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Gardiens de l'Harmonie T.1 : La mélodie de vie de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 09/07/2014 à 10:24
» Dernière mise à jour le 03/09/2017 à 17:15

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Présence de Pokémon inventés   Région inventée   Romance

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Chapitre 47 : Et je continue de prier
Une fois Nathan jeté au bas du Temple de la Vie par la déferlante de Don de Madison, tous les Gardiens présents, encore sous le choc, purent voir le revêtement de Don quitter le corps de Madison, qui redevint l'adolescente ginglette qu'elle était. Exténuée, elle s'apprêtait à tomber quand Ad la rattrapa.

- Je l'ai entendue... souffla Madison à l'adresse de sa demi-sœur. Cette voix... Je crois que c'était... je crois que c'était lui, ton père.

- C'est ton père aussi, répondit Ad. Tu n'as pas à le cacher. Tout le monde a vu ton Don. Tout le monde a entendu...

Ad coula un regard du coté de sa mère Fastia. Elle avait repris connaissance au moment où le Don de Madison avait régénéré tout le monde, donc elle n'avait pas entendu le dialogue entre Madison et Nathan. Mais elle ne pourrait pas continuer à le lui cacher longtemps. D'ailleurs, elle n'en n'avait pas le droit. Madison était une Dialine, au même titre qu'Ad et Nathan, voir même plus étant donné son Don qui surclassait largement le leur. C'était ainsi, en dépit de la souffrance que ça causerait sûrement à Fastia, d'apprendre que son mari ne lui avait pas été fidèle. Mais ce n'était pas encore fini. Ils auraient le temps à la suite pour les histoires familiales, si toutefois ils survivaient.

- Tu as fait du beau boulot, Madi, poursuivit Ad en reprenant le surnom que l'oncle Elias lui donnait quand elle était petite. Mais ce n'est pas terminé. Tu dois faire encore quelque chose.

- La Mélodie de Vie, acquiesça Madison.

- Comment tu sais ?

- Je ne sais pas. Je sais, c'est tout. Quand le Don m'a transformé, plein d'informations sur les Gardiens et Archangeos sont venues à moi. Vous croyez, toi et ma mère... que je suis l’Élue d'Arceus.

- Apparement, seule une Dialine peut l'être, et après ce que j'ai vu, je n'ai plus aucun doute. Tu peux marcher ?

Madison acquiesça faiblement, et se remit difficilement sur pied. Ad tâcha de lui transmettre un peu de son Don par toucher pour la revigorer. Tout le monde sentit le Temple commencer à trembler et à tanguer d'un côté ou d'un autre. Il n'allait pas tenir longtemps. Ad et Madison s'apprêtaient à monter les escaliers du grand hall jusqu'à la salle de commande puis jusqu'au toit, quand quelque chose traversa l'un des murs brisés du hall pour atterrir au milieu des piliers. Ad eut un sursaut d'horreur quand elle reconnu Geran. Il était pâle, blessé en de nombreux points, et respirait difficilement. Son Don était faible, quasi inexistant. C'était là les symptômes d'une Déferlante de Mort d'Odion encaissée. Au moins était-il vivant.

- Désolé... fit-il avec difficulté. Je n'ai... pas pu le retenir plus longtemps.

Odion arriva bien vite à sa suite. Tous purent voir son corps totalement changé. Ses cheveux d'un noir de jais avaient poussé comme une crinière, sa toge sombre était garnie de plumes, et il avait entre ses mains une faux énorme, imprégnée du pouvoir du chaos. Enfin, de son dos sortaient deux ailes géantes, comme celles d'un vautour. Ad pouvait sentir sa Souillure, et savait que son pouvoir avait doublé depuis la dernière fois.

- Vous êtes tous là, déchets, susurra le Prince des Ténèbres. Contemplez ma divine apparence, et tremblez ! Mère a décidé de ne faire plus qu'un avec moi. Son pouvoir est mien. Je ne suis plus le Prince des Ténèbres, mais le Roi. Tombez dans le plus profond des désespoirs, avant que je ne libère vos corps de vos âmes !

