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Souvenirs Oubliés de PeterCynthia



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» Auteur : PeterCynthia - Voir le profil
» Créé le 22/05/2014 à 18:50
» Dernière mise à jour le 22/05/2014 à 18:50

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05: Crépuscule et Aurore
https://www.youtube.com/watch?v=ENaSo-WyM2I
*Allumer la musique*

Il n'en pouvait plus, son histoire avec Emmanuela il avait voulu l'oublier et son subconscient lui-même s'était révolté. Il avait pourtant essayé, essayé d'oublier et de ne plus repenser à ces moments douloureux. Son cœur se serrait car il se sentait responsable de tout ce qui était arrivé. Il fallait qu'il parte, qu'il fuit, qu'il ne revienne plus ici, il ne pouvait plus endurer cela. La vie était trop dure si le souvenir de son amour le poursuivait constamment. Quitter Illumis était la meilleure des solutions. Son chagrin le torturait.
Raphaël quitta l'immeuble où il était (voir chapitre précédent) et se dépêcha de se rendre à son bureau pour récupérer ses affaires et partir. Ca ne pouvait pas durer, cette souffrance ne pouvait pas durer. Fuir était, selon lui, la meilleure des solutions. Il craignait que l'ultime souvenir oublié ressurgissent, ce souvenir, cette partie de son histoire qu'il aurait préféré complètement effacer. La culpabilité lui serrait la gorge dès qu'il y pensait. Emmanuela...il implorait son pardon, toujours...il aurait tant voulu avoir une seconde chance.
Il descendit les escaliers et sortit sans se retourner, les yeux sombres et tristes, le visage crispé par le chagrin qu'il tentait de retenir. Une tendre promesse qu'il n'avait pu tenir. S'il l'avait emmenée avec, il y a vingt six ans, s'il avait respecté sa promesse de l'emmener à Port-Tempères, rien de cela ne serait arrivé. Toute cette tragédie n'aurait pas eu lieu et cette souffrance, cette rage et ce chagrin, qui habitait le cœur de l'enquêteur n'aurait pas lieu d'exister.

Le policier marchait dans la rue, il errait, sans but, les yeux gonflés et rouges. Il venait d'acheter un billet pour Volucité, il allait tirer un trait sur Illumis et sur tout ce qu'il avait vécu à Kalos et particulièrement dans cette ville.
La lumière de son appartement semblait briller au milieu de la sombre cage d'escaliers, au milieu des ténèbres, de ses ténèbres. C'était une lumière réconfortante et douce, celle d'un ami qui attend et qui est là en cas de coup dur, sauf que Raphaël ne voulait pas parler à Béladonis, il ne voulait pas affronter son regard et surtout ses questions qui ne feraient qu'augmenter son malheur. Il allait partit discrètement.

L'enquêteur tourna la clé dans la serrure et entra. Son ami était assit sur le canapé et lisait la Gazette d'Illumis, un journal notoire. La presse parlait déjà de la débâcle de la Team Rocket, décidément ils étaient rapides. Raphaël ferma la porte doucement et s'avança à pas de velours vers sa chambre où il fit sa valise, enfin faire est un grand mot, il balança juste toutes ses affaires dedans en vrac. Il peina à refermer son sac, puis lorsque tout fut près, il sortit avec une seule idée en tête : prendre son avion et partir. Béladonis était toujours dans son canapé et n'avait même pas réagit. C'était sans doute mieux comme cela. Raphaël s'en voulait un peu d'être aussi lâche, ça ne lui ressemblait pas. Normalement il aurait tenu face à l'adversité mais ce vent de tempête qui hurlait en lui était bien trop fort, il luttait en vain. Il allait sortir lorsque :

- Ca ne te ressemble pas de fuir comme ça, dit Béladonis sans bouger de son fauteuil.

- Hmmmpf...Béladonis, s'il te plait ne te mêle pas de ça, soupira Raphaël presque exaspéré.

- Comme tu veux mais dis moi au moins ce que tu cherches à fuir !

- Et d'ailleurs qui te dis que je fuis quelque chose ?

