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Le Projet Wallace de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 10/06/2014 à 22:55
» Dernière mise à jour le 10/06/2014 à 22:55

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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069 - Aficionado
« Tout ce que j'ai publié n'est que des fragments d'une grande confession. »
(Johann Wolfgang von Goethe)

« Quitte à te paraitre sûr de moi
Je vais t'emmener où personne ne va
Tu es de long en large ce que je préfère
Quand tout, tout d'un coup, va mal »

(BB Brunes – Bye Bye)

« Mon cul est ton Q.I. : CQFD »
(Mylène Farmer, Q.I)



- Je suis tellement heureuse d'habiter à Unys…
- Dans ce genre de situation, oui, en effet…

Le petit Tristan regardait la télévision, halluciné. Les troupes des soldats en rouge affrontaient les gens qui s'opposaient à eux avec l'aide de leurs Pokémon.

[La situation entre Kanto, Johto, Hoenn et Sinnoh a, semble-t-il, atteint un point de non-retour quand le grand général Johannsen Suzuki, troisième du nom, connu d'habitude pour empêcher les guerres, en a cette fois-ci directement provoqué une. Ce qui amène les experts unovites à penser que sa santé mentale serait en péril. Le belliciste est en train de mener une intense campagne de destruction, de déportation et d'expérimentation sur la campagne Poképolite. Sa campagne repose sur ces trois points.]

Dylan Edison secoua la tête.

- Pauvres gens… Soumis à la vindicte d'un fou-furieux…
- Je ne veux même pas penser à ce qu'ils vivent actuellement… marmonna Gladys Edison.

Tristan observait les écrans sur lesquels s'étalaient des paysages de fumée et des images de gens qui se déplaçaient au milieu des ruines.

[D'après les rapports des avant-postes, Suzuki devrait tester une bombe surpuissante, la « Bombe M », un engin de mort destiné à raser l'équivalent d'une région entière, mais également perfectionner des expériences destinées à améliorer grandement les capacités des Pokémon. Quant à la population, elle se retrouve aux travaux forcés à Hoenn, participant à la construction, autour de la résidence du Grand Seigneur, d'un fort entouré de lave. Là encore les experts unovites présument qu'il s'agit d'un moyen d'héberger et de profiter du pouvoir du Heatran familial des Suzuki. Il semble que plusieurs groupes de soldats tentent d'empêcher un maximum de pertes. Parmi eux, selon nos informations, l'héritier de l'entreprise Avenir Dresseur, le jeune Justin Truce.]

Tristan observait les écrans qui montraient des groupes de soldats s'agitant dans des tranchées, menés par des hommes en rouge.

- Change de chaîne, je ne veux pas que Tristan voie tout ça ! souffla Gladys.
- Tu as raison, un enfant ne devrait pas voir des choses aussi horribles…

Dylan changea de chaîne. Tristan se retourna vers ses parents qui secouèrent la tête.

- Plus de guerre !
- Fini, a plus ! sourit sa mère.
- Ne lui parle pas comme à un bébé, il a cinq ans !
- Ça reste mon bébé, quoi que tu en dises, toi et tes envies de grand garçon !
- Un jour on aura une fille et tu auras le droit de la traiter comme un bébé, je te promets !
- Dylan, voyons ! Ca n'est pas du tout à l'ordre du jour !!

Tristan observait ses parents se disputer. Ca arrivait beaucoup même si ce n'était jamais grave. Mais ça arrivait. Il se disait que c'était normal.

***

- Mamaaaan…

Gladys bordait Tristan.

- Oui mon chéri ?
- On va être en guerre, nous aussi ?
- Non, Tristan. L'avantage c'est que notre région à nous est dirigée par des gens vieux-jeu et excentriques mais pas guerriers pour deux sous.

Tristan regarda sa mère, intrigué. Gladys souffla.

- Les méchants ne viendront pas jusqu'ici, nous, on… eh bien, on est protégés !

Tristan sourit. Gladys sourit également.

- Je savais bien que quoi qu'il arrive tu restais notre petit bébé ! Bonne nuit mon poussin !
- Bonnuit maman !

Gladys embrassa le front de Tristan et quitta sa chambre. Elle alla rejoindre Dylan dans la leur.

- Il est couché.
- Cool. Alors, ce deuxième bébé ?
- Dylan ! Le petit est à peine au lit !
- Oui mais tu es très en beauté ce soir…
- Je viens à peine de me démaquiller, Dylan, je suis affreuse !

Dylan croisa les bras.

- Avec ce genre de réactions, tu me rappelle ta sœur…
- Cette fois c'est définitif, pas de deuxième bébé pour ce soir ! Bonne nuit !

Le couple se coucha. Dylan caressa l'épaule de sa femme qui leva les yeux en soupirant.

- Non mais je rêve… souffla Gladys.
- S'il te plaîîîît… ronronna Dylan.

Gladys leva les yeux au ciel.

- Avec ce genre de réactions, tu me rappelles notre premier rendez-vous…

Dylan se rétracta.

- Tu étais d'accord.
- Je ne suis pas en train de dire que tu m'as forcée mais disons que si j'avais su… J'aurais au moins pris la pilule !
- On va pas épiloguer, Tristan est là, on est mariés, on a un appartement, on vit dans un pays qui n'est pas en guerre, voilà quoi, on va pas se plaindre aussi !

Gladys soupira.

- Je suppose que je ne voulais pas finir comme ma mère, ou comme Georgia…
- Dis aussi que je t'ai servi de bouche-trou tant que tu y es !
- J'ai vu une occasion, je me suis lancée, voilà tout !
- Génial, Dylan et Gladys Edison, jeune couple modèle, n'est qu'une farce ! Il l'a mise enceinte au bal de promo, ils ont eu un enfant qu'ils n'ont pas désiré parce que madame a fait un déni de grossesse, et vlan !
- Nan, on n'est pas une farce. Au fil du temps j'ai appris à t'aimer.

Dylan regarda sa femme.

- Et pis on a notre petit bouchon, malgré tout…
- C'est étonnant qu'il nous ait fait tenir aussi longtemps… Faut croire que j'avais pas de grandes attentes en matière d'hommes…
- … et moi faut croire que je voulais pas finir seul alors j'ai… comme qui dirait fait avec…

Le couple soupira.

- Si Tristan savait…
- « Hey, Tristan, ton père et ta mère ne s'aimaient pas au départ, c'était juste un coup d'un soir, mais tu es arrivé et nos familles respectives ont dit « Bah tant qu'à faire ! »

Gladys souffla.

- Le pire c'est que je t'aime bien.
- Moi aussi j'ai de l'affection pour toi.
- On est bêtes, hein. Si on n'était pas heureux, au fond, on s'embêterait pas, on divorcerait, nan ?
- Voilà, c'est ce qu'on ferait… admit Dylan.

L'homme prit la main de la femme.

- Mais je suis bien avec toi.
- Moi aussi, Dylan. Moi aussi je suis bien avec toi. Et avec notre fils.

Elle se serra contre lui. Pas question de faire un bébé, ce soir, mais un bon vieux câlin suffirait.


***

[Jolie matinée, n'est-ce pas ?]

Il regarda par la fenêtre. C'est vrai qu'il faisait beau aujourd'hui.

[Oui, en effet !] répondit-il sur son téléphone.

Tristan reposa l'appareil et sirota son lait au miel. Sa tante soupira.

- C'est incroyable, humainement parlant, de déjeuner avec toi et ton téléphone… Tu as vraiment de la chance que l'assurance ait aussi bien fonctionné…
- Oui, en effet… sourit Tristan.

Vibration du téléphone.

[Pas aussi jolie que tes yeux, mais jolie quand même…]

Tristan eut ce sourire typique des amoureux. Il prépara soigneusement sa réponse.

[J'ai envie de toi]

Tristan grimaça. « Maudit auto-correcteur… Heureusement que je me relis… »

[J'ai hâte de te voir !]

Tristan sourit, satisfait.

- A qui t'adresses-tu ? Est-ce que c'est ce garçon avec lequel tu t'es battu au tournoi ?
- N… nan, tante Georgia, c'est pas Wallace.
- Tant mieux, il a une tête de diablotin.

Tristan secoua la tête, pas vraiment d'humeur à écouter, dès 7h30, les divagations idiotes de sa tante.

[Moi aussi… Tu es de plus en plus câlin en plus… *photo en préparation…*]

Tristan sourit et attendit que la photo se télécharge. Il se leva, à présent actif sur ses deux jambes, pour rincer sa tasse vide.

Il alla s'asseoir sur le canapé replié avec son téléphone. Il vit alors la photo que Nicolas lui envoyait, une selfie réalisée torse nu devant le miroir. Tristan haussa les deux sourcils. Il regarda sa tante qui ne le regardait pas. Il plissa les yeux.

- Je vais me laver, Tristan.
- Hm…
- Oh, au fait, il faudra qu'on discute de comment tu comptes t'arranger pour la fac.

Tristan plissa les yeux alors que sa tante allait prendre sa douche. Le jeune homme était pris d'une furieuse envie de se faire du bien. « J'ai le temps, elle met toujours des plombes… »

Il ouvrit sa braguette et baissa légèrement son pantalon. Il regarda la photo de Nicolas. « Il a pas trop de muscles, mais ça le rend trop sexy… Ce petit filet de poils qui va du nombril au pubis, ça m'excite un max… »

Saisissant son membre avec fermeté, il entreprit un mouvement caractéristique et souffla dans la manœuvre. « Ouais, ouais, j'ai envie que tu me le fasses, ouais… »

Tristan utilisa son imagination débordante. « Ouais, que tu me fasses ça, et ça aussi… Ouais que tu me prennes dans les toilettes de l'école comme une grosse chienne… »

[Tu aimes bien ? Un peu cru peut-être de si bon matin… :-p]

Tristan plissa les yeux. « Mais ta gueuleuuuh, j'avais ta photo affichée, merde !! »

Tristan remit la photo d'un rapide mouvement de pouce de sa main de téléphone. Il s'astiqua de plus en plus vite. « Ouais, et ensuite tu te finiras sur mon visage … »

Tristan grimaça et lâcha son téléphone pour saisit un mouchoir dans la boîte sur la table basse. Essuyant toute trace de son méfait expulsé dans un soupir satisfait, il se regarda, un peu honteux. « Han non, pas le sentiment de ridicule post-masturbation… »

Il dut cependant se rendre à l'évidence…

***

- J'ai envie de sexe !

Robbie pencha la tête sur le côté.

- Pardon ?!
- Je sais, j'ai fait la morale à Wallace pour pas qu'on couche, mais là, avec Nicolas… Je sais pas, je voudrais que ça aille plus loin, plus vite, plus fort…
- Ok, ok, ça va, j'ai compris… Les hormones, tout ça…
- J'ai l'impression d'être un animal, Robbie…
- Le sexe a quelque chose d'assez deshumanisant… ce alors même que c'est le plus grand élan d'affection dont les humains sont capables entre eux... Faut croire que se faire du bien revient à abandonner un peu sa part d'humanité. Pourquoi tu m'en parles à moi et pas à Wall… Ah bah oui.
- Il le prendrait comme une invitation… Non pas que ça me déplairait, mais…

Robbie regarda Tristan, surpris. Tristan serra les dents.

- J'sais pas ce qui m'arrive !! C'est la faute de Nicolas qui m'a envoyé une photo de lui torse nu !!
- Pourquoi tu es aussi excité ?! soupira Santana en arrivant avec les deux garçons devant l'école.

Tristan et Robbie regardèrent Santana et se regardèrent.

- Tu promets de rien répéter à Wallace ?
- Il me fuit comme le mariage en ce moment… admit Santana.
- J'ai envie de sexe !
- Au revoir ! marmonna Santana en partant tout naturellement.

Tristan pencha la tête.

- Ca a le mérite d'être clair… Socialement, mes hormones commencent à m'exclure de toute vie en société… geignit Tristan.
- Je sais pas trop ce que tu peux faire… Ni même à qui tu peux en parler…
- Parler de quoi ?

Robbie et Tristan étaient arrivés à côté de Walter. Robbie inspira.

- Tu pourrais en parler au grand sage de la classe…
- Le Roi des Sept Couronnes est prêt à entendre ta supplique, Sam le vaillant.

Tristan grimaça.

- Dérangeant, ce mélange des fandoms…
- Je dois avoir un côté Christina bien enfoui au fond de moi… marmonna Walter.
- Tu ne diras rien à Wallace ?
- Promis.
- J'ai envie de sexe !

Walter plissa les yeux.

- Bah, comme tout le monde… on a tous des pulsions plus ou moins importantes. On les exprime différemment. Je te suggère de déjeuner avec Andréa et Clive, elle sera très contente de te répondre sur le sujet.
- Je devais manger avec Nico… mais vu ce que j'ai envie qu'il me fasse… Oh bon sang je suis juste un goret !
- Mais non, tu as des envies, c'est ce qui fait de toi un être humain, tes sentiments, tes désirs, ta capacité à les assumer et à les vivre ! assura Walter.

Tristan soupira.

- T'as déjà eu envie de faire l'amour sauvagement à Naomi ?
- ……. Ppppppas vraiment mais j'ai souvent envie de la voir, de partager du contact avec elle, plus ou moins poussé… C'est un peu gênant ce que tu demandes, là…
- Je sais, pardon…
- Il aurait fallu que tu en parles à Wallace, effectivement, mais si tu lui dis ça, tu vas finir aux toilettes et… deux rapports sexuels dans l'école en un an avec deux hommes différents, ça commence à faire mauvais genre !
- Je saiiiiiiiis… geignit Tristan.

Naomi arriva.

- Bonjour les garçons !
- Coucou Naomi !
- Salut !
- Bonjour mon biquet !

Naomi se pencha pour embrasser Walter qui lui tendit sa bouche. Tristan les regarda jalousement. Naomi poussa son petit ami. Tristan soupira.

- Je vais attendre Nicolas…
- Ok, bon courage pour… assouvir tes pulsions !
- Oui, merci…
- Désolé de pas pouvoir t'aider !
- Ca aurait pas été de refus pourtant…

Robbie plissa les yeux et s'éloigna. Il trouva Santana sur son téléphone rechargé par Anchwatt.

- Tu as failli te faire sauter, je suppose ?
- Un peu ! affirma Robbie.
- Il va se calmer, c'est juste la puberté qui remonte… Les hommes, tous les mêmes décidément…
- Je… crois que tu es mal placée pour parler d'envies de sexe inopinées et de différences entre les sexes concernant le comportement amoureux !

Santana regarda Robbie qui haussa les épaules en partant. La vietnamienne secoua la tête.

- Tous les mêmes… sales, méchants, grossiers…

Tristan attendait toujours. Steven lui passa devant.

- Tu fais quoi, là ?

Tristan regarda Steven, un peu intimidé.

- J'attends mon copain.
- Ah ouais, ton mec… Ça doit y aller, nan ? C'est toi qui fais la femme ? J'suis sûr que c'est toi !

Tristan plissa les yeux.

- Pourquoi ça t'intéresse ?!
- Mais nan, j'te pose juste une question, c'est toi qui pète des rondelles ou c'est toi qui mords l'oreiller ?
- On n'a jamais couché lui et moi…
- C'est QUOI votre problème dans cette classe ??? J'suis le seul à baiser, avec les gouinasses ! Merde, quoi ! On se croirait dans un putain de couvent avec des nonnes ! « Nan, pas avant le mariage ! » « Nan, c'est sale ! » « Nan, j'ai moins de seize ans ! »

Tristan regarda Steven qui agita la main.

- Tu fais des rencontres bizarres en boîte parfois ! Ça change rien à ce que je dis, putain, faudrait que ça baise un peu plus, tout le monde aurait moins l'air d'avoir des oursins dans le cul, quoi, merde !

Tristan agita la tête.

- Oui, tu as raison, le sexe, ça détend…
- Mais grave ! Regarde-moi, tranquille la vie !
- Oui sauf que tu peux baiser autant de pétasses que tu veux, celle que tu désires au fond de toi, c'est Ana.

Steven regarda Tristan d'un air mauvais.

- Kesta dit ?
- Rien…
- Si, si, t'as dit un truc là ! Genre que j'voulais sortir avec Ana, retire ça, putain !

Tristan grimaça.

- Oui seulement que ça crevait les yeux que…
- Bonjour Tristan ! Coucou Steven !

Les deux se tournèrent vers Ana. Steven grimaça.

- Heeeeeeey… Je discutais juste avec mon pote Tristan… qui a un mec, cool, nan ?
- Je sais, je les ai déjà vus ensemble, ils sont adorables ! A tout à l'heure !

Ana les dépassa. Steven se releva. Tristan le regarda.

- Tu veux en parler ?
- Trop pas. Pis si je t'entends encore dire que j'veux sortir avec elle, j'te nique ta mère !
- J'en ai pas… soupira Tristan en s'éloignant.

Steven haussa les épaules.

- J'pouvais pas savoir ! P'tit con va…

Steven s'éloigna à son tour. Tristan soupira en levant les yeux au ciel.

- Heeeey !

Tristan se retourna, tout sourire, vers son petit ami.

- Heeey, ça va ?
- Oui, oui !

Baiser affectueux. Tristan était tout chose.

- J'ai une journée atroce, on n'a pas idée, c'est à croire que cet examen les travaille sérieusement…
- Moi aussi, on est assez surchargés en ce moment… admit Tristan.
- Tu as aimé ma photo de ce matin ?

Tristan regarda Nicolas, tout sourire. « Merde, il est trop mignon, encore plus en vrai… »

- C'était sympa, mais je sais pas, je me disais que… ce serait mieux en vrai, tu vois…

Nicolas s'étonna.

- Oh…
- Ouais, je sais pas… « Un peu de couilles, Edison, c'est TA relation, tu en fais ce que tu veux, dis ce que tu veux faire et s'il est pas d'accord, bah… c'est que vous vous aimez pas tant que ça ! »

Tristan inspira.

- Disons que ça m'a donné des idées et que… ça me plairait bien qu'on… aille un peu plus loin toi et moi !

Nicolas haussa les sourcils.

- Oh. Je vois… Eh bah… Pourquoi pas, ouais ? Après tout ça fait presque cinq mois… et je dois t'avouer que tu me fais craquer !

Tristan sourit alors que Nicolas lui prenait le bras et se serrait contre lui. Tristan voulait un baiser en public, mais Nicolas se contenta de lui embrasser la joue.

- J'ai cours, à tout à l'heure !

Nicolas laissa son petit copain. Tristan écarquilla les yeux, surpris. « Il a dit oui ! On va faire l'amour ! On va faire l'amour, génial !! Trop bien !! »

Tristan se dirigea, en dansant, vers sa salle, le cours de combat direct. Il était tout sourire, ce qui étonna Francis, Quinn et Lucy qui se retournèrent vers lui.

- … Je sais que c'est un peu méchant de dire ça, mais… Il y a un souci pour que tu… souries à ce point ?! marmonna Lucy.
- Hein ? Euh… Non ! Je suis juste heureux !

Francis et Quinn s'étonnèrent. Lucy haussa les sourcils.

- Bah tu devais sacrément être dépressif avant, alors…
- J'étais pas dépressif… C'est juste que… Tout va bien dans ma vie et c'est cool !
- Bon… J'sais pas, ça a quelque chose de stressant, les gens trop heureux comme ça…

Francis et Quinn ne purent qu'acquiescer. Tristan plissa les yeux.

- Bah pourquoi ?!
- Bah, je sais pas, tu es tout débordant d'optimisme alors que d'autres ont leurs soucis, j'ai envie de dire que tu manques un peu de pudeur, tu vois, un peu comme si tu avais un concombre dans le pantalon dans un congrès sur les problèmes d'érection !

Francis et Quinn grimacèrent face à cette métaphore tarabiscotée. Tristan plissa les yeux.

- Tu es en train de dire que j'ai pas le droit d'être heureux sous prétexte que les autres ne le sont pas forcément ?!
- C'est le côté démonstratif qui me gêne.
- Eh bah tant pis pour toi, désolé que mon bonheur te fasse l'effet d'un gigantesque pénis qui obscurcirait ton délicat ciel d'été !
- Et évidemment, comme un musicien à qui on demanderait de baisser le son, tu supportes très mal qu'on te dise d'être un peu moins rayonnant.

Tristan plissa les yeux.

- Tu préfèrerais que je fasse la gueule ?
- Non, je préfèrerais que tu sois heureux en silence. C'est comme la charité, ça ne se dit pas. Quand on montre trop son bonheur, c'est plus pour s'en convaincre que parce qu'on est vraiment heureux. Je suis en train de te dire que je suis inquiète pour toi. Ce alors qu'on n'est pas spécialement amis. Même si je t'aime bien !

Tristan grimaça.

- Je… t'aimais bien aussi avant que tu ne me dises de remballer ma joie dans ma besace…
- C'était juste un conseil !

Santana arriva, coincée sur son téléphone. Tristan la regarda.

- Hey !
- Je ne peux toujours pas t'aider pour ton envie de sexe.

Lucy haussa les sourcils.

- Ah c'était juste pour ça ?! Nan mais en plus il se réjouit pour des prunes… soupira Lucy.
- Calme-toiiii… grommela Quinn.
- C'est vrai, arrête, Lucy, je sais que tes frangins t'ont fait une mauvaise blague, mais c'est pas la peine de t'énerver sur tout le monde comme ça… souffla Francis.
- Ca me tue de l'admettre mais vous avez raison… souffla Lucy. Ça vous réussit bien de sortir ensemble !
- On sort pas ensemble !! grommelèrent les deux, en même temps.
- C'est c'la oui… marmonna Lucy.

