bouclés observait les professeurs. Il portait un costume-cravate aux couleurs vives mais rien d'extravagant non plus. Du rouge et du jaune, quoi.

- Je suis monsieur Jorge Senici. Pour cette année, j'ai été désigné comme le responsable de la première épreuve des examens de milieu de cycle ! Bienvenue à tous sur l'île privative de Maître Goyah, dans le centre d'examens d'Amaillide ! Bienvenue, professeurs examinateurs…

Sur leur rangée, Helen, Sandrine, Ambrose et Gilbert hochèrent la tête alors que les autres professeurs applaudissaient.

- … ainsi que les élèves handicapés incapables de passer cette épreuve… geignit Jorge.

Walter, au bout de la rangée des quatre professeurs, applaudit, observé par les autres professeurs, embarrassés.

- Ouaiiiiiis… Bon, ok, j'arrête ! souffla Walter.
- Bien ! Je vous rappelle le principe de cette première épreuve : Les élèves sont divisés par équipes de trois ou quatre, par classes et par écoles. Ils doivent parcourir le gigantesque périmètre du domaine du Ranch d'Amaillide. Leur but est de récupérer quatre rubans de chaque couleur : Rouge, Bleu, Vert et Jaune ! Une fois cela fait, ils se rendent au central, présentent leurs rubans et reçoivent une note en conséquence de la vitesse et des méthodes employées pour récupérer ce qu'on leur demande ! Mais cela va aussi se caractériser par des combats titanesques dans la forêt sauvage du ranch, où sont tapis des Pokémon sauvages qui ne demandent qu'à batailler ! De même, les élèves pourront se battre entre eux pour récupérer les rubans de l'équipe adverse !! Les élèves ont déjà été classés par équipes et disposés tout autour du ranch !

Jorge se tourna vers les écrans géants qui leur permettraient d'observer l'épreuve.

- Ce n'est qu'une question de temps avant que nous n'assistions à des combats endiablés !!

Walter plissa les yeux alors qu'il se penchait sur son QCM supplémentaire. « Pas certain… »

***

- Et… Et c'est le genre de choses qui me perturbe, je veux dire… Est-ce que je vais survivre au futur. Sans dire que je pense mourir jeune, hein, juste… Est-ce que j'arriverai à être assez mature pour franchir une à une les épreuves de la vie. C'est probablement parce que je suis un peu bébé que je dis ça, je suppose…

Clive et James observaient Orson alors qu'ils crapahutaient dans les plaines forestières du ranch.

- Nan, on a tous un peu cette peur au fond de nous, je pense… admit Clive.
- Ouais, et c'est pire quand t'as une meuf avec qui tu penses faire ta vie.
- Carrément, parce que là, ça devient complètement imprévisible… supposa Clive.
- Ouais. Tu peux plus faire de plans sans elle en fait.

Orson inspira.

- Faire des plans… Trouver une femme… Essayer d'avoir un métier… Ça paraît difficile comme ça, la vie quand on y pense, mais on va tous devoir y passer en fait, petit à petit, les années faisant…
- Eh oui… admit Clive.
- Tout à fait… souffla James.

Yanmega, Grodrive et Brocélôme revinrent de leur exploration avec quelques rubans.

- Nickel… marmonna Clive. Il nous manque un vert, deux jaunes, un rouge et… On a tous les bleus !
- Super ! sourit Orson.
- Cool. J'ai l'impression que plus ça avance avec Fey, moins moi j'ai envie que ça avance…

Clive s'étonna.

- Vous avez l'air de vous adorer…
- Bah oui… marmonna Orson.
- Ouais mais elle se prend trop la tête, elle crie tout le temps, j'en ai marre, moi…
- Tu devrais lui en parler…
- Ouais, une bonne conversation, ça règle tout, enfin, c'est ce qu'ils disent à la télé… marmonna Orson.

James soupira.

- Je préfèrerais qu'elle comprenne…
- Les femmes, c'est très compliqué… soupira Clive.
- Oh que oui. C'est pour ça que moi, je m'en approche pas… songea Orson à voix haute.

Les deux autres le regardèrent. Orson souffla.

- Quand vous savez que vous allez être nul à quelque chose avant même d'avoir essayé, vous avez forcément un peu peur à force… Je suppose que vous êtes plus expérimentés que moi en la matière…
- J'ai connu que Fey.
- J'ai jamais eu de vraie relation réelle et sérieuse.

James et Orson regardèrent Clive qui haussa les épaules.

- Bah ouais. Quelques coups d'un soir, des meufs pour genre trois semaines, mais pas plus. J'suis trop exigeant en amour, j'trouverai jamais chaussure à mon pied, j'en demande trop.
- Moi c'est le contraire, je demande rien à Fey… souffla James.
- Moi c'est le néant, je demande rien à personne… marmonna Orson.

***

- Vous pensez vraiment ça de moi ?!
- Tu es flippant, tu as des réactions flippantes, tu me fais plus flipper que Mike, Steven ou même Santana !

Tino regarda Perrine.

- Je t'effraie ?!
- Bah oui, c'est comme ça, pardon de le dire, tu es trop rigide pour moi, j'ai besoin de souplesse, de nuance dans le relationnel.

Scarhino observait de tous les côtés. Elle repéra un arbre à miel où elle décela deux rubans jaunes.

- Bon instinct, Frida… ou bon choix gastronomique, c'est selon…
- Pour rejoindre ce que dit Perrine…

Tino regarda Holly qui agita la tête.

- Disons que tu es ce genre de personne pour qui le travail passe avant l'humain, et ça te coupe des autres !
- Voilà. Tu as des opinions toutes faites de tout et de tout le monde ! signifia Perrine.
- Mais euh… Oui, certes, mais c'est ma façon de voir le monde, je peux pas en changer !
- Tu me vois comme une grosse fille molle, colérique et qui, de surcroît, a participé à embrigader la classe dans une guerre contre une entreprise terroriste !
- Tu me vois comme une belle idiote qui par ailleurs est croyante donc encore plus idiote ! sourit Holly.

Tino plissa les sourcils.

- Je vous jure que j'essaie de changer ! A… Avec ce qui s'est passé avec Tristan, je pensais avoir changé !
- Un peu, oui…
- Ca s'est vu, t'inquiète ! admit Holly.
- Mais tu es toujours aussi peu bavard avec les gens de la classe. Trop dans ta bulle. Un peu comme moi avant. Faut t'ouvrir.
- Mais oui, regarde Perrine, bon, moi je lui parle pas souvent parce qu'elle est bizarre et qu'on n'est clairement pas du même monde...
- Mes parents homos sont un fardeau à l'épanouissement d'une éventuelle amitié entre nous !
- Tout à fait. Mais toi, tu pourrais lui parler un peu plus, elle a peur de toi !

Tino regarda Perrine qui hocha la tête. Tino soupira.

- Le pire c'est que je ne crois pas que je veuille changer… Je m'aime bien comme je suis !
- Eh bah tant pis, tu finiras seul ! souffla Holly.
- Bah oui voilà.

Aéromite et Prismillon revinrent avec quelques rubans.

- Un rouge, un vert…
- Prismillon en a récupéré deux bleus…
- Je trouve ça hallucinant qu'il suffise de lâcher nos Pokémon en leur disant de ramasser ce qu'ils trouvent pour réussir cette épreuve… souffla Perrine.
- Et moi donc… s'étonna Holly.
- C'est clair… Bon… Je veux pas finir seul ! Tout seul, pardon ! Je tends à penser… Enfin, je tendais à penser que je finirais forcément célibataire, vu ma malchance avec les femmes… mais récemment…
- Ah, enfin Christina a fait le premier pas ? s'étonna Perrine.
- N… Pas exactement…

Holly et Perrine regardèrent Tino, surprises. Le jeune hispanique baissa la tête.

- maispourquoij'vousparledeça,moiii…

***

- Et donc voilà, on a rompu parce que… Pffff… Je suis juste un crétin qui s'est laissé emporter par ses hormones, en allant jusqu'à oublier ses principes…
- Au moins tu as essayé !

Tristan regarda Quinn qui hocha la tête.

- Oui, j'aime Francis, et… Je n'ose pas, moi, commencer quelque chose avec lui.
- Pourquoi ? Il est mignon… Tellement mignon qu'on pourrait carrément croire qu'il est gay !

Quinn éclata de rire. Tristan sourit. Le jeune homme portait, accroché à son sac, la couveuse de l'œuf qu'il avait reçu. Gina hocha la tête.

- J'avoue que je pensais plus que c'est lui qui sortirait du placard que toi ! admit la portoricaine.
- Je comprends ! sourit le jeune informaticien.
- Il est pas seulement mignon, il est… Rassurant. Solide. Mature. Il a l'air couillon comme ça, un peu fantasque, mais on peut se reposer sur lui ! Et j'ai besoin de quelqu'un d'aussi stable dans ma vie, je refuse de devenir comme mes parents, une bourrelle de travail !

Gina et Tristan haussèrent les sourcils.

- Bourrelle ?!
- C'est un vrai mot ?! s'étonna Tristan.
- Tu me rassures, j'ai cru que j'étais vraiment conne à ce point… marmonna Gina.
- J'ai jamais entendu ce mot ! admit Tristan.
- C'est le féminin de « Bourreau » ! souffla Quinn.
- Aaaaaaah !
- Ah ok… J'dormirais moins bête ce soir… songea Tristan.
- Voilà ce que c'est d'être une fille de lettres… Et toi Gina, avec Lilian ?
- Oula… Je sais pas si je peux en parler…
- On vient de se livrer, Tristan nous a tout dit sur ses envies de sexe et d'orgies moites…
- Pas du tout… sourit Tristan.
- A toi, comment ça se passe ?

Gina souffla.

- On est en pause. Il… a du mal à gérer le fait que je sois sortie avec Steven… enfin, que j'aie fait plus que sortir avec Steven.
- Quoi ?! s'étonna Tristan.
- Mais quel enfoiré…

Gina s'étonna.

- Bah, c'est Steven, quoi !
- Pas lui… marmonna Tristan.
- Comment Lilian peut prétendre t'aimer et ensuite te juger sur ton passé ?! s'étonna Quinn.

Gina haussa les sourcils.

- Euh… mais… Il… Enfin, il est comme ça quoi… Il… C'est un garçon sérieux, il tient à ce que tout soit clair, net, sans bavure… comme quand il se bat avec son frère quoi !
- Tu n'as pas à être une sainte, personne ne l'est ! assura Quinn.
- S'il t'aime vraiment, il doit pouvoir faire abstraction de ton passé, de tes erreurs, et t'accepter comme tu es, il ne peut avoir qu'une seule Gina, et c'est toi. Avec un grand T, dans toutes tes imperfections !

Gina hocha la tête. Quinn acquiesça également.

- Voilà ! C'est comme lui avec Wallace.
- Par-DON ??
- Bah quoi, tu as fini par accepter tous les côtés merdiques de Wallace, nan ? Il t'a traité de tous les noms, t'a trainé dans la boue, t'a rejeté de toutes les manières mais tu as réussi à aller au-delà de tout ça, nan ?

Tristan agita la tête.

- Ouais… on peut dire ça comme ça… mais y'aura jamais rien entre lui et moi… Ou alors pas comme on le souhaite tous les deux. Je serais ennuyeux et casanier, il sera aventureux et en manque de… tout ce qu'il aime, parce qu'il se retiendra pour moi…
- On est deux filles et on n'arrive même pas à être aussi gnan-gnan que lui ! souffla Gina.
- J'avoue, la vache, quelle guimauve ! admit Quinn.
- Hein ?
- Sérieusement, même Ghost à côté de ton idéal relationnel, c'est du porno ! souffla Gina.
- Tu en demandes beaucoup trop, Tristan. Revois tes priorités : Tu veux Wallace ou tu veux ta vision de Wallace ?

Tristan blêmit mais se ressaisit rapidement.

- Je peux dire pareil de toi avec Francis, tu veux Francis ou Francis quand il sera cuit à point ?

Quinn serra les dents. Gina sourit en voyant Skitty, Vibraninf, Sapereau et Mélokrik revenir de leur chasse aux rubans.

- Bah voilà !
- J'vous avais dit que c'était la meilleure solution, on envoie les Pokémon et on les laisse revenir ! admit Quinn.
- Merci, Nova ! sourit Tristan en prenant les rubans que son Skitty avait ramené.

***

- Je ne suis même pas sûre d'être faite pour vivre une grande histoire d'amour… Je ne dois pas avoir la maturité nécessaire… souffla Mike.
- C'est pas une question de maturité…

Mike et Ana regardèrent Santana qui se joignait à la conversation pour la première fois depuis le début de l'épreuve. La jeune fille regarda les deux autres et souffla, consentant à argumenter.

- … de maturité d'âge, du moins. C'est émotionnel. Tu veux que ta vie prenne une envergure supérieure auprès d'une autre personne, d'abandonner tout ton être entre les mains d'une autre personne pour qu'au final, le bonheur ne soit plus qu'une évidence quotidienne, comme l'air qu'on respire…

Mike et Ana se regardèrent, surpris. Santana souffla.

- Enfin, jusqu'à ce que la bulle éclate et que le rêve cesse, et que… au final, tout ça parte en vrille…
- C'est… très jouasse, tout ça… marmonna Mike.
- Tu vois bien ce que c'est avec Rebecca !
- C'est… pas vraiment fini avec Rebecca… Disons qu'en ce moment elle a besoin d'être rassurée, donc elle revient vers moi… Je suis une peluche. M'enfin, au moins on s'est bien entraînés elle et moi pour cet exam…
- Seulement entraînés ? souffla Santana.
- Cela ne te regarde pas vraiment, et sachant que tu es à l'origine de certains de ses soucis, je préfère ne pas trop t'en parler… marmonna Mike.

Santana haussa les sourcils.

- Au contraire, ce serait bien, comme ça, je chercherai un moyen de les arranger !

Ana observait la joute. Mike inspira.

- Tu as tout foutu en l'air avec Violette, l'ambiance de votre groupe de travail est désastreuse, elle ne sait pas comment faire pour arranger ça sans froisser Violette et donc éteindre les braises à peine ravivées de leur amitié, et sans te froisser toi qui a un tempérament complètement hystérique.
- Je suis hystérique ? Non mais je rêve !! C'est elle qui a dit ça ? Quelle connasse ! Si je la chope…

Mike tendit les mains vers Santana qui grimaça.

- Oh, merde. Je suis hystérique.
- Elle ne sait pas par quel bout vous prendre toutes les deux, je lui ai conseillé de vous laisser régler ça entre vous.

Santana soupira.

- Violette ne veut plus me parler…
- Et toi, tu veux ?

Santana regarda furieusement Mike qui leva les mains.

- Putain, je comprends mieux pourquoi Rebecca est dans cet état… souffla le jeune homme.
- Tu devrais être un peu plus relax, Santana, te calmer un peu, tu es tout le temps sur la défensive… Arrête de croire que les gens te veulent du mal ! souffla Ana.
- Cette année a vraiment été nulle pour moi ! J'ai eu Violette, je l'ai perdue, j'ai quitté l'appart de ma mère pour aller crécher dans son atelier… Et je suis seule comme un Solochi, maintenant…

Ana hocha la tête.

- L'opinion que j'ai de toi, c'est que tu veux trop avoir raison, tu veux gagner toutes les conversations, tu veux être la meilleure, tu as une opinion trop haute de toi et trop basse des autres. Tout le monde est mauvais, sauf toi. Et ceux que tu aimes, avec beaucoup de passion, forcément vu qu'il y en a peu.

Santana s'étonna.

- Waouh… Bon… jugement…
- Je ne pense pas être la seule à te voir comme ça ! admit Ana.

Santana soupira et regarda Mistigrix. La chatte détecta un autre ruban qu'elle apporta au groupe.

