« La raison parle, et le sentiment mord »
(Pétrarque)
« Nous y voilà, toi et moi sur notre sommet
Ces deux montagnes de fierté à soulever
A qui la faute, celle qu'on se rejette chaque fois
Le premier qui saute sera-t-il le fou ou le roi ? »
(Mika – L'amour dans le mauvais temps)(Sauf mention contradictoire, les flashes de ce chapitre se déroulent tous à la même période : 14 ans après le début de la fic. Les élèves ont donc tous trente ans dans ces flashes précis.)
- Victimes, du crime, ne tombez plus dans la déprime !
- Les sauveurs, vengeurs, viennent à votre secours !
- Dans l'instant critique quand tout le monde craque, leur tactique c'est l'attaque !
Rebecca leva les yeux au ciel alors qu'une bonne partie du bus chantait depuis au moins une heure de trajet. Clive faisait semblant de dormir avec une incroyable dextérité.
- Rangers du risque ! Tic-tic-tic-tic et tac, rangers du risque !
Lilian et Léon s'étaient joints volontiers à la fête, accompagnés par Gina et Holly.
- Deux détectives hors pair, qui font la paire, pour dénouer les fils du mystère !
Wallace était sur son téléphone. [Tu rates rien, ça chante le générique de Tic et Tac...]
- Quand vous êtes dévorés, par la panique, criez au secours et ils rappliquent !
Fey et Ana étaient pour ainsi dire les meneuses du mouvement et avaient rameuté une bonne partie de la classe avec elles.
Violette participait joyeusement alors que Santana, à côté d'elle, était affligée. Perrine et Naomi chantonnaient mollement sans se lever.
- Qu'est-ce qu'on pourrait chanter maintenant... se demanda Orson.
- Et si on chantait Hava Nagila ?
Les autres regardèrent Benjamin qui haussa les épaules.
- Quoi, c'est facile ! Hava, nagila hava, nagila, hava, nagila venis'mekha...
- Tu veux pas non plus qu'on fasse la Cucaracha... souffla Tino.
- Han nan, pitié... soupira Tristan.
- Ok, le super karaoké destroy, on s'arrête tout de suite ! souffla Helen. Bon. Nous allons emprunter une piste sur le mont Foré et nous serons guidés par un Pokémon Ranger. Il faudra bien l'écouter parce qu'elle est responsable de cette visite sur le Mont Foré depuis des années ! Oui, Steven ?
- Elle ?
- Elle a 44 ans, Steven !
- Nan j'm'en fous de ça, mais vous êtes sûre qu'une nana va pouvoir nous guider ?!
Helen regarda Steven, désabusée. Fey et James levèrent les yeux au ciel. Ana plissa les yeux en regardant son voisin.
- Bref ! Vous devrez bien écouter le ranger Weaver. Elle sait ce qu'elle fait, nous sommes loin d'être les premiers qu'elle mène sur ce sentier.
Wallace reçut la réponse de Walter. [Tu plaisantes, je m'éclate, j'anime une mini-compète entre mes sœurs, le frère de Perrine et le petit frère de Naomi, c'est trop drôle !]
Wallace pianota à nouveau. [Et ma sœur alors ? T'es méchant de la considérer comme une adulte, la pauvre !]
Robbie soupira et regarda Wallace à ses côtés.
- Je sais que je suis pas ultra passionnant comme garçon, mais tu pourrais au moins me faire la conversation...
- Tu chantes comme un demeuré avec les autres depuis tout à l'heure, pour moi tu es repassé dans le camp des incurables gros boulets. Surtout après Trois Petits Chats...
- J'aurais mieux fait de me mettre à côté de Perrine...
- Pour que je me farcisse Naomi qui se plaint toutes les cinq minutes de l'absence de Walter ? Nan merci...
- Je ne me plains pas ! grogna Naomi qui avait entendu.
- Menteuse... marmonna Wallace.
- Au moins elle lui envoie pas de SMS depuis tout à l'heure ! admit Robbie.
- Wallace et Walter sont amoureux-heu ! marmonna Perrine.
- Truman, ferme-là, sinon je rends ton mec homo !
- Bah tiens, j'aimerais bien te voir essayer ! ricana Perrine.
Robbie haussa les sourcils.
- Heeeeey ! Ne me livre pas en pâture à ce gros dégueulasse !
- Gros dégueulasse ?! C'est comme ça que tu me vois ?
- Excuse-moi mais depuis que je sors avec Perrine et donc que je mange avec vous, je n'ai eu droit quasiment qu'à tes histoires répugnantes sur tes plans culs !
- Ça s'appelle la Sainte Bible, monsieur, si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à vous convertir à Sat... euh à Santana !
- Laisse-moi en dehors de tes métaphores débiles, s'il te plait ! grommela Santana, non loin.
- Comment ça va, Santana, depuis tes vacances chez les Phong ?
- Ça ira mieux quand je t'aurais cassé la gueule avec ce que je pourrais arracher du siège...
- Tu sais que ta chère Violette était complètement perdue sans toi, genre elle était en dalle d'attention et tout, on aurait dit une roumaine à la soupe populaire !
Robbie leva les yeux et s'interposa.
- Ok, ça suffit, je vais devoir faire le Walter ou quoi ?!
- T'as les jambes trop musclées pour ça ! marmonna Wallace en regardant vers le bas.
- ... oui c'est normal j'utilise le vélo d'appartement de ma mère !
Wallace écarquilla les yeux et regarda Perrine qui grimaça.
- Oh mon Dieu, Wallace, tes pouvoirs marchent, tu commences à le rendre gay, je suis morte de trouille face à la toute-puissance homosexuelle... soupira Perrine, sarcastique.
- Tu peux pas être mon Walter à la place de Walter, Robbie ! Tu es trop sexy pour être mon Walter.
- Toutes ces mégères catholiques avaient donc raison, ça s'attrape... soupira Perrine, toujours dans son délire.
Ce qui fit bien rire Naomi.
