[Arc I] Chapitre 8 : Les magouilles d'Espios
- En route mauvaise troupe ! Gueula N, apparemment plein de joie.
Je venais à peine de me réveiller, et je n'avais pas encore mangé. Et je n'étais pas le seul ; Piper, Styll, Tulipe et Célesta n'étaient pas prêts non plus. Tous les autres avaient déjà mangé et voulaient partir tout de suite. « Vous mangerez en route ! », nous avaient-ils dit. Et malheureusement, c'est ce que nous fîmes. Quelques baies et du pain ne suffirent pas à me caler, mais c'était mieux que rien. Cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas mangé de viande, et cela me manquait. Mais étant végétariens, Piper et Tulipe nous avaient interdit d'en manger devant eux. Puis faut dire qu'on ne savait pas chasser. On aurait l'air intelligent, en train de courir après un Etourmi ou un Vivaldaim. Tant pis pour la viande, c'était un sacrifice à faire pour notre quête. Après avoir marché une bonne heure en poussant la chansonnette (ce qui était franchement énervant), N nous renseigna sur notre destination. Lui qui avait travaillé pour Espios, il savait où la base de celle-ci de trouvait. D'après lui, c'était à plusieurs jours de marche. Je me demandai toujours dans quelle direction précise nous nous dirigions, mais je ne sais pourquoi, je faisais confiance à ce N. Il avait une manière de parler envoûtante. Célesta sortit Chouquette, une charmante Togetic femelle, car « on ne lui tenait pas assez compagnie ». Nous avons vite sympathisé avec son Pokémon. Soit dit en passant, elle donne vraiment des surnoms de merde. Non mais Marshmallow, Chouette et Sorbet, c'est pas des surnoms quoi. A ce stade, on avait tous compris que Célesta aimait manger. Même N l'avait vite remarqué. Nous marchâmes toute la journée sans que rien de spécial ne se passa. Nous discutions avec N, il répondait à nos questions, nous répondions aux siennes. Nous avions presque passé une journée banale. Presque. Un gamin en short bleu électrique nous a agressé en gueulant « J'AIME LES SHORTS ! ILS GARDENT MES GENOUS BIEN AU FRAIS! ». On lui a réglé son compte au mioche, il ne reviendra pas de sitôt. Je pensais finir cette journée normalement, mais j'étais loin d'imaginé les toutes petites révélations qu'N allait nous faire. Le soir, nous nous sommes tous assis autour d'un feu allumé par Aziliz et Célesta a ENCORE chanté. Elle avait une jolie voix, mais ça devenait plus qu'horrible à la longue. Finalement, elle se tut et nous pûmes discuter :
- Dis, N. commença Zéphyr. Espios, ça ressemble à quoi ?
- A un immeuble tout ce qu'il y a de plus banal. Sauf que tout en haut se cachent des choses assez... horribles.
- Comme ?
- Tu connais Zekrom et Reshiram ? Et Créhelf, Créfollet et Créfadet ?
- Qui ne les connaît pas ? Continua Piper.
- Eh bien deux de ses Pokémon légendaires ont été capturés par Espios. Et deux sont encore en liberté.
- Tu mens. Il est impossible qu'un Pokémon légendaire se fasse capturé par des humains. Puis tu oublies le cinquième Pokémon, où est-il ?
- Mais je ne mens pas, le cinquième est dans ma poche.
- Prouve-le.
Avec un sourire en coin, N se leva et s'écarta du groupe. Il fouilla dans sa poche droite et en sortit une Ball violette et blanche. Il la lança en l'air et un énorme Pokémon en sortit. Mais pas n'importe quel Pokémon. La créature était d'un blanc incomparable et ses immenses ailes étaient tout simplement magnifiques. C'était Reshiram, le dragon blanc d'Unys. Tout notre groupe tomba à la renverse. Tous sauf Cosmos, qui avait l'air de ne pas trop être surpris. D'ailleurs, c'est lui qui parla le premier :
- Je savais que t'étais pas comme les autres, mais à ce point-là...
- Oui, je sais que ça peut faire un choc, mais elle est très gentille, vous en faites pas.
- Elle ? Dit Célesta ? Je croyais que les Pokémon légendaires étaient asexués.
- Absurdité, foutaise. En plus, Liv est très câline et bavarde, j'suis sûr que vous allez l'adorer. Mais elle est aussi timide, il faut qu'elle s'habitue à vous.
- Tu devrais la ranger dans sa Master Ball avant que quelqu'un ne la voit. Dis-je.
- Personne ne me range, monsieur. Je suis un Pokémon légendaire, moi. Je peux me rendre invisible si je veux.
