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Destins liés ~Nouvelle Aube~ de fan-à-tics



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» Auteur : fan-à-tics - Voir le profil
» Créé le 19/07/2014 à 23:37
» Dernière mise à jour le 19/07/2014 à 23:40

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Prologue – Nuits éparses
Voici donc la suite de Destins Liés -Crépuscule- Normalement il n'y a pas besoin de lire la saison précédente, mais je vous le conseille quand même, après tout, je l'ai écrit pour qu'on la lise ! J'espère que cette suite vous plaira, j'essayerai d'avoir un rythme régulier d'un chapitre par mois. Bonne lecture et merci de votre fidélité !


Prologue – Nuits éparses

Il existe en ce monde de nombreuses croyances que la science a réfuté. L'univers n'est pas un monde créé par un Dieu quelconque, mais par une gigantesque scission provoquant l'apparition de la matière. La vie ne vint que bien après, par une chance insolente.

Son univers n'était compris, défini que grâce à des théories, à une logique implacable et de faits prouvés, cela ne signifiait pas pour autant que le rêve n'y trouvait pas sa place. Mais elle avait juste appris que les songes ne remplaçaient pas la réalité, et qu'à trop les laisser gouverner nos pas, on risque de basculer dans le cauchemar. Heureusement, elle avait également appris que si l'on prend son destin en main, on pouvait briser cette illusion.

Et si la science explique les lois fondant l'univers, l'univers demeure le maître de son propre jeu. Qu'il aspire aux croyances, légendes, mythes et évènements incompréhensibles. De cette innocence éternelle, cette féérie perpétuelle, il en laisse une part en chacune de ses créations. Et les Pokémon ne sont, finalement, que la plus belle et la plus pure d'entre elles. Celle qui réfutait toutes les théories, la logique et les faits du monde de Samantha Joëlle. Celle qui, également, lui avait apporté à la fois rêve, et cauchemar. Celle qui lui permettrait de reprendre son destin en main et de marcher entre rêves et réalité, futur et passé, destin et libre arbitre.


*********************************************************************************************

La nuit s'achevait docilement, à l'horizon pointaient les premières lueurs de l'aube. Les collines boisées se coloraient lentement d'un mauve éveillé tandis que les cieux se teintaient d'un majestueux rose-orangé. Le lac courage sortait de son long sommeil réparateur sous le regard froid d'un homme d'âge mûr, lui, debout depuis longtemps. Espérait-il rassembler un peu de ce courage qui lui faisait cruellement défaut, ou bien essayait-il de tester sa volonté en admirant les derniers vestiges de l'affreuses explosions ayant défiguré ce lieu mystique, quelques années auparavant ? Lui-même n'en connaissait pas véritablement la réponse. Avec lassitude il remit en place le col de son manteau et rajusta son chapeau, espérant échapper à la brise fraîche chargée de rosée.

D'un pas traînant, il quitta la région et s'aventura sur les sentiers milles et une fois éprouvées par de jeunes dresseurs encore plein de rêves. Aujourd'hui ces chemins désertés ne voyaient plus grand monde et même les Pokémon commençaient à la dépeupler. Le vert de l'herbe disparaissait au profit d'un ocre desséchés et l'air autrefois chargé d'humidité se gorgeait aujourd'hui de sel, à tel point qu'il en piquait les yeux et la gorge. L'homme n'en tenait que vaguement compte, remontant son col pour s'en protéger, il était habitué aux conditions de survies extrêmes, ce n'était pas cela qui l'empêcherait de continuer son chemin. Au moment de quitter la route, il bifurqua et s'enfonça dans un sentier boisée que seule l'élite connaissait.

Le temps qu'il arrive à la Source des Adieux, le soleil se trouvait à son zénith et éclairait la crypte. L'escalade des talus lui avait pris plus de temps que prévu, aussi, ôta-t-il son manteau : de toute manière l'atmosphère s'était considérablement réchauffée. L'homme, malgré son âge, arborait une musculature développée : résultat d'années d'entraînement avec ses Pokémon , mais cela faisait bien longtemps qu'il ne se dépensait plus dans des cavalcades inutiles et cet exercice le fatiguait. La vieillesse, sûrement, même si cette simple pensée le faisait grimacer.

La descente s'avéra beaucoup plus simple, et l'ombre de la grotte lui fit le plus grand bien. Petite et exigüe, il constata, non sans surprise qu'il était le dernier arrivé. Ses deux compagnons patientaient déjà, bien à l'abri dans quelques recoins sombres et frais.

