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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 23/04/2014 à 11:09
» Dernière mise à jour le 23/04/2014 à 11:11

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 230 : I forgive you
I forgive you - Kelly Clarkson


Dracolosse survola le bâtiment, telle une ombre furtive. Cassy attendit qu'il se rapproche davantage du toit pour sauter. Elle roula sur elle-même en se réceptionnant, tout en déclenchant le mécanisme de rappel de sa pokéball. Elle ne portait même pas sa combinaison, ayant pris des affaires banales afin de pas attirer l'attention au Centre Pokémon. Heureusement, malgré cela, elle ne se séparait jamais de ses gants de combats.

Elle dévissa la grille d'aération avec la pointe d'un couteau, puis se laissa glisser le long du tuyau. Elle ne possédait pas d'autres armes que le souffle du dragon, et enviait soudain Sven qui ne se déplaçait jamais sans ses fourreaux bien remplis.

Elle atterrit dans un long corridor étroit, à la blancheur aussi éclatante que la chambre d'hôpital où elle se trouvait une bonne heure auparavant. Un homme vêtu d'un uniforme en caoutchouc passa devant elle. Il eut à peine le temps de la remarquer qu'il s'effondra, assommé.

Rapidement, la dresseuse le traîna hors du passage et lui ôta son habit, qu'elle enfila, laissant les siens choir sur le sol. Il était un peu trop grand pour elle : elle dut en retournait les manches. Elle s'efforça de dissimuler sa chevelure à l'intérieur, sachant cependant que cela ne suffirait pas à la rendre méconnaissable. Le G jaune apposé au niveau de sa poitrine lui donnait la nausée.

Elle parcourut des dédales de salles et de couloirs interminables, pourtant elle n'eut pas le moindre mal à retrouver son chemin. Comme il faisait nuit, la plus part des sbires Galaxie dormaient dans les dortoirs communs, ou dans les appartements privés pour les plus privilégiés. Elle rallia sans encombre la pièce qu'elle cherchait : la cuisine.

Elle n'y avait jamais mis les pieds, néanmoins elle se rappelait qu'on y accédait par la double-porte latérale dans le réfectoire. Elle était vaste, immaculée et rangée avec soin, ce qui lui permit de mettre rapidement la main sur une provision de lames diverses. Elles n'auraient pas la stabilité de celles de Sven, mais cela lui conviendrait.

Elle revint ensuite sur ses pas, remonta dans les étages, jusqu'à atteindre une serrure magnétique. Une chance pour elle, le sbire qu'elle avait agressé conserver dans sa poche l'un des précieux passes multifonctions.

Elle le déverrouilla et pénétra enfin dans le laboratoire de son frère, où toutes les lumières étaient éteintes. Elle décida de s'accorder quelques minutes afin de jeter un oeil à ses études actuelles, mais elle ne trouva rien de vraiment intéressant, hormis des notes sur les Gijinkas et ces anciens plans de la Chaîne Rouge. Comme elle savait déjà que son souhait était de la reconstituer encore une fois, cela ne lui apprit rien de nouveau.

Elle se dirigea ensuite vers le mur, où se trouvait le système d'alarme. Sans réfléchir davantage, elle pressa le bouton rouge du plat de la main, qui le déclencha aussitôt. Une sonnerie stridente se répercuta en écho dans l'immeuble, si aiguë qu'elle aurait presque pu faire voler les vitres en éclat.

Cassy se plaça à couvert, le dos collé contre le mur, dans l'axe du battant de la porte. Quiconque l'ouvrirait ne pourrait pas l'apercevoir, ce qui lui laisserait le temps d'agir. Elle connaissait Eric. Si un danger planait sur l'organisation, il viendrait avant tout protéger son laboratoire.

Quelqu'un fit irruption dans la pièce quelques minutes plus tard. Il ne s'agissait que d'un scientifique, mais elle n'hésita pas. Alors qu'il se dirigeait vers le bureau, elle le rattrapa en deux enjambées et lui transperça la chair d'un coup de couteau. Le sang jaillit, tâchant sa blouse blanche et les mains de la jeune femme en même temps. Elle se retourna à la seconde où celle qui était probablement sa collègue rentrait à son tour.

