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Le Sauveur du Millénaire de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 02/07/2014 à 09:15
» Dernière mise à jour le 27/08/2018 à 23:03

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Médiéval   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 4 : Les héritiers d'Uriel
Ils se nommaient Xanthos, Daecheron, Memnark. Ils se nommaient Horrorscor, Venamia, ou Castel. Tous des ennemis que j'ai affrontés, des visions du monde que j'ai combattues. Au final, n'était-ce pas un seul et même adversaire que j'ai affronté ? Cet adversaire éternel aux multiples visages, qui se nomme la haine ?



*****



Zayne Alston était un fils de bonne famille. Il n'avait jamais manqué de rien. Le nom de sa mère faisait que même sans travailler il serait relativement riche et possèderait une renommée certaine. Les Alston étaient réputés pour leurs fonctions sénatoriales depuis des lustres, pour leur richesse, pour leur intelligence et pour leur talent singulier avec les Pokemon. Zayne aurait donc pu intégrer les hautes écoles, devenir patron d'une grande société, un dresseur Pokemon d'élite ou encore se lancer dans la politique.

Mais rien de tout ça ne l'intéressait. Il n'avait jamais très bien réussi à l'école, il n'avait aucun goût pour la politique ou le management, et ne connaissait pas grand-chose en Pokemon. Il était un peu le vilain petit canard de la famille. C'était d'autant plus flagrant quand on le comparait à son demi-frère Erend, qui lui était un véritable cerveau, avait un grand sens des responsabilités, une fine compréhension politique et un grand talent avec les Pokemon. Lui avait tout d'un Alston, ce qui était ironique parce qu'il n'avait pas leur nom. Il se nommait Igeus, comme son père de Kanto. Zayne avait beau se nommer Alston, il n'avait pas grand-chose d'eux, à part le physique.

Mais il s'en fichait. Il voulait faire ce qui lui plaisait, et n'en voulait pas à Erend d'être un bien meilleur fils pour leur mère que lui. Il lui en était même reconnaissant. Et puis, leur mère Clarisse aimait ses deux fils sans distinction, malgré leurs différences. Ça suffisait à Zayne. Il se sentait quand même un peu coupable de ne pas avoir su devenir en quelque sorte le digne héritier de la famille, et c'était pour cela qu'il comptait tant sur Erend, pour qu'il le devienne à sa place. Parce que c'était certain qu'avec le métier dans lequel il s'était lancé, il n'apporterait sans doute pas la gloire à la famille Alston. Mais c'était ce qui lui plaisait : la métallurgie. Depuis tout petit, Zayne avait toujours été fasciné par les métaux et ce qu'on pouvait faire avec. Façonner un objet avec un métal était pour lui la plus belle des créations. Aujourd'hui, il était apprenti ingénieur dans la plus grande compagnie de métallurgie de la région, la Steelcon.

Ça n'avait pas été facile d'arriver là. Etre ingénieur demandait quelques qualifications, et Zayne ne brillait pas spécialement par ses notes à l'école. À sa grande honte, il avait même dû demander de l'aide à son frère, de trois ans son cadet, qui avait été son professeur particulier en physique-chimie durant un temps. Mais aujourd'hui, il y était. Il avait son diplôme, une place confortable dans une des plus grandes entreprises de la région, un futur métier qui le passionnait et un salaire des plus convenables. Pourquoi diable aurait-il abandonné ça contre n'importe quel pouvoir politique ?

Non pas que la métallurgie soit facile. On était confiné pendant des heures dans des combinaisons anti-chaleur étouffantes, à manier le métal en fusion près des jets de flammes des Magmar et des Aflamanoir. D'ailleurs, l'heure était venue pour Zayne d'arrêter et de se rafraichir un moment. Il quitta la fonderie, se débarrassa de sa combinaison, et prit une grande inspiration d'air frai et non conditionné. C'était sans nul doute plus confortable de travailler toute la journée dans un bureau comme sa mère.Tandis qu'il se versait un verre d'eau, sa supérieure hiérarchique, celle qui s'occupait de sa formation, Vanessa Sicre, vint le rejoindre. Elle fronça du nez en s'approchant.

- Tu empestes la sueur.

- Non, sans rire ? Sourit Zayne. Vous avez peut-être oublié ce que c'était de bosser là-dedans à force d'étudier les propriétés de l'acier dans un labo climatisé, chef.

- On est tous passé par là. Et peut-être que quand tu seras à ma place, tu regretteras ta combinaison étouffante tandis que tu passeras tes journées à t'emmerder en étudiant sur un ordi les même foutues caractéristiques des échantillons qu'on te donne. Quoi que, on a parfois des surprise. C'est pour ça que je te cherchais. Viens voir ce qu'on nous a envoyé.