- Cette épreuve est nulle, nan ? souffla Mike.
- J'allais le dire, c'est pitoyable, on a juste à envoyer nos Pokémon et ils ramènent les rubans… marmonna Santana.
- Oui, en plus ils y arrivent facilement, comme si les rubans étaient faits pour ça… s'étonna Ana.

Colossinge descendit d'un arbre et apporta un ruban jaune. Ana hocha la tête.

- Tant qu'on trouve ces rubans suffisamment vite… Ah !

Cabriolaine revint avec des rubans sur ses cornes.

- Bien joué ma belle !

***

Jorge scrutait les écrans.

- Mais… aucun combat ?!

Walter avançait vite dans son QCM – et de toute façon, il aurait des devoirs de ce type toute la journée – et observait également les élèves sur les écrans.

- Excusez-moi, mais… Quelque chose les y oblige ?

Sandrine secoua la tête. Helen prenait des notes sur les différents groupes qui lui avaient été assignés. Les autres professeurs s'occupaient également des groupes qu'ils devaient noter.

Jorge paniqua.

- Mais s'ils ne font pas de combats… CA VA ETRE TERRIBLEMENT ENNUYEUX !
- Il faut voir au-delà… souffla Helen.

Jorge s'étonna.

- La vitesse à laquelle ils récupèrent les rubans, leurs méthodes pour y parvenir… Tout ça va jouer. Tout comme la collectivité de la note et l'investissement de chacun.
- Personnellement j'aime beaucoup les méthodes mises en place par certains ! sourit Ambrose.
- C'est reposant tout ça… sourit Sandrine.
- On n'est pas sur un terrain de sport, s'ils veulent pas se battre, ils se battent pas… marmonna Gilbert Grey en prenant des notes. Et même sur un terrain, le combat n'est pas une obligation, ça peut même être à l'origine de fautes, donc parfois, vaut mieux pas, ça se dose, voyez ?

Jorge geignit. Walter soupira. « Ça doit être sympa d'être dans la forêt… »
Il observa le groupe de Naomi. « Ma pauvre, tu n'aurais pas plus mal tomber… »

***

- Votre problème, c'est que vous êtes toutes les deux super mal baisées !

Naomi et Christina priaient pour que le sol s'ouvre sous les pieds de Steven Weldon.

- Vous êtes giga chiantes, toi tu passes ton temps à lire des conneries, toi tu passes ton temps à écrire des trucs sur l'actualité… Vous êtes chiantes !

Naomi se concentra sur Feunnec qu'elle caressait avec attention. Christina gardait Fluvetin dans ses bras, énervée.

- Ignore-le… souffla Naomi.
- Difficile, il est derrière… marmonna la jeune fille.
- A la rigueur, vous pourriez être des filles cool. Naomi, si tu mettais autre chose que des robes de merde qui t'arrivent au genou, tu serais vachement pétable ! Sac Poubelle…
- Je m'appelle Christina ! grommela l'intéressée.
- Ok, pardon, Pustula. Pustula, t'es grosse, t'as du mal à te coiffer le matin…
- J'ai les cheveux frisés… gronda Christina.
- Ignore-le, Christina… souffla Naomi.
- … et tu t'habilles toujours aussi mal malgré le fait que tout le monde te dise clairement que t'es moche. En plus regardez les mecs qui vous kiffent : Un handicapé et une grosse tête mexicaine. Franchement quoi !

Christina inspira. Naomi la regarda en la sommant de se taire, ce que la jeune journaliste réussit à faire avec moult efforts.

- Pas de réponse ? Donc j'ai raison ! Franchement, vous savez pas vous mettre en valeur, c'est horrible !
- Dis-voir, Steven…
- Hmmm ?
- Tu as l'air de t'y connaître en vêtements pour femme, en relooking et en choix d'hommes. Tu ne voudrais pas que je t'arrange un coup avec Wallace ?

Steven blêmit. Christina sourit.

- Je crois savoir que Tristan aime les grands blonds musclés… marmonna Christina.
- Tout à fait ! Et un audacieux garçon bien baisé comme Steven devrait pouvoir assurer pendant une partie à trois ! admit Naomi.
- Oui, parce que bon, on sait toutes que dans les vestiaires vous ne faites pas que parler voitures… souffla Christina.
- Ou alors vous parlez de grosses Ferrari qui rentrent dans des petits garages étroits…
- Oui, ou alors d'opérations de police dans les jeux vidéo, ou comme par hasard il faut « entrer par la porte de derrière » !
- Je suis sûr que Steven adorerait s'habiller en femme et séduire comme une vraie lady…
- Vu comme il en parle, il serait doué, c'est certain, regarde, il adore nous donner des conseils ! admit Christina.
- HEY MAIS…
- Tu la boucles !! On est deux à récupérer les rubans pour assurer la note ici, et toi tu n'en fiches pas une ! Alors ta bouche ! Si tu as autre chose à dire qu'à commenter notre vie sentimentale, n'hésite pas, mais autrement…
- On ne veut plus t'entendre ! Plus jamais ! Sauf pour dire quelque chose d'utile !

Papilusion, Zéblitz et Saquedeneu revinrent de leur exploration avec des rubans, tandis que Kungfouine, Cadoizo et Léopardus revinrent à leur tour avec d'autres rubans.

- On a tout ?
- Il y en a même en trop pour certaines couleurs… marmonna Christina.
- Garde-les pour d'éventuelles négociations. On est au début, c'est vers la fin que ça va s'aggraver.

Steven haussa les sourcils. Christina se retourna vers lui.

- Tu attends QUOI pour sortir un Pokémon et nous aider ?
- … J'fais le garde du corps !
- C'est cela oui… souffla Christina.
- Dire que la note est collective… si je n'avais pas autant envie de réussir, je foirerai exprès pour l'embêter… geignit Naomi.
- Tu m'étonnes… grommela Christina.

Steven grimaça. « Putain les garces quoi !! »

***

Cerfrousse marchait prudemment dans la forêt. Amélia, sur son dos, lisait un magazine.

- On est d'accord, ils sont trop mignons tous les deux.
- Ouaiiiis… Disons qu'ils ne sont pas très démonstratifs en public… En privé ils sont mignons, en effet… Il tient à garder sa place d'homme, tout en étant handicapé, c'est assez amusant à voir ! admit Robbie.

Fey hocha la tête.

- J'aimerais que James s'investisse plus…
- Parle-lui…
- J'aimerais qu'il le fasse par lui-même !
- C'est le genre de phrases qui mène à la rupture…

Fey s'étonna. Robbie haussa les épaules.

- Nous, les mecs, on n'est pas doués du tout pour savoir ce que vous voulez à votre place !
- … Oui mais on forme un couple ! Depuis longtemps ! Il devrait connaître mes attentes et savoir y répondre, on s'aime, merde ! Toi et Perrine…
- On n'est pas au même niveau que toi et James, assurément…
- Oui mais tu sais jusqu'où tu peux aller avec elle ! Et elle, pareil avec toi !
- En ce moment je vais beaucoup chez elle. Ses parents ne parlent plus que de ça, et son père, celui qui est médecin, n'arrête pas de frapper à la porte pour nous proposer des gâteaux, des boissons…
- Ça doit être tellement bizarre d'avoir deux pères… souffla Fey.
- Pas plus que de vivre seul avec sa mère… admit Robbie.

Fey agita la tête. Cerfrousse les dépassa.

- Amélia ?!
- Ca nous embête pas que tu fasses rien, Amélia, tu peux rester en arrière… marmonna Fey.

Cerfrousse tourna. Amélia leva la tête et regarda de tous les côtés. Elle désigna le ruban pendu à une branche. Cerfrousse usa d'Extrasenseur pour le récupérer et le donner à Robbie.

- … mer…ci…

Fey s'étonna.

- Tu nous aides ?
- Cerfrousse peut repérer ce qui ne colle pas dans la forêt, comme les gens qui viendraient le déranger… à l'état sauvage, je suppose.

Fey et Robbie se regardèrent. Amélia fit demi-tour.

- On continue ? Le chemin vers le point de ralliement, c'est par là.

Le blond et la grosse fille noire à lunettes semblaient quelque peu intrigués.

***

- Non, Sonistrelle ! Rapporte des rubans de couleurs différentes… On a sept rubans bleus ! Zut… Ce n'est pas parce que le bleu est ma couleur préférée que tu dois m'en ramener autant !

Lilian Grimes serrait les dents, stressé. Lucy soupira et regarda Benjamin.

- Tu crois qu'il va essayer de discuter un peu ?
- Il a pas l'air très motivé…
- Il a juste l'air motivé à réussir l'épreuve, on dirait un robot… soupira Lucy. Comment ça va, ta mère ?
- Elle fait des aller-retours à l'hôpital, elle est persuadée qu'elle va accoucher d'un moment à l'autre… et mon père en est persuadé aussi…
- Comme ce doit être joyeux… Un de mes frangins va quitter la maison pour le travail, et l'autre va aller à la fac de la région d'à côté.

Benjamin haussa les sourcils.

- Tu disais qu'ils t'embêtaient…
- De temps en temps, mais ils vont me manquer un peu, je crois… Beaucoup en fait. C'est marrant, hein, ils me taquinent parce que je suis petite et que j'aime mon look stéréotypé…
- Tu m'as jamais vu avec mon chapeau et mes papillotes… Ni avec ma kippa… sourit Benjamin.
- Je paierai cher pour voir ça !

Benjamin sortit son téléphone et chercha une photo.

- OH NON !!! ON N'A AUCUN RUBAN VERT !!! cria Lilian.
- Cent Pokédollars qu'il nous fait une attaque, là, maintenant.
- Dis pas ça, on serait obligés de le transporter… Là !

Benjamin montra à Lucy une photo de lui et d'un homme âgé avec une barbe blanche. Benjamin portait effectivement un chapeau avec des papillotes.

- Wooooow ! C'est trop fort !
- N'est-ce pas.
- C'est qui, cet homme ?
- C'est mon grand-père. Il est rabbin.
- Trop cool ! On dirait un ZZ Top !
- Heeeeeeeey ! N'empêche, il a une moto.
- Sérieux ?! J'ai toujours cru que ces gens étaient incapables d'écarter les jambes pour s'asseoir sur quoi que ce soit !
- … comment ça ?
- Quarante ans dans le désert et pas foutus de chevaucher un cheval pour en sortir ? Franchement !
- Pschhhhh ! S'il t'entendait, il t'en cuirait ! ricana Benjamin.

Lilian regarda de tous les côtés.

- RUBANS VERTS ??? Où sont les rubans verts ? AH ! Mais on est dans une forêt ! TOUT est VERT !!!
- Il est sérieux, là ?! ricana Lucy.
- On va l'aider sinon il va effectivement faire une syncope… soupira Benjamin.

***

Marche dans la forêt. Léon soupira alors que Muciole et Pitrouille l'accompagnaient.

- On n'a même pas quatre rubans de chaque catégorie… Je ne pense pas que Tarinor puisse m'aider dans une telle situation… Hanlala… J'ai pas l'équipe idéale…

Francis et Rebecca marchaient côte à côte.

- Je t'envie.

Rebecca haussa les sourcils.

- J'ai déjà entendu ça dans plusieurs contextes différents…
- Tu as une famille, tu n'as rien dont tu doives te soucier…
- Tu penses que ces cheveux ne me causent aucun souci ? sourit Rebecca.
- Je parle de soucis, de vrais soucis.
- Tu as de vrais soucis ?

Francis inspira.

- Auparavant, j'aurais été incapable de t'en parler mais tu as changé, alors…ne répète rien.
- Ok.
- Je suis un mineur émancipé, j'ai la garde de ma petite sœur.

Rebecca haussa les sourcils.

- O… kay, maintenant je me sens gênée…
- Tu n'as pas. Je me débrouille. Tout va bien ! sourit Francis. C'est pour ça que je t'envie, tu n'as pas de problèmes.
- Si on excepte la chouette petite guéguerre entre Violette et Santana…
- Je te laisse ça, si tu permets ! sourit Francis.

Petit silence. Rebecca inspira.

- Je t'envie.

Francis la regarda, intrigué.

- Tu sais ce qu'est la vie. Tu as compris dès le départ quelque chose que j'ai mis des lustres à comprendre, que… les choses étaient plus compliquées, qu'il y avait quelque chose sous le vernis. Tu es ouvert au monde depuis longtemps, moi je viens juste de me réveiller. Donc oui, je t'envie.

Francis sourit.

- C'est bizarre, un peu !
- Je trouve aussi ! sourit Rebecca.

Déflaisan revint de sa course. Le Pokémon à la tête nue se posa devant Rebecca et lui tendit quelques rubans.

- Bon, super, Patricia !

Hélionceau ramena un ruban rouge. Francis hocha la tête en caressant celle de son Pokémon.

- Bien joué mon grand.
- Léooooon ! cria Rebecca.

Léon se retourna. Rebecca leva les rubans. Les yeux de Léon s'illuminèrent.

- Ooooh merciiiiiiiiiiii !!!

***

Sa casquette était faite de feuilles. Mais il aurait tout autant préféré que String ait la parole.

Wallace Gribble s'était en effet retrouvé avec Violette Benson et Andréa Hunter.

Qui ne disaient rien.

Qui tiraient une tronche de cinq pieds.

Wallace leva les yeux au ciel. Il regarda Manternel qui le regarda et sembla hausser les épaules.

- Je sais, je sais… Les filles, tout ça… PIS Y'EN A PAS UNE QU'EST FOUTUE DE SORTIR UN POKEMON POUR CHERCHER CES PUTAINS DE RUBANS ! Chier…

Pandespiègle et Tiplouf revinrent avec des bouts de bois et des feuilles mortes.

- … Putain, pis mes Pokémon sont cons comme la lune !

Tiplouf le prit mal et bombarda Wallace de bulles. Pandespiègle lui asséna un Balayage.

- Aaaaarggggh !

Violette et Andréa regardèrent Wallace, indifférentes. Wallace se releva et ajusta sa casquette en feuilles.

- Ecoutez, vous pourriez pas être un peu coopératives ? Vous êtes même pas obligées de vous parler, juste… Aidez-moi à trouver ces putains de foutus rubans !

Violette et Andréa ne daignèrent même pas se regarder. Wallace leva les yeux au ciel.

- Putain, c'est qui déjà l'enculé qui disait « La femme est l'avenir de l'homme » ! La femme est une PUTAIN d'écharde de MERDE plantée droit dans les FESSES de l'homme plutôt, ouais ! MERDE !
- Hey !

Wallace se tourna vers un groupe de trois élèves.

- Donnez-nous vos rubans !

***

- ENFIN DE L'ACTION !!! s'enjoua Jorge.

Walter plissa les yeux. Seul Ambrose observait, il avait ce groupe sous sa notation.

***

- Nos rubans ?
- Bah ouais, vos rubans !
- Sinon, on vous casse la tête !
- Totalement !

Wallace ricana, puis éclata carrément de rire.

- Tel que vous me voyez, je me coltine ces deux gonzesses qui se font la gueule et qui ont décidé de ne pas en glander une pour m'aider. Alors à la rigueur, c'est moi qui devrais vous voler vos rubans.

Les trois autres se regardèrent.

- On… n'en a pas…

Pandespiègle et Tiplouf s'avancèrent. Manternel mit une feuille dans sa bouche. Les élèves en face s'étonnèrent.

- Tu veux te battre ?
- Euh… Nan, pas spécialement… marmonna Wallace.
- Bah alors ?!
- Arnaud, je…

Une des filles s'écroula.

- Quoi ?! Mais…
- Oups… Oups, oups, oup…

L'autre fille s'écroula. Le dénommé Arnaud s'endormit juste après. Wallace regarda Manternel qui lâcha sa feuille, satisfait.

- C'est donc vrai que Siffl'Herbe marche beaucoup mieux dans la forêt ! Brenda, Pepsi, allez récupérer notre dû.