- Je ne peux pas être ton meilleur pote, certes, mais je sais pas, on a sûrement des atomes crochus, toi et moi ! Si je dois être amené à fréquenter Perrine pendant un certain temps, ce serait bien qu'on sympathise !
Wallace leva les yeux au ciel.
- Okay, c'est bon, tu m'as rendu hétéro, voilà ! Bien joué, j'ai plus la moindre envie de te parler !
- Oh... Dommage...
Santana soupira. Violette la regarda.
- Tu devrais arrêter de t'énerver contre lui, tu sais qu'il le fait exprès...
- Ouais... Je suis encore désolée de t'avoir laissé en plan...
- C'est rien, tu avais tes raisons, ne l'écoute pas, tu ne m'as pas laissée toute seule non plus ! Il y avait Lucy, et puis Tristan...
Santana acquiesça.
- Tant qu'il n'y avait pas Rebecca...
- Oh elle n'a même pas essayé de me parler...
- C'est bien qu'elle sait qu'elle est en faute ! admit Santana.
Violette acquiesça modérément.
Francis somnolait, observée par une Quinn énamourée. Lucy, sur les sièges en face, lisait aux côtés de Christina qui lisait également.
- Je ne comprends pas pourquoi les nanas de romans sont toujours aussi connes... soupira Lucy.
- Moi c'est le journalisme à travers le monde que je ne comprends pas... Comment on peut devenir journaliste à la solde du pouvoir ? Le journalisme, ce n'est pas rapporter bêtement les propos ou faire la promotion d'un chef, c'est savoir en retranscrire le fond et poser les vraies questions...
- Va jamais en Chine, ma vieille, tu vas cesser de rêver tout de suite !
- Oh mais je sais ! admit Christina.
Léon soupira.
- On est bientôt arrivés ?
- Mais oui, on vient de dépasser Parsemille ! assura Lilian.
- A qui tu envoies des messages ?
- A personne ! marmonna Lilian.
- T'es sur ton téléphone depuis qu'on a arrêté de chanter...
- Oui eh bah je fais ce que je veux nan ?!
- Oui bah oui... marmonna Léon, intrigué.
Gina reçut un message.
[Sympa ton haut aujourd'hui !]
Gina regarda son chemisier court rose pâle et répondit.
[C'est une vieille merde achetée en soldes, t'es qu'un sale petit flatteur !]
Lilian sourit à son tour.
Tristan souffla et regarda Tino.
- Alors, tes vacances, à part cette nouvelle capture fascinante ?
- Oh bah... la routine, hôtel, télévision, musées et bibliothèques avec ma mère, pétanque et golf avec mon père...
- Je suis ravi d'apprendre que tu entretiennes de si bonnes relations avec les membres de ta famille.
- Et toi, tes vacances ?
Tristan souffla.
- Sorties avec Nico et réparations. Je me suis fait deux mille Pokédollars !
- Waouh, le double de mon argent de poche hebdomadaire ! Enfin, de ce que je toucherai si j'avais de l'argent de poche !
- Le deal avec ta mère est toujours d'actualité ?
- Hm. Pas d'argent de poche mais j'ai autant de livres que je veux !
- Tu es irrécupérable...
- La vénalité n'amène rien, ce sont les traités qui amènent des résultats. Avec Nico alors, ça va ?
Tristan inspira.
- On s'est vus trois fois et... on s'embrasse de plus en plus, beaucoup...
- C'était très intéressant, merci !
- Bah, c'est ça une relation, parfois ça papote, parfois ça se bécote !
- Toi et ton maudit talent caché pour les rimes...
- Héhé... Et... toi, avec Christina ?
- Nous ne sortons pas ensemble !
- Certes, mais... rien, pendant ces vacances ?
- J'étais à Rio, Tristan !
- Oui mais tu n'es pas allé au carnaval !
- Mes parents y vont !
- Mais pas toi ! sourit Tristan.
- Qu'est-ce que tu essaies de dire ?!
Tristan haussa les épaules.
- Que décidément tu ne sais pas profiter de la vie !
- J'ai capturé un Lépidonille !
Tristan applaudit. Tino leva les yeux au ciel.
- Que dois-je faire pour te satisfaire ? Sortir avec Christina ? Boire ? Fumer ? Devenir gay ?
- Vivre, Peut-être, non, certainement pas et ça ne se décide pas comme ça !
Tino leva les yeux au ciel.
- Tu veux me pousser dans les bras de cette fille pour quelle raison, exactement ?
- Te promettre aux flammes de l'enfer. Tu l'aimes enfin, ça crève les yeux !
- Je l'aime BIEN !
- Je t'aime bien aussi, pour autant on s'est jamais embrassés !
Tino fit de gros yeux. Tristan ne put s'empêcher de rire.
Helen regarda Jeffrey qui jouait sur son smartphone.
- On va en montagne et toi tu joues sur ton téléphone !
- Moi dresseur de Pokémon Eau, moi pas aimer montagne, moi aimer technologie, technologie rassurante et bonne pour moi. Montagne dangereuse et froide. Caca, la montagne.
Helen soupira.
- Une montagne, c'est un monument naturel ! C'est merveilleux ! C'est un témoignage historique du passé !
- Tu es vraiment née pour faire ton boulot... marmonna Jeffrey sans lever la tête.
- Tout ce qui est vieux et chargé de culture m'intéresse !
- Qu'est-ce que tu fous avec moi ?! s'étonna Jeffrey.
Helen plissa les yeux.
- Je parle des édifices humains et inhumains, pas des gens !
- J'avais compris, idiote...
- Hmph...
Helen se leva alors que le bus arrivait à destination.
- Bien, les enfants, on va descendre. Je vais vous demander d'être bien sages et de bien écouter le ranger qui sera avec nous ! Compris ? C'est un voyage d'études alors je vous demande... d'apprendre plein de choses ! Okay ?
