Traqués de orca

Essoufflé je suis arrivé en sueur au mobile home où mes amis m'attendaient, Élouan gardait toujours l'entrée avec son Desert Eagle.

- Alors comment il va ? -dis-je mort d'inquiétude-Il est toujours conscient ?
- Ouais mais grouille quand même.

J'apportais le désinfectant dans la chambre ou se trouvais mon meilleur ami et lui pulvérisait un gros spray dans la plaie.
Valentin se crispa de douleur au contact du produit, la plaie était très profonde, absol avait dû utiliser une attaque tranche pour le mutiler à ce point.

-Bon Valentin, il faudra que tu restes au lit plusieurs jours pour te remettre de ça. Moi et Élouan on va arranger cette bicoque pour en faire quelque chose de vivable en attendant puis on essaiera de trouver un moyen de s'enfuir d'ici.
- Ok les gars.- dit-il affaiblis- pour commencer vous pourriez camoufler ce mobile home avec des branches.

Nous avons donc commencé à arranger notre abri le mieux possible avec de nombreux branchages, des fougères et du lierre, nous avons déraciné des arbustes de petite et moyenne taille pour les replanter devant tout ça le plus silencieusement possible pour ne pas attirer l'attention. À la fin de la journée nous étions très fatigués et n'avons eu que la viande froide du vivaldaim tué la veille à manger. Nous aurions pu allumer un feu pour le cuir mais nous avions trop peur d'être repérés par les autres naufragés
- Baah c'est vraiment cradingue mec ! Tu sais ce qu'on devrait faire .Retaper cette gazinière, je suis sur qu'elle est en état de marche mais il nous manque du butane ou du méthane pour l'allumer, ainsi on aurait de la viande cuite sans risque d'alerter l'ennemi à cause de la fumée.
- C'est une bonne idée Élouan -Répondis je- mais du méthane il faut en trouver et même si le méthanier doit en avoir à son bord je n'ai aucune envie d'y retourner pendant que tu la retape tout ça pour des aliments cuits.
- Je sais mec, mais je suis le seul ici à savoir bricoler convenablement et cuire nos aliments nous permettrait d'éliminer certains microbes ou parasites nocifs pour nous.
- Mec, je te rappelle que j'y suis allé tout à l'heure j'ai failli me faire tuer et...
- Et tu t'en es très bien sorti !
- Ouais, mais ça ne sera pas le cas à chaque fois.
- Allez un beau geste pour tes amis qui n'ont pas envie de chopper un ver solitaire !
- Ok, ok j'irai demain à l'aube pour ne pas être repéré, j'espère que je vivrais pour t'entendre dire que cette gazinière merdique est foutue et que je suis allé chercher ça pour rien.
- Mais oui tu seras là pour ce moment, bon désolé mais il commence à faire noir donc à défaut de pouvoir s'éclairer autant aller au lit.
Je suis donc allé dans mon lit à droite d'une des chambres du mobile home, Valentin était lui sur un autre lit à gauche de la salle et Élouan était sur un matelas au milieu de la salle. Je m'endormis rapidement.

Après une nuit peuplée de cauchemars je me suis réveillé à l'heure voulue grâce au réveil de ma montre étanche. Il était 6 heures quand je me suis élancé, harpon à la main, dans la lande fraiche, l'aube pointait à peine sur l'horizon je me suis dépêché de traverser le chemin de bruyère descendant vers la plage, des pokémons de type spectre erraient encore pour leurs dernières heures de chasse avant de retourner reposer dans leurs grottes, il y avait principalement des feuforèves et des munjas mais aussi des tutafeh, mais ces derniers à la place de leur habituel masque d'or avaient de lourd casques d'acier placés au même endroit, des casques d'anciens guerriers celtes équipés d'un masque qui recouvraient le visage du défunt pendant les batailles avec uniquement des trous pour les yeux et des gravures sur le dessus recouvert d'un peu de bronze, leur visage et leurs yeux étaient par contre d'apparence habituelle