- Ca se voit à ta démarche, à ton souffle et à ta discrétion. Je te rappelle que nous avons suivi le même entraînement, ça ne sert à rien de me démentir ! Tu sais très bien que j'ai raison.

- Très bien, tu as raison ! Mais ne cherche pas à comprendre, je t'en prie.

- Soit ! Cependant sache que fuir ses propres démons, fuir les ténèbres qui nous habitent, ne te permettra pas de rejoindre la lumière, tu ne feras que chuter plus profondément dans ta noirceur. Il faut faire face et affronter l'obscurité à bras le corps, tu ne triompheras que de cette façon.

Raphaël le regarda et retint ses sanglots, il lâcha un silencieux merci et s'en alla, en dépit de ce que venait de dire Béladonis, l'agent Lysliss en avait marre de cette souffrance et pour l'instant la fuite était la seule bonne solution. Il sortit de l'immeuble mais hélas, il était trop tard. Il avait perdu trop de temps, son subconscient s'était remit en marche et ce qu'il tentait de fuir refaisait surface. Il s'assit sur les marches du perron et prit sa tête entre les mains. Celle-ci chauffait déjà. Il se prépara psychologiquement à ce qui allait être le moment le plus douloureux. Sa vue devint blanche et floue, il était contraint à faire face.

* *

Illumis, 5 ans auparavant.

Le chaos règne en ville, tout le monde est sous le choc. L'homme le plus riche de Kalos, M. Lysandre est en faite le dirigeant de la Team Flare et tous ces malheurs sont à cause de lui. Quatre jeunes dresseurs ont réussi à le démasquer mais désormais qu'il a Xerneas sous la main, il est plus puissant que jamais. Sachant que l'équipe criminelle va bientôt diriger le monde, les sbires ont eu la permission de semer la terreur à Illumis et surtout de stopper tous ceux qui se dressaient sur leur chemin.

Raphaël est là, dans la ville, cette débâcle a lieu en partie grâce à lui, c'est lui qui avait guidé Serena, Kalem et leurs amis à entrer par la porte secrète du café Lysandre. Il les avait maintenant envoyé à Cromla'ch pendant que lui s'occuperait de protéger, avec le reste de la Police Internationale, les habitants de la ville.
Il court partout, dans toutes les rues, dans les ruelles et les avenues, pour trouver ce qui ont besoin d'aide, pour secourir les blessés. Soudain un homme à terre, à la chevelure rousse et aux yeux bleus saphir, attire l'intention de l'enquêteur.

- Alfred ! Que fais-tu ici ? demande Raphaël au blessé.

- Oh...je, je....

- Ne fais pas semblant, s'écrie le policier en soulevant Alfred, tu es avec eux, ton père est à l'origine de tout cela et tu penses que c'est en bredouillant que tu vas t'en tirer ?

- C'est pas ce que tu crois...j'ai tout fait pour m'opposer à lui...pour stopper sa folie...et voilà comment je finis..., répond-il avec difficulté.

Raphaël retire sa main du flanc du fils de Lysandre et le repose à terre, son bras est rouge de sang. L'enquêteur regarde cet homme blessé et découvre une grosse entaille au niveau de l'aisselle droite. Il ne s'en remet pas, Alfred a été attaqué par des hommes armés et frappé par une arme blanche et non pas par un Pokémon...ce n'est pas possible ! Tout d'un coup, il repense à quelque chose : Emmanuela...
- Où est-elle ? Où est Emmanuela ? REPOND MOI ! hurle-t-il.

- Elle...elle aussi...c'est opposée à...mon père, commence-t-il à dire tout en crachant du sang, ils l'ont...p...poursuivis, elle s'est enfuie...par là.

- Est-elle vivante ?

- Je...je l'espère...