Pandespiègle et Tiplouf ne se gênèrent pas. Wallace regarda Violette et Andréa.

- Merci pour votre aide ! Un plaisir, vraiment !

***

- AAAAAAAAH !!! IL LES A JUSTE ENDORMIS !!! Pas de combat !! Pourtant ça leur rapporterait des points !

Sandrine secoua la tête une fois de plus. Ambrose haussa les épaules.

- J'ai trouvé ça malin…

Jorge allait s'arracher les cheveux.

- Cet examen est censé être remuant ! Génial ! C'est censé être la guerre totale entre les élèves !
- Ca va venir… sourit Helen.

Gilbert Grey s'étonna.

- Dites, j'relisais les règles, là…

Helen, Sandrine, Ambrose et Walter regardèrent le coach de football.

- Oui, je sais lire !
- Ah…
- Oh !
- Wow…
- Ah ouais…
- Et y'a rien qui dit que le fait de se battre ou non influence leur note !
- Eh bah c'est dommage !! souffla Jorge. Très dommage !!

Helen regarda Sandrine qui n'était pas dupe, elle non plus. Ambrose haussa les épaules et garda ses commentaires intacts.

***

Le vin rouge coula dans le verre à pied. Le jeune homme semblait intimidé. Ce n'était décemment pas son univers.

Mais j'avais tenu à l'emmener ici.

- Le vin rouge est un vin de table. Il se boit en mangeant. Pas les deux en même temps, évidemment, mais il est suffisamment consistant pour tenir la comparaison avec un bon steak. A l'inverse du vin blanc qui passe mieux dans un contexte festif, parce que plus sec, plus âpre. Quand tu manges, utilise un couteau et une fourchette. Tu prends la fourchette de cette manière et… Quoi ?

Le gamin me regarda. Il avait des yeux absolument magnifiques, et cette moue boudeuse était des plus trognonnes.

Mais étrangement, je n'en avais pas vraiment cure.

- Je sais tout cela, monsieur Montes ! Je sais manger avec une fourchette et un couteau !
- Oh. C'est que, vu le temps que tu as passé dans la rue, je pensais que tu savais mieux manier la braguette !

Nouveau regard méprisant. Je gardais mon éternel sourire canin de façade. Il commença à manger le repas que je lui avais payé.

- Ça vous amuse ?

Mon haussement d'épaules ne sembla pas lui suffire.

- Disons que je préfère rire de ce genre de choses. Tout l'aspect sordide de la prostitution, surtout infantile, je préfère ne pas m'y engluer, mais plutôt m'en éloigner par le rire.
- Ça vous excite, peut-être ?

Petit con. Je m'accoudai à la table et pris la pose la plus folasse possible, mes poignets croisés, les mains ouvertes, et mon menton posé sur cet entrelacs. Jusque dans la posture je tenais à n'accorder aucun sérieux à tout ça, à m'en éloigner, à le fuir comme la peste comme je l'avais fait toute ma vie. Le jour où Pablo Montes prendrait quelque chose au sérieux n'était pas encore levé.

- Dans certains films non diffusés au cinéma, très certainement.

Seth baissa la tête. Il sembla faire, comme je le souhaitais, abstraction de tout cela, et se décida à manger et à cesser de discuter.

***

- Pourquoi tu avais cet air arrogant à table ?

La question était sérieuse. Seth en fut décontenancé. J'aimais user et abuser d'effets de surprise. Nous rentrions par le métro New-Yorkais.

- … je sais pas. Pourtant vous êtes gentil avec moi. Juste… Ce que vous avez dit…
- Tu sais, on te renverra toujours ton passé à la figure. Le passé ne s'efface pas, on se contente de mieux l'appréhender jour après jour.

Seth hocha la tête.

- Vous n'êtes pas un bon dresseur, vous êtes juste un cerveau à ce que j'ai compris…
- En effet, ce ne sont pas Lickilicky et Vanilluxe qui vont me rapporter des médailles… Mais ça ne m'empêche pas de les aimer et de les choyer, comme tout dresseur. Roland t'apprend le combat, mais t'apprend-t-il à aimer ?

Seth me regarda, étonné.

- A aimer tes Pokémon, s'entend !
- Oh… euh… Je… non.
- Je vois. C'est à croire qu'il compte sur moi pour rétablir l'équilibre… Pour qui il me prend, sa Maria Gonzales ?!

Des mexicaines à côté de nous dans les transports en commun me regardèrent, offusquées. Dans mes habits serrés et colorés, derrière ma puissante armure oculaire de verre fumé, je les regardai avec dédain.

- Eh bah oui ! Je suis la vilaine petite mexicaine d'un gros porc capitaliste en quête de pouvoir ! Ça vous étonne, les filles ?! Ou alors vous êtes jalouses de ce joli petit cul ? Parce que le vôtre, vous devez pas le sortir souvent, hm ?

Seth ricana, alors que les grognasses quittèrent leurs sièges pour aller s'asseoir ailleurs dans le métro vide. Seth me regarda, enjoué.

- Tu vois ? Peu importe le passé, tout s'efface au moins un instant grâce au rire.
- … je suppose que oui…
- On ne peut pas rentrer, j'ai encore envie de m'amuser !
- Euh… Je dois me lever tôt, Roland m'impose une stricte discipline…
- C'est ça ! Allez, viens, je connais un bar où on ne te demandera pas ta carte d'identité !
- Hein ? Mais…

Levé, je commençai à danser sur les barres du métro.

- La vie est une fête, Seth, discipline, travail, cela t'apportera la gloire, mais le vrai bonheur se gagne à force de rencontres, de situations rocambolesques, d'aventure !!

C'est ainsi que, bien malgré moi, je devins une sorte de père de substitution pour un gamin qui n'avait rien demandé.

Et sans qu'on me demande quoi que ce soit, d'ailleurs.

***

- J'ai menti.

Je regardais Seth qui avait interrompu sa lecture alors que je faisais la comptabilité, un soir, dans nos appartements. Enfin, les miens, mais il y passait tellement de temps.

- J'ai dit à Roland que ça faisait un an que je vivais dans la rue. C'est faux… ça fait… beaucoup plus longtemps…
- Tu n'es pas obligé de m'en…
- Onze ans. J'avais onze ans. Et… j'ai vendu mon corps aux environs de douze, treize.

Je soutenais le regard de Seth qui semblait malheureux à cette seule évocation.

- A des hommes… à des femmes… A… n'importe qui, en fait, qui voulait bien payer. Fallait bien nourrir les autres, les plus jeunes. Du coup, bah…
- La loi de la jungle. Tu as fait ce que tu devais faire sur le moment.

Seth hocha la tête. Je me reconcentrai sur mon travail.

- … Tu as déjà fait des choses que tu n'avais pas envie de faire ?

La fraicheur du gosse. Pas foutu de vouvoyer qui que ce soit.

- Je n'ai pas eu d'enfance, j'ai passé ma vie à travailler. Quand j'ai découvert qu'on pouvait prendre du plaisir avec son corps, je m'y suis adonné sans complexes, parfois même en payant. Je doute que nos vies soient comparables. On n'était pas du même côté de la barrière dès le départ, faut croire, mais…

Seth se mordilla les lèvres.

- Tu as eu de la chance, en fait…
- Pas d'enfance. Travail toute sa vie. Sexualité débridée. Beaucoup d'argent mais toujours seul. Continue, dis-moi que j'ai été chanceux, quand toi tu avais au moins des gens qui comptaient sur toi. Je n'ai jamais rien fait d'utile pour qui que ce soit, de nécessaire à la survie de quiconque. Je n'ai toujours été qu'un outil. Même en ce moment… Encore que non, en ce moment, je participe à la démolition de mon connard d'ex-patron. Je suis en train de faire quelque chose pour MOI et MOI SEUL. Et ça, ça, mon petit Seth, c'est jouissif !

Seth s'étonna et me regarda. J'étais surpris de sa réaction.

- Quoi ?
- … Rien ! C'est marrant de te voir sincère comme ça ! Tu parles beaucoup, mais surtout pour dire des conneries, devant les autres, et avec moi…

Sourire typiquement moi, voilé derrière mes lunettes.

- Il n'y a pas de raison de tricher avec toi. Pas de raison de… fausser les données. Parce que tu es un gamin. Tu ne vaux rien ici. Nous sommes des adultes dans un monde d'adultes, tu es un enfant, un simple… soldat pour nous, une distraction pour Roland, et pour moi… Je sais pas, tu me rappelles un peu celui que j'aurais pu être.

Seth plissa les yeux.

- Je sais, ça.

Etonnement de ma part.

- Tu sais…
- Que je ne suis pas important. T'inquiète pas. Je l'ai toujours su.

Je regardai le jeune homme.

- Tu es important, mon petit chéri. Ne crois jamais autre chose. J'ai été drag-queen pendant une période. La première chose que tu sais quand tu es drag, c'est que tu es la Reine et que ça t'autorise toutes les saloperies en société. Je ne te demande pas de mettre des perruques de merde et de te maquiller à 500 dollars la journée, juste… sache que tu es le roi de ton propre destin, du film de ta vie.

J'agitai une main, embarrassé.

- J'ai du mal à comprendre pourquoi je te parle avec autant de précautions. J'ai besoin d'aller dans un bar !... Nan… Nan, je dois finir ça…
- J'aimerais bien avoir quelque chose à faire…

Je regardai le gamin, désœuvré.

- A part me faire entraîner par Roland, j'ai pas grand-chose ici…

Soupir de ma part. Il me fait pitié, ce gosse.

- Tu veux que je t'apprenne à faire des pancakes ?

Seth sourit.

- Vraiment ?
- Pourquoi pas ! C'est simple comme bonjour !

Seth sourit.

- Ce serait cool !

Son sourire allait bientôt devenir une grande récompense pour moi. La plus grande. Moi qui n'avais jamais reçu la moindre marque d'affection de la part de qui que ce soit, autre que de vulgaires imprécations au sexe, me voilà en pleine dépendance des sourires d'un mecton.

Dans quel pétrin m'étais-je embrigadé…

***

- Tu les as QUOI ???

Seth sourit alors qu'on prenait le petit déjeuner.

- Je les ai vus. Roland et Arlène. J'étais en train de ranger le dressing, et ils sont arrivés en t'appelant. J'allais les accueillir, mais le dressing est grand, et…

Seth agita la main. Je l'avais bien entraîné, ce petit.

- Je les ai vus « le faire » sur ton canapé !
- MON LOUIS XV !!!

Seth ricana. J'étais affreusement mécontent, mais en même temps amusé par la fraîcheur de mon partenaire.

- Mais attends, tu les as observés longtemps ?!
- Suffisamment ! sourit Seth avec audace.
- Seth Corrigan, tu n'es qu'un immonde petit vicelard !
- C'est toi qui me dis ça !
- Je ne les aurais pas regardés, j'aurais fait du bruit pour signifier ma présence ! J'ai encore des choses à t'apprendre sur les intrigues de cour, encore que… Tu ferais un remarquable espion !
- N'est-ce pas !

Je souris, mais dans ma tête se bousculaient des tas de choses.

***

- Ça t'embête vraiment ?

J'agitai mes baguettes alors que je mâchonnai un sushi.

- Pas dans un sens aussi péjoratif qu'il n'y paraît…
- On dirait que ça te mine, en fait… marmonna Seth avec tristesse. Il était beaucoup trop mignon pour une folle acerbe comme moi.
- Disons que… Toute ma vie, j'ai travaillé au service d'hommes, j'ai été dans leur ombre, je suis Pablo Montes, la folasse, la grande gueule, la tante vicieuse…

Seth grimaça.

- … Mais parfois, vois-tu, j'aimerais être celui qui tire les ficelles, je voudrais être le Roland à la place du Roland.
- Il a une grande estime pour toi et pour ton travail…
- Je sais. Je n'en doute absolument pas, et ma confiance envers lui est totale, c'est un bourreau de travail et c'est quelque chose que nous avons en commun DONC je sais qu'il me respecte, mais… J'ai un égo aussi. Et cet égo me dit… « Travaille pour toi, un peu. Sois le numéro un, arrête d'être le numéro deux. »

Seth sourit.

- Je suis un peu ton « numéro deux », non ?
- Si nous parlions anglais, cette conversation serait infâme ! souris-je.
- Je suis sérieux, Pablo.

Il chercha à me prendre la main, mais je reculai. Mes verres fumés dissimulèrent ma gêne. Il me regarda, surpris.

- P-Pardon…
- Ton amitié m'est précieuse, Seth. C'est probablement la seule chose qui m'empêche de craquer. Tu n'es pas juste mon « numéro deux ».

Seth acquiesça. Il avait, certes, compris son rôle auprès de moi, mais j'avais également compris l'importance qu'avait cette amitié trouble entre nous : Pour la première fois de ma vie, j'avais une relation qui comptait pour autre chose que des intérêts personnels.

Sans le savoir, mes actes allaient prendre une importance inouïe.


***

Clive mangeait sa ration avec ses camarades.

- Hmmm… « Hé Arnold ».
- C'était bizarre ce truc ! souffla James.
- J'arrivais jamais à savoir si Arnold était écossais ou australien… songea Orson.
- Moi j'trouvais ça cool. Les personnages étaient cools. Harold, Stinky, Eugène…
- Le meilleur pote du héros était noir… mais il servait pas à grand-chose ! admit James.
- J'aimais bien Phoebe, mais Helga… me rappelait trop ma mère ! admit Orson.

Clive ricana tout comme James. Orson sourit.

- Rhalala… à toi, Orson.
- « Avatar, le dernier maître de l'air » !
- J'comprenais jamais rien quand je tombais dessus… En même temps ça se suivait, donc bon… marmonna James.
- Il fallait les DVD, j'avoue… souffla Clive.
- C'est une super série ! Evidemment fallait pouvoir suivre, mais c'était cool, un dessin animé qui proposait une vraie histoire ! admit Orson.

Clive tendit les mains vers James qui réfléchit.

- « Les animaux du bois de Quat'sous »…

Orson sembla instantanément peiné. Clive agita la tête.

- J'comprenais pas pourquoi ils passaient ça le matin… souffla le blond.
- Moi non plus, j'étais tout déprimé avant d'aller à l'école… souffla Orson.
- J'aimais bien. C'était triste mais pour une fois que j'comprenais tout... J'aimais bien la Belette…
- Moi aussi ! sourit Orson. Ça me donnait envie d'avoir un Mustebouée plus tard !
- C'était bizarre de se dire qu'en Europe ils avaient des animaux et pas autant de Pokémon que chez nous… marmonna Clive.
- C'est comme dans Avatar, je me demandais toujours quel genre de Pokémon était Appa ! souffla Orson.
- Et Totoro aussi… songea Clive.
- J'ai jamais compris la différence entre Pokémon et animaux… marmonna James.
- Les animaux ne peuvent pas être dressés ! affirma Orson.
- Hm, et ils n'ont pas d'attaques.
- A quoi ils servent alors ?! s'étonna James.

Clive haussa les épaules. Orson se posa la question.

- Bah… il me… semble qu'ils les mangent…
- Berk !!
- C'est dégueu… s'étonna James.
- Bah nous on a arrêté de manger les Pokémon, mais eux ils n'ont jamais cessé d'exploiter les animaux et de les manger… En ça on peut dire que notre traitement des Pokémon est relativement plus éthique que leur traitement des animaux… Sauf si comme certains commentateurs européens, on considère le dressage comme une forme d'esclavage… Ce qui est un peu l'hôpital qui se moque de la charité !

Clive et James hochèrent la tête. Orson s'étonna.

- Vous m'écoutez vraiment ?!
- Bah ouais.
- Ouais, c'était facile à comprendre… marmonna James.
- … J'ai toujours l'impression que quand je sors ma science aux gens, ça les ennuie !
- Nan c'était intéressant !
- Ouais !

Orson semblait surpris.

