Le Secret des Aliquantes de Galywat

Peu importe ce qu'on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde.

John Keating, alias Robin Williams dans Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir)

(Petit hommage à Robin Williams, que je considère comme un grand acteur, qui m'a profondément marqué par ces films et les nombreux rires qu'il m'a procurés et me procurera toujours)


Bien loin de là, à Kalimandjo, quelques Passerouge et Roucool poussèrent la chansonnette dès les premières lueurs de la matinée... Dans une des maisonnettes qui surplombait Kalimandjo, une jeune femme aux cheveux d'un roux étincelant ouvrit ses yeux, s'étira dans son lit pendant une bonne minute. Cheveux en pagaille, elle avait passé une nuit courte. Sa maladie ne l'avait décidemment pas épargnée. Cependant force est d'admettre que son état s'était amélioré, après tout elle avait dormi au moins cette nuit et elle pouvait compter sur le soutien sans faille de ses deux pokémons Givrali et Galvaran, ses deux seuls amis en somme...

Voilà, encore une fois elle s'était démobilisée, oubliant même sa meilleure amie, c'était toujours comme ça elle le savait. Pouvant passer d'un état de profond bonheur à celui de dépressif, elle se savait démunie sans son amie.

Un peu honteuse Aurore se leva, et posa sa paume de main sur son front. Il n'était plus aussi brûlant que deux jours plus tôt. Aurore se dirigea lentement dans la cuisine. Bien que fatiguée, elle ne prit qu'un café en guise de petit déjeuner et s'assit sur une table ronde. Givrali et Galvaran, qui avaient entendu leur maitresse se lever accoururent pour lui réclamer des caresses, ce qu'Aurore s'empressa d'exécuter. Elle but ensuite son café d'un trait.

Elle se sentit alors enfin prête à sortir de la maison pour la première fois depuis plusieurs jours ce qu'elle fit. Les premiers rayons de soleil qui l'atteignirent illuminèrent son visage et dévoilèrent son incroyable beauté. Pour la première fois depuis longtemps, elle sourit ce qui la rendit encore plus belle. Ces simples rayons de soleil semblaient dissiper sa fatigue. Elle resta debout, le visage face au soleil, yeux fermés, à profiter de l'astre rayonnant pendant plusieurs minutes.

En fait c'est un Békipan qui la tira de sa contemplation. Surprise, elle faillit tomber à la renverse mais se reprit in extremis. Il lui fallut quelques secondes pour qu'elle comprenne que le messager du ciel lui tendait une lettre. Son cœur fit un bond lorsqu'elle reconnut l'écriture de sa meilleure amie, Elise.

C'était sa première lettre depuis son départ, elle l'avait attendue depuis des lustres à tel point qu'elle était allé jusqu'à se demander si Elise ne l'avait pas oubliée. Elle savait bien sûr qu'Elise ne la laisserait pas tomber, c'était la seule qui ne l'avait jamais abandonnée. D'ailleurs, lorsqu'elle était tombée malade, sa meilleure amie n'avait pas voulu partir seule en voyage mais voulait le repousser. Aurore avait refusée farouchement bien entendu, et à regret Elise était partie seule. Mais quand même, presque trois semaines sans lui écrire ? Elle avait intérêt à avoir de bonnes raisons...

Aurore s'assit sur une des marches de l'allée et s'empressa d'ouvrir et de lire la lettre.

Le 4 Octobre,Chère Aurore,

Je suis désolé de ne t'avoir écrit plus tôt mais j'espère que tu comprendras quand tu liras ma lettre. Que toi, Gal' et Giv' me manquez beaucoup... Ton Evoli se porte bien, il semble enfin m'écouter et je crois savoir quelle évolution je vais lui choisir ... s'il le veut bien sûr !

Dans le train pour Waturbi j'ai rencontré deux garçons, Fred et Quentin, avec qui je fais route maintenant. Ils sont de jeunes archéologues et sont très sympa surtout Fred, Quentin est plus réservé, un peu comme toi. Il a une sorte de blessure au fond de lui, tu sais que je ressens bien ce genre de chose... Mais je te laisse faire une opinion. En tout cas c'est bien de voyager avec eux et je crois bien qu'une belle amitié nait entre nous même si ce n'est pas forcément évident avec Quentin.

Mais il est temps de te relater les quelques événements qui se sont produits : à notre arrivée à Waturbi nous avons été pris à part par un homme qui nous a attaqués avec un Cizayox. On s'en est sorti indemne mais on a appris le lendemain le vol de l'artéfact - qui se nomme Arakis en fait - ce qui nous a amené à aller rendre visite à celui qui l'avait découvert – M. Olivier -. Il nous a raconté que ceux qui été venus le voler avaient pris une réplique et il nous a conté la légende autour de l'objet. C'est émouvant mais je te la raconterai quand tu nous rejoindras.