Intrigué, Zayne suivit sa chef jusque dans son laboratoire, où étaient exposés, sur une table d'étude, divers morceaux de ferrailles ayant des formes bizarres. Le plus gros d'entre eux était finement arrondi et se terminait en pointe, comme le bec d'un oiseau, en bien plus gros. C'était la couleur du métal qui était étrange. On aurait dit de l'argent, en plus sombre, mais après l'avoir effleuré, Zayne constata que ça n'en avait en rien la teneur.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Inconnu au bataillon, fit Vanessa. J'ai fait toutes les études possibles et imaginables dessus, et ma conclusion est formelle : ce métal nous est inconnu. Il est incroyablement résistant. Impossible de le faire fondre aux températures habituelles, ni de le briser avec nos appareils classiques. Outre cela, il semblerait que ce métal soit en fait un alliage de trois différents, tout aussi inconnus les uns que les autres. Ce machin peut contenir l'énergie, sous la forme de chaleur ou d'électricité. Je n'ai encore jamais vu ça !

- D'où ça vient ?

- L'Institut Archéologique l'a découvert lors de fouilles au nord, dans le Glacier Infini, sous plusieurs tonnes de glace.

- Quelle idée d'aller faire des fouilles dans le Glacier Infini ! S'exclama Zayne. Ces types veulent vraiment mourir ?

Bakan était une région à fort potentiel archéologique. Il y avait pas mal de terre qui avaient été peu explorés en raison de leurs conditions inhospitalières, comme le désert de Buskanflied à l'Est ou les Monts Déchaînés au sud. Mais le pire était le Glacier Infini, dans le grand nord. Des milliers de kilomètres de glaces à la ronde, des températures avoisinant les -50, des séismes et des crevasses à répétition, des Pokemon très dangereux, et surtout des plaques glacières en mouvement continuel. Nul ne savait depuis quand exactement le Glacier existait, ni quels mystères il renfermait. Ce morceau de métal inconnu à la forme bizarre semblait l'un d'entre eux.

- Ils ont fait une datation au carbone 14, poursuivit Vanessa, et apparemment, cette chose est vieille de plus de six-mille ans. Comme ils n'ont pas réussi à l'identifier, ils nous l'ont gentiment envoyé pour qu'on l'étudie.

- Six-mille ans... répéta Zayne.

Il souleva la chose de métal avec délicatesse pour l'observer sous toutes ses coutures. Fronçant les sourcils, il la recula le plus possible pour la regarder différemment. Puis il déglutit.

- Chef...

- Oui, je sais. Je l'ai remarqué aussi.

D'un côté et de l'autre de la pièce métallique, il y avait deux espèces d'orifices qui pouvaient se voir, et à cet endroit précis, l'acier semblait devenir du verre.

- On dirait la tête de quelque chose. Quoi que ce quelque chose puisse être. Je crois qu'on tient là un machin qui ne vient pas de notre planète.


***


Anis était revenue à la Haute Académie Velgos. Comme elle était naturellement toujours pressée, avec la situation présente, elle était presque au bord de l'hystérie. Elle aurait aimé prendre un haut-parleur et clamer à tous ici l'invasion que la région était en train de subir. Mais après calme et réflexion, c'était une mauvaise idée. On allait lui poser un tas de question désagréables, peut-être la prendre pour une folle, ou pire, pour une criminelle. Le Sénat allait apprendre ce qui se passait bien assez tôt. Anis devait compter sur Leaf pour ça.

Mais de son coté, hors de question de rester inactive. Si elle ne pouvait pas encore ébruiter ce qui se passait, elle pouvait se préparer à recevoir les armées de Castel. La Haute Académie contenait plus de cinq milles étudiants, dont les trois quarts étaient dresseurs Pokemon. Et des bons, généralement. En tant que dresseuse d'élite d'Unys, Anis avait bien souvent participé à des tournois organisés par l'Académie, et entraîné plusieurs étudiants. Comme il n'y avait pas de Ligue Pokemon à Bakan, on pouvait dire que l'Académie était le haut lieu des dresseurs Pokemon. Et ce qui faisait défaut à l'armée de Cinhol, c'était bien les Pokemon.