Tristan serra les dents en regardant Santana.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je suis dans une grande conversation SMS avec la nourrice de mon frangin qui a décidé de péter un câble et de dénoncer ma mère aux services sociaux. Je suis en train de négocier un traité de paix, sous couvert de changer de nourrice ultérieurement…

Tristan grimaça, empathique, et regarda Lucy qui tendit les mains.

- Tu vois ? Ton bonheur, les problèmes des autres ! Paradoxe !
- Tu es heureux parce que tu as envie de sexe ?! s'étonna Santana.
- N… Nan, mon petit copain veut bien qu'on couche !
- Alors ça c'est exceptionnel, j'avoue, colle des affiches dans le métro, le monde entier a besoin de savoir que, oui, c'est possible, deux jeunes adolescents pleins de bonnes grosses hormones dégoulinantes de testostérone peuvent se mettre d'accord sur une relation sexuelle consentie.

Tristan soupira.

- Je rêve ou tout le monde veut me donner le cafard ?!
- Quel cafard ?

Naomi, Walter, Perrine et Robbie arrivèrent.

- Je suis content parce que ma relation se déroule bien et tout le monde me reproche d'être content !
- Normal, ça te transforme en petit connard qui balance son bonheur à la face de tout le monde sans se soucier des autres… marmonna Santana.
- Elle a raison dans un sens, mais effectivement c'est pas très gentil, les gens ! admit Naomi.

Santana, toujours dans sa conversation, soupira et s'éloigna du rang.

- Excusez-moi…

Tristan regarda Walter qui serra les dents.

- Disons que la société n'est pas vraiment faite pour le bonheur. Regarde, dans les transports en commun, dans la rue, même au travail parfois, les gens font souvent la tronche. Etre heureux, c'est… étrange, anachronique !

Tristan acquiesça.

- Mais personne, fondamentalement, ne te reproche d'être heureux bien sûr ! assura Robbie.
- C'est très bien pour toi, juste… En silence, quoi ! marmonna Perrine.

Tristan sembla décontenancé.

- Oh, ok…

Tino, Christina, Benjamin et Orson arrivèrent.

- S'passe quoi ?
- Tristan est en train de détruire les fondements même de notre civilisation ! admit Francis.
- Il est juste gay, c'est pas si grave… marmonna Benjamin.

Christina, Orson, Tino et les autres se tournèrent vers leur ami juif qui leva les mains.

- Je me tais, c'est bon !
- C'est juste que ma relation avec Nicolas se déroule super bien ! grommela Tristan.
- Ok, cool ! admit Tino.
- Super ! sourit Christina.
- Ouais génial ! sourit Orson.
- Bah oui, chouette ! admit Benjamin.

Tristan tendit les mains vers ses amis.

- Voyez, ça, c'est des vrais potes !!
- Il est content parce qu'il va coucher ! signala Quinn.

Tino, Christina, Orson et Benjamin blêmirent. Tristan grimaça.

- Oh, bah… c'est… chouette, je suppose… admit Tino, embarrassé.
- Oui… bien pour toi ! sourit Christina, gênée.
- Euuuuuuh… geignit Orson, perdu.
- Jesaispasquoidirenonplusalorstaistoiii… grogna Benjamin entre ses dents.

Lucy désigna la bande en regardant Tristan.

- Tu vois, ça, c'est des vrais gens !

Tristan regarda la petite chinoise, blasé. Elle leva les mains.

- Je sais, mauvaise humeur, pardon !

Le débat cessa avec l'arrivée des autres élèves et de la prof. Blandine se plaça à son bureau.

- Aujourd'hui pour l'arbitrage, je veux Lan !

Santana inspira.

- Si ça peut me changer les idées…

Elle se leva et se plaça sur le terrain.

- Bon… On continue notre série des combats entre amis… Je veux Sevreska et Hope !

Ana et Fey se regardèrent et descendirent les marches, alors que les élèves semblaient étonnés. Santana elle-même haussa un sourcil.

- Madame, vous vous en prenez à l'un des duos sacro-saints de la classe !
- Je sais, je sais…

Les deux filles se firent face. Sérieuses. Le reste de la classe observait.

- Ce sera un double, mesdames.

Fey prit deux Pokéballs. Ana fit de même. Wallace regarda les autres qui sentaient également une forme de tension dans l'air. Blandine plissa les yeux.

- Il… s'est passé quelque chose ?!

Fey et Ana regardèrent la prof.

- Hein ? Nan, rien ! s'étonna Fey.
- On est juste très concentrées ! sourit Ana.

Blandine acquiesça, surprise. Santana observa, intriguée.

Steven souffla, soulagé. « J'ai cru que cette prof de malheur allait me faire combattre contre Ana… »

- Allez !

Fey sortit Braisillon et Farfuret. Ana acquiesça et envoya Cabriolaine et Avaltout.

- Choix de Pokémon clairement défavorable, Sevreska… marmonna Blandine.

Ana hocha la tête. Santana plissa les yeux. « Fait bizarre de les voir aussi sérieuses… »

- Commencez… marmonna Santana.
- L'arbitrage de Steven me manque ! geignit Ana.

Steven rougit alors que le reste de la classe sembla avoir compris de quoi il en retournait. Blandine haussa les épaules.

- Chacun son tour, mademoiselle Sevreska…
- D'accord, d'accord… Détritus !

Avaltout cracha une multitude de petites boules de poison. Fey acquiesça.

- Hâte et Vive Attaque !

Farfuret et Braisillon se déplacèrent rapidement autour du terrain. Cabriolaine grimpa au sommet d'Avaltout. Les deux Pokémon de Fey se déplaçaient rapidement autour d'eux, restreignant leurs propres mouvements.

- Eclats Glace et Flammèche !

Avaltout cumulait les Stockage. Fey voyait bien que la défense ennemie se consolidait. Cabriolaine observait autour. La jeune fille noire restait attentive, observant derrière ses lunettes.

Farfuret envoya des cristaux de glace d'un grand coup de griffe, tandis que Braisillon battit des ailes, et envoya des flammes par les plumes. Les deux attaques furent encaissées par Avaltout.

- Gaz Toxik !

Avaltout cracha une vive fumée pourpre.

- Vent Arrière !

Braisillon dispersa le gaz.

- Danse Lames…

Farfuret tournoya sur lui-même.

- … et Poinglace !!

Le Pokémon attaqua Avaltout qui fut bien remué.

- Attaque Bélier !

Cabriolaine dévala Avaltout et chargea Farfuret qui fut violemment repoussé.

- Nitrocharge !!

Braisillon frappa Cabriolaine en le fauchant peu après son attaque. Ana grimaça. Farfuret se ressaisit.

- Croissance… souffla Fey.
- Eh oui, mais bravo, ton Farfuret est résistant…
- Eclat Glace et Aéropique !

Les deux Pokémon chargèrent vers Cabriolaine dans une attaque hautement prioritaire. Wallace s'étonna. Walter se pencha vers lui.

- Ailes Bourrasque. Le Braisillon de Fey a accès aux attaques Vol avec une priorité supérieure.
- C'est overcheaté !
- Je sais mais que veux-tu… soupira Walter.
- Oh pardon tout le monde ! Eructation !!

Avaltout consomma une baie et émit un rot surpuissant. L'onde de choc lamina Farfuret. Braisillon la franchit cependant et faucha Cabriolaine.

- Ah !!

Le Pokémon sembla un peu patraque.

- Lait à Boire !!

Cabriolaine se remit d'aplomb et regarda Braisillon avec un air de défi. Blandine leva les mains.

- Suffit ! Je crois que tout le monde sera d'accord, c'était un excellent match !

Les élèves, en effet, applaudirent. Ana et Fey n'étaient pas peu fières. Santana elle-même était soufflée.

- Excellente concentration, excellente maîtrise respective, ça fait plaisir à voir tout ça… C'est bien, c'est bien, je constate des améliorations très nettes. Hope, votre style a gagné en souplesse et en fluidité, j'ai moins l'impression de voir des mouvements fous et erratiques sur le terrain, plus une vraie stratégie imprévisible. Sevreska, vous avez bien repris le dessus sur vos Pokémon et votre maîtrise fait plaisir à voir. A vos places !

Ana et Fey retournèrent à leur place, toutes contentes. Tristan plissa les yeux. « Pourquoi elles, elles ont le droit d'être contentes ?!... Parce que tout le monde l'est avec elle… Ok, c'est ce que Lucy essayait de me dire. Bonheur partagé, ok, bonheur tout seul, pas cool… Alors ce matin, j'étais vraiment pas cool du tout ! »

- Duo suivant… Ketts contre Rockwell !

Tino fit de gros yeux. Christina grimaça. Santana regarda la prof.

- Vous avez vraiment le chic…
- Je sais, c'est pour ça qu'on m'aime.

Tino descendit, suivi par Christina. Les deux se firent face.

- Pareil, deux contre deux.

Christina geignit. Tino souffla.

- Bon, bah…
- Hm…
- Ouais…
- Hm-mm…
- Oulala… Euh…
- Oui bah oui…

Santana sembla devant un match de tennis. Blandine regarda les deux qui avaient un mal fou à choisir deux Pokéballs.

- Euuuuh…
- Pardon, pardon ! geignit Christina.
- C'est bon, je les ai !
- Voilà ! souffla Christina.
- C'est bon, on va se battre, aucun souci !
- Nan, aucun !

Blandine sembla suspicieuse.

- Faith et Oprah !!

Papilusion et Fluvetin apparurent. Tino acquiesça.

- Pérégrain et M. Mime !!

Le cocon sautilla, tandis que le bouffon étendit les bras, ravi d'être là. Christina déglutit. Santana inspira.

- Je suis absolument désolée pour vous deux. Commencez.
- Mur Lumière !

M. Mime dressa entre lui et le camp adverse un mur puissant.

- Pérégrain !

Le Pokémon hocha la tête et se retourna pour cracher un fil gluant sur le mur, mur auquel il se colla. Christina semblait peiner à réagir.

- Euh… Hmm…

Ses Pokémon semblaient cependant bouger. Tino plissa les yeux. « Ne perds pas de temps… »

- CHARGE !

Pérégrain se ratatina sur sa masse de fourrure blanche. Il sauta alors droit en direction des ennemis. Tristan et le reste de la classe s'étonnèrent en voyant l'insecte vrombir comme un missile.

- Oh non ! geignit Christina.

Pérégrain se dirigeait vraisemblablement vers Papilusion.

- Faith, Abri !

Papilusion se protégea. Tino acquiesça.

- M. Mime, Choc Mental !

Le Pokémon Barrière dévia la trajectoire de Pérégrain qui alla cogner Fluvetin à la place.

- Non !! geignit Christina.

Tino serra les dents.

- Continue avec Eclat Magique !!

M. Mime fit une danse caractéristique, s'apprêtant à briller de mille feux.

- Bourdon et Pouvoir Lunaire !!

Papilusion arrêta d'agiter les ailes et les fit vibrer ultra-fort. Fluvetin tournoya et forma une sphère de lumière au bout d'une de ses ailes.

« Elle a fait Plénitude et Papillodanse pendant mon attaque avec Pérégrain… »
- Allez !!

Les deux attaques partirent avec violence sur M. Mime.

- POUDREFUREUR !

Christina s'étonna alors que Pérégrain attira les attaques vers lui. Déjà affaiblies par le Mur Lumière, les attaques explosèrent sur le cocon. Christina serra les dents.

- Je suis désolée…
- C'est moi, je suis beaucoup trop dur !
- Non, non, parfait comme d'habitude, ça fait juste… bizarre de subir plutôt que de regarder !
- Je sais, je devrais me retenir un peu…
- Absolument pas, ça me fait plaisir d'être un adversaire à ta hauteur, du moins de pouvoir te tenir tête !
- Mais tu es tout à fait un adversaire à ma hauteur, rassure-toi… Loin de moi l'idée de te sous-estimer !
- Merci, hihi…

La classe pencha gravement la tête. Santana en était presque gênée. Blandine semblait regarder un dessin animé albanais.

- C'est une blague ?! Ketts, je vous ai connu plus rigoureux ! Rockwell, c'est quoi cette attitude masochiste, un peu de dignité, bon sang !
- H-Hein ?! geignit Christina.
- Vous êtes là à vous pâmer et à lui demander de vous attaquer, mais réagissez un peu bon sang, c'est un match, pas un tango, alors arrêtez de bavez et battez-vous comme une vraie femme, pas comme un punching ball !
- Madame, sauf votre respect…

La classe, la prof et Santana regardèrent Tino Ketts, énervé.

- … Vos propos n'ont aucune pertinence tactique et nos attitudes respectives lors de ce duel ne regardent que nous. Alors vos jugements de valeur à l'emporte-pièce, vous savez où vous pouvez vous les mettre !

Ahanement général. Blandine grimaça, choquée. Tristan, Orson, Benjamin et Robbie se mirent à émettre de la fumée par les oreilles. « TINO KETTS REPOND A UN PROF ??? » Christina elle-même était éberluée.

Wallace haussa les sourcils. « Je rêve, on se croirait presque à la rentrée sauf que les places sont inversées ! »

De la fumée des attaques conjuguées de Christina émergea un magnifique papillon bleu aux ailes couvertes de rayons jaunes. Un magnifique Prismillon des Mangroves.

- OOOOOH ! s'étonna le reste de la classe.
- Ouah !! sourit Christina.

Tino souffla. « Enfin ! »

- Génial. Allez le montrer au proviseur !

Tino plissa les yeux.

- Hein ? Euh…
- Non mais vous avez vu le ton sur lequel vous m'avez répondu ?!!

Tino regarda Tristan qui serrait les dents, affolé. Il regarda Christina, toute désolée.

- Mais je… Mais… Vous disiez…
- Que vos attitudes respectives étaient complètement inhabituelles, j'étais aussi choquée que vos camarades, j'ai juste exprimé un avis personnel ! Qu'il ne vous plaise pas, soit, que vous me répondiez de la sorte, non !

Tino plissa les yeux en réfléchissant.

- Hmmm… C'est inacceptable, je ne peux pas aller chez le proviseur, je me couvrirais de honte… En plus ça figurerait sur mon dossier… marmonna le jeune homme.

Tristan se frappa le front en s'écroulant à moitié sur la table. Blandine inspira et regarda le rang du milieu vers le haut.

- Zuckerman !
- Non, non, attendez ! Je demande un duel de justice !

Tristan s'effondra carrément par terre. Orson et Benjamin se regardèrent.

- Comme dans… marmonna Orson.
- Game of Thrones, oh mon DIEU ! geignit Benjamin.
- Nouveau marathon… soupira Orson.
- On va devoir lui supprimer cette série de son disque dur… souffla le jeune juif.
- Il nous tuerait, Benjamin, tu n'y penses pas !
- Un QUOI ??? s'offusqua la prof.
- Un quoi ?! s'étonna Santana.

Tino tendit un doigt vers la prof.

- Nous allons procéder à un affrontement. Si je gagne, je ne vais pas chez le proviseur et on oublie cette histoire. Si je perds, si jamais au grand jamais je perds, je vous présenterai des excuses et j'irai chez le proviseur.

Blandine plissa les yeux.

- Ca marche pas pour moi.
- Oh…
- Si tu gagnes, tu t'excuseras tout pareil. Mais tu n'iras pas chez le proviseur, en effet.

Tino acquiesça. Christina semblait admirative de son grand héros. Wallace haussa les sourcils. « Bah merde alors, j'aurais dû y penser… »

Blandine se mit face à son élève alors que Christina se tenait aux côtés de Santana. Prismillon était toujours là à voleter dans la classe sous les yeux admiratifs des élèves.

- C'est clairement Oberyn Martell… marmonna Benjamin.
- Contre Gregor Clegane !! geignit Orson.

La prof regarda les deux élèves.

- Non mais dites, vous deux, vous voulez le suivre chez le proviseur ou quoi ?
- BWAAAH ! geignit Orson.
- Oula, oula, oula !! geignit Benjamin.
- J'vous en ficherai, moi, du Gregor Clegane ! grommela la prof.
- Mets un casque, Tino ! souffla Orson.
- Et prie pour que tes lunettes tiennent ! geignit Benjamin.

Blandine se reconcentra sur Tino.

- Je ne vous ferai aucun cadeau, Ketts !
- J'y compte bien… Euh, Tristan, tu veux bien garder Prismillon avec toi ?
- Yep.

Prismillon se posa sur l'épaule de Tristan qui s'attira les regards de tout le monde. « Génial, j'ai l'air sexy maintenant… »

Tino regarda la prof.

- J'aime quand un Pokémon nouvellement évolué regarde la façon dont je me bats.
- Vous êtes revenus à vos travers originels. C'était donc bien une stricte influence de Rockwell…
- Je n'ai pas à répondre à cette question sans la moindre pertinence stratégique.

Blandine inspira.

- Vos travers originels sont également atrocement lourds… Amstrad !!

Porygon-Z apparut. Tino haussa les sourcils. Tristan écarquilla les yeux. « C'est donc vrai… »

Tino déglutit. Le reste de la classe sembla quelque peu stupéfait.

- Cadeau de mon père. Je l'ai fait évoluer successivement à mes vingt puis à mes trente ans. Un vrai petit chef d'œuvre.

Tino acquiesça.

- Bon… Doudouvet !

Le Pokémon cotonneux apparut. Blandine inspira.

- Vos tactiques de Farceur ne marcheront pas cette fois-ci… Votre statistique défensive la plus basse est la défense spéciale, donc Porygon-Z va télécharger de l'attaque spéciale.

Le Pokémon s'entoura d'une aura rouge. Tino déglutit.

- Vous êtes prêt ?

Tino haussa les épaules.

- Triplattaque !!

Porygon-Z créa une sphère d'énergie sur ses pattes et sa queue. Le triangle ainsi formé créa un rayon qui frappa le sol, s'avançant dangereusement vers Doudouvet.

- Para-Spore !

L'attaque atteignit Porygon-Z, ce qui n'empêcha pas l'attaque de porter. Doudouvet fut projeté par l'explosion, mais il se rétablit en battant des ailes. Tino plissa les yeux, en pleine analyse.

- REFLET !

Doudouvet libéra une nuée de mini-Doudouvet qui vrombirent vers Porygon-Z.

- Mouarf. Amstrad, Triplattaque !

L'attaque zappa les Doudouvet. Tino s'étonna.

- Vampigraine !

L'attaque atteignit sa cible. Tino s'étonna encore.

- C'est une question de secondes, vous ne m'échapperez pas tout le temps…

Porygon-Z sembla scanner le terrain avec son attaque. Doudouvet avait de plus en plus de mal à lui échapper. Santana et Christina s'étaient éloignées.

- Alors, heureuse ?
- Hein ?! s'étonna Christina en regardant Santana.
- Ton homme se bat pour toi, là !
- … N… Non, il se bat pour défendre son honneur !
- J'ai plus l'impression que c'est ton honneur qui a été bafoué, là… marmonna la vietnamienne.

Christina pencha la tête.
Le reste de la classe observait, subjugué. Tristan regardait Prismillon, admiratif de son maître. Lequel remarqua quelque chose sur la tête de Porygon-Z.

- Lunettes Sages ? Non, Lunettes Choix…

Blandine plissa les yeux.

- Jolie tactique. Elle serait meilleure si votre violente machine de guerre surentrainée avait Tourmagik ou Passe-Passe…

Tino inspira.

- Mais ça n'est pas le cas !

L'attaque atteignit Doudouvet qui fut à nouveau projeté par l'explosion.

- Zuckerman !

Francis plissa les yeux.

- Non, ça n'est pas le cas, il n'apprend pas ces attaques… Et quand il porte ces lunettes, il n'a plus de choix, c'est dans le nom de l'objet… marmonna Tino.
« Reste simple, Tino, pour l'amour du ciel !! » songea Tristan.
- Effort !

Doudouvet se releva et sembla se concentrer. Porygon-Z sembla perdre énormément de force.

- Bon sang !! Détruis-le !!!

Porygon-Z allait attaquer mais la Vampigraine eut raison de lui. Il s'écroula, sous les yeux effarés de la classe. Tino rehaussa ses lunettes.

- Absolument désolé de vous avoir mal parlé…

Tino retourna à sa place, suivi par Christina. Le jeune homme reprit son Prismillon. Blandine grommela et rappela son Porygon-Z.

- Bordel… Eh bah on va continuer, je peux encore en faire deux… Hunter contre Barker.

Andréa et Clive se regardèrent. Les deux haussèrent les épaules et se déplacèrent jusqu'au terrain. Andréa ne regarda pas Santana. Violette souffla et décida de ne pas regarder le combat en se réfugiant sur son ordi.

- Comment j'étais ? demanda Tino à Tristan.
- Ignoble, comme toujours ! admit Tristan. « Mais en même temps tellement viril et masculin… »

Tristan se gifla doucement, horrifié par ses propres pensées.
Clive et Andréa se firent face.

- …
- …
- …
- …
- On ne va pas laver notre linge sale en public, si je comprends bien ? sourit Andréa.
- Non, en effet. Bizarre, hein, y'a des gens comme ça qui arrivent très bien à ne pas le faire !
- Hm… Faut croire qu'on est un peu exceptionnels !
- On a un self control inouï, j'avoue… admit Clive.

Le reste de la classe sembla quelque peu mitigé quant à ce discours. Santana leva carrément les yeux au ciel.

- Deux contre deux, comme les autres.
- Commencez… souffla Santana.
- Ca a l'air de vous ennuyer d'arbitrer, Lan…
- Ça l'est… grommela Santana.

Clive hocha la tête.

- Cizayox et Nostenfer !

Les deux Pokémon de Clive apparurent.

- Allez, Rafflésia et Xatu !

Les deux Pokémon apparurent. Rafflésia semblait figé dans une expression de solide hilarité.