- Moi c'est pareil, ça m'étonne que vous connaissiez les animaux du bois de quat'sous !
- Vieux, faut aller sur Internet, j'suis sûr qu'il y a des forums !
- Avec des mausolées pour chacun des personnages, assurément… soupira Orson.
- J'sais pas… J'suis sûr que si j'en parlais à Mike et Steven, ils se foutraient de moi.
- C'est pas leur truc, c'est sûr… marmonna Clive.
- Je pense qu'on a tous notre jardin secret, ces trucs dont on a honte mais qu'on aime quand même !...

Clive et James regardèrent Orson qui soupira.

- Parfois j'aime bien regarder le foot avec mon père…

James haussa les sourcils, amusé.

- Toi ?
- Ouaiiis… L'autre jour on a même bu une bière, c'était cool !
- Tu as bu de la bière ? s'étonna Clive.
- Mais c'est pas important, ça, l'important c'est que j'étais avec mon père et qu'on partageait quelque chose ! Après, que ce soit une bière devant du foot, bah… Tant pis !
- J'sais pas, mon père, à part quand je joue bien… souffla James.
- Moi, mes parents, ils sont juste totalement largués…

Orson et James regardèrent Clive.

- T'as pas l'air d'être facile à vivre en même temps… pour des parents…
- Ouais, mec, arrête juste d'être bizarre, ça ira mieux.
- Mais j'aime être… Bizarre. C'est le style de vie que j'apprécie, c'est moi. Comme toi avec le sport et toi avec les trains. Moi j'aime juste l'univers noir. Et mes parents me prennent pour un zinzin à cause de ça.
- Ma mère se fiche toujours de moi à cause de mes trains… Un jour, j'aurais un train à moi, un vrai, et là elle verra !
- J'ai l'impression que c'est bien le seul côté où j'ai un minimum de chance… admit James.
- Pour revenir à l'exam, il nous manque quoi, comme rubans ?

Orson regarda leurs rubans.

- Il nous manque deux verts, un rouge et un bleu. On a cinq jaunes.
- C'est pas folichon… songea Clive. Comment on pourrait en avoir plus ?
- Yanmega a des yeux spéciaux, il serait bon pour les repérer…
- J'ai aussi pensé au Vent Arrière de Grodrive… Le vent, ça soulève les rubans, nan ?

Clive réfléchit.

- Les plus rares, c'est les verts. Ils sont plus durs à retrouver, les autres doivent les chercher.
- Et ?
- Tu proposes quoi ?
- Qu'on en récupère un max. D'abord les deux qui nous manquent, ensuite on part à la rencontre des autres groupes et on négocie.

Orson acquiesça.

- Tu vas les retrouver…
- Avec Brocélôme, ça va être facile, tout à l'heure il m'a ramené les deux verts, comme si c'est les seuls qu'il repérait… Mais…

Clive inspira.

- Je pense qu'il va être temps de faire un choix crucial pour notre réussite.
- Wow, tu veux qu'on réussisse ? s'étonna Orson.
- Bah au premier abord je comptais me foutre complètement de cette épreuve, mais bon, vous êtes sympas alors je vais me casser le cul finalement.
- … c'est une chance… pour nous… marmonna James.
- Une seule chose : Ne répétez pas ça à Andréa !

Orson et James hochèrent la tête. Clive plissa les yeux.

- Je vais faire ça avec… James ! Passe-moi ton Yanmega. J'le trouve cool.

James haussa les épaules et donna la Pokéball à Clive qui lui donna en retour la Pokéball de Brocélôme.

- Tu le sors de sa Pokéball, maintenant.

James acquiesça et ouvrit la Pokéball de Brocélôme qui regarda son maître, puis se mit à luire.

- C'est l'heure de l'avènement… du seigneur maléfique de la forêt !! sourit Clive, excité comme une puce.

***

- Tu es sûr ?
- Oui ! Je veux vous donner la preuve que je suis un garçon bien, que je suis altruiste et serviable !
- Ca m'embête un peu mais…
- Moi ça m'embête pas du tout ! sourit Holly.

Tino rassemblait les rubans. Prismillon, Doudouvet et M. Mime usaient chacun de leurs compétences pour les trouver.

- Monsieur Mime utilise Champ Brumeux. A petite échelle, cette attaque lui permet de mettre en évidence les problèmes – de statut, traditionnellement - ici, les anomalies naturelles. Prismillon utilise la Nuée de Poudre…

Le papillon bleu à rayures jaunes répandait ses écailles dans la forêt.

- Couplée au champ, il dépose une odeur âcre sur les rubans et permettra à Doudouvet de les repérer.

Le Pokémon cotonneux sautillait dans toute la forêt en quête de rubans.

- Et si on nous approche, vous pourrez nous défendre… Encore que j'ai de quoi faire de ce côté-là aussi.

Holly et Perrine se regardèrent.

- Ça te convient ? demanda la blonde.
- Oui… Mais ma conscience me dit que c'est mal de le laisser faire, c'est un peu comme profiter de lui !
- Oh, on est des femmes, on a l'habitude de profiter des hommes. Tu ne profites jamais de Robbie ?

Perrine inspira.

- On était dans le parc l'autre jour, et je me suis servi de son ventre comme oreiller.
- Oooooh c'est mignon ! sourit Holly.
- Il a apprécié, je crois, et… moi aussi !
- Mais ça c'est des trucs normaux de fille en couple, tu dois aller plus loin, fais-toi servir, demande-lui d'être plus attentif à tes besoins !

Perrine inspira.

- Non. Je veux que ça dure. Et ça, pour moi, c'est nouveau. Avant ces deux ans, j'aurais pas accepté cette relation plus de deux semaines… Et là, ça fait cinq mois !

Holly hocha la tête.

- Tu as bien raison. Je vais peut-être arrêter de faire ça avec mon mec.
- Le… prêtre, c'est ça ?
- Les nouvelles vont vite ! s'étonna Holly.
- Wallace l'a appris par Mike qui l'avait appris par Rebecca.
- Oh… flûte… souffla Holly.
- Si tu me permets une question… Tu sais que les relations affectives des prêtres sont très encadrées…
- Oui je le sais, et probablement mieux que toi… souffla Holly, dépitée. Il est adorable, juste ce qu'il me fallait, mais mes parents réprouveraient, et lui, sa hiérarchie…
- Maintenant tu sais ce que ça fait d'avoir des papas gays ! assura Perrine.

Holly eut un sourire amusé. Tino observait son travail avec fierté.

***

Tristan astiquait son œuf avec l'aide d'un mouchoir.

- Là ! Tout propre !

Quinn et Gina évaluaient leurs possibilités.

- Il nous en manque un de chaque. C'est pas mal ! admit Quinn.
- Hm…
- On a des Pokémon adaptés aux recherches, on peut même utiliser divers moyens et au final si on en a en trop, négocier avec les autres équipes.
- Oui, oui…

Quinn regarda Gina qui inspira.

- Je n'arrête pas de penser à ce que vous m'avez dit pour Lilian !
- Ok… Mais… C'était juste des observations, hein…
- Nan, c'était vrai, je n'ai pas à avoir honte de qui je suis juste pour un homme ! S'il a honte de moi, c'est qu'il ne me mérite pas.

Quinn grimaça.

- C'est… pas ce qu'on voulait dire…
- Ah bon ?
- Bah non… Il t'aime probablement, mais juste que ça l'a embarrassé cette histoire…
- Oui, et vous avez raison en disant que s'il m'aime tant que ça, il n'a qu'à accepter et basta !

Tristan revint vers les filles.

- On y va ?
- Euh bah oui…
- Plutôt deux fois qu'une ! Bon, je propose qu'on avance et qu'on étende notre zone de recherche, quitte à se séparer et à assurer chacun une recherche individuelle.

Tristan regarda Quinn qui le regarda avec le même air sonné.

- Si on avance, on aura les rubans qui sont plus avant dans la forêt, vers le milieu quoi. Du coup on a plus de chances d'en trouver et on en aura même plein qu'on pourra échanger avec les autres. Qui doivent avancer lentement, j'en suis sûre, voire même se ralentir en se battant inutilement. Du coup si nous on avance, on va littéralement prendre de l'avance !

Tristan et Quinn se regardèrent, éberlués.

- Euh… Ouais... Ouais !
- Oui ça se tient… admit Tristan.
- Allons prouver aux hommes que nous sommes autre chose que leurs jouets sans âme ni libre arbitre ! VAMONOS !

Gina s'avança dans la forêt. Quinn et Tristan suivirent le mouvement.

- T'étais obligée d'avoir une conversation de femme avec elle ? geignit Tristan.
- Arrête, grâce à sa poussée d'orgueil, il se pourrait qu'on ait une très bonne note ! bava Quinn.

***

- Moi, je pense que tu devrais reconnaître tes torts. Pour ton bien. Pas que quelqu'un te les énumère, juste que tu les reconnaisses.

Santana souffla en regardant Mike.

- Tu fais ça aussi avec Rebecca ?
- C'était plus difficile, elle était moins raisonnable sur le moment, ça lui a pris beaucoup de temps.

Ana observait. Santana soupira alors que Mistigrix, Fermite et Anchwatt revinrent de leur exploration en profondeur de la forêt avec des rubans. Le Nanméouïe d'Ana s'occupa de les soigner.

Santana inspira.

- J'ai trop voulu prendre le contrôle. J'ai vu cette relation comme si… Violette était un Pokémon que je devais dresser. Pas comme une fille que je devais chérir et… éloigner de tout. Je la croyais immature parce qu'elle ne s'assumait pas et voulait prendre son temps, mais c'était moi la gamine, celle qui se pressait et qui s'assumait un peu trop. Ce sont des comportements enfantins. Je dois… Je dois revoir mes priorités avec Violette.
- Et par rapport à Andréa ?

Santana inspira.

- Je me suis… un peu servi d'elle.

Mike hocha la tête.

- Cool. Tu sais où tu en es maintenant !
- Je suis surtout méga déprimée, merci !
- En tout cas tes Pokémon font un travail remarquable, Santana, bravo ! sourit Ana.

Santana hocha la tête.

- La moindre des choses… Si je peux au moins faire un truc bien…
- Mais tu es une fille bien, pourquoi tu en doutes ? s'étonna Ana.

Santana haussa les épaules.

- C'est un peu le son de cloche qu'on m'a renvoyé toute ma vie… Tu n'es pas une fille bien, juste une fille qui est obligée d'être méchante pour que tout aille comme elle veut. Tu dois connaître ça, un peu, tout le monde te prend pour une sainte-nitouche !
- Oh mais j'ai vu ça, ne t'en fais pas, surtout depuis que je me suis rapprochée de Steven…
- Hm ! Là on peut dire que tu as fait fort ! ricana Mike.
- C'est pas mieux pour toi, Mike, toute la classe te prend pour un gros beauf… Qui s'est largement amélioré en deux ans, mais un beauf quand même ! admit Santana.

Mike inspira.

- Eh oui. Bienvenue dans la vie. Pas seulement à l'école, mais dans la vie. Des jugements à l'emporte-pièce, tout le temps !

***

- Je le prends super mal, vous savez !

Christina et Naomi mangeaient leurs rations, accompagnées de leurs Pokémon. Steven avait été ostensiblement mis à l'écart et mangeait avec son Mucuscule.

- J'ai l'impression d'être un paria, un rejeté, d'être comme vous quoi ! Sauf que je suis un mec et que… bah je suis pas un exclu !

Naomi regarda Christina.

- Bientôt il va nous sortir le couplet des minorités qui le rejettent… soupira Naomi.
- Je ne crois pas qu'il sache que ma famille vient du Canada… songea Christina.
- Ne lui dis jamais ! somma Naomi.
- Hey ! Les filles ! Vous imaginez on reste bloqués dans cette forêt plus d'une journée ! Genre jusqu'à la fin des temps !

Naomi et Christina levèrent les yeux au ciel.

- Vous imaginez quelle torture ce sera pour moi de coucher avec vous pour repeupler la planète ? Hein ? Vous, ça sera génial parce que ce serait votre seule chance de vous taper autre chose qu'un mec par défaut ou un gars que vous auriez payé…
- Walter, sors-moi de là… souffla Naomi.
- Et à tous les coups, un mec va nous sortir qu'on l'a mérité… geignit Christina.
- Mais to-ta-lement !

***

- En fait Wallace en pince pour Tristan.
- Mais oui, ça se voit trop !! souffla Fey.
- Sauf qu'il ne veut pas sortir avec, il l'aime bien, c'est tout. Il ne veut pas d'une relation durable comme ce que tu peux avoir avec James ou ce que je cherche à construire avec Perrine.
- Ouais il veut un plan cul quoi ! admit tout de go Fey.
- Voilà, on va dire ça. Parce que plus le temps avance, qu'il le veuille ou non, plus Wallace développe des sentiments complexes à son égard.
- C'est trop mignon !
- Sauf qu'au fur et à mesure, Tristan s'est fait une raison, et ce n'est qu'au moment où il a été le plus désespéré qu'il est revenu vers Wallace. Et Wallace ne le voulait plus parce qu'il s'est attaché à Tristan.
- Ces deux-là, le jour où ils se marient… Rhanlala mais comment ça va être trop bien !! s'enjoua Fey.
- C'est pas demain la veille mais effectivement ce serait cool pour eux deux, c'est un peu comme s'ils étaient destinés à être ensemble ! admit Robbie.

Amélia récupérait peu à peu les rubans. Robbie et Fey étaient surpris.

- Comment elle fait ? s'étonna Robbie.
- J'sais pas, j'ai l'impression qu'elle fait des efforts, un peu comme au tournoi, tu te rappelles ?
- Oui mais je pensais que c'était par narcissisme, ou même après, grâce à la bonne influence d'Orson…
- Tiens, lui, au fait, il a personne en vue ? Dans la classe ou ailleurs ?
- A part ses trains, y'a pas grand-chose qui l'intéresse… admit Robbie.
- Mince alors, un si gentil garçon !
- C'est pas toujours les gentils garçons qui finissent en couple...
- Regarde-toi !
- J'en ai un peu chié quand même !
- Tu plaisantes, elle t'est tombée dans les bras !
- Oh pffffff ! C'est ta vision des choses !

Amélia était elle-même surprise. « Enfin Rebecca va être fière de moi ! Merci à toi, bouquin compliqué ! »

***

- En fait nous avons une chance et une malchance : Nous sommes la troisième roue du carrosse. Nous sommes des suiveurs, pas des décideurs !

Benjamin agita la tête.

- En effet. C'est une chance parce qu'on est déjà préparés au fait que… plus tard, on sera très probablement des suiveurs…
- C'est sûr, même. Alors que les autres sont déjà des winners, et plus tard ils ne pourront jamais être mieux que ce qu'ils sont maintenant.

Benjamin acquiesça. Lucy inspira en regardant Lilian se démener.

- MAIS OU SONT LES RUBANS VERTS ???
- On lui dit qu'on en a récupéré trois ?! souffla Benjamin.
- Bah en fait j'aimerais bien, mais si t'as bien observé ce qui se passe, il ne vient pas beaucoup vers nous !
- Hm, pas faux.
- Tant qu'il n'aura pas consenti à faire équipe avec nous, on n'a aucune raison de le forcer à faire équipe.
- Pas faux, oui… Mais, et si on a une mauvaise note ?

Lucy haussa les épaules. Benjamin serra les dents.

- Je ne peux pas être aussi relax…
- Bah moi non plus, mais faut bien qu'il apprenne sa leçon, le petit Lucien…
- Lilian.
- Il s'appelle Lilian ?! s'étonna Lucy.
- Ouais !
- … Wow…
- Tu… te rappelais plus ?
- Si, mais je croyais que c'était son frère jumeau, Lucien !
- … Ah ouais quand même… marmonna Benjamin, affolé.

