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Rubis & Saphir - The Origins de Feather17



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» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 21/07/2014 à 12:02
» Dernière mise à jour le 24/08/2020 à 15:33

» Mots-clés :   Action   Aventure   Drame   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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004. 1x04 - Un combat, mode d'emploi
Précédemment : Sofian fuit un passé sombre et voyage dans Hoenn alors qu’il vient tout juste d’emménager. Il fait la connaissance de Flora, la fille du Professeur Seko qui lui offre un Poussifeu pour l’accompagner sur le chemin de la Ligue de Hoenn, alors que Flora choisit un Gobou. Ils font la rencontre de deux voleurs et de leur Miaouss aux comportements humains. Arrivé à Rosyères, Sofian commence alors son apprentissage par les captures de pokémon en observant Flora capturer un Chenipotte. Ils recroisent la route des voleurs et apprennent qu’ils font partie de la Team Rocket et qu’ils se prénomment Jessie et James. La dangerosité des bandits ne les atteint heureusement pas car les acolytes s’enfuient avant d’être retrouvés par la police.

Pokémon #201
Le réveil fut beaucoup moins brutal que lors de sa première nuit dans les bois. Sofian ouvrit les yeux paisiblement pour découvrir autour de lui un champ fleuri occupé par quelques Mystherbe et Chenipan qui se promenaient loin de lui. Il repensa aux évènements de la veille, à sa rencontre avec la Team Rocket qui l’avait menacé dangereusement pour le dissuader de recroiser leur chemin. Et la leçon avait bien été enregistrée : si un jour Sofian voyait à nouveau la montgolfière à l’effigie de Miaouss, il partirait le plus vite possible dans le sens opposé car la dernière chose qu’il désirait était de se créer des ennuis avec une organisation de criminels. Il espéra simplement que s’ils retombaient sur eux, ce ne serait pas dû à l’expression de leur volonté à l’éliminer pour les avoir humiliés deux fois, mais plutôt sur une rencontre fortuite.
Chassant de ses pensées les craintes qu’il pouvait avoir, il observa son pokémon : Poussifeu dormait bruyamment à côté de son sac de couchage et Sofian dut le bousculer à plusieurs reprises afin de le réveiller.
– Il me semble que tu t’y es fait vite aux nuits à la belle étoile, toi qui n’aimais pas trop voyager à pied, remarqua Sofian.
Le petit poussin lui répondit par un long bâillement.
Sofian sortit de son sac à dos le plan de Hoenn et y chercha pour la centième fois l’endroit où il se trouvait. Le guide que lui avait offert l’infirmière Joëlle de Rosyères indiquait que le chemin entre le village et Clémenti-Ville ne devait durer qu’une dizaine d’heures. Et pourtant, Sofian avait marché toute l’après-midi de la veille jusqu’à tard dans la nuit et il était encore loin de Clémenti-Ville.
– Je me demande avec quoi ils calculent leurs distances, ces gens-là ! se plaignit-il.
Il fit alors plus attention au titre et se rendit compte de sa stupidité : « Le Guide du Dresseur : Parcourir Hoenn à vélo ». Décidant de ne plus se fier aux indications de temps dans guide, Sofian plia bagages et décida de se remettre en route. Mais son ventre, ainsi que Poussifeu qui tirait à nouveau la tête, en décidèrent autrement et il préféra déclarer le petit-déjeuner servi. Il retira de son sac à dos un sachet rempli de fruits et lança une cerise à Poussifeu. Le poussin ouvrit le bec en sautant dans les airs mais manqua le fruit qui s’écrasa au sol.
– Il va falloir entraîner tes réflexes, toi… soupira Sofian qui comprit que son voyage allait être pénible.
C’est ainsi qu’il passa la matinée à penser à toutes les heures d’entraînements qui allaient lui faire perdre du temps de voyage précieux, surtout avec un Poussifeu qui n’était même pas capable de rattraper une cerise. C’est alors qu’il eut une idée.