Ad invoqua son arc, mais Killian l'arrêta d'un geste.

- Non. Toi et Madison, grimpez en haut. Jouez la mélodie, c'est le plus important. On va le retenir autant que l'on peut...

Tous les autres hochèrent la tête. Ad protesta :

- C'est de la folie. Tu ne sens pas sa puissance ?! Il va vous massacrer !

- Sans vouloir t'offenser, ça ne changera pas grand-chose que tu restes, fit Balterik. En revanche, s'il y a la moindre chance que vous parveniez à jouer la mélodie de vie, alors il faut la saisir. Dépêchez-vous !

Déjà, Spyware et Kelifa se jetèrent sur Odion, assemblant leur Don pour bloquer son rayon noir de mort qu'il avait lancé en direction d'Ad. Même leur Don combiné ne résista pas longtemps et céda dès trois secondes face à ce pouvoir démoniaque. Heureusement, le temple tangua une nouvelle fois à ce moment, faisant perdre l'équilibre à Odion et déviant son tir. Près de l'endroit du sol où Ad avait posé sa main pour rester sur ses pieds, il n'y avait plus qu'un gros trou fumant. Voyant tous ses compagnons affronter Odion de toutes leurs force, presque avec désespoir, Ad failli oublier sa mission et se lancer elle aussi dans la bataille. Mais un bras l'arrêta au dernier moment. Celui de sa mère.

- Je ne comprends pas trop ce que tu dois faire avec Madison, mais ça paraît important, dit-elle en la regardant droit dans les yeux. Assez important pour que tous tes amis sacrifient leur vie. Ne rend pas leurs gestes vains.

Serrant les dents, Ad acquiesça douloureusement, et prit la main de Madison pour la conduire jusqu'en haut, Fastia sur leurs talons. La montée fut difficile, car le Temple tanguait de plus en plus. Ad craignit qu'il ne s'écrase d'un instant à l'autre, et se demandait s'il restait un seul pilote Rocket aux commandes. Elle eut sa réponse quand elles parvinrent à la salle de commande. En fait, il ne restait plus aucun Rocket. Le Temple était dirigé par Frilvia, la mère de Madison, et par elle-seule, qui courait d'une commande à une autre pour tenter désespérément de maintenir l'énorme bâtiment en vol.

- Maman... souffla Madison. Tu es bien vivante !

- Oh, salut chérie. Oui, vivante, mais je doute de le rester très longtemps. Le Temple va se crasher, ce n'est plus qu'une question de temps. Les réacteurs des Rockets sont tous plus ou moins endommagés, dont un est en surcharge. On aura de la chance de s'écraser avant qu'il n'explose.

- Où sont passés les Rockets ? Demanda Adélie.

- La plupart sont morts, ceux qui restaient sont allés défendre les zones sensibles du Temple. Ils m'ont montré comment maintenir ce truc en vol, mais...

Une explosion les secoua toutes, tandis que le Temple se positionna presque à 60 degrés.

- Ah, ça, c'est le réacteur qui a sauté, dit Frilvia, l'air de rien.

Partout dans la salle, les alarmes sonnaient et les consoles produisaient des éclairs de mauvais augure.

- Montons sur le toit ! S'exclama Ad. Tout va exploser ici !

- Probablement, acquiesça Frilvia. Mais tant que ça n'explose pas, j'ai encore moyen d'empêcher qu'on s'écrase. Vous, montez, et dépêchez-vous de jouer cette fichue mélodie.

Ad ne l'entendit pas de cette oreille.

- Le sacrifice de soi pour les autres ne vous va guère, tante Frilvia. Cessez vos conneries et grimpez !

- Si j'abandonne ces commandes, on va tous s'écraser, et même si on a la chance de survivre, le Grand Orgue sera détruit. Y'a pas d'autre solution. Si la Mélodie n'est pas chantée, Odion va...

- Maman ! L'interrompit Madison. J'ai cru qu'Odion t'avait tuée. Je ne veux pas te perdre alors que je viens juste de te retrouver !

Frilvia lui sourit.