Après cette rencontre d'outre-tombe j'ai continué tout droit vers mon objectif: la plage. La marée était haute, de nombreux Krabbys marchaient sur le sable, le trou produit par l'explosion de la mine que j'avais fait exploser était rempli d'eau. Je me suis approché du méthanier par un autre côté où la fois dernière. J'ai avancé à taton les pieds dans l'eau, à taton mais pas assez, j'ai ressenti une petite décharge électrique de la puissance d'une clôture de vache sous ma chaussure: j'avais marché sur un petit limonde, comme les gros étaient capables de produire un voltage plus puissant. J'ai poursuivi le reste du chemin me séparant d'une des échelles en frappant le sol avec la crosse de mon harpon pour effrayer d'autres limondes potentiels. Après avoir atteint l'échelle je suis monté et j'ai atteint le pont ou la veille j'avais rencontré mes défunts agresseurs. Je n'ai pas eu de mal à trouver des bouteilles de gaz, elles étaient rangées à l'arrière devant la tour du bateau. J'ai pris 2 bouteilles, elles étaient incroyablement lourdes, au moins 20 kilos chacune. Je les ait balancées du pont du bateau et elles ont atterri dans l'eau avec fracas, heureusement que l'eau n'était profonde que d'une cinquantaine de centimètre car je n'aurais pas pu nager avec ça. Mon fusil qui était placé en équilibre entre le sommet d'une bouteille et ma main ne m'aidait pas du tout.

il était 7h15 quand je suis arrivé en haut de la plage, il n'y avait toujours personne près des épaves (tant mieux). En montant la colline qui menait à la route qui menait au mobile home je suis resté hors du chemin pour ne pas être repérés et abattu.
Soudain j'ai entendu un feulement déchirant et une voix d'homme. J'ai lâché mes bouteilles et je suis allé voir, 5 mètres plus loin je suis tombé sur un tapis de mousse sur lequel un homme se tenait, il insultait et battait un absol coincé dans un piège à loup. L'homme était habillé avec un ciret de pêcheur et avait une batte artisanale incrustée de bouts de verre, il semblait vraiment en vouloir à sa victime. Je ne voulais pas me faire remarquer et décidait de m'esquiver doucement avec mon gaz quand l'homme commença à insulter l'absol puis lui annonça ceci:

-Alors saloperie de bestiole, tu fait moins la maligne dans ce piège, hein . Tu vas déguster je te le garantis, tu auras une mort lente et douloureuse ma vieille tu va payer pour ce que tu m'as fait.

Sur-ce, il colla un gros coup de batte au félin qui tentait, même pris au piège et immobilisé de griffer son agresseur. Une fois l'absol étourdi par les coups de batte il lui planta un couteau dans différente parties du corps puis sorti une bouteille de son ciret jaune, il allait allumer un chiffon placé au sommet quand je compris qu'il voulait bruler sa victime.Les absols de cette île étaient très cruels et féroces je le savais, ils avaient tué nombre de naufragés au fil des siècles, mais voir cet humain fourbe torturer un pokémon pris au piège me révolta, comment pouvait-il torturer ce pokémon aussi cruellement ? Les années passées sur cette île l'avaient elles aigrit à ce point ?
Après une longue hésitation j'ai foncé sur l'homme et lui est asséné un violent coup d'épaule en arrivant par derrière, lui faisant lâcher sa bouteille et sa batte. Il ne comprit pas tout de suite ce qui s'était passé.

-C'est quoi ton problème connard ? On se connaît pas que je sache ?
- P-pour pourquoi maltraitez-vous ce pokémon ?
- Ça ne te regarde pas sale enfoiré et si je ne m'abuse tu n'es pas du clan des tempêtes hein ? Je vais te refaire la gueule !
- Arrêtez...

Pas le temps de répondre, il me décocha un coup de poing monumental.
Je n'eus pas le temps de me relever qu'il m'assena un chassé puissant dans le ventre, fou de douleur j'ai décidé de lui faire regretter ses coups j'ai attrapé sa batte en esquivant une charge en même temps.

-Ah tu veux jouer avec une arme.- Me dit-il en sortant son couteau.

Cette scène me rappela ma première rencontre avec un homme de l'île dans la grotte sur la plage. Il tenta de me planter le couteau dans le ventre mais je l'évitais et le frappais dans son élan avec la batte. Sonné par le premier coup il tenta de se relever, mais un deuxième l'assomma pour de bon.