Les élèves semblaient blasés. Le bus s'arrêta et tous en descendirent pour être accueillis par une petite dame toute joviale.
- Bonjour les enfants, je suis le Ranger Weaver ! Je suis une des organisatrices de la visite du Mont Foré !
Wallace, Perrine et Naomi observaient la petite dame avec sa parka, ses cheveux en bataille et ses petites lunettes. Elle avait au bas mot quarante ans.
- Bien, on va commencer par faire quelque chose que j'adore faire ! Vous êtes vingt-neuf, c'est parfait ! Je vous présente mon Méios !
Le blob vert volait aux côtés de la ranger. Tino pencha la tête sur le côté.
- Il va utiliser Coup d'Main qui, en combinaison de ses pouvoirs psychiques, va vous unir automatiquement à une personne choisie au hasard !
Mike leva les yeux au ciel. « Relou... »
James soupira. « Ca sent mauvais... »
Wallace plissa les yeux. « Ça craint ! »
Naomi leva la main.
- Oui ma jolie ?
- Euh... comment ça nous unir ?
- Bah vous vous tiendrez la main, et vous ne pourrez pas vous lâcher ! Comme ça on est sûr de ne perdre personne !
Naomi grimaça. « Euh ouais... c'est nul ! »
- Allons-y ! Méios... Coup d'main !!
Méios s'exécuta et les élèves se mélangèrent aussitôt, marchant les uns vers les autres comme mus par une force invisible.
- Waouh !
- Eh !
- Oh !!
Wallace se retrouva acoquiné à Robbie.
- Ah-HA ! Je savais que même la gélatine voulait que je te rende gay !!
- Cette promenade va être trèèèèèèès longue... soupira Robbie.
Naomi se retrouva avec Helen.
- Madame ! Ouf ! Ça aurait pu être pire !
- Oh bah merci ! grommela Helen Clover, pas ravie.
Perrine fut collée à Francis.
- Eh bah voilà qui s'annonce passionnant... admit Perrine.
- C'est vrai ? sourit Francis.
- Non.
- Oh...
Holly se coltina Benjamin.
- La catholique avec le juif, paye ton hasard ! souffla Holly.
Benjamin se contenta de rougir, intimidé.
James se retrouva avec Ana.
- Oh, chouette ! sourit Ana.
- Ouais... « ça aurait pu être infiniment pire... » songea le jeune homme.
Lucy se retrouva avec Mike.
- Je t'entends lâcher UNE saloperie, je te stérilise !
- ... je suis pas Steven non plus !
Quinn se retrouva avec Orson.
- Ah ouais, comme ça, pour le fun ? soupira Quinn.
- Oh, waouh ! s'étonna Orson.
Fey se retrouva avec Léon.
- Chouette. Comme ça je serais au calme pendant la balade ! admit Fey.
- Euh bah oui... euh... souffla Léon.
Tandis que Lilian se retrouva avec Gina, ce qui les fit beaucoup rougir.
Clive se retrouva avec le ranger Weaver.
- ... et meeeeeeeeerde...
- Génial ! J'ai le petit excentrique ! sourit la professionnelle.
Jeffrey se retrouva avec Amélia qui rougit abondamment alors que Jeffrey se contentait de la regarder, intrigué.
Christina se retrouva avec Tino.
« Mais merde j'y crois pas, ils le font tous EXPRES ou quoi ??? » songea le jeune homme.
« Et zut... » soupira Christina qui sentait que cette balade allait être bien glaciale.
Violette avait eu bien de la malchance.
- Putain, une goudou, génial... souffla Steven.
Violette plissa les yeux, désapprobatrice.
Santana se retrouvait avec Andréa.
- Bah tiens... soupira la vietnamienne.
- T'iras pas dire que je suis trop collante cette fois !
Et...
- Oups !
- Oula...
- Oh-ho...
Rebecca se retrouva collée à Tristan. La première était très gênée et le second mutique et inexpressif. Le reste de la classe les regarda comme si ça allait péter d'un instant à l'autre.
- Eh bien on peut y aller. Vous pouvez sortir vos Pokémon, mais qu'ils ne volent surtout pas dans les airs sinon vous comprendriez votre douleur !
Clive plissa les yeux.
- Comment ça ?!
- Ne le faites pas, c'est tout !
- ... Ça me donne envie de le faire, rien que pour voir...
- Non, surtout pas !
- Clive, obéis à la dame ! grommela Helen.
- Bien, nous allons commencer l'ascension ! Tout le monde est prêt ?
Les élèves hochèrent la tête. Le ranger acquiesça, et la petite dame, accompagnée de Clive, mena la marche. Les élèves suivaient, deux par deux. Amélia était toujours toute rouge suite à son assortiment avec Jeffrey. Rebecca et Tristan fermèrent la marche.
- ...
- Pas l'intention de me parler, hein ? Ça tombe bien, moi non plus... souffla Rebecca.
Tristan détournait jusqu'au regard, ne voulant pas accorder la moindre attention à Rebecca.
Manternel, Pandespiègle et Canarticho gambadaient joyeusement aux côtés de leur maître. Wallace se retournait avec insistance. Robbie, Floette et Emolga à ses côtés, souffla.
- Le petit Wallace, sorti de son milieu naturel, se met à éprouver d'étranges sensations. Il ressent ainsi le besoin de se faire du mouron pour l'un de ses camarades qui se retrouve dans une situation déplorable à gérer socialement.
- Combien mesure ton sexe, déjà ? Je maintiens un compte, c'est pour les stats de la classe...
- Affolé par la perspicacité du monde extérieur quant à son comportement qui ne trompe personne, le petit Wallace détourne l'attention par des remarques d'une vulgarité incroyable.
- J'estime que c'est Zuckerman qui a la plus grosse, il a une tête à en avoir une grosse, et crois-moi, je m'y connais. Mike est en second vu qu'il est black et que le fameux préjugé se vérifie quasiment à chaque fois. Toi je te mettrais en quatrième position, derrière Steven qui a l'air sacrément bien monté aussi.
