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Rubis & Saphir - The Origins de Feather17



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» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 15/07/2014 à 22:55
» Dernière mise à jour le 24/08/2020 à 14:42

» Mots-clés :   Action   Aventure   Drame   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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002. 1x02 - Le début d'un long voyage 2/2
À bord de la jeep décapotable vert kaki du Professeur Seko, Sofian dû s’accrocher fortement à son siège en déployant des efforts pour éviter de s’envoler. Pressé par le temps qui défilait et qui laissait aux trois Medhyèna enragés des chances de faire beaucoup de dégâts, le professeur ne se préoccupa pas de la vitesse de son véhicule et entra dans le village du Bourg-en-vol en trombe. Sofian eut à peine le temps d’apercevoir un Ponyta trotter dans les champs que la voiture l’avait déjà dépassé et grimpait la petite colline qui menait à la maison au moulin à vent. La jeep freina d’un coup sec en pénétrant dans un large garage et Sofian fut projeté contre le pare-brise. Sans prendre le temps de s’excuser, le Professeur Seko sauta hors de sa voiture et entra dans son laboratoire en sommant l’adolescent de le suivre.
Sofian entra dans le laboratoire du Professeur Seko en se frottant le crâne et étouffa une exclamation de surprise. Il n’avait jamais visité le laboratoire d’un scientifique pokémon jusqu’alors et les quelques images qu’il s’était créés dans son cerveau provenaient d’un mélange d’émissions télévisées et de sa propre imagination. Ce fut la raison pour laquelle il ne put s’empêcher de garder la bouche ouverte en découvrant les nombreuses machines scientifiques qui clignotaient de toutes parts, les tuyaux en plastique transparents qui descendaient du plafond et disparaissaient dans les sous-sols en créant un labyrinthe dans les coins de la salle, les plantes exotiques qui grimpaient contre les murs et s’étendaient d’une fenêtre à l’autre, ou encore l’incroyable aquarium plus large que la jeep qu’ils venaient de quitter qui trônait au centre du laboratoire et renfermait des pokémons aquatiques fascinants.
– Il faut qu’on élabore une stratégie pour arrêter les Medhyèna ! dit le professeur en renversant le contenu de sa sacoche sur la table de travail contre le mur du fond. Pas le temps de regarder les Relicanth, on a plus d’un Miaouss à fouetter !
Alors que Sofian s’arrachait à la vision des poissons bruns, la porte à côté de la table de travail s’ouvrit à la volée et la jeune fille qu’il avait rencontrée plus tôt dans la journée entra dans le laboratoire d’un pas précipité.
– J’ai fait aussi vite que j’ai pu ! dit-elle en jetant son sac à dos au sol. J’étais en train d’observer les Nirondelle du parc quand j’ai croisé un Medhyèna plutôt violent qui attaquait les Goélise du lac sans aucunes raisons. Et en venant jusqu’ici, j’en ai vu un autre se diriger vers la ville.
– Et bien je suis heureux que tu aies déjà rencontré deux des trois Medhyèna que nous devons arrêter.
– Il y en a trois ?! s’exclama Flora. Mais je n’ai jamais livré de combat, comment je vais faire pour tous les arrêter ?
– Ne joue pas les héroïnes, je suis là pour vous aider, rappela Sofian en avançant pour se montrer à la jeune fille qui n’avait pas fait attention à lui.
– Sofian ! s’exclama-t-elle en le reconnaissant et son teint vira au rouge. Je pensais que toi non plus tu n’avais jamais eu de pokémon.
– Nous n’avons pas le temps de papoter ! intervint le Professeur Seko. J’avais capturé ces trois pokémons pour les distribuer aux dresseurs qui entameraient un voyage pour la Ligue Pokémon mais tant pis, nous avons besoin de leur aide.
Le professeur lança une des pokéballs de sa sacoche à Sofian et une deuxième à sa fille ; il garda la troisième pour lui.
