Ce n'est qu'un au revoir
Voici le dernier chapitre de cette fanfic, je remercie tous ceux qui m'ont lu et également tous ceux qui ont posé un commentaire, c'est très gentil à vous d'avoir utiliser de votre temps pour me lire ! :) Merci infiniment !
Je vous souhaite une bonne lecture et... enjoy ~ !
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Cela faisait maintenant plusieurs jours que le concours d'Unionpolis s'était déroulé et la plupart des participants étaient déjà partis vers leur prochaine destination pour avoir une nouvelle chance de remporter un ruban et oublier le goût de la défaite. Aurore ne faisait pas partie de ces participants, elle était restée à Unionpolis car Sacha n'avait pas encore eu son badge, ce qu'il s'était rapidement dépêché de modifier il y a peu grâce à une belle victoire face à la championne d'arène. Rien ne les retenait de partir, et pourtant les trois amis voulaient se reposer un peu et se remettre chacun de leurs émotions. La jeune fille avait décidé de passer outre sa défaite face à Zoé et de prendre un peu plus confiance en elle afin de mieux réussir le prochain concours. Ce que Pierre, Sacha et Aurore ne savaient pas, c'était qu'Unionpolis n'avait pas qu'un concours et une arène pour que la ville soit dynamique, il y avait également un festival qui avait lieu chaque année dans le but de détendre les dresseurs et coordinateurs, ainsi, ceux qui quittaient la ville dans la période du festival étaient sûrs d'avoir au moins un beau souvenir dans leur mémoire. L'évènement se fêtait justement aujourd'hui et allait durer toute la nuit, Aurore était impatiente car c'était le genre d'évènement qui rapprochait les gens et les rendaient heureux.
- T'as fini de sautiller partout ? lui demanda Sacha avec un sourire en coin pendant que l'infirmière Joëlle soignait ses Pokémons comme à l'habitude.
- Tu ne te rends pas compte Sacha, un festival ! F.E.S.T.I.V.A.L ! On va s'amuser tous ensemble et ça va être génial ! s'exclama-t-elle en levant les bras avec enthousiasme.
Le dresseur à la casquette sourit, il préférait voir son amie comme ça plutôt que triste comme lors du concours. Ces derniers jours avaient été plutôt durs pour elle entre la Team Rocket et tout le reste, il était content qu'elle puisse enfin penser à autre chose et rire aux éclats. Elle avait enfin retrouvé son optimiste naturelle ainsi que son énergie et ça, Sacha ne l'échangerait pour rien au monde, rien ne vaut un sourire radieux de la part d'une amie.
- Vous allez au festival ? Si je peux vous renseignez, il y aura un bal à la grande place où tous les danseurs devront être masqués, vous pourrez y aller, si le cœur vous en dit ! fit l'infirmière.
- Un bal ? répéta Pierre avec des yeux brillants tout en songeant qu'il y aurait pleins de jeunes filles là-bas.
Aurore pouffa légèrement avant de déclarer :
- On ira y faire un tour, sinon Pierre va nous faire la tête !
Tous éclatèrent de rire. La coordinatrice se demanda si elle allait y participer car en vérité elle ne savait pas très bien danser. Certes, elle ne marchait pas non plus sur les pieds de son partenaire, mais elle était plus habituée à lancer des Pokéball qu'à bouger son corps en rythme avec la musique, enfin, elle verrait bien. Elle se retint de s'esclaffer lorsqu'elle se rappela la tête qu'avait fait Sacha en la voyant dans les bras de Paul juste après son match contre Zoé, il les avait pointé du doigt et n'avait pas pu s'empêcher de bafouiller des : « Qu'est-ce que vous faites tous les deux ?! » sous le regard (légèrement, très petit, minuscule) amusé de Paul, qui, pour l'énerver encore plus, avait accentué la pression de ses mains sur elle, la faisant rougir comme une tomate. Des rougeurs s'installèrent à nouveau sur ses joues lorsqu'elle se remémora la sensation des bras de Paul qui l'entouraient avec force comme pour dire : « c'est la mienne, pas touche, propriété privé sale nabot. ». Après ça, Sacha s'était « évanoui » et Pierre l'avait installé sur un banc tandis que Paul s'était écarté d'Aurore avec un air satisfait, puis il avait disparu du champ visuel de la jeune fille avec un signe de main qui voulait dire : « on se reverra bientôt ».
Elle sourit et intérieurement l'espoir de le revoir à nouveau grandit un peu plus.
- Aurore, ça te dit qu'on entraine nos Pokémon, histoire de faire quelque chose avant que le festival ait lieu ? proposa Sacha avec enthousiasme.
- Avec plaisir !
C'est donc avec bonne humeur qu'ils allèrent tous les deux (pardon, tous les trois en comptant Pierre) à l'extérieur afin de disputer un match. Sacha utilisa Pikachu tandis qu'Aurore prit son Tiplouf. Pierre annonça le début du match et Aurore lança en première une attaque, celle de Sphon, qui ne réussit pas à toucher la souris jaune car cette dernière avait réussi à l'esquiver. Ce fut ensuite Sacha qui ordonna à Pikachu de lancer une attaque éclair auquel Tiplouf riposta avec Bull d'O. Une explosion se produisit entre les deux attaques. La journée se déroula ainsi, entre les matchs, l'entrainement et la bonne humeur. Le temps passa à une vitesse folle et maintenant le soleil était en train de se coucher. Epuisés, Aurore proposa à tout le monde de rentrer au centre Pokémon et de se préparer pour le festival.
Devant le miroir, la coordinatrice se demandait si elle devait changer de coiffure ou non, elle hésitait. Elle essaya une queue de cheval pour voir, mais trouvait que ça faisait trop banal, elle essaya ensuite un chignon et se dit que c'était parfait comme choix. Après de nombreux essais, elle réussit à en faire un correct. Elle pensait à diverses choses lorsqu'elle entendit la voix de Sacha qui tambourinait contre la porte :
- Aurore, t'as fini ? Ça fait déjà une demi-heure que t'es dans la chambre, on en a marre d'attendre, nous ! s'écria-t-il.
- Deux secondes, je suis presque prête !
