(Prologue) Des mers de corail...
La région d'Hoenn a toujours été un paradis océanique, les îles de l'archipel entourés par une grande mer tropicale séparant la région du reste du monde.
Si les îles de la région grouillaient déjà de vie, c'est bel et bien dans les magnifiques étendues d'eau turquoise que la faune et la flore atteignait des véritables dimensions titanesques. D'immenses bancs d'Ecayon, Poissirène ou Lovdisc sillonnaient les eaux de surface, tandis que sur le fond s'élevaient d'immenses forêts d'algues, n'ayant rien à envier à celles d'arbres qui couvraient les terres émergées. Des coraux coexistaient avec les végétaux, donnant à l'endroit un air féerique, amplifié par la vie toujours grouillante mais plus variée qu'à la surface : Des Krabby édifiant leurs nids aux Loupio remontant des profondeurs, on aurait pu contempler l'endroit des années durant sans jamais se lasser. Enfin, si on était pas repéré par des Sharpedo en quête de nourriture...
C'était dans ce magnifique endroit que je suis née, il y a quinze ans de cela.
Je n'ai jamais connu mes parents. Mon père était sans doute en train de nager dans je ne sais quel coin de la planète, et ma pauvre mère fut dévorée par des prédateurs ayant senti son sang à des kilomètres à le ronde. Par chance, ils ne m'ont pas vue, ou peut-être étaient-ils rassasiés. J'ai du errer à travers les immenses forêts d'algues, s'élevant tellement haut qu'on ne pouvait pas en voir le sommet. Au moins étaient-elles comestibles, c'était déjà ça de gagné.
Je ne sais pas vraiment pourquoi, mas à force d'errer, j'ai trouvé un endroit où je pouvais enfin me poser, m'arrêter. C'était au bord d'une sorte de montagne de corail, à l'ombre et caché des prédateurs par une végétation abondante. Visiblement, je n'étais pas la seule à apprécier l'endroit. Une Luminéon et quelques jeunes Ecayon, ses petits sans doute, avaient adopté l'endroit, et finirent par m'adopter moi. C'était rare de voir une Luminéon s'occuper de ses petits, mais s'occuper, en plus, de quelqu'un d'autre, c'était presque un miracle.
De temps en temps, au gré des courants marins qui sillonnaient les mers tels les vents sillonnent le ciel, on voyait passer d'étrange objets. Un jour, j'en ramassais un qui flottait entre deux eaux. C'était étrange, mais cette chose verte était très douce, et elle semblait presque « taillée » pour moi : Je pouvais le porter sans aucun problème. Depuis, je ne l'ai jamais enlevé. En plus d'être doux et agréable, ce « truc » permettait de protéger ma peau des brûlures ou des rochers... Ou comment lier l'utile et la pratique.
C'est ainsi que, depuis quinze ans, je vivais à l'ombre de colonies de corail. Et jamais je n'aurais eu envie d'en bouger. L'eau était chaude et agréable, et l'endroit regorgeait de délicieuses algues. Au fur et à mesure des années, la Luminéon et sa famille attira d'autres Pokémons, et l'endroit finit par devenir une « colonie » nombreuse vivante. En se réunissant ainsi, les Ecayon et Luminéon pouvaient protéger les centaines d'eaux qu'ils pondaient chaque année, et ainsi se multiplier encore plus vite.
Cette vie pourrait paraître monotone, mais je ne m'en suis jamais lassée. Les jeunes Ecayons passaient leurs temps à jouer, et j'adorais les admirer, utilisant leurs pouvoirs aquatiques. J'en avais aussi quelques uns, comme toute créature marine qui se respecte, mais ils étaient très faibles et de toute manière, je n'avais pas à les utiliser. En plus, les employer puisait dans ma force, et je ne l'appréciais pas du tout. Toutes mes capacités dépasser l'insignifiance nécessitaient que je me repose des jours durant ensuite, et je n'en avait pas du tout envie. La vie est déjà trop courte, si c'est pour la passer à dormir...
Un autre de mes passe-temps constituait à observer les Pokémons qui venaient nous « rendre visite ». Poussés par la curiosité, nombreux étaient ceux qui voulaient voir de près l'endroit, ne comprenant pas pourquoi un si grand banc d'Ecayon et Luminéon y avait élu domicile. Certains restaient à distance, mais parfois, d'aventureux Carvannah se frayaient un passage à travers la masse écailleuse des Ecayon, bien que c'était souvent plus pour se nourrir que pour observer. Ces courageux prédateurs étaient bien rapidement chassés, et restaient le plus souvent bredouille.
Mais le spectacle le plus magique était bien entendu nocturne. Si, seul, un Ecayon ne produisait qu'une bien faible lueur, une centaine d'entre eux formaient un amas brillant d'une magnifique lueur violette, parfois accompagnées des puissantes lumières jaunes des Loupio ou Lanturn remontant des abysses pour se nourrir à la surface.
Vous devez sans doute vous demander qui, ou plutôt quoi, peut vivre toute sa vie sous la mer tout en maîtrisant le langage humain. De ce que j'ai entendu, je serais une sorte de « Pokémon rare » que les humains appellent « sirène ». Voici mon histoire.