• Chapitre 7 •
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• Lucario2208 •
Un flocon s'écrasa au sol, et vint disparaître sur le tapis blanc immaculé qui recouvrait le sol rocailleux. Voilà maintenant deux jours que nous avions quitté le monastère et pris à tout hasard le chemin des montagnes. Tenkai s'était entre-temps ajouté au groupe, nous forçant à nous serrer encore davantage lors des passages sur les corniches étroites. Le gravier couvert de neige nous était maintenant familier, et les nuages jaunâtres qui restaient comme accrochés aux sommets, qui semblaient avoir aiguisés pour l'occasion, afin de retenir la tempête au dessus de not têtes, n'étaient visiblement pas décidés à continuer leur course infinie dans le ciel.
Depuis l'aube, nous avancions dans la direction du levant. Et, comme aucun sentier n'était tracé, nous empruntions d'étroites crevasses, qui, la plupart du temps, se resserraient petit à petit, avant de déboucher sur une paroi infranchissable, nous forçant à rebrousser chemin. Pendant que j'avançais, fermant la marche, plongé dans une profonde réflexion, je me demandais comment Tenkai avait pu réagir si brutalement à notre rencontre. Il n'avait pas encore retrouvé ses souvenirs lorsqu'il avait créé le piège. Cela voulait donc dire qu'il ne savait pas vraiment qui nous étions avant de nous emprisonner dans le ravin. Non, ce n'était pas une sorte d'hypnose, j'en étais certain. Mais comme il ne connaissait pas nos intentions — à y réfléchir il ne connaissait rien de nous avant de retrouver la mémoire —, la seule façon de pouvoir croire que nous l'avions fait sombrer dans l'amnésie, c'était que quelqu'un lui raconte volontairement un mensonge pour nous nuire... ou du moins nous ralentir.
Or, ces montagnes, à l'exception de Tenkai lui-même, et de quelques Pokémon, étaient entièrement désertes. Il aurait donc fallu que quelqu'un qui nous connaisse traverse également ces montagnes, et rencontre le jeune homme au passage, en lui racontant, par exemple, qu'une fille à l'allure étrange, accompagnée d'un Lucario doté de la parole et d'un moine, passeraient bientôt par là, en inventant une quelconque histoire pour faire croire à Tenkai que nous étions ses ennemis. À l'issue de cette longue méditation, une seule image me vint à la tête, comme un éclair déchirant le ciel, aussi soudaine, et aussi effrayante. Et c'était la seule qui rassemble toutes les conditions que je m'étais énoncé à moi-même : Aqua.
"-Mais bien sûr ! Il a dû partir dans la même direction que nous, mais plus tôt ! Ça voudrait donc dire que si il y a une ville derrière ces montagnes, à supposer qu'on en sorte un jour, il doit également s'y trouver !"
Dimoret, qui cheminait avec énergie un peu plus loin devant moi, se retournait de temps en temps, et ricanait de me voir marmonner tout seul. Une fois revenu à la réalité, lorsque je faillis trébucher sur une pierre qui dépassait de l'épaisse couche de neige, l'envoyant chuter dans le vide en contrebas, je jetai un regard noir au Pokémon, qui rigolait toujours autant, et devait me prendre pour un fou, avant d'accélérer la marche, pour finalement venir continuer mon chemin à coté de son dresseur.
"-Dis... commençai-je, hésitant.
-Quelque chose ne va pas ?
-Si si, pas de problème... C'est juste que..." Je voulais assurer ma théorie afin de n'a pas chercher Aqua partout par la suite. "D'où croyais-tu que c'étaient nous qui t'avions rendu amnésique ?...
-Eh bien... Euh..." Il resta un moment absent, certainement en train de chercher le bon souvenir, puis il finit par répondre : "C'était... Un homme qui était passé dans les montagnes, la veille de votre arrivée. Il m'a dit qu'il fuyait, car un groupe — vous — le traquait, et avait le pouvoir de lui faire perdre la mémoire... J'ai tout de suite fait le rapprochement quand je vous ai vu arriver. Franchement, je me demande comment j'ai pu me faire convaincre aussi facilement... Encore désolé, je n'aurais pas dû envoyer Dimoret t'attaquer."
