25: Masque
Lieu : Unionpolis Heure : 21h00
Le masque, chaque personne porte un masque. Il peut être souriant, attrayant, sympathique, mais la plus part du temps, il est là pour cacher quelque chose, quelque chose de beaucoup plus sombre. Un masque est, en quelques sortes, un mensonge permanent qui dissimule l'obscure vérité. Cependant, au-delà du masque psychologique, il existe aussi le masque physique, l'objet. Souvent les personnes portant de telles choses ne veulent pas être reconnues ou encore découverte. Mais ce qui est caché a toujours une fâcheuse tendance à réapparaître.
*
Il faisait sombre, très sombre. On ne pouvait à peine distinguer les choses toutes autours. Où étaient-ils ? Où Caroline les avaient envoyés ? Alex tâtonna dans le vide pour essayer de trouver ses amis. Une pâle lueur transperçait l'obscurité ambiante, le dresseur y passa la main et vit qu'il n'hallucinait pas. Il s'approcha lentement et prudemment de la source, le sol sur lequel il marchait était dur comme de la pierre, il devait être sur des pavés ou du carrelage, donc à l'intérieur d'un bâtiment pensa-t-il. Il continua à s'avancer vers la lueur en mettant la main devant lui. Sa main entra en contact avec quelque chose de rugueux et de dur. « Une porte » pensa-t-il. Il saisit un des battants et le tira vers lui. La salle s'éclaira enfin. Elle était en véritable désordre, de nombreux objets traînaient ça et là, en plus de cela, la pièce était plutôt sale. Ace semblait dormir, mais Gabrielle et Cynthia étaient absentes. Alex franchit la porte et se retrouva dehors, il gravit quelques escaliers et arriva dans un jardin en friche. Ainsi, ils avaient atterris dans une cave. Mais où ? Des maisons et des immeubles entouraient ce jardin à l'herbe sèche et jaune. Les sombres nuages ne permettaient pas à la lumière du soir tombant d'éclairer la bourgade de sa lueur orangée.
Cynthia était assise sur un muret et scrutait la rue juste en dessous. Elle fit signe à Alex et lui montra la maison à laquelle la cave appartenait, Gabrielle en sortit.
- Il n'y a personne non plus, la maison est déserte et le quartier aussi, chuchota-t-elle.
- Je me demande vraiment où on est ! pensa à voix haute Cynthia.
Soudain quelque chose vibra dans le sac du maître de la ligue. Elle l'ouvrit et farfouilla à l'intérieur pendant quelques secondes jusqu'à trouver l'origine de ses vibrations : un poudrier. La jeune femme le regarda étrangement. Comment était-il arrivé dans son sac ? Elle l'ouvrit prudemment, un petit clic en sortit puis il s'ouvrit. Une voix en émana. Cynthia lâcha l'objet par crainte et surprise. Celui-ci tomba sur le sol. Un hologramme apparut.
- Vous me recevez ? Ici Peter !
- Ah ! Ma boîte à maquillage parle ! cria Cynthia.
- Pff…Cynthia…qu'est ce que je vais faire de toi…bon bref, nous avons reçu vos dernières trouvailles. Nous n'avions pas prévu l'embuscade de l'UMGT. Vous voici à Unionpolis, du moins ce qu'il en reste. Restez discret, un de nos contacts vous fera sortir de la ville. Soyez à ces coordonnées à 23h !
- Attends Peter…j'aimerai…., essaya de dire Cynthia mais déjà l'hologramme avait disparu.
Gabrielle était un peu en retrait. Elle réfléchissait sur elle-même. Elle était humaine depuis déjà quelques temps et elle avait encoure du mal avec la dure réalité de la condition humaine. Tous ces sentiments, toutes ces choses que les humains ont et font et que les Pokémon n'ont pas la rendait perplexe. Jamais elle n'avait eu en tant que Gardevoir des moments pareils où elle se posait des questions sur sa vie et sur elle-même. Sa vie d'humaine avait été courte mais riche en rebondissement. Cela avait tout d'abord commencé par son aventure avec Alex. En y repensant c'était tout de même assez bizarre, Alex était son dresseur autrefois ! Sur le moment elle n'avait pas été choquée mais avec du recul, ça paraissait tout de même repoussant. Ensuite, Alex l'avait trompée avec Eléonore. Eléonore...la jeune fille avait beau essayer de la détester, elle n'y parvenait pas. Au fur et à mesure de son évolution dans la vie humaine, Gabrielle se rendait compte que ses dons de Gardevoir comme celui d'empathie lui empêchaient d'haïr les gens. Eléonore souffrait tellement que la jeune fille n'avait pas le droit de la mépriser mais si celle-ci lui avait brisé le cœur. Oui, Alex lui avait brisé le cœur, et le fait qu'elle ait un cœur de Pokémon ne l'empêchait pas de souffrir. Ce qui avait le plus frappé Gabrielle, c'était la capacité des humains à remonter la pente, à se battre. Elle s'était très rapidement remise de sa rupture avec le dresseur. Maintenant que tout semblait aller mieux elle avait peur, peur de ce qui allait arriver, peur de ce que lui réservait l'avenir. Une larme coula sur sa joue mais Ace la recueillit et sourit à la jeune fille. Il avait sans doute écouté les pensées de la jeune fille.
- Gabrielle, ne t'inquiète pas, tu es tout simplement humaine, lui dit-il pour la réconforter.
Elle lui sourit. Il avait raison, elle ne devait pas craindre sa condition.