Elle s'observe une dernière fois dans le miroir, Son regard se posa sur sa tenue, sa robe noire et rose ainsi que son foulard rouge faisaient légèrement peine à voir. C'était bien trop simple pour un évènement aussi important qu'un festival, elle voulait être jolie. Elle décida donc de mettre sa tenue de concours, avec ça, elle avait déjà l'air un peu plus chic ! Satisfaite, elle sortit enfin (du point de vue de Sacha et de Pierre) de la chambre. Les garçons eux, n'avaient pas changé un poil, quelle importance d'être bien habillé pour ce genre de truc ? Eh oui, pour garçons et filles, la devise n'était pas la même.
- C'est bon t'as fini de te pomponner ? On peut y aller ?
- Continue comme ça Sacha et je vais retourner me préparer juste pour t'embêter, pensa-t-elle intérieurement. Oui je suis prête ! Le résultat en valait l'attente, non ? Vous en pensez quoi ?
Elle commença à tourner sur elle-même pour montrer à quel point elle était fière de son apparence, Pierre ne fit aucune remarque tandis que le dresseur à la casquette se dit que les filles étaient toutes pareilles : elles adoraient la mode, prenaient trois heures à se préparer pour rien et avaient besoin d'être complimentées, soudain, l'image d'Ondine lui revint en tête.
- Pas toutes, en fait, et c'est pas plus mal..., se dit-il avec un sourire nostalgique sur les lèvres tandis que Pierre avait déjà deviné à qui il pensait. Ca te va bien, bon, on y va ?
- C'est parti pour voir les jolies filles !
- T'es irrécupérable Pierre, lui fit remarquer Aurore avec un air rieur.
C'est dans le même genre d'ambiance que les trois amis se dirigèrent vers le lieu où se déroulait le festival. Aurore remarqua que les gens étaient plus nombreux qu'avant et que des décorations avaient été installées un peu partout dans la ville, de plus, des stands de mini jeux avaient pris place au bord des rues et ceux qui les animaient criaient sans cesse : « Venez ! Venez jouez à mon jeu ! Vous aurez une formidable récompense si vous gagnez, 10 Pokédollar seulement ! » Ce qui donnait aux enfants l'envie d'essayer, au plus grand dépit de leurs parents qui voyaient leur porte monnaie se vider petit à petit. Aurore ne pouvait s'empêcher d'être euphorique à la vue de toutes ces couleurs, les gens étaient heureux et arboraient un sourire aux lèvres comme si une douce musique retentissait dans l'air pour apaiser le cœur de chacun et y glisser un petit peu de joie. Arrivé à la grande place, ils aperçurent un grand feu semblable à ceux qu'on utilise pour les camps, filles et garçons portaient un masque et dansaient autour au rythme de la mélodie. La coordinatrice n'eut pas à attendre longtemps pour prendre sa décision : elle voulait danser elle aussi ! Pourquoi les autres pouvaient s'amuser et pas elle ?
Elle laissa donc ses deux amis plantés derrière elle et couru en direction de l'accueil où des masques de toutes sortes étaient vendus, elle en prit un qui était blanc à paillette et retourna auprès de Sacha et Pierre.
- Alors ? Le verdict ?
- T'es méconnaissable, répliqua Pierre tandis que Pikachu approuvait d'un signe de tête.
- Moi aussi j'en veux un ! s'écria Sacha avec un grand sourire d'imbécile.
C'est après ces mots remplis de détermination qu'il fonça vers l'endroit où était Aurore deux minutes auparavant puis il s'empressa d'aller vers la piste de danse et de proposer à quelqu'un de danser avec lui, ce qu'une fille timide n'hésita pas d'accepter avec des rougeurs aux joues (t'inquiète pas Ondine, tu seras toujours la numéro un dans le cœur de Sacha). Pierre, lui, avait décidé de s'approcher d'une jeune femme aux cheveux longs qui sirotait tranquillement son verre tout en regardant les danseurs. Les yeux en formes de cœurs, il commença à ouvrir la discussion. Pendant ce temps-là, Aurore était toute seule, ses amis l'avait littéralement laissée en arrière plan, elle se dit qu'elle pouvait bien observer les danseurs elle aussi avant de prendre son courage à deux mains et d'aller sur la piste, sauf qu'elle n'avait pas prévu qu'un jeune homme d'environ une vingtaine d'année se poste devant elle. Il possédait des yeux noisettes, des cheveux blonds qui lui arrivaient jusqu'à la nuque ainsi que quelques mèches rebelle, de plus, il la dépassait d'au moins une bonne tête. Du peu que la jeune fille pouvait voir il était beau.
- M'accorderiez-vous cette danse, jolie demoiselle ? demanda-t-il d'une voix suave accompagnée d'un sourire charmeur.
Ladite jolie demoiselle était intimidée par une telle aisance de la part de son vis-à-vis.
- C'est-à-dire que... je ne sais pas très bien danser... avoua-t-elle en faisant un petit sourire gêné.
- Aucune importance, il suffit juste de vous laissez guider par mes pas. Essayez, au moins, sinon je vais me sentir vexé, dit-il sur le ton de la plaisanterie.
Rassurée et charmée, elle finit par accepter. Il prit sa main et la fit virevolter comme une princesse, ce qui la fit grandement rire. Il menait la danse mais elle avait un peu de mal à s'habituer aux regards des autres sur elle, la peur du ridicule faisait qu'elle ne se lâchait pas complètement, il approcha donc son visage du sien et murmura à son oreille :
- N'ayez crainte, personne ne se moquera de vous. Ce festival est là pour que les gens se détendent alors laissez-vous emporter.
- Ok, je baisse les armes, affirma-t-elle avec résignation.
Elle finit donc par se détendre et essaya d'elle-même de prendre l'initiative de mener la danse, ce qui surprit agréablement son interlocuteur qui voulut lui poser une question :
- Quelle est votre prénom ? Si ce n'est pas indiscret.
- Je m'appelle Aurore, et vous ?
- Elliot, je viens de Kanto.
Ils continuaient de danser autour du feu.
- Beau prénom ! Kanto ? J'ai un ami qui vient de là-bas également, son rêve est de devenir maître pokémon, c'est fou comme le monde est grand. Qu'est-ce que vous faites à Sinnoh ?