– Poussifeu, ça te dit de jouer à un jeu ? demanda-t-il à son pokémon. Pendant que je mange, comme ça on pourra gagner du temps… ajouta-t-il silencieusement pour lui-même.
Il lança un noyau de cerise dans les airs et ordonna à Poussifeu de la toucher avec une boule de feu. Mais l’attaque flammèche de Poussifeu rata sa cible de très loin et Sofian se demanda s’il n’avait pas choisi un Poussifeu myope.
– Attends, attends, je vais t’expliquer un truc. Quand je lance le noyau, tu dois anticiper le mouvement qu’il va prendre dans les airs et ne pas envoyer ta boule de feu à l’endroit où j’ai lancé le noyau. Imagine à quel endroit il va atterrir et intercepte-le au passage. Allez, on réessaie !
Cette fois-ci, la boule de feu de Poussifeu frôla le noyau de peu. Sofian dut s’avouer qu’entraîner un pokémon pouvait être laborieux, mais au moins lui savait comment rendre la tâche plus amusante. Tout en dévorant des cerises, l’adolescent s’amusa à lancer les noyaux dans les airs et il fallut attendre la vingtième tentative pour que Poussifeu atteigne enfin son objectif ; le noyau calciné retomba aux pattes de Poussifeu qui bondit de joie et dansa autour de son maître.

Pokémon #201p
– Je ne comprends toujours pas pourquoi on perd notre temps à observer ce minable, dit le chat en dévorant son épi de maïs.
– Parce que vu la façon dont il nous a piégés hier, il pourrait représenter une menace pour nous, expliqua la rousse d’un ton las, épuisée de devoir tout le temps se justifier.
– Mais au final, on s’en est bien tiré, rappela l’homme qui se prélassait contre un arbre. Et je ne sais pas si tu as fait attention à sa tête quand on a lancé le combat, mais il était mort de peur. Ce qui prouve qu’on n’a rien à craindre de cet enfant.
Jessie fit un signe de la main pour qu’il baisse d’un ton et James soupira.
– En plus, tu as vu son Poussifeu ? ajouta Miaouss en pointant d’un de ses trois doigts le pokémon qui s’entraînait au loin. Même pas capable d’envoyer une attaque flammèche sur ses adversaires.
– Moi je vous le dis, il est tellement peu expérimenté qu’on ne devrait même pas parler de lui…
– Justement ! s’emporta Jessie qui perdit son calme. Aujourd’hui, il débute et est faible, mais dans quelque temps, il aura pris de l’expérience et sera une véritable plaie pour nous s’il décide de nous retrouver.
– Mais d’ici-là, on aura terminé notre mission et on sera rentré, rassura James sur un ton décontracté.
Mais aucun de ses acolytes ne l’approuva et James remarqua qu’ils évitaient son regard.
– On aura terminé notre mission, non ? répéta James, un peu inquiet.
– Ben… au vu du temps qu’on a mis rien que pour arriver dans cette région, on a peu de chances d’avoir fini dans les semaines qui viennent… avoua Jessie.
– Ouais mais l’enfant n’aura jamais atteint notre niveau, j’en suis sûr. Et puis, si on perd du temps à l’observer, c’est normal qu’on n’avancera jamais ! Alors moi, je propose qu’on se mette directement au boulot, qu’on oublie ce garçon et qu’on…
– Attendez ! interrompit Miaouss en se levant d’un bond.
Il tira sur le côté les branches qui bouchaient la vue sur le champ et montra une silhouette cachée plus loin.
– Quelqu’un d’autre l’observe ! remarqua-t-il.
– Ce qui confirme mes craintes ! dit Jessie d’un ton victorieux. Il a du potentiel et…
– Je crois que je le connais ! interrompit à nouveau Miaouss.