***

- Un jour j'en ai parlé à ma mère, je lui ai dit : « Hey, maman, parfois j'ai l'impression que tout m'ennuie, que rien ne va m'intéresser ou m'amuser aujourd'hui. Comme si j'étais une coquille vide… Et là elle m'a répondu : Oh mon Dieu, Rebecca, tu ne serais pas dépressive par hasard ? Je l'ai regardée et je lui ai dit : Bah, non, j'crois pas ! Et du coup c'est comme ça que j'ai su ce que c'était que d'être dépressif.

Francis et Léon plissèrent les yeux. Rebecca inspira.

- C'est quand tout autour de vous n'a plus aucun intérêt. Quand rien ne vous passionne plus que ça. Quand on perd la passion pour quoi que ce soit, on n'est plus rien.
- C'est pour ça qu'on parle de « perdre le goût de vivre » ! admit Francis.
- Voilà. Du coup chaque fois que je suis dans cet état, je regarde mes devoirs, ça calme !

Francis et Léon penchèrent la tête, surpris. Rebecca haussa les épaules.

- Quand vous êtes déprimé, vous essayez de trouver un truc tout aussi déprimant pour relativiser, nan ?

Francis et Léon agitèrent la tête.

- Sinon, l'épreuve… demanda Léon.
- On y est presque, je pense que c'est à la fin que tout va se décider. La première chose, c'est de ne jamais dévoiler notre nombre réel de rubans. Mon idée de n'en sortir qu'un assortiment d'un chacun, histoire de laisser planer le doute ! souffla Francis.

Rebecca hocha la tête en mâchonnant sa ration.

- Je propose qu'on s'en remette à Francis !
- Hm, oui, ça semble une bonne idée, de toute façon en temps normal, je m'en serais remis à mon frère…
- Pour ça aussi je vous envie ! Je veux un frère ou une sœur !! geignit Rebecca.

Francis plissa les yeux.

- C'pas rose tous les jours… marmonna Francis.
- Je comprends que tu sois jalouse ! sourit Léon.

***

Et alors que de tous côtés, la situation était idyllique…

- Qui c'est la plus mignonne ? Qui c'est la plus belle ? Bah oui c'est ma Brenda !

Wallace faisait des couettes à Pandespiègle… avec les rubans de l'épreuve.

- Le bleu te va super bien… C'est dommage qu'il n'y ait pas de rose… Dites les filles… Ah bah non, c'est vrai, vous ne me parlez pas et EN PLUS, vous êtes gouines DONC vous n'avez rien de rose, juste des salopettes et des chemises à carreaux de bûcheronnes.

Violette souffla et se décida à parler.

- Si tu pouvais arrêter de vouloir qu'on fasse attention à toi…
- Dit la meuf qui la joue Reine du Silence depuis deux bonnes heures ! D'ailleurs, t'as perdu, pouffiasse ! Gouine numéro 2, quelque chose à rajouter ?
- Je ne suis pas lesbienne, je suis bi… grommela Andréa.
- J'étais bi aussi, la semaine dernière. La meuf qui assurait le service de vingt-deux heures voulait pas me laisser partir en avance alors je lui ai fait du gringue ! Bisexualiteeeeey !

Andréa haussa les sourcils.

- Tu fais partie des gens qui pensent que la bisexualité c'est bidon ?
- Je fais partie des gens qui pensent que c'est pas parce que t'es bisexuelle que ça te rend plus intéressante que tu ne l'es. Si tant est que tu le sois.
- Toute ta vie a l'air centrée autour de ta sexualité, tu ne parles que de ça !
- Oui bah c'est toujours mieux que « Ohlala, j'ai couché avec Santana alors qu'elle et Violette sortaient ensemble, oulala ! » - Au moins je fais de mal à personne !

Violette ne put qu'agiter la tête en acquiesçant. Andréa inspira.

- Santana est venue vers moi, ok ?
- On s'en fout, sors un Pokémon et aide-moi à trouver ces rubans de merde !
- Non, je veux clarifier ça ! Primo, je ne savais absolument pas à quel niveau en était la relation entre Violette et Santana sur le moment, j'ai supposé au point mort parce que deuxio, elle est venue vers moi, pas l'inverse ! Ok, j'ai toujours eu un faible pour elle mais je ne lui ai jamais fait de rentre-dedans ou de chantage, elle venait vers moi à chaque fois !

Wallace leva les yeux au ciel.

- MAIS PUTAIN DE MERDE ! ON-S'EN-BAT-LES-COUILLES ! SORS UN POKEMON ET AIDE-MOI !
- Tu es méprisant et hypocrite, non !
- Hypoquoi ?!! C'est genre une évolution d'Hypotrempe ?
- Hypocrite ! Tu fais souffrir Tristan depuis deux ans et tu te permets de nous juger !
- Oh bon saaaaaaaaaaang !!!

Wallace se gratta la tête comme un forcené.

- Gnnnnnnnnn ! Lesbienne ! Aide-moi ! Tu me dois ça au nom de la solidarité homosexuelle !
- Je refuse de contribuer à sa note.

Wallace s'étonna et regarda Andréa.

- Euh, attends, quoi ? s'étonna le jeune homme.
- Je ne ferais pas un seul effort pour qu'elle gagne des points sur cet examen.

Andréa écarquilla les yeux.

- Tu… me détestes ?

Violette se tut. Wallace observait, silencieux pour le coup. Andréa leva les yeux au ciel et pesta.

- Mais quelle grosse gamine ! Non mais regarde-toi, là ! Tu boudes comme une conne et tu veux me faire payer ta petite rupture de merde en ne bougeant pas un pouce sur un exam collectif ? Mais t'as quel âge putain ?

Violette inspira.

- Certainement plus l'âge d'argumenter avec une fille qui a si peu de dignité qu'elle couche avec tout et n'importe quoi tant que ça lui fait oublier qu'au fond personne ne l'aime. Oh, par contre, briser les couples des autres, là, pas de problème. Au contraire, tant qu'à faire...

Wallace plissa les yeux.

- Euh, et d'une, j'vous suis plus du tout l'une et l'autre, et de deux, calmos, ok ?
- Tu me parles de dignité, là ? Mademoiselle « J'ai été l'esclave de Rebecca » ?
- Au moins personne n'a de photos de moi à moitié à poil en soirée !
- Mais j'assume tout ce que je fais, ma vieille ! Ce que tu devrais faire, ça te ferait pas de mal !
- Non merci, j'ai des principes.
- Ouais bah tes principes, ça n'a pas empêché Santana d'aller voir ailleurs !

Violette inspira.

- Je SAIS que j'ai été idiote, ok ?! Inutile d'enfoncer le clou !
- Alors ne me sors pas que je n'ai aucune dignité, je me sens déjà assez sale comme ça !!

Wallace regarda les deux filles qui s'étaient arrêtées, folles de rage. Manternel, Pandespiègle et Tiplouf regardaient également les deux filles qui… se mirent à pleurer, s'éloignèrent l'une de l'autre et allèrent s'asseoir séparément dans la forêt.

- Han non, non, non, noooooooooon… geignit Wallace, tout décontenancé.

***

- Me revoilà…

Je relevai la tête de mes horripilants dossiers du budget de l'Association Pokémon. Seth était de retour auprès de nous. Mais je n'étais pas ravi.

- Hm. Te revoilà.
- Roland m'a appelé… il a une mission pour moi…

Gros soupir de ma part. Le pauvre petit, s'il savait.

- Oui, tu vas nous servir d'intermédiaire auprès d'un chef d'entreprise avec lequel Roland va devoir collaborer pour être crédible face à l'administration Poképolite.

Seth fit une mine étonnée.

- Sérieux ?
- Ne prends pas cela à la légère. Selon mes informations – enfin, celles que Trafalgar a lâchées – cet homme est dangereux. De par son ascendance, d'abord, et ensuite de par ses ambitions. Ce sera un peu comme… être avec Roland, mais en pire.

Seth haussa les épaules.

- Si ça peut vous rendre service…
- Seth, je sais que tu crèves d'envie de rendre service à Roland, que tu veux être un bon disciple, que tu veux rendre à Roland ce qu'il t'a donné, mais… Assieds-toi.

Seth s'exécuta. Je me levais et fermais la porte.

- Bon… On va être clairs. Roland veut juste se servir de toi comme Tampax pour éviter que Truce ne le fasse trop chier.

Seth haussa un sourcil. Maudite soit l'innocence des jeunes.

- Il veut juste que ce soit toi qui traite avec lui, pas lui directement, comme ça, si ça se passe mal, c'est toi qui vas prendre !

Seth serra les dents, peiné.

- Ah…
- Oui, « Ah » !! J'ai plaidé pour que tu n'y ailles pas, mais d'après Roland, tu es « formé à ça », tu es le candidat idéal… Pschhhh ! Un vulgaire pion, oui ! Je suivrais Roland jusqu'au bout de l'enfer, mais parfois, je me demande s'il prend en compte le fait qu'il joue avec des vies humaines !

Seth me regarda avec intensité. J'étais toujours aussi bougon.

- Seth, tu dois faire attention à toi ! Cet homme est dangereux, je le sens au plus profond de moi, Trafalgar a l'air d'être un gros bœuf sans cervelle mais je sens que pour ce qui est de la méfiance à l'égard des grands pontes, il est fiable !

Seth hocha la tête et me regarda comme si j'étais un mannequin.

- Très bien, dans ce cas-là, je ne travaillerai pas pour Roland.

Interrogation de ma part. Seth hocha la tête.

- Ce sera pour toi que je travaillerai.

Ouch. Quoi, moi ?! Le sous-fifre ? Le second couteau, la petite main ? La calculatrice vivante, le matheux flamboyant ?

- J… Je n'ai pas une âme de chef, Seth, je n'ai jamais eu personne sous mes ordres…
- Eh bien cette époque est révolue, Pablo. Je ne serais pas l'intermédiaire de Roland. Considère-moi comme… Ton espion !
- Il y a une énorme différence entre mater des gens qui baisent depuis un placard et jouer les agents doubles en infiltrant une structure !

Seth haussa les épaules. Je soupirai, affolé.

- Je ne peux pas faire ça ! Tu ne peux pas me faire ça, me laisser toute la responsabilité de…
- Hey, hey, hey ! Tu ne seras pas mon responsable ! Laisse ça à Roland.

Nouvelle interrogation de ma part.

- Tu m'as appris qu'il fallait faire les choses pour soi. Roland m'a donné un toit, une force et des amis. Toi, tu m'as donné une famille. Tu es ma famille.

Saloperie de gosse, va, tu vas me faire chialer.

- Quand je fais quelque chose pour moi, je fais quelque chose pour toi. Si tu as peur pour moi, alors je serais ton bras armé. Je ne répondrai que de toi, je ne dirais toute la vérité qu'à toi. C'est TOI qui auras le contrôle. Et ce sera uniquement parce que JE le veux. Je veux que toi, Pablo Montes, tu aies le contrôle total sur cette opération. Pour que tu ne sois plus un outil mais une pièce maîtresse.

Gros soupir ému de ma part. C'était probablement la première fois qu'on se reposait à ce point sur moi, qu'on me donnait carte blanche, que j'allais être au centre des choses.

- … j'ai le droit d'avoir peur pour toi quand même ?

Seth sourit et se leva. Je me levai à mon tour et il me serra dans ses bras.

- T'en fais pas. Je saurais où m'arrêter.
- Ne fais pas de bêtises, d'accord ?

Seth s'éloigna de moi et sourit.

- Avant, quand on était dans tes appartements, tu avais l'air d'un pacha oisif dans ses appartements confortables, et voilà que tu as peur pour moi !

Je haussai un sourcil.

- Pacha…
- Hm ?
- Tu ne serais pas un bon espion sans un nom de code à donner pour ton boss, n'est-ce pas ?
- Héhé ! D'accord, Pacha. Autre chose, Pacha ?

J'inspirai.

- Ne prends aucun risque inutile, et si tu vois une faille, engouffre-toi.
- Tu as vu ça dans un James Bond ?
- Lu. Dans « Kiki LaBelle, Espionne bien montée » !
- Pablooooooo… grommela Seth.

On ouvrit la porte. Roland.

- On est partis pour ce dîner ? Berk, Pablo, il a au moins vingt ans de moins que toi !
- Dix… grommelai-je.
- J'arrive, Roland ! sourit Seth.

Le duo s'éloigna. Seth me fit un clin d'œil avant de partir. Je hochai la tête. Que les choses sérieuses commencent maintenant…

***

J'étais donc au courant de tout ce que faisait Seth. Il semblait bien se débrouiller au demeurant, montrant sa volonté de travail, s'attirant vite la sympathie de Truce. Ce qui ne tarda pas d'éveiller mon attention.

- Il t'aime bien ?!
« J'ai l'impression, oui. Il me trouve sympathique et… je le trouve sympathique aussi ! C'est un brave homme qui dirige sa petite affaire, il a des idées bien arrêtées… »

Je haussai un sourcil.

- Tu penses…
« Je sais pas… Comment je peux savoir ? »
- Eh bien… Tente une approche, au pire il peut te trouver bizarre…
« C'est un peu aléatoire, non ? »
- Voyons…

En mode FBI Gay, je fis une recherche sur le net.

- Son anniversaire est le trente mai… C'est bientôt… Hmmm… Tu pourrais le lui fêter, offre-lui un truc sympa… Il se balade tout le temps avec un Bulbizarre comme un gros autiste, offre-lui un livre sur les Bulbizarre !
« Hm… mais… si… »
- Si quoi ?
« Si… ça se concrétise… »
- Oh. Eh bien… Tu auras un petit ami !
« Je vais formuler ça différemment : Si j'arrive à le faire tomber amoureux de moi, ce serait plus utile pour nous, non ? »

Je haussai un sourcil, terrifié.

- … Euh… Entre… séduire ou affiner vos relations et… le rendre amoureux, euh…
« Oui mais tant qu'à faire ! Si je peux avoir une plus grande emprise sur lui ! »

Je me mordillai les lèvres. Effectivement, ce serait une manne inespérée, une façon d'avoir encore plus le contrôle sur Truce et d'avoir une meilleure prise sur ses actes, mais également un risque à prendre, car Truce n'était pas le seul à pouvoir être victime de sentiments contredisant son jugement.

Après une petite demi-minute de réflexion, je capitulai.

- … Tu… pourrais lui faire des pancakes au sirop d'érable, comme on t'a appris !

Et c'est ainsi que mon cher poulain choisit une certaine solution de facilité pour s'attirer les faveurs et la confiance de Justin Truce. Evidemment j'étais certain que Roland engueulerait Seth s'il savait que tout cela avait été orchestré, mais au fond, comme tout cela n'avait rien de politique ou de fiscal, moi et mon petit Seth pouvions bien faire tout ce que nous voulions, ça n'entrerait jamais sous le coup de la loi.

Malin, non ?

***

- C'est horriblement stupide. Et vous devriez avoir honte d'avoir participé à ce stratagème puéril.

Je levai les yeux au ciel. Nestor Woodrow, qui était devenu en quelque sorte pour ainsi dire entre guillemets mon « compagnon », avait un jugement très dur sur mes actes. Et surtout il me vouvoyait. Et cela aggravait totalement ses remontrances.

- M'enfin, ça peut tout à fait servir nos intérêts ! Si Seth s'acoquine avec le Truce, il pourra plus facilement le manipuler !
- Le manipuler, hm ?
- Oui ! Mettre un frein à ses ardeurs, l'adoucir, peut-être même, mais en tout cas influencer brillamment son action !

Nestor poussa un immense soupir, du genre « Gros débilos va ». J'étais très habitué à ce genre de soupirs.