- Ses remarques sont d'une complexité, certes, singulière, et qui mérite qu'on y accorde un peu d'attention : Les mécanismes de défense du Wallace sont effroyablement épineux, et seul un esprit assez concentré peut s'en extirper.
- En dernier je pense que ça doit se jouer entre le gros qui fait des trains et le jumeau aux cheveux à plat. Ah non, les jumeaux ont tous des engins de la même taille, j'ai pu le vérifier à trois occasions... Bon bah ça place Orson en dernier, mais c'est bien parce que c'est un blanc grassouillet.
Robbie leva les yeux au ciel.
- Tu es IMMONDE et PATHETIQUE !
- Ah bah enfin t'as fermé ta gueule avec ton délire de documentaire animalier, j'me demandais quand tu allais arriver à la scène d'accouplement... A ton avis, comment je féconde mes femelles ?!
Robbie secoua la tête.
- On est vraiment trop différents...
- C'est marrant que tu dises ça parce que tu pensais pas du tout la même chose quand Perrine était devant la pouf de Direction Dresseurs. Tu étais là « OUIN WALLACE AIDE-LA JE T'EN SUPPLIE, QU'EST-CE QU'ON DOIT FAIRE WALLACE ??? »
- Je ne veux pas me disputer avec toi. Même discuter avec toi, en fait...
- Eh bah alors arrête de parler et apprécie ce délicat chemin de montagne.
Robbie soupira.
- La cuisine est très fonctionnelle... C'est un endroit plaisant et lumineux. On peut aérer, c'est très pratique... Le salon est parfait pour recevoir. Je vois que vous avez un enfant...
Le couple acquiesça alors que la femme relevait le petit sur son épaule. Robbie poussa un soupir discret afin de ne pas perturber la vente.
- Précisément cet appartement a cela de génial qu'il y a trois pièces pouvant servir de chambre, mais monsieur ou madame pourront en faire un bureau à leur gré pendant l'installation. Bien, passons justement à ces chambres...
***
Robbie rentra au bureau. Là, tout le monde l'appelait Robert ou Bob. A présent, il portait des lunettes. Il s'était un peu dégarni mais juste assez pour avoir encore l'air d'avoir vingt-cinq ans. Et il était en bonne position pour devenir le nouveau cadre en vue de l'agence immobilière « Maisons ABC ».
- Robert, encore une vente de conclue ?
- Ils avaient l'air intéressés, leur offre était bonne... Oui je pense que ça va le faire !
- Bien, bien. Le patron demande si tu aurais le temps pour faire l'inventaire de dossiers du trimestre après la fermeture ?
- Dis-lui que c'est ok !
- Je vois qu'on la veut sa promotion !
- Un peu mon neveu... souffla Robbie.
***
Robbie rentra chez lui, dans un appartement bien moins grand et confortable que celui qu'il avait pour ainsi dire vendu aujourd'hui. L'appartement était vide. Il soupira et sortit Pashmilla, Florges et Emolga.
- J'ai passé une bonne journée, j'ai bien bossé !
Il regarda son téléphone. Aucun message. Il serra les dents et souffla.
- Je pense que je vais l'avoir cette promotion. Je la mérite, après tout. C'est pas comme si j'étais arrivé en retard ou si j'avais mal fait mon travail ou si j'avais échoué quelque part...
Robbie s'assit sur le canapé. Florges lui ramena son thé.
- Merci ma belle...
Pashmilla et Emolga vinrent se blottir contre Robbie qui s'enfonça dans le canapé et soufflant, regardant la solitude dans laquelle, visiblement, il s'était encroûté.Wallace le regarda avec un air malicieux.
- Tu sais pourquoi on ne peut pas s'entendre ?
Robbie secoua la tête.
- Parce qu'on n'a pas le même humour. Tu sais pourquoi on pourrait s'entendre ?
Robbie regarda Wallace, étonné.
- Parce qu'on a le même souci en ce moment. Les problèmes mutuels, généralement, ça unit, nan ?
Robbie agita la tête.
- Je suppose que Rebecca ne peut pas lui faire plus de mal qu'elle lui a déjà fait...
- J'ai surtout peur que lui réagisse exagérément et que du coup elle se braque définitivement.
- Exagérément ?!
- De l'eau a coulé sous les ponts, Robert !
- ... m'appelle pas comme çaaaaa !! geignit le blond.
Christina était toute enthousiasmée par la nature autour.
- Qu'est-ce que c'est beau ! Qu'est-ce que c'est romantique !
Fluvetin, Saquedeneu, Zéblitz et Papilusion ne pouvaient qu'acquiescer. Tino soupira alors que Lépidonille se trouvait sur son épaule.
- Ton Lépidonille est adorable ! Il a l'air tellement jovial !
- Je sais... souffla Tino.
- Ça t'embête d'être avec moi, c'est ça ?
- Oui !
Christina agita la tête. « Je peux pas lui reprocher de ne pas être franc, ça, c'est sûr... »
- Si on pouvait juste... faire cette ballade dans le calme !
- C'est censé être un voyage d'études... marmonna Christina.
- Bah voyons. Un voyage d'études où on n'apprendrait rien...
- On observe la nature ! Regarde, des Capumain !
Tino soupira. Christina le regarda et choisit de se taire, un sourire malicieux sur son visage. Tino détourna le visage mais il sourit aussi.
- What we must remember from Mightyena's lifestyle, is their ability to adapt to their environment due to their convenient metabolism. The climate is too hot for them? They change place or learn to protect themselves from the elements. Food is scarce? They expand their territory or even leave for richer lands.
L'homme bougeait dans la salle, écouté par une bonne centaine d'élèves dans un amphithéâtre d'une grande faculté américaine. Il portait une veste marron, ses cheveux étaient aussi courts que ses lunettes étaient fines et sobres. Simple pantalon gris et chaussures de ville.