– Mais oui, je pense que le connais aussi, marmonna James et observant la silhouette au loin. Mais pourquoi il voudrait observer un débutant ?
– Parce que ce n’est pas n’importe quel débutant ! conclut Jessie comme pour annoncer qu’elle avait gagné leur querelle.

Pokémon #201p
– Attention Poussifeu, je t’en lance trois d’un coup !
Sofian mastiqua les trois dernières cerises et jeta les noyaux vers son pokémon. Celui-ci envoya trois boules de feu en sautant dans les airs mais seule la première atteignit sa cible, la seconde siffla aux oreilles de Sofian qui se jeta au sol pour l’éviter et la troisième s’écrasa contre un arbre derrière lui. Sofian se retourna pour observer les dégâts et bondit de peur ; un homme l’observait derrière l’arbre en question.
– Je peux vous voir, vous savez ! s’écria-t-il en mettant le plus de courage possible dans sa voix.
L’homme sortit de l’ombre et Sofian pensa un instant que c’était la Team Rocket qui était revenue pour l’éliminer. Mais l’homme était seul et ne ressemblait en rien à James. Il avait de courts cheveux bruns coiffés proprement et, malgré l’aura sympathique qui se dégageait de son visage, les lunettes de soleil qui cachait son regard ne mirent pas Sofian en confiance.
– Vous êtes qui ? interrogea Sofian qui sentit le battement de son cœur accélérer.
– Je vous observe vous entraîner depuis un certain temps, j’en déduis que vous êtes un dresseur, répondit l’inconnu en ignorant la question de l’adolescent.
– Oui, et ? répliqua Sofian sans la moindre politesse.
– J’aimerais livrer un combat contre vous, annonça l’homme.
Sofian resta bouche bée. Face à sa béatitude, l’homme sourit.
– J’ai entendu parler de vous, vous êtes l’adolescent qui a sauvé le laboratoire du Professeur Seko avant-hier.
– Oui.
– C’est un oui de conversation, ou c’est votre façon d’accepter mon défi ?
– Euh… bah, si Poussifeu est prêt, c’est les deux !
Poussifeu piailla de joie à côté de son maître et l’homme sembla satisfait.
– Pour éviter de perdre trop de temps, nous ferons un match en un contre un, proposa-t-il. Juste un pokémon pour me montrer l’étendue de votre puissance, vous êtes d’accord ?
– Je suis d’accord ! Et je choisis Poussifeu !
Alors que l’homme prenait de la distance afin de laisser un terrain de libre entre eux, Poussifeu avança d’un pas dans le terrain improvisé. De son côté, l’homme sortit une pokéball de sa poche et, sans la lancer, en fit sortir un petit raton-laveur aux poils bruns et blancs. Sofian contempla le pokémon avec émerveillement.
– Il est sympa votre pokémon, j’en n’avais jamais vu de pareil avant !
– Les Zigzaton sont plutôt courants, fit remarquer l’inconnu en fronçant les sourcils, comme si la remarque de Sofian l’avait déplu.
– En tout cas, ils ne le sont pas à Kanto.
– Si vous venez d’une autre région, c’est compréhensible… marmonna l’inconnu. Commençons ?
– Euh… ouais ! répondit Sofian qui n’avait aucune idée de comment se déroulait un combat pokémon.
Mais l’inconnu ne donna aucun ordre et le Zigzaton se contenta d’observer Poussifeu qui commençait à s’ennuyer. Sofian se demanda s’ils devaient se saluer d’abord, ou s’il y avait une manière précise d’ordonner les attaques : fallait-il en ordonner une à la fois, chacun son tour, toutes d’un coup,… Voyant que l’inconnu ne voulait pas commencer, Sofian ouvrit la marche :
– Poussifeu, charge le Zigzaton !
Poussifeu courut vers le chien mais l’inconnu resta muet. Le Zigzaton évita l’attaque en sautant sur sa gauche.
– Ah ! Manqué ! Réessaie, Poussifeu !