Ce fut les derniers mots d'Alfred Lysandre, le fils qui s'est opposé à son père. Raphaël ferme les yeux du cadavre et le laisse là, ne pouvant rien faire d'autre. Il doit sauver Emmanuela, à tout prix. Il sort une Pokéball et libère un somptueux Massko aux feuilles d'un vert éclatant. Le dresseur lui ordonne de passer par les toits à toute vitesse pour repérer sa bien aimée tandis que lui passerait par les rues. Il lui conseil de ne pas hésiter à utiliser Lame Feuille en cas de danger. Puis, dans un « GO » rauque, le dresseur part en courant, suivit de son Pokémon.
Il l'entend, il l'entend hurler et appeler à l'aide dans sa langue maternelle : « Aiuto ! Aiuto !» Les yeux bleus de l'homme brillaient d'un éclat de passion et de courage, il devait la sauver à tout prix. Soudain un cri sauvage, celui d'un Pokémon, se fit entendre. C'était Massko qui sautait sur les membres de la Team Flare et qui les attaquait à grands coups de Lame Feuille.
Raphaël arrive au bon moment, les sbires sont mis en déroute mais il ne trouve pas Emmanuela. Où peut-elle bien être ? Il regarde autour de lui puis il la voit, allongée au bord d'un mur. Elle le voit et lui sourit faiblement. L'enquêteur se précipite vers elle et voit une profonde entaille au niveau du flanc droit. Elle est mortellement blessée...N'écoutant que son courage, Raphaël la soulève et la prend dans ses bras et lui fait signe de se taire. Il n'écoute que son cœur et retient sa rage et sa tristesse, elle est condamnée et il ne peut rien faire. Il doit au moins l'emmener dans un endroit paisible pour...pour leurs adieux.
Le policer découvre un petit square isolé du chaos environnant et paisible, l'endroit idéal pour fermer ses yeux à jamais, pensa-t-il. D'ailleurs Emmanuela pensait la même chose.
- Raph...laisse-moi là, il est déjà trop tard..., soupire-t-elle.

- NON ! Je vais t'emmener à l'hôpital et ils te soigneront et..., réplique-t-il tout en sachant pertinemment que son espoir était vain.

- Je t'en prie, reste avec moi...pour ce dernier moment, sa voix était de plus en plus faible.

- Tiens bon Emmanuela, surtout ne t'inquiète pas ! Reste avec moi !!

- Raph, rappelle toi...nous serons toujours ensemble, la mémoire...reste vivante...je serais toujours...dans...ta mémoire, lui dit-elle pour essayer de le réconforter.

Elle enlève le médaillon qui était autour de son coup, elle l'avait gardé durant toutes ces années.
- Pardonne moi...pardonne moi de ne pas avoir été avec toi...

- Non, ne dis pas ça, c'est à moi de m'excuser, moi qui t'ai abandonnée, culpabilise Raphaël.

- J'aurais tant voulu...nous...nous donner...une seconde chance, puisses-tu maintenant...continuer à vivre...

- Emmanuela ! Ne pars pas ! Je t'aime.

- Moi aussi...je t'ai toujours aimé...et n'oublie pas...que...que je serais toujours à tes cotés...toujours...
Elle s'est éteinte. Ses yeux se sont fermés à tout jamais, mais la dernière image qu'elle a eu c'est celle d'un jardin en fleur avec celui qu'elle a toujours aimé. Raphaël part cueillir dans une des plates-bandes une fleur, une amarilys rouge et la pose sur Emmanuela. Puis, il ferme ses paupières et dit :
- Repose en paix...mon amour.
Il n'arrive pas à pleurer, tout est confus en lui, il ne sait pas quoi ressentir, ni comment agir. Son cœur est brisé, il souffre, il a perdu un être cher, mais les larmes ne viennent pas. La source s'est tarie, son cœur s'est tellement durci durant toutes ces années que les pleures ne viennent plus. Cela le fait encore plus souffrir, sa peine s'alourdie car il ne pas se lamenter, il ne peut pas rendre homme à celle qu'il aimait avec ses perles de chagrin. Il l'adorait tant, tout son être était soulagé depuis qu'elle lui avait dit qu'elle l'avait toujours aimé. Il aurait tant voulu passer plus de temps avec elle, tant voulu avoir une seconde chance.