- Although Mightyena have traditionally lived in packs, there is a resurgence, in recent years, of individualistic behaviors, which are caused either by cultural evolution - and yes I'm talking about culture in Mightyena, one can also speak of manners - either by changes in their environment that causes them to behave differently, to act according to new codes. The first hour of our meeting will end, so we'll see more about this right after the break!
Les élèves applaudirent et prirent leur pause. Tino Rodriguez sourit, satisfait.
***
- Vous êtes incroyable. Vous avez donné des conférences partout dans le monde, vous ne restez jamais au même endroit, vous avez fait avancer la recherche, découvert la preuve nécessaire à de nombreuses théories, vous êtes l'une des rares personnalités culturelles hispaniques à avoir fait deux fois la couverture du Times...
Tino avait accepté de déjeuner avec la doyenne de la faculté de New York.
- ... Vous n'avez personne dans votre vie ?!
- Personne d'autre que mes Pokémon. Oh bien sûr il y a quelques personnes que je contacte régulièrement...
- Je veux dire, ce doit être tellement triste !
- J'aime ma solitude. Je ne suis pas... triste, disons que je n'ai pas de grands besoins affectifs. Enseigner, découvrir, apprendre, tout cela me suffit.
La doyenne soupira.
- Si vous le dites !
Tino hocha la tête.
- Vous savez, dans quelques jours, je vais à un mariage !
- Oh. Vous connaissez donc des gens !
- Ce sont des gens que je connais depuis longtemps... admit Tino. Depuis l'époque du secondaire. On n'était pas vraiment proches mais visiblement ils voulaient que tout le monde soit là !
La doyenne acquiesça.
- Eh bien, profitez-en pour voir tout ce que vous avez manqué !
Tino sourit.
- Je n'ai rien manqué.
***
Chambre d'hôtel. Tino était assis sur son lit. Il regarda autour de lui, soupira et alla au minibar se servir un verre de whisky, une très mauvaise habitude qu'il avait pris depuis certains évènements.
Son téléphone vibra, le prévenant de l'envoi d'un mail. Il soupira en voyant le nom de l'émetteur.
[Coucou
Comme tu n'as pas renvoyé le coupon réponse (gros radin va), la mariée demande si à tout hasard tu vas ramener quelqu'un, pour le plan de table, tu vois. Je lui ai dit que c'était méga improbable, mais sait-on jamais, peut-être que tu as retenu mes conseils du temps de la faculté... ;)
Amicalement votre
Wallace G.]
Tino inspira. « Je rêve... »
« Je ne comprends même pas pourquoi j'ai dit oui... »
« J'ai annulé des rendez-vous pour ça... »
Il envoya un mail aussi bref qu'explicite.
[Je viendrai seul.
Tino Ketts-Rodriguez
Détenteur d'une chaire à l'académie mondiale
Professeur / Conférencier / Maître de conférence / Chercheur / Théoricien
Détenteur du prix Nobel de la recherche]
Tino éteignit son téléphone et regarda autour de lui. « Quand je pense que je n'ai pour ainsi dire pas dormi à mon domicile depuis trois ans... »Tino regarda Christina du coin de l'œil. Elle semblait joyeuse et enthousiaste.
- On est observés par des Grahyena...
- Hein ? Où ça ?
Tino désigna un coin des sous-bois entourant le chemin de montagne. Christina frissonna.
- Ils vont nous...
- Nan, ils savent que ce chemin est emprunté par les humains, donc ils savent qu'ils doivent tenir leurs distance, qu'on ne les attaquera pas.
- Ce ne sont pas des Ratentif, là ?
- Si. Nous sommes au printemps, ils sortent et s'activent pour ramasser de la nourriture et vérifier leurs réserves.
- Oh ! C'est chouette !
Jeffrey sourit en voyant les élèves tranquillisés par l'environnement autour d'eux. Il regarda Amélia qui détourna le regard.
- Un souci, petite ?
- ... Naaaaaan...
- Tu ressembles vraiment à une petite fille qui a grandi trop vite !
Amélia rougit. Jeffrey souffla.
- Tu me rappelles ma sœur et ma nièce parfois... Rêveuse, blonde, les yeux clairs...
Amélia était au comble de la flatterie. Jeffrey haussa les épaules.
- ... Vous me porteriez sur votre dos, j'ai mal aux pieds !
- Ca va pas, nan ? T'as un Cerfrousse, nan ?
Amélia haussa les sourcils.
- Comment vous savez ça ?
- ... Je... J'ai vos dossiers, je suis prof, tu te rappelles ?
- Ah oui... Vous ressemblez pas vraiment à un prof en fait...
- Ah mais ça, ma grande, c'est parce que je ne suis pas un prof ! Je suis un remplaçant, tu vois la différence ?
Amélia plissa les yeux.
- Pas vraiment...
- T'es sympa, tu le fais pas exprès, mais t'es sympa ! admit Jeffrey.
Amélia agita la tête et sortit Cerfrousse sur lequel elle monta avec l'aide de Jeffrey. Elle sortit également Sepiatop qui vint se poser à côté d'elle.
- Tu aimes bien ce Pokémon, hein ?
Amélia regarda Sepiatop qui la regarda en souriant.
- Hm... C'est une bonne compagnie...
- Les Pokémon sont parfois plus agréables que les gens, hein ?
Amélia acquiesça.
- Je peux pas dire que c'est un super état d'esprit, mais si ça te plait...
- C'est juste que... j'aime bien, l'avoir, là, avec moi.
Jeffrey hocha la tête.
- Chacun fait ce qui lui plait, et personne n'a le droit de t'imposer quoi que ce soit !
- Hm, c'est bien vrai ! admit la blonde.
- Sauf tes parents, les profs, les adultes, tout ça, mais eux, c'est pour ton bien !
Amélia hocha vaguement la tête.
Derrière, Rebecca et Tristan traînaient franchement la patte. Rebecca le regardait mais il ne la regardait pas du tout.
- A quoi tu penses ? A ton ordinateur ?