Elle allait devoir répertorier tous les dresseurs et leurs Pokemon, monter des stratégies pour les utiliser afin de défendre la capitale, commencer à former des groupes, des plans de batailles, pour que quand Castel arrivera, ils soient fin prêts à l'accueillir. Elle se précipita dans son bureau tout en ignorant parfaitement tous ceux qui lui adressaient la parole en la croisant, qu'ils soient étudiants ou professeurs. Peu s'en formaliseraient. Anis avait une réputation d'excentrique notable. Une fois dans son bureau, toujours dans le fouillis dans lequel elle l'avait laissé, elle prit une feuille et entreprit de commencer à se plonger dans ses stratégies. Comme tout bon écrivain, elle ne savait pas réfléchir à quelque chose sans marquer ses pensées quelque part, même les plus infimes. À l'heure actuelle, elle en avait trop, et devait en enlever au plus vite de son esprit.

Prévenir le Sénat. Elle le barra si tôt après l'avoir marqué. Le Sénat serait bien vite mis au courant, soit par le père de Leaf, soit par Castel lui-même, et si elle le prévenait, ça pourrait lui attirer des ennuis inutiles. Avertir l'armée de Bakan ? Tout aussi ridicule. L'armée était inféodée au Sénat. Avertir la population civile ? Ridicule et dangereux. Prévenir le directeur de l'Académie. Ça aussi, elle le barra sans hésiter. Le directeur Stendald était un homme bon, mais c'était un homme de connaissance, un érudit, pas un homme d'action. Et puis, il avait dans son cercle de confrères certains professeurs qui travaillaient avec la Stormy Sky, et en ce moment, la Stormy Sky était avec Castel.

La Stormy Sky... Anis ne savait pas si l'Amiral Rashok avait déjà averti le reste de l'organisation de son marché avec Castel. Techniquement, chaque Amiral faisait ce qu'il voulait avec leur propre flotte, mais il s'agissait là d'envahir une région entière. Qui plus est, une région très intimement liée à Stormy Sky. Le Grand Amiral, le chef de l'organisation, y trouverai-t-il quelque chose à redire ? Si Anis parvenait à le contacter... Mais non, c'était trop risqué. Entre un de ses Amiraux et elle, une parfaite inconnue, le Grand Amiral Skadner n'aurait pas trop de difficulté à choisir. Et puis en dehors de la Quatrième Flotte toujours stationnée à Bakan, Anis ignorait où trouver Stormy Sky.

Avertir des alliés de l'étranger. Ça aurait du sens. Anis faisait partie du Conseil des 4 d'Unys. Elle aurait pu sans problème contacter Maître Iris, qui à son tour aurait contacté le gouvernement d'Unys. Le problème était que le temps que tous ces messages soient transmis et le temps que les dirigeants d'Unys prennent une décision, Bakan serait déjà envahi. Et puis alerter un autre gouvernement revenait à alerter le Sénat de Bakan, qui avait en son sein des représentants de centaines de pays. Donc, si on résumait : pas d'aide du Sénat, ni de l'armée, ni de la population, ni de l'Académie, ni de Stormy Sky, ni de l'étranger. Ça faisait pas d'aide du tout. La seule solution qui restait était celle que le père de Leaf avait adopté : prévenir des personnes de confiance, qui à leur tour préviendraient des personnes de confiance.

Mais qui Anis pouvait-elle bien avoir comme allié ici ? Elle avait bien quelque amis parmi les professeurs, mais aucun qu'elle n'embarquerait dans une guerre. Et parmi les étudiants... eh bien, Anis n'était pas spécialement le professeur la plus prisée de l'Académie. Adam avait été l'un de ses rares amis parmi les élèves. Pourtant, Anis était persuadé que c'était vers les étudiants dresseurs de Pokemon qu'il fallait se tourner. Ce seront eux qui serviront le plus pour combattre les armées de Cinhol.

Faute de savoir qui prévenir, Anis se lança quand même dans l'élaboration de ses tactiques Pokemon contre Castel, ce qui bien sûr avait une utilité des plus limitées si elle ne savait pas de quels Pokemon elle pouvait disposer. Mais elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Elle fut interrompue quelques heures plus tard quand quelqu'un frappa à son bureau. Anis s'attendait à ce que ce soit le directeur Stendald qui allait la réprimander pour avoir disparu sans prévenir pendant plusieurs semaines, mais ce ne fut pas le cas. C'était un élève qui se présenta. Un relativement jeune, qui avait déjà attiré l'attention d'Anis.

- Professeur Shauntal, j'ai entendu dire que vous étiez revenue. J'avais hâte d'enfin pouvoir continuer vos cours.