- … cooool ! sourit Clive.
- Oh mon Dieu, mon Pokémon a évolué ! AVANT le match !
- Tu es très égoïste, Andréa, tu n'étales pas ta vie privée comme tous les autres, c'est tellement une attitude d'antisociale ! soupira Clive, ironique.
- C'est vrai, c'est vrai… Je dois être un peu malade dans ma tête !
- Ca ne fait rire personne… soupira Blandine.

Clive regarda la prof, puis simula un sinistre rire nerveux et sifflant. Blandine grimaça.

- Barker, vous êtes juste ridicule.
- Dit la prof en survêtement… marmonna Clive en levant les yeux au ciel.
- Pardon ?
- Ah, je requiers un bras-de-fer de la justice ! Si je gagne, vous vous promenez en combi latex dans tout l'établissement, si je perds…

Clive inspira grandement.

- Je m'habillerai en T-SHIRT et BERMUDA !
- Oh l'horreur !! geignit exagérément Andréa.

Certains élèves dont Wallace, Quinn, Lucy, Rebecca, Fey, Ana, Gina et Holly rirent de bon cœur. Blandine plissa les yeux, blasée. Tino pencha la tête. « Ils se sont moqués de moi, là, où je rêve ?! »

- Battez-vous, bon sang…

Clive inspira.

- Danse-Lames et Grincement…

Cizayox tourna sur lui-même, aiguisant son corps. Nostenfer poussa un cri perçant. Andréa leva les yeux au ciel. Xatu s'interposa et renvoya le Grincement à l'envoyeur.

- Ciel, cette riposte me rappelle toutes nos conversations passées… geignit Clive.
- Ouiiiiii ! Quand je te parle et que tu me réponds !
- Voilà, et que de ces conversations découlent des trucs !
- Oui, exactement, et de ces trucs découlent des bidules !
- Tout à fait ! Rhalala, ça fait du bien d'exprimer ses sentiments, hein ?
- C'est tout à fait ce pour quoi un cours de combat direct est fait ! admit Andréa.

Blandine grimaça.

- Est-ce que je dois vous envoyer chez le proviseur ou vous coller un zéro ?!
- J'ai droit à un Backgammon de la justice ? demanda Andréa avec un sourire malicieux.
- Battez-vous sinon c'est la colle jusqu'à la fin du cycle ! grommela Blandine.
- Ok, ok, on voulait juste rigoler…
- Laisse, elle préfère se laisser battre par ses élèves, ça l'amuse apparemment… souffla Clive.
- Ca fait pas du tout mauvais genre pour une prof de combat direct en plus…
- AHEM-HEM-HEM…
- Xatu, Psyko !!

Xatu ouvrit les ailes et flasha Nostenfer. Cizayox s'interposa.

- Pisto-Poing !
- Para-Spore !

Rafflésia s'interposa pour Xatu également. L'oiseau mena son attaque à bien. Nostenfer se replia, touché. Cizayox était paralysé.

- Hmph…
- Héhé…
- Poison-Croix !

Nostenfer frappa rapidement pour couvrir Cizayox. Xatu et Rafflésia reculèrent. Andréa fronça les sourcils.

- Toujours aussi frondeur…
- Toujours aussi emmerdante…
- Danse Fleurs !
- AH NON PAS CA !

Rafflésia envoya une foule de pétales sur les Pokémon de Clive. Blandine s'étonna.

- Hunter, vous êtes sérieuse ?
- Oh bah oui, regardez-le !

Clive était tétanisé.

- Pétales… roses… Gnnn…

Blandine s'étonna. Clive ferma les yeux.

- Gnnnn ! PLAIE CROIX !

Cizayox sembla ragaillardi et fonça en tranchant les pétales.

- Et merde, je l'ai énervé… Vague Psy !

Xatu étendit les ailes. Cizayox fut ralenti dans sa course.

- Génial. Vampipoing !

Rafflésia fonça et donna un grand coup de pied à Cizayox.

- Tu parles d'un poing… grommela Clive.
- Je ne respecte pas les règles ! sourit Andréa.
- Moi non plus…

Nostenfer frappa Rafflésia par derrière d'un furieux Psykoud'boul.

- HHHEEEEEEEEEYYY !

Cizayox approcha de Xatu et le bombarda de Pisto-Poings. Andréa serra les dents. Blandine inspira.

- C'est bon… Pas vraiment probant, vous vous amusez un peu trop…
- On s'est amusés ?! geignit Andréa au bord des larmes. Oh noooooooon !
- Comment avons-nous osé prendre du plaisir à nous affronter l'un et l'autre, quel genre de déviants sommes-nous… souffla Clive.
- Nous sommes des pécheurs, je devrais me fouetter jusqu'au sang pour expier !
- Je te fouetterai s'il n'y a que ça, c'est aussi ça être amis ! geignit Clive.
- SILENCE !! grommela Blandine. Vous êtes insupportables !!
- On a peut-être juste une bonne relation !
- Hm, mais ça doit lui faire bizarre, elle est habituée à enseigner à des cas sociaux conformistes et plein de problèmes débiles qu'ils doivent forcément dévoiler sur la place publique...
- Je vais ignorer ce que je viens d'entendre… Hunter, vous avez toujours des soucis techniques mais je suppose que face à un adversaire de la trempe de Barker, vous êtes plutôt démunie.
- Disons qu'en choisissant mes deux autres Pokémon j'aurais eu plus de nez. Je pensais qu'il prendrait Mangriff et Brocélôme. J'ai perdu parce que je le connais trop bien en fait, j'étais certaine qu'il me ménagerait… sauf que ça n'a pas été le cas.
- Eh non parce que je savais que tu penserais comme ça. De même, j'ai une prédiction effarante à formuler : A midi, on va tous manger à la cantine.
- Dingue, Clive, et sur quoi bases-tu ça ?! s'étonna Andréa.
- Absolument rien du tout ! souffla Clive.

Wallace était hilare à chacun de leurs échanges.

- J'les veux dans mon salon !
- Ils sont assez ahurissants… et qu'est-ce que ça doit être entre eux, tout ce qu'on n'entend pas… marmonna Walter.

Perrine et Naomi serrèrent les dents, terrifiées.

- Barker, vous manquez toujours autant de souplesse face aux attaques de statut, vous avez eu de la chance cette fois, mais Hunter aurait pu prendre l'avantage plus d'une fois.
- J'ai droit à un saut à l'élastique de justice ?
- … A VOS PLACES !

Clive et Andréa partirent, hilares, à leurs places, devant les autres élèves qui se demandaient un peu ce qu'ils avaient pris. Assis, les deux se penchèrent l'un vers l'autre.

- Et voilà, elle ne t'a pas fait chier du tout ! sourit Clive.
- Si je m'étais imaginé qu'elle allait faire l'arbitre et que j'allais être choisie… souffla Andréa.
- Booooooon… Le prochain devrait se passer sans trop de risques. Gribble !

Wallace se leva.

- J'ai droit à un joker de justice ?

Naomi, Perrine, Walter et Robbie frappèrent Wallace ou lui balancèrent des trucs. Tristan leva les yeux au ciel. « C'est le gag récurrent le plus nul jamais réalisé… »

- Aouch ! Aïe !! Pas les trousses !! geignit Wallace.
- … Contre Edison.

Le reste de la classe blêmit. Tristan était tout rouge. « QWAH ??? »

Santana se retourna vers la prof.

- Sans trop de risques ? Vous avez bu quoi ?
- C'est quoi ces façons de me parler aujourd'hui, là ? Allez tous les deux !

Wallace soupira et alla sur le terrain, sous le regard amusé de Santana. Wallace la regarda.

- Quel effet ça faisait de voir ta blondasse en cuir sans pouvoir la peloter ?
- Veux-tu bien la…
- Sans parler d'Andréa, sympa son Rafflésia, hein ?

Clive plissa les yeux, mécontent. Santana leva les yeux au ciel. Tristan arriva sur le terrain, embarrassé. Wallace regarda la prof.

- Qu'est-ce qui vous fait dire qu'on est amis, lui et moi ?!

Blandine haussa les épaules.

- Votre professeur d'histoire, madame Clover, me parle énormément de vous deux, au point qu'elle en devient un peu soûlante parfois avec ses « Wallace et Tristan patati, Wallace et Tristan patata… »

Wallace leva les yeux au ciel. Tristan sembla encore plus embarrassé. Wallace le regarda.

- Qu'est-ce que tu nous fais ?
- R… Rien…
- Reboutonne ta chemise… grommela Santana.

Wallace regarda sa chemise, légèrement ouverte au niveau des pectoraux. Il soupira.

- Mais quelle mijaurée, ce petit geek, sérieusement…
- Faut pas lui en vouloir, il a le feu au cul en ce moment… marmonna Santana.
- Ah, c'est ce jour-là du mois ! souffla Wallace.
- Hm, en effet…

Tristan arriva mieux à regarder Wallace. Qui soupira.

- L'aubergine dans le pantalon, c'est obligé aussi, ou…

Tristan se couvrit l'entrejambe sous les rires de la classe. Wallace souffla en l'air. Santana secoua la tête. Blandine se frictionna le front.

- Vivement les vacances, putain, VIVEMENT…
- A qui le dites-vous… soufflèrent Wallace et Santana.

Tristan se calma un peu.

- Désolé…
- C'est rien, ça m'arrive au moins huit fois par jour en moyenne aussi, je fais juste attention à avoir un pantalon assez ample pour que ça ne se voie pas.
- Hm… admit Tristan.
- Tout en me faisant de chouettes fesses. Enfin bref.

Wallace choisit deux Pokéballs, tout comme Tristan.

- Commencez avant de vous sauter dessus comme deux Nidoran en rut… grommela Santana.
- T'as vu, elle est jalouse ! sourit Wallace.
- Laisse-la tranquille… souffla Tristan.
- M'enfin tu vois bien qu'elle est complètement aigrie…
- Oui, un peu comme toi à la fin de l'année dernière…

Wallace regarda Tristan, surpris.

- Hey, tu ressors un super vieux dossier, là !
- Bah oui mais bon, tu t'en prends à elle alors que tu sais ce que ça fait d'avoir plein de soucis…
- Je n'ai pas besoin d'un protecteur, merciii… marmonna Santana, un peu gênée.
- Elle a merdé toute seule, elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même !
- Je sais, ça, merci aussi… souffla Santana.
- Les gens font tous des erreurs, tu es bien placé pour le savoir ! admit Tristan.
- Tu veux qu'on reparle de tes cours supplémentaires d'informatique ?
- Tu veux qu'on reparle de toi qui vient à mon secours en m'appelant « Mon poussin » ou « Mon petit cœur » ?

Blandine regarda Clive et Andréa.

- Je comprends mieux votre ressenti !

Clive et Andréa ne purent qu'acquiescer en agitant la tête et les mains.

- Bon, arrêtons de remuer le passé, sinon on va réduire l'espérance de vie des gothiques…
- Ok, alors arrête de t'en prendre à Santana. Ma gêne était visible, la tienne l'est également.

Santana soupira, pas très contente d'être défendue comme ça. Wallace regarda Tristan, sûr de lui.

- Je vais t'éclater ta jolie petite gueule… grommela Wallace.
- Et moi je vais pas me laisser faire, ça tu peux en être sûr… gronda Tristan.

Santana inspira.

- Too much Testosterone… Commencez !
- Manny et Brenda, go !

Canarticho et Pandespiègle apparurent. Tristan grommela.

- Ta dernière capture…
- Mes deux dernières captures. Tu le prends mal ?
- Tu me sous-estimes…
- En t'envoyant deux Pokémon qui viennent de recevoir la quintessence de mon entrainement ? Nan, je crois pas.

Tristan inspira.

- Bon… Apple et Katana !

Krabboss et Osselait apparurent.

- L'a toujours pas évolué, celui-là…
- Tout comme toi, mais j'en fais pas une maladie !

Rires dans la classe. Wallace grimaça.

- Tu peux arrêter de parler comme ça ?
- Comme quoi ?
- Comme si on était en couple depuis vingt mille ans, là ! Comme si tu me connaissais comme ta poche !

Tristan regarda Wallace, sans équivoque. Wallace détourna les yeux.

- Petit con. Tu réalises que Manny peut bouffer tes deux Pokémon en un clin d'œil.
- Tu réalises que j'ai pour ainsi dire envoyé mes deux meilleurs Pokémon.
- Nan, t'as pas envoyé Morphéo, mais en même temps il ne peut pas dévoiler son plein potentiel ici, donc…
- Tu vois que tu me connais comme ta poche, toi aussi.

Wallace regarda Tristan et son insolent petit sourire. La plupart des filles de la classe se regardèrent, énamourées. Il soupira et sortit un biscuit en regardant Pandespiègle.

- Brenda, si tu m'obéis bien, ceci est à toi !

Pandespiègle couina en sautillant. Elle se retourna et entreprit de lutter de toutes ses forces.

- Marchandage, Gribble, VRAIMENT ??? souffla Blandine, atterrée.
- C'est en attendant que mes efforts portent leur fruits. Elle est jeune et en furie, les premiers temps je devais la faire dormir dehors, elle chiait partout dans ma chambre.

Regards dégoûtés des élèves.

- Là ça va un peu mieux mais seulement si je la récompense pour ses efforts en matière de propreté et de comportement. Je sais, heureusement que je n'ai pas et que j'aurais jamais de gosses !
- J'osais pas le dire, mais… admit Blandine.
- Je suis sûr que tu exagères, tu ferais un super papa… marmonna Tristan.

Le reste de la classe rougit. Santana elle-même semblait très gênée. Wallace leva les yeux au ciel.

- Ouh putain mais comment je vais te buter ta race de merde !! Manny, Danse Lames !

Canarticho agita son poireau et sembla prêt à dégommer du crustacé et du fan d'ossements.

- Brenda, Dernier Mot !!

Pandespiègle sauta devant les ennemis et leur montra ses fesses avant de rire d'eux comme une idiote. Krabboss et Osselait semblèrent quelque peu décontenancés. Pandespiègle s'en retourna auprès de Wallace.

- Euh…
- Tu as le droit d'attaquer, hein… marmonna Wallace alors qu'il tapotait la tête de Pandespiègle, réfugié contre ses jambes.

Tristan plissa les yeux. Cette vision de Wallace aussi prévenant avec un simple Pandespiègle ne devait pas le perturber. Surtout pas.

- Apple, Aiguisage ! Katana, Danse-Lames !

Krabboss et Osselait se préparèrent à recevoir leurs adversaires.

- Manny, Lame-Feuille !

Canarticho fonça vers ses ennemis, le poireau en écharpe. Tristan acquiesça.

- Tomberoche !!

Osselait planta son os dans le sable du terrain et l'agita de sorte à tracer un arc au sol, projetant par la même des rochers ronds. Canarticho les trancha avec habileté.

- Evidemment…
- Allez !
- Apple, Armure !!

Krabboss contra Canarticho, sans toucher son poireau, juste en s'interposant. Canarticho eut un mouvement de recul.

- Hey !
- On dirait que le talent Coque Armure fonctionne ! admit Tristan.

Wallace souffla.

- Eh bah, c'est qu'on va peut-être arriver à faire quelque chose de toi en plus…
- Ça t'arrangerait bien, tu n'aurais plus à faire de baby-sitting ! sourit Tristan.

Wallace inspira.

- Mouais. Ou pas. Poing Comète !

Pandespiègle sortit des jupons de Wallace et fonça, les poings en avant et en criant. Tristan plissa les yeux.

- Euuuuuh…
- Pas de moqueries, elle est super forte !
- Katana, Osmerang !

Osselait envoya son os en direction de l'oursonne. Wallace plissa les yeux.

- Toi, tu vas faire Séisme…
- Peut-être…
- … Projection !!

Pandespiègle tenta d'attraper l'os, mais l'objet cogna à l'aller puis au retour. Pandespiègle morfla sévère. Le Pokémon se retourna vers son maître, grognonne.

- Quoi ? Pas ma faute si tu crains ! M'engueule pas comme ça ! T'as qu'à être plus forte !

Krabboss profita de la dispute pour s'avancer. Wallace leva un œil vers Tristan.

- Tu me prends pour un demeuré, hein ?

Tristan se tut.

- Manny, RAPACE !

Canarticho s'éleva dans les airs, le poireau en avant. Pandespiègle observa, jaloux. Wallace plissa les yeux.

- Brenda, attaque Cogne !

Pandespiègle se retourna vers Krabboss et le repoussa de coups du plat de la main.

- Force-Poigne !

Krabboss chopa Pandespiègle avec sa petite pince. Le Pokémon couina pour en sortir.

- Eeeeeeeeh !
- C'est un combat ! Massd'Os !

Osselait donna un coup à Pandespiègle qui se retrouva assommée.

- Il est content le youki, il a battu un de mes Pokémon ! VAS-Y, MANNY !

Canarticho fonça en piqué vers le sol, se rattrapa in extremis et chargea, légume en avant, vers ses ennemis. Krabboss et Osselait se tournèrent vers lui. Tristan ne sourcilla pas.

- Tu dis toujours que tu vas me faire du mal…

Wallace haussa un sourcil. Santana plissa les yeux. Tristan hocha la tête.

- Mais tu ne peux pas. GRIFFE ACIER ET TETE DE FER !!!

Krabboss et Osselait composèrent leur garde de griffe et crâne renforcés à l'acier. Wallace regarda, stupéfait, les deux Pokémon retenir à eux deux la charge du Canarticho. Le Pokémon avait beau y aller de tout son élan, deux Pokémon avec des attaques acier qui le retenaient, c'était trop. L'attaque foira lamentablement et Canarticho recula, sonné mais debout.

- Putain mais…
- Stop ! J'en ai vu bien assez !

Santana hocha la tête. « Et moi donc… »

Wallace regarda Tristan qui semblait content de lui. « Sale petite fouine de merde… »

- Edison, excellent match. Je pense que les autres pourraient vous applaudir.

Ce qu'ils firent, embarrassant un peu le jeune dresseur. Wallace bouillonnait de colère.

- Si vous avez encore quelques lacunes en force, vous avez atteint un sacré niveau technique. C'était réjouissant à voir. Avec un peu d'entrainement, vous pourriez devenir un solide combattant, vous avez les rouages en vous.

Tristan acquiesça.

- Gribble, vous vous reposez sur vos lauriers, et… Appeler vos deux dernières captures face à deux Pokémon plus confirmés était effectivement une erreur.

Wallace inspira, furax.

- Vous devriez revoir un tantinet les bases de votre entrainement. Et essayer de nouvelles choses éventuellement, je dois vous avouer que cette joute m'a un peu déçue vous concernant.

Wallace regarda Tristan, tout sourire.

- Arrête de sourire, petite merde.

Tristan s'étonna. Santana haussa les sourcils. Lucy plissa les yeux.

- Quoi ? s'étonna Tristan.
- Efface-moi tout de suite ce sale sourire de merde de ta face.
- Et pourquoi ?! s'étonna Tristan à nouveau.

Wallace esquissa un pas vers Tristan avec véhémence. Walter, Perrine et Naomi s'en étonnèrent. Robbie était prêt à se lever. Santana s'avança également.

- Gribble ?! s'étonna la prof, pas trop consciente de l'étendue de ce qui se passait.

Wallace regarda Tristan avec colère. Il grommela un silencieux « Connard… » avant de retourner à sa place. Tristan lança un regard vers Lucy qui hocha la tête discrètement.

- Eh bah on va continuer le cours… La théorie, une fois de plus, ça va être un peu plus bref que la dernière fois…

Wallace se rassit, les autres le regardant comme s'il allait péter un câble.

***

Le gamin était assis sur une chaise au milieu de la salle. En face de lui, une grosse dame. L'enfant reniflait et semblait hagard, perdu.

- Encore en train de pleurer ? Mouais. Je suppose que ça se fait aussi.

Tristan Edison avait perdu ses parents il y a une semaine. Avant d'être placé chez sa tante, les services sociaux Poképolites avaient tenu à lui imposer un suivi psychologique strict dans un établissement correct.

Sa psy était une grosse femme noire a l'air autoritaire.

- Je me présente même si ça sert à rien vu que tu as dix ans et que ça m'étonnerait que tu te souviennes de moi après ça… Iphigénie Yates, mais tout le monde m'appelle Fifi. Parce que bordel, Iphigénie c'est vraiment trop naze. Je sais pas trop ce que ma mère avait bu ce jour-là, mais…

Tristan grimaça. La grosse dame le regarda, sans illusions.

- Oh pardon, j'ai dit quelque chose qui t'a troublé ?

Tristan se remit à pleurer, cachant son visage dans une peluche qu'il avait trouvé ici. Iphigénie l'observa. Tristan continuait à pleurer.

- La secrétaire est en vacances, je me demande quand est-ce qu'elle va revenir. Peut-être pas. Tu sais ce qui ne va pas revenir, non plus ? Tes parents.

Tristan sanglota de plus belle. Iphigénie observa l'enfant de manière tout à fait pragmatique, sans le moindre sadisme.

- Laisse-moi te dire une bonne chose, mon petit.

Tristan releva la tête vers la dame.

- Tes parents sont morts, définitivement morts. Et ta petite sœur aussi.

Tristan redoubla de sanglots. Iphigénie hocha la tête.

- L'essorage prend du temps, ouais…

***

- Le gamin qui a perdu ses parents dans un accident de voiture, vous l'avez mis avec Fifi Yates ?!
- Plus personne n'était disponible, et on a jugé que ses traitements de choc pouvaient marcher…

La collègue leva les yeux au ciel.