Mon ennemi à terre je décidai de récupérer sa batte et son couteau et de libérer le pauvre absol qui tremblait de terreur et de douleur la patte coincée dans le piège. Le libérer... oui, mais comment, cet animal était capable de me tuer même après ce que j'avais fait pour lui. Couteau en main, j'ai cassé le piège avec un gros caillou. L'absol en se libérant voulu s'enfuir mais tomba à terre lourdement. Le piège avait cassé sa patte en se refermant. La pauvre bête grogna sur moi les crocs sortis et sa faux commença à briller alors qu'il semblait décider à utiliser tranche nuit

- Non, ne m'attaque pas, je t'ai sauvé la vie, regarde je me rends.

Je fis tomber le couteau à terre et nous nous fixâmes longtemps. Mon regard plongé dans ses iris écarlates je me disais que même blessé il pourrait me tuer facilement. La faux toujours brillante commença à baisser d'intensité jusqu'à retrouver sa couleur noire. Il finit par se mettre sur le dos en position de soumission; j'avais réussi il avait décidé de m'épargner.
Comme je reprenais mes bouteilles de gaz et m'en allais pour les ramener au mobile home l'absol. me fixait toujours m'invitant visiblement à le suivre. Je commençais alors à le suivre encombré de mes lourdes bouteilles et une trentaine de mètres plus loin il s'arrêta devant un terrier et y disparut... Pour réapparaitre avec deux adorables bébés absols.

-Ah tu à des petits ? tu es donc une femelle alors.

Les petits absols étaient si mignons qu'il était difficile d'imaginer que plus tard ils deviendraient des chasseurs impitoyables.
J'ai passé une petite heure avec mes nouveaux amis quand j'ai regardé ma montre

- Oh merde ! déjà 9 heures, vite il faut que rentre au mobile home. Au revoir les absols !

Je partais quand je vis que la mère me suivait, ses deux petits dans la gueule.
- Tu veux venir avec moi . Hmm après tout tu es blessée et une fois sur patte tu pourras nous être très utile, c'est d'accord ! Allez viens avec moi ! Elouan et Valentin vont tirer une de ces tronches en te voyant!

L'absol me suivit en boitant, comme je portais 40 kilos nous étions à vitesse égale et vers 9h50 nous arrivâmes épuisés devant le mobile home.

- Bon je vais te présenter tes nouveaux amis, avec eux tu seras en sécurité.

En me voyant arriver Élouan resta bouche bée.

- Eh bien quoi je suis si impressionnant que ça avec mon gaz .
- Espèce de fou tu es sérieux . Un absol ? Qu'est-ce qui t'a pris de ramener un absol ?
- Je lui ai sauvé la vie, mec, t'inquiète elle est avec nous, elle est très douce, elle m'a même laissé joué avec ses petits.
- Ben si tu le dis, mais quand même t'aurait pas pu nous ramener un rozbouton à la place . C'est sympa ça les rozboutons!
- Ah ah quel trouillard, t'inquiète tu verras tu vas l'adorer et sinon la gazinière.
- La gazinière ? ben tu m'as sous-estimé je l'ai trop bien retapée, normalement si tes bouteilles sont remplies...
- T'inquiète vu le poids j'en aie déduit qu'elles l'étaient.
- Oui, donc avec tes bouteilles ça devrait marcher.
- Tiens regardé j'ai aussi trouvé un couteau et une batte
- Mortel, mais attend y à du sang sur la batte .
- Ça ? Ouais j'ai dû me battre avec un fou furieux pour délivrer cette absol.
- Ah d'accord, elle était prise au piège .
- Ouais
- Ça explique ses blessures et bravo pour ta bravoure par contre évite de tuer tous les humains que tu rencontres ça pourrait nous attirer des problèmes.
- Ben celui-là j'ai pas eu la force de le tuer, je lui aie juste donné une grosse migraine
- Ok, faudra pas s'étonner si on subit un assaut alors...

Plus tard nos bouteilles étaient raccordées à la gazinière et les derniers morceaux de vivaldaim cuisaient. Valentin avait fait connaissance avec notre absol et il s'était adoptés l'un l'autre.
Nous avions baptisé la femelle Loona et ses deux petits Anthracite et Omikron.