Poussifeu courut à nouveau vers Zigzaton qui l’évita en sautant sur sa droite à présent. Il avait repris sa place initiale lorsque l’inconnu ouvrit enfin la bouche.
– Zigzaton, charge toi aussi, ordonna-t-il sans hausser le ton.
Mais il s’avéra que la charge de Zigzaton était beaucoup plus rapide que celle de Poussifeu et le poussin ne l’évita qu’in extremis en se jetant en arrière. Et plus le raton-laveur avançait vers lui en zigzag, plus Poussifeu redoublait d’effort en se rétractant vers son maître.
– Je vois… Eh bien Zigzaton, nous avons trouvé la faille, annonça l’homme sur le ton de la conversation. « Vive-attaque » !
Poussifeu se jeta une nouvelle fois en arrière, s’attendant à ce que le chien charge à nouveau mais ce-dernier bondit dans les airs, atterrit derrière le poussin qui venait de reculer et le frappa violemment de sa tête. Poussifeu fut projeté deux mètres plus loin.
– Poussifeu ! s’exclama Sofian qui n’en revenait pas de la stratégie de son adversaire.
Comment avait-il su que Poussifeu allait reculer dans cette direction ? Comment le Zigzaton avait-il su où attaquer sans que son maître ne le lui ordonne ? C’était donc ça le fruit d’un bon entraînement : faire en sorte que son pokémon arrive à attaquer de la manière souhaitée sans avoir à le lui dire. Sofian comprit qu’il avait encore du chemin à parcourir avant de remporter un match.
– Tu m’as l’air bien pensif, constata l’homme.
– Je me rends compte que je ne suis pas à votre niveau, avoua Sofian qui se sentait bien faible.
– C’est vrai que tu n’es pas du niveau auquel je m’attendais. Un petit conseil technique : anticipe les mouvements de tes adversaires. Pour ce faire, tu dois analyser sa rapidité, la force qui se trouve dans ses pattes quand il se lance dans le combat, son endroit de prédilection sur le terrain, saute-t-il plus souvent à droite ou à gauche ?, fait-il des bonds impressionnants ou préfère-t-il rester en contact avec le sol ?, trouve l’endroit où il va se rendre avant même qu’il en ait l’intention. Ensuite seulement tu peux contrer ton adversaire en plaçant ton pokémon à l’endroit exact où son adversaire se trouvera. C’est ce que mon Zigzaton a fait contre ton Poussifeu.
Sofian se rendit compte plus que jamais qu’il était loin de ses peines quant au dressage de son pokémon.

Pokémon #201l
– Cet homme sait de quoi il parle ! s’émerveilla Jessie.
– Pas étonnant vu sa réputation… dit James en ajustant sa paire de jumelles sur son nez.
– Vous pensez que le petit a une chance de gagner ? questionna Miaouss.
– Aucune, assura Jessie. Mais je serais étonnée de voir combien de temps il lui résistera.
– Je pense qu’il a le potentiel de lui tenir tête, avoua finalement James.
Jessie se tourna vers son acolyte et leva un sourcil, étonnée.
– Depuis quand tu tiens avec le garçon qui pourrait nous empêcher de mener à bien notre mission ?
– Le monde n’est pas soit tout blanc, soit tout noir, Jessie ! rétorqua James de mauvaise humeur.
– Shht, ils reprennent !

Pokémon #201i
L’homme invita Sofian à reprendre le combat et l’adolescent était bien déterminé à utiliser les conseils qu’il avait reçus.
– Poussifeu, attaque « charge » !
Zigzaton évita l’attaque en sautant sur sa gauche.
– Poussifeu, charge à nouveau !
Zigzaton évita à nouveau en sautant sur sa droite à présent.
– Très bien, Poussifeu, tu sais ce qu’il te reste à faire ! « Vive-attaque » !