Le garçon au visage enjôleur et aux cheveux châtains clairs lui sourit poliment. Erend Igeus, un garçon de quatorze ans seulement, qui était déjà en dernière année à l'Académie. Il était un de ses élèves depuis la première année, ce qui faisait qu'Anis le connaissait bien. Ce garçon, déjà surdoué, avait l'étonnante particularité de vouloir suivre tous les cours possibles et inimaginables que l'Académie pouvait dispenser. Et il y en avait beaucoup. Aussi, si l'un des professeurs disparaissait plusieurs jours, c'était sans doute pour Erend un drame national.

- Je suis désolée, confuse, embarrassée, Erend, fit Anis avec un pauvre sourire. Mais je crains de ne pas pouvoir reprendre mes cours avant un moment, hélas. Il y a d'autre sujets qui...

- Vous voulez parler de Cinhol ?

Anis fut bouche bée.

- Ne soyez pas surprise, professeur, reprit Erend. Nous avons apparemment un ami commun : Iridien Elson. Il nous a raconté, à ma mère et à moi, tout ce que sa fille Leaf lui a dit.

Oui, ça se tenait, songea Anis. Elle savait que la mère d'Erend était une sénatrice reconnue. Que le père de Leaf lui fasse assez confiance pour lui parler de Cinhol était bon signe.

- Vous êtes rentrée de là-bas, alors ? Racontez-moi s'il vous plait, je veux tout savoir ! Ça a l'air si passionnant...

- Erend, la situation est grave, le coupa Anis. Les armées de Cinhol sont arrivées à Bakan, et projettent de l'envahir. Tu dois prévenir ta mère. Peut-être Leaf l'a-t-elle déjà fait par le biais de son père, je ne sais pas...

Si Erend fut effrayé ou surpris, il n'en montra rien. Un jeune homme qui savait toujours garder ses émotions pour lui.

- Et mademoiselle Leaf, elle est où ?

- Avec le chef de l'armée ennemie. Elle joue les espionnes pour nous. Sa situation est périlleuse, dangereuse, inquiétante...

- Alors, Uriel est vraiment revenu ? Et il veut envahir Bakan ?!

- Pas Uriel. Castel. Le fondateur du royaume. Depuis toujours, c'est lui qui tirait les ficelles. Uriel a tenté de l'empêcher, mais nous n'avions pas compris...

Une expression bizarre fut visible sur le visage du garçon. Ça ressemblait à du soulagement, ou peut-être de la fierté.

- J'en étais sûr.

- Que veux-tu dire ?

- Uriel n'aurait jamais voulu du mal à notre monde. Après tout, c'est lui qui l'a protégé la première fois de Castel. C'était le Sauveur du Millénaire.

- Mais... comment sais-tu cela ?! S'exclama Anis.

Se rendant compte qu'il en avait peut-être trop dit, Erend rougit.

- Je me suis toujours intéressé aux histoires du Cinhol. J'ai beaucoup lu, et...

- Je t'en prie, mon jeune ami, ne te moque pas de moi, coupa Anis. Moi aussi j'ai beaucoup lu et fait des recherches. Je suis historienne, et j'ai cru comme tout le monde qu'Uriel était le véritable méchant.

Erend baissa les yeux, puis demanda :

- Vous avez fait beaucoup de recherches, dîtes-vous, professeur ? Avez-vous recherchez s'il existait, dans notre monde, des possibles descendants des dresseurs qui ont peuplé Cinhol à sa fondation ?

- Bien sûr que oui. Et il n'y en a aucun. Ils sont tous à Cinhol, car tous leurs ancêtres se trouvaient à Cinhol quand le royaume fut téléporté dans l'autre monde.

- Pas tous non, le contredit Erend. Mais c'est normal que vous l'ignoriez. Juste avant de combattre Castel ce soir décisif où le royaume s'évapora, Uriel découvrit qu'il avait un fils, un enfant qu'il avait sûrement enfanté lors d'une nuit dans un bordel, sans qu'il s'en souvienne. Sachant que ça allait mal tourner à Cinhol, il demanda à la mère de mettre l'enfant à l'abri dans la capitale de la République, et en échange de son aide pour entrer dans le royaume, il demanda aux autorités de la République d'amnistier son enfant et de prendre soin de lui. Grâce à Uriel, Cinhol disparut de Bakan, et la République tint sa parole. Son fils fut élevé comme un républicain, et intégra vite les hautes sphères, fondant l'une des plus grandes familles de Bakan.

Erend s'interrompit, puis ajouta.

- Les Alston. Celle de ma mère. Cette histoire se transmet dans notre famille depuis ce jour-là. Tout le monde a dû l'oublier maintenant, et c'est tant mieux, car nous ne voulons pas que tout le monde sache de qui nous descendons. Mais nous n'oublions pas. Nous honorons la mémoire de notre ancêtre, qui n'a pas seulement sauvé la République, mais le monde entier. C'est pour cela que je trouvais si étrange que l'esprit d'Uriel soit le responsable de tout ça...