Hochant la tête d'un air compréhensif, je ne pus pourtant m'empêcher de jeter un regard rieur et narquois au Pokémon, qui avait visiblement écouté toute le conversation.
"-Je ne sais pas ce qu'il se serait passé si tu avais perdu..." continua-t-il. "Heureusement qu'elle n'a pas combattu depuis longtemps..."
«... Elle ?!» Je faillis crier ce mot d'etonnement, mais je me retins. J'ouvrais maintenant de grands yeux abasourdis vers "la" Dimoret, mon air rieur ayant disparu, et était maintenant affiché sur son visage. "... Elle n'en est pas moins insupportable." pensai-je en accélérant encore, pour arriver entre Melu et Lama. À ma grande surprise, ils marchaient dans le plus grand silence.
"-Bah..." fis-je, étonné. "Vous vous chamaillez pas ?
-Ne me tente pas." répondit simplement Melu.
Préférant ne rien dire, de peur qu'elle ne mette à exécution ce qui apparaissait maintenant comme une menace, je changeai aussitôt de sujet.
"-Tu sais, j'ai discuté avec Tenkai... Je suis pratiquement certain qu'Aqua est passé par les montagnes aussi, donc il devrait s'être arrêté dans la ville derrière les montagnes, à moins qu'il ne doit très rapide.
-Alors c'est lui qui a mené Tenkai en bateau ? Franchement, je ne le savais pas comme ça, Aqua..."
J'acquiesçai silencieusement, quand Lama cria qu'il voyait la fin de la chaîne de montagne. Alors, une bouffée de soulagement m'envahit aussitôt. Je commençais vraiment à croire qu'on resterait prisonniers des monts encore longtemps... Lorsque mes pattes passèrent du gravier à la terre grasse tapissée d'herbe et couverte de neige, j'eus l'impression que le sol allait s'affaisser sous moi, tellement il paraissait doux et confortable, par rapport aux roches auxquelles je m'étais peu à peu habitué. Redoublant d'effort, je m'élançai sur un petit sentier sablonneux qui descendait vers un grand village en contrebas.
* * * *
• Melusine29 •
Nous avions enfin réussi à sortir de cette maudite montagne, et nos pas nous menaient maintenant sur le sentier qui avait pour terminus une ville. J'avais formulé intérieurement quelques doutes quand le moine m'avait donné les Pokéballs, ou plutôt des baies séchées, mais le fait de voir la cité confirmait mes soupçons. Le monde où l'on se trouvait actuellement n'était pas à la même époque que le nôtre, ou de ceux présents dans les jeux. Face à moi se dressait une ville tout droit sortie d'un de mes livres d'Histoire. Elle ressemblait aux dessins de reconstitution d'une bourgade médiévale. Maisons, ou plutôt masures penchées, qui se collaient les unes contre les autres, s'élevaient vers le ciel tandis que leurs toits se frôlaient ou se chevauchaient. Nombre de badauds s'attroupaient à l'entrée, gardée par des hommes en armure à l'air impassible, entrée pour le moins impressionnante à mesure que l'on se rapprochait.
Fait de pierres renfermant une herse, elle dégageait une ombre menaçante sur les passants qui se bousculaient et qui gesticulaient en vain pour passer. Les vêtements étaient également loin d'être ceux qu'on achetait en magasins, on voyait çà et là des bouts déchirés ou des tissus rapiécés, mais cela ne semblait pas déranger les personnes qui les portaient. De plus, ce qui frappait quand on s'approchait, était l'odeur nauséabonde, plusieurs parfums, pour le moins répugnants, se mélangeaient et formaient un amalgame d'odeurs qui venait s'infiltrer dans le nez pour ne plus en sortir. Bouses de Tauros qui tiraient les charrues, de Cabriolaines dont les cornes dépassaient de la foule, ou encore des ordures qu'on jetait par la fenêtre, la ville ressemblait plus une poubelle qu'autre chose. Malgré cela je m'émerveillais devant toutes ces choses inconnues à mes yeux, cela ressemblait trait pour trait à ce que j'étudiais et cela me procurait une excitation devant toutes ces choses à découvrir.