– Nous allons nous disperser dans le Bourg-en-vol à la recherche des Medhyèna, expliqua-t-il. Vous n’aurez qu’à faire sortir les pokémons de leur pokéball et leur expliquer le topo, ils se battront seuls. Normalement, ils sont assez puissants pour en venir à bout. Sofian, je te dépose au parc ; Flora, tu vas remonter le chemin de celui qui allait vers la ville ; moi, je roulerai dans les rues à la recherche du troisième. Allons-y !
Le Professeur Seko les fit grimper dans la jeep sans ajouter un mot et ils quittèrent à toute vitesse la colline du laboratoire vers le Bourg-en-vol.

Pokémon #201i
Le parc du Bourg-en-vol n’était pas exceptionnellement grand ni original. Il consistait simplement en un grand terrain de pelouse bordé d’arbres bas et d’un vaste lac au centre du gazon. Lorsque Sofian entra en courant dans le parc, il passa devant un Nirondelle blessé qui tentait du mieux qu’il pouvait de fuir l’endroit. Au loin, il distingua une famille en plein pique-nique qui observait d’un regard tendu le lac. Sofian vit alors un Medhyèna nager avec entrain au centre du lac et filant à toute vitesse vers les Goélise qui s’enfuyaient en vitesse en s’envolant. Constatant qu’il n’y avait plus de victime potentielle aux alentours, le Medhyèna nagea vers la rive du lac et croisa le regard de la famille qui l’observait. Sofian aurait juré qu’il avait vu une flamme malsaine s’allumer dans les yeux du pokémons qui galopa vers la famille en sortant les crocs. Le père sortit une pokéball de sa poche mais ne fut pas assez rapide. Le Medhyèna enragé sauta contre sa poitrine et le jeta au sol en le mordant aux endroits du visage qu’il pouvait atteindre, sous les cris de sa femme et de ses enfants impuissants.
– Pokémon, vient nous aider ! s’écria Sofian qui courait vers les pique-niqueurs en lançant sa pokéball dans les airs.
Une nouvelle fois, le Poussifeu se matérialisa entre lui et le Medhyèna et Sofian lâcha un soupir exaspéré. Il était à nouveau tombé sur le pokémon idiot qui ne savait pas se battre. En voyant le poussin apparaître, le Medhyèna relâcha son emprise sur l’homme et se tourna avec appétit vers sa nouvelle proie.
– Poussifeu, refais ton attaque avec la boule de feu ! ordonna Sofian, avant d’ajouter avec précipitation : Sur le Medhyèna cette fois-ci !
Le petit poussin poussa un piaillement joyeux et ouvrit le bec. Une petite boule de feu semblable à celle que Sofian s’était prise à la figure s’envola vers le chien au pelage gris qui bondit dans les airs pour l’esquiver. Le Medhyèna sauvage retomba sur le Poussifeu et lui mordit férocement la chair de son corps. En entendant le cri de douleur du Poussifeu, Sofian se crispa d’horreur. Par sa faute, le pokémon du Professeur Seko, qui était censé être destiné à un nouveau dresseur, était en train de souffrir le martyr. Ne sachant que faire pour éloigner le Medhyèna du pokémon qu’on lui avait confié, Sofian ne prit pas le temps de réfléchir et lança le premier objet qu’il eut sous la main. La pokéball de Poussifeu percuta violemment le crâne du chien qui recula de quelques pas. Mais il reprit vite ses esprits et grogna dangereusement. Le Poussifeu se releva en toute hâte et courut se cacher derrière les jambes de Sofian.
– Qu’est-ce que tu fous ? s’exclama Sofian. Reste dans le combat, sinon on n’en arrivera jamais à bout !
Mais Poussifeu se colla davantage aux jambes de Sofian et l’adolescent sentit le tremblement de peur du poussin se répercuter sur ses mollets. C’est alors qu’il comprit que le pokémon était tout aussi terrifié que lui et le pousser à se battre contre un adversaire qui l’horrifiait faisait de lui un monstre. Mais n’était-ce pas le destin d’un pokémon ? Se battre contre un adversaire et remporter le combat, quitte à être gravement blessé ? Sofian fut convaincu par ses pensées philosophiques et s’adressa au Poussifeu apeuré afin de le rassurer :
– Ne t’inquiète pas, je suis là. On va l’avoir à nous deux.