Enfin sache qu'il a en sa possession Le livre des Aliquantes. Oui tu as bien lu : Le livre des Aliquantes. Je n'ai rien laissé paraître de ma surprise mais il s'agit de la réplique exacte de ton livre. Il y en a peut-être bien trois comme nous l'avait dit la Vieille Dame... Tu imagines si ce qu'elle a dit est vrai ? Je n'arrête pas d'y penser... En tout cas M. Olivier a réussi à traduire quelques passages et un autre Arakis se trouverait à Hydry, il nous a demandé de l'accompagner...

Ce n'est pas tout, en traversant la montagne pour rejoindre Hydry une grande plaine aurait été brûlée par un pokémon mythique. D'après les dernières recherches d'Olivier il s'agirait de Ho-Oh, pokémon aux couleurs arc-en-ciel, mais là encore je t'en dirais plus quand tu nous auras rejoints. On soupçonne fortement les voleurs du faux Arakis d'avoir œuvré tout ça mais tu te rends compte s'ils contrôlaient vraiment ce pokémon ? On a entendu dire qu'une organisation secrète serait née et commencerait à se faire connaître dans certaines régions de Jathi mais on ne sait pas si c'est vraiment vrai et on ne connait pas leurs desseins. En tout cas une atmosphère de suspicion est née après l'incendie. D'ailleurs même nous avançons prudemment et entraînons sans relâche nos Pokémons, si tu voyais mes progrès !

Nous arriverons à Hydry d'ici une semaine d'après Olivier, et si jamais tu étais assez remis, je m'étais dit que tu pourrais nous y rejoindre...

Renvoie-moi ta réponse par ce Bekipan, ne t'inquiète pas je crois qu'il saura où me trouver, il a l'air intelligent : je n'ai pas eu besoin de lui dire où tu habitais.

A deux nous vaincrons comme toujours,

à très bientôt !

Ta Pilou

Aurore relut la lettre trois fois. La Vieille Dame avait donc certainement raison : il existait vraiment trois exemplaires du Livre des Aliquantes. Avait-elle raison pour le reste ? Elle ne se tritura pas plus longtemps les méninges, son amie courrait apparemment un danger, et elle ne pouvait pas la laisser seule : s'il lui arrivait quelque chose, se le pardonnerait-elle ?

Toute la fatigue accumulée s'était miraculeusement dissipée, elle se sentait prête à affronter le monde, à rejoindre Elise. Mais pour cela elle devait faire appel à sa plus ancienne amie... Sans perdre un instant elle chercha vaguement quelque chose dans le ciel, puis siffla. Quelques instants plus tard un magnifique oiseau aux teintes noires, blanches et cuivrée déploya ses ailes : une Heledelle fit plusieurs cercles au-dessus d'Aurore avant de se poser à côté d'elle. Heledelle se laissa approcher et caresser par la belle rousse.

- Ca faisait longtemps, ça va toi ?

Heledelle répondit par un petit cri joyeux. Enfant, Aurore l'avait sauvée des griffes d'un Rapadespic quand elle était encore une Nirondelle grâce à son Galvaran. Depuis Aurore et Heledelle avaient nouée une amitié digne des plus belles qu'il pouvait exister entre un homme et un Pokemon. Aurore l'avait vu grandir, fonder une famille et partir migrer plusieurs années vers des régions alors plus favorables à son développement. Un jour Nirondelle revint la voir sous la forme évoluée d'un Heledelle, elle ne l'avait pas oubliée, et même si elle ne lui appartenait pas, elle n'hésitait pas à lui rendre tous les services dont elle avait besoin.

- Je vais avoir besoin de toi aujourd'hui ma belle... dit-elle en admirant son pelage.

Heledelle comprit tout de suite et poussa un cri qui signifiait qu'elle acceptait.
Aurore sourit et repartit chez elle faire hâtivement un sac à dos et rappeler dans leur pokeball, une fois n'est pas coutume, ses deux pokémons. Elle sortit et après avoir fermée sa porte à clef et rédigée une réponse rapide qu'elle donna au Bekipan, monta en douceur sur Heledelle, et lui murmura à l'oreille :

- En route pour Hydry ma belle !

Heledelle battit ses ailes et prit progressivement de l'altitude et enfin de la vitesse, pour emmener Aurore sur son dos, pour une grande aventure...