Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Souvenirs Oubliés de PeterCynthia



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : PeterCynthia - Voir le profil
» Créé le 02/05/2014 à 23:27
» Dernière mise à jour le 20/06/2014 à 20:49

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
01: Sous le soleil d'Illumis
Le soleil teignait le ciel de sa lueur orangé, ses rayons coloraient les murs ocres des façades des immeubles d'un doux rose. De gaies Passerouge chantaient gaiement cachés dans les ramures des platanes qui bordaient les longues avenues poussiéreuses des avenues d'Illumis. La chaleur de l'été rendait les rues étouffantes, les passants se pressaient de rentrer chez eux pour avoir un minimum d'air frais. Les ombres créées par les arbres étaient prises d'assaut tandis que les cafés étaient pour la plus part désertés. Le soir descendait peu à peu apportant avec lui fraicheur et calme.

Au sommet d'un tour de verre, un homme admirait la vue sur la ville qui peu à peu s'endormait dans la chaleur tiède d'une soirée d'été. Cela faisait cinq ans qu'il n'était pas venu. La cité de la lumière l'avait manqué. Cependant il n'était pas là pour se reposer tranquillement dans les délices que pouvaient offrir une ville comme celle-ci. L'homme avait consacré sa vie aux Force de Police Internationales, et ce genre d'organisation on ne les quitte pas comme cela.
S'il en était là c'était grâce à son père, il lui en était redevable.

Illumis était vraiment une ville incroyable. Raphaël avait du la quitter à l'âge de 19 ans, déraciné de ses origines et devant faire face au monde. Raphaël...on ne l'avait pas appelé comme cela depuis longtemps, il portait constamment son nom de code : Lysliss. Désormais, il redevenait Raphaël pour quelques instants ou du moins pour quelques jours. L'homme était de grande taille, environ 1m90, il n'était pas spécialement musclé mais avait tout de même un physique qui en faisait rougir plus d'une. Ses cheveux bruns avec quelques traces de blancs, car il avait 45 ans, étaient plutôt courts, une barbe de trois petits jours couvrait le bas de son visage. Ses yeux d'un magnifique bleu tachetés de bruns autour de la pupille étaient parfaitement mis en valeur avec sa peau bronzée. Il portait un costume noir, ressemblant ainsi à n'importe quel homme d'affaire, sans cravate et le col de sa chemise blanche légèrement ouvert.
Il était temps d'y aller, il ne pouvait plus attendre. La raison de sa présence était tout de même un groupe de criminels qui vole des Pokémon, il se devait de les arrêter. Raphaël sortit sa main de la poche de son pantalon, se saisit de son chapeau, alluma une cigarette et sortit.
Quel bonheur de se promener dans les rues d'Illumis à la tombée de la nuit ! Il se souvenait de tout comme si c'était hier. En même temps Raphaël avait grandi ici et avait passé tellement de temps à trainer dans les dédales de la capitale lorsqu'il était adolescent. Rien n'avait changé. Cependant Raphaël n'avait peur que d'une seule chose : son passé. S'il n'était pas revenu ici depuis cinq ans c'était pour la simple et bonne raison qu'il ne voulait pas affronter ce qui était derrière lui.

Comme la douceur arrivait avec la nuit, les gens sortaient, l'activité reprenait. Un bon nombre de touristes circulaient dans les rues, serpentant entre les cafés et les boutiques. Raphaël commencerait son enquête le lendemain, il pouvait donc s'accorder une soirée de rêverie et d'errance dans sa ville natale.

L'agent secret si on peut dire cela comme ça se dirigea vers un des canaux de la cité. Sur un des quais se dressaient un marché aux fleurs. Il adorait venir ici lorsqu'il était petit, il venait souvent se promener sur le quai aux fleurs avec sa mère. Il adorait voir toutes ses couleurs, cette symphonie de senteurs et lumières, c'était comme une peinture. De nombreuses passantes trempaient leur nez dans les pistils dorés tandis que d'autres achetaient. Mais il n'y avait pas que des femmes. De nombreux hommes venaient ici pour admirer le lieu ou pour acheter des cadeaux à la dame de leur pensé.