- Pablo, vous… M'apparaissez tantôt comme une créature d'une grande intelligence…
- Merci !
- … tantôt comme une immonde folle salace sans vergogne la moindre…
- Mmmmerci…
- … Et tantôt encore comme un abruti fini !
- Quoiiiiii ?
- Mais voyons, bougre d'âne, vous ne voyez que les bénéfices d'une telle association sans vous inquiéter des ravages que pourraient causer cette union !
- Ravages ?
- Les sentiments, les émotions, l'amour, sont des choses avec lesquelles, cher ami, il ne faut pas jouer sous peine de les voir se retourner contre soi !
- Mais je comprends pas… euh…
- Vous pensez vraiment que Seth Corrigan n'a aucune ambition à faire valoir ? Vous pensez qu'il n'aura jamais la folie des grandeurs ? Vous pensez qu'il restera totalement acquis à votre cause quel que soit son état d'esprit ?

Fait chier, lui, là !

- Je… Je suis persuadé que oui, c'est un brave garçon, il ne va pas prendre la grosse tête…
- Vous-a-t-il dit quelque chose comme « Je peux tout arranger » ou « Je peux faire en sorte que les choses s'atténuent » ?

Oups.

- Euuuuuuh…
- … Bon sang, j'en étais sûr. Le complexe du Messie…
- Le quoi ?
- Votre protégé pense qu'il peut tout arranger, tout résoudre, sauver tout le monde ! Ce qui va l'obliger à recourir à des mesures extrêmes, tant qu'il estime que cela peut servir sa cause !

Oups, oups, oups.

- Mais euh… ça ne va rien donner de grave, hein ? Enfin j'veux dire…
- Seul l'avenir vous le dira. Mais quoi qu'il arrive, ce sera votre faute, parce que vous n'avez rien fait pour empêcher ce rapprochement, alors faites profil bas si cela advenait.

Ouais, ouais, okay… J'ai jamais été très doué pour assumer mes responsabilités, mais… Ouais, ouais, okay !


***

- Tout va bien ?

La femme qui venait d'entrer était connue comme étant la grande examinatrice Sophia Dawn. Lunettes, coupe au bol châtain foncé, attitude ultra sérieuse dans un tailleur pourpre, une couleur qu'elle appréciait de ses chaussures à la monture de ses lunettes. Femme très appréciée pour son professionnalisme, elle avait grimpé les échelons avec l'arrivée de Roland Smirnoff au pouvoir.

Jorge la regarda, souriant à l'excès.

- Oui oui oui ! Sauf… Qu'ils ne se battent pas !

Sophia rehaussa ses lunettes.

- Il y a les sessions avec, les sessions sans. Parfois on a des années très violentes, parfois des années très calmes, avec des élèves intelligents qui privilégient la négociation aux batailles qui font perdre du temps. C'est un examen pratique en trois parties, et les objectifs de cette partie se décomptent ainsi : Observation, Recherche, Qualités d'investigation, Travail d'équipe, Rapidité d'exécution et de mise en place.

Jorge sembla gêné. Walter plissa les yeux. Sophia désigna un écran.

- Ce groupe, avec la jeune fille au Brutalibré, par exemple, vient d'agencer clairement ses pions vers une victoire rapide. Ce jeune homme avec son Desséliande vient de prouver qu'en plus d'avoir des ressources, il était prêt à faire des sacrifices en faisant évoluer un Pokémon rien que pour réussir un examen ! C'est ce genre de choses que nous cherchons à évaluer, ces ressorts que les élèves déploient pour se surpasser et faire face à une situation inédite. Des combats, il y en aura bien assez, que ce soit dans les épreuves suivantes de cet examen qu'ensuite dans leur vie.

Jorge acquiesça, silencieux. Walter regarda les profs. Helen était ravie de voir une telle professionnelle. Sandrine était en pâmoison.

- Quelle femme !
- Heeeeeeeeey Sandrine, doucement !
- Oh arrête, t'es pas la dernière hein !
- Mesdames, calmez-vous… souffla Ambrose.

Walter continua son QCM, quelque peu intrigué.

- Monsieur Senici, je pense que vous devriez revoir un tantinet vos priorités pour cette épreuve !
- … Je suis l'examinateur en chef, madame, je dois…
- Diriger et surveiller les examinateurs, ainsi que décrire aux examinateurs, les situations intéressant leurs notes, rien d'autre. Vos considérations n'ont aucune pertinence ici !

Jorge acquiesça alors que Sophia repassa dans l'autre salle. Le gros bonhomme grommela.

- Pschhh… Bon, écran 8, le Desséliande récole des rubans… Ecran 12, le présentoir à appâts…

***

- Oh bon sang, oh bon sang !! geignit Orson.
- Dis-lui stop, dis-lui stop !! grommela James.

Clive, Orson et James assistaient, impuissants ou presque, à la technique effarante de Desséliande qui appelait à lui les rubans de la forêt grâce au Maléfice Sylvain. Clive en avait déjà dix de chaque. Le Pokémon semblait jouer du piano et en réalité conjurait les forces de la forêt de lui conférer les rubans.

- Vous êtes sûrs ?!
- Ouais, c'est flippant !
- On en a deux virgule cinq fois trop !! souffla Orson.

Clive somma Desséliande de stopper. Le Pokémon regarda son maître, étonné, de son seul œil macabre.

- BWAAAAH !!! geignit Orson.
- Putain mais trop glauque ! geignit James.
- Géniaaaaaaal !! sourit Clive. Nan, sérieusement, arrête ça, sinon plus personne n'aura de ruban. Ce serait cool, mais non ! En fait…

Orson et James regardaient Clive qui était en mode génie du mal.

- On est censés l'arrêter, là ? geignit Orson.
- Bah ce serait con de récupérer trop de rubans, les autres équipes nous attaqueraient pour les récupérer, alors que si on se débarrasse de quelques rubans, on fait une diversion, ils seront trop occupés à récupérer ceux qu'on aura laissé pour nous poursuivre.

Clive et Orson regardèrent James qui haussa les épaules.

- Fin, moi, c'que j'en dis…
- C'est pas censé être toi, le génie stratégique du groupe ? s'étonna Clive en regardant Orson.
- Je croyais qu'on se prenait pas la tête avec « des conneries de stratégie »… marmonna Orson en faisant les guillemets avec les doigts.
- … en effet.

***

- Je n'arrive pas à croire qu'aucun élève n'ait remarqué que les rubans avaient différentes odeurs et textures.
- Qu'est-ce qui te fait dire que personne ne l'a remarqué ? s'étonna Holly.

Tino inspira.

- Le simple fait qu'il en reste ! Prismillon n'a aucun mal à les localiser avec ses modestes mais néanmoins grandioses pouvoirs.

Prismillon ricana, flatté. Tino avait étendu les rubans face à lui. Perrine sirotait un jus d'orange.

- Tu es sûr que tu ne veux pas qu'on t'aide ?
- Hors de question. Tino Ketts peut s'en sortir seul.
- Si tu te dis ça toute ta vie, tu ne vas pas finir très heureux… souffla Holly.

Tino inspira.

- Je vais encore avoir droit à un sermon ?
- Oh non, non, je sais trop ce que ça fait de s'en recevoir un, crois-moi !
- Disons que tu te fermes des portes… marmonna Perrine.

Holly tendit la main en signe d'accord. Tino inspira.

- Seule m'importe celle de la réussite !
- Il y a plusieurs formes de réussite… admit Perrine.
- Comme par exemple ? Tu estimes que ce que toi et tes comparses avez accompli avec Direction Dresseurs est une réussite ?
- Bah oui, c'est toujours mieux que d'avoir laissé faire !

Tino poussa un soupir méprisant. Holly plissa les yeux.

- Je SAIS pourquoi tu tiens à réussir l'épreuve à toi tout seul.
- Allons bon.
- Tout ce que tu veux, c'est être supérieur à nous !
- Je me donne bien peu de mal…

Holly regarda Perrine, l'air offensée. Perrine grimaça.

- Tu le fais pour te sentir supérieur en fait, c'est une question d'égo ! ajouta Perrine.
- Je ne m'en cache pas. Je sais que j'ai la capacité de le faire alors je le fais, voilà tout.
- Comme je te plains… souffla Holly.

Tino leva les yeux au ciel, atterré.

- Allons bon, la fille blanche de bonne famille catholique qui me plaint, quelle surprise. Je suis désolé d'être hispanique, riche et doué en dressage de Pokémon !
- Non, je te plains parce que pour toi, tout dans la vie est question de challenge. Tu ne profites de rien, tu ne t'amuses pas, tu te contentes de franchir les épreuves une à une par pur esprit de compétition, jamais pour ton propre enrichissement personnel !

Tino agita la tête, toujours dos aux filles.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça.
- Rien, marmonna Perrine, juste qu'on espère que Christina ne va pas être trop souffrir avec toi…

Tino haussa les sourcils et se retourna vers les filles.

- Qu'est-ce qui vous fait penser que je vais la faire souffrir ? Vous n'en savez rien !
- Ah bah ça, tu vas pas lui faire du bien non plus, hein… marmonna Holly.
- Tu la connais à peine et tu la traites de Sac Poubelle avec les autres ! grommela Tino.
- D'accord, mais elle est tout le temps joyeuse, enthousiaste, communicative, optimiste, et toi, bah… t'es l'inverse. Renfermé, grognon, égoïste et tu vises la performance à tout prix.
- J-Je ne suis pas grognon !
- Il a raison, grognon c'est trop léger… Acariâtre serait plus logique.
- Je l'avais sur le bout de la langue !

Tino sembla exaspéré.

- Vous êtes vraiment ingrates, je suis en train de vous assurer une excellente note et vous me jugez avec sévérité alors que vous me connaissez à peine !
- Primo, on t'a rien demandé, TU as tenu à réussir l'épreuve seul ! souffla Holly.
- Deuxio, si on te connait à peine, c'est parce que tu ne parles à personne d'autre qu'à tes amis ! souffla Perrine.
- C'est l'hôpital qui se fout de la charité, Perrine Truman !
- Clive, Andréa, James, Orson, Fey, Ana, Francis, Mike, Tristan, Christina, Lilian et Léon, autant de personnes dans cette classe avec qui je papote régulièrement.
- Elle peut m'ajouter moi ! souffla Holly.
- Ouais, Holly est sympa aussi je dois l'admettre ! souffla Perrine.
- C'est toujours plus de potes dans la classe que toi ! souligna Holly.

Tino grommela.

- Vous m'exaspérez !
- On se donne bien peu de mal ! crièrent les deux filles.

Tino se tut et se concentra sur l'épreuve.

- Je suis en train de nous assurer une bonne note, au cas où ça vous aurait échappé !
- Gloire à vous, Maître, car vous êtes si bon !! s'enjoua Perrine.

Holly éclata de rire. Tino se contenta de grommeler.

***

- Elle est méga motivée…
- Elle est en feu, ouais !

Gina avait en effet engagé un duel enflammé avec la forêt. Un banc de Pokémon sauvages encerclait en effet des présentoirs à nourriture. Leur accès était difficile, mais il garantissait l'obtention d'un ruban de chaque couleur.

- Brutalibré, Pied Voltige ! Granbull, Close Combat ! Maracachi, Dard Nuée !!

Les trois Pokémon faisaient un carnage, pendant que Vibraninf, au-dessus de sa maîtresse, faisait le guet.

- T'es sûre que tu veux pas qu'on t'aide ? geignit Tristan.
- Ça ira merci ! Vaux mieux qu'un seul d'entre nous s'épuise, comme ça, ça en fera toujours deux en état de se battre ! Cru'Aile !!

Brutalibré fit une danse sauvage qui lui permit de repousser les Haydaim trop gourmands.

- Sales bêtes !! Maracachi, dégomme-moi ces Vivaldaim !
- Elle est d'une cruauté ! avoua Quinn.
- Elle est flippante, même… Oh regarde !

Quinn et Tristan virent trois Apireine se dirigeant vers le présentoir avec leur nuée d'Apitrini caractéristique. Les deux se regardèrent.

- Allez, allez, allez ! Si avec ça, Lilian n'accepte pas de me reparler… Quoi ?!

Gina aperçut les trois Apireine. Elle blêmit alors que Vibraninf émettait de vifs cris stridents.

- Cumulo, Déflagration !

Morphéo-Soleil s'éleva derrière Gina et cracha un véritable mur de flammes qui repoussa les hyménoptères. Par réflexe, les insectes utilisèrent Appel Défense : Les Apitrini se liguèrent autour de leurs reines respectives.

- Gaulet, Bain de Smog !

Le champignon toxique dissipa les protections adverses. Un chant mélodieux emplit la clairière. Gina restait éberluée. Les Apitrini tombèrent vite, suivis par les Apireine, et les autres Pokémon sauvages infestant le présentoir, suivirent le mouvement.

Gina se tourna vers Tristan et Quinn accompagnés de Skitty et Mélokrik, unis dans un orchestre somnifère.

- … Pas mal… !
- On allait pas te laisser te faire dégommer quand même ! avoua Quinn.
- Un peu d'aide ça fait pas de mal ! sourit Tristan.

Gina hocha la tête.

- Ouais… Désolée…
- Pas de soucis, mais à trop foncer tête baissée, on va droit dans le mur !
- Je crois que tous les trois, on en sait quelque chose… admit Tristan.

Les filles plissèrent les yeux, maussades. Tristan inspira.

- M'enfin, fini la déprime, faut avancer, n'est-ce pas !

Ce que le groupe se résolut à faire.

***

- ENDORMIS ??? Ils les ont juste ENDORMIS ???
- C'est malin ! admit Sandrine.
- C'est lâche ! grommela Jorge.
- J'ai l'impression que si on vous écoute, ils vont tous récolter une belle bulle, n'est-ce pas ?

Jorge regarda Walter.

- Tu n'es même pas censé t'exprimer ici, juste faire ton devoir !
- Je l'ai presque fini, votre devoir-prétexte pour me retenir ici toute la journée.
- Oui eh bien… C'est comme ça, si tu n'es pas content, tu n'avais qu'à…

Jorge chercha ses mots, embarrassé. Helen, Sandrine, Ambrose et Gilbert regardaient les deux opposants alors que les autres professeurs étaient gênés aux entournures.

- … qu'à ne pas être handicapé ? marmonna Walter, blasé.
- … Non ! Tu sais très bien ce que je veux dire !
- Pas vraiment. A vrai dire, votre empressement à voir des matches est même suspect. Et dans la période actuelle, c'est même très suspect.
- Je… vous demande pardon ?
- Walter, comment oses-tu !! grommela Helen.
- Oui, c'est vilain d'accuser notre gentil examinateur en chef ! souffla Sandrine.
- Je ne vous savais pas aussi intrusif et insolent, Walter Ludges ! marmonna Ambrose.

Gilbert regarda les profs puis regarda le petit handicapé.

- … Petit con va ! Ferme ton claque-merde !

Helen, Sandrine et Ambrose plissèrent les yeux, mais Walter hocha la tête.

- D'accord. Pardon. Excusez mon ton grossier.
- … C'est excusé ! grogna Jorge qui se retourna vers ses écrans.

Helen, Sandrine et Ambrose ne s'y étaient pas trompés.

***

- Je ne crois pas que ce soit mieux dans ton pays d'origine !
- Nous sommes, dans les faits, toutes les deux asiatiques – même si tu es plus européenne que moi – mais au Vietnam, le style de combat est beaucoup moins violent qu'en Russie, et au contraire on apprend à frapper avec vigueur mais sans violence. Etant donné le caractère humide du pays, on y préfère les Pokémon Eau et plus généralement ceux qui n'attaquent pas de façon physique, au contact, contrairement aux russes.

Ana plissa les yeux.

- En Russie, on dit que ce qui n'attaque pas au contact n'attaque pas tout court. Il faut que ça cogne, qu'on sente les coups !
- C'est pour ça que ton style de combat était aussi maladroit au début de l'année, parce que tu savais que tu ne pouvais pas blesser les Pokémon adverses.

Ana regarda Mike en inspirant.

- C'est surtout parce que c'étaient les Pokémon de mon père et qu'en fait je n'avais jamais vraiment eu à les contrôler bien jusqu'à maintenant.
- Et toi, Mike, tu es de quelle origine ? demanda Santana.