Ok, je me la ferme.
- Mais avec ton voile d'invisibilité, tu ne peux utiliser aucune attaque, n'est-ce pas ? Enchaîna Cosmos.
- Oh, quelqu'un de cultivé. Enfin.
Bon, je m'arrête deux secondes. On est en train de parler à un Pokémon légendaire qui appartient à un type qui a fait parti d'Espios, l'organisation que nous recherchons. Ce même Pokémon légendaire est une fille et elle peut se rendre invisible. Pincez-moi, je dois être en train de rêver. Le Pokémon Blanc Réel, maintenant sous son voile d'invisibilité, s'assit à côté de nous (enfin, comme elle était grande, c'était difficile pour elle de s'asseoir entre nous). N continua ses explications :
- Comme je vous le disais, Espios a capturé deux Pokémon légendaires : Zekrom et Kyogre. Leur prochaine cible est Groudon. Malheureusement, je pense que nous n'aurons pas le temps de sauver Groudon avait qu'ils ne le capturent, vu leur vitesse de travail. Je propose donc de continuer notre marche vers les quartiers d'Espios.
Notre groupe acquiesça en silence. Ces nouvelles étaient plus que perturbantes. Elles étaient même plus qu'horribles. Styll demanda à N des informations plus précises sur Espios.
- En gros, c'est une organisation criminelle qui veut contrôler le monde. Dis comme ça, on ne le prend pas au sérieux et on ne sait pas de quoi ils sont capables. Ces gars-là sont des tarés, de vrais malades. Je sais qu'il ont un chef, mais seul peu d'entre eux ont le droit de le rencontrer, donc je ne sais même pas à quoi il ressemble. Mais je sais que son bras droit est quelqu'un de... spécial. C'est un petit jeune. On pourrait croire qu'il n'a pas d'expérience, mais il sait beaucoup de choses et ça me tue de le dire, mais il est doué en combat Pokémon.
Nous n'étions pas rassurés. Pourquoi fallait-il que ce soit nous, les Pokémon le moins compétents du monde, qui nous coltinions une organisation qui veut contrôler le monde ? Qu'est-ce qu'Arceus avait en tête ? La Reshiram me coupa dans mes pensées :
- ILS ONT CAPTURE ZEKROOOOOM... sanglota-t-elle.
Euh... Wait ?
- Qu'est-ce qu'il y a Liv ? Demanda Zéphyr.
- JE SUIS... TRIIISTE !
Elle insista bien sur le dernier mot. J'avais peur de comprendre.
- Elle est amoureuse de Zekrom, mais... c'est pas réciproque.
Ouais, j'avais compris.
- ENFIN QUELQU'UN QUI ME COMPREND !
Il s'approcha de Liv et la prit dans ses bras pour lui remonter le moral. Zéphyr qui essaye de réconforter quelqu'un, on aura vraiment tout vu durant ce voyage.
- Mais... Mais j'suis dans le même cas, moi ! M'indignai-je.
Aziliz ne releva pas ma phrase.
- Mais c'est pas pareil !
- Et pourquoi donc ?
- Parce que t'es un gars, si je te faisais un câlin, on pourrait croire que je suis gay, comme Piper !
Ce dernier toussa.
- Je t'entends.
Je décidai de couper court à la conversation, laissant Zéphyr dans sa logique implacable. Je regardai d'un peu plus près notre petit groupe plus si petit que ça autour du feu : une humaine avec un mauvais caractère, un humain aux cheveux verts qui possède un Pokémon légendaire, une joyeuse Floette, un Dimoret qui commence à sortir de dépression, une Feunard calme, qui se la pète un peu trop, et qui par dessus tout, m'ignore, un Vipélierre pas très sûr de lui, un Galekid qui a échappé de justesse à la mort, un Méios-encyclopédie, et moi, un Ponchien finalement assez ordinaire par rapport à ces tarés. Un joyeux sentiment m'envahit. J'aimais notre groupe. Bien que je ne connais pas vraiment N et Cosmos, je les appréciais déjà beaucoup, comme si je les avais toujours connus.
- Eh oh, Vix ! A quoi tu penses ? M'interrogea Aziliz.
- Hein ? Oh, à rien. Je me disais juste que nous avions de la chance.
- De la chance ? Hum... Va savoir pourquoi, je suis assez d'accord avec toi. On est tous réunis, là, autour d'un bon feu. J'aime la vie dehors.
- Moi aussi, elle me plaît beaucoup.