- Pauvre petit… Cette femme est folle…
- C'est quasiment la meilleure du département…
- Elle bosse ici alors qu'elle est tellement diplômée qu'elle pourrait même enseigner ! Tu t'es jamais demandé pourquoi ? Bah tout simplement parce qu'elle est folle, la Fifi ! Elle commence par faire pleurer les gosses jusqu'à plus soif, elle les torture, et quand ils arrêtent de pleurer, là, seulement, elle commence son vrai travail.
- C'est cruel… mais après ça, son vrai travail, c'est la procédure classique, nan ?
- Même pas !

***

- C'était comme ça, je suppose ?

Iphigénie prit une petite voiture et la fit foncer dans un cube. Tristan geignit, fou de chagrin.

- Ouais, c'était comme ça, en effet. Du sang, des morts et tout…
- Arrêtez…

Iphigénie se releva et regarda Tristan qui pleurait.

- Arrêter quoi ?
- De dire ces choses !
- D'accord j'arrête. TES PARENTS SONT VIVANTS ! TA PETITE SŒUR AUSSI ! TOUT VA MIEUX parce que j'ai arrêté. Eh bah nan. Toujours morts. Tu es toujours seul et tu ne reverras jamais tes parents ou ta sœur. Sauf au cimetière mais c'est clairement pas pareil.

Tristan pleura de plus belle. Iphigénie hocha la tête.

- Tu veux un verre d'eau, peut-être ?
- N-N-N-Nan, je veux ma mamaaaaaaaaan !
- Elle est morte.
- Gnnnnnnnnnnn !

Tristan tomba au sol, perdant toute dignité dans la tristesse. Iphigénie soupira et se leva. Elle prit Tristan par le bras et le rassit.

- AH ! AAAAH VOUS ME FAITES MAL !
- Oh mais rassure-toi, c'est la dernière fois que tu vas souffrir !

Elle le rassit, puis lui pinça la joue.

- AAAAAH !
- Et sache aussi que c'est la dernière fois que tu pleures.

Tristan essuya son visage, ne comprenant pas trop.

- Vous êtes méchante !
- Et je suis la dernière personne méchante que tu vas rencontrer dans ta vie. Après moi, ça sera que des gentils.

Tristan cligna des paupières, les yeux rouges.

- Pourquoi vous faites ça ?
- J'sais pas, j'suis comme ça, j'aime faire souffrir les enfants. Tes parents sont morts, petit.

Tristan hocha la tête, reniflant à peine. Iphigénie souffla.

- BON ! On va peut-être pouvoir discuter maintenant. Comment tu t'appelles ?
- Tristan.
- Tu as quel âge ?
- Presque dix ans.
- Où sont tes parents ?

Tristan regarda le sol, malheureux.

- Mes parents sont morts.
- Répète ça pour voir.
- … mes parents sont morts…

Tristan recommença à pleurer. Iphigénie hocha la tête.

- On est sur la bonne voie.

***

En attendant son placement chez sa tante, Tristan était gardé au dortoir. Les autres enfants, dans le même cas que lui pour la plupart, n'était pas vraiment abordables. Cependant, quelqu'un suscitait son admiration.

- Allez au lit, les petites canailles.

La quinzaine de gosses se mit au lit. Tristan le fit également. Le surveillant passa dans les rangs. Tristan aimait l'observer. C'était un grand gaillard svelte, brun-roux, avec une barbe de quelques jours et des yeux magnifiques. Tristan n'avait que dix ans, mais cet homme qui ressemblait presque à son père lui inspirait confiance, ainsi qu'un certain regain de chaleur humaine.

- Couche-toi, Tristan.

Tristan hocha la tête et s'enfouit sous ses couvertures. C'est un peu grâce à cet homme qu'il se remit à sourire.


***

Toilettes des garçons, un grand brun en chemise se débarbouille.

- Pffff… Sniff… Je sais que c'est complètement con !
- Pas tant que ça… marmonna Walter.
- Disons que c'est… un peu paradoxal.

Wallace se retourna vers Robbie qui agita la tête.

- Son bonheur t'énerve mais tu n'as jamais souhaité en faire directement partie, c'est paradoxal, tu ne sais pas ce que tu veux. En fait, es-tu jaloux ou simplement irrité par son aura de bienveillance ?
- … les deux… Il transpire le Tout va bien et ça me GONFLE !

Walter plissa les yeux.

- Mais toi aussi tu vas bien, Wallace…
- Oui, mais à cause de lui j'ai l'impression que je vais mal ! Alors que non, même pas !
- Il te fait sentir qu'il y a un manque dans ta vie…
- NON !

Wallace montra Robbie du doigt.

- Tu ne me FERAS PAS dire ça !
- Bah pourtant…
- Il a pas tort, Wallace, tu ressens de la frustration parce que tes principes sont entrés en conflit avec tes désirs réels, une fois de trop, et de voir que tes tactiques puériles pour éloigner Tristan ont été une réussite, bah forcément ça te frustre un peu !

Wallace soupira.

- Juste… Son foutu putain de sourire. Comme s'il me disait « Haha, je suis très bien sans toi ! » Tu parles. Le nombre de fois qu'il est revenu en pleurant « AU SECOURS WALLACE AIDE-MOI JE N'ARRIVE PAS A OUVRIR MON POT DE CORNICHONS ! » Pschhhhh… Enfoiré, putain…

Walter inspira. Clive entra, intrigué.

- Euh, je comptais chier…

Robbie hocha la tête et poussa Walter dehors. Wallace resta devant le lavabo. Clive le regarda, étonné.

- Encore en train d'épancher tes états d'âme ?
- Prêt à sentir un énorme bout de merde passer entre les parois de ton trou de balle ?

Clive grimaça. Wallace hocha la tête en sortant.

- Ouais, parce que c'est ce qui va t'arriver… Tu vois, moi aussi je prédis l'avenir ! souffla Wallace, gavé.

***

- Je n'ai jamais dit que vous étiez virée, attention !
- Il ne l'a pas dit !

Helen regarda le proviseur, secondé astucieusement par la doyenne.

- J'ai juste dit que suite à des retours de la part de l'administration centrale, vous seriez dispensée de cours jusqu'à la fin de l'année, mais vous assurerez quand même vos heures aux examens.

Helen secoua la tête.

- Je ne comprends absolument pas ce qui motive cette décision !
- Il vous l'a dit ! susurra la doyenne.
- Je vous l'ai dit, des retours accablants de la part de l'administration centrale.
- Et lesquels, je vous prie ?
- Vous vous seriez livrée à des actes de vandalisme sur un immeuble de Volucité.

Helen haussa les sourcils.

- Ah vraiment ?
- Oui.
- Comment le savez-vous, c'était sur mes heures de temps libre…
- Eh bien nous avons simplement eu ce retour et…
- Helen, ce n'est pas une punition…
- Primo : Ne m'appelez pas par mon prénom, madame la Doyenne…

La vieille femme se ravisa.

- Deuxio : Si ce n'est pas une punition, c'est quoi ?

Le proviseur leva les yeux au ciel.

- Un ordre ! Restez chez vous jusqu'à la fin de l'année, ce sera très bien, merci !
- Tout ça parce que j'ai fait une sortie ? La prochaine fois que j'irais en boîte, j'aurais un blâme ?!
- N'aggravez pas inutilement votre situation.
- Ma « Situation » ?! Pourquoi tant d'emphase ?
- Ne discutez pas, après ce jour vous serez suspendu, c'est tout !
- D'abord un prof de fondamentaux, ensuite un assistant, maintenant moi, c'est l'année des licenciements ou quoi ?! Vous avez une promo sur les tablettes tactiles, un truc dans le genre ?!

Le proviseur inspira.

- C'est sans appel, madame Clover. Vous êtes suspendue.
- Nous sommes absolument désolés ! admit la doyenne.

Helen souffla.

- Bon, arrêtons de parler derrière des faux-semblants, c'est à cause de Direction Dresseurs, c'est ça ?

Le proviseur haussa les épaules.

- Qu'en sais-je, moi…
- Qu'en savez-vous, excellente question !

Aloysius Grant regarda Helen Clover.

- Qu'est-ce que vous insinuez, là ?
- Rien du tout, je suis très claire dans mon propos, vous n'agissez pas en votre nom !
- En effet, non, j'agis au nom de l'administration centrale !
- Elle-même sous le joug totalitaire de Justin Truce, PDG de Direction Dresseurs ! Qui, j'en suis sûre, vous a passé un adorable coup de fil en vous disant que j'avais été une très vilaine fille, que j'avais affronté trois de ses larbins et que j'en étais presque ressortie victorieuse. Cela a dû irriter notre cher Führer.
- Madame Clover…
- Cela ne sert à rien de vous énerver… marmonna la Doyenne.
- A propos de servir, à quoi vous SERVEZ, vous ?

La doyenne regarda Helen, abasourdie.

- Je… vous demande pardon ?!
- Dehors, je n'ai besoin ni d'un perroquet ni d'un inspecteur des travaux finis !!

La doyenne tressaillit et regarda le proviseur.

- Oh mais bien sûr, regardez le proviseur puisqu'il sait EXACTEMENT ce que vous devez penser !
- Madame Clover, inutile de faire une scène…
- Une SCENE ??? C'est VOUS qui me rejouez Iphigénie Acte 2 scène 5 et c'est MOI QUI FAIS UNE SCENE ???

Aloysius leva les mains en signe d'apaisement.

- Madame Kovulet, veuillez sortir s'il vous plait.
- Mais enfin, c'est mon devoir d'être ici, c'est un souci concernant un professeur… Et des sanctions viendront compléter ce ton grossier !
- J'en suis ravie pour vous, du vent, le fossile ! grommela Helen.

La doyenne partit. Aloysius Grant soupira.

- Vous savez mieux que personne que c'est une situation très compliquée, je n'ai pas le choix.

Helen plissa les yeux et s'étonna du ton calme et neutre du proviseur.

- Vous n'avez pas le choix ?
- Je n'ai pas reçu de coup de fil, madame Clover.

Helen pencha la tête.

- J'ai reçu une visite.

Helen tressaillit. Aloysius hocha la tête et parla d'une voix toute douce.

- Vous conservez votre salaire, mais vous ne faites plus de vagues ici jusqu'à la fin de l'année. Aux examens, vous remplirez votre devoir d'examinatrice, sous le statut de simple fonctionnaire. Me suis-je bien fait comprendre ?

Helen hocha la tête.

- P… Pourquoi vous n'appelez pas la police ?!
- On m'a bien fait comprendre que c'était inutile.

Helen hocha la tête.

- Ces enfants sont en passe de découvrir toute la vérité derrière tout ça, ne vous inquiétez pas, cette situation stupide ne durera pas bien longtemps.
- Terminez votre journée et rentrez chez vous, madame Clover.

Helen hocha la tête.

- Euh, pour la doyenne…
- J'écrirais une lettre d'excuses en falsifiant votre signature.

Helen regarda le proviseur, étonnée. Il haussa les épaules.

- Je suppose que Tenorman a déteint sur moi…

Helen haussa les épaules à son tour et partit. Le proviseur reçut un coup de téléphone.

- Shhhh… Oui, allô… Q-QUOI ???

***

Santana rangeait son casier. Elle observa Rebecca et Violette discuter ensemble et soupira.

- Tout va bien ?

Santana observa Tristan.

- Oh mon Dieu. Et maintenant tu crois qu'on est amis. Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu.
- Tu as un peu l'air au trente-sixième dessous…
- Mince alors, mon image de femme forte se brise, le vernis se craquèle sous l'idole, je fonds, je fonds…
- Je me doute que ça doit être difficile, une rupture… même si j'en ai jamais vécue de vraie…
- Le pire c'est quand… tu savais, c'est pas que tu croyais, c'est que tu savais que cette personne était la bonne… et… pouf, tout fout le camp…

Tristan acquiesça.

- T'en fais pas, si ça doit s'arranger, ça s'arrangera. Peut-être que tu retrouveras son amitié au moins…

Santana soupira.

- Ce serait déjà bien… Dans le fond je crois que je devrais déjà commencer à réaliser que tout est de ma faute.

Tristan agita la tête.

- Je pense être bien placé pour te dire que les désirs et les sentiments, c'est pas toujours la même chose…
- Certes…
- Je peux t'avouer un secret ?
- Juste avant le cours d'histoire, comme ça ? Okay.

Tristan inspira.

- Pendant…mes… coucheries avec le prof d'informatique, je… j'essayais de penser à Wallace, et… j'y arrivais pas. Et peu à peu, j'ai développé… une attirance réelle pour ce corps d'adulte qui… C'était nul, il était plus vieux, marié, mais au fond… J'étais en quelque sorte… Bien, dans ses bras.

Santana haussa les sourcils.

- Sans pour autant cesser de penser à Wallace, de vouloir qu'il me sauve de ce type, qu'il fasse une crise de jalousie et me dise, « Quitte ce connard, c'est moi que tu aimes »… Là, je suis avec Nicolas et… Je ne veux pas que Wallace fasse ça. C'est donc que ma relation avec le prof était malsaine tandis que celle avec Nicolas est saine, je ne veux pas m'en éloigner.

Santana plissa les yeux.

- Tu devrais réfléchir, est-ce que tu voulais vraiment rester avec Violette, ou est-ce qu'au fond c'est Andréa que tu voulais ?

Santana regarda dans le vide, pas certaine. Tristan haussa les épaules et retourna vers ses potes. Tino nourrissait Prismillon.

- Tu es le plus beau ! Tu es magnifique ! Tes ailes sont incroyables !
- Eh bah, l'expression « pas peu fier » prend tout son sens ! sourit Orson.
- En même temps il est super beau… admit Benjamin.

Le papillon voletait joyeusement. Tristan regarda Tino qui le regarda.

- Tu as été dispenser ton optimisme ?
- Hm… Faudra que je parle à Wallace aussi, j'ai peur de l'avoir offensé…
- Probablement, mais je ne pense pas que tu sois fautif, en fait.
- Probablement pas… mais quand même… euh…

Tristan vit le proviseur arriver vers lui.

- Tristan Edison, est-il possible que vous me suiviez ?
- J… Je vais avoir cours, là…
- Je sais, mais j'ai impérativement besoin de vous !
- Vous allez le violer ?

Le proviseur regarda Orson, effaré. Tino, Benjamin et Tristan regardèrent leur camarade qui haussa les épaules.

- La dernière fois qu'un adulte voulait te voir avec autant d'insistance…
- Oh mon Dieu, Orson, trop tôt, BEAUCOUP trop tôt !! souffla Benjamin.
- Orson, bon saaaaang… geignit Tino, affligé.
- Moi c'que j'en disais… marmonna Orson, gêné.

Tristan regarda le proviseur.

- Je vous suis.
- Il tombe sous le sens que je ne vous…
- J'avais compriiiis… grommela Tristan.

Le proviseur accompagna Tristan jusqu'au hall. Une fois arrivés, le jeune homme rata un battement.

- Oh mon D…
- Je sais. Si vous avez besoin, je reste avec vous.
- N… Euh… Non, laissez-nous seuls !
- Vous êtes sûr ?
- Oui, oui…

Le proviseur hocha la tête et partit. Tristan s'avança vers la femme, hésitant et intimidé. Il tendit la main. La femme blonde la lui serra, quelque peu figée, elle aussi.

- Ma… Madame Long…
- Harper. Sylvia Harper.
- … que… pourquoi êtes-vous…

Sylvia souffla.

- Dominic a besoin de reprendre ses affaires qui sont ici, sa collection de matériel. Je suis venue chercher tout cela après… avoir beaucoup hésité…

Tristan acquiesça, compréhensif.

- Euh… lui et vous… ?
- Divorcés. Mais… Nous vivons toujours ensemble…

Tristan s'en étonna.

- Pour les petites, d'abord… Je ne pouvais pas… me résoudre à éloigner leur père d'elles, et…

Sylvia peina à retenir ses larmes.

- Je crois qu'au fond je l'aime encore…

Tristan serra les dents, embarrassé.

- Qu'est-ce que… Euh, qu'est-ce que vous attendez de moi ?!
- Eh bien je ne pouvais venir que le matin… et votre professeur d'informatique n'est pas là ce matin. J'avais besoin de quelqu'un pour me guider.

Tristan regarda Sylvia.

- Et donc vous avez pensé à moi…
- … Je voulais aussi te présenter des excuses…

Tristan agita la tête.

- De… l'eau a coulé sous les ponts…
- Je sais, mais sur le coup… Oh mon dieu, j'ai été tellement idiote !
- M… mais non…
- Ca ne t'embête pas de m'y emmener ?

Tristan secoua la tête, complètement revenu à son lui d'origine. Il mena la marche jusqu'à la salle informatique, ayant l'impression d'être pris en otage par une organisation terroriste. Il passa devant Steven, Mike, James, Fey et Ana.

- Bah voilà, j'en étais sûr qu'il avait une daronne ! souffla Steven. Et une sacrée MILF…
- Steven… grommela Fey.
- C'est quoi une Milf ?! s'étonna Ana.
- Un truc dégoûtant ! souffla Fey.

Tristan approcha des escaliers entourant l'ascenseur, comme si c'était la première fois. Il ne se retournait pas vers Sylvia qui le suivait religieusement. Le jeune homme arriva à l'étage, suivi par la grande femme blonde. Il ouvrit la salle avec le digicode équipant toutes les salles, prévu dans le cas où il faudrait ouvrir une salle sans l'avis du professeur.

Tristan entra dans la salle informatique et chercha la clé de la réserve dans le tiroir. Une fois trouvée, il l'ouvrit. Sylvia entra. Tristan daigna faire deux pas à l'intérieur.

- …
- …
- … alors c'est ici…

Tristan hocha lourdement la tête. Sylvia observa les lieux, sombres, mal éclairés en fait, le sol de béton froid. Elle vit des couvertures dans un coin et fit une grimace de dégoût.

- … C'est ici que tout se passait, n'est-ce pas…

Tristan acquiesça, penaud. Sylvia poussa un soupir sinistre.

- Si seulement…

Tristan souffla.

- Si seulement vous aviez dit non… Si vous l'aviez repoussé au moins…

Tristan releva la tête.

- P… Pardon ?
- Je ne sais pas, vous n'avez même pas cherché à dire non ? A refuser, tout simplement ?

Tristan regarda la femme de son ancien « amant ».

- Mais je… euh… C'était mon professeur !
- Et cela ne vous a pas paru anormal qu'un professeur vous demande de telles choses… ?

Tristan serra les dents.

- Sur le moment… j'étais intimidé, il était… enfin j'avais du respect, de l'estime pour lui…

Sylvia hocha la tête.

- Donc vous étiez bien amoureux de lui…
- Q… Quoi ? Non !
- Vous vouliez juste tromper votre petit ami…
- Mon p…

Tristan réalisa qu'elle parlait de Wallace qui s'était présenté comme le petit ami de Tristan quand il est venu à sa rescousse.

- Euh… disons juste que… On était en froid à ce moment-là…
- Oh, et cela justifie…
- N-Non ! Pourquoi vous avez l'air de croire que c'est de ma faute ?!

Sylvia haussa les épaules.

- J'essaie juste de comprendre.
- I-Il n'y a rien à comprendre, enfin…
- Oui mais quand même, vous auriez pu dire non, vous avez dix-sept ans…
- M…
- Je ne dis pas que vous l'avez cherché, bien sûr, juste que vous auriez pu repousser ses avances, ou du moins éviter d'y répondre, ça l'aurait peut-être refroidi…
- Non mais…
- Ce que j'en dis c'est que vous avez probablement votre part de faute même minime…

Tristan regarda la blonde qui semblait confiante en son petit mensonge, ce qui ulcéra Tristan.

- … Et votre stupide abruti de connard de détraqué de mari de merde aurait pu NE PAS me sauter dessus comme le gros porc dégueulasse qu'il est ! Vous n'avez pas honte de laisser vos filles auprès d'un tordu pareil ? D'un mec qui passe son temps à se taper des élèves en vous inventant des excuses débiles ??? Vous… Vous êtes tellement désespérée et désespérante que vous êtes en train de lui trouver des excuses, vous avez adhéré à son délire débile, vous êtes aussi méprisable que lui, vous êtes en train de me dire que je l'ai bien cherché, mais non, absolument pas ! Votre mari ne m'a pas violé certes, mais il a abusé de sa position, de son autorité et de son influence, et il m'a touché, il m'a embrassé, il m'a… baisé, et vous aurez beau remuer ça comme vous voulez, entre un élève et un professeur, ça n'est pas NORMAL, ça n'est pas BIEN et ça n'est pas MA FAUTE, c'est la SIENNE, UNIQUEMENT LA SIENNE, MERDE !!!

Sylvia éclata en sanglots. Tristan sortit de la salle en la dépassant.

- Je vais dire au proviseur que vous êtes prête à partir avec les merdes du père de vos enfants, vous savez, l'homosexuel qui aime bien se taper ses étudiants pendant que sa conne de femme lui trouve des justifications !

Tristan sortit de la salle en trombe et se dirigea vers le couloir de l'administration, furieux. Il repassa devant Steven, Mike, James, Fey et Ana.

- Sexy, ta reum !
- Va te faire mettre !

Tristan continua son chemin. Steven allait suivre Tristan mais Ana l'arrêta.

- Hey !
- Quoi, t'as entendu ce qu'il m'a dit ?!
- Il avait l'air en colère !
- Il a pas à me dire ça, putain !
- Laisse-le tranquille !

Steven souffla.

- Ok, ok… Mais il a pas intérêt à recommencer !
- Tu n'as qu'à pas le provoquer !

Steven recula et regarda Ana.

- Est-ce que par hasard t'essaierais de me dresser comme un Pokémon ?
- … Mais non, je suis juste en train de te dire que tu n'es pas gentil et que si tu veux que les autres ne t'insultent pas, sois gentil avec eux !

Steven fronça les sourcils.