Elle n'eut pas l'occasion de prononcer le moindre mot que déjà une lame s'enfonçait dans son ventre. Si elle ne la tua pas, elle s'écroula sur le sol dans une mare écarlate en se tordant de douleur. La dresseuse s'en voulait de ne pas viser aussi bien que Sven : lui n'aurait sûrement raté ni le coeur ni la gorge.

Elle enjamba le corps de la chercheuse, qui continuait à s'agiter dans un râle, et l'attrapa par les bras pour la tirer un peu plus loin. Elle laissa une trace rouge dans son sillage, que Cassy n'avait pas prévu. Il était trop tard pour y remédier, cependant, car son aîné arriva au même instant.

- Tiens, petite soeur ! On est revenu se jeter tout droit dans la gueule du Grahyéna ? Où est ce cher Niklausson ?
- Je n'en sais rien, je suis venue seule.
- Penses-tu vraiment que je te crois capable de tuer deux de employés ?
- Tu as tort, Eric. Etrange pour une personne qui ne se trompe d'ordinaire jamais.

Elle lança un nouveau couteau dans sa direction et il fit un bon de côté pour l'esquiver. Il n'échappa néanmoins pas à la rafale de souffle du dragon qui fondit sur lui pour le projeter au mur, sérieusement brûlé par endroit. La paroi se craquela derrière lui alors qu'il tentait de s'en décoller. Sa silhouette devint floue et, moins d'une seconde plus tard, ce n'était pas un, mais deux jeunes hommes qui se tenaient devant elle.

- J'ai hâte de voir comment tu vas t'y prendre, Kathy. Toi, va chercher les Gijinkas. Moi je m'occupe d'elle. Aurais-tu déjà oublié que tu ne peux pas me tuer ?
- Ne me prends pas pour une imbécile, tu n'es pas immortel.
- Tiens donc, et pourquoi, je te prie ?
- C'est le don de Lilith, pas le tien, et seule Circé connait la recette de l'élixir de longue vie, alors rassure-toi : je trouverai le moyen de te faire la peau.

Un combat acharné se lança entre eux deux. Oubliant toutes ses armes, elle lui sauta dessus, le plaqua à terre et entreprit de le frapper à mains nues. Une paume plaquée contre sa gorge, elle commença à le stranguler. Eric tenta de se débattre, en vain. Assise sur taille, elle l'immobilisait.

- Tu croyais quoi ? Que j'allais me contenter de cette fin pour toi ? Tu rêves.

Elle sortit la lame la plus tranchante qu'elle ait pu trouvé de sa poche et le taillada sur toute la longueur de sa joue droite. Du sang perla de cette estafilade, tandis qu'elle lui transperçait la jugulaire. Il poussa un cri atroce, en écho auquel elle éclata d'un rire sinistre. Malgré la quantité de fluide vitale qui se déversait au sol, il vivait encore.

- Maintenant, dis-moi, pourquoi t'en es-tu pris à Cynthia ?
- Je ne supporterai pas que quiconque se mette à nouveau en travers de ma route, or elle t'a aidée la dernière fois.
- Et alors ? répliqua froidement Cassy en lui transperçant cette fois le flanc. Elle ne représentait plus une menace pour toi, à présent ! Si tu es parvenu à la retrouver là où elle s'était cachée, c'est que tu avais des informations à son sujet, et dans ce cas tu devais savoir qu'elle ne travaillait plus avec nous.
- Oui, je le savais. Mais je savais aussi que tu l'appréciais, et c'était là mon véritable but. Je voulais surtout te faire souffrir en la tuant, elle et l'enfant qu'elle portait.

Cette fois, ce fut à bout portant que le souffle du dragon l'atteignit en pleine tête. Sa peau se recouvrit de cloques rougeâtres, exactement comme les victimes du vitriole. A nouveau il hurla, couvrant presque les bruits de pas que la dresseuse perçue dans son dos.

- Katharina ! Lâche-le immédiatement !