- Je visite juste le monde avec mes Pokémon, j'adore la découverte, c'est une passion que j'ai depuis tout petit. Vous êtes coordinatrice, n'est-ce pas ?
- En effet, vous avez vu juste.
- J'ai vu votre défaite face à Zoé, quel dommage, vous étiez à deux doigts de la victoire !
Aurore ne put s'empêcher de sentir un goût amer se répandre dans sa bouche après avoir entendu cette phrase. Même si elle avait tourné la page, elle avait encore du mal à digérer sa défaite face à sa rivale.
- Désolé je ne voulais pas vous froissez, dit-il en remarquant son trouble.
Elle secoua la tête de droite à gauche pour le contredire.
- Ca va, c'est juste que je préfère oublier cette défaite et profiter de la soirée.
La danse se termina, elle ne lui avait même pas marché sur les pieds au final, ce qui était quand même un bon début. Son cavalier ôta son masque, prit sa main et y posa un doux baiser comme pour la remercier de cette danse. Rougissante, Aurore le contempla avec stupéfaction puis elle bredouilla à son tour des remerciements. Elle allait lui en proposer une deuxième lorsqu'elle aperçut un autre garçon portant un masque noir qui marchait dans leur direction, il avait les mains dans les poches et ne souriait pas. Intrigué, la coordinatrice l'observa de haut en bas, se demandant d'où sortait cette mystérieuse personne qui dégageait une aura de froideur. Il s'approcha du blond et lui chuchota d'assez près pour qu'Aurore ne l'entende pas :
- Je peux ? l'interrogea-t-il d'une voix légèrement menaçante et glaciale qui aurait fait peur à plus d'un et qui montrait qu'il ne lui laissait pas vraiment le choix de dire non.
Le blondinet sourit légèrement et lâcha la main d'Aurore pour montrer son approbation, il se courba ensuite respectueusement pour lui dire au revoir et partit en la laissant avec le jeune homme aux yeux sombres. Elle interrogea ce dernier du regard et écarquilla les yeux lorsqu'il lui tendit la main pour faire une invitation silencieuse. Elle rigola légèrement et son vis-à-vis ne put s'empêcher de hausser un sourcil.
- Excuse-moi, c'est juste que je n'ai pas l'habitude qu'on m'invite à danser de cette manière, mais ça me convient !
Etrangement, elle l'avait tutoyé ce qui n'avait pas été le cas avec l'autre parce qu'elle sentait qu'elle pouvait se le permettre. Déjà, il semblait être bien plus jeune que le blond et en plus de ça elle savait qu'elle pouvait le tutoyer, elle n'avait aucune explication à cela, elle le savait, c'est tout. Elle lui posa tout de même la question :
- Tu me permets de te tutoyer ?
Pour répondre à sa question, il se contenta de hocher la tête pour dire oui ce qui intrigua encore plus Aurore. Pourquoi ne lui parlait-il pas à voix haute ?
- Désolée de te demander ça mais... pourquoi tu ne dis rien ?
Aucun mot ne sortit de sa bouche, la jeune fille se dit qu'il n'avait peut-être pas envie de parler. Elle céda et leva les mains en signe d'abandon (sans oublier de soupirer, au passage).
- D'accord, j'ai compris, je ne te poserais plus de question.
L'inconnu esquissa un léger sourire moqueur puis attrapa la main d'Aurore tandis que l'autre se logea sur sa taille. La coordinatrice, elle, posa la sienne sur l'épaule de son cavalier et ensemble ils commencèrent à danser. Elle avait un peu de mal à le suivre mais se laissait entrainer par les pas du jeune homme mystérieux qui, elle devait bien se l'avouer, lui faisait déjà de l'effet. Non seulement il dégageait quelque chose d'attirant mais en plus de cela il dansait très bien. Comme pour écrire une histoire, ils tournoyaient, allaient parfois plus vite, ralentissaient le pas, se laissant submerger par les émotions qui leurs tenaillaient les entrailles. Jamais, au grand jamais elle ne s'était sentie aussi bien, les notes retentissaient, les échos faiblissaient et tous les deux sur la piste donnaient un spectacle qui était beau à voir. Leur corps et âme étaient en parfaite symbiose et Aurore n'était pas capable de dire si cette danse était magique à cause de l'ambiance qui régnait ou si c'était la présence de son cavalier qui lui donnait cette impression. L'harmonie de leurs pas la bluffait et elle se sentait comme sur un petit nuage. S'il y a bien une chose dont elle était sûre, c'était qu'elle voulait que cette danse dure éternellement, mais tout le monde sait que les bonnes choses ont inéluctablement une fin, c'est donc avec une pointe de regret qu'elle lâcha la main du jeune homme et s'écarta de lui. Elle voulut le remercier de cette danse quand Sacha l'interpella et couru vers elle.
- Qu'est-ce qu'il se passe Sacha ? demanda-t-elle.
- J'aimerais te parler, répondit-il.
- Deux secondes, je dis au revoir à mon cavalier et je te rejoins, d'accord ?
Le dresseur à la casquette regarda aux alentours puis reporta son regard sur son amie avec incompréhension.
- Quel cavalier ? Il n'y a personne.
Aurore écarquilla les yeux suite aux paroles de son ami et se retourna. En effet, il n'y avait personne, le garçon masqué avait disparu. Où était-il passé ? Il aurait au moins pu lui dire au revoir ! Il lui offrait une merveilleuse danse puis deux secondes après monsieur prenait la poudre d'escampette ? Elle aimerait bien le retrouver juste pour lui rappeler les quelques règles du bon savoir vivre en société et de la politesse, on ne laisse pas une jeune fille comme ça toute seule, non mais !
- Aurore, tu m'écoutes ?
La concernée sursauta et sortit de ses pensées.
- Ah désolée, j'étais ailleurs, tu disais ?
Sacha soupira, et Aurore se dit qu'elle aussi devrait finalement revoir la notion de ce qu'est la politesse.
[...]
- ... Et c'est pour ça que je suis éleveur Pokémon, conclut Pierre avec enthousiasme.