Mike plissa les yeux et se désigna.

- Tu veux dire…
- Tu es noir, ta famille vient forcément d'en dehors de Poképolis, comme les nôtres.

Mike grimaça.

- Nnnnnan, mes parents sont nés à Poképolis.
- Tes grands parents…
- Poképolites !
- … Tu n'as pas d'origines étrangères ?
- Pas de connues, du moins… Et oui, je suis ennuyeux à ce point !

Santana frémit.

- Je voulais pas dire ça !
- Nan mais tu l'as dit ! sourit Ana.
- Les origines, d'où on vient, comment tout commence, peu importe, ce qui importe c'est ce qu'on fait de sa vie, nan ? songea Mike tout haut.

Les filles agitèrent la tête.

- Et vous deux, vous filez un mauvais coton… Toi, Santana, tu fais n'importe quoi avec ta meuf, Ana, tu fricotes un peu trop avec Steven…
- Héééé… grommela Santana.
- Non mais dis donc… geignit Ana.
- Au fait, j'ai recompté nos rubans, il nous en reste deux à avoir ! Deux jaunes plus exactement !

Santana et Ana se regardèrent et partirent en avant.

- Hey ! Attendez-moi !
- On peut pas ! grommela Santana.
- On file un mauvais coton ! grogna Ana.

***

- Allez homme, travaille ! grogna Naomi.
- Au boulot et que ça saute !! cria Christina.

Steven se faisait une joie de dézinguer des insectes autour d'un présentoir à bouffe.

- C'qu'y faut pas faire… Armaldo, Lame de Roc !!

L'insecte projeta des rochers sur ses adversaires. Christina, sur le dos de Zéblitz et secondée par Fluvetin, surveillait les alentours tandis que Naomi couvrait Steven avec Feunnec et Cadoizo.

- Tu te débrouilles bien, Steven ! sourit Naomi.
- Mouais. Tu dis ça parce que je bosse à votre place !
- Non, je dis ça parce que tu fais vraiment du bon travail !

Steven grimaça.

- Ca fait trop bizarre d'entendre des compliments !
- Ah bah, y'a pas qu'Ana qui peut en faire !

Steven rougit.

- Putain, mais arrêtez avec Ana !
- Pourquoi tu as honte ?
- J'ai pas honte, j'aime pas qu'on parle de ma vie ! J'parle de la tienne, moi ?
- Tout à l'heure, tu as dit que je sortais avec un éclopé et que tu te demandais comment on faisait « la chose » !
- Et j'me pose toujours la question !
- AH ! NAOMI !!

Steven et Naomi se tournèrent vers Christina.

- Putain s'passe quoi, là !

La jeune fille, sur le dos de Zéblitz, était face à une belle blonde, une brune pulpeuse et une rousse ravageuse. Laquelle s'adressait à Christina, épaulée par un Mentali.

- Hors de ma vue, la moche, sinon je fais exploser la cervelle de ton pitoyable canasson !! sourit Brooke Swanson.
- Ouais, c'est pas comme s'il était mignon, ton Pokémon, il est au moins aussi laid que toi, hahahaha ! ricana Marissa Benattia, accompagnée de son Feunard.
- Ma pauvre chérie, t'as intérêt à mettre des sous de côté, pour te payer un mari plus tard ! ricana Cynthia Andersen aux côtés de son Delcatty.

Christina grimaça.

- Je me moque bien de vos insultes. Nous étions là les premiers !
- S'passe quoi, là ? Wooooooooow un groupe de bonnasses !
- Et merde… soupira Naomi.

La jeune fille noire s'avança.

- Brooke Swanson, dégage, Steven a déjà commencé à dératiser le présentoir, les rubans qui sont dedans nous reviennent !
- Ah ouais, et c'est marqué où dans le règlement, hein, la reine de la jungle ? souffla Brooke.
- Tu sais lire au moins ? pesta Marissa.
- C'est quoi ces cheveux, tu les laves au moins ? nargua Cynthia.

Naomi haussa les sourcils alors que les trois godiches éclataient de rire.
Steven regarda Christina et Naomi, choquées.

- Allez mon mignon, avec toi au moins on peut discuter, hein ? Tu vas nous donner les rubans, pas vrai ?
- Ce sera pour te dédommager d'avoir dû faire cette épreuve avec ces deux thons !
- Tu m'étonnes, pauvre chou, il méritait pas ça !

Steven inspira et regarda Armaldo près du présentoir.

- Euuuuuh…
- Steven ! supplia Naomi.
- Non, non, non ! geignit Christina.

Steven serra les dents et rappela Armaldo.

- C'est à vous.
- Non !! cria Naomi.
- Steven ! geignit Christina.

Brooke, Marissa et Cynthia sautèrent de joie et passèrent à côté du groupe non sans gratifier Steven d'une bise. Naomi et Christina grimacèrent, dégoûtées.

- Enfin un qui a compris quelque chose à la vie !
- Les Pokémon sauvages reviennent mais on va les dégommer vite fait !
- Tranquilles les filles, après avoir vu deux mochetés pareilles, on peut tout affronter !

Alors que les trois péronnelles se précipitaient pour évacuer à nouveau le présentoir, Steven et les filles s'éloignaient. Christina était sonnée. Naomi secouait la tête, interdite.

- Tout se passait si bien… geignit Naomi.
- J… Je comprends pas ! souffla Christina, atterrée.
- Moi non plus ! Steven, explique-toi !! grommela Naomi.

Steven souffla. Quelque chose coula aux pieds de Steven et se reforma devant lui. C'était Mucuscule. Les deux filles s'étonnèrent. Le Pokémon avait les rubans des quatre couleurs dans la bouche.

- … ?!?!
- … ????
- J'l'avais gardé dehors et quand j'ai vu les trois pouffiasses, alors que j'venais de me casser le cul à dégommer tous les Pokémon qui approchaient, je lui ai demandé d'aller récupérer les jolis rubans à ma place. Du coup bah elles vont se casser le cul à dépouiller un présentoir vide !

Christina sourit, tout comme Naomi. Steven arbora un sourire fier.

- On fonce, avant qu'elles ne s'en aperçoivent…

Le gémissement d'une poule de basse-cour fouettée avec une matraque électrique retentit dans toute la forêt. Steven, Christina et Naomi pressèrent le pas.

***

- GNAAAAAH !!!

Jorge Senici s'arrachait presque les yeux tandis que l'examinateur de Steven, Naomi et Christina s'apprêtait à leur mettre une excellente note.

- Ces mangeoires sont l'occasion idéale de joutes mémorables ! POURQUOI il n'y a pas de combat !!!
- Parfois le combat n'est pas la meilleure option… L'Histoire nous en est témoin ! admit Helen.
- En Apprentissage Technique, on apprend souvent que des techniques d'esquive valent parfois technique offensive, dans tout type de match ! révéla Sandrine.
- La littérature est pleine d'exemples de joutes mémorables sans qu'aucun coup direct ne soit porté, ni que la moindre goutte de sang ne coule ! souffla Ambrose.

Les trois regardèrent Gilbert qui haussa les épaules.

- J'comprends pas à quoi vous jouez, ni pourquoi vous vous échinez à parler à ce branquignole !

Walter ricana alors qu'il en était à son quatrième QCM.

***

Amélia comptait les rubans avec attention, les ayant étalés sur les bois de Cerfrousse.

- Le compte y est…

Fey et Robbie en profitaient pour papoter.

- Moi, ceux que je vois encore ensemble plus tard… Déjà, toi et Perrine !
- Naaaan ! sourit Robbie. Ca survivra pas à la Fac…
- Tu en sais quoi ? Vous avez l'air d'aller très bien ensemble !
- Oui, on a l'air, mais… Je sais pas, je suppose qu'à force elle me trouverait insupportable, et moi je vais devenir de moins en moins patient avec elle…
- Mais non !
- On peut en dire autant de toi et de James !
- Mais moi et James c'est certain qu'on va rester ensemble, et même qu'on va se marier et faire plein d'enfants ! James ne sera pas d'accord tout de suite, mais il va changer d'avis !

Robbie sembla moins certain.

- … Francis et Quinn…
- Là, on prend pas trop de risques… Rebecca et Mike !
- Tu crois ?
- Elle lui court après, elle aime son côté rassurant et sa maturité… même si elle a beaucoup mûri elle aussi, du coup elle le trouve peut-être moins rassurant en fait… marmonna Fey.
- Oui elle prend l'ascendant sur lui, quoi.
- Voilà ! L'amour c'est un peu une question de soumission à l'autre !
- … si tu le dis… Hmmm… Lilian et Gina ?!
- J'sais pas trop, elle est plus grande que lui, ça marchera pas !

Robbie grimaça. Fey sautilla.

- Wallace et Tristan !!!
- Pour les raisons évoquées tout à l'heure : Vaudrait mieux pas, pour les deux !
- Oooooooh ! T'es pas drôle !
- Steven et Ana ?
- AH NON ! NON, JAMAIS, J'Y VEILLERAIS !

Robbie eut un net mouvement de recul.

- Ok, ok, cool ! Cool, Fey ! Relax !
- Pardon, c'est le genre de sujet qu'il faut éviter avec moi ! gronda Fey, pas contente.

Robbie plissa les yeux. « Mais on parle des potins de la classe, làààà… »

***

- C'est méchant…
- Je sais ! ricana Lucy.
- Mais en même temps… Jouissif !
- Je sais !! s'enflamma Lucy.

Les deux utilisaient Trousselin pour dévaliser les présentoirs à rubans. Ensuite, Girafarig les disséminait en haut des arbres.

- Tout ça pour embêter les autres, quand même… marmonna Benjamin.
- On a tous nos rubans, on peut bien s'amuser ! Ce que j'apprécie chez toi c'est que tu es aussi insensible et cruel que moi ! sourit Lucy.
- Je ne suis pas cruel, je me moque juste de l'opinion des autres à propos de mes actes !
- Précisément. Même si c'est bien que tu aies changé à propos de Tristan.

Benjamin acquiesça.

- Je suppose que j'ai grandi, comme un peu tout le monde dans la classe…
- Hm… Tu as réussi à mettre tes convictions de côté pour t'améliorer en tant que personne, tu as préféré ouvrir ton esprit plutôt que de croire que seule sa fermeture t'apporterait l'épanouissement.

Benjamin hocha la tête.

- On peut dire que Tristan m'a empêché de devenir un juif orthodoxe !
- Au lieu de ça, tu es un juif réaliste ! admit Lucy.

Lilian souffla en observant les quatre rubans verts qui leur assuraient la victoire.

- Enfin les seize, quel soulagement ! Votre tactique était ignoble mais bonne. Comme quoi, on n'arrive à rien tout seul.

Lucy plissa les yeux.

- Oui, mais quelque part, on est toujours seul.
- Avec soi-même, du moins ! admit Benjamin.

Lilian médita cette pensée.

***

Léon, Rebecca et Francis se dirigeaient vers le centre de la forêt, leurs rubans acquis. Francis jouait à la balle avec Hélionceau. Léon se rapprocha de Rebecca.

- Il y a quelque chose que je veux te dire depuis longtemps…

Rebecca haussa les sourcils.

- Mais j'osais pas trop… marmonna timidement Léon.

La rousse regarda Léon, ultra inquiète.

- Euh… Comment formuler ça…

Rebecca serra les dents.

- Je… Je voulais te remercier pour tes encouragements pendant le tournoi !

Rebecca tomba des nues.

- … Pardon ?!
- Tu as été la première à te lever et à crier pour nous et… ça m'avait beaucoup touché ! Mais comme à l'époque tu étais encore un peu rude, j'ai pas osé te remercier sur le coup, et comme maintenant tu es devenue gentille, bah…

Rebecca emmagasina les mots pour bien comprendre.

- O-kay… J'accepte tes remerciements, mais c'est moi qui doit te remercier, toi et ton frère. Si on avait perdu ce tournoi, je me serais sentie encore plus mal qu'avant. Donc… si je suis… « Devenue gentille », comme tu dis, c'est en partie grâce à vous deux.

Léon agita la tête.

- Oui mais ça n'aurait pas pu se passer comme ça si tu ne nous avais pas…
- J'ai compris, Léon ! Merci, ok ?

Léon hocha rapidement la tête.

- Tu restes un peu violente quand même…
- Je suis une femme, Léon, nous sommes TOUJOURS violentes !!

Léon ne put que hocher la tête. Francis sourit, tout à fait d'accord.

***

Wallace recueillit les rubans donnés par Tiplouf, Canarticho et Pandespiègle. Manternel dansait dans la forêt autour de son maître qui était assis sur Chartor, endormi.

- Merci les petiots. Bon. J'ai tous les rubans, à priori… Ça vous intéresse pas, je suppose...

Violette était complètement déprimée. Andréa, qui avait tenté de faire fi de tout ça depuis des semaines, voyait ressortir toute sa culpabilité.

« Je crois que j'ai besoin de voir Rebecca, vite… »
« Clive, putain, vivement que je revoie Clive… »

Wallace inspira.

- Bon, c'est à moi de lancer un grand discours moralisateur qui va vous réveiller toutes les deux, c'est ça ?

Les deux filles s'efforçaient d'ignorer le néfaste Wallace. Lequel souffla.

- Eh bah vous savez quoi ? Nan. Allez-vous faire mettre. Des moments de merde, dans vos vies, vous en aurez des tas, va falloir grandir et les traverser toutes seules comme des grandes et d'arrêter de croire que toutes vos vies se résument à « Je l'aime – je l'aime pas » ou à « Est-ce que c'est ma faute ou la sienne »… Vos prises de têtes à deux balles, ça va cinq minutes, mais bordel, dans le monde y'a des tragédies bien plus graves, et dans la suite de vos vies aussi ! Violette, envisage un peu la vie toute seule au lieu de t'accrocher à Santana comme à un crochet de boucher, et toi Andréa, merde, t'es une fille cool, arrête de te prendre la tête avec les conséquences de tes actes ! Soit t'en as marre de faire des conneries, tu laisses tout ça derrière toi et t'arrêtes, soit tu assumes, tu continues de vivre comme tu le sens, et fuck quoi !

Les deux filles regardèrent Wallace qui les regarda.

- Vous êtes méga lourdes, toutes les deux, on vous l'a déjà dit, je suppose ? Dans le même style de situation, respectivement, je parie ?

Andréa se leva. Violette aussi.

- On a tous ces rubans à la con ? demanda Andréa.
- Ouais, mais pas grâce à toi… admit Wallace.
- Allez, on y va… souffla Violette.
- Pas grâce à toi non plus.
- Je veux sortir de cette forêt pourrie… grommela Violette.
- Moi aussi, et le plus tôt sera le mieux… souffla Andréa.

Wallace soupira et regarda Manternel.

- Heureusement que tu parles pas, en vrai, String, vraiment !

Manternel hocha la tête.

***

Il y eut ensuite un évènement que je ne puis vous conter. Je laisse ce privilège à un autre que moi, car ce qui s'est passé, je ne veux pas le décrire. Après ça, le boulot, la vie, le reste, rien de tout ça n'a été pareil. Roland cherchait une issue, et la seule valable semblait la démission. Alors qu'il cherchait une solution avec Dimitri, je retrouvai souvent Jackson, au trente-sixième dessous, à la cafétéria.

- Ca va, ce matin ?

Jackson se mordilla les lèvres.

- Pas trop… Comme d'hab… souffla le scientifique, abattu.
- Je n'arrive pas trop à être jouasse non plus… soupirai-je.

Arlène arriva, totalement stone. Elle prenait des somnifères à cette époque.

- Lut Arlène… souffla Jackson.
- Bonjour… marmonnai-je, la mine inquiète.
- Saaaalut… soupira Arlène, KO.

Soupir général autour d'un café. L'ambiance était morose. Un air de deuil et de profonde amertume avait envahi l'air.