Soudain, Raphaël crut reconnaître une silhouette. Une jeune femme. Celle-ci portait un pot dans lequel se dressait une jolie amarilys rouge. Elle était de dos mais Raphaël était sûr de la connaitre. Il s'approcha d'elle mais elle s'enfonça dans la foule. Il pouvait distinguer ses cheveux châtains clairs détachés et ondulés. Il décida de la suivre. Cette femme l'intriguait, comment pouvait elle lui susciter une émotion aussi forte ? C'était décidé, la filature commençait.

Très rapidement l'inconnue quitta la foule pour se diriger vers des ruelles qui bordaient les quais, Raphaël garda une distance de sécurité pour ne pas se faire repérer. Enfin bon, après tout c'était son métier donc il ne devait pas avoir beaucoup de problèmes. La fuyarde s'enfonçait peu à peu dans les dédales d'Illumis, ces petites ruelles pleines de charmes et de secrets. L'agent dut accélérer le pas pour ne pas la perdre de vue. Hélas, à force de s'enfoncer, l'homme s'égara. Il marcha quelques instants avant de découvrir une petite placette entourée de fleurs. Sur un des murs se trouvaient une petite fontaine à l'effigie d'un Aquali. De sa bouche sortait un petit jet d'eau. Raphaël se posa sur un petit banc de pierre.
Cet endroit lui disait quelque chose...ça ne pouvait....comment était-ce possible ? Comment sa course avait pu le mener ici ? S'il y avait une chose que Raphaël avait appris avec son travail, c'est qu'il n'y avait pas de coïncidences. S'il était arrivé sur cette petite place, ce n'était pas anodin. Il se mit à réfléchir, une foule de souvenir refoulé refaisait surface, cette chose qu'il avait tenté d'oublier, cette histoire qu'il avait voulut cacher au fond de lui-même, remontait. Sa vue se brouilla, son passé réapparaissait !


* *

Illumis, 28 ans auparavant.

Le printemps couvre la ville de la lumière de sa douceur, un vent agréable fait remuer les feuillages des arbres. Un jeune homme de 17 ans est avec son grand frère dans la rue, ils discutent tous les deux, ils parlent de choses que peuvent se dire deux frères de 17 et 19 ans. La nuit tombe lentement mais il y a toujours une foule de personnes dans les rues.

- Comment ? Raph, fais pas semblant, tu n'as jamais abordé de filles dans la rue ?

- Bah non ! Qu'est ce que tu veux que te dises Tom, j'ai un petit palmarès mais qu'avec des filles connues ! Hahahaha

- Ca me fait pas rire, je suis ton aîné, je dois faire ton éducation ! La prochaine fille de notre âge qui passe, tu l'abordes !

- Thomas, t'es lourd ! Ca c'est mal passé avec Cornélia, j'ai pas envie de recommencer !

- Roooh ! Raph, regarde le pro et imite !

- Bon ok, vas-y, montre-moi !

Thomas, le frère de Raphaël, s'est approché d'une jeune fille et commence à lui parler, une gifle termine la conversation, le tout couronné par les rires du petit frère.

- Ah ouais....fameux comme pro ! Bon aller, je vais essayer, il faut sauver l'honneur de la famille !

Le jeune homme s'est adossé à un mur et regarde les gens passer. Soudain, une magnifique jeune fille apparaît. Ses longs cheveux châtains sont attachés en un chignon. De petites sandales chaussent ses pieds et une robe assez courte habille son corps. Ses yeux verts, sa peau un peu bronzée et ses petites tâches de rousseurs lui donnent un certain charme. Raphaël la regarde passer quelques instants, elle est vraiment magnifique. Prenant son courage à deux mains, il s'approche d'elle.