Enthousiasme que la jeune femme assise à côté de lui n'avait toujours pas depuis qu'il avait commencé à lui adresser la parole, et le brun qui ne se rendait compte de rien... Elle voulait juste passer une soirée tranquille, sans homme à ses côtés et il avait fallu que ce dragueur à deux balles se dirige vers elle et lui raconte sa vie, elle était restée à l'écouter pour faire bonne figure, mais plus le temps passait et plus elle avait envie de :
1) - l'étrangler jusqu'à ce qu'il ne puisse plus parler.
2) - Prendre ses jambes à son cou pour ne plus le voir.
Bah, ça pouvait être pire, ce n'est pas comme s'il allait lui proposer de danser, il n'était pas assez entreprenant et con pour faire ça, si ?
- Au fait, ça vous dirait de danser ? lui proposa-t-il avec un grand sourire béat.
Ah, bah fallait croire que si.
[...]
- Tu comprends Aurore, j'ai peur que ce ne soit qu'un jeu pour lui...
- Je comprends ce que tu ressens Sacha, et c'est gentil de t'inquiéter pour moi, mais je t'assure que si Paul voulait juste jouer avec moi, il ne m'aurait pas sauvée lorsque j'étais prisonnière de la Team Rocket. Il ne m'aurait pas protégé contre la tempête s'il ne tenait pas ne serait-ce qu'un peu à moi et ne m'aurait pas réconforté à la fin du concours s'il ne me considérait que comme un jouet.
La réplique de son amie le rassura un peu, il tenait à elle et ne voulait pas la voir souffrir à cause d'un dresseur qui maltraitait ses Pokémon et qui en plus était son rival. Jamais il ne laisserait quelqu'un faire du mal à ses amis, c'était une des valeurs qu'il avait appris lorsqu'il était enfant. Aurore, touchée par le fait qu'il soit anxieux de son bonheur enlaça ses mains aux siennes et lui offrit un sourire chaleureux.
- Merci beaucoup, tu es un ami formidable, je suis contente de savoir que je peux compter sur toi.
Sacha sourit à son tour et allait répondre quelque chose lorsqu'il fut interrompu par Tiplouf qui accourait vers sa dresseuse avec un air paniqué.
- Qu'est-ce qui se passe Tiplouf ? le questionna Aurore
Comme le Pokémon ne pouvait pas parler, il attrapa un bout de robe de la coordinatrice et tira de toutes ses forces.
- Mais qu'est-ce qui te prends ?! Lâche-moi, enfin ! ordonna-t-elle avec une moue agacée.
Fâché, Tiplouf s'en alla en courant vers la foule immense.
- Oh non, où est-ce qu'il va, encore ? Désolée Sacha je dois le rattraper avant qu'il ne fasse une bêtise.
- T'inquiète, vas-y.
Elle le remercia du regard et se mélangea à la foule. Elle avait du mal à voir devant elle, les gens passaient, faisait demi-tour, elle ne voyait rien avec toute cette foule ! Tiplouf avait disparu de son champ de vision, devait-elle continuer de le chercher alors qu'il pouvait déjà être loin ? Non, elle ne pouvait pas l'abandonner, il en était hors de question ! Déterminée, elle commença à pousser les gens afin d'aller plus vite tout en s'excusant par-ci par-là, sa tête bougeait de droite à gauche. Aucune trace de Tiplouf. Voyant que c'était inutile, elle décida de faire demi-tour mais elle se prit de plein fouet le dos de quelqu'un.
[...]
Où était la sortie, bordel ? C'était ce qu'il se demandait depuis au moins dix bonnes minutes et ça commençait à l'énerver sérieusement, il était peut-être de nature calme mais pas au point de vouloir poireauté pendant des heures en cherchant la sortie ! Il se dit à lui-même qu'il aurait dû prendre une carte pour une fois, ça lui aurait été utile, au moins. Une veine s'était formée sur sa tempe, il était vraiment de mauvaise humeur, il ne manquerait plus que quelqu'un lui cogne dedans et que...
- Aïe ! Excusez-moi, je suis désolée ! s'exclama la fille qui venait de lui rentrer dedans accidentellement.
Là, c'était la vie qui s'acharnait contre lui. Il serra les poings à tel point que ses ongles rentrèrent dans sa peau et se retourna tout en hurlant à la pauvre fille :
- Vous ne pouvez pas faire attention ?! hurla-t-il, en colère, puis il reprit avec plus de calme, voyant le visage de celle qui lui était rentré dedans : ... Aurore ?
- ... Paul ! s'exclama-t-elle en voyant l'identité de son interlocuteur.
En effet, c'était la coordinatrice aux cheveux bleus qui lui avait foncé dedans. Ils se regardèrent comme si ça faisait des années qu'ils ne s'étaient pas vus, étonnés de se croiser alors qu'il y avait au moins une centaine de personnes qui se baladaient dans cette ville. Il se sentit soudainement très bête d'avoir crié et ferma les yeux avec agacement. Evidemment, il n'y avait qu'elle pour lui faire des coups pareils, elle le faisait exprès ou quoi ? Cette fille était une vraie catastrophe ambulante, il avait l'impression qu'elle était toujours là dans les moments où il n'avait surtout pas besoin de compagnie, enfin, il n'allait pas l'envoyer balader non plus, surtout que sa présence à elle n'était pas aussi dérangeante que celle des autres. Beaucoup moins dérangeante, même.
Aurore, elle, sentait son cœur qui s'emballait, elle ne pensait pas le revoir de sitôt. Le fait est qu'elle n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à lui, même quand elle avait dansé avec le blond c'était avec Paul qu'elle avait imaginé tourner autour du feu, ses mains froides sur sa taille, sa respiration chaude et apaisante dans son cou, ses yeux onyx la fixant avec intensité, oui, c'est avec Paul qu'elle voudrait être et personne d'autre.
- Qu'est-ce que tu fais là ? ne put-il s'empêcher de lui demander pour briser le silence, sans oublier d'utiliser de la froideur dans le ton.
Les mauvaises habitudes, toujours là pour vous gâchez le moment quand vous n'en avez pas besoin. Vexée par cette attitude, Aurore le regarda en bougonnant.
- Tu pourrais avoir l'air plus joyeux de me voir, quand même !
Il resta inexpressif face à cette réplique mais au fond de lui il était très amusé de la réaction de la jeune fille, c'était tellement facile de l'énerver, il se rappela la fois où il lui avait demandé qui elle était (lors du premier match d'arène de Sacha à Sinnoh) et qu'elle avait failli lui sauter dessus pour le tuer, heureusement que Pierre était intervenu pour l'arrêter sinon il serait mort à l'heure qu'il est. Une vraie lionne cette coordinatrice.