Avançant en même temps que le reste du groupe, nous arrivions finalement devant les gardes, qui lancèrent des regards quelques peu étonnés à Lucario, mais ne firent aucun commentaire. Nous mêlant à la foule, on comprit vite pourquoi un nombre important de personnes se rassemblaient dans la cité. En effet c'était jour de marché, et un nombre incalculable de stands étaient dressés dans ce qui semblait être la place centrale de la ville. Milles couleurs venaient égayer les pierres moroses des maisons, et les marchands rivalisaient d'ingéniosité pour faire oublier l'odeur nauséabonde grâce à des parfums de Roselias, des épices de Rafflesias ou encore de pétales de Joliflors. Un groupe hétéroclite de vendeurs présentaient aux passants des étoffes chatoyantes, des bijoux où la lumière venait se refléter mais aussi des armes forgés par des Machopeurs à l'arrière des boutiques.
Lucario marchait en tête, accompagné de Tenkai avec qui il semblait en grande discussion tandis que Lama suivait, perdu dans ses pensées. Depuis l'épisode du ravin, nous ne nous parlions pratiquement plus, et même les moqueries semblaient avoir disparu entre nous. Cela se voyait qu'il doutait de nous et de notre histoire mais c'était compréhensible vu les circonstances. Je réfléchissais à un moyen de lui faire revenir la mémoire mais l'assommer comme avec Tenten n'était pas la meilleure chose à faire....déjà car il se doutait que je voulais essayer cette méthode sur lui mais aussi car je savais très bien que le coup qui fait revenir la mémoire n'était qu'un coup de chance...Tout en continuant à réfléchir à cela un doux parfum vint titiller mon nez tandis que mon ventre se mettait à gémir.
* * * *
• Lucario2208 •
J'étais animé par un émerveillement mêlé de crainte alors que nous avançions au milieu de la foule. Les gens, les passants, les voyageurs, tout le monde me jetait des regards suspicieux et accusateurs. Je ne compris pas tout de suite ce qui me valait tant de haine de la part des villageois, mais, en regardant autour de moi, je compris peu à peu : J'étais le seul Pokémon à ne pas être exploité — ou du moins utilisé — par les Hommes ! Partout, les créatures diverses tiraient les charrettes, appelaient les passants vers le stand de leur dresseur, aidaient les artistes de rue... Et j'étais le seul à ma balader tranquillement. Dimoret aussi semblait visée par les regards. Afin de ne pas me sentir trop différent, je m'effacai discrètement entre Melu et Lama.
Trouver Aqua dans cette foule, à supposer qu'il s'y trouvait, n'allait pas être facile, et la neige, qui tombait de plus en plus fort, n'arrangeait pas la chose... Essayant de me concentrer, analysant chaque personne sur la place, pour le retrouver. Soudain, je tressaillis, et ouvris les yeux brusquement. Je n'avais pas retrouvé l'homme à l'Aquali, mais ma découverte était tout aussi intéressante : une nouvelle personne possédant deux âmes. Je ne m'attendais pas à retrouver une connaissance aussi vite, mais si elle était là, il fallait la rattraper. Je me penchai sur le coté, pour chuchoter au groupe :
"-Eh, j'ai trouvé un des nôtres, suivez-moi !"
Je m'élançai aussitôt à sa poursuite, voyant qu'il tournait dans une ruelle, sans m'assurer que tout le monde avait bien entendu mes paroles. La Dimoret, qui arriva vite à mon niveau, m'indiqua que Tenkai me suivait bel et bien. Quittant la grand-place pour m'engouffrer dans une multitude de ruelles au sol sablonneux, bousculant les passants, sans prendre le temps de m'excuser ou de ramasser le panier de baies qui était tombé, j'essayais de ne pas perdre ma cible de vue.
Les flocons furent soudain vivifiés par des bourrasques de vent, qui arrivèrent sans prévenir. Bientôt, toute poursuite devint impossible, et je perdis celui que je cherchais. Au détour d'une ruelle, il semblait avoir complètement disparu. Tenkai et Lama me rattrapèrent vite, tout essoufflés.
"-Il est plus là ?" demanda Tenkai en reprenant son souffle. Lorsque je fis non de la tête, il continua, en regardant le ciel : "Il faudrait trouver un abri, la tempête arrive..."