Anis n'en croyait pas ses oreilles. Elle se retint de sortir son livret pour en prendre quelques notes. Erend lui avait révélé un secret de taille, une mine d'or pour l'historienne qu'elle était. C'était dire sa confiance à son égard. Le descendant d'Uriel, en personne...

- Vous allez révéler cette histoire au Sénat ? Demanda-t-il.

- Non. Il serait dangereux pour toi et ta famille que Castel l'apprenne.

- Je sais. Il voudra sans doute se venger d'Uriel par notre biais. Eradiquer la famille de celui qui l'a stoppé il y a cinq cents ans... Mais comment diable peut-il être encore en vie ?

- C'est compliqué... Ecoute Erend, tu es l'un des rares à qui je peux m'adresser. Il faut que nous fassions quelque chose. Castel a beau avoir une armée de chevaliers et que six Pokemon, il sera un adversaire redoutable, surtout qu'il bénéficie du soutien de Stormy Sky. Nous devons nous préparer à le combattre. Et pour cela, nous aurons besoin des dresseurs de Pokemon. Tu en es un toi-même, je crois me rappeler ?

- Euh... on ne pas vraiment dire ça. Mon Babytus n'a rien d'une machine de guerre, croyez-moi.

- Mais tu connais plein de monde ici. Tu es un garçon réputé. Il nous faut nous préparer à former les dresseurs de l'Académie à se battre. C'est la seule chose d'utile que je peux faire le temps que le Sénat entre en guerre. Tu connais la vérité, et je te raconterai en détail tout ce qui s'est passé à Cinhol. En échange, veux-tu bien m'accorder ton aide, ton secours, ton soutien ?

Le jeune garçon n'hésita pas longtemps.

- Bien sûr professeur. Je ferai tout ce que je peux pour vous aider. Bakan est ma région. Je ne veux pas laisser Castel en faire ce que bon lui semble ! J'irai parler aux dresseurs en qui j'ai confiance. Il y'en a pas mal, et des forts. Beaucoup de ceux qui sont dans la même année que moi ont été formé par Nirina Radlah en personne.

- Nirina... Tu veux dire l'ancienne reine de Cinhol, Nirina Haldar ?!

- Oui, celle qui était l'assistante du Premier Ministre.

- Tu la connais ?

- Bien sûr, sourit Erend. Elle était encore à l'Académie l'année dernière. C'était elle la plus douée de toute l'école, que ce soit en étude ou en combat Pokemon. Dès ma première année ici, elle m'a remarqué à cause de mon âge et m'a appris beaucoup de chose. J'ignorai seulement qu'elle venait de Cinhol aussi. J'ai été surpris quand monsieur Elson nous l'a dit. Comment va-t-elle ?

- Je l'ignore, avoua Anis. Elle était vivante quand on est parti, mais gravement blessée, et a été jetée en prison par Castel.

- Si Uriel n'était pas le vrai ennemi, ça veut donc dire que Nirina était innocente aussi alors ? Demanda Erend avec espoir. Nirina a toujours été très gentille avec moi, je ne veux pas croire tout ce que mademoiselle Leaf a raconté sur elle ! Elle était manipulée par Castel et ce Ryates dont monsieur Elson nous a parlé, n'est-ce pas ?

- Pourtant Erend, ce qu'elle a fait à son peuple en tant que reine...

- Non, coupa Erend, définitif. C'est quelqu'un de bon, j'en suis sûr. Pardonnez-moi professeur, mais j'ai toujours su bien juger les gens. On est devenu très amis en peu de temps, malgré notre différence d'âge. Et je crois aussi au destin.

- Le destin ? S'étonna Anis.

- Je suis le descendant d'Uriel, et Nirina celle de Castel. Nos ancêtres étaient les plus grands amis du monde avant de devenir les plus grands ennemis. Je veux croire qu'on soit amené à faire quelque chose tous les deux dans cette histoire à notre tour. Et je veux croire que Nirina ne deviendra pas comme Castel. Lui était apparemment quelqu'un de gentil avant de sombrer dans les ténèbres. Si Nirina sort des ténèbres, se sera forcément pour se ranger dans la lumière.

Anis haussa les sourcils. Etranges paroles pour un enfant de son âge. Mais il paraissait si convaincu. Anis ignorait d'où il tirait cette fois.

- En tout cas Erend, Castel est ici, et il a avec lui tous les anneaux de transfert. Nirina est bloqué à Cinhol. Nous sommes seuls contre lui, et il nous faut nous y préparer.