- Tu n'as pas répondu à ma question, se contenta-t-il de répondre.
- Bon, je te pardonne parce que c'est toi, hein. En fait, je cherche Tiplouf, il a disparu d'un coup, est-ce que tu l'as vu ?
- Non.
En entendant cela, elle eut un air peiné, où était-il passé ? Elle était vraiment inquiète, elle avait eu tort de lui crier dessus, après tout il n'avait rien fait, elle sentit les remords l'envahir. Paul, qui n'était pas dupe, vit son trouble et se dit qu'il pouvait, non, devait faire quelque chose pour la rassurer, mais comment ? Il n'était pas très à l'aise avec ces choses-là, comment s'y prendre ?
- Je suis sûr qu'il va bien, arrête de te faire du souci.
Aurore leva la tête vers lui.
- Tu crois ?
- Mais oui, il n'est pas stupide, ton pokémon, quoi que j'aurais un doute, vu la stupidité de son propriétaire, la taquina-t-il avec une lueur dans les yeux.
Elle était trop en colère suite aux mots de son-vis-vis pour remarquer qu'il venait de faire une blague.
- Je ne suis pas idiote !! Et je te le rappelle avant que tu ne me fasses le coup : je m'appelle...
- Aurore, oui, je sais, la coupa-t-il avec un air agacé.
Intérieurement, elle était heureuse, car même s'il ne lui disait pas des mots doux, il parlait avec elle et s'exprimait plus que d'habitude. En fait, Paul ne possédait pas deux personnalités différentes, c'était juste que celui qu'elle avait devant elle était le vrai, et elle était flattée d'être la seule à le connaître réellement. Ses mains étaient moite, elle aimerait tellement lui dire ses sentiments, mais les accepterait-il ? Même s'il l'avait prise dans ses bras, réconforté, aidé, rien ne prouvait qu'il ait des sentiments à son égard, avait-elle tort de penser qu'il y avait tout de même une infime possibilité que ce soit le cas ? Elle voulait le croire.
Non, il ne fallait pas qu'elle se prenne la tête avec ça, elle voulait juste s'amuser avec lui ce soir, s'il acceptait de le faire.
- ... ça te dirait qu'on aille faire une attraction, ensemble ? lui demanda-t-elle avec une voix hésitante, les joues rouges.
Il rougit à son tour et se retourna pour le cacher, elle fut amusé de sa réaction, il était vraiment adorable quand il le voulait. Il ne connaissait rien à l'amour ou l'amitié et ça faisait que ses réactions étaient assez comiques, parfois. Aurore voulait lui montrer qu'il ne fallait pas avoir peur de ce genre de sentiment et qu'être faible ne voulait pas dire ressentir des émotions.
- J'ai jamais dis que je voulais passer du temps avec toi, répondit-il en essayant d'avoir une voix froide, ce qui était un peu peine perdue.
- Tu n'as pas à être gêné, tu sais, je connais ton véritable toi, Paul, ton masque de méchant garçon ne marche plus avec moi ! expliqua-t-elle le sourire aux lèvres.
-Tu sais que t'es vraiment chiante, comme fille ?
- Oui, j'en ai conscience, et ça fait parti de mon charme !
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre en attrapant sa main pour enlacer ses doigts aux siens puis en déclarant :
- Bon, qu'est-ce qu'on attend ? Allons nous amuser !!
Il était tellement stupéfait par son geste qu'il ne réussit pas à réagir, elle commença à courir pour l'emmener il ne savait où et Paul se dit que la journée n'était pas si mauvaise, finalement.
- Hé ! Pourquoi c'est moi qui doit céder à tes caprices ? l'interrogea-t-il tandis qu'ils courraient toujours
- Parce que... chuchota-t-elle à voix basse.
La prise sur sa main s'accentua encore plus.
- Parce que je veux voir toutes ces belles choses avec toi, Paul ! fini-elle par lui répondre avec un sourire tellement rayonnant qu'on aurait pu croire que c'était une pub pour la marque Colgate.
Il fut illuminé par la beauté de ce sourire et également par la réponse de la jeune fille, pourquoi était-elle si rayonnante aujourd'hui ? Il ne pensait pas qu'un jour quelqu'un lui sourirait comme ça, avec tant de sincérité, avait-il le droit de recevoir autant après toutes les remarques blessantes qu'il avait fait envers elle ? Lui qui avait si peur de connaître ce qu'est l'amour ou l'amitié, avait-il le droit ce soir de vouloir en connaître un peu plus sur le sujet ? De voir ce que ça faisait d'être faible ? Oui, il se dit que pour ce soir, il avait le droit de l'être, il décida de laisser tomber son masque d'indifférence et de profiter de la présence de la coordinatrice à ses côtés.
- Regarde Paul ! Il y a un stand où on peut gagner une peluche, là-bas ! On y va ?
- J'ai pas le choix, je suppose.
- Arrête de marmonner dans ta barbe naissante, lui reprocha-t-elle.
Il leva les yeux en l'air (mais elle ne pouvait pas le voir puisqu'il était derrière elle) et eut un faible sourire.
- Bonjour jolie mademoiselle, vous voulez jouer ? l'interrogea celui qui animait le stand de peluche avec un petit sourire dragueur.
- Oui ! C'est quoi le but du jeu ?
- Vous avez dix essais, vous devez toucher les cinq cibles mouvantes qui vont apparaître devant vous. Si vous les touchez toutes, vous gagnez, sinon, vous perdez.
- ça m'a l'air sympa, ça te dirait d'essayer, Paul ?
Ce dernier fixait l'animateur avec un regard plus que noir, n'ayant pas aimé qu'il appelle l'idiote « jolie demoiselle. » Il eut un sourire sadique avant de dire avec une voix menaçante.
- Pourquoi pas.
Le pauvre animateur eut un sursaut et sentit des frissons parcourir son dos, avec effroi, il se dit qu'il ferait mieux de surveiller sa langue la prochaine fois avant de faire un compliment à une fille qui est accompagnée d'un garçon, surtout quand celui-ci pourrait vous tuez en un seul regard.