Une heure et demie plus tard, Cynthia réveilla ses amis endormis, il était temps de partir. La jeune femme sortit son poudrier et nota la rue que Peter leur avait indiquée. L'obscurité était totale et seuls les réverbères éclairaient la voierie de leur lumière blafarde. Ils s'avancèrent lentement et discrètement dans le dédale des rues de la ville câlin. Des hélicoptères tout aussi noirs que les ténèbres volaient au dessus de la cité, éclairant les rues de puissants spots lumineux, ils étaient à la recherche d'intrus.
Nos amis n'étaient plus qu'à quelques mètres de leur lieu de rendez vous qu'ne forme blanche apparue devant eux. Une femme encapuchonnée marchait dans leur direction. Elle murmurait quelque chose : « Oh…il n'est pas là non plus ! Mon Arceus où est-il ? Où est-il ? »
Soudain l'apparition s'arrêta devant les fugitifs. Elle les regarda mais Cynthia mis fin à cet échange silencieux.
- Serena ?! As-tu trouvé la personne que tu cherchais ?
- Oh….vous ! Nous nous sommes vus à Doublonville n'est-ce-pas ? se demanda la revenante.
- Oui c'est bien cela et tu nous disais que tu recherchais quelqu'un….continua Alex.
- Hélas non….je ne l'ai pas retrouvé mais je garde la foi, je sais qu'un jour je le retrouverai !
Ace se taisait comme à son habitude et il regardait Serena. Elle était la clé de toute cette histoire et seul lui le savait.
- Peut-on savoir qui c'est au moins ? interrogea Cynthia.
- Non, je ne peux pas, votre cœur n'est pas assez ouvert….continuez à la suivre et vous trouverez par vous-même
L'apparition disparut dans une lumière blanche aveuglante. Que voulait-elle dire par là ? Hélas ils n'avaient pas le temps de discuter, il devait continuer. Le nombre de membres de l'UMGT dans la zone augmentaient de plus en plus. Ils étaient en danger.
Ils arrivèrent enfin dans une grande rue, leur point de rendez-vous. Cynthia fit signe aux autres de s'arrêter et de rester tapis dans l'ombre tandis qu'elle observait la route discrètement. Seul le bruit des hélicoptères brisait le silence donnant ainsi un côté inquiétant à cette rencontre nocturne. Ils attendirent un quart d'heure, personne ! Etait-ce un piège ? L'angoisse montait tandis que le poudrier de Cynthia tintait, signe que l'UMGT se rapprochait de plus en plus. Ils étaient pris entre quatre murs. 20 minutes et toujours personnes….Cynthia s'apprêta à quitter les lieux lorsque des bruits de talons sur le pavé la firent se retourner. Une femme tout de blanc vêtu sortit d'une des maisons. Son chef était couvert d'un long et large chapeau blanc entouré d'un ruban noir. Elle portait un grand tailleur crème, des gants noirs et des bottines noirs. Elle demeura de dos. Au bout d'une minute elle prit une cigarette dans sa main gauche et l'alluma, de sa min droite, elle fit signe à nos amis de la suivre. Ils devaient impérativement garder une distance de 100 mètres pour éviter d'éveiller des soupçons. La femme marchait très lentement. Après dix minutes elle bifurqua à gauche, nos amis firent de même.
Ils arrivèrent dans une impasse, la femme était là, de dos. Elle se retourna brusquement ! C'était la stupeur générale, Madame C ! Son masque sur les yeux, elle regardait nos amis d'un petit sourire mesquin.
- Hum hum hum ! Je vous avez dit qu'un jour nous serions main dans la main, ricana-t-elle.
- Et moi je vous dis que jamais Peter et Elena n'oseraient engager une catin comme vous, s'écria Cynthia pleine de rage, vous n'êtes qu'une tueuse sans valeurs !
- Je fais fis de toutes ces insultes ! Je suis là pour vous faire quitter la ville par cet égout. Il vous mènera directement aux souterrains de Sinnoh puis au QG.
Ces cheveux, ces lèvres pincées et cette mimique…Alex n'en revenait pas, pouvait-il être possible que ce soit….
- Sachez que notre QG n'est pas à Sinnoh ! s'exclama Cynthia.
- Et bien sachez que votre QG de Mironda a été repéré et détruit et que donc les Rebelles se sont réfugiés ici.
Soudain des sirènes percèrent la nuit, l'UMGT était là, ils avaient été repéres. Ils étaient condamnés. Déjà des hélicoptères s'approchaient et balayaient le quartier de leur lumière, nos amis étaient cuits.
- C'est soit les égouts, l'inconnu, soit une mort certaine dans les prisons de l'UMGT, expliqua la chasseuse de primes sur un ton mesquin c'est à vous de voir.
Cynthia s'apprêtait à contester mais Alex l'entraîna vers la bouche d'égout, ils devaient absolument fuir. Ace et Gabrielle avaient déjà été avalés par la terre, Alex les suivit. La dresseuse fermait la marche. Elle descendait dans les profondeurs tout en écoutant ce que disait Madame C.
- Ha ! partez, je vous couvre.
- Comment ?! s'écria Cynthia avant de disparaître.
- Je les ai repéré, disait elle à son téléphone, ils sont prêts de l'arène.
Cela suffisait au maître de la ligue, la chasseuse de primes menaient bien un double jeu, pouvait on avoir confiance en elle ?
Oui, les masques servent bel et bien à cacher son identité mais parfois cela peut nous empêcher d'obtenir la confiance d'autrui. Le prix à payer peut être souvent très élevé...
A suivre…..