Il brandit une branche d’arbre qui se trouvait à quelques centimètres de ses pieds et affronta le Medhyèna enragé du regard en se positionnant à l’offensive.
– Je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé mais il va falloir te calmer parce que tu n’es pas dans ton état normal, dit-il au Medhyèna qui grognait toujours. Les pokémons ne sont pas supposés être violents sans aucune raison, et je suis prêt à tout pour…
Mais Sofian ne put achever sa phrase car le Medhyèna poussa un long hurlement à la mort qui le fit frissonner. Pendant quelques secondes, il ne se passa rien. Puis, deux autres hurlements à la mort identiques lui répondirent et les deux autres Medhyèna arrivèrent en renfort aux côtés de l’adversaire de Sofian.
– Ouais mais à vous trois, vous ne me rendez pas la tâche plus facile ! se plaignit Sofian en resserrant ses doigts sur sa branche d’arbre qui, il commençait à le sentir, ne lui serait d’aucune utilité.
Le Poussifeu poussa un cri de peur lorsque les trois Medhyèna attaquèrent en même temps et Sofian ferma les yeux en tendant sa branche d’arbre devant lui. Mais il ne se passa rien. Il rouvrit les yeux quelques secondes pour découvrir un jet d’eau puissant propulser un des chiens dans les airs. Un flash vert s’abattit sur le crâne du second cabot et, poussé par un élan de courage en découvrant cette aide inattendue et inexplicable, fracassa la branche d’arbre sur le troisième Medhyèna qui tomba au sol à son tour.
– Bien joué, petit ! félicita le Professeur Seko en accourant.
Sofian découvrit ainsi d’où venait l’aide qu’il venait de recevoir. Le Professeur Seko et Flora avaient suivi les Medhyèna jusqu’au parc et avaient envoyé des pokémons que Sofian n’avait jamais vus.
– Pourquoi t’attaquer toi-même au Medhyèna si tu avais Poussifeu avec toi ? s’étonna Flora, amusée.
– Poussifeu était terrorisé et ne voulait pas combattre, expliqua simplement Sofian.
Flora écarquilla les yeux avant d’échanger un regard d’incompréhension avec son père. Sofian ne comprenait pas pourquoi le Professeur Seko était tout aussi choqué que Flora mais il n’eut pas l’occasion de donner son avis car le professeur changea de sujet :
– Est-ce que l’un de vous deux à une explication sur leur changement de comportement ? leur demanda-t-il.
Mais les deux adolescents hochèrent négativement de la tête.
– Ce n’est pas grave, peut-être que l’infirmière Joëlle pourra nous éclairer en voyant leur état.

Pokémon #201t
Sofian ne se rendit compte de l’heure tardive que lors du chemin de retour vers le laboratoire pokémon du Professeur Seko. Il avait passé le reste de l’après-midi au commissariat à relater les évènements à l’agent responsable de la ville, l’agent Jenny. Flora avait tenu à rester au centre pokémon avec les pokémons blessés pour en prendre soin, croyant en la théorie loufoque qui consistait au fait que les Medhyèna n’étaient pas fautifs et que leur changement de comportement devait résulter de quelque chose de plus grave qu’ils ne l’imaginaient. Ce ne fut que lorsque le soleil amorça sa lente descente vers l’horizon que Sofian fut raccompagné par le Professeur Seko sur la petite colline du village.
Rangeant les trois pokéballs dans la sacoche brune, le professeur ouvrit la porte du laboratoire et étouffa un cri de stupeur. À peine remis de ses émotions, Sofian le poussa sur le côté pour découvrir à côté de l’immense aquarium deux individus non identifiés. Un énorme tube était plongé dans le bassin et le vidait de son eau. Le tuyau passait par la fenêtre du laboratoire et était relié à une montgolfière posée au-dehors.
– Gaëlle, ma chérie ! s’horrifia le Professeur Seko en courant vers ce que Sofian identifia comme une masse informe recroquevillée aux pieds des intrus.
C’est alors qu’il reconnut la personne qu’il avait entrevue lors de sa rencontre avec Flora.