- Moi aussi, je t'ai retrouvée. Tu as le Don n'est-ce pas ? Tu portes l'héritage des Gardiens, tu n'es pas une Agent du Chaos. Alors fait ton devoir, ma fille. J'ai soutenu Guben durant toutes ces années où il jouait au Gardien de l'Harmonie. Même si je n'ai pas le Don, on peut dire que je fais parti de la bande aussi. Et moi aussi, je ferai mon devoir.

Au fond d'elle, Ad savait que tante Frilvia avait raison, que c'était le seul moyen, mais elle ne pouvait s'y résoudre. Elle voyait encore oncle Elias la sauver du rayon mortel d'Odion, et mourir sur le coup. Elle revoyait Madison retenir Nathan et ses abominations génétiques pour leur laisser le temps de filer, elle et sa mère. Pourquoi diable était-elle vouée à vivre des sacrifices continuels de cette famille ?! La chose qui fit atterrir Ad, ce fut le geste de la tête que sa mère Fastia fit à tante Frilvia. Un geste de reconnaissance, de remerciement, et de regrets. Hors, Fastia Dialine et Frilvia Hugerson se vouaient une haine et un rejet éternel. En réponse, Frilvia lui fit un sourire ironique.

- Amène les filles, chère belle-sœur. Pour Guben.

- Pour Guben, répéta Fastia.

Elle prit à son tour Ad et Madison par la main, les entraînant vers le haut. Ad ressentait un terrible mélange d'émotion dans l'esprit de sa mère via le Don. Avait-elle compris que Madison était la fille de Guben ? Le savait-elle depuis le début ? En tous cas, elle semblait avoir fait la paix avec Frilvia. À la toute fin...

Ad tâcha de se reprendre. Tout le monde se sacrifiait pour qu'elles puissent mener à bien leur mission. Si elle leur en voulait à tous pour ça, les décevoir serait insultant pour eux comme pour elle. Mais la suite reposait entièrement sur les épaules de Madison, qui après avoir été torturée par Nathan, après avoir cru avoir perdu sa mère, s'était servie d'un Don qui dépassait de loin sa condition physique, et avait assisté aux adieux définitifs de sa mère. Pourrait-elle chanter de la voix pure de l'Harmonie la Mélodie de Vie ? Ad en aurait été incapable pour sa part, même en temps normal.

Le toit était en train de se démolir sous leurs yeux, mais il restait encore une infime partie du bouclier d'énergie qui protégeait le Grand Orgue. Il n'allait pas durer longtemps, pas plus que le Temple ne resterait longtemps en vol. Ad se dépêcha d'enfoncer son médaillon des Dialine dans le Grand Orgue, et donna à sa demi-sœur les paroles de la mélodie. Reconnaissant sans doute l'écriture de sa mère, l'adolescente frémit. Ad la pris par les épaules.

- Il faut que tu chantes ça, Madi. C'est tout ce qui importe. C'est tout ce qui peut nous sauver. Chante en laissant parler ton Don. Si tu es vraiment l’Élue d'Arceus, les paroles devraient venir toutes seules, avec le rythme.

Madison fut loin de paraître convaincue. Ad ne put lui en vouloir, car elle ne l'était pas non plus, mais elle lui répétait ce que lui avait dit tante Frilvia, et puis, elle n'avait plus rien à perdre. Madison s'avança donc dans le cercle en face de l'orgue que lui montra Ad, et aussitôt, le grand instrument parut se réveiller d'un long sommeil, de la lumière, semblable à celle du Don, en sortit de partout. Elles avaient eu raison. Madison était bien l’Élue d'Arceus. Elle était bien l'héritière des Dialine, celle de Guben. Ad aurait pu être jalouse, mais en ce moment, elle avait plutôt pitié de sa demi-sœur.