Sofian pria pour que son Poussifeu ait compris qu’il devait attaquer sur la gauche car c’était l’endroit où Zigzaton allait éviter l’attaque. Mais Poussifeu ne réagit pas et se tourna vers son maître, comme s’il ne savait pas trop quoi faire.
– Ben qu’est-ce que tu attends, Poussifeu ? s’impatienta Sofian. Utilise « vive-attaque » !
Une fois encore, Poussifeu s’apprêta à attaquer mais ne bougea pas, comme pétrifié par ses membres qui refusaient d’attaquer.
– On dirait que… commença l’inconnu, choqué. Attends un peu, est-ce que ton pokémon connaît la capacité « vive-attaque » ?
– Euh… j’en sais rien, avoua Sofian. Enfin, je suppose que oui, qui ne connaît pas « vive-attaque » ?
– Tout un tas de pokémons ! C’est incroyable, ça ! Tu ne connais même pas les capacités de ton pokémon !!
L’inconnu dégaina sa pokéball et fit disparaître son pokémon.
– Qu’est-ce que vous faites ? s’abasourdit Sofian.
– Désolé de t’avoir dérangé, je me suis trompé sur toi, expliqua l’homme dont la voix trahissait sa déception.
Il dévisagea Sofian une dernière fois en fronçant les sourcils, comme embêté par la perte de temps qu’il lui avait causée, et s’en alla vers le chemin principal de la Route 102.
– Attendez ! appela Sofian, désemparé. Vous êtes qui ?
L’homme s’arrêta dans sa marche, et ajouta sans même se retourner :
– Je te conseille de travailler durement si tu veux avoir la chance de décrocher un badge.
Et il s’en alla.
Sofian observa l’homme quitter le champ fleuri sans comprendre ce qu’il venait de se passer. Il se sentait humilié, mais surtout, il ressentait de la colère. Après tout, c’était l’inconnu qui avait voulu le défier, pas l’inverse. C’était l’inconnu qui avait voulu mesurer ses capacités. Mais pour quelle raison, justement ?

Pokémon #201q
– Il a été un peu dur avec lui je trouve, grommela James. Finalement, le garçon ne sera pas une grosse menace pour nous…
– Justement, je pense que si ! contredit Jessie. Réfléchissez, pourquoi à votre avis il a voulu mesurer ses habilités ? Si même lui s’est intéressé au gosse, je pense qu’on a du souci à se faire !
– Mais tu as bien vu qu’il a interrompu le combat tellement il était déçu. Au fait, s’il pense que le garçon est faible mais que justement, le garçon a failli nous battre hier, est-ce que ça veut dire qu’on est encore plus faible ?
– Non, c’est lui qui a un très gros potentiel, crétin ! répliqua Jessie. Ça veut dire qu’il pourrait devenir très puissant !
– Ou que nous serions très minables, soupira James.
– Les gars, je pense qu’il est temps de nous débarrasser de cet enfant qui peut nous mettre des bâtons dans les roues, intervint Miaouss avant qu’une dispute éclate. Prenons le problème à sa source et débarrassons-nous de lui avant qu’il ne devienne trop puissant pour nous.

Pokémon #201u
Sofian passa le reste de la journée à avancer le long du chemin sinueux qui coupait à travers les bois vers Clémenti-Ville. Malheureusement, l’excitation qu’il aurait cru ressentir en approchant la ville de son père avait été remplacée par un sentiment de doute. Et si finalement, le voyage dans Hoenn n’était pas fait pour lui ? Et s’il avait dû rester à la maison avec sa maman et son Rondoudou à essayer d’oublier les douleurs du passé ? Il jeta un coup d’œil à la pokéball qu’il tenait dans les mains et qui renfermait son Poussifeu. Deux jours qu’il était parti, et il voyait déjà les aspects négatifs de ses aventures. Mais comment rester optimiste lorsque l’on rentrait dans la liste noire d’une puissante organisation criminelle et que l’on était qualifié d’incompétent par un parfait inconnu qui ne trouvait même pas important de se présenter.