L'intéressée se retourna aussitôt. Sylvain se tenait dans l'encadrement de la porte, suivi de près par le clone d'Eric et de deux femmes, les plus laides qui soient. Elles possédaient chacune un bec sur leur visage osseux et des ailes repliés de Rapasdepic. Elle les connaissait pour en avoir déjà vu une représentation par le passé : les Harpies.

Cassy refusa de bouger, couverte du sang de son frère ainsi que celui de ses précédentes victimes, et son cousin fit un pas menaçant dans sa direction. Elle se contenta de lever les yeux vers lui, une paume tendue en l'air. L'énergie contenue dans son gant s'amenuisait, mais elle n'hésiterait pas à en faire encore usage.

Soudain, quelque chose la frappa à la tête et elle se retrouva propulsée vers l'arrière, sonnée. Il s'agissait d'une chaise que le Topdresseur, grâce à son pouvoir de mobilité, avait fait léviter jusqu'à elle. La copie de son ainé en profita alors pour venir chercher son original, à moins que ce ne soit l'inverse, et l'emporta avec lui hors de la pièce.

- Mesdames, finissez le travail, ordonna-t-il en passant à hauteur des Gijinkas.
- Sylvain, murmura la dresseuse en portant une main à son crâne endolori. Je te connais, tu n'es pas un assassin...
- Je t'avais prévenu, Katharina. Tu n'aurais jamais dû remettre les pieds ici. Vous avez entendu ce qu'à dit Eric ? Tuez-la.
- Non ! Tu es en train de devenir comme lui ! Je ne comprends même pas que tu aies pu accepter ce qu'il a fait à Cynthia !
- A... Cynthia ?

Le jeune homme, qui s'apprêtait à tourner les talons pour ne pas devoir assister au carnage des poké-humains, s'arrêta net. Il lui adressa alors un regard par-dessus son épaule tandis qu'elle se relevait, chancelante.

- Oui, Cynthia, le Maître de Sinnoh. Il a envoyé une escouade s'en prendre à elle dans son domicile conjugale alors que son mari s'est absenté. Elle a l'hôpital entre la vie et la mort parce qu'ils l'ont frappée, puis l'ont poussée dans l'escalier.
- Je croyais qu'elle était...
- Enceinte ? Exactement. C'est pour cette raison qu'elle s'est retirée des affaires de la Confrérie, afin de mener sa grossesse à terme sans faire encourir le moindre risque à son bébé. Sauf que mon frère en a décidé autrement.
- Je refuse de penser qu'il ait pu...
- Ah oui ? Alors pourquoi serais-je venue ici, toute seule, sans plan ni raison aucune ? Cynthia est mon amie, et si elle ou son enfant ne devait pas survivre, je t'assure que je vous tuerai tous un par un, jusqu'au dernier.

Ses iris noisette passèrent de sa cousine aux Gijinkas qui commençaient à piaffer d'impatience, désireuses d'obéir à leur nouveau maître. Il ouvrit la bouche à plusieurs reprises, hésitant, puis finit par informer :

- Elles ont reçu l'ordre, désormais, et elles feront tout pour le mener à bien.
- Pas si je les neutralise avant.
- Tu ne parviendras jamais à les vaincre seule, constata-t-il en insistant sur le dernier mot.
- Je vais au moins essayer. Draco ! Viens m'aider ! Toi aussi, Dracoli ! Nous allons nous occuper d'elles. Altaria ! Distrais la seconde, je ne pourrais pas me battre sur deux fronts à la fois.

Alors que ses pokémon se matérialisaient devant elle, elle sentit quelque chose s'agiter au niveau de sa cuisse. En regardant de plus près, elle s'aperçut que c'était un couteau qui sortait de sa poche, pour foncer droit vers la main tendue de Sylvain.

- Et moi, je vais t'aider.
- Pourquoi ?
- Sans doute parce qu'Eric a commis une erreur en s'en prenant à une future mère qui ne faisait de mal à personne. Tu avais raison : il y a sans doute d'autres manières d'oeuvrer pour ce qui semble être le bien, sans devoir sacrifier des innocents.