- ...
- A tes ordinateurs ? Je parie que tu as une cave remplie d'ordinateurs. Chez toi, je suis sûr que c'est tapissé d'écrans et de claviers.
- ...
- Quand je pense que ma mère me crie dessus dès que je passe trop de temps sur mon smartphone ! Qu'est-ce qu'elle te dit, ta mère, quand tu passes trop de temps sur ton ordinateur ?
Tristan poussa un immense soupir gavé, mais il ne daigna pas pour autant répondre à Rebecca.
- Très bien, très bien... Est-ce que ta main brûle, là ?
- ...
- Nan parce que je suppose que tenir la main d'une fille, ça doit être un enfer pour toi, vu que tu couches avec des garçons... Et donc je me disais que ça devait faire comme dans Buffy contre les vampires, quand un vampire touche une croix, ça le brûle ! Donc ça fait pareil quand un mec homo touche une fille !
Tristan regarda Rebecca qui haussa les épaules.
- Je sais que ce que je viens de dire est complètement stupide mais quitte à ne pas être écoutée, autant mettre la gomme !
Tristan soupira et se détourna de nouveau de Rebecca.
- Tu es ridicule, tu sais ? Ca fait des siècles, cette histoire ! Tu ne t'en es pas si mal sorti que ça, nan ? Tout le monde sait maintenant, tes amis s'y sont faits, Wallace t'a roulé une pelle, tu as un mec, je veux dire... C'est bon, tu veux quoi en plus, le retour du prof d'informatique ?
Tristan regarda Rebecca qui souriait, narquoise. Tristan souffla et choisit à nouveau de l'ignorer.
- Oh je vois. On fait la sourde oreille, hein ? Si ça peut te rassurer, les choses vont bien pour moi aussi ! Remercie Mike pour avoir réparé tes bêtises ! Tu n'as sorti aucun de tes Pokémon ? Moi non plus. Je les sortirai quand on sera arrêtés, contrairement aux autres, moi, je prends du temps, le matin, pour les promener !
Tristan bouillonnait en silence.
James et Ana marchaient tranquillement. Cabriolaine et Tauros semblaient très bien s'entendre.
- C'est très joli, hein ?
- Hm.
- En plus il y a une petite brise fraiche, le choix de mettre un manteau était le plus sûr !
- Ouais.
- Tu n'es pas bavard, ça c'est sûr aussi !
James agita la tête.
- Tu es plus l'amie de Fey que la mienne...
- Tu ne te demandes pas ce que Fey me dit de toi ?
James haussa les épaules.
- Je me doute de ce que ça peut être...
- Elle te reproche de ne pas assez penser à votre avenir. De trop vivre dans le présent et du coup de ne pas faire autant de projets qu'elle, et elle a peur qu'un jour vous ne soyez plus sur la même longueur d'ondes !
James fit de gros yeux. Ana hocha la tête.
- On parle vraiment beaucoup, oui !
- ... A mon tour, Steven et toi, c'est quoi ? Vous sortez ensemble ?
- Nan, nan... On est juste amis !
- T'arrêtes pas de t'éloigner et de revenir vers lui, j'appelle ça plus que de l'amitié...
Ana agita la tête.
- Le paysage est joli, hein ?
- Fey me fait aussi ça quand je lui dis qu'elle devrait changer de coiffure... marmonna James.
Ana soupira.
- Je peux pas faire ça...
- Mais si tu peux... souffla Mike.
- C'est pas vraiment le moment de te poser ce genre de questions... admit Steven.
James était sur un piédestal, et son costume était retouché par deux stylistes. Costume blanc, cravate bleue marine, fleur rouge à la boutonnière.
- Elle va détester...
Mike, habillé de façon très décontractée, lunettes de soleil sur la tête, secoua la tête.
- Tu déconnes, mec, elle va kiffer à mort. T'es classe de chez classe !
Steven, lunettes, cheveux policés, chemise et pantalon stricts, acquiesça.
- Grave, t'es presque aussi classe que Mike à son propre mariage !
- C'était pas vraiment la même chose !
- Quoi, ta femme c'est pas l'amour de ta vie ?
- Je la connais pas depuis l'école préparatoire ! Ca fait bien vingt-cinq ans qu'ils auraient dû se marier !
Steven éclata de rire.
- Mariage à la crèche, quoi !
- Les mecs, j'ai pas besoin de ça pour le moment ! souffla James.
- T'essaies ton costume, t'es même pas encore à l'église, mec, calmos ! souffla Mike.
- Ouais, arrête de chouiner, James, on est trentenaires maintenant, c'est du sérieux... A ce propos, je dois y aller, moi !
Mike sourit.
- Tiens, quand on parle de se caser !
- La ferme !
- Tu la salueras pour moi... marmonna James.
- C'est ça, ta gueule, James, ok ? Va te marier et n'oublie pas de transpirer encore plus dans ton costume une fois devant votre connard de prêtre baptiste pour dire oui à ta pouf, bonjour l'arlésienne, tiens, ça fait VINGT ANS que ça dure, votre affaire, j'veux dire, ça va aller nan ?
James leva les yeux au ciel. Mike regarda le futur marié.
- Si ça peut te rassurer, je suis toujours ton seul témoin et lui, il t'accompagne juste à l'autel !
- EH BAH JE LE FERAI SUPER MAL !
Steven se barra de la boutique. Mike souffla.
- Il était stressé !
- Ouais parce que moi j'le suis pas, peut-être...
- C'est pas la même chose, tu sais bien...
James souffla.
- J'suis sérieux, j'sais plus...
- On en a déjà discuté. Et j'en connais trois qui n'attendent que ça, tu me suis ?
James hocha la tête.
- Courage, mon pote. C'est juste un costume !
- Ce sera juste une église, un traiteur, une salle des fêtes...
- Hey, tu as choisi de te charger de deux-trois trucs et c'est tout à ton honneur, mec ! Tu peux gérer tout ça. Tu peux gérer ton stress ! Alors arrête de vouloir encore repousser l'inévitable !