Cela faisait un petit moment que je n'avais pas parlé avec Aziliz. Je veux dire, seul à seul, quoi. C'est décidé, j'aime les journées pas comme les autres à l'extérieur. Et puis, je... Attendez un peu, ce serait pas des chamalows que je vois griller au coin du feu ? Ils ont osé manger des chamalows sans MOI ? Je me ruai comme un goinfre sur la nourriture avec un « THIS IS... SPARTAAAAA ! » absolument déchirant pour les tympans. Mais au moins, j'ai eu mes chamalows. Nous commençâmes à faire griller nos sucreries.
- Mon Sucroquin vous tuerait s'il vous voyait. Dit Célesta.
- M'en fous ! C'est tellement bon... articulai-je difficilement.
- Gourmand, va ! Rigola-t-elle.
Elle me donna une tape amicale. En fait, Célesta était vraiment gentille. Ce n'était pas du tout la fille d'il y a quelques jours, elle avait changé avec nous. Maintenant, elle était presque rayonnante. Mais je ne sais pas pourquoi, j'étais sûr que quelque chose clochait, qu'elle n'était pas... elle. C'est assez difficile à expliquer. Finalement, décidant qu'il était assez tard, N fit rentrer Liv dans sa Master Ball et chacun alla se coucher. Piper avait pris l'habitude de dormir collé à Célesta. Notre groupe s'endormit facilement. En même temps, nous avions marché toute la journée, et nous étions déjà fatigué avant.
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Dans un immense bâtiment tout ce qu'il y a de plus banal, un homme en costard noir et un jeune homme aux cheveux étranges parlent...
- Vous êtes sûr, chef ? Ils n'ont pas l'air très dangereux.
- N possède un Pokémon légendaire dont nous avons besoin pour notre plan, et tu sais que je n'ai pas confiance en lui.
- Oui, je sais. Mais alors, pourquoi lui avoir donné ce Pokémon ?
- Pour lui redonner confiance en lui. Il se croit supérieur à tout le monde, et c'est ce qui va le faire sombrer.
Le jeune homme émit un grognement en guise de réponse.
- J'ai une mission pour toi.
- Hm ? Je sais de quoi vous parlez. J'accepte, mais à une condition : c'est ma dernière mission.
- Tu comptes t'en aller ?
- Comme si vous n'étiez pas au courant. Je ne peux plus supporter cet endroit. Ce que vous faites à ces Pokémon, c'est juste... dégueulasse et inhumains.
- Pauvre petit orphelin ! Et bien j'accepte ta condition, mais si tu me déçois...
- Je sais ce qui arrivera.
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Le lendemain matin, je fus le troisième à me réveiller. N et Aziliz étaient déjà debout et discutaient. Je m'approchai d'eux et leur demandai de quoi ils parlaient.
- De rien. Dit Aziliz avec ton gêné.
N paraissait rigoler dans son coin. Qu'est-ce qui se passait ? Je n'eus pas le temps de leur demander plus d'informations, Tulipe, Styll et Cosmos, qui venaient de se lever, vinrent discuter avec nous de quelques anecdotes drôles et un peu inutiles. Nous décidâmes de réveiller le reste de la clique si nous ne voulions pas partir trop tard. Une fois tout le monde debout, nous repartîmes dans la direction indiquée par N. Mais aujourd'hui, Liv voyageait avec nous (sous son voile d'invisibilité bien sûr). Comme hier, nous avons marché toute la matinée tranquillement. Nous nous sommes arrêtés dans un petit village pour déjeuner, puis nous sommes vite repartis. Mais l'après-midi, une étrange personne nous interpella. Un garçon aux cheveux courts et bleu-vert. N et Cosmos semblèrent se raidir en l'apercevant.
- Tiens, mais ce ne serait N, mon vieux pote ?
Il ne répondit rien.
- Bah alors, on ne dit plus bonjour ? Peut-être que tu ne te souviens pas de moi, c'est ça ?
N prit une toute autre expression, il semblait maintenant heureux de voir le garçon en face de lui.
- Comment t'oublier, mon cher Lance ?
Ils se serrèrent la main.
- Alors, quoi de neuf ? J'vois que t'es sorti de ton trou !
- Oui, Volucité ne me plaisait plus.
- Ah, je te comprends, c'est pas mon truc les grandes villes. Et eux ? Dit-il en nous désignant. Aller, raconte !
- Ce sont des amis, tout simplement.
Il remarqua Célesta. Ses yeux s'agrandirent.
- Oh, bonjour ! Je suis Lance, un ami d'enfance de N. Et vous êtes ?
- C...Célesta.
- Quel délicieux prénom !
- Euh... Merci ?
Il se tourna vers Cosmos.
- Welt ? C'est toi ? J'ai failli ne pas te reconnaître !