- Je ne vous ai jamais vu par ici mademoiselle, pourtant un si beau visage reste souvent dans la mémoire, débute le jeune homme avec un sourire qui en ferait tomber plus d'une.

- C'est la pire méthode de drague que j'ai jamais vu, va jouer ailleurs ! lâche la jeune fille très froidement avant de continuer sa route.

- Non mais attends ! Laisse moi au moins une chance ou donne moi ton prénom, a imploré l'adolescent, les bras ballants en voyant son échec partir.

- Scusa ? Tu m'as pas très bien compris looser, j'ai dis vas jouer ailleurs stutpido ! Ciao bastardo, s'est écriée la jeune fille avec un ricanement.

Thomas regarde son frère et il est surpris de voir un sourire de malice sur sa figue. Qu'est ce qu'il mijote celui-là ? Raphaël relève la tête, fait un clin d'œil à son ainé et disparaît dans la foule. Il ne va pas laisser cet affront impuni, il va la prendre en filature. Thomas fait un sourire en coin, décidément, son frère est surprenant.

Raphaël regarda sa cible fuir, il ne pourra pas la rattraper dans la foule. Il regarde autour de lui et voit un échafaudage qui est là pour ravaler une façade. Bingo, les toits sont la clé du problème. Il réussira à la suivre sans se faire remarquer. Il escalade discrètement les passerelles de métal et arrive sur le toit du bâtiment. Il la voit ! Elle est là, elle bifurque à droite, quitte les grandes avenues pour les ruelles. Parfait ! Il court sur les toitures de zinc et d'ardoise, il ne doit pas la perdre de vue. Cette fille qui l'a insulté ne s'en sortira pas comme cela ! Et puis quoi encore ! De nombreux Poichigeons s'envolent sous ses pas, heureusement que les toits d'Illumis sont praticables. Soudain, la jeune fille s'arrête sur une petite place où une fontaine à l'effigie d'Aquali chante. Elle s'assoit sur un petit banc de pierre et contemple. Parfait ! Raphaël s'éloigne de la rue de quelques mètres, libère un magnifique Flambusard au plumage ardent, monte sur son dos et descend vers les pavés.

A peine touche-t-il le sol, qu'un cri venant de la place le fait courir.

- Alors ma jolie, on se promène seule dans les rues ? dit un homme mal rasé et aux allures de punk.

- Aiuto ! Aiuto ! N'approchez pas ! cri la jeune fille.

- Vous n'avez pas honte ? Trois contre une pauvre demoiselle ! s'exclame Raphaël tout en dégainant une Pokéball.

- Tu veux quoi le morveux ? dit l'homme mal rasé.

- Riolu, GO !! Laissez-la tranquille ! ordonne l'adolescent.

- Pff, Yanma, Abo et Pandespiègle, c'est à vous !

Cependant les trois voyous sont rapidement remis à leur place. Le Riolu est parfaitement entraîné et ce n'est qu'en une Forte Paume qu'il met le Pandespiègle à terre, ensuite il utilise Retour sur Abo et Vive Attaque sur Yanma. Les trois assaillants sont K-O en un clin d'œil. On sent une véritable symbiose entre le petit Pokémon émanation et son dresseur. Les trois punks s'enfuient en courant, Raphaël se retrouve seul avec la belle effrontée.

- Grazie Signor ! Je crois que je vous ais mal jugé ! dit la jeune fille avec solennité, un grand sourire moqueur sur le visage.

- Tout le plaisir est pour moi, c'est trop d'honneur pour moi que d'aider une pauvre jeune fille, répond Raphaël les yeux pleins de tendresse.

- Je vous accorde votre chance. Mon est Emmanuela Grimaldi et vous ?

- Raphaël !

- Hum...Raphaël ! Tu es mon ange gardien !