– Désolé, on voulait juste voler vos pokémons mais elle s’est entêtée à protéger vos poissons du coup, il a fallu qu’on s’en occupe, dit la femme en éclatant de rire.
Sans prendre le temps d’analyser le physique des intrus ou même de se demander qui ils étaient, Sofian attrapa la sacoche du professeur étourdi par la vue de sa femme inconsciente et lança la première pokéball qui lui venait en main. Encore une fois, ce fut le poussin de feu qui apparut.
– Décidément, l’univers veut absolument que tu te battes ! fit remarquer Sofian en soupirant.
Mais le Poussifeu n’avait pas l’air convaincu et se cacha derrière les jambes du Professeur Seko.
– N’aie pas peur, Poussifeu, nous pouvons les empêcher de piller le laboratoire, rassura Sofian sur un ton confiant. Il suffit que tu me fasses confiance et que tu appliques tous les ordres que je te donnerai. Tu me fais confiance ?
Le Poussifeu scanna du regard l’adolescent qui s’était agenouillé devant lui et, après avoir sondé le niveau de sa confiance, acquiesça d’un air déterminé.
– Vous ne pensez tout de même pas nous arrêter avec… cette caille qui tremble de peur ? s’esclaffa l’homme de la bande.
Un rire s’éleva de derrière eux et Sofian remarqua enfin le Miaouss qui les accompagnait. Quelque chose était étrange avec ce pokémon. Qu’il se tienne sur ses deux pattes-arrières, pourquoi pas. Qu’il tienne dans sa patte avant gauche une télécommande, ses maîtres auraient pu lui apprendre la technique. Mais qu’il explose d’un rire narquois, cela dépassait les limites du normal pour Sofian.
– Et bien soit, s’ils sont assez fous pour nous défier, montrons-leur notre puissance ! dit la femme. Miaouss, que dis-tu de les contrer avec leurs propres pokémons ?
Tandis que la femme éteignait la machine qui vidait l’aquarium, le Miaouss appuya sur sa télécommande en visant les Relicanths dans l’aquarium mais rien ne se produisit. Les deux inconnus échangèrent un regard d’incompréhension avec le pokémon et celui-ci appuya à nouveau sur la télécommande.
– Je ne comprends pas, les ondes ont fonctionné avec les Medhyèna, s’étonna l’homme.
– C’est donc eux ! s’exclama le Professeur Seko. Mais votre plan est voué à l’échec car les Relicanth n’ont pas d’oreilles, ils ne peuvent pas entendre les ondes !
– Hein ?? s’horrifièrent en chœur les inconnus.
Sofian profita de la confusion qui s’installa dans le groupe de voleurs et s’adressa au Poussifeu.
– Poussifeu, je pense qu’on a de bonnes chances de les arrêter vu leur stupidité ! dit-il. Envoie à nouveau tes boules de feu !
Poussé par un élan de courage, le Poussifeu ouvrit son petit bec et envoya une boule de feu foncer contre l’aquarium qui se brisa en milliers d’éclats de verre. L’eau qui y restait inonda le laboratoire et le jet puissant emporta le poussin dans les airs. Sofian bondit sur place pour l’attraper au vol tandis qu’il se faisait lui aussi emporter par la vague puissante de l’aquarium. Il termina sa course contre une machine qui s’arrêta de clignoter instantanément. Lorsqu’il se releva d’un bond, les voleurs avaient déguerpi par la fenêtre ouverte et avaient disparu avec leur montgolfière.
Sofian accourut auprès du Professeur Seko qui maintenait la tête de sa femme hors de l’eau, mais celle-ci était hors de danger car le choc avec la vague d’eau de l’aquarium l’avait faite sortir de son coma et à présent elle se relevait fébrilement.
– Tout le monde va bien ? demanda le professeur qui regardait autour de lui afin d’évaluer les dégâts.
– Oui, je pense, répondit Sofian en voyant le petit Poussifeu grimper agilement dans les hauteurs de la salle pour éviter de se mouiller.
– Qui étaient ces gens ? D’où venaient-ils ?