* *

*Eteigner la musique*
Raphaël reprit conscience et quelque chose le surprit. Il pleurait, de nombreuses gouttes translucides dégoulinaient sur ses joues mates. Son cœur était soulagé, il l'avait fait, il avait affronté son passé et en était sorti victorieux. Et sa récompense était là, son âme s'était allégée et illuminée, les pleurs étaient revenus après de nombreuses années. Au de lui-même il souriait car il pouvait enfin rendre hommage à Emmanuela, mais surtout l'enquêteur comprit enfin, après 27 longues années, il comprit enfin qu'il était profondément aimé. Aveuglé par sa soif de vengeance et par les ténèbres, le jeune homme qu'il était ne pouvait pas comprendre que l'amour aurait pu l'aider à être heureux. Par chance, Emmanuela ou quelqu'un d'autre avait entendu sa détresse et était venu lui faire revivre ce passé pour qu'il découvre la vérité et devienne enfin heureux. Il pouvait saisir sa chance.
Un sentiment étrange l'habitait, il était triste, triste pour la mort d'Emmanuela qui lui brisait tout son être mais surtout il était réchauffé par une gratitude envers sa bien aimée et plein d'espoir pour une vie meilleure.
Le lendemain il alla se rendre sur la tombe d'Emmanuela et d'Alfred. Dans un des cimetières d'Illumis s'élevait une pierre tombale rectangulaire et toute blanche. Une gerbe de fleurs était posée dessus avec marqué sur un ruban : « merci »
Enfin, sur la pierre immaculée était gravée ces mots :

Ici repose en pais Monsieur Alfred Lysandre et son épouse Emmanuela Lysandre née Grimaldi.

« Au fils qui a affronté son père, à la femme qui a soutenu son mari, au couple qui s'est élevé pour protéger la liberté. »

Si un jour enfin nous prenions le temps,
De voir autrement la beauté des gens.
D'apprécier la chance de pouvoir les côtoyer,
Et de vivre ces années par miracles à leur côtés.
Construisons tous ensemble cette époque de nos rêves,
Saisissons notre chance et pensons à la partager.
Gardons-nous de dérober ce qu'il faut laisser grandir,
Laissons donc s'épanouir les fleurs de la bonté.
Offrons tout jusqu'au jour où chacun pourra s'ouvrir,
A un monde où plus personne ne sera étranger.
Là où nos chemins se croisent par pure chance,
Peut naître un monde qui fera toujours sens.
Un monde où la chaleur nourrie par la gratitude,
Nous fera tous oublier les hivers les plus rudes.
Où donner fera battre,
Le coeur de l'humanité.
Au fils des vies,
Au fond des gens.
Dors un futur ,
Miracle du printemps.
Au fils des vies,
Au fond des gens.
Dors un futur ,
Miracle du printemps.


Ce poème avait été écrit par Alfred pour essayer de remettre son père sur le droit chemin, en vain. Raphaël déposa une amarilys rouge sur la tombe puis se recueillit quelques instants. Lorsqu'il se retourna il la vit, elle, toujours elle !

- Encore vous ! Décidément on se croise partout, dit la jeune femme.

- Je pourrais connaître votre nom mademoiselle ? demanda Raphaël avec un sourire charmeur.

- Sophie !

- Et bien Sophie, je propose que nous rencontrions réellement autour d'un café, c'est plus chaleureux qu'un cimetière.

- Je suis partante !

L'enquêteur trouvait la jeune femme ravissante, elle devait avoir cinq ans de moins que lui. Il voulait réaliser la dernière volonté d'Emmanuela : continuer à vivre et pourquoi pas retenter sa chance ? L'homme pensait que cette femme, Sophie, n'était pas là par hasard, il sentait qu'elle allait réparer son cœur brisé, et qu'elle allait l'emplir d'espoir et d'amour. Une nouvelle page allait s'écrire.


Pour ceux qui comprennent le chant du vent, vous auriez entendre ce jour là un murmure, celui d'Emmanuela. Elle formulait à l'aide de la brise un souhait : « Puisses-tu être heureux un jour, mon amour. »