Une musique commença, douce et lente, mais répercutée partout autour d'elles par les immenses tuyaux de l'orgue. Une musique terriblement familière à Ad. Celle que lui chantait son père quand elle était petite ! Celle qui, selon Geran, ressemblait à une chanson que chantait sa fiancée Amelina... Madison commença à chanter. Elle ne faisait pas que lire les paroles retranscrites sur le papier. Non, elle chantait réellement, comme si elle avait toujours connu cette chanson elle aussi. Une voix tout aussi douce et pure que la musique qui sortait de l'orgue. Une voix qui laissa Ad abasourdie.

Le garçon sombra dans un profond sommeil
Les flammes parmi les cendres qu'ils respiraient
Flottaient une par une sur son doux visage gonflé
Des milliers de rêves se sont accrochés à la terre

Ad ne s'était plus souvenue des paroles depuis longtemps, même si l'air lui était toujours familier. Mais à présent, ce fut comme si elle ne les avait jamais oubliées. Une chanson triste, mélancolique, mais emprunte d'un grand espoir. Ne jamais l'oublier... C'est-ce que lui avait dit son père.

Toi qui resplendissais lorsque tu fûs venu au monde
Au cœur de la nuit tes yeux argentés se mettent à trembler
Combien de millions d'années se sont écoulés
Depuis que mes prières s'en sont retournées à la terre ?

Il semblait que des bulles de lumières sortaient de l'orgue au fil des mots de Madison, pour aller se perdre dans les cieux sombres, et ramener de la lumière sur ce monde. Le bruit des combats avait cessé. Le bruit des explosions aussi. Il n'y avait plus rien, si ce n'était la chanson. Inconsciemment, Ad s'était mise à chanter aussi, les paroles lui revenant comme si elles n'avaient jamais quitté son esprit.

Et je continue de prier
Pour que vous puissiez donner de l'amour à cette enfant
Et pour que vous puissiez déposer un baiser sur ces mains jointes


Madison était dans un état second, comme dans un rêve. Elle avait conscience des mots qui sortaient de sa bouche, mais elle n'avait pas l'impression qu'ils venaient d'elle. Pourtant, elle aussi les connaissait. Sa mère lui avait appris cette comptine autrefois. Celle qu'elle chantait étant enfant avec son meilleur ami.

La lumière éternelle est toujours à portée
Les ténèbres ont beau recouvrir ma vision
Une flamme suffit pour faire renaître l'espoir
Plus les ténèbres sont fortes, plus la lumière est visible


Ad sentait son Don tirer puissance de cette chanson, et venir à elle comme il n'était jamais venu. En bas, dans la ville, ceux qui avaient été touchés par le pouvoir d'Odion sans périr furent comme soignés, et il semblait que les bâtiments détruits commençaient à se reconstruire, comme par magie. Captivés par ce chant qui résonnait au dessus d'eux, tous les combattants, des deux côtés, cessèrent de se battre.

Le garçon a cueilli une fleur blanche
Qui le débarrassa de sa peine, de sa souffrance.
Tiens, fit la terre, c'est un cadeau que je te donne
Pour qu'à jamais, je ne sois plus mouillée par tes larmes

En dessous d'elles, il y eut une explosion terrible. La salle de commande. Ad sentit dans le Don la disparition aussi soudaine que terrible de tante Frilvia. Madison devait l'avoir senti aussi, ouverte comme elle l'était au Don. Mais elle ne cessa pas de chanter. Des larmes s'échappèrent de ses yeux, tandis que le Temple s'approchait de plus en plus du sol. Mais elle continua de chanter.

Et je continue de prier
Pour que vous puissiez donner de l'amour à cette enfant
Et pour que vous puissiez déposer un baiser sur ces mains jointes


Ad entendit un terrible cri de souffrance qui perturba un moment la Mélodie de Vie. Odion devait s'être rendu compte de ce qui se passait. Il devait le sentir en lui, la soudaine montée du Don, et son pouvoir de mort qui perdait de sa puissance, tandis que les ravages qu'il avait provoqué dans le monde s'éclipsaient peu à peu. Alors que le Temple n'était plus qu'à quelques mètres des premiers immeubles, Madison acheva les dernières paroles.