- Super ! Je commence ! cria Aurore avec ferveur avant de donner l'argent et de prendre l'arme.
Les cinq cibles apparurent et c'est sans hésitation que la jeune fille tira une fois s'en prendre la peine de viser correctement. Son tir rata sa cible et elle réprima un juron. Elle se concentra plus la deuxième fois et réussi à toucher une cible, heureuse, elle tira une troisième fois mais rata sa cible, ce qui lui enleva rapidement sa bonne humeur. Elle avait maintenant tiré cinq fois et aucune autre cible n'avait été touchée, il en restait encore quatre et il lui restait cinq tirs. Découragée, elle baissa la tête et pensa abandonner lorsqu'elle sentit une présence derrière elle. Un torse se colla contre son dos et une main froide attrapa son arme afin de la relever tandis qu'un souffle chaud entra en contact avec sa nuque. Ce fut après une odeur agréable qui parvint à ses narines et Aurore se demanda si elle n'était pas en train de rêver.
- Tu dois essayer de te calmer, ne te laisse pas envahir par la colère et concentre-toi, murmura Paul à son oreille.
Déstabilisée, la coordinatrice ne parvint pas à répondre et le garçon à la veste violette posa sa main sur celle d'Aurore pour appuyer sur la gâchette, le sixième tir toucha la cible. Cela se déroula de la même manière pour tous les autres tirs, Paul restait derrière Aurore à la guider et la jeune fille réussit finalement à toucher toutes les autres cibles. Bien que troublée par le corps qui touchait le sien, un sentiment de bien être s'emparait d'elle et jamais encore elle ne s'était sentie aussi gênée, elle remarqua qu'il faisait un effort car normalement Paul n'aimait pas les contacts humains, ou dû moins très peu, ça l'embarrassait. Reconnaissante, elle l'embrassa sur la joue après avoir reçu la peluche de son choix.
- Merci beaucoup, c'est grâce à toi que j'ai réussi !
- De ... de rien, dit-il en détournant le regard, les joues chaudes.
Ces remerciements ne l'empêchèrent pas par contre de lancer un dernier regard polaire à l'animateur avant de partir. Toute contente, Aurore serrait sa peluche, la caressait, la regardait, la serrait à nouveau comme si c'était la plus belle journée de sa vie, Paul songea que cette fille avait des airs de gamines dès fois, mais c'était plus drôle qu'autre chose. Ils arrivèrent au bord de la forêt, les gens étaient moins nombreux là où ils étaient, un silence s'était installé, ils ne savaient pas quoi se dire.
- Je/Tu... commencèrent-ils en même temps.
- Parle en premier, proposa Aurore.
Il n'avait pas envie de le dire, car cela signifiait qu'il ne la reverrait pas avant longtemps, mais il n'avait pas vraiment le choix.
- Je voulais juste te dire que je vais quitter la ville, avoua-t-il en fermant les yeux, ne voulant pas voir sa réaction.
- Quoi ? Maintenant ?
- J'ai eu mon badge, plus rien ne me retient ici.
Elle se sentit blessée, elle pensait qu'il resterait quelques jours de plus, pour elle, mais elle s'était trompée. Voulant cacher le fait qu'elle était déçue, elle baissa la tête.
- Ah... d'accord... alors, on se reverra une autre fois ?
Elle avait la gorge nouée, elle ne voulait pas qu'il parte, comme ça, sans entendre ce qu'il ressentait pour elle. Il l'avait embrassé une fois, réconforté, aidé, secouru, avec tous ces gestes, elle espérait qu'il l'aimait, mais si jamais elle avait faux ? Et s'il avait fait tout ça sans aucune raison particulière ? Si elle n'était qu'un jouet pour lui et rien d'autre ? Une angoisse terrible commença à s'emparer d'elle, elle avait trop peur ! Peur de voir de l'indifférence la prochaine fois qu'il se verrait ! Peur de perdre la relation qu'elle avait crée avec lui depuis plusieurs jours. Oui, elle était terrifiée !
- Oui on se reverra sûrement. Au revoir, Aurore.
Il avait essayé d'être le plus froid possible parce qu'il sentait au fond de lui que quelque chose se brisait, il ne voulait pas partir mais pour accomplir son rêve il devait quitter Unionpolis, même si la présence de la jeune fille allait lui manquer. Peut-être qu'en redevenant distant elle ressentira de la haine envers lui et ne souffrira pas de son départ, il espérait que ce soit le cas. C'est donc avec amertume qu'il adressa un dernier regard à Aurore et commença à partir, les yeux fermés et les mains dans les poches. Il fut presque triste de constater qu'elle ne le retenait même pas, mais ce n'était peut-être pas plus mal.
Non, il ne pouvait pas partir, comme ça, sans lui dire autre chose qu'au revoir ? Ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas le laisser partir de cette manière, si elle ne faisait rien maintenant, tout ce qu'elle avait construis à ses côtés n'aurait servis à rien, et ça, il en était hors de question. Elle fit quelques pas en avant, pris une grande inspiration et hurla le plus fort qu'elle pouvait pour qu'il s'arrête :
- S'il te plait, Paul, emmène-moi avec toi !!
Il écarquilla les yeux en grand suite à cette intervention pour le moins surprenante et se retourna pour la regarder avec un air stupéfait.
- Quoi ?
Il voyait ses yeux qui brillaient, signe qu'elle désirait pleurer. Elle détourna les yeux avec embarras, le moment était venu de le lui dire.
- Je ne veux plus être séparée de toi, j'ai trop peur de perdre ce lien que nous avons tissés toi et moi, si tu pars maintenant, comment je pourrais savoir que tu ne m'auras pas oublié ? Je t'en supplie, ne me laisse pas toute seule...
C'est vrai, elle avait peur. Elle était terrifiée rien qu'à l'idée qu'il la snobe à leur prochaine rencontre, elle ne voulait pas qu'il ressente de l'indifférence à son égard, elle voulait qu'il lui jette des regards inquiets, doux ou même froids mais plus jamais comme si elle ne valait rien, comme si elle n'existait pas et ne faisait pas partit de son univers. Si elle devait abandonner Sacha et Pierre pour pouvoir garder ce lien, elle ferait n'importe quoi, quitte à renoncer à ses amis. Etre séparé de lui serait plus douloureux que de s'éloigner de ses proches, elle le savait. Son cœur lui faisait mal, sa tête tournait violemment et elle se retenait de pleurer, elle ne voulait pas être faible, pas devant lui !