Tout en répondant qu'il avait raison, mon regard se posa sur un panneau de bois à moitié pourri, qui pendait au bout d'une barre de métal rouillée. En m'approchant, et levant la tête, je pus enfin distinguer que la planche de bois était marqué de l'inscription «Chez Nyvaldium», avec une peinture jaune qui commençait à s'écailler. Un nom à jolie consonance médiévale, selon moi. Me tournant vers Tenkai, qui haussa les épaules, hésitant, je me décidai à entrer. Même si le confort semblait rudimentaire, il nous offrirait une protection contre la tempête.
C'était une bâtisse à l'intérieur entièrement boisé, éclairé par une unique ampoule, qui pendait du plafond comme un petit soleil sale. Elle nemblait entièrement déserte, même le dénommé Nyvaldium semblait être absent. M'approchant du pupitre qui devait servir de réception, derrière lequel des clés pendaient au mur, je remarquai qu'un petite pancarte y était posée. Elle affichait «Parti juger les écrits des villageois. Retour au coucher du soleil.»
Alors que Tenkai s'assit directement sur la première chaise venue, visiblement épuisé, et que Lama s'était appuyé contre un mur, reparti dans sa réflexion, son Poussifeu sur la tête, je préférai faire le tour de la salle, afin d'observer les vieux tableaux accrochés au mur, et mon regard se posa sur ce qui semblait être la carte de la cantine de l'auberge. "Ça devrait plaire à Melu, tiens..." pensai-je en riant intérieurement. "Eh, Melu, viens voir !" continuai-je, plus fort. Grand silence. Tenkai regarda autour de lui, l'air surpris.
"... Melu ?"
* * * *
• Melusine29 •
M'écartant quelque peu du groupe, je me dirigeai vers l'origine de cette senteur, et me retrouvai bientôt face à un étalage impressionnants de mets pour le moins délicieux. Une quantité impressionnantes de baies, d'herbes en tous genres, s'empilaient sur la table, mais la partie qui m'intéressait était le coin où étaient posées des viandes et des plats dont on pouvait voir la chaleur se dégager grâce à la fumée. M'approchant encore plus, je vis que plusieurs personnes étaient également en train d'observer l'étalage, et formaient une queue. Me mettant sur le côté, je regardais le vieux marchand vendre la nourriture à des clients, visiblement satisfaits, mais je n'étais pas la seule à observer tout cela. Non loin de moi, un jeune homme, pour le moins mystérieux, regardait ce stand et me jeta un regard noir quand je tournai ma tête dans sa direction. Quelque peu déconcertée, je redirigeais mon regard vers le marchand, qui était à présent libre, me voyant baver devant sa marchandise.
« -Bonjour mademoiselle ! Désirez-vous quelque chose ? Je suis sûr de pouvoir vous trouver quelque chose qui vous satisfera !
-… Désolée, mais… »Je n'osais pas lui dire que je ne possédais pas d'argent, car oui, fille stupide que je suis, j'avais oublié de demander une part des sous que les moines nous avaient confié dans le sac à provisions. Je baissai les yeux vers le sol et ne sus pas quoi répondre.
« -Oh, je vois.....Ne vous inquiétez pas, tenez ! Cadeau de la maison !
-M-Merci monsieur ! »
Il me tendit une brioche encore toute chaude, et, tandis que je m'avançai vers lui, il approcha sa tête de mon oreille.
« -Faites attention, mademoiselle, les loups rôdent et sont en pleine chasse… il n'est pas bon de se promener seule sans son escorte. Allez retrouvez vos compagnons !» murmura le marchand avant de reculer et de s'occuper d'un autre client. Je le regardai avec étonnement, me demandant ce qu'il voulait dire par là, mais une foule de personnes se présenta au stand et m'éjecta. Sentant un regard rivé sur moi, je tournais légèrement le regard, et vis que le même jeune homme m'observait, mais était plus proche que la dernière fois.
Sentant quelques frissons parcourir mon corps, je repensais soudain aux paroles du vieil homme, et fis le lien entre les loups et la personne sombre qui se tenait derrière moi. Cherchant du regard les garçons, je me maudissais de les avoir quitté du regard quelques secondes. Ne les trouvant pas, je marchai d'un pas rapide en essayant d'éviter les passants, même si je ne savais pas où j'allais. J'entendais derrière moi des cris d'indignation des villageois, qui indiquaient que le jeune homme me suivait.