James hocha fermement la tête.
- Evitez de trop bouger ! souffla un styliste.
- Il ne pourra pas s'en empêcher...
Mike et James se tournèrent vers la rousse à lunettes aux cheveux raides qui les observait. Elle soupira.
- Qui lui a fait un ourlet ?! Je SAVAIS que j'aurais dû m'en occuper moi-même...
- Et qui voilà à la rescousse... sourit Mike.
Rebecca s'approcha avec son matériel. Elle regarda James.
- Déstresse, ok ? C'est moi qui m'en charge maintenant !
- Hm !
- Bon. D'abord vu tes chaussures, ça, ça ne t'ira pas. Diego ! C'est quoi ce travail de serveur dans un fast-food ?!
Le styliste s'étonna.
- V... Vu la... grandeur du sujet...
- James n'est pas massif non plus ! N'essayez pas de l'amaigrir non plus, le but est qu'il soit à l'aise et qu'il présente bien ! Il se marie avec la femme de sa vie, il ne va pas à un défilé de mode ! Sobre et représentatif ! Compris ?
Le styliste acquiesça. Rebecca s'affaira et regarda Mike.
- Désolée, j'avais des empêchements !
- J'comprends !James souffla.
- Je suppose que tout est compliqué... Toi et Steven, moi et Fey...
- Mike et Rebecca... Ils en sont où, d'ailleurs, c'est bizarre, nan ?
- Je crois qu'elle l'a invité chez lui et que ça s'est pas trop mal passé...
Ana s'étonna.
- Tu imagines comment les parents de Rebecca ? Moi je vois des bourgeois qui sursautent au moindre pet...
- Moi je vois deux Rebecca, mais un avec une moustache...
Ana éclata de rire.
Holly et Benjamin se tenaient la main et marchaient avec nonchalance. Holly soupira, s'ennuyant un peu, malgré Aéromite qui voletait à ses côtés.
- Sinon, ça va, toi ?
Benjamin regarda Holly alors que Pijako trônait sur son épaule.
- Moi ? Euh bah oui... Je vais devenir grand-frère !
Holly haussa les sourcils.
- Waouh. C'est... dingue ! A part ça ?
- Baaaah... C'est ce qui m'arrive en ce moment, quoi... je suis arrivé quatrième à mon championnat de Rubik's cube !
- ... Ah ouais on est vraiment super différents ! T'es toujours à fond sur Andréa ?
- Nan... Nan, je crois que je me suis fait une raison...
- Oh. Personne d'autre en vue ?
- Non... Y'a que ça qui t'intéresse ?
- Y'a quoi qui t'intéresse en ce qui me concerne ?
Benjamin haussa les sourcils.
- Je sais pas... J'te connais pas vraiment en même temps !
- Jeune fille catholique qui a le tort d'être très séduisante donc très surveillée par sa famille et rappelée à l'ordre en permanence par son entourage à propos de sa coupe garçonne et de ses jeans slims. Tu sais combien de fois le prêtre de ma paroisse m'a demandé si j'étais lesbienne ?
Benjamin secoua la tête.
- Chaque dimanche depuis mes 14 ans jusqu'à mes 16, où enfin il a accepté ce terrible choix de vie !
- ... ah ouais quand même... T'en penses quoi de... Tristan, tout ça ? Et Wallace, Santana, Violette...
Holly haussa les épaules.
- J'en ai rien à battre, chacun fait ce qu'il veut avec son cul !
- Oh...
- Bah ouais, je pars du principe que je fais ce que je veux et que les autres font ce qu'ils veulent tant qu'ils ne m'imposent rien !
Benjamin hocha la tête.
- C'est... très logique...
- N'est-ce pas. Pourquoi, ça te pose un problème à toi ?
- Nan, nan... Juste... J'voulais ton avis, quoi.
- Ça te dérange !
Benjamin agita la tête.
- Disons que le moins j'en entends parler, le mieux je me porte... Ça me gêne un peu...
- Tu es en train de me dire que les choix de vie des autres te sont insupportables ! C'est toi qui a un souci, pas les autres !
Benjamin ne put qu'acquiescer.
- Oui, oui, on est en route, CA VA, maman !... Oui, je conduis doucement sauf que je suis au TELEPHONE au VOLANT sur une AUTOROUTE ! Si tu veux que tes enfants finissent en ragoût entre un siège et un pare-brise, et fassent pour la seconde et dernière fois de leur vie la une des journaux, CONTINUE !
L'homme raccrocha. Il soupira et regarda autour de lui et laissa passer une voiture. A ses côtés, une adolescente à lunettes soupira.
- Tu devrais te calmer, Benji...
Benjamin Ratsone, trente ans au compteur, leva les yeux au ciel. Il avait les cheveux bien plus courts et des lentilles de contact. Bien sûr, il avait toujours les traits naturels des juifs ashkénazes, mais il avait l'air bien plus sûr de lui qu'étant jeune.
- Sam, tu me diras de me calmer quand je t'aurais déposé chez les parents, je n'ai PAS LE TEMPS de me calmer !
Le téléphone sonna de nouveau. L'adolescente soupira et prit le téléphone.
- Géraldine...
- Ma CONNASSE de collègue... soupira Benjamin.
- J'raccroche ?
- Nan tu mets sur haut-parleur !
Samantha s'exécuta.
« Ratsone, où est le dossier Humbert ? »
- PAR ABRAHAM, VOUS ETES PAS FOUTUS DE VOUS DEMERDER SANS MOI ? CE DOSSIER EST NUMERISE DEPUIS MARS, MERDE !!
« Ah oui c'est vrai qu'on les a numérisés... »
- GNAGNAGNA ! EST-CE QUE TU SUIS CE QUI SE PASSE DANS CETTE PUTAIN D'ENTREPRISE, AU MOINS ? JE SUIS EN CONGE, FOUTEZ-MOI LA PAIX ! Raccroche !