- Mouais… J'aime pas ça ! T'essaies de me changer, ça me gonfle !
- Pas du tout !
- Si ! D'abord t'as essayé de m'amadouer en disant que tu sortirais avec moi si je m'excusais, maintenant tu me dis « Non, Steven, sois un gentil petit Toudoudou »… merde quoi !

Ana regarda Steven, déçue.

- Je… J'essaie juste d'être une bonne amie !

Steven regarda Ana, conscient qu'il l'avait vexée.

- J… J'disais pas ça pour ça, juste que… Te donne pas autant de mal, quoi ! J'suis con, j'suis con, c'est tout !

Ana regarda Steven, étonnée.

- Voyons ne sois pas si dur avec toi-même !

Steven haussa les épaules. Mike, James et Fey se regardèrent, pas dupes du tout.

- Et là cette bouffonne de Brooke, complètement torchée, revient vers Brett, comme une gourde, elle lui dit « Je suis trop amoureuse, tu peux pas comprendre » !
- Quelle idiote ! souffla Violette.
- Mais oui, et elle a l'air de croire que je suis la même qu'avant, elle me dit tout plein de trucs horribles sur sa vie sexuelle, j'arrive pas à croire que j'écoutais ça sans sourciller…

Violette hocha la tête. Rebecca la regarda. Amélia était derrière elles.

- Où ça en est avec Santana ?
- Je sais pas si je veux revenir vers elle… soupira Violette.
- Tu l'aimes toujours ?

Violette inspira.

- Oui mais… Elle m'a vraiment pris pour son jouet et ça…
- Vous devriez en discuter calmement.
- Je comptais le faire cet après-midi à la médiathèque…
- Ce serait une bonne idée. Tu en penses quoi, Amélia ?

La blonde s'étonna et regarda ses amies.

- Hein ? Oh euh… Tu devrais essayer les garçons !

Violette sembla terrifiée à cette idée. Rebecca agita la tête, incertaine.
Tristan revint de chez le proviseur accompagné par le proviseur.

- Vous l'avez laissée seule là-bas ?
- Oui.
- Avec tout le matériel informatique de l'école ? Bravo, monsieur Edison, s'il arrive quelque chose, c'est votre faute !
- Pourquoi ce serait TOUJOURS de ma faute ???

Le proviseur eut un mouvement de recul. Tristan était ferme.

- Merde !! Je suis la seule personne responsable de ses actes ici ?! Allez-y seul, j'en ai rien à battre de cette garce, elle peut pulvériser TOUS LES APPAREILS de la salle, je m'en BALANCE !

Tristan s'éloigna. Le proviseur souffla.

- Plus qu'un an avec cette classe de fous, Grant… Plus qu'un an…

Sur son chemin, Tristan croisa Nicolas.

- Heeeeey ! Comment ça va ?…

Tristan le regarda un moment puis se jeta sur lui et l'embrassa. Il se serra ensuite contre lui.

- Jet'aime-jet'aime-jet'aime !
- … ça a le mérite d'être clair et direct ! balbutia le jeune homme.
- J'ai besoin de toi, j'ai envie de toi…
- Calme-toi, Tristan… Hey !

Nicolas éloigna Tristan de lui.

- O… On est dans un lieu public, n'essaie pas de me glisser ta main…
- Pardon, pardon, mais… Juste que… Tu vois…
- J'ai l'impression que ça va pas trop, en effet, on peut en discuter… enfin on pourrait mais j'ai mon cours de combat direct, là ! admit Nicolas.

Tristan allait dire « Juste un petit coup dans les toilettes » mais il se ravisa. « Bon sang, je suis vraiment devenu un foutu animal… »

- On en reparle ce midi, d'accord ?

Nicolas s'éloigna. Tristan resta là, tout dépité. La sonnerie retentit, il était temps d'aller en cours. « Maaaaais… »

***

- Ils ne sont pas trop durs avec toi ?

Tristan haussa les épaules.

- Ca va… à côté de ce qui m'est arrivé, c'est rien.
- Si tu veux mes parents peuvent te déplacer ailleurs…
- Nan ça ira… je veux pas que tes parents s'embêtent pour moi…

Tino hocha la tête. Tristan avait droit à des visites.

- Papa voulait pas trop que je vienne… il pense qu'un enfant devrait pas faire ça… Mais je pouvais pas te laisser…
- Je vais bien, ne t'en fais pas.

Tino hocha la tête.

- Tu vas revenir à l'école ?
- Je sais pas trop… souffla Tristan. Probablement un jour.

Tino hocha la tête.

- Prends ton temps, je te ferais des copies des cours que tu rates.

Tristan soupira.

- Je vais devenir le gamin dont les parents sont morts, c'est ça ?
- Personne ne sait à l'école, les profs ont dit que tu étais malade.

Tristan acquiesça.

- Ok… hm…
- Enfin, prends ton temps et quand ça ira mieux, bah… reviens, quoi.

Tristan hocha la tête.

- Merci d'être venu, Tino, je me doute que ça doit être dur.
- … pas aussi dur que pour toi, c'est certain…

Tristan sourit tandis que son meilleur ami partait en souriant tristement.

***

- Alors, ton copain est venu, c'est ça ?

Tristan sourit. A présent, il venait sans doudou et sans pleurer.

- Est-ce que ça a ramené tes parents ?

Tristan secoua la tête et inspira. Iphigénie hocha la tête.

- Bon, d'excellents progrès en seulement deux semaines. Tu admets donc que tes parents et ta petite sœur sont morts ?

Tristan acquiesça.

- C'est nul pour toi. Mais même si c'est dur, tu dois apprendre à vivre avec, pas à oublier, juste à vivre avec. Un jour tu arriveras à vivre normalement, et tu penseras avoir oublié, et tu auras honte, mais tu n'auras pas à avoir honte. Cela voudra dire que tu as réussi à surmonter tout ça, que ça t'a rendu plus fort. Tu ne vas pas réduire en bouillie le souvenir de ta famille pour le fondre en toi, tu vas juste vivre en sachant que tu n'as plus de parents, mais ta vie à toi continue. Tu es vivant et tu dois faire quelque chose de cette vie, avec ou sans eux, tu comprends ?

Tristan hocha la tête. Iphigénie la hocha avec lui.

- Tu as ta tante, qui va te garder à présent. Tu as ton ami qui vient te rendre visite. Tu n'es pas seul, et au cours de ta vie, tu vas rencontrer des tas de gens aussi divers que variés, qui vont t'aimer, te détester, vivre, mourir. Cela se passera tout le temps comme ça. Tu dois en rester conscient, Tristan, je ne dis pas que tout sera facile, ni que rien ne sera facile, je dis juste que tout sera toujours facile et difficile à la fois. Tu comprends ?

Tristan hocha la tête en souriant. Iphigénie ferma son cahier et leva les bras au ciel.

- Mon travail est fini ! Tu vas pouvoir retourner à ta vie !

Tristan s'étonna, et, sous les yeux étonnés d'Iphigénie, se remit à pleurer. La grosse dame noire souffla.

- Han nan, pas un transfert… soupira la psychiatre.


***

- Et donc à cause du dicta-fascisme socialo-communiste franc-maçon ainsi que des Illuminati et des juifs d'Hollywood…
- Hey ! cria Benjamin, outré.
- Pardon ! Ceci sera notre dernier cours de l'année ! Si vous voulez une raison claire et précise, bah… Elle en a marre, Helen, elle veut des vacances en avance !

Wallace leva un pouce vers sa prof.

- Tout à fait d'accord ! Nous aussi on arrête tout !
- NAN ! Vous, vous continuez, d'autant que vous avez l'examen !
- Ooooooh…
- Ah ouais c'est vraiiii…
- Putain j'avais oublié ce truc !

Tino leva les yeux au ciel. « Oublier un examen, non mais je rêve… » Helen souffla.

- Mais rassurez-vous, mes chers étudiants, tata Helen sera là parmi vos examinateurs ! Yeah ! Ainsi que votre professeur de littérature, madame Aubert et le coach de l'équipe de foot.

Mike s'étonna.

- Ce mec va nous noter ?
- Oui, apparemment, Mike !
- … J'le croyais juste bon à gueuler et bouffer des kébabs ! s'étonna Steven.
- Eh bien non ! sourit Helen. Bien, cours du jour : Origines et institutions des Conseils des Quatre.

Soupirs dans l'assistance. Helen regarda Miradar qui grommela en direction des élèves qui geignirent.

- Rhalala, merci Preston de ramener un peu de discipline dans cette classe ! Si on excepte le Maître du Conseil, le Conseil des Quatre est une institution particulièrement respectable. Il est composé de quatre dresseurs de très haut niveau qui forment à eux quatre ce qu'on appelle une ligue. Bien que n'étant pas extraordinairement importants politiquement, et bien qu'étant nommé par un pays où règne la loi du plus fort au sens propre du terme, le Conseil des Quatre ne s'est JAMAIS rendu coupable d'une exaction quelconque de quelque gravité. L'étonnante probité de cette institution en fait une des plus fiables, plus même que l'agent supposé leur donner des ordres. Hormis de vagues conflits d'intérêts sommaires, c'est l'institution sur laquelle on peut se reposer à Poképolis. Bien qu'effectuant parfois le sale boulot pour leur Maitre de Conseil, ils se refusent presque toujours au meurtre sauf sous les ordres, et tiennent un rôle administratif souvent prépondérant. Ils ont le plus souvent des missions de protection, d'escorte, de capture…

Tristan semblait en pleine tornade émotionnelle. Tino l'observa et tapota sur son ordinateur.

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
On dirait qu'on est un peu de la même humeur en ce moment…

Tristan vit le message, étonné.

Tristan sous Linux, sa drogue préférée dit :
Tu me parles pendant le cours ou je rêve ?!

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
C'est par messagerie… Et en plus ce cours est particulièrement ennuyeux…

Tristan agita la tête en lançant un coup d'œil vers son meilleur ami.

Tristan sous Linux, sa drogue préférée dit :
Je suis en pleine prise de tête. Nicolas, Wallace, et la femme du prof d'informatique…

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
Tu peux t'investir avec le premier, oublie le second et la troisième, laisse-la dans son délire.

Tristan inspira.

Tristan sous Linux, sa drogue préférée dit :
Tu as sûrement raison, mais je sais pas, c'est comme si j'avais en permanence cette impression de faire des erreurs…

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
Ce serait quoi le mieux que tu penses avoir à faire ?

Tristan sous Linux, sa drogue préférée dit :
Bah… Je sais pas… Nicolas, je crois que je l'aime… Wallace c'est trop particulier et compliqué… Et nan, je crois avoir super bien réagi avec l'autre greluche.

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
Dur. Je crois que j'aime Christina.

Tristan regarda Tino, stupéfait. Tino inspira.

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
Je n'aurai jamais fait ça auparavant, pas même pour toi. Je dois me rendre à l'évidence…

Tristan sous Linux, sa drogue préférée dit :
Y'a rien de grave, vieux…

Tino inspira et souffla, résigné.

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
Pour toi, non…

Tristan sous Linux, sa drogue préférée dit :
Dis aussi que j'ai l'habitude…

Tino regarda Tristan, désolé, alors que Tristan secoua la tête en souriant.

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
Tu es plus sentimentaliste.

Tristan sous Linux, sa drogue préférée dit :
Christina est une fille bien, un peu trop enthousiaste mais… bien, je suppose. Pour toi.

Tino K – Tout fou de sa nouvelle tablette dit :
Elle m'a tenu tête, elle m'a résisté, elle me porte, Tristan. C'est la première fois que je ressens ça depuis… Ma maman !

Tristan regarda Tino, affolé. Tino regarda Tristan d'un air « J'ai un problème, hein ? » Tristan ne put que hocher la tête.

- Ils ne sont donc pas à prendre comme une milice, plus comme… Un contingent au service du Gouvernement. Leur unité est un aspect primordial, il a très rarement été constaté quelque trahison en leur sein. Procédons à une analyse des actuels conseils des quatre. Celui de Kanto est composé de ses membres historiques : Olga de la Glace, Aldo, du combat, Alberta de la Roche et Peter des Dragons. Ils sont notables pour leur rapidité d'exécution. Liés à Kanto, ils se sont souvent rendus coupables d'actes semi-délictuels mais restent un conseil aux ordres de leur agent et peuvent quand même être considérés comme plus fiables que les institutions présentes. Le conseil de Johto se compose de Clément du Psychisme, Marion des Ténèbres, Koga du Poison et ont été rejoints récemment par Peggy des Fées. C'est un conseil honnête, qui a subi de nombreux changements au cours des années mais qui est resté très indépendant. Le conseil de Hoenn est composé de Damien des Ténèbres, de Spectra des Spectres, de Glacia de la Glace et d'Aragon des Dragons. Un conseil d'une probité absolument exemplaire, mené d'une main de maître par le sage Aragon. Pendant la dernière grande guerre, ils ne se sont pas rangés derrière leur Gouvernement, faisant preuve du rare acte de rébellion d'un conseil des quatre contre son état-major.

Francis se pencha vers Quinn.

- Et si l'un d'eux se fait amputer d'une jambe ou d'un bras, ça devient le conseil des trois et demi ?

Quinn pouffa de rire et regarda Francis qui haussa les épaules en levant les mains vers le ciel.

- Avoue que ça te travaille maintenant !
- Bah oui, nan mais ça se tient !

Lucy secoua la tête, blasée. Helen continuait son cours.

- Sinnoh voit son conseil se composer de quatre membres absolument fidèles et émérites : Aaron des Insectes, Adrien du Feu, Terry du Sol et, depuis la nomination de Lucio en tant que Maître de Conseil, de Tanguy de l'électricité. Unys possède un conseil des quatre très particulier puisque ses membres sont en réalités les héritiers de familles anciennes et princières, issues de la famille Harmonia – Un peu comme avec la famille Caub – Nous avons donc Anis du Spectre, Percila du Psychique, Pieris des Ténèbres et Kunz du Combat. Enfin le conseil des quatre de Kalos est particulier en cela que ses quatre membres ont une influence immense sur la politique territoriale ce qui n'est ni évident ni forcément légal chez nous. Narcisse, de l'Eau, est par exemple le régisseur et le gérant de la politique diététique de Kalos. Malva du Feu a été agent double au sein de la Team Flare, et officie dans les médias officiels. Dracéna des Dragons – Une femme adorable, soit dit en passant – est la responsable de la conservation des œuvres d'art et des pièces historiques de Kalos. Enfin, Thyméo de l'Acier est le responsable personnel des armées et de la défense de Kalos, il serait d'ailleurs le descendant des grands gardiens de Kalos. Ce qui nous amène à notre petit trois, importance historique du conseil des quatre…

***

- C'était sérieux alors, vous vous barrez ? s'étonna Wallace après la fin du cours.
- Disons que je suis mise à pied, probablement pour mon intervention dans l'attaque du 13 rue de la Providence…

Naomi acquiesça.

- La fameuse visite de l'appartement de Seth Corrigan…
- Wallace ne nous a parlé que des capotes dans la table de nuit… marmonna Walter.
- Ouais, y'avait un truc vraiment intéressant à part ça ? marmonna Perrine.

Wallace regarda ses amis comme s'ils étaient perdus pour la Nation.

- A part le funeste cahier de brouillon 5, pas grand-chose d'intéressant en l'absence de tous les éléments… Je pense que l'enquête pourrait difficilement aller plus loin à partir de maintenant, du point de vue des éléments matériels on a énormément de choses… admit Walter.
- Un chapelet, même ! avoua Wallace.

Helen regarda son élève, blasée. Wallace haussa les épaules.

- Hey, c'est la stricte vérité !
- On peut juste dire que les cadres de Direction Dresseurs sont… puissants… Etranges, aussi…
- Une blondasse en justaucorps vert, un vieux dégueulasse avec des Pokémon Plante et un type méga glauque avec une moustache. Et un Scarabrute-Transformers ! admit Wallace.

Perrine et Naomi se regardèrent.

- Des gens bizarres…
- Pas dans la norme… C'est presque comme si Truce avait un procédé freudien pour ses recrutements… marmonna Naomi.

Walter hocha la tête.

- L'acceptation des marginaux est une thématique fondamentale de Direction Dresseurs… Ils veulent aider les élèves un peu hors-jeu, ceux qui sont mal dans leur peau…
- Comme le petit Vivien… Je me demande ce qu'il est devenu après nous avoir menacé avec un flingue… songea Wallace.
- Ok, donc il s'accapare tous les déglingués surpuissants du coin, mais c'est un procédé peu fiable pour se constituer une armée ! admit Helen.

Walter agita la tête.

- Vous qui êtes prof d'histoire, vous avez déjà vu un pouvoir hostile et rationnel à la fois ?

Helen réfléchit.

- Mouais, nan, pas trop.
- Suffit de voir dans quel pays on vit… souffla Perrine.
- Exactement… En fait Truce ne fait que reproduire incidemment ou pas ce que la politique globale de Poképolis accepte sans broncher : Les personnes raisonnables sur le bon chemin, les autres sur les chemins alternatifs pouvant mener à la violence… songea Walter.
- Chiaaaaaaaaaant… soupira Wallace.
- Dit le mec qui fait philo… souffla Naomi.
- C'est un fils de nobles et on se pose la question de savoir s'il est taré ! Evidemment qu'il l'est ! Qu'il ait des lubies de merde c'est normal, c'est leur lot, nan ?

Helen hocha la tête.

- On sait qu'il réunit des gens, on sait qu'il a visé l'association en plein cœur, on sait qu'il a frappé Roland Smirnoff là où ça fait mal… On sait beaucoup de choses mais pas les détails… Le rôle exact de Seth… Wallace !

Le jeune homme cessa de faire son geste obscène de sexe pénétrant un trou.

- Moi c'que j'en dis…
- Que Seth et Justin soient amants justifie, certes, l'allégeance de Seth qui est passée de Roland à Direction Dresseurs. Il est passé de lien à intervenant majeur, mais... Cela ne justifie en rien le fait que Seth nous épargne et nous aide régulièrement ! assura Walter.
- D'où notre hypothèse du troisième camp : Celui de Seth. C'est une tierce partie. Il n'est pas avec nous à 100%, pas avec Roland du tout, et avec Justin à 50%.
- Je pense plutôt que c'est nous les 50% et que Justin est son 100%....

Naomi soupira et regarda Wallace.

- Mais je suppose que ça te détruirait le foie une bonne fois pour toutes si tu admettais seulement l'existence de l'amour pur, sincère et inconditionnel.

Wallace acquiesça.

- Il y a forcément une faille dans son allégeance. Personne n'aime personne à 100%, on cache toujours des choses à l'autre. Aucun couple, aucun amour n'est parfait.

Helen souffla.

- Je tends malheureusement à penser que tu es sur la bonne voie… souffla la prof d'histoire. On ignore l'intensité des sentiments de Seth ou même s'il est allé de lui-même vers Justin Truce, ou si…

Helen se mordilla les lèvres et regarda Perrine.

- … ou si on l'a forcé…
- Mon oncle est un sacré enfoiré mais il n'aurait pas prostitué un de ses disciples.
- Et surtout l'homosexualité de Justin Truce est un fait qui n'a jamais été avéré avant cette relation… rappela Walter.
- Aucune relation de quelque sorte que ce soit ne lui a jamais été attribuée avant cela… souffla Naomi.
- Boh, on a tous un côté gay, il a peut-être utilisé ses charmes pour le forcer un peu…

Perrine, Walter et Naomi regardèrent Wallace qui haussa les épaules. Les trois regardèrent Helen.

- Vous faites toujours confiance à son jugement ?!

Helen haussa les épaules en serrant les dents.

- A vrai dire j'ai faim…
- Moi aussi, allons manger, je réfléchis mieux le ventre plein… souffla Walter.
- En plus Robbie nous a gardé la table ! ricana Wallace.
- J'aime pas que tu l'utilises comme soldat ! grommela Perrine.
- Tu as encouragé Robbie à aller faire le garde-place ! rappela Wallace.

Helen regarda les élèves partir. Elle souffla. « C'est bien, c'est très bien si je suis suspendue, comme ça je ne les mêlerai pas à mon petit plan secret… » songea la prof.

***

Tristan soupira en regardant Nicolas qui lui tenait la main.

- Je comprends que tu veuilles pas trop me raconter, mais je suis là.
- Hm… Juste… Plein de mauvaises choses que je pensais pas avoir à ressasser encore…

Nicolas acquiesça.

- Mais je suis là, alors… si tu ne veux pas parler… au moins je suis là pour toi !

Les pieds de Tristan s'entremêlèrent aux jambes de Nicolas qui plissa les yeux.

- Je… Ahem…

Nicolas recula ostensiblement ses jambes.

- Je crois constater que ces derniers temps tu tentes de plus en plus de te rapprocher de moi… de façon plutôt physique…
- Désolé…
- Non, non, je… suppose que c'est normal, mais juste… Enfin je pensais que ce n'était pas ce qui t'intéressait de prime abord dans une relation…
- Bah non mais… euh… Disons que… Le temps passant, je me suis dit que…

Nicolas écoutait Tristan qui cherchait ses mots.

- Enfin j'en ai de plus en plus envie, surtout avec toi, je me dis que ça peut vraiment être super…
- Super ?!
- Oui parce que je t'aime !

Nicolas acquiesça.

- Certes mais… Qualifier ça de « Super »… Faire l'amour, Tristan, c'est l'entremêlement de deux volontés pour n'en former qu'une seule, celle de se donner du plaisir et de l'affection !

Tristan fit de gros yeux.