Si pour moi la lumière n'a cessé de faiblir
Mon souhait est qu'elle éclaire le chemin
De ce garçon, pour le reste de ses pas
En ce monde où l'Equilibre doit régner


La musique cessa, et ce fut comme si Ad et Madison sortirent d'un rêve éveillé. Juste à ce moment, le Temple de la Vie s'écrasa sur Odipolis. Ad dut se cogner quelque part, car elle perdit conscience. Peu de temps, car quand elle se réveilla, la fumée dûe au crash tout autour d'elle ne s'était pas dissipée. Un morceau de pierre lui était tombée sur la jambe gauche, provoquant un bel hématome, mais à part ça, elle était intacte. Pour cela, elle se promit d'adresser une prière à la gloire d'Arceus plus tard.

Elle s'enquit de sa mère et de sa sœur, criant leurs noms au milieu de toute cette ruine. Le Grand Orgue était en morceau, mais au moins avait-il accomplit son œuvre. Fastia était coincée sous les décombres d'un pilier, au niveau des jambes seulement. Quant à Madison, elle semblait aller bien. Toutes les deux puisèrent dans leurs forces pour soulever le pilier qui retenait Fastia prisonnière pour qu'elle puisse se dégager. Une fois cela de fait, Madison regarda autour d'elle.

- C'est terminé ? Demanda-t-elle.

- Tu as bien chanté. Si ça a fonctionné, Odion est redevenu mortel et ses pouvoirs ont largement diminué. Il ne reste plus qu'en finir avec lui, et...

Madison l'interrompit en un hoquet de surprise. Une espèce de tige noire venait de traverser son corps. Ses yeux s'écarquillèrent sous l'effet du choc et de la surprise, et déjà ils se mirent à se ternir. Ad, tout aussi éberluée, ne put que sentir l'aura familière et désagréable d'Odion dans ce pieu de ténèbres... et celle de la mort.
Oh non... Mon Arceus, pas encore... Pas encore !
Madison s'effondra avant que Ad n'ai pu la rattraper. Comme elle s'en doutait, Odion était bien derrière, ses yeux gris et froids luisant de colère et d'un soupçon de démence.

- C'est vous qui avez fait ça ?! Sales chiennes d'Archangeos ! Quel était ce sortilège ?! Quelle puanteur infâme nous envahit ? Nous ne sentons plus Mère en nous ! Qu'avez-vous fait ?! QU'AVEZ-VOUS FAIT ?!

Ad retourna Madison sur le dos pour examiner sa blessure. Il n'y avait pas de sang, mais comme elle s'en doutait, cette attaque était une Déferlante de Mort matérialisée en lance. Ad sentait la pestilence d'Odion s'infiltrer partout dans Madison, réduisant son Don à néant. Et même toute la puissance du sien ne pourrait pas faire grand-chose. De toute façon, elle n'essaya pas. Madison l'en empêcha. Elle lui prit les mains, et avant qu'Ad n'ai pu réagir, elle lui transmit tout le Don qui lui restait.

- Détruit ce type... murmura-t-elle faiblement. Finis-en avec tout ça...

Ad lui serra les mains en retour, lui transmettant tout son amour. Elle, une cousine qu'elle avait détesté, transformée du jour au lendemain en une sœur cachée que beaucoup de choses rassemblaient. Ad se tourna vers sa mère.

- Prends soin d'elle, maman. Je vais vite revenir...

Fastia hocha la tête sans mot dire, trop choquée pour parler. Ad fit le vide en elle, abandonnant pour un moment peine, chagrin, tout ce genre d'émotion, pour ne laisser que détermination et colère. Quand elle se tourna vers le Prince des Ténèbres, ses yeux flamboyèrent de Don.

- Ton règne de mort s'achève ici, Odion ! Je vais te renvoyer à ta Mère que tu adores tant !