- Appelle-moi Cosmos s'il te plaît.
Le ton qu'avait employé le Méios était calme mais froid, dur. Il n'avait pas l'air d'aimer Lance. Et à vrai dire, il ne m'inspirait pas trop confiance non plus.
- Vous allez où ? Demanda-t-il.
- Vers Janusia.
- Janusia ?! Mais c'est super loin ! Vous allez carrément dans la mauvaise direction, là !
- Pardon ?! S'écrièrent Piper et Tulipe en même temps.
- J'ai pas compris ce que vous avez dit mais vous avez l'air étonné alors je vais expliquer simplment : vous foncez vers Maillard, là.
Piper s'empressa de sortir sa carte ; Lance lui indiqua notre emplacement.
- Ah bah oui, il a raison en plus.
- Attendez ! Cria N. C'est normal. Je comptais vous faire prendre le métro jusqu'à Rotombourg où nous aurions traversé la forêt pour rejoindre Flocombe, puis nous aurions marché jusqu'à Janusia.
- C'est compliqué ton truc. Lâcha simplement Zéphyr.
- En même temps, c'est plus court que de faire tout le grand tour par le Mont Foré.
Piper nous montra la carte et nous montra les différents endroits cités au fur et à mesure. Moi, j'avais bloqué sur un mot et n'avait pas écouté la suite. Métro. METRO. Ce foutu train où j'avais failli passer. Il voulait qu'on remette ça.
- N, va te faire, moi je risque pas ma vie une deuxième fois dans la métro.
- Quoi ?
Ah oui, c'est vrai qu'il était pas avec nous quand ça s'est produit.
- Rien. Expliqua Célesta. Une vieille histoire.
- C'était il y a seulement quelques jours.
- Puis t'es pas mort. On prendra le métro, point. En plus, ont peut garder nos Pokémon avec nous dans le métro de Maillard.
- Comment tu sais ça, toi ?
- Parce que j'habite là-bas du con.
Grosse bêtise de sa part. Elle n'avait pas encore compris, alors je lui mâchai le travail :
- Au moins, on aura un endroit où dormir. Chez TOI, par exemple.
Là, elle réagit et se maudit de ne pas l'avoir fermé. C'était décidé, on prendrait le métro qui partait de Maillard jusqu'à Rotombourg. Nous nous apprêtions à repartir, lorsque un détail nous revint tous en mémoire : Lance.
- Tu viens avec nous, Lance ? Demanda joyeusement Célesta.
- C'est si gentiment demandé ! C'est avec grand plaisir que je me joins à vous !
C'était trop demandé qu'un gland ne nous rejoigne pas ? Non mais parce qu'à la base, on était cinq. Maintenant, en comptant Lance et Liv, ça fait onze. Et un groupe de dix -comme Liv est invisible-, ça court pas les rues, surtout quand c'est trois humains et sept Pokémon en liberté. A la moindre gaffe, on allait se faire repérer comme les destructeurs du Centre Pokémon de Port Yoneuve. Et on ne se le cache pas, on serrait dans la merde si ça arrivait. Déjà que notre situation n'a rien à envier... En plus, Lance nous comprenait pas. Puis il sait pas qu'une Reshiram se balade juste à côté de lui. Génial, ça promettait d'être génial. Nous nous remîmes à marcher malgré ce nouvel handicap. Lance bavarda avec Célesta tout l'après-midi. Quand à N et Cosmos, ils restèrent muets comme des tombes. L'ambiance de folie, je vous explique pas. Finalement, le soir arriva assez vite et nous nous assîmes autour d'un feu, petite habitude que nous avions adoptée.
- Lance, je peux te parler ? Dit N.
- Bien sûr, je suis sûr que tu as plein de choses à me raconter.
Ils s'écartèrent du feu et partirent s'asseoir sous un arbre.
- Qu'est-ce que tu fous là ?!
- Relax ! Je viens en renfort !
- J'ai pas besoin de renforts, je me débrouille bien, là ! Tu vas tout faire rater, comme d'habitude !
- C'est le chef qui m'a demandé de venir, c'est pas moi qui l'ai décidé.
- Mouais, n'empêche que ça va être plus dur de les mener en bateau maintenant.
- Mais non. Fais comme moi, c'est tout. Après tout, suffit de les ramener chez Espios.
- Cosmos, Styll et Célesta n'auraient pas du être entraîner là-dedans.
- C'est trop tard. Fallait y penser avant. Tu vas pas te dégonflé quand même ?
- Non, jamais. J'ai dit au chef qu'on lui livrerai les crétins qui veulent nous arrêter, et ce sera fait.