Le plus grand d'entre eux attendait, le regard vide, jouant avec un casse-tête aux cliquetis insupportables. Il se contenta de lever les yeux vers lui et d'hocher vaguement du chef, dans un constat neutre, dénué de reproche :

-Tu es en retard.

L'homme ne répondit pas : il ne pensait pas devoir se justifier face à un gamin. Peut-être que son interlocuteur dépassait un peu plus le stade de morveux : mais face à lui, il restait un écervelé inexpérimenté.

-Le terrain n'est pas des plus accessibles. Je ne vois pas pourquoi on ne pouvait tout simplement pas se retrouver dans un vrai bâtiment. Un immeuble, un hôtel, une gare...Quelque chose de plus proche.
-Cet endroit est en symbiose avec les Pokémon . C'est l'endroit parfait, ici, au moins, nous pouvons méditer en t'attendant, Giovanni.

Cette fois le jeune homme ne cacha pas son mépris, mais soit, l'homme s'attendait à un tel traitement. Il avait mené la vie qu il entendait et en assumait les conséquences. Que ce soit de la haine qu'il lisait dans les yeux de la nouvelle génération l'importait peu : sauf quand il s'agissait de celle qui brillait dans le regard de son propre fils. A ce souvenir, l'ancien chef de la Team Rocket grimaça.

-Cela n'a pas d'importance.

La voix, féminine cette fois, provenait du fond de la cave, derrière une plaque commémorative en l'honneur du dieu des dimensions : Giratina. La silhouette gracile, aussi fine que celle d'un enfant, s'approcha paisiblement. Ses yeux verts pailleté d'or se posèrent sur chacun d'entre eux avec sérieux.

-Nous avons d'autres problèmes plus graves et urgents, vous ne croyez-pas ? Que je sache, c'est pour cette raison que nous acceptons de travailler ensemble malgré nos différents. Faut-il vraiment se chercher pour des broutilles ?

Giovanni marqua une pause. La jeune femme avait raison, mais il détestait l'avouer, peut-être encore plus qu'il haïssait avoir à obéir à cette demi-portion n'ayant pas le quart de son âge et la moitié de sa taille. Il n'eut cependant pas à le dire, la spontanéité de la jeunesse permettait bien des miracles, mais apportait aussi son lot de réprimandes, et ce fut le jeune homme qui partagea leur mécontentement commun le premier :

-Je n'aime pas travailler avec ce bourreau de Pokémon .
-Je n'aime pas travailler avec un écolo pacifiste. Répliqua aussitôt l'ancien chef de la Team rocket.

La jeune femme soupira de lassitude.

-N, ne crois-tu pas que si Mewtwo peut pardonner à Giovanni, tu le peux également ?

Le dénommé N fit la moue, et quand l'ombre du Pokémon surgit dans le dos de leur chef, il se ravisa, les lèvres serrées. Giovanni tâcha d'ignorer la créature qu'il avait crée. Celle qui avait mené les débats jusqu'à présent sourit, puis tituba avant de s'affaler contre la pierre, blême. Si N esquissa un geste pour la rattraper, le Pokémon psy se montra plus rapide et la prit dans ses bras, comme on berce un enfant.

-Elle va bien ? Demanda simplement le boss de la team Rocket, vaguement inquiet, plus par le fait d'avoir été convoqué par une personne si faible que par véritable compassion.

« Elle est épuisée. Le monde est de plus en plus instable et cette dimension se disloque peu à peu. Sans nos efforts, nous aurions été anéantis depuis longtemps, mais la tâche commence à être trop importante pour que nous seuls puissions y remédier. » Déclara gravement le Pokémon à son ancien bourreau.

-Et je suppose que je suis important dans la réalisation de votre plan, sinon, vous ne vous seriez jamais adressé à moi, je me trompe ? Devina Giovanni.

Il ricana.

-Et qu'est-ce que j'y gagne ?
-L'orgueil des humains me dépasse à chaque fois : survivre n'est-ce pas déjà une récompense suffisante ? Lança N avec rancœur.

L'ancien bandit haussa des épaules.

-Rien ne me dit que ce que vous racontez est vrai. Après tout, d'après ce que j'ai entendu dire, N, vous avez déblatéré beaucoup de discours qui finalement ce sont révélés creux. Où vous êtes-vous terré après votre échec ? Dans une forêt avec des Pokémon pour seule compagnie ? Laissez-moi réfléchir, la forêt de jade ? Ou alors celle Nervault ?