– Je n’en ai aucune idée, dit Gaëlle en se remettant de ses émotions. J’étais en train de nourrir les Mystherbe quand j’ai entendu du bruit dans ton laboratoire. Bon, je dois admettre qu’au départ, je venais pour te sermonner…
– Est-ce que tu sais qui ils étaient ?
– Non, j’ai juste eu le temps de voir qu’ils volaient les Relicanth quand ils m’ont assommée. Mais ils doivent appartenir à un groupe parce qu’ils avaient un costume identique. Et le Miaouss… Vous avez vu le Miaouss ? Il avait l’air d’être…
– …humain ! termina Sofian, tout aussi effaré que les deux autres.
– Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ?!
Tous trois se retournèrent d’un coup, prêt à se remettre à se battre. Flora se tenait au pas de la porte et regardait d’un air ahuri l’état délabré du laboratoire.
Il leur fallut plus d’une demi-heure pour se relater les évènements et donner leurs hypothèses sur l’identité des voleurs. L’agent Jenny avait dû refaire une apparition pour prendre les dépositions et ouvrir un dossier sur les deux inconnus. Flora s’était délectée à répéter à qui voulait l’entendre que sa théorie loufoque se trouvait être la bonne alors que Sofian aidait le Professeur Seko à prendre soin des trois pokémons qui les avaient aidés durant la journée et que Gaëlle nettoyait les dégâts causés par l’eau. Enfin, lorsque tout fut rentré dans l’ordre, le Professeur Seko invita les deux adolescents à prendre place devant la table de travail où il avait fait monter les trois starters de Hoenn.
– Tout d’abord, laisse-moi te remercier pour nous avoir aidés aujourd’hui, dit-il en s’adressant à Sofian, avant de t’expliquer pourquoi je t’ai invité à passer me voir. Je connais très bien ton papa depuis qu’il est arrivé dans notre région et il m’a souvent parlé de toi, de ton potentiel, mais surtout de ton rêve de devenir un champion d’arène. C’est pourquoi c’est tout naturellement que je me propose de t’aider dans ton voyage dans Hoenn. Et puis, étant donné que ton papa est un héros national, c’est le moins que je puisse faire. Je t’offre donc mon aide financière pour ta participation à la Ligue Pokémon de Hoenn et surtout, c’est avec plaisir que je t’offre ton tout premier pokémon entraîné expressément pour partir pour un périlleux voyage !
– Waw !! s’exclama Flora, admirative. Ce n’est pas tous les jours que mon père fait l’honneur d’aider un dresseur, et surtout en lui offrant un pokémon !
– C’est bien gentil, mais… Je vais devoir refuser malheureusement.
– Pardon ?? s’écria Flora, outrée. Comment peux-tu refuser un tel cadeau sur un plateau d’argent ? Tu sais combien ça coûte de participer à la Ligue Pokémon ? Tu es un des rares à bénéficier du sponsor de mon père et tu refuses ??
– Le truc, c’est que je n’ai pas envie de devenir un Maître Pokémon, je veux simplement gérer une arène comme mon père, s’expliqua Sofian.
– Mais mon petit, comment veux-tu être le détenteur d’un badge pokémon qui donne accès à la Ligue si tu ne l’as pas toi-même gagnée ? s’esclaffa le Professeur Seko. Pour avoir la légitimité de détenir une des clés de la Ligue, il faut que tu fasses tes preuves et que tu fasses parler de toi.
A bien y réfléchir, Sofian se souvint qu’il était vrai que son père avait lui-même gagné la Ligue Indigo à Kanto de nombreuses années auparavant. Acceptant alors l’aventure qui l’attendait, Sofian esquissa un petit sourire d’accord et le professeur se tourna vers les trois pokémons qui attendaient patiemment sur la table.
– Il est temps pour toi de faire ton choix : veux-tu Arcko, le pokémon plante – il lui montra le pokémon vert, haut comme trois pommes, et doté d’une petite queue plate – Poussifeu, le pokémon feu – le poussin que Sofian connaissait à présent sautilla sur place de manière excitée – ou Gobou, le pokémon eau ?
Sofian analysa le troisième pokémon qui était tout aussi petit que les deux autres, tout bleu et muni de joues avec des picots. Mais il n’avait pas besoin de réfléchir, car le choix était déjà fait depuis longtemps.