Samantha raccrocha et regarda son frère.
- C'est un miracle que tu sois pas tout nu dans la rue à hurler et à agiter ta saucisse devant les voitures !
- J'ai changé tes couches, jeune fille, ne me parle pas sur ce ton !
- Tu m'as changé les couches ? T'as reluqué mon entrejambe et t'as passé un linge sur mes fesses ?! Berk, gros pédophile, va ! Pourquoi t'es en stress comme ça ?
- Parce que je suis invité à ce putain de mariage et parce que pour la première fois que je suis cadre dans ma banque, j'ai été obligé de prendre des congés ! Je vais rater cette foutue promotion et c'est la faute de deux types que j'ai croisé au secondaire et dont – dans les faits – j'ai pas grand-chose à faire !
Nouvelle sonnerie. Benjamin grinça des dents.
- Gnnnn...
- Oncle Tristan ! sourit Samantha.
Benjamin se calma.
- Réponds.
Samantha décrocha le téléphone.
« Benjamin ? »
- Tristan, je suis sur l'autoroute, je ramène Sam chez mes parents.
« Oh pardon ! Je serais en retard, tu pourras le dire à Fey ? »
- Je serais en retard aussi, t'inquiète pas !
« Oh, bon. Bah à tout à l'heure alors ! »
- Ouais.
Samantha raccrocha. Elle regarda Benjamin qui souffla.
- Oncle Tristan devrait t'appeler plus souvent !
- Mouais.
- N'empêche que ça t'a bien calmé !
- Tristan est tout sauf énervant, en même temps...
Nouvelle sonnerie. Benjamin hurla.
- PAR MOISE, MERDE !
- Ton ex-femme !
Benjamin blêmit.
- Merde... Euh...
- Elle devrait t'appeler plus souvent aussi, à c'que je vois...
Samantha regarda son frère en souriant alors que ce dernier serra les dents.
- Tu lui réponds toi seulement, je peux pas lui parler, là.
- Bah voyons. Allô ? Ouais, il est au volant, là. Il y sera aussi, oui. Là il me ramène chez les parents. Okay. Hm. Je lui dirais ! A plus !
Samantha raccrocha.
- Elle a demandé, je cite, « Si tu allais oser ramener ta tronche dans le même périmètre qu'elle ».
- Oui eh bah elle va être ravie parce que oui, je vais ramener ma tronche... souffla Benjamin, passablement énervé.
- Tu devrais te détendre, frangin, t'es flippant parfois !
- Je t'emmerde, petite sœur.
Samantha haussa les sourcils en souriant.- Et donc... toi, tu as quelqu'un en ce moment ?!
- Ca va pas la tête ? Ça ne te regarde absolument pas !
Benjamin inspira, pas surpris par cette réaction.
Violette avait Karaclée et Mistigrix à ses côtés. Steven jouait l'ignorance alors que Mucuscule rampait à ses côtés.
- Tu sais pourquoi j'ai toujours su que tu étais gouine ?
Violette leva les yeux au ciel et regarda Steven.
- Tu pourrais dire... lesbienne, tout simplement ?
- Trop de consonnes.
- ...
- Bah c'est parce que tu m'as jamais fait de rentre-dedans !
Violette pouffa de rire. Steven hocha la tête.
- Eh ouais ! J'me suis dit, elle, bah elle est forcément gouinasse parce qu'elle a jamais tenté sa chance avec moi !
- Alors Perrine...
- Méga Goudousaure !
- Naomi...
- Gazon maudit total, Mike et Gran Turismo, c'était juste des alibis !
- Christina...
- Tu crois quoi, les sacs poubelle aussi, ça bouffe de la moquette !
Violette secoua la tête.
- Je n'ai jamais pensé à ces filles de cette façon !
- Moi non plus !
Violette secoua la tête en souriant.
- T'es un drôle de type !
- Pourquoi ?
Violette haussa les épaules.
- Tu es méchant mais tu es drôle !
- Si j'arrive même à draguer une lesbienne, j'suis vraiment méchamment drôle !
Violette souffla.
- Tu ne m'attires pas du tout !
- Toi non plus ! Trop maigre, pas assez de seins ni de fesses !
- Santana aime bien !
- Pas ici, putain, y'a du monde et j'ai un jean vraiment serré !
Violette secoua la tête, dégoûtée.
- Tu es vraiment repoussant. Même si j'aimais les garçons, je n'aurais pas pu être attirée par toi !
- Bah voyons ! Elles disent toutes ça !
Violette secoua la tête et cessa la conversation. Steven eut un fier sourire.
Toilettes. L'homme avait « acheté » un bout de carton et un marqueur à un clochard. Il écrivit au marqueur dessus.
***
- Tiens-toi tranquille !
- Le sol se rapproche, maman !
- J'ai vu, mon chéri.
L'avion atterrissait. La femme observait l'aéroport, les yeux remplis d'espoir.
***
L'homme attendait devant la porte d'embarquement en levant bien son panneau artisanal.
***
La femme attendait les bagages. L'enfant à ses côtés observait avec un air ahuri les rangements défiler sur le tapis.
***
L'homme ne fatiguait pas et observait, fébrile, les portes.
***
La femme prit la valise et s'avança vers la porte avec son fils par la main.
***
Ouverture des portes. L'homme observait, totalement attentif. Il la vit et leva son panneau de plus belle.
***
- On doit aller où, maman ?
La jeune femme aperçut le panneau et sourit en voyant son nom écrit dessus.
- Par ici, Ivan !
La femme se dirigea vers le panneau. L'homme sourit, le lâcha et vrombit vers elle. Heureuse, elle en lâcha sa valise et serra l'homme dans ses bras, qui ne se fit pas prier.
- Te revoilà ! Te revoilà !
- Doucement, Steven !
- P... Pardon !
Steven regarda Ana droit dans ses grands yeux verts. La femme russe sourit, heureuse d'être revenue dans son pays d'adoption