- Oui bah oui bien sûr !
- Tu as juste l'air de vouloir franchir une étape, comme si tu allais passer un examen !
- M-Mais non absolument pas ! C'est toi qui m'envoie une photo de toi torse nu !
- J'étais d'humeur un peu audacieuse…

Tristan grimaça. « Tu peux pas m'allumer comme ça et après faire genre nan nan j'ai pas envie ! »

- Oh, je vois… marmonna Tristan.
- Désolé si tu as cru que c'était une invitation directe !
- J'ai un peu extrapolé…
- Ca n'empêche qu'après les cours on se voit toujours chez moi, on avisera à ce moment-là.

Tristan hocha vivement la tête. « Ouais, génial, trop bien !! »

Tino regardait vers la table de Nicolas et Tristan.

- Ils doivent discuter de la visite de la femme du prof… Tristan a besoin de se confier, c'est important pour lui…
- Il paraît qu'elle a laissé tout le matériel du prof à l'établissement ! avoua Orson.
- Le proviseur avait l'air ravi en tout cas… marmonna Benjamin.

Christina inspira.

- Oui eh bien heureusement qu'elle est partie, elle me rappelle trop de mauvais souvenirs…

Benjamin et Orson s'étonnèrent. Tino agita la tête.

- C'était une autre époque…
- C'était il y a à peine six mois ! grommela Christina.
- Autant dire une éternité ! souffla Tino.
- Je pensais avoir oublié ce jour mais… Cette façon dont tu m'as parlé sur le moment…
- Précisément, c'est pour ça que j'ai utilisé cette terminologie, depuis, le temps a passé, les choses ont évolué. Heureusement pour tout le monde.

Christina acquiesça. Benjamin et Orson se regardèrent.

- N'empêche que je comprends Tristan, parce que si rien qu'à moi le souvenir de ce jour me donne des frissons, qu'est-ce que ça doit être pour lui… souffla Christina.
- Hm… admit Tino, gêné.

Mike observait Rebecca mangeant avec Violette et Amélia. Il souffla.

- J'pige pas votre relation, là… soupira Steven.
- Laisse-le voyons, c'est très personnel ! souffla Ana.
- Je pensais que vous étiez amoureux tous les deux… s'étonna Fey.

James observait, attendant aussi la réponse qu'attendait Fey. Mike inspira.

- On a simplement décidé de rester amis. Voilà tout…
- Oh putain, c'est pire qu'un râteau ça !

Fey leva les yeux au ciel.

- Franchement, je ne comprends ni comment toi et Ana vous pouvez être amis, ni comment je fais pour te supporter à cette table. Alors si Mike et Rebecca ont juste décidé de rester amis, grand bien leur fasse !
- James, est-ce que ça te dirait que toi et Fey vous arrêtiez votre relation ici et que vous restiez amis ?

James haussa les sourcils et regarda Steven.

- Me fous pas là-dedans !
- Bah tu vois, c'est un sujet épineux !
- Réponds à sa question ! grommela Fey.

James regarda Steven l'air de dire « Putain t'es con, elle fait tout le temps chier jusqu'au bout avec ce genre de conneries !! »

Steven haussa les épaules. « Rien à battre, envoie-la chier cette connasse ! »

- Bien sûr que nan ça me dirait pas… Fey et moi c'est ce que c'est, ça peut pas être autre chose, qu'on le veuille ou pas !

Fey regarda James, étonnée.

- Aaaaaah ! Je suis contente que tu penses comme ça !
- J'ai pas le choix en même temps…

Fey fit de gros yeux. Steven, Mike et Ana regardèrent du côté de la grosse fille black.

- Pppardooooon ? grogna Fey.
- Rien, j'ai rien dit… marmonna James, embarrassé.
- T'as intérêt !!

Steven regarda Ana. « C'pas ma faute, hein ? »
Ana secoua la tête, compréhensive.

Holly observait Gina qui mangeait sans grande passion.

- Eh bah ça a l'air de te bouffer tout ça…
- Il m'a dit qu'il lui fallait du temps, mais ça devient relou, là… souffla la portoricaine. J'ai l'impression de payer mes conneries du passé et en plus d'être jugée parce que je suis une jolie fille et que j'attire les garçons !

Holly serra les dents.

- Tu as essayé de lui reparler ?
- Non, il est ultra sérieux, s'il pense comme ça, je ne pourrais pas le faire transiger !
- Eh ma vieille, c'est un mec, pas un bloc de marbre, hein !
- Je sais, mais tu vois ce que c'est quand tu as peur de tout foutre en l'air avec un mec ?!
- Oui bah oui !
- Bah là c'est ce que je ressens, je me sens toute conne et toute intimidée pour… ce gars-là !

Lilian Grimes mangeait avec appétit aux côtés de son frère.

- Leurs hamburgers sont de mieux en mieux, je crois que Catherine s'améliore.
- Tu devrais arrêter d'appeler la cantinière par son prénom… souffla Lilian.

Léon mâchonnait.

- Et avec Gina, ça va ?
- J'ai toujours un peu de mal avec le fait qu'elle soit sortie avec Steven.

Léon continuait de boulotter son burger avec intensité.

- Mais tu le savais avant, ça, nan ?
- Oui, mais de l'entendre me le rappeler…
- Tu es toujours tellement sérieux, on dirait Tino Ketts…

Lilian haussa les sourcils.

- Oula, je sais pas comment je dois le prendre…
- Bien, c'est un mec intelligent. Pas autant que toi bien sûr, mais il est malin. Sauf pour ce qui est des filles, visiblement.

Lilian plissa les yeux. Léon haussa les épaules.

- J'sais pas, à toi de voir !
- Finis ta bouche, Léon, bon sang… souffla Lilian.

Lucy semblait particulièrement blasée. Francis et Quinn se demandaient ce qu'elle avait.

- Tes frangins ont juste secoué ta bouteille d'eau gazeuse, pas de quoi en faire un drame ! souffla Francis.
- Ce que ce crétin veut dire, c'est que tu dois passer à autre chose ! grommela Quinn.
- Ne me traite pas de crétin, je suis d'accord avec toi, on a grosso modo le même avis !
- Tu l'exprimes mal !
- J'ai dit la même chose que toi, pas en faire un drame et passer à autre chose c'est PAREIL ! grogna Francis.

Lucy inspira.

- Il est fou amoureux de Wallace mais il persiste avec ce type. Je comprends pas.

Francis et Quinn se regardèrent.

- J'ai l'impression que c'est un thème dans cette classe, on adore se faire du mal pour rien.
- Et moi j'ai l'impression que monsieur Houston t'avait bien cernée… AOUCH !

Quinn regarda Francis qu'elle venait de frapper d'un coup de poing à l'épaule.

- Maaaaaaais !!!
- Un peu de tact, bordel !!
- Tu m'as fait mal, merde !
- Parce que tu es débile !!
- Il disait qu'elle vivait sa vie par procuration, et c'est exactement ce qu'elle est en train de faire !
- Ca la regarde !
- Je me fais du souci pour elle !
- Moi aussi mais je ne lui parle pas aussi crûment !
- Je dois te frapper aussi pour qu'on soit quittes ! grommela Francis.
- Ca va pas, nan ? Tu veux que j'appelle un surveillant ou quoi ?

Lucy soupira.

- Regardez-vous, aussi, là ! Vous êtes pathétiques !!

Francis et Quinn regardèrent Lucy.

- Vous vous adorez, arrêtez de vous chamailler et embrassez-vous, bordel ! Toute la classe sait que vous ferez un couple magnifique ! C'est comme ce crétin de Tino avec Christina ! Naomi et Walter se sont trouvés, pourquoi le reste de la classe n'essaie pas… je sais pas, d'être heureux pour une fois ?

Francis et Quinn se regardèrent et se tournèrent vers Lucy.

- C'est pas si simple, Lucy…
- Pour tout le monde ! Et parfois on veut être heureux c'est juste qu'on n'y arrive pas… marmonna Quinn.
- Les aléas de la vie, tout ça… admit Francis.
- Oui et pis souvent c'est dur d'accepter la solution la plus évidente…
- Justement parce que c'est la plus évidente, on a peur, on se dit « Ce serait trop simple, ça va pas tenir ». On hésite, on doute, on se demande, est-ce que ça va durer toujours…
- Voilà, c'est le bonheur temporaire qui fait peur. On a à peine le temps de profiter que pouf, ça s'en va ! assura Quinn.

Lucy soupira.

- Désolée, je suis d'une humeur massacrante et du coup je vois tout avec un regard noir.
- Rien de plus normal, avec les yeux bridés… admit Francis.

Quinn se couvrit alors que Lucy regarda Francis avec l'air de lui enlever les yeux avec sa fourchette.

- C'était une blague ! Hihihi !

Wallace inspira.

- Je pense que ce sont des sociopathes, quant à savoir si un jour ils vont brûler l'école…
- Franchement, c'est possible… admit Walter.
- Je les en crois capable aussi… avoua Naomi.
- Faut qu'ils arrêtent de servir des hamburgers, vous en venez à vous demander si Clive et Andréa sont dangereux pour la société ! soupira Robbie.
- Les protéines et leurs mystères… songea Perrine.

Le groupe se tourna vers la table de Francis, Quinn et Lucy. La petite chinoise versait la carafe d'eau sur le plateau de son camarade. Quinn s'était levée.

- MON HAMBURGER !
- Il est mort. Mort à l'Amérique capitaliste, vive la Chine communiste !! cria Lucy.

Naomi et Walter penchèrent la tête. Wallace acquiesça.

- Nouveau débat : Comment Lucy Tien compte nous éventrer tour à tour et que compte-t-elle faire de nos boyaux ?
- C'est très décoratif, un peu comme des guirlandes… admit Perrine.
- Oh, je sens la naissance d'un projet fondateur d'un nouveau mouvement artistique… sourit Robbie.
- Je suis sûre que ça a déjà été fait, de l'art avec des organes…
- De vrais organes ? s'étonna Walter.
- Sûrement, oui…
- Y'a bien de l'art corporel… marmonna Robbie.
- Oui voilà. Les gens se peignent, se tatouent ou se mutilent pour faire joli ! rappela Perrine.

Wallace regarda Robbie et Perrine.

- Oh ça y est, vous êtes devenus un organisme unicellulaire ! Génial !!

Perrine et Robbie se regardèrent. Walter et Naomi s'étonnèrent.

- Unicellulaire ? marmonnèrent-ils en même temps.

Wallace les désigna. Walter et Naomi se regardèrent.

- Oh, il veut dire…
- Couple fusionnel ! admit Naomi.
- Voilà… Mais euh…

Perrine et Robbie se regardèrent en grimaçant.

- Ah nan, berk ! geignit Perrine.
- On avait juste une simple conversation… s'étonna Robbie.
- Arrête de tenter de jauger nos rapports, tu es nul à ça ! souffla Perrine.
- Oui mais vous vous comportez déjà comme si administrativement vous n'étiez qu'une seule personne. Genre bientôt vous parlerez de vous en disant « Nous » ou « On ».
- Nan mais n'importe quoi ! soupira Perrine.
- On sera jamais comme ça ! geignit Robbie.

Wallace tendit les mains vers ses amis qui haussèrent les sourcils.

- Flûte… souffla Robbie.
- Il a raison, le mufle… soupira Perrine.
- Ils sont trop mignons ! sourit Wallace, exagérément.
- Je vois pas ce qu'il y a de mal en même temps… admit Robbie.
- Nan, ouais, on fait rien de mal ! souffla Perrine.

Wallace sourit en regardant Perrine.

- Ma petite fille est devenue une femme !!
- Plutôt crever que d'être ta fille !
- Plutôt crever que d'avoir une fille, surtout qu'on s'est déjà roulé une pelle, ce serait gênant !

Robbie en lâcha ses couverts. Naomi toussota. Walter fit une grimace tonitruante. Perrine regarda Wallace comme s'il avait avoué un meurtre qu'ils avaient commis ensemble.

- … QuoooooooooooAAAAAAAAH ??? demanda littéralement Robbie.
- ctéyalontan, yaprescription… bredouilla Wallace.
- V… Toi et LUI ???
- Bordel de merde… cracha Perrine.
- Non mais quoi ?! s'étonna Walter.
- Et après c'est nous le couple compliqué… souffla Naomi.
- J… Je sais même pas si je dois demander des explications !
- C'était rien, absolument rien ! assura Wallace en agitant les mains.
- C'était très tôt, un peu après la rentrée, y'avait une sorte de tension… marmonna Perrine, gênée aux entournures.
- C'est ma faute, je voulais tester avec une nana !

Robbie regarda Wallace. Perrine regarda Wallace genre « N'importe quoi crétin ! »

- Et donc tu l'as embrassée !
- C'était y'a deux ans, dans un moment d'égarement respectif, j'ai simplement saisi une occasion !

Robbie grimaça.

- Tu me racontes pas de cracks, là ?
- En tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti !

Perrine semblait quelque peu choquée de tout ce raffut. Robbie la regarda.

- Je… Je peux pas t'en vouloir pour ça, ce serait débile…
- Oui bah oui…
- En même temps… Vous vous connaissez depuis une semaine à peine et tu l'embrasses, et moi…

Perrine pencha la tête, étonnée. Naomi et Walter se regardèrent. Robbie poursuivit son raisonnement.

- Oh, ok, c'était un simple baiser entre amis quoi !
- Oui voilà c'était rien de méchant ! souffla Perrine.
- A peine un smack ! souffla Wallace.

Naomi et Walter se regardèrent, quelque peu hallucinés. Robbie hocha la tête.

- Ok, ok, j'ai rien dit alors… Pis bon, si ça date…
- Quelle… mansuétude ? s'étonna Walter.
- J'ai envie de dire que pour une fois, Wallace n'a pas mis le feu aux poudres… s'étonna Naomi.

Wallace haussa les épaules, tout penaud. Robbie pencha la tête.

- C'est comme si tu voulais… la protéger, ou… me ménager… Tu m'aimes bien !
- Nan, j'te déteste, tu es hétéro, tu es du potentiel gâché à mes yeux, rien de plus !
- Arrête tes belles paroles – bien que légèrement eugénistes sur les bords… sourit Robbie, malicieux. Tu m'aimes bien et tu tenais à ce que notre couple à moi et à Perrine ne soit pas gâché par toi ! Tu m'aimes bien !! Champagne !!

Robbie prit la carafe d'eau et s'en versa une rasade.

- A mon nouveau statut d'homme de confiance de Wallace Gribble !
- … oh bordel…
- Il m'aime bien, je l'aime bien et nous avons une relation de confiance mutuelle totale et absolue !
- Gnnnnnnnnn… geignit Wallace, affaibli.

Naomi, Walter et Perrine semblaient amusés.

- Ce serait bien qu'on aille se prendre un verre un de ces quatre !

Wallace sembla au bord de l'explosion. Robbie éclata finalement de rire, suivi par Perrine, Naomi et Walter. Wallace sourit, à moitié amusé.

- Z'êtes vraiment cons hein ! grommela le grand brun.

Andréa haussa un sourcil. Clive s'étonna.

- Ca m'a l'air de bien rigoler… s'étonna Andréa.
- Hm. C'est à croire que les choses reviennent peu à peu à la normale…

Andréa acquiesça.

- Je pense quand même que c'est mieux si je me fais oublier pendant quelques temps…

Clive regarda Andréa, déçu.

- C'est une solution. Mais ce serait mieux si les choses étaient tirées au clair, tu n'aurais pas à te cacher.
- Ce serait trop difficile… et puis ça les ferait souffrir toutes les deux, et ça, j'en ai aucune envie. Je suis libre de corps et d'esprit mais pas si ça empiète sur la vie des autres.
- Qui te dit… qu'un des hommes ou qu'une des femmes que tu as déjà embrassé ou avec qui tu as déjà couché n'était pas déjà casé ?

Andréa plissa les yeux d'un air sinistre. Clive haussa les épaules.

- Cela te préoccupe juste parce que tu connais les principaux intéressés.
- Je suppose que oui, c'est ça…
- Laisse faire le temps, ne t'embrouille pas dans des conflits stériles. Laisse-les régler ça entre elles.

Andréa acquiesça.

***

- Je sais pas trop comment l'expliquer, j'ai juste senti que c'était déjà allé bien assez loin comme ça et que ça n'avait pas à aller plus loin encore…

Rebecca faisait les étirements sur le tapis de sol aux côtés de Holly, Gina et Amélia.

- Tu fais bien, poser des limites est une bonne chose. L'important c'est de t'y tenir !
- C'est ça. Parce que le Mike, il est beau garçon quand même… admit Gina.

Rebecca inspira, consciente de ce fait.

- Est-ce que je peux rester un peu superficielle sur ce point et être d'accord avec vous ?
- Rebecca, tu es une fille de notre génération, tu es forcément superficielle ! souffla Holly.
- Bah oui ! Hein Amélia ?!

Amélia ne put que hocher la tête, n'ayant rien compris à la conversation.

***

- Je sais que d'un côté je pourrais mal le prendre, elle redevient sociable et là paf, on rompt… en toute amitié mais on rompt quand même, mais je sais pas… Nan, j'le prends bien, sérieusement.

Steven, James et Francis acquiescèrent alors que ça s'agitait sur le terrain.

- Cool pour toi… marmonna Steven.
- Ouais… admit James.
- Si ça vous convient à tous les deux… avoua Francis.
- Bah moi de mon côté ça va, elle je sais pas... Mais moi je m'y retrouve.

***

- Mike était là genre « Mais nan tout va bien », mais dans ses yeux tu voyais bien qu'il douillait sévère ! assura Fey.
- Ah bah je veux, il l'aide et elle casse, ça fout la haine ! admit Quinn.
- Mais pourtant elle avait l'air vraiment amoureuse… s'étonna Ana.
- Peut-être, mais là je sais pas, Tristan a dû lui remettre les pendules à l'heure. Un peu comme Walter avait fait avec Naomi…

Quinn haussa les sourcils.

- Tu ne penses quand même pas…
- Tristan peut être bi ! fit remarquer Fey.
- Alors là, ça serait la surprise ! souffla Ana.
- Faudra vérifier ça tout à l'heure ! affirma Fey.
- Mesdemoiselles…

Les trois filles du rang du haut regardèrent le prof de littérature qui était en plein cours d'analyse.

- Je sais que c'est un peu bourratif comme cours, mais sachant que je serais parmi vos examinateurs pour l'examen…

Fey, Quinn et Ana se turent. Walter se pencha vers Naomi.

- Bien fait… marmonna le jeune homme.
- Tu m'étonnes, à mort les concierges… souffla Naomi, lasse.

***

- Il me cherche, il me lance des piques, il essaie de m'inviter, mais si jamais moi je fais un mouvement vers lui, il perd tous ses moyens, je ne SAIS PLUS quoi faire ! souffla Christina.

Robbie était tout sourire.

- Je sais pas… J'te dirais bien de laisser du temps au temps mais c'est un peu bateau comme conseil. Parfois, il faut y aller franco !
- Et en même temps je sais que je suis une idiote et qu'inconsciemment je le repousse aussi, c'est comme si on était tellement faits l'un pour l'autre qu'en essayant de se rapprocher trop fort, on se cognait et le recul nous ferait nous éloigner !
- Je crois que j'ai envie que ça aille plus loin avec Perrine, je crois que j'ai envie de l'embrasser… Mais peut-être que ça gâcherait tout… Que ça briserait un charme… Je sais pas trop… Rien que d'y penser ça me casse ma petite euphorie !

Lilian regarda ses deux camarades de la section journalisme. Il soupira en regardant les dossiers.

***

Léon faisait des scores de plus en plus satisfaisants à la course.

- Génial, Grimes ! Vous battez vos propres records !

Léon souffla. « Madame Barnes avait raison, l'individualisme est une des clés de l'épanouissement… »

Il regarda vers le ciel. « Mais ça n'empêche que mon frère me manque toujours pendant ces heures d'option… »

Lucy et Violette s'échauffaient sur le côté du terrain.

- Les gens de la classe ont l'air de croire qu'on ne s'accomplit qu'au travers d'une relation amoureuse, mais non, pas du tout. Pense à ta carrière, pense à tes études, pense à réussir ton option et ton devoir en groupe. Santana est belle, intelligente, piquante même, mais tu es Violette Benson, pas un morceau d'une équation se résumant à Santana + Violette = Santalette ou Violtana... Tu es toi-même aussi !

Violette hocha la tête.

- C'est ce que je me dis… Du coup je me suis remise à faire des choses un peu seule comme lire ou m'entraîner…
- Voilà. Retrouve-toi un peu toi-même.
- Avec Rebecca, nos rapports sont plus sains, elle m'écoute, on s'écoute et du coup elle agit plus comme une amie.
- C'est une bonne chose.
- … et toi, ça va, Lucy ?

Lucy regarda Violette.

- Tu m'fais quoi, là ?
- Bah je sais pas, tu t'es occupée de moi, on est amies, et… Du coup je me rends compte que je ne me suis jamais vraiment attardée sur tes soucis…

Lucy inspira.

- Nan, ça va…
- Je sais pas, tu veux peut-être en parler…
- Pas trop, non, c'est pas vraiment le genre de choses que j'aime faire tu vois… je suis une bonne écouteuse mais une mauvaise discuteuse.
- … Oh, bon. J'aurais au moins proposé…
- C'est gentil de ta part.

***

- Evidemment, le piratage est très mal vu voire illégal, mais il nécessite une telle connaissance et une telle facilité avec le matériel logiciel que la seule connaissance théorique de son existence est un plus dans l'informatique. Je constate cependant que malgré mes explications, aucun de vous n'arrive à prendre la main sur mon poste…

Tino, Benjamin et Orson semblaient en effet en difficulté. Tristan ne participait pas à l'exercice de sa propre volonté.

- Monsieur Posh, cessez d'essayer de cracker mon mot de passe Facebook ! grommela la prof.
- Mais c'est facile ! geignit le jeune Rodney.
- Vous allez surtout finir une nouvelle fois au commissariat et ça fera trois fois cette année dont deux sous ma supervision ! Monsieur Edison, je rêve ou vous ne faites rien ?!