– Je pense que le courant est très bien passé entre nous aujourd’hui, alors je vais choisir… Poussifeu !
Le petit pokémon explosa de joie et se lança dans les bras de Sofian avec une telle force que l’adolescent perdit l’équilibre et tomba à la renverse en éclatant de rire.
– Un pokémon feu, très bon choix pour débuter une aventure ! commenta le Professeur Seko en lui donnant la pokéball de Poussifeu. Et toi Flora, lequel choisis-tu ?
– Sans aucune hésitation, étant donné que je suis celle qui l’a trouvé et qui s’en est occupé depuis, je choisis Gobou !
Elle brandit le pokémon aquatique dans ses bras et ce-dernier sembla soulagé. Sofian ne put s’empêcher de ressentir un peu de peine pour le dernier pokémon dont personne n’avait voulu, mais le Professeur Seko reprit sa tirade et il dut se concentrer pour comprendre les explications qu’il lui donnait.
– Voici vos Pokédexs et vos cartes de dresseur, dit-il en leur tendant les objets, ainsi que cinq pokéballs vides qui vous aideront à construire une équipe solide, car vous n’êtes pas sans savoir que, comme le stipule la règle numéro une de la Ligue Pokémon…
– « Un dresseur ne peut voyager qu’avec un maximum de six pokémons », l’interrompit Flora, lassée. On le sait, tu n’arrêtes pas de le répéter ! Tu nous donnes nos affaires maintenant ou tu vas nous réciter la Loi de Fuji sur les différences de types ?
Sofian prit des mains du professeur l’encyclopédie électronique qui lui permettrait de répertorier les pokémons qu’il allait rencontrer et de se renseigner sur eux, et sa carte de dresseur qu’il observa un instant. « Sofian Match, 22 août 1995, Bourg-en-vol » était inscrit à côté d’une photo de lui qui souriait dans le vide.
– Et bien voilà, votre voyage va pouvoir débuter, annonça le professeur. Je vous souhaite une magnifique aventure et vous donne rendez-vous à la Lige Pokémon dans un an !
Le cœur de Sofian se mit à battre rapidement dans sa poitrine. Il partait enfin à l’aventure, quittait enfin cette vie triste et noire qu’il s’était construite dans la colère. Mais avant, il devait tout de même aider à terminer les installations dans sa nouvelle maison ; il devait bien cela à sa maman.
– J’ai trop hâte !! s’exclama Flora en serrant dans ses bras son Gobou.
– Un dernier conseil, ajouta le professeur. Voyager dans Hoenn va vous demander beaucoup de courage et la solitude est votre pire ennemi. Je vous conseille de vous trouver des compagnons, et pourquoi pas voyager ensemble ?
– Oh oui, ce serait génial ! s’excita Flora d’une voix hystérique.
– Malheureusement, je ne peux pas partir pour le moment, je viens à peine d’arriver dans la région et l’emménagement n’est pas encore terminé.
– Oui, je comprends, dit Flora qui eut du mal à cacher sa déception.
Accompagnés de leurs nouveaux pokémons, les deux adolescents quittèrent le laboratoire sous le regard bienveillant du Professeur Seko, Flora rentrant chez elle et Sofian descendant la colline.

Pokémon #201r
– Maman ! appela Sofian en ouvrant violemment la porte d’entrée.
Mais il resta bouche bée en contemplant le salon méconnaissable qui s’étendait devant lui. Les meubles qui l’avaient vu grandir à Kanto étaient répartis d’une façon organisée dans le nouveau bungalow et Sofian avait l’impression de se retrouver chez lui, de retour à Azuria. S’interrompant dans ses instructions aux pokémons de l’agence d’emménagement, Nathalie observa son fils qui restait muet et remarqua après un court instant le poussin qu’il tenait dans les bras.
– Oh mon Dieu, c’est pas vrai ! s’excita-t-elle d’une voix hystérique. Le Professeur Seko t’a offert un pokémon !