Cette fois, au lieu de s'agacer, le jeune homme aux cheveux verts sembla profondément blessé par la remarque, et il baissa la tête, honteux.

« Es-tu aveugle Giovanni ? Ne vois-tu pas le temps s'étioler et se mélanger ? Ignores-tu les gens de ton peuple qui s'effondrent en pleine rue ? Ne ressens-tu pas le froid en plein été et la canicule en hiver ? Es-tu capable de fermer les yeux sur les trous noirs qui apparaissent et disparaissent au hasard et détruisent tout ce qu'ils touchent ? »

Giovanni haussa des épaules avec dédain :

-Il y a déjà eu pire : le monde des Pokémon n'a jamais été en paix et avec la léthargie des légendaires, il était à prévoir que tout se détraque. Il ne s'agit là que d'une aventure de plus que des morveux résoudront : j'ai passé l'âge d'être un héros. J'ai plutôt celui d'être un méchant.
-Et les méchants n'ont que ce qu'ils méritent, une mauvaise fin. Compléta N avec une naïveté étonnante au vu de son intelligence coutumière.
-C'est faux, nous avons tous droit à une fin heureuse. C'est du moins, ce à quoi j'aspire au terme de cette aventure.

La voix de la jeune femme le surprit : il la croyait inconsciente, mais celle-ci se redressa autant qu'elle le put dans les bras de Mewtwo. Elle le toisa avec une sincérité effarante et une tristesse à peine dissimulée. Giovanni sentit le rictus poindre, alors qu'il approuvait :

-Très exactement.
-Et si je te disais que ta récompense pourrait être de la reconnaissance dans les yeux de ton fils unique ?

Giovanni se raidit, son cœur ratant un battement. Alors qu'il s'apprêtait à partir, il suspendit son geste. La jeune femme attendait sa réponse, sereine. Lorsque l'homme se retourna, il sut qu'elle ne s'attendait à sa réaction : elle souriait.

-Alors je te demande : qu'est-ce que tu attends de moi ?

Ce fut Mewtwo qui se permit de lui expliquer, légèrement hautain :

« Rien de plus et de moins que de sauver notre dimension. »

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Il y a des gens qui croient que tout est dû au hasard, d'autres, qui songent que tout est lié et fait parti d'un plan qui nous dépasse.

Est-ce là que réside le gouffre le plus insurmontable de l'humanité ? Là que nait tous les doutes, toutes les incertitudes, les conflits ? L'impossibilité de s'entendre, de construire un pont entre deux points de vue, entre deux êtres, ethnies, deux entités uniquement différentes ?

Les gens s'attachent plus à ce qui les oppose qu'à ce qui les rapproche, c'est bien là toute la tragédie de l'existence.

Il est impossible de le savoir véritablement.

Cependant, tout séparait le groupe de Sam à celui de Blue.

Ils n'avaient pas le même âge.

Lui atteignait les 16 ans quand elle arrivait cette année à son 23 ème anniversaire.

Ils n'avaient pas le même genre.

Lui restait très certainement un garçon, et cela, depuis ses premières heures jusqu'à la fin de ses jours (du moins il l'espérait). Elle, malgré son absence de formes avantageuses, demeurait sans contestation une femme.

Ils ne possédaient pas même des traits physiquement identiques.

Lui arborait une tignasse chataine, claire, en bataille, dont sa sœur Nina avait hérité de leurs parents également. Ses yeux contrairement à ce que son nom présageaient, étaient vert clair. Loin de la jeune femme aux cheveux bleus et aux yeux lunaire, il n'affichait aucune coquetterie dans sa tenue, la seule touche qui aurait pu passer pour tel résidait en un petit médaillon autour de son cou, qui abritait en vérité une photo de son grand-père le renommé professeur Chen.

Ils ne partageaient pas non plus leur mode de vie.

Blue était respecté et admiré, en champion de l'arène de Jadielle, alors que Sam, elle, vivait dans la clandestinité en désaccord total avec le système.

A dire vrai, Ils ne vivaient même pas dans une dimension similaire.

Pourtant, leurs destins à tous, s'emmêlaient de manière inextricable. A partir de cette journée précise.