Allant à travers les stands et leurs clients, j'essayais de semer l'inconnu, mais celui tenait bon et me suivait toujours. Regardant de temps en temps derrière moi, je voyais son air sombre et il semblait de plus en plus en colère. Je décidai de changer de tactique, et, tout en pensant cela, je me précipitai dans une ruelle en dehors du marché, me permettant de courir librement. Ce que je n'avais pas prévu, c'est que l'inconnu pouvait également courir, et qu'il était plus rapide que moi. Finissant par m'essouffler je perdis de la vitesse, et soudain je sentis une main qui me serrait l'épaule.
« -Et merde… je hais ce corps ! criai-je en me retournant face à mon poursuivant. Celui-ci changea d'expression et une moue quelque peu surprise remplaça son regard noir.
-… Quelle vulgarité, de la part d'une jeune demoiselle, ou devrais-je dire d'une Laporeille....
-Aha, très drôle, la blague entre le lapin et mes cheveux roux ! Je préfère être vulgaire qu'avoir un sens de l'humour aussi pourri que le tien ! Et puis, c'est quoi ces vêtements ? Le gars veut se la jouer mec mystérieux et s'habille tout en noir avec - attention… une longue cape pour se donner un genre !
-....Ce n'est pas....
-Et puis tu penses que tu es discret comme ça ? Désolé mais on te voit comme le nez au milieu de la figure ! Au fait, ça t'arrive de te brosser les cheveux ? On se demande vu qu'ils sont tout ébouriffés !
-Je ne te permets...
-Eh bien moi je me le permets ! Après tout je peux bien me défouler sur mon agresseur !
-… Agresseur ?! » Le jeune homme me regardait, encore plus abasourdi, et bientôt se dessina sur son visage un mince sourire tout en me lançant un regard amusé.
« -Ben quoi ? Demandais-je.
-....Rien, rien...
-Dis-le moi, qu'est ce qu'il y a ?
-Rien je te dis...
-Ça suffit avec ton air mystérieux je veux savoir ! » dis-je en fronçant les sourcils, les gens avaient tendance à me prendre pour une idiote, même dans ce monde-ci. Il s'approcha de moi en me fixant.
« -Alors comme ça, je suis si mystérieux que ça ? Susurra-t'il d'une voix amusée.
-Recule....
-Sinon quoi ?
-Ne jamais me sous-estimer..... ! » En disant cela, je lui envoyai un coup de genou dans l'entrejambe, qu'il évita facilement tout en me prenant un de mes poignets en le serrant.
« -Moi non plus il ne faut pas me sous-estimer !
-Lache-moi !
-Tu es bien agressive, connais-tu la politesse ?
-… Pouvez-vous me lâchez, très cher ? S'il vous plaît ! fus-je obligé de dire après un long moment de silence où il ne me lâchait pas.
-Très bien ! » Fit-il en reculant de quelques pas, tandis que je me retournais pour partir en regardant vers où aller, il ne semblait plus si sombre et je compris maintenant qu'il n'était pas un de ces fameux loups. J'entendis un petit rire derrière moi.
« -….Avoue, tu ne sais pas où sont tes amis ?
-… Comment tu sais ça d'abord ? Et puis surtout...pourquoi tu me suivais ?
-Mystère ! Bon, viens par là ! » Il s'avança d'un pas rapide et se faufila dans une ruelle, en prenant au passage mon poignet, qui m'obligea à le suivre. J'admets que si il n'avait pas été là, je me serais perdu dans le labyrinthe que formait les avenues et autres rues de la ville. Finalement, nous arrivâmes non loin d'une auberge crasseuse et il me lâcha enfin le poignet que je me mis à masser.
« -C'est l'heure pour moi de partir vers d'autres mystères ! Votre mystérieux serviteur vous dit au revoir ! » Sur ces mots, il commença à partir.
« -… Merci... » Il se retourna, surpris par ces paroles, mais finit par rigoler, et s'en alla avant de disparaître dans une rue sombre. Restant quelques instants à réfléchir, et pensant soudain à la brioche, que j'avais laissé tomber au cours de ma fuite, je finis par ouvrir en grand les portes de l'auberge en m'écriant :
« -J'ai une faim de loup ! Vous ne devinerez jamais ce qui vient de m'arriver ! »