Trop perdu dans ses sombres pensées, Sofian ne remarqua pas tout de suite la présence d’une montgolfière qui barrait la route. Quand il reconnut le ballon à l’effigie de Miaouss qui trônait au-dessus de la nacelle, Sofian arrêta brusquement sa marche en sentant son cœur palpiter dans sa poitrine.
– La Team Rocket ! reconnut-il, horrifié.
La montgolfière se trouvait à cinq cent mètres devant lui et bloquait l’accès au seul chemin qui menait à Clémenti-Ville. Bien sûr, il pouvait pénétrer plus en profondeur dans les bois, mais cela ralentirait considérablement son avancée. Néanmoins, il préféra opter pour cette solution lorsque les souvenirs de sa dernière rencontre avec les membres de la Team Rocket lui revinrent à l’esprit.
Sofian vira à droite et entra dans les bois. C’est à cet instant qu’une voix criarde retentit derrière lui :
– Il s’enfuit !
Sofian reconnut la voix terrifiante du Miaouss parlant et se mit à courir de toutes ses forces entre les arbres et les racines qui menaçaient de le faire tomber. C’est alors qu’un énorme cobra sortit des fougères et que trois boules violettes apparurent dans les airs derrière lui. Il était cerné !
– Alors comme ça, on ne dit pas bonjour ?
La femme rousse venait d’apparaître d’entre les arbres devant lui.
– C’est très malpoli, sais-tu ?
L’homme se trouvait derrière lui.
– Qu’est-ce que vous me voulez ? demanda courageusement Sofian qui ne sentait plus ses membres inférieurs paralysés par la peur. J’ai fait ce que vous m’avez dit, je n’ai pas cherché à vous retrouver !
– Trop aimable, rétorqua Jessie. Mais nous avons changé d’avis. Nous allons t’éliminer directement. Ce sera plus simple pour tout le monde : nous, on n’aura plus ce sentiment de doute qui nous pousse à croire que tu pourrais te mêler de nos affaires et toi, tu n’auras plus à te préoccuper de ta peur de nous croiser à nouveau.
Le choc de l’annonce de son meurtre résonna dans le cerveau de l’adolescent qui eut du mal à respirer. C’était impossible ! Il était tellement faible et il allait devoir combattre pour sa survie.
– Ne pensez pas que je vais vous laisser faire sans opposer de résistance ! s’opposa-t-il en faisant réapparaître son Poussifeu fatigué de son premier combat. Je serai vaincu mais la tête haute !
– Quelle noblesse ! Si nous étions dans une tout autre histoire, tu serais vêtu d’une cape noire et d’une cravate rouge et or ! se moqua James.
– Cessons ces bavardages et allons directement au but ! s’impatienta Jessie. Arbok, attaque morsure !
– Smogogo, détritus !
Sofian n’avait aucune idée de comment il allait vaincre deux ennemis alors qu’il avait lamentablement échoué face à un seul. La seule solution qu’il trouvait était de fuir, mais comment ? Il eut alors une idée.
– Poussifeu, suis-moi ! ordonna-t-il.
Alors que les deux pokémons fonçaient vers le poussin, Sofian tira violemment le bras de James qui se tenait derrière lui et le projeta contre son acolyte. Tous deux tombèrent au sol avec fracas. L’adolescent en profita pour courir à toutes jambes en arrière, vers le chemin principal, et son Poussifeu le suivit rapidement. Arbok et Smogogo les poursuivirent et les deux pokémons tentèrent plusieurs fois d’attaquer Poussifeu. Mais le poussin s’en sortait bien : il évitait les attaques en zigzagant entre les arbres et bientôt, Arbok et Smogogo furent épuisés à force de manquer leur cible.
– Ça suffit ! s’écria Miaouss en sautant d’un arbre et en barrant leur route.