Alors que Samantha se contentait de rassembler ses forces pour continuer son combat contre la société, Blue, lui, se ruait vers l'hôpital après un appel inquiétant d'un de ses « amis ». Aussi, peu de choses à part l'inquiétude ne perçaient la barrière vrombissante que formaient ses pensées. Alors une petite remarque philosophique sur ce que serait son avenir (dont il n'avait aucune connaissance idée présentement), aucune chance pour qu'elle l'importune.

Il arriva sans problème jusqu'à l'hôpital en chevauchant son Arcanin, mais il fut plus dur pour lui de convaincre la femme de l'accueil qu'il devait voir sa camarade. Aussi se retrouva-t-il rembarré dans la salle d'attente comme n'importe qui le temps que l'abrutie d'hôtesse aille vérifier son identité auprès de la victime.

Le fait qu'elle puisse affirmer obtenir une réponse de son amie censée être arrivée ici dans un état grave, ne le rassurait pas vraiment, alors pour se calmer –il avait la réputation d'un mec classe à tenir tout de même !- il observa un panneau de lierre comme il y en des centaines dans les lieux publics.

Entre les différentes petites annonces habituelles : « Je vends un scooter », « Jeune dresseur cherche un Escroco à échanger contre un Moufouette » L'attention de Blue coula vers une rangée d'affiche.

Toutes présentaient des enfants, des adolescents, blonds aux yeux verts. Des avis de recherches pour les disparus. Son regard s'accrocha à un visage familier parmi tous ceux-là. Celui d'une jeune fille, souriante, un chapeau de paille à la main. Elle possédait les mêmes attributs physiques que tous les autres, mais avait été la première à disparaître.

Un poids écrasa son cœur et il baissa la tête, amer, serrant des poings.

La plupart des gamins sur les affiches avaient été récupérés, perdus à des kilomètres de chez eux, ne souffrant de rien à part quelques égratignures et d'amnésie partielle. Pas le moindre signe d'abus, de drogue ou quoi que ce soit. A ce jour, il n'y avait plus que deux personnes encore volatilisées dans la nature.

Un gamin de 15 ans, à la peau mâte et aux yeux verts profond, presque bleus. Il venait d'une famille de saltimbanques et normalement portait des vêtements un peu à la hippie. Bien évidemment, il était blond aux cheveux longs. D'après le papier punaisé il se prénommait Mehdi.

Puis il y avait Yellow. Son amie, celle qui avait été son élève autrefois, la première victime jamais retrouvée.

Habituellement les tueurs en séries foire leurs premiers assassinats pas le contraire.

-Monsieur Blue Chen ?

Blue ne sursauta pas quand on l'interpella, il s'éloigna simplement de l'objet de ses tourments. La même fille que tout à l'heure prenait un air confus, penaud, tripatouillant son stylo dans un tic nerveux.

-Je suis désolée, j'ignorais que vous étiez proche de la victime. S'excusa-t-elle, piteuse.

Pourtant c'était ce qu'il s'était tué à lui expliquer en arrivant. Il ne répondit rien malgré ce qu'il pensait, se contentant de la toiser avec rancune.

-Mademoiselle Leaf vous attend dans sa chambre, c'est la dernière au bout du couloir. Même si elle est arrivée inconsciente ici, ses jours ne sont pas en danger. Nous faisons des tests pour trouver la raison de son malaise.

Blue ne l'écouta pas babiller plus longtemps, il se dépêcha d'aller au chevet de son amie. De toute manière il y avait peu de chance que les médecins découvrent quoi que ce soit, depuis pas mal de temps déjà, plusieurs personnes perdaient connaissance sans explication. Il y avait même eu un jour, celui où Yellow avait disparu, où le monde entier sans exception avait tourné de l'œil. Depuis l'incident se répétait à moindre ampleur.

Le seul rempart empêchant la panique totale face à ce problème était que d'autres, encore plus graves, avaient commencés à apparaître également. Leur monde semblait vaciller dangereusement et personne n'en connaissait la cause, ni même les véritables enjeux.

Blue entra dans la chambre et y trouva déjà les parents de Leaf, tout récemment réunis, eux et leur fille, après plus de 10 ans d'absence, il était injuste que le malheur les frappe encore.

Il se demanda une seconde s'il faudrait également 10 ans à Yellow pour réapparaitre.

Néanmoins, son amie paraissait en pleine forme sur son lit, elle lisait d'ailleurs un magazine tranquillement, son chapeau sur les genoux, encore toute habillée de son ensemble préféré, un petit haut bleu et sa jupe rouge. Elle avait tout de même daigné retirer ses chaussures pour ne garder que ses chaussettes.