- Hahaha, je propose de poursuivre tout cela dans un petit café, suggère le garçon.

Et c'est ainsi que les deux jeunes gens commencèrent leurs aventures, leurs magnifiques aventures. Ce soir là, Raphaël emmena Emmanuela au café Le Temps des Fleurs. Au rendez-vous suivant, le jeune homme se lança, la jeune fille accepta et tout deux vécurent une magnifique relation. La place de leur première véritable rencontre et Le Temps des Fleurs devinrent leur petit nid. Ils adoraient échanger de tendres baisers sur le petit banc de pierre de la place de la fontaine d'Aquali, assis tranquillement sous la glycine.

Emmanuela Grimaldi avait elle aussi 17 ans ce jour là. Fille d'un riche entrepreneur d'Illumis, elle était née dans une région au sud est de Kalos où elle avait passé cinq ans de sa vie, d'où le léger accent et les quelques mots de sa langue natale. Ses parents étaient partis pour la ville Lumière pour les affaires. Très rapidement, la population d'Illumis considéra Emmanuela comme l'une des plus belles filles de la ville. Elle marquait les gens grâce à son esprit, son intelligence et ses petites piques pleines de malice. Monsieur Grimaldi n'encourageait pas sa relation avec Raphaël sachant que le père de celui-ci était son concurrent. Cependant le père d'Emmanuela fut particulièrement surpris par l'agilité du petit ami de sa fille qui grimpait dans la chambre de celle-ci grâce au lierre à la nuit tombée et qui disparaissait le lendemain à l'aurore sans laisser de traces. Tout cela par amour ! Ce qui exaspérait le plus Monsieur Grimaldi c'était qu'il n'avait jamais réussi à prendre Raphaël et Emmanuela en flagrant délit.
Le couple adorait se retrouver dans des petits squares de la ville. La jeune fille avait une passion pour la flore qu'elle réussit à transmettre à son petit ami qui préférait les Pokémon aux végétaux. Ils pouvaient passer des après-midi allongés dans l'herbe, au milieu des pâquerettes à rêver tous les deux, tête contre tête. C'était une période magnifique pour Raphaël.

* *

Lorsque celui-ci rouvrit les yeux, il était assit sur ce petit banc de pierre mais 28 ans plus tard. Les choses avaient changé. Il aurait voulu oublier tout cela mais sa poursuite de tout à l'heure l'avait mené ici, au lieu de première rencontre avec Emmanuela. Ici rien avait changé, mis à part la glycine qui avait disparu. Il n'avait pas de temps à perdre dans le sentimental, il avait une enquête. Il quitta le lieu sans se retourner pour rejoindre les locaux où il avait son bureau de « couverture » et son appartement.
- Dis donc Lysliss, tu rentres tard dis-moi !

- Hmpf ! Salut Beladonis, désolé ! s'excusa Raphaël.

- Ne t'inquiète pas, je comprends que cette ville puisse te rappeler des souvenirs. Pendant que tu rêvassais, j'ai trouvé des pistes. Les voleurs de Pokémon agissent à trois et s'échappent toujours par les airs, ils....

- Ecoute Béladonis, je suis désolé mais j'ai pas la tête à ça ! Tu m'en parleras demain.

- Comme tu veux, aller, bonne nuit.

Raphaël alla se coucher, il essaya de s'endormir sans penser à Emmanuela. Il y parvint car les dires de Béladonis lui firent penser à autres choses. L'inspecteur Béladonis était un grand ami de l'enquêteur depuis longtemps. Il connaissait tout de sa vie, ils étaient un peu comme les deux doigts de la main. Cependant, pour respecter les règles de la Police Internationale, ils continuaient à s'appeler par leur nom de code.
Décidément, Illumis rappelait trop de choses à Raphaël et celui-ci eut du mal à trouver le sommeil. Un seul mot trottait dans sa tête : « Emmanuela ».