Paul regarda longuement Aurore avec intensité, le cœur battant la chamade. Il voyait ses yeux qui brillaient, ses joues qui étaient rouges suite à son aveu, ses cheveux qui voletaient au gré du vent... Il s'était déjà posé la question, il voulait qu'elle vienne avec lui mais quelque chose l'empêchait de le faire. La tête baissée, Aurore ne savait pas quelle était sa réaction, était-il fâché ? En colère ? Triste ? Elle ne pouvait pas le savoir, elle n'osait plus le regarder. Elle entendait des bruits de pas qui se rapprochaient d'elle, inquiète, elle ferma les yeux mais les rouvrit lorsqu'elle sentit un bras s'enrouler autour de son cou tandis qu'une main se posait sur sa tête avec délicatesse. Il venait de l'enlacer avec tellement de douceur qu'elle ne put s'empêcher de refermer les yeux, bercée par cette étreinte affectueuse alors que des larmes coulaient le long de ses joues sans qu'elle ne sache réellement pourquoi.
- Je ne peux pas me permettre d'aimer tant que je ne serais pas devenu maître Pokémon, car aimer est faible, et je refuse de l'être avant d'avoir atteint mon but. Est-ce que tu pourras m'attendre ?
Heureuse et ayant compris ses sentiments, Aurore sourit contre son torse.
- Oui, je... je t'attendrai, même si je dois attendre longtemps. J'attendrai encore et encore parce que je t'aime ! Si tu veux, je peux... te le répéter milles fois... pour que tu le comprennes ! Je t'aime et je pourrais le crier au monde entier ! s'écria-t-elle avec conviction et tristesse, ses larmes mouillant la veste de Paul.
Ce dernier sentit un sentiment agréable s'installer dans son cœur, celui d'aimer et de se sentir aimer. Cette idiote, il en était tombé amoureux et même si ce soir il ne pouvait pas le lui prouver, il en serait peut-être capable une prochaine fois. Quand il était à ses côtés, il avait l'impression d'être quelqu'un de mieux, comme si ses bons côtés ressortaient automatiquement, jamais quelqu'un ne lui avait fait un tel effet. Tous les deux ne savaient dire quels sentiments les submergeait à ce moment-là, c'était doux et douloureux à la fois, car même si ce soir c'était un au revoir, ils savaient que dans quelques semaines ils auraient la joie de se revoir. Aurore leva la tête vers lui et croisa ses deux orbes sombres et glacées.
- Je t'aime vraiment, vraiment beaucoup ! ne put-elle s'empêcher de répéter pour le lui faire comprendre.
Trouvant qu'elle était un peu trop indiscrète, il l'écarta d'elle et rétorqua avec agacement et gêne :
- J'ai compris, je ne suis pas sourd tu sais. Et arrête de dire ça, il y a des gens autour de nous !
- Je m'en fiche, comme ça tout le monde saura que tu m'appartiens ! dit-elle encore plus fort avec un gros sourire aux lèvres, contrastant avec ses pleurs.
Enervé, il abaissa le bonnet de la jeune fille sur son visage afin de ne plus entendre ces mots qui l'embarrassait mais qui au fond lui faisait plaisir.
- Hé ! se plaignit-t-elle.
- Tu dis encore une fois ce genre de chose je ne te parle plus, la menaça-t-il froidement.
La jeune fille attrapa son bonnet de ses deux mains et le baissa encore plus sur son visage pour cacher ses larmes, elle tremblait tant l'émotion était forte.
- Mais... mais tu m'aimes Paul, hein ? Tu ne seras pas méchant avec moi la prochaine fois qu'on se verra, hein ? J'ai peur, tu sais...
Il lui jeta un regard attristé qu'elle ne vit pas puis il prit le bonnet d'Aurore et le remonta afin de pouvoir voir son visage larmoyant, elle le regarda avec incompréhension ainsi qu'une pointe de timidité. Il posa sa main sur la joue de la coordinatrice sans la lâcher des yeux, elle n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait que les lèvres de Paul s'étaient posés sur les siennes avec plus de douceur que la dernière fois. Ses yeux s'ouvrirent en grand avant qu'ils ne se ferment automatiquement pour savourer ce geste éphémère et magique. Noyée dans un monde de tendresse infinie, elle ne put résister à s'accrocher à lui comme on s'accroche à une bouée, elle était tout simplement en train de rêver, elle fondait à chaque mot, chaque parole qui traversait la barrière de ses dents, elle l'aimait, tout simplement.
Leur baiser fut rompu par Paul qui recula son visage de seulement quelques millimètres, Aurore n'en croyait pas ses yeux, il semblait tellement différent de la fois où elle, Sacha et Pierre l'avait croisé après avoir quitté le bateau, comme quoi, les apparences sont trompeuses et il ne faut pas s'y fier. Elle voyait dans ses prunelles des ambitions, des projets, une flamme d'amour pure et nouvelle s'y était installée et elle était impatiente de la revoir à leur prochaine rencontre.
- Je ne peux pas te dire ces mots-là, Aurore, je ne suis pas encore prêt car tout est nouveau pour moi. Tout ce que je peux faire, c'est te le montrer par les gestes.
Souriante, elle attrapa la main qu'il avait encore sur sa joue et la serra très fort avant de lui voler un dernier doux baiser et de s'écarter lentement pour faire durer l'instant.
- Je comprends, Paul. Je te laisserai le temps qu'il te faudra pour me les dire, en attendant, je te dirais ces mots des centaines, non, des milliers de fois pour te montrer que je t'aime plus que tout !
Il lui adressa un sourire, pas un petit sourire comme elle en avait vu il y a peu ou encore ironique, moqueur ou narquois, non, c'était cette fois-ci un vrai sourire qu'elle voyait sur le visage de Paul et jusqu'à aujourd'hui elle n'avait rien vu d'aussi beau.
- C'est toi, affirma-t-il en gardant son sourire.
- De quoi tu parles ?