Sofian et Poussifeu se stoppèrent net dans leur course et furent rattrapés par les autres ennemis. Il n’avait plus le choix, il allait devoir se battre.

Pokémon #201e
Sofian pria le ciel pour recevoir une aide miraculeuse. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il fut content de constater que les deux pokémons ennemis étaient épuisés par la course.
– Bon, Poussifeu, es-tu prêt à combattre comme jamais ? demanda-t-il, déterminé. Si nous appliquons à la lettre les conseils du type de tout à l’heure, on a peut-être une chance de les vaincre ! Est-ce que tu me fais confiance ?
Poussifeu piailla en hochant positivement la tête et se tourna vers ses adversaires avec un regard de guerrier.
– Quelle assurance ! s’amusa Jessie.
– Moi je dirais plutôt qu’il est naïf ! rectifia James.
– Finissons-en ! ordonna Jessie.
– Poussifeu, écoute-moi bien ! Repense à la façon dont ils ont essayé de t’attaquer tout à l’heure et voit comme ils s’approchent de toi maintenant !
Poussifeu se concentra. Le petit poussin vit l’énorme cobra à droite glisser sur le sol vers lui. À gauche se trouvait le Smogogo qui flottait dans les airs en avançant vers lui. Ils se déplaçaient exactement de la même manière que durant la course-poursuite : tous deux n’avaient qu’un seul objectif, toucher Poussifeu quoi qu’il leur en coûtât. Et Poussifeu découvrit la faille. Il mesura leur rapidité, ou plutôt leur lenteur étant donné leur fatigue, et gazouilla à nouveau, heureux d’avoir compris comment s’y prendre.
Poussifeu fonça droit devant entre les deux pokémons ennemis et, comme il était à prévoir, ceux-ci se tournèrent instantanément vers lui. Arbok fonça tête la première vers Poussifeu et Smogogo l’imita. C’est alors que Poussifeu bondit dans les airs et les deux pokémons s’entrechoquèrent l’un contre l’autre avec violence. Arbok et Smogogo se laissèrent tomber au sol, étourdis.
– Comment… ! s’affola Jessie.
– Qu’est-ce que… ! s’ahurit James.
– Et maintenant Poussifeu, imagine que ces trois-là sont des noyaux de cerise et attaque « flammèche » ! ordonna Sofian qui reprenait confiance en lui.
Poussifeu retomba sur la tête d’Arbok et se tourna vers Jessie, James et Miaouss en affichant un sourire dangereux.
– Cette caille ne va tout de même pas… commença Jessie.
– … nous rôtir ? termina James. J’en ai bien peur.
– Quel comble ! s’exclama Miaouss.
Poussifeu ouvrit son bec et envoya trois grosses boules de feu qui percutèrent chacun des membres de la Team Rocket en pleine poitrine. La douleur des flammes fit reculer les criminels qui s’enfuirent en récupérant leurs pokémons désemparés.
– On a réussi ! s’écria Sofian en sautant de joie.
Poussifeu bondit dans ses bras et chantonna.
– Notre entraînement de ce matin a payé, tu as enfin réussi à maîtriser ton attaque « flammèche » ! Je suis fier de toi, Poussifeu !
Poussifeu se blottit dans les bras de son maître pour lui prouver sa gratitude.
Sofian était soulagé. Perdre un combat n’était pas synonyme d’incompétence et appliquer les conseils de l’inconnu du matin lui avait valu une victoire contre deux pokémons. A présent, il en était certain, s’il avait eu une chance de terminer le combat contre l’inconnu, il aurait été victorieux.
Reprenant du poil de la bête et retrouvant l’optimisme qui l’avait accompagné depuis son arrivée à Hoenn, Sofian se remit en marche vers Clémenti-Ville avec une seule pensée en tête : retrouver son père et l’affronter.

Pokémon #201r
À suivre dans : « Timmy »