Quand il entra elle tourna son regard bleu vers lui, et sourit.

-Oh Blue ! Tu en as mis du temps pour venir !

Blue resta coi.

Leaf, car son amie se prénommait ainsi, remit en place sa longue tignasse chataine, et se tourna vers ses parents avec une mine accusatrice :

-Je vous avais pourtant demandé de paraître totalement effondré pour l'appeler !

Les deux adultes eurent un rire jaune.

Un piège. Cette fille insupportable lui avait tendu un piège ! Est-ce qu'elle avait seulement perdu connaissance ? Rien n'en était sûre avec cette manipulatrice dénuée de tout remord.

-Bien, ta blague était une perte de temps, si tu le veux bien, je m'en vais maintenant que tu as eu ce que tu voulais. Répliqua-t-il avec mauvaise humeur.
-Oh non attend !

Leaf se redressa, et il put tout de même voir une perfusion plantée dans son bras.

-J'ai quelqu'un qui a des questions à te poser. Il m'a ramassée quand j'ai perdu connaissance.

Donc finalement, elle avait bien eu un souci de santé. L'inquiétude revint au galop, même s'il fit de son mieux pour la garder enfouie et surtout de ne pas la lui montrer. Cette fille était comme un goinfrex à qui on montre du chocolat et qui nous mange le bras en retour, si on lui avouait la plus petite émotion on causait sa propre perte.

-Tu peux sortir. Appela Leaf.

La fenêtre de la chambre coulissa, et une petite tête blonde émergea. Le garçon disparu dont il avait admiré l'affiche un peu plus tôt, entra dans la salle, l'air pas le moins du monde traqué. Blue dévisagea Leaf, taquine, puis à nouveau l'étranger, dubitatif.

-J'espérais une mine un peu plus surprise. Se lamenta son amie alitée, déçue.
-Il est vachement calme, oui, constata Mehdi avec un air absent.

Il avait sous le bras un sac en bandoulière jaune à moitié vide. Donc finalement Blue supposa que ce gamin était juste un fugueur... Parmi d'autres victimes bien réelles.

-Qu'est-ce qu'il me veut ?

Blue s'appuya contre le mur, les bras croisés, sur la défensive. Leaf lui sourit, avant d'envoyer au petit fugueur :

-Est-ce que tu peux lui répéter la question que tu m'as posée tout à l'heure ?

Mehdi hocha simplement du chef et plongea son regard dans celui de Blue.

Chaque mot qu'il prononça se répercuta en lui avec un écho étrange, comme si au fond de lui, Blue pressentait l'avenir qui l'attendait après cette rencontre.

-Je suis à la recherche d'un pokédex.

D'abord cette demande n'avait rien de particulière, de nombreux enfants venaient le voir, lui et son grand père pour réclamer ce magnifique engin. En vain, posséder un pokédex était un honneur, ici, seuls ceux en qui les différents professeurs Pokémons du monde reconnaissaient le potentiel pouvaient en obtenir un. Cela n'empêchait pas les idiots d'essayer, voire même certains voleurs de le dérober.

Aussi, Blue ne comprit-il pas exactement ce que Leaf trouvait de si intéressant à l'interrogation. Celle-ci fit signe à Mehdi de poursuivre.

-Je suis à la recherche d'un pokédex issu de la première génération.

Déjà, cela devenait plus intriguant. La plupart de ces modèles avaient été détruits par son grand père, pour être remplacé par des neufs, le seul qui existait encore à sa connaissance...

Il retint son souffle.

Yellow était la détentrice du dernier pokédex de ce genre. Il regarda leaf, cherchant à comprendre ce qu'elle manigançait, mais celle-ci lui renvoya une expression des plus sérieuses. Il revint vers le petit fugueur gitan.

Rien ne laissait présager qu'il incarnait aujourd'hui la première piste intéressante depuis la disparition de leur amie. Lui, avec ses cheveux raides et sales, trop longs, et ses habits abîmés.

-Tu cherches un pokédex qui appartient à quelqu'un en particulier ? Demanda finalement Blue, la gorge serrée.

Mehdi hocha du chef et de but en blanc, comme on parle de la pluie et du beau temps, il envoya :

-Oui.

Il marqua une pause puis ajouta :

-Je cherche le pokédex d'Eléa Lars, ou de son vrai prénom Eléanore Sarl.