- Tu te souviens de la fois où on était dans le centre Pokémon et que t'étais posée une certaine question à mon sujet ?
- Une certaine question ? Que...
« Dis-moi, Paul, qui détient la clé qui pourrait ouvrir ton cœur ? »
Ah oui, cette question là !
- Où veux-tu en venir ? demanda-t-elle
- Cette clé qui peut ouvrir mon cœur, c'est toi qui la détiens, Aurore.
Hébétée, la concernée regarda le garçon aux cheveux mauves d'un air étonnée puis fini par exploser de rire sous le regard intrigué de celui-ci. N'aimant pas trop qu'on rigole de lui, il grogna ouvertement et l'interrogea :
- Pourquoi tu rigoles ?
- Ahahah ! D-Désolée... ! C'est juste que je ne te savais pas si romantique... ! parvint-elle à prononcer entre deux éclats de rires.
Paul, plus gêné qu'autre chose, décida de bouder pour montrer qu'il n'aimait pas quand elle faisait ce genre de remarque. Aurore rigola légèrement et allait ajouter quelque chose lorsqu'elle fut interrompu par Sacha qui arrivait vers elle :
- Aurore ! T'as retrouvé Tiplouf ? lui demanda-t-il avant d'apercevoir Paul. Ah salut Paul, tu t'en vas ?
- Oui, j'ai eu mon badge, donc je pars.
- Je vois, bonne chance, alors.
Un sourire narquois se peint sur le visage du garçon aux cheveux mauves.
- Et c'est toi qui me dis ça ?
Même quand il faisait un effort pour être aimable avec lui, lui, il faisait une remarque désagréable ! Comment faisait Aurore pour le supporter ? Il se le demandait bien. Il était à la limite de l'étrangler lorsqu'il vit Aurore qui était figée comme une statue.
- Euh... Aurore ? Ça va pas ?
L'interpellée ouvrit grand la bouche et s'exclama avec un air paniqué :
- Tiplouf... Je l'avais complètement oublié ! Oh non, le pauvre, il doit avoir peur là où il est !! Il faut que je le retrouve ! Paul, j'attendrais notre prochaine rencontre avec impatience !
Plus inquiète qu'autre chose, Aurore fit un signe de main à Paul et se hâta de retourner dans la foule pour chercher son Pokémon. Sacha regarda la direction par laquelle elle était partie avec amusement puis il reporta son attention sur Paul.
- Tu ne lui as rien dit au sujet de la danse, n'est-ce pas ?
Le concerné hocha un sourcil.
- Aller, ne me fait pas croire que c'était pas toi, le garçon masqué qui l'a invité à danser sans prononcer un seul mot, ajouta-t-il en voyant son indifférence.
Paul se retourna, les yeux fermés et l'air ennuyé.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
Sur ces mots ô combien chaleureux, il commença à partir. Sacha lui lança un dernier regard et partit à son tour. Après être sûr que personne ne pouvait le voir, Paul ouvrit son sac et y sortit un masque noir semblable à ceux qui étaient utilisés pour le festival. Il sourit et le remit dedans.
- En plus elle ne m'a même pas reconnu, cette idiote.
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Et voila, cette fanfiction est terminée ! Oui c'est très guimauve, mais je ne pouvais pas m'en empêcher, tout ce qui est mignon me fait fondre ~ ! J'espère néanmoins que cela ne vous a pas dérangé ! ^^
Je plains ce pauvre Pierre qui s'en ai prit plein la gueule dans ce chapitre, désolée aux fans mais j'ai pas pu m'empêcher de lui mettre un râteau, c'était juste trop tentant. Je me suis cassée la tête pour la fin, je savais pas si je devais le tourner en dramatique ou en guimauve, au final c'est un mélange des deux, posez vos tomates par terre, s'il vous plait. Non, vraiment, j'espère que vous n'êtes pas déçu de ce dernier chapitre car c'est quand même celui qui restera le plus dans votre mémoire ! Si Paul est OOC je m'en excuse, je me suis un peu lâché dans son caractère, je me suis permise de le faire s'exprimer un peu plus, sinon la pauvre Aurore elle aurait eu l'impression de parler toute seule, vous imaginez l'horreur ? °~° A part ça, pour la description des danses, ben, je suis pas une professionnelle donc j'ai fais de mon mieux, j'ai essayé d'y mettre un peu de poésie histoire d'appuyer le côté happy end, après, vous avez le droit de ne pas avoir aimer ! ^^
Vous voulez connaître le meilleur moyen de trouver de l'inspiration et chasser le syndrome de la page blanche ? Ben c'est d'écrire, donc je l'ai fais (avec de la musique, toujours ! Japonaise, anglaise, taïwanaise, coréenne... je précise, pour ceux qui rêvent de savoir ma vie – Quoi ? Comment ça y a personne ? Maiiiiis... -) et voila ce que ça a donné... Bon, j'ai failli pleurer quand même, c'est la première fois que je finis une histoire que j'écris et voila, quoi, c'est toujours triste de se dire que l'histoire est finie. C'est un peu comme un pot de nutella, t'adores ça et quand tu l'as terminé ben tu chiales parce que y en a plus et tout ce que tu veux c'est en avoir un autre. Bon, les histoires ça fait pas grossir, c'est déjà ça !
Réponse aux commentaires :
PrincessSnow / Fan d'évoli22 / OL/Lugulabre (Tiens les garçons peuvent pousser des cris de fan-boy ? Je ne sais pas, je croyais que seules les filles pouvaient le faire -> Kyaaaaa !! :D) : Merci beaucoup ! J'espère que vous avez passé un bon moment en me lisant ! :)
Icej : Encore merci pour ta correction sur le temps du verbe et merci de m'avoir lu ! ^^
MijuMargot : Et ben si, elle sera respectée, cette limite des six chapitres (a). Merci beaucoup d'avoir lu, j'espère que ce dernier chapitre ne t'as pas déçue, sincèrement ^^ ! Je te pique ton expression : "Et puis aw quoi !" (pourquoi ça me fait penser à "Nan mais allo quoi !" ? bref...)
Cette fan-fic n'aurait pas pu avancer sans vos encouragements, ça a été un réel plaisir de la partager avec vous, j'espère que l'on se retrouvera pour une prochaine histoire sur l'Ikarishipping !