***


Geran s'extirpa des ruines du Temple de la Vie, couvert de poussière et de blessures. Juste avant que le Temple ne s'écrase, Odion avait poussé un cri terrible et s'était rué dehors. Geran aussi l'avait entendu, chantée par une voix si pure qui lui rappelait tant son Amelina. Il avait senti le Don monter en flèche partout tout autour d'eux, ce qui leur avait permit de résister à Odion. La Mélodie de Vie. Ils avaient réussi. Même si Odion les tuait tous, il était redevenu mortel pour un moment, le temps que ses futurs ravages en ce monde ne ramènent l'équilibre entre vie et mort à nouveau instauré par la Mélodie de Vie à nouveau côté de la mort. Bien sûr, connaissant son frère, Geran savait que ça ne prendrait pas longtemps.

- Tu dois le battre, Ad, murmura-t-il à l'adresse des cieux. Tu dois l'arrêter une fois pour toutes...

- Elle le fera, répondit une voix profonde. Le destin est en marche.

Geran leva la tête pour voir Archangeos se poser près de lui.

- Seigneur Archangeos. Où étiez-vous ?

- J'avais des gens à rencontrer. Narek fut l'un d'entre eux. Je ne vous ai pas abandonné, mais comme vous le savez, je ne pouvais pas intervenir directement. Vous avez bien œuvré, mes Gardiens. J'ai eu raison de vous faire confiance. À présent, cette histoire va prendre fin. La Mélodie de Vie a résonné dans toute la région. Notre victoire est déjà assurée.

Geran avait appris à ne pas douter de la sagesse d'Archangeos, aussi mit-il toutes ses forces pour y croire.

- Seigneur, je... je suis désolé.

- De quoi, Geran ?

- J'ai commit un grave péché. Enfin, mon moi du passé. Il a utilisé la Bénédiction de Dialga pour changer le passé.

- Je le sais. Mais je l'ai laissé faire. Je savais que sans Adélie Dialine, nous aurions perdu cette bataille.

- Et j'ai perdu la Bénédiction de Dialga... Jamais je ne pourrai revenir à mon époque.

Bizarre. Geran n'arrivait pas à concevoir de la peine en disant cela. Rester ici avec Ad serait loin d'être une punition. Pourtant... quel misérable il faisait à l'égard d'Amelina !

- Ah, oui, à propos de ça... commença Archangeos. La seconde personne que j'ai été voir après Narek se trouve être Dialga.

- Vous avez parlé avec le dieu du temps ?!

- On s'est déjà rencontré par le passé, en tant que Pokemon Légendaires. Je lui ai fait mes excuses pour le changement que tu as effectué dans la trame temporelle, en lui expliquant le pourquoi du comment. J'ai réussi à le convaincre de te ramener dans ton époque.

Geran ne pouvait y croire. Et il ne pouvait aussi savoir si cela lui faisait du bien ou du mal.

- Pourquoi le Dieu du Temps ferait-il ça pour un simple humain ? Demanda Geran, sceptique. Qui plus est, un humain qui a transgressé un de ses interdits suprême ?

- Dialga est en colère contre toi, c'est vrai, et il a eu l'occasion de se venger contre ton double du passé. Mais je lui ai expliqué la nécessité que tu reviennes en ton temps, et il a fini par comprendre.

- La nécessité, Seigneur ? Je ne serai nécessaire à rien du tout, là-bas. Tous les Gardiens sont morts, et Odion est parti dans le futur... Il n'y aura plus rien à combattre. Le monde se reconstruira pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Je ne suis pas intervenu pour ça.

- À vrai dire, si, tu es intervenu, le contredit le Pokemon de l'Harmonie. Sache que si tu ne reviens pas dans ton époque, tout ce qu'on aura fait maintenant pour combattre Odion n'aura servi à rien. Notre victoire dépend du fait que tu rentres chez toi ou non.

- Pourquoi ?

Archangeos le dévisagea intensément.

- Parce que ta promise, Amelina, est en réalité l’Élue d'Arceus de ton époque, celle qui a composé les paroles de la Mélodie de Vie qui a retenti il y a une minute. Elle ne te l'a jamais dit, sous mon commandement. Sais-tu ce que cela implique, Geran ?

Geran resta un moment avec l'esprit paralysé, puis le déclic se fit. Oui, il avait compris ce que ça impliquait. Et sous le choc et l'horreur de la découverte, il éclata de rire.