Sans que son fils ne pût expliquer les évènements qu’il venait de vivre, sa maman et son Rondoudou se jetèrent sur le Poussifeu pour l’observer de plus près. Nathalie caressa chaleureusement le nouvel ami de Sofian qui semblait intimidé et Rondoudou, reconnaissant en lui un rival potentiel, lui donna un coup de patte sur le crâne en faisant semblant de ne pas l’avoir fait exprès. Poussifeu voulut se venger et envoya une minuscule boule de feu qui explosa au visage de Rondoudou. Sofian dû soulever Poussifeu au-dessus de son crâne pour empêcher Rondoudou d’entamer un combat à mort.
– Un pokémon feu ? s’étonna Nathalie après avoir grondé Rondoudou. Ce sont les pokémons les plus compliqués à élever à cause de leur tendance à… s’emporter.
– Je sais, mais Poussifeu et moi on s’est bien entendu et je suis prêt à relever le défi !
– Je n’en doute pas. Vous semblez avoir le même tempérament. Je pensais bien que le Professeur Seko allait t’offrir ta place à la Ligue Pokémon de Hoenn, du coup, j’ai un petit cadeau pour toi, ton véritable cadeau d’anniversaire.
Nathalie sortit d’un carton posé derrière elle un sac à dos vert kaki qui contenait des vêtements de sport. Sofian s’empressa de les enfiler et courut devant un miroir posé contre le mur pour s’observer. Ses yeux et ses courts cheveux bruns se mariaient à merveille avec le rouge écarlate de son t-shirt, caché à moitié par un gilet moderne aux motifs circulaires gris-oranges. Son pantalon noir était tout aussi confortable qu’un survêtement décontracté et ses chaussures de sport, il en était sûr, lui assureraient une autonomie de marche illimitée et sans douleur. Le sac à dos renfermait encore un bonnet rouge et blanc pour les temps frileux et des mitaines pour un style un peu plus décontracté. Sofian y fourra ses objets de voyage donné par le Professeur Seko et enfila son sac sur ses épaules.
Il se retourna alors vers sa mère en affichant le plus radieux des sourires. Nathalie plongea son regard dans les yeux de son fils et poussa un bref soupire mélancolique.
– Mon petit Sofian qui est devenu grand…
– M’man, marmonna Sofian qui voulait éviter la scène tragique et pleine de larmes. Je ne vais pas partir maintenant, je dois t’aider à ranger la maison.
– Oh ne t’inquiète pas pour ça, je m’en sortirai toute seule. Je sais que tu veux aider mais un adolescent ne doit pas rester enfermé chez lui quand une si belle aventure l’attend au-dehors. Va, mon fils, crée-toi des souvenirs inoubliables et vis ta vie à cent pourcent. Mais n’oublie jamais une chose : moi, je serai toujours là, quoi qu’il arrive.
– Je sais, répondit-il la gorge nouée avant de prendre sa maman dans ses bras. Je vais te laisser Rondoudou pour que tu ne te sentes pas trop seule.
Nathalie lui caressa le dos avec affection et Sofian laissa les larmes couler sur son visage. Il s’essuya rapidement lorsqu’il sentit l’étreinte de sa maman se desserrer et s’efforça d’afficher une mine excitée.
– Une dernière chose, ajouta Nathalie qui ne cachait pas ses larmes. Je t’en prie, n’essaie pas de la retrouver. Je sais que la tentation est grande maintenant que nous sommes de retour à Hoenn mais protège-toi et reste loin d’elle.
Sofian prit un air sérieux et déterminé et pressa de ses mains les épaules de sa mère.
– Hoenn nous offre une nouvelle vie, maman, et je suis bien décidé à réécrire notre histoire.
Sur ses mots, Sofian embrassa une dernière fois sa maman, serra son Rondoudou dans ses bras et sortit de sa nouvelle maison dans sa combinaison de voyage en compagnie de Poussifeu, son nouvel ami. Il regarda le chemin de campagne qui menait à la Route 101 où allait débuter son aventure. Sans un regard derrière lui pour fuir la tristesse de sa maman, il se mit alors en route vers les montagnes qu’il apercevait au loin et qui lui offraient un nouveau départ dans la région de Hoenn.

Pokémon #201e
À suivre dans : « Comment capturer un pokémon »