***

Seth ne répondait plus.

C'était la seconde chose la plus chagrinante dans tout cela. Je n'avais aucune réponse de sa part, et ça faisait une semaine depuis cet évènement.

J'hésitai à me rendre là-bas avec une ceinture d'explosifs, vraiment. A aller dans l'immeuble de cet enculé de Truce, et à me faire sauter avec la structure.

Je n'en avais parlé à personne, bien sûr, mais j'avais bel et bien à cette époque, et pour la première fois de ma misérable vie en tant que comptable homosexuel toxico-nymphomane, des pensées suicidaires.

Et puis ce putain de téléphone sonna.

Je me jetai dessus comme une folle.

- ALLO ???
« … »
- ALLO ??? REPONDS-MOI VITE ESPECE DE SALE PETIT ENFOIRE !!! PETIT CON MAIS BON SANG A QUOI AS-TU DONC PENSE A LA MINUTE OU TU AS PERMIS TOUT CA ??? SETH CORRIGAN JE T'ORDONNE DE ME REPONDRE, MERDE !!!

Arlène, Jackson, Dimitri et Roland s'étaient précipités, inquiets. Me levant, le téléphone à la main, je fermai la porte de mon bureau.

- Seth !! Seth, bon sang, mais pourquoi ? repris-je avec mesure.
« … Je sais que je devrais m'excuser, Pacha. »

Je hochai la tête.

« Mais je ne le ferai pas, qu'importent les dommages collatéraux qui ont été causés. »

Les larmes coulèrent sur mes putains de joues bronzées.

- Seth, tu te rends compte qu'il a… Qu'il a…
« Je sais, je sais, je sais, mais… Au fond, au fond de moi, je crois qu'une part de moi a voulu vous faire du mal. A tous. »
- Pourquoi ?! geignis-je.

Soupir au bout du fil.

« … je crois qu'une part de moi est d'accord avec les objectifs de Justin. Une part de moi… épouse complètement ses idéaux, et… je pense qu'une part de moi veut réellement qu'il les réalise. »

Mon visage de glaça d'effroi. Nestor avait raison. Seth était tombé amoureux de Justin, réellement. De fait, il s'était jeté dans ses bras et nous avait trahis. Enfin…

« Cependant je n'oublie pas ma mission. »

Haussement de sourcils de ma part.

- Je te demande pardon ??? Mais il n'y a PLUS DE MISSION, ma cocotte !!! Tu as été trop loin en autorisant que CA se produise !! Beaucoup trop loin !! Je doute que qui que ce soit ici accepte de te pardonner ce qui vient de se passer !!
« Je sais… »
- Moi le premier. Je ne peux pas te pardonner ça !

Silence. Peut-être sanglots.

« Pardon, Pach… Pablo. Pardon, vraiment, mais… Si je ne l'autorisai pas à faire ce qu'il a fait… Il ne m'aurait jamais fait confiance par la suite. »

Un frisson macabre me parcourut l'échine.

« … Maintenant, il va me faire confiance, absolument. Je vais pouvoir remplir ma mission, Pablo. Je vais faire comme tu m'as dit, contrôler Justin, parfaire mon emprise, le rendre éperdument amoureux de moi et... peut-être arranger tout ça, au final. Hein ? »

Mon Dieu…

Mais qu'avais-je donc fait ?

« Pablo, hein que je peux ? »

Bon sang…

- … O… O…

Je balbutiai, mais c'était plus à cause des larmes que des mots. Plus à cause de l'émotion que du fardeau implacable que j'allais me placer sur les épaules.

- … Oui, mon grand, bien sûr que tu peux le faire.
« Alors je vais le faire, Pablo. Je vais tout arranger ! »
- Bien sûr, mon petit, tu peux faire tout ça !
« Je continuerai à te faire mon compte-rendu chaque mois ! »
- Oui, oui, bien sûr…
« Ça va aller pour Roland ? Je veux dire… Il va s'en remettre ? »

J'inspirai, essuyant mes larmes.

- Oui, bien sûr, oui, ne t'inquiète pas, mon garçon !

Quelques semaines plus tard, Roland annonçait sa démission en fin de mandat.

Certes, dans des conditions spéciales. Mais sa démission quand même. Et moi, Pablo Montes, j'allais me retrouver à la tête du quartet qui dirigerait l'association en intérimaire, tout en ayant en tête que quelque part, toute cette merde était purement et simplement la conséquence de ma relation surprotectrice avec Seth Corrigan…


***

La majorité des élèves avait rejoint le centre d'examen et s'était regroupé par classes, en rang dans la grande salle centrale. Jorge Senici se préparait à annoncer la prochaine épreuve, observé par les examinateurs qui s'apprêtaient, quant à eux, à la noter. Walter rejoignit Naomi.

- Heeeeey…
- Si tu savais à quel point tu m'as manqué !! souffla Naomi en serrant Walter dans ses bras.
- Il n'a pas été trop méchant ?
- Si… mais quelque part, c'était rassurant de l'avoir avec nous !

Walter grimaça. Naomi agita la main.

- Je sais, c'est bizarre, dit comme ça !

Lilian et Léon se retrouvèrent.

- Pas trop de mal ?
- Nan, Francis et Rebecca étaient cools ! Et toi ?

Lilian inspira.

- Force est d'admettre que je ne suis pas forcément capable de me débrouiller seul dans ce genre de situation !
- Ah bon ? T'as eu du mal ?! s'étonna Léon.
- … nan, nan, juste que… c'était pas facile ! sourit faussement Lilian.

Gina et Holly semblaient surprises.

- T'étais motivée ?! s'étonna Holly.
- Bah oui. T'as parlé avec Perrine Truman ?
- On s'est éclatées à se foutre de la gueule de Tino Ketts !
- Moi je pensais tout le temps à Lilian.
- Va lui parler, bordel !
- Naaaaaan ! Toi, va parler à Perrine, là !
- Mais ça va pas ? On s'est amusées, on va pas devenir copines non plus, ho !

Tino était ravi de retrouver ses amis.

- Vous m'avez manqué… geignit Tino.
- Tu étais avec Perrine et Holly, c'est ça ? Ça n'a pas dû être un enfer pourtant… marmonna Tristan.
- Bah non… Moi c'était sympa avec Clive et James, on a trop vite réussi l'épreuve ! sourit Orson.
- Je m'entends bien avec Lucy, on a assuré ! admit Benjamin.

Christina arriva vers les garçons.

- Alors, Steven ? demandèrent Tristan, Benjamin et Orson.

Christina regarda Tino qui la regardait innocemment. Christina haussa les épaules.

- Bah, ça s'est bien passé, quoi ! Vous pensiez que j'aurais peur ?
- Nan nan…
- Bah disons…
- Hmmm…

Tino souffla de soulagement. Christina semblait intriguée par son comportement.

- Trop naze cette épreuve ! La prochaine fois, j'veux être avec des meufs un minimum bonnasses, sinon j'la finis pas ! grommela Steven, boudeur.
- Naomi et Christina n'avaient pas l'air malheureuses… s'étonna Ana.
- Non, elles lui ont même dit merci avant de lui dire au revoir… signala Fey.
- Sérieux ? s'étonna Mike.
- Arrête !! sourit James.
- Putain mais trop pas ! J'les ai payées pour ça ! J'leur ai dit « Hey, allez pas dire que j'vous ai maltraitées, ayez l'air heureuses, quoi ! »

Fey et Ana se regardèrent, pas dupes. « Il ment vraiment très, très mal… »

Francis, Quinn et Lucy observaient l'estrade.

- Quelqu'un va venir ? se demanda Francis.
- Apparemment, et la seconde épreuve c'est maintenant… songea Quinn.
- On va bien voir…

Wallace, Walter, Naomi, Perrine et Robbie observaient les autres classes.

- Vous pensez que ceux de Méanville sont là ? se demanda Robbie.
- On est divisés en districts. Ogoesse fait partie du district Volucité – Renouet, dont Méanville est par conséquent exclu… souffla Walter.
- Dommage, ça aurait été sympa de les revoir… marmonna Naomi.
- Mouarf, ou pas. Y'a des tronches de cake qu'il ne vaut pas mieux revoir parfois… songea Wallace.
- D'un côté comme de l'autre… souffla Perrine.

Wallace regarda la petite grosse qui sourit. Wallace sourit à son tour.

- Tu m'avais manqué, Truman…

Andréa était dans les bras de Clive qui en était assez atterré.

- Andréa, arrête enfin, tout le monde nous regarde !
- Tu m'as trop manqué !
- On a été séparé à peine quatre heures, enfin !

Violette était retournée auprès de Rebecca.

- Tout va bien ? s'étonna la rousse.
- Oui, oui, oui… T'en fais pas ! soupira Violette, résignée.
- Tu veux en parler ?
- Pas trop, je crois… souffla Violette.

Amélia, derrière elles, lisait ses fiches. Santana s'était isolée du reste et attendait l'épreuve suivante.

Alors qu'il allait franchir la porte séparant les examinateurs des élèves, Jorge fut stoppé.

- Monsieur Senici…
- Huh ?

Il se retourna mais n'eut pas le temps de voir quoi que ce soit, il s'effondra, assoupi.

Sophia Dawn rehaussa ses lunettes, accompagnée par un Prismillon au motif Fantaisie.

- Si vous croyez que je ne vous ai pas reconnu, pitoyable agent de Direction Dresseurs…

Utilisant Psyko, l'insecte déplaça le corps inerte jusque dans un placard avec une grande force.

- Je prends le contrôle de cet examen, car comme tout un chacun le sait, celui qui dirige, celui qui tient les rênes, c'est celui qui a le pouvoir, n'est-ce pas ?

Sophia sourit en ajustant son tailleur devant un miroir.

- Et le pouvoir appartient à ceux qui savent se placer là où il faut quand il le faut…

Elle prit son téléphone portable.

- Allô, monsieur Truce ? Ici votre directrice de campagne, Sophia Dawn. Oui… Je pense qu'il va falloir revoir très scrupuleusement vos manœuvres sur l'examen de seconde année… Oui, l'élément que vous avez envoyé sur place était désespérément bruyant et abject, au point que tous les professeurs avaient grillé sa « couverture »... Je me fais une joie de le remplacer dans sa mission… Oh, mais ne vous inquiétez pas, quand on me confie une tâche, moi, je n'échoue jamais ! Vous le savez et c'est pour cela que vous m'avez engagée, non ? A plus tard !

Le papillon rose à fleurs se positionna derrière la tête de Sophia. Laquelle toussota puis changea de pièce et fit une entrée en fanfare sur l'estrade face aux élèves, arborant cette magistrale couronne.

- Qu'elle est belle ! s'étonna Quinn.
- On dirait Lucy en plus grande ! AOUCH !
- Je suis pas aussi coincée ! grommela Lucy.

Wallace s'étonna.

- C'est qui, elle ?
- C'est la Grande Examinatrice, celle qui supervise les épreuves et leur organisation ! informa Walter.
- Elle a l'air méga sérieuse ! s'étonna Naomi.

Tino grimaça. « Son Prismillon est encore plus rare que le mien ! »

Sophia se présenta au pupitre.

- Bien. La prochaine épreuve se déroulera sur les grandes arènes cerclées. Vous allez tous être rattachés à un numéro au hasard. Ce numéro déterminera votre placement autour du cercle.

Les élèves se regardèrent, étonnés.

- Chaque cercle comporte trente emplacements. Vous êtes vingt-huit par classes, vous comprenez donc ce que cela signifie.

Wallace serra les dents. Fey plissa les yeux. Rebecca secoua la tête.

- … La prochaine épreuve vous verra vous affronter tous ensemble dans la même arène. Ce, afin d'établir un classement qui vous confèrera un bonus en pourcentage sur l'ensemble des épreuves !

Perrine écarquilla les yeux. « Une bataille royale ?! Tous ensemble ? »

Tino sourit, excité. « Génial, génial, génial !! »

Léon se mordilla les lèvres. « Je vais échouer sans mon frère ! »

Violette plissa les yeux. « Tout le monde ? »

Clive grimaça. « Andréa, lâche-moiiiii !! »

Mike haussa un sourcil. « A vingt-huit dans la même arène ? Mais ça va être le bordel ! »

- La première classe à commencer ce type de duel sera la seconde année un d'Ogoesse !

Francis manqua de s'évanouir. « Bon sang, notre classe, c'est juste pas possible ! »

Amélia évalua la situation avec gravité.

Orson souffla. « Même moi, j'ai ma chance ! »

Walter hocha la tête. « Le temps est venu de faire des choix… S'il ne doit en rester qu'un, ça veut dire… »

Il regarda Naomi, Perrine, Robbie et Wallace. « Que forcément, il va falloir se battre entre amis… »

Sophia montra une porte aux élèves.

- Veuillez donc vous diriger dans le sas qui vous mènera sur le lieu de l'épreuve !

La classe se déplaça vers la pièce.

- Comment j'vais trop défoncer du nazebroque ! ricana Steven.
- Quelque chose me dit que ça va être beaucoup moins drôle que tu ne le penses ! songea Mike.

James ne disait rien mais il n'en pensait pas moins. Fey lui tenait le bras, apeurée. Ana souffla, pas rassurée non plus.

- On dirait qu'on va dans un parc d'attraction… soupira Lucy.
- C'est tout l'effet que ça te fait ? On va s'ENTRETUER !!! geignit Francis.
- N'abuse pas non plus… grommela Quinn.

Christina regarda Tino.

- Alors, euh… Bonne chance, hein ?
- Hein ? Oh, oui, bien sûr…

Christina plissa les yeux alors que Tino s'éloignait. « Il pense déjà aux meilleures façons de se débarrasser de moi… et j'ai pas l'impression que je parle du terrain… »

- Bon, bah… Que la meilleure gagne hein ! souffla Holly.
- Hm, oui, bien sûr… songea Gina.

Elle regarda vers Lilian qui la regardait aussi. Elle sembla décontenancée.

- On va pas pouvoir se battre à deux, Lilian !
- J'ai compris ça, Léon, j'ai compris… souffla Léon.

Tristan, Orson et Benjamin entraient dans l'ascenseur avec leurs camarades. Rebecca salua Tristan.

- Bonne chance !
- Toi aussi, future perdante ! sourit Tristan.
- Tu t'es pas vu, y'a marqué défaite partout sur toi ! ricana Rebecca.

Violette baissa les yeux. « Elle préfère rire avec Tristan qu'avec moi… »

Amélia restait en retrait. « C'est ça, la meilleure tactique… »

Clive accompagnait Andréa.

- Tu peux… me lâcher ?
- Mais pourquoi, on est bien ensemble, nan ?
- Nan ! Lâche-moi ! grommela Clive.

Wallace hocha la tête.

- Allez, c'est parti…
- C'est pas la mort, mais ça s'en rapproche le plus pour le moment ! songea Perrine.
- Ouais, espérons juste que ça soit court… souffla Walter.
- Mais, et si à la fin il n'y a qu'un ex-aequo ? se demanda Robbie.
- Tu ne devrais pas te poser ce genre de questions, c'est mauvais pour toi ! sourit Naomi.

La porte du sas se referma. Sophia Dawn se plaça à un micro alors que le grand terrain cerclé apparaissait sur un écran géant. Les professeurs examinateurs ainsi que les élèves des autres classes observaient.

« Bien ! Classe de seconde année un, placez-vous tour à tour aux emplacements qui vous sont donnés à la sortie du sas ! »

Les élèves se placèrent en cercle autour du terrain, dans un ordre aléatoire qui fit qu'aucun n'était réellement à côté d'un élève qu'il connaissait bien.

« Vous n'aurez droit qu'à un seul Pokémon chacun ! »

Le stade était gigantesque et semblait capable d'accueillir des matches d'anthologie. Les élèves se regardèrent, un silence de mort s'était imposé.

« Nous allons pouvoir commencer ! »