... Aux sombres bassins.
Grande mer d'Hoenn, secteur du « Chenal 130 », décembre 1989.
Bien qu'Hoenn soit une région tropicale, elle était parfois touchée par des vagues de froid. Et en cet hiver 1989, c'en était une d'une très grande force qui frappait la planète tout entière, sans faire d'exception pour la région insulaire.
Il fut même retrouvé des blocs de glace dérivant depuis les pôles, tant le thermomètre baissait. Les eaux, restant d'habitude au-dessus de la quinzaine de degrés, affichaient une température de seulement cinq. Les eaux des pokémons peu habitués aux grands froids, tels les Ecayons, dépérissaient à vue d'oeil. Les plus faibles créatures ne survivaient d'ailleurs pas à la vague de froid. Les espèces le pouvant entamaient des longues et épuisantes migrations, fuyant vers l'équateur où elles espéraient trouver des conditions plus clémentes. Mais seuls de grands Pokémons, tels que les Walmer ou Sharpedos, pouvaient se permettre de tels voyages. Restaient à Hoenn les millions d'Ecayons dépérissant, et quelques espèces plus robustes telles que les Barloches ou les Magicarpes, qui passaient la crise assez facilement.
Mais rapidement, les Ecayons se firent de plus en plus rares. Les œufs n'éclosant plus, la population diminuait naturellement, et le froid prenait comme tribut les spécimens faibles, vieux, jeunes, malades ou simplement malchanceux.
Dans la nuit noire du mois de décembre, un bâtiment naviguait dans les océans ceinturant Hoenn. C'était un magnifique chalutier, à la coque d'un rouge flamboyant, traînant derrière lui d'immenses filets s'étendant jusqu'au fond de la mer. Mais contrairement à la normale, le navire n'était pas en mission de pêche, mais dépêché par les autorités régionales afin d'effectuer des prélèvements dans la population d'Ecayon : La situation devenant si critique qu'on craignant une extinction de l'espèce à l'état naturel. Dans ses immenses filets raclant le fond des mers, le chalutier emportait bientôt des centaines de Pokémons, et il rentra vers le port de Poivressel au soleil levant. Le navire accosta sur un quai à proximité du Musée Océanographique, où les Ecayons devaient être conservés. Les filets ne seraient pas vidés à la surface, comme cela ce fait en temps normal, mais sous l'eau, par des plongeurs professionnels, afin d'éviter des pertes dans les Ecayon récoltés.
Les indésirables, tels que les Barloches (En pleine prolifération, étant donné leur grande robustesse) furent rejetés à la mer, quelques Ecrapince ou Krabby étant conservé vu qu'ils étaient aussi jugés comme victimes de la vague de froid. Une fois remontés à la surface, les Ecayons étaient immédiatement conservés dans les immenses bassins des sous-sols du musée, dans un vas et viens plus ou moins chaotique des employés du bâtiment. Mais de leurs côtés, les plongeurs allaient bientôt faire une découverte qui surprendrait toute la région, peut-être même tout le pays.
Arrivant au bout du filet, les Pokémons se faisaient de plus en plus rares, et les plongeurs pensaient renoncer à aller jusqu'au bout. Mais alors qu'on se préparait à enrouler le filet, l'un d'entre eux repéra quelque chose, tout au bout. Il allait avoir la surprise de sa vie en s'approchant : Accrochée au bout du filet, se tenait une magnifique sirène, créature légendaire réputée inexistante. Elle se débattait pour se détacher, son Kimono vert étant accroché au mailles. Elle n'aura pas le temps de détacher par elle même, les plongeurs s'en occupant rapidement, avant de la ramener à la surface.
Heureusement pour le personnel se chargeant du transport des Pokémons pêchés, le spécimens était jeune, et ils n'eut qu'à se mettre à deux pour transporter la créature de légende dans les sous-sol de l'établissement océanographique, mais malgré le froid intense du début de matinée, des journalistes filmant les alentours purent prendre quelques images. Les quelques secondes d'images furent rapidement reprises sur toutes les chaînes d'Hoenn, puis du pays entier, le reste des informations passant rapidement à la trappe. La sirène, considérée comme un Pokémon très rare, fut transférée dans un bassin à part, où les éminents scientifiques du musée océanographique comptaient l'étudier. Si la plupart d'entre eux voulaient éviter qu'on ne filme les sous-sols du musée, qui contrastaient avec la lumineuse surface part leur côté sombre, parfois uniquement éclairé par les bassins, et le fait qu'ils n'aient rien de la splendeur de la partie visitable, les chercheurs du « centre de recherche océanographique de la région Hoenn » (Nom de la section de recherche du musée) furent rapidement obligés de céder sous la pression des médias, et durent laisser les journalistes filmer leur « protégée » quelques minutes. Ainsi commençait une véritable fascination pour ce Pokémon, dont on pensait qu'il n'existait que dans les légendes et les comptes pour enfants. Toute la planète s'intéressera bientôt à « la sirène de Poivressel », qui, elle, avait toujours du mal à saisir le cours des événements.