Tristan regarda la prof.

- Oh je fais ça depuis mes onze ans !
- Vraiment ?!
- J'ai appris sur le tard.
- … montrez-moi au moins !

Tristan saisit sa souris et en quelques clics, prit la main sur le poste de la prof et ouvrit le dossier de ses photos de vacances.

- Pas mal ! admit la prof.

Les autres élèves semblaient admiratifs. Par réflexe, Tristan ouvrit une photo de la prof en maillot aux côtés d'un homme en short qui s'afficha sur le rétroprojecteur.

- Euh, Edison…
- Pardon, pardon, pardon ! geignit Tristan.
- C'est votre mari, madame ? s'étonna Rodney Posh.
- Cela ne vous regarde pas, Posh !

Tino, Benjamin et Orson regardèrent leur camarade qui ferma son œuvre, gêné.

- Douche froide pour toi ce soir, hein ! admit Tino.
- Ca va, okay ? grommela gentiment Tristan.

***

Perrine dessinait le modèle masculin habillé. Elle secoua la tête. « Trop de carrés… En tout cas ce mec est aussi musclé que Robbie, je crois… Robbie est musclé ? J'en sais rien en fait, je crois pas… Je le suis plus que lui, ça, c'est sûr… Enfin c'est pas du muscle que moi j'ai. Est-ce que Robbie accepterait de me toucher, moi ? C'est que je dois être un peu repoussante, nan… Je vais pas maigrir pour lui, hors de question… Peut-être qu'il les aime rondes… J'en sais rien. Je m'en fiche en fait. »

Clive soupira. « C'est inintéressant… Un peu comme ma vie en ce moment… Clive, tu devrais te ressaisir. Tu devrais revoir tes priorités. Il faut que tu améliores ta technique de tatouage, et aussi ta technique de piercing. Sinon tu n'arriveras pas à réaliser ton rêve secret d'employé dans un salon d'altération corporelle. »

Andréa grommela. « Dessiner un mec habillé, n'importe quoi… Il faudrait que j'essaie de reparler à Santana… Ou de parler à Violette, mais bonjour la merde que ça foutrait… Peut-être que Clive a raison, laisse ça se régler tout seul, c'est pas comme si la situation était entre tes mains, si ça se trouve elles vont résoudre ça d'elles-mêmes sans que j'aie quoi que ce soit à voir là-dedans… »

Odile plissait les yeux.

- Vous étiez plus doués et plus motivés pour le modèle féminin… C'est assez effrayant…

Nicolas souffla. « Faut dire qu'il est habillé, c'est nul… J'aimerais pouvoir éviter de voir Tristan ce soir, il a l'air un peu au trente-sixième dessous et sous le coup de l'émotion, il peut arriver de mauvaises choses… C'est bizarre, on a une relation tellement intense que dès qu'il lui arrive quelque chose, ça m'atteint aussi… »

***

- A Poképolis nous avons cette tradition intéressante qui consiste, lors d'une rupture compliquée ou douloureuse, à donner un Pokémon ou du moins un œuf de Pokémon à celui que l'on laisse. C'est une douloureuse empreinte que l'on dépose dans la vie de l'être aimé. J'ai des amies qui les collectionnent ! sourit Vivienne.

Wallace inspira. « Bien content de jamais avoir reçu une de ces merdes… »
Santana leva les yeux au ciel. « J'aurais pu en laisser un à Violette… Mais… »

- Certaines personnes n'aiment pas cette tradition et ne la respectent pas, parce que pour eux, quelque chose peut encore se faire, la rupture n'est pas consommée. En fait c'est très amusant parce que nous utilisons nos Pokémon comme des repères dans nos vies. Tout le monde dans cette salle se souvient de l'obtention de son Pokémon Académique, de sa première capture voire même des conditions précises de l'obtention de chacun de ses Pokémon. C'est un souvenir impérissable. On sait tous où c'était, on peut retracer le contexte, c'est parfois – souvent – lié à un grand évènement dans notre vie. Les Pokémon amènent les gens à croire au destin, et certains pratiquent même la Pokémonologie, à savoir faire le lien entre destin et équipe de Pokémon. Personnellement je doute qu'on puisse déduire quoi que ce soit de ma modeste équipe mais certains prétendent que c'est très significatif… Si on vous prend dans la classe, par exemple… Santana !
- Oh non, pitié…
- Votre Pokémon Académique…

Santana inspira.

- C'était un Viskuse femelle, j'ai capturé un Fermite dans mon jardin quelques semaines après sa réception, et un Anchwatt lors d'un voyage d'études stupide dans une grotte. Et j'ai aussi un Psystigri femelle… obtenu auprès d'un éleveur avec un mâle, pour l'offrir à une amie…

Vivienne acquiesça alors que Santana soupirait, nostalgique.

- Deux Pokémon avec un fort dimorphisme sexuel, c'est…

La prof compulsa un livre.

- Là ! « Rapport intense à l'amour, presque trop intense jusqu'à la déraison, sans jugement primaire mais avec une forte sélectivité » ! Oulala, vous êtes une grande romantique !

Wallace toussota. Santana regarda Wallace, furieuse.

- Et… est-ce que votre livre dit quelque chose sur les gens dont le Pokémon Académique est un Manternel ?

Vivienne chercha. Wallace souriait en regardant sa voisine.

- Tu vas être déçue ma vieille !
- Je parie que ça dit que ta pisse c'est du thé vert ! sourit Santana.
- Voilà ! « Paternalisme, dévotion profonde à l'égard des autres. »

Wallace haussa les sourcils.

- Je le savais, Monsieur Truman adore la Pokémonologie, il me l'avait dit…
- Et ça ne te titille pas un peu ? sourit Santana.
- C'est étonnant, Wallace, vous avez plutôt l'air de ne vous soucier de rien… Peut-être que vous avez une attitude exécrable de surface et un très bon fond !

Le reste du cours de philosophie agita la tête. Santana secoua la sienne.

- Nan, nan, c'est juste une tête de con !
- Moi au moins je suis pas une folle du cul !
- Une folle de l'amour ! Et TU es une folle du cul, au sens propre ! sourit Santana.
- Santana, attention quand même, Moyade c'est un signe de grande liberté sexuelle !

Santana, toute rouge, regarda la prof.

- Heeeeeeey !
- Ah bah un gros Pokémon humide et composé d'eau, tu te doutes que…

Wallace éclata de rire.

- Folle du cul !
- Ta gueule…

***

- Tu vas aller vivre chez ta tante, tu vas retourner à la vie réelle !

Tristan serrait la peluche contre lui. Iphigénie soupira.

- Je ne suis pas ta nouvelle maman ! D'accord ? Je ne peux pas être ta nouvelle maman !
- … je suis bien ici…
- Les enfants qu'on garde ici, ce sont ceux qui ont subi des violences et qui ne trouvent pas de famille d'accueil, ou des enfants qui n'ont plus personne et à qui on doit en trouver ! Tu as des gens !

Tristan serrait toujours désespérément la peluche. Iphigénie leva les yeux au ciel.

- Oh bon sang de bon sang, ma mère avait raison j'aurais dû devenir cantinière, tiens !!

***

La grosse dame noire arriva à la machine à café, observée par ses collègues, mutiques.

- Un transfert ! Sur moi ! Le gosse !
- Il a fumé quoi ?!

La collègue femme frappa son acolyte homme. Iphigénie les regarda en soupirant.

- Je n'ai presque aucune expérience du transfert, d'habitude les gosses me détestent ! Parce que je remue le couteau dans la plaie, et après je les jette dehors ! Mais lui il ne veut pas partir !
- Adoptez-le !

Le collègue homme, cette fois, frappa sa collègue femme.

- Aïeuh !
- Tu m'as fait pareil tout à l'heure !
- Qu'est-ce que je dois faire ! Je n'arrive même pas à croire que MOI, Iphigénie Calixte Yates, je sois en train de dire ça !

La femme soupira.

- J'sais pas… Qui est-il amené à fréquenter assidument ici ? A part vous, s'entend ?

Iphigénie pencha la tête sur le côté.

***

Le jeune homme rehaussa ses lunettes.

- Mais j'ai aucune expérience de la psychologie des gosses, moi, je surveille le dortoir !
- Je vous ai dit quel genre de choses vous aurez à lui dire ! Maintenant, allez-y !

L'homme souffla.

- Mais je sais pas, moi !
- Bordel de merde, vous avez couché avec qui pour être engagé ici ?!
- J'pourrais vous poser la même question, vous êtes aussi diplomate qu'un fer à repasser !
- Entrez avec moi et aidez-moi à désengager ce petit de notre institution ! Il ne peut pas rester ici, il a une vie !
- Z'aviez qu'à moins bien faire votre boulot…
- Si vous n'entrez pas, je vous fais virer, vous SAVEZ que je le peux !!

L'homme souffla en l'air et entra, suivi par Iphigénie. Il vit le gamin assis sur la chaise.

- Pfffff…

Iphigénie lui donna un coup de coude. L'homme s'avança, posa un genou à terre et regarda Tristan qui le regarda.

- Tristan, c'est moi, Kevin, le surveillant des dortoirs…

Tristan leva les yeux vers l'homme à lunettes. Kévin sourit, quelque peu crispé.

- Euh… Tu es un brave garçon, et tu vas toujours au lit à l'heure, c'est bien, c'est très bien. Tu sais que les consignes sont là pour t'aider, c'est une bonne attitude. Alors…

Kévin regarda Iphigénie qui hocha la tête.

- Alors si madame Yates te dit que tu dois aller avec ta tante, eh bah… C'est que tu dois aller avec ta tante, tu comprends ?

Tristan regarda l'homme qui maintenait tant bien que mal un contact visuel.

- J'ai peur.
- Euh… ça c'est normal, mon grand, tu sais, ça fait toujours peur, l'après, l'inconnu, mais… Tu vas t'y faire, il faudra bien parce que…

Kévin regarda Iphigénie qui le somma d'aller au bout. Kévin regarda Tristan.

- … tes parents ne reviendront pas. Alors tu dois continuer sans eux !

Tristan hocha lourdement la tête. Il regarda Kévin.

- Je vais devoir partir alors ?
- Pour ton bien, mon grand.

Tristan sentit ses yeux se remplir de larmes. Kévin hésita, mais il prit le gamin contre lui. Tristan cessa de pleurer, rassuré par cette douce chaleur. Il se résout à suivre l'ordre de la thérapeute, qu'il regarda par-dessus l'épaule de Kévin.

- D'accord.

Iphigénie souffla, soulagée.

- Alléluia, bordel !


***

- Tout semble en forme… souffla Naomi.
- Ce sera quitte ou double… En espérant que ça passe ! souffla Walter.

Perrine inspira alors que Naomi remettait le dossier en place en le tapotant sur la table. Wallace semblait songeur.

- Hmmm…
- Hm ? s'étonna Walter.
- Nan, je… réfléchissais à tout ça. Justin Truce, Seth Corrigan, Roland Smirnoff…

Walter acquiesça, et Perrine observa Wallace, intriguée.

- Autant de grands intervenants qui tentent de jouer avec nous. Et si, à un moment donné, on… décidait de chier dans la sauce ?

Perrine haussa les sourcils.

- Alors… ça y est, le moment que je redoutais tant est arrivé… ?!

Wallace hocha la tête.

- … on t'a définitivement perdu, ton cerveau a fondu, c'est ça ? marmonna la grosse fille.
- Mais nan, pauvre conne, je di… AOUCH !
- La pauvre conne t'emmerde !! grommela Perrine.
- Gnnnn !
- Je vois…

Tout le monde regarda Walter.

- Intervenir, tu veux dire. Ne plus simplement subir.
- Voilà !
- Dangereux, mais… envisageable.
- QUOI ?! s'étonna Perrine.
- Et ça y est, on réassiste à une de leurs grandes conversations débiles…
- Attention, je ne dis pas qu'on doit partir en mission suicide surréaliste, mais juste effectivement tenter de mettre notre grain de sel. Autant que possible !

Naomi plissa les yeux.

- Comment, en faisant un blog ?!
- Une page Facebook, déjà, ce serait pas mal.

Perrine regarda Walter, surprise.

- Attends, tu es sérieux là ?
- Bah oui. Il y a un risque, bien sûr, mais pas aussi énorme que dans la confrontation directe. Il suffirait d'utiliser un faux compte. Voire de demander à…

Wallace inspira.

- C'est une idée de merde, Walter.
- C'est la tienne, à la base, je te rappelle…
- Mouais…
- Ca commençait presque à prendre forme, pourtant ! sourit Naomi.
- Hm… Jusqu'à ce que… marmonna Perrine.

Wallace souffla.

- Bon, la bibliographie imaginaire ne va pas se faire toute seule hein !

Les trois autres se remirent au travail.

Benjamin, Orson, Clive et Andréa mettaient leur travail en commun.

- Excellent ! Notre méthode de faire par époque aura finalement porté ses fruits, nos quatre exposés respectifs sont aussi bons l'un que l'autre, nos fiches bibliographiques sont parfaites…

Orson regarda Andréa.

- Oui mais…
- Oui mais quoi, Orson ?

Orson inspira.

- Cela ne vaudrait pas mieux si on relisait chacun les quatre parties du devoir ? Au cas où on serait interrogé indépendamment dessus ?
- Ca semble en effet être une bonne idée… admit Clive.
- Hm, on va faire ça ! Possibilité de s'envoyer respectivement les devoirs par mail ? marmonna Andréa, investie.
- Envoyez-les moi et je transférerai à tout le monde ! acquiesça Benjamin.

Clive et Andréa acquiescèrent.

- Et en assemblant nos devoirs comme ça, ça fait un planisphère !!
- C'est tellement ça ! N'importe quoi, Francis !! ricana Quinn.
- On devrait leur faire cette blague si on passe un oral !
- Tu rigoles, ce serait le meilleur moyen de nous planter, oui !

Ana regarda Lucy d'un air « C'est normal, ça ? » Lucy inspira, pas certaine elle-même que cette vision était réelle.

- En tout cas c'était une super idée ce tableau des différences culturelles et des différences de traitement des Pokémon !
- Oui et puis la représentativité culturelle aussi…
- Voilà. Notre Country-Pokédex est le clou de notre devoir !

Ana voulait signaler que c'étaient ses idées, mais elle semblait submergée par l'enthousiasme et le flirt évident entre Francis et Quinn.

- Laisse tomber, ça leur passera après l'été… souffla Lucy.

Côté sports, on classait tout. Enfin, Fey classait tout.

- J'ai l'impression d'être la mère de trois gros bébés !
- Tu dis toujours qu'on sait pas faire ! grommela Mike.
- Bah ouais, t'es là à gueuler tout le temps comme une hystéro… souffla Steven.

Fey regarda James.

- DEFENDS-MOI !
- … Ils ont raison, tu cries tout le temps ?
- JE CRIE ???

Denis arriva avec l'index sur la bouche.

- Du vent, on discute !! grogna Fey.

Denis fit demi-tour, affolé.

- Je classe par ordre chronologique alors que je m'y connais MOINS que vous et que ce sujet ne m'intéresse même pas, alors vous devriez le faire et même mieux que moi !
- Ça t'intéresse pas ? Bah pourquoi t'es là ?
- Mais s'il n'y a que ça, je me casse et vous le ferez tous seuls, ce classement ! grogna Fey.
- Bah casse-toi ! cracha Steven.

Fey regarda Steven comme si elle allait lui défoncer sa race.

- Toi, tu n'es qu'une sombre petite merde et je te déteste mais à un POINT…
- Tu veux un autre scoop ? J'aime les gros nibards ! Sauf les tiens, parce que tout ce qui va avec est gros aussi, donc…
- SILENCE !!! hurla Fey.

La table de Rebecca, Santana, Amélia et Violette se tourna vers le groupe, intriguée. James regarda Steven et lui fit signe d'y aller mollo.

- Mais dis-lui de se calmer putain, je sais que c'est son jour du mois mais quand même ! souffla Steven.
- Pourquoi a-t-il fallu que tu m'entendes un jour demander un protège-slip à Ana, et COMMENT as-tu fait pour calculer avec exactitude mon cycle, ce alors même que tu copies sur Mike pour les contrôles de maths en fondamentaux !
- J'suis comme les héros de shonen, mes talents se dévoilent dans les situations les plus extrêmes ! sourit le blond.

Fey, énervée, regarda Steven, tout sourire.

- Détends-toi, merde !
- Hmph…
- Si tu veux on peut prendre une partie… souffla Mike.
- J'ai pas encore classé les années 2000… grommela Fey.
- Bah on va le faire ! sourit Steven. Suffisait de demander !

Fey devint encore plus noire qu'elle ne l'était déjà. James regarda Mike.

- Elle va finir par exploser… marmonna James.
- On s'en fout, c'est Steven qui va tout prendre ! souffla Mike.
« Ou moi, en dehors des cours… » geignit intérieurement James.

Santana et Violette ne se parlaient pas vraiment alors Rebecca était tenue à la supervision.

- Bon, bon, bon… Orage Adamantin, c'est bon… Mais quid des autres attaques… Je pense toujours qu'on doit faire une note explicative pour Retenue…

Santana hocha modérément la tête. Violette de même. Amélia se remaquillait.

- … ahem… Pour le reste… Les dossiers sur Frappe Psy, Presse, Vortex Magma et Danse-Lune sont très complets… Qu'en est-il de Trou Noir…
- C'est difficile, on a peu d'infos… marmonna Violette.

Santana ne put qu'acquiescer. Rebecca inspira.

- On a des théories, c'est déjà pas mal… Des médecins et physiciens ont travaillé dessus, ça serait pas mal de s'y intéresser…

Santana inspira.

- Tu n'as qu'à le faire, depuis le début, on était seulement deux à bosser à plein temps sur ce devoir…

Rebecca hocha la tête.

- Certes…
- Tout est déjà fait, reste plus qu'à classer… marmonna Violette, tendue.
- Euh, oui, ok, mais il y a des nouvelles attaques, les flèches et les vagues terrestres, c'est à étudier, nan ? Et ces Mains Jointes, là… Ça ouvre de nombreuses portes… Tout comme cette attaque « Du feu et de l'eau réunies » ou ce « Trou spatial psychique » dont on ne sait pas grand-chose… Euh…

Santana et Violette semblaient complètement crispées et sans la moindre envie d'être autour d'une table.

- … Okay bah si vous dites que tout est bon… Bah…

Santana se déplaça, tout comme Violette. L'une cherchait des bouquins à emprunter pour son usage personnel, l'autre alla feuilleter des magazines au fond de la médiathèque. Rebecca regarda Amélia qui la regardait, surprise.

- Elles sont plus lesbiennes ?
- On peut… dire ça comme ça… Euh bah on va tout classer, ok ?
- Hm… dans quel ordre ?
- Par couleur, elles ont mis un code couleur sur les pages.
- Okay.
- Laisse les liasses ensemble par contre.
- Elles sont agrafées, Rebecca…

La rousse haussa un sourcil. Amélia la regarda, quelque peu surprise. Rebecca agita la tête.

- En effet, en effet…

Holly souffla.

- Voilà, on les a toutes répertoriées…
- Et on a fait des fiches déterminant chaque type d'attaque de statut… Celles qui diminuent ponctuellement des statistiques, celles qui infligent des conditions spéciales…
- La terminologie est très importante, il va falloir qu'on se prépare à bien dissocier chaque terme, à savoir de quoi on parle…
- Oui bah oui, ça va demander une grosse préparation pour être à l'aise ! souffla Léon par avance.

La blonde et le jumeau aux cheveux lisses regardèrent Lilian et Gina qui farfouillaient tranquillement dans les dossiers sans se parler. Holly inspira, pas très ravie. Léon se mordilla les lèvres.

Robbie observait, étonné, Tristan qui travaillait pour dix.

- Euh… ça va mieux à ce que je vois…
- Oui ! Si je bosse bien, la soirée arrivera vite, le temps passera sans que je ne le voie !

Robbie haussa les sourcils.

- Tu as tant hâte que ça de coucher avec lui ?!
- Baaaah…
- Tu sais, Tristan, hm… Je respecte tes choix et ta sexualité, et tout, mais… Je pense que la sexualité c'est justement comme les choix, ça se mûrit !
- … Tu es en train de me dire que tu es en train de mûrir ta future sexualité avec Perrine ?
- Je suis en train de te dire que tu es peut-être un peu… immature vis-à-vis de cette question sexuelle. Tu vois ça comme un gamin dans un magasin de jouets.
- Ce que tu es vieux-jeu quand même… marmonna Tristan.
- Je sais, tout le monde me dit ça. Mais rien ne sert de courir, il faut partir à point ! Je croyais que tu ferais ça le moment venu, moi…
- Oui eh bien le moment est venu !
- … Le moment est venu ou tu as tout fait pour que le moment vienne ?

Tristan regarda Robbie et agita la tête.

- Que ce soit toi ou Lucy, vous vous êtes décidément ligués pour me saper le moral.
- Si tu veux… Ne fais pas de bêtises cependant…

Tristan regarda Robbie.

- Je ne ferais pas la même erreur que la dernière fois, ok ? Cette fois, j'en ai envie, et je le ferais parce que je le veux.
- J'ai le sentiment que tu oublies quelque chose…
- Quoi donc ?

Robbie regarda Tristan qui semblait réellement ne pas savoir. Robbie hocha la tête.

- Non, rien. Que font Christina et Tino ?!

Robbie et Tristan regardèrent les chaises vides.

- C'est celui-là !
- Mais non, ça c'est « Torero Salsa », on cherche « Extravagances » !
- Comment Katherine May a pu écrire autant de livres en trente ans de carrière… soupira Tino.
- On n'y arrivera jamais, je suis sûre qu'on va passer à côté de quelque chose…
- A côté, c'est sûr, Evangeline de Meaux c'était simple.
- Est-ce qu'on a la liste complète des Sevran Mitch ?
- Oui. Et je persiste, c'est le meilleur choix qu'on ait à faire concernant un auteur qui utiliserait les Pokémon en tant que personnages.

Christina acquiesça.

- Bon…
- Hm…
- … C'était… c'était plutôt… fou, ce que tu as fait en combat direct ce matin.

Tino agita la tête.

- Oui, oui c'est… Hm… C'est vrai je suis allé un peu loin…
- Tu aurais pu te faire sévèrement punir…
- Hm. Bizarre, hein, au début de l'année c'est Wallace qui aurait pu se faire gravement punir, face à moi. Comme quoi la boucle est bouclée…
- Oui mais… la dernière fois tu étais l'agresseur, pas l'agressé.

Tino hocha la tête.

- Hm… On a beaucoup changé cette année, hein.
- Oui…
- Toutes ces choses qui sont arrivées…
- Je suis devenue plus forte, Tristan et le prof, Direction Dresseurs…
- Le tournoi, oui… tout ça…

Tino acquiesça et regarda Christina qui le regarda également.

- Je crois n'avoir jamais autant appris en une seule année.
- Oh, parce que tu n'apprends jamais rien peut-être ? sourit Christina.

Tino inspira.

- J'ai appris des choses qui ne sont dans aucune encyclopédie… On appelle ça l'école de la vie, je pense.
- Hm, oui…

Tino inspira. Il prit les épaules de Christina qui tressaillit. Il la regarda droit dans les yeux. Christina frémit. Tino prit son courage à deux mains et embrassa passionnément Christina qui répondit avec ardeur. Le couple se déplaça hors de toute possibilité de regard. Tino recula. Christina le regarda et l'embrassa à nouveau en le poussant sur le mur en face. Nouvelle séparation.

- … oh bon sang…
- … je… Désolée !
- Non, non… Euh… Je… Faut rejoindre les autres !
- Oui… euh… Ça vaut mieux !
- Pardon pour…
- Mais non voyons ! Ce n'est pas comme si…
- Je ne sais pas ce qui m'a pris, vraiment… J… Je crois qu'au fond de moi j'en avais envie et…

Tino inspira et retourna fissa vers Robbie et Tristan.

- On n'a rien trouvé… Cette médiathèque est affreusement mal fournie !

Christina revint en se recoiffant sommairement.

- Oui… Je pense qu'on peut faire l'impasse sur les listes de livres de chaque auteur qu'on examine.
- … Faire l'impasse ?! s'étonna Robbie.
- Tino, je croyais que « Faire l'impasse » ne faisait pas partie de notre vocabulaire de travail… marmonna Tristan.

Tino haussa les épaules.

- Nan, on s'en fiche. Après tout, ils ne vérifient jamais tout ça dans le détail. Arrêtons de surestimer les professeurs !

Christina acquiesça. Robbie et Tristan se regardèrent, incrédules.

***

Kadebostany – Crazy in Love

Santana sortit la première de la médiathèque, soulagée que la journée soit finie.

Fey était toujours furieuse, mais elle sortait aux côtés de James, pas très rassuré quant au déroulement des semaines à venir.

Steven racontait la séance à Ana.

- Et là elle se met à hurler, comme d'hab…
- Tu as été méchant avec elle… Tu es toujours méchant avec elle.
- Je la taquine, quoi… C'est elle qui prend tout mal…

Ana inspira.

- Oui eh bien si tu la taquinais moins, elle serait moins énervée, tu ne crois pas ?

Steven regarda Ana.

- Tu vois, t'essaies de me changer.
- Peut-être.
- Eh bah alors, arrête.
- Non !
- Pourquoi ? Tu fais chier !
- Je ne sais pas… peut-être que je pense qu'il y a quelque chose à sauver chez toi !

Steven ricana.

- Genre, j'suis en perdition, un truc comme ça…
- Peut-être. Peut-être que c'est mon instinct de femme, sauver un homme, le changer…
- Ouais. Mais je te répète : Pas la peine de faire trop d'efforts, ok ?

Ana regarda Steven qui regarda Ana avec une intensité qu'aucune autre fille n'avait pu voir. Ana se mordilla les lèvres et détourna le regard.

- Bonne soirée, Steven.
- Hm…

Steven souffla tandis que Mike et Rebecca le dépassèrent.

- Tu veux venir chez moi ?
- Oui, à l'ancienne quoi, tu joues sur ta console, je mange des chips !

Mike haussa les sourcils.

- J'aurais juré que ça te faisait chier tout ça !
- Non pas du tout.

Mike plissa les yeux.

- Baaaah si tu veux…
- Y'a pas de si je veux, je m'invite !

Mike regarda Rebecca qui haussa les épaules.

- J'ai besoin de prendre du bon temps !
- Ah et par bon temps, tu entends…
- Passer du temps avec toi !

Mike grimaça et regarda à nouveau devant lui.

- J'pigerai jamais rien aux meufs…
- C'est normal, tu es un mec !

Wallace soupira.

- Je vais passer la soirée à réorganiser mes kimonos, ça va être merveilleux…
- Je vais réviser pour l'examen, ça va être fameux… souffla Walter.

Les deux garçons regardèrent Naomi qui promenait Feunnec.

- Quoi ? C'est mon petit chouchou !
- Elle m'énerve avec son Feunnec… souffla Walter.
- J'ai entendu, Walter !! grommela Naomi.
- Elle le traite comme un bébé, ça me gonfle !
- Ca peut se comprendre ! admit Wallace.
- Non mais oh !! grommela Naomi.

Perrine et Robbie marchaient derrière, main dans la main.

- Pas trop stressé pour l'exam ? demanda Perrine.
- Bof, nan… C'est un simple examen après tout… souffla Robbie.
- Le fait que ce soit un examen pratique n'arrange rien en fait… Il va falloir se bouger !
- Hm…
- Robbie…
- Oui ?

Perrine s'arrêta. Robbie s'arrêta avec elle.

- Quoi ?
- Approche !

Robbie plissa les sourcils.

- P… Pour ?
- … Bah approche !
- … T'es sûre ?!
- Bah oui !

Robbie approcha. Perrine ouvrit ses bras. Robbie, étonné, ouvrit ses bras également. Les deux partagèrent une étreinte.

- Bon, ok… C'est… nouveau !

Perrine sourit, trouvant cela très agréable.

- Perrine ?
- Laisse-moi tranquille !
- … Okay…

Violette sortit seule et bien après Santana, s'assurant que la voie était libre. Andréa et Clive sortaient côte à côte.

- Tu vaux mieux qu'elles et leurs petites bisbilles.
- Si tu le dis… souffla Andréa.

Tino, de même, se fit discret, et évita soigneusement Christina qui le cherchait cependant des yeux.

Benjamin et Orson raccompagnèrent Tristan qui rejoignit Nicolas. Les deux adolescents repartirent main dans la main.

Holly et Gina repartaient ensemble. Gina regarda vers Lilian et Léon qui discutaient.

- Ca va aller, il va se détendre un peu et tu vas le récupérer…
- Tu es sûre ? souffla Gina. Parce que moi je commence à croire que c'est peine perdue…
- Mais nan. Regarde, notre réconciliation, ça semblait également peine perdue !

Gina regarda sa copine qui haussa les épaules.

- Hey, je suis une catholique blonde qui adore les minishorts, qu'est-ce que je suis bonne à donner des conseils, hein ?

Gina agita la tête.

- On ne sait pas, Léon, alors on s'en tient au plan, on continue de s'entraîner à deux et séparément, en consacrant le même temps aux deux sortes d'entrainement.
- D'accord, d'accord…

Le jumeau en rouge inspira.

- Je pense que tu devrais parler avec Gina.

Lilian souffla.

- Je pense que tu as raison, mais je pense aussi que… Dans l'état actuel des choses je serais incapable de la présenter aux parents.

Léon haussa les sourcils.

- T-Tu penses déjà à ça ?!!
- Je me projette, Léon ! Ça fait un bail qu'on flirte elle et moi, je pense naturel d'envisager ce genre de choses !

Léon grimaça, perturbé.

Francis et Quinn observaient Lucy qui les regarda.

- Je vais bien ! Arrêtez ça !
- Ok, ok…
- Mais on se fait du souci alors si ce week-end, ça va pas…
- Bigophone, ok ? sourit Francis.

Lucy acquiesça et rejoignit l'arrêt de bus où elle monta. Elle se retrouva, comme souvent, à côté de Benjamin Ratsone.

- Rude journée, hein ?
- Tu m'étonnes… souffla la chinoise.
- J'ai encore une barre céréalière en trop…

Lucy regarda Benjamin qui haussa les épaules. La chinoise prit le biscuit des mains du juif.

- C'est un miracle que tu arrives à digérer ces trucs !
- Ça fait combien de fois que je te dis d'arrêter les préjugés à la noix sur les juifs ? souffla Benjamin en levant les yeux au ciel.

A quelques sièges, Amélia, avec des écouteurs roses, s'échinait à lire un magazine féminin, qui dissimulait en fait un livre de révisions pour l'examen.

***

Nicolas ouvrit la porte de l'appartement de ses parents.

- J'suis là… … Personne, génial… soupira le jeune homme.

Il entra, suivi par Tristan, fébrile.

- Tu veux quelque chose ?
- Nan ça ira, merci…

Nicolas hocha la tête et ferma la porte. Tristan s'était approché de lui. Les deux adolescents se regardèrent.

- A… Alors c'est… certain ?!

Tristan acquiesça et commença à déboutonner le veston gris de Nicolas.

- Ooo… Okay… euh… Tu es sûr ?
- Hm-hmmm…
- Parce que… On peut aussi boire un peu de vin avant ça… Wooow…

Tristan frictionnait l'entrejambe de Nicolas d'une main assurée.

- Shhhht, laisse-moi faire.
- O…O-okay, d'accord…

Tristan poussa doucement Nicolas à s'asseoir sur le canapé. Tristan se plaça sur lui et l'embrassa chaleureusement tout en le déshabillant.

- Hmph…
- Hmmmm…

Tristan enleva le veston de Nicolas, puis entreprit de lui retirer sa chemise.

- Tr…
- Hmmm…
- Trst…
- Mmmm…
- STOP !

Nicolas éloigna Tristan de lui. Tristan le regarda, étonné.

- Q… Quoi ?
- …

Nicolas regarda Tristan, essoufflé.

- Je… Je suis pas prêt !

Tristan s'étonna.

- Quoi, comment ça, t'es pas…
- Je suis pas prêt ! Je fais partie de cette catégorie de personne pour qui… le sexe n'est pas une évidence, tu vois, et… Je ne me sens pas prêt du tout à avoir des rapports sexuels !

Tristan sembla paumé.

- M'enfin on sort ensemble depuis presque cinq mois !
- Je sais, je sais et… Tu es un garçon très bien, mais ces derniers temps je ne te reconnais plus, tu… Tu es devenu un animal et… je sens qu'on n'est plus sur la même longueur d'ondes.

Tristan tomba des nues.

- Mais QUOI ?!
- Ce que j'aimais entre nous, c'est que tu avais l'air gentil, doux, attentionné… Et tu l'es, jusqu'au moment où… Tu as commencé à…
- … A avoir envie d'affection avec le garçon que j'aime ! Toi !
- Oui mais à aucun moment tu ne t'es posé la question de savoir si… Si moi j'avais envie !
- Tu m'as envoyé cette putain de photo !!
- Oui mais c'était uniquement pour te faire plaisir, je pensais que ça te ferait plaisir, et après te l'avoir envoyé, je…

Nicolas inspira.

- Je me suis dit que si je commençais à faire des choses que je ne voulais pas faire uniquement pour te faire plaisir, alors… C'est que cette relation n'allait pas dans le bon sens.

Tristan recula.

- Tu… veux rompre ?
- Je ne veux pas, Tristan, je romps.
- … Je vois… Alors… Tout ce temps qu'on a passé ensemble, tout ça, ça n'a servi à rien !
- … quoi ?!
- Je me suis fait chier à… A essayer d'oublier cet autre garçon dont je suis amoureux, j'ai vraiment fait l'impasse, et toi, toi, tu… Bah au final rien de tout ça n'a compté pour toi, au final quand je veux concrétiser tout ça, bah toi…
- Concrétiser ?! Tristan, je pensais que pour toi le sexe n'était pas une finalité dans une relation !!

Tristan regarda Nicolas, hébété par la répétition de ses propres paroles.

- … Je ne te reconnais plus…
- … Oui eh bah moi je me suis drôlement fourvoyé !
- Ah ça oui, si tu pensais que le but final de notre relation était le sexe, oui, tu t'es fourvoyé. C'est une façon bien légère et immature d'envisager l'amour, si tu veux mon avis…

Tristan regarda Nicolas, prit ses affaires et prit la direction de la sortie. En tenant la poignée, il s'arrêta, se mordilla les lèvres, se tourna vers Nicolas et voulait dire quelque chose. « Désolé… » Mais son égo l'emporta.

- On est bien d'accord que c'est ta faute, cette rupture !
- Si ça te fait plaisir…

Tristan ouvrit la porte et partit.

***

- Nous avons fait du bon travail !
- Hm… C'était couillu quand même de me faire intervenir dans le processus alors que… bah dans les faits, je suis pas psy !
- On s'en moque, l'important c'est que l'enfant ait été soigné et qu'il retourne à sa vie.

Tristan retourna à la voiture de sa tante. Il se retourna vers Iphigénie et Kévin et les salua. Les deux levèrent une main.

- C'est ça ! Pars et ne reviens pas, bon sang ! souffla Iphigénie.
- Il était si embêtant que ça ?
- Noooon, il était adorable, ce petit, mais si je continuais à le pouponner, j'allais finir par l'adopter. On va s'arrêter là quand même hein !
- Vous avez raison je suppose.

Iphigénie hocha la tête. Les deux rentrèrent dans l'immeuble. La devanture comportait un grand panneau exprimant la visée de l'établissement.

« Hôpital pour enfants HOOLES-DORPPA
Filiale de Maillard
Propriété d'Anya EDELSON »


***

- Pffff… Je le mets jamais, ce kimono vert, de toute façon, à quoi bon…

Wallace regarda ses kimonos alignés dans sa chambre, en arc de cercle.

- Les filles, l'heure est grave ! L'une d'entre vous va devoir nous quitter afin de laisser la place à mon magnifique kimono blanc à fleurs roses. CE kimono que je viens tout juste de recevoir DROIT du Japon vous surpasse toutes. Il est incroyablement stylé et VOUS ne pouvez pas lutter face à son incroyable pouvoir. Celle qui va boire la tasse ce soir est…
- Wallace, t'as pas vu mon casq…

Wallace se tourna vers sa sœur, engoncé dans un kimono bleu à fleurs violettes. Lindsay regarda son frère qui parlait à ses kimonos pendant que ses Pokémon dormaient ou jouaient.

- … D'accord… Je dis rien à maman contre 500 Pokédollars.

Wallace leva les yeux au ciel et sortit un billet qu'il tendit à sa sœur.

- Connasse...
- Moi au moins je parle pas à mes fringues !

Lindsay ferma la porte. Wallace souffla.

- Kimono vert à fleurs vertes, c'est toi qui sort. La menthe, c'est démodé, et j'ai besoin de ce mannequin !

On toqua à la baie vitrée, couverte par le rideau. Wallace s'étonna.

- Il pleut comme vache qui pisse… Et qui peut toquer à une heure par…

Wallace ouvrit son rideau et vit Tristan, tout piteux, sous la pluie.

- Han putain de merde non pas ça, Dieu, merde, non, brûlez mes kimonos mais PAS. CA…
« Wallace ! »
- J'pourrais le laisser dehors, ce serait drôle de le voir mourir sous la pluie…
« Wallace s'il te plait ! »
- Il me fait vraiment trop pitié, c'est surréaliste…

Wallace ouvrit sa baie vitrée et laissa entrer le jeune homme.

- Tristan Gabriel Edison, que me vaut cette visite ? Ne fais pas UN PAS de plus, tous mes kimonos sont de sortie, tu es trempé, reste là…

Wallace prit une serviette éponge et la tendit à Tristan qui s'essuya.

- M-Merci…
- Bon sang de bordel de merde… Qu'est-ce qui te prends de me visiter à… Dix-neuf heures ?
- …

Tristan renifla.

- On a rompu, avec Nico.
- Bon sang quelle surprise, je n'en crois pas mes oreilles, comment se fait-ce.

Tristan regarda Wallace qui haussa les épaules.

- Dès le moment où tu as parlé de sexe entre vous, je me suis dit que ça n'allait pas faire long feu. Parce que ça ne semblait pas être le genre du gars.

Tristan pencha la tête. Wallace inspira.

- Je suis désolé pour toi. C'est nul. Qu'est-ce que tu viens faire là ? Tu as besoin d'une épaule pour t'épancher et Tino est pas disponible ?

Tristan se mordilla les lèvres.

- On a rompu parce que je voulais coucher… Et pas lui.
- Oh bah tiens. M'rappelle queq'chose. Si j'avais la possibilité de rembobiner toutes ces fois où je t'ai proposé de baiser mais où t'as refusé sous prétexte que « Nan, le sexe c'est mal, pas avant le mariage ou au moins dix heures de rendez-vous potables », je me les repasserais, et je te dirais à la fin : AH-HA, EH BAH NAN, COCOTTE !

Tristan regarda Wallace, malheureux comme une pierre. Wallace leva les yeux au ciel.

- Mais putain, tu veux que je dise quoi ? Désolé, c'est nul ce qui t'arrive ? Je croyais que tu voulais du sexe consenti avec quelqu'un que tu aimerais vraiment ! Tu t'es trop précipité, c'est tout !

Tristan hocha la tête.

- Hm. Après tout, on dit bien… Faire l'amour.
- Voilà, oui, faire l'amour. Coucher avec quelqu'un, selon toi, c'est un truc de ouf. Là, on dirait que t'as abaissé tes standards, reprends-toi, mec. Je te fais un thé ?
- Je t'aime, Wallace.

Wallace regarda Tristan qui le regardait intensément.

- C'est toi, ça a toujours été toi depuis le début… Et ça sera toujours toi. Mais je ne pourrais jamais t'avoir. Parce que tu ne veux pas de moi.

Wallace hocha la tête.

- Bien répondu. Pas de toi de cette façon du moins. Je ne t'aime pas comme tu m'aimes. « Qu'est-ce que tu racontes, Gribble, tu l'adores ce mec. Sinon tu l'aurais même pas laissé entrer. »
« Ouvre ton cœur, merde. »
« Mais nan, ça, t'en es incapable. Parce que t'as peur. »
- Ça te dirait… qu'on couche, toi et moi ?

Wallace plissa les yeux.

- T'es sérieux, là ?

Tristan hocha la tête.

- Même une seule fois, je m'en fous, mais… peut-être que c'est ça la solution pour faire l'impasse sur toi… A la limite, on pourrait faire ça régulièrement, quand t'as pas de plan cul pour la soirée, bah… Tu m'appelles et…

Wallace regarda Tristan, étonné.

- … Je sais pas, peut-être que je dis n'importe quoi…
- Nan, nan, c'est très logique ! Tu penses que toi et moi ça peut s'effacer si tu brûles les étapes et si tu… gâtes tout en quelque sorte, un peu comme si tu regardais une série et qu'au milieu de la saison, tu te spoilais la fin.
- … hm…
- Tu connais la fin, mais tu ne sauras jamais ce que tu aurais ressenti si tu avais vu chaque épisode un par un, en ressentant pleinement l'attente.

Tristan souffla.

- Au point où j'en suis… Je pense que le seul moyen pour moi d'avoir une relation normale avec quelqu'un c'est… d'abord de tout fiche en l'air avec toi.

Wallace acquiesça.

- Ok. Bah allons-y.

Tristan acquiesça et commença à se déshabiller.

- Ca va pas, nan ! Laisse-moi faire !

Tristan sourit. Wallace approcha et prit Tristan par la boucle de sa ceinture. Le jeune homme tressaillit.

- Prêt à passer une nuit de folie ?
- O-Ouais !
- Prêt à voir les étoiles ?
- Hmm !
- Prêt à t'en prendre plein le cul ?
- Ouaiiis…

Wallace traîna Tristan en le tenant par le pantalon, ouvrit sa baie vitrée et balança le jeune homme dehors.

- … HEEEEEEEEEY !
- Je sais, il flotte et le sol du jardin est boueux !
- M… Mais ?!
- Mais quoi, crétin ? Article 22 : Personne n'aime se faire utiliser !
- Wallace, je…
- Tu quoi ? T'as juste rompu parce que tu as été impatient. Parce que justement tu t'es comporté comme moi avant.

Tristan s'étonna.

- Tu es un garçon bien, tu n'as pas à m'imiter pour être un bon « Gay ». Tout ce que tu as à faire c'est être Toi. Un de ces jours, un détraqué trouvera probablement le courage de t'aimer comme tu le mérites !
- Hein ?!

Wallace ferma sa baie vitrée et ferma le rideau. Tristan se releva et souffla.

- Non mais je rêve…

***

Tristan remonta jusqu'à l'appartement de sa tante, lessivé et mouillé. Il trouva sur le paillasson… Un œuf.

- … v'la autre chose…

L'œuf était blanc et couvert de formes colorées. Un petit mot était posé dessus.

« Désolé pour tout ça – N »

Tristan plissa les yeux. « J'ai vraiment été trop con… »

Il s'assit contre la rambarde de l'escalier, observant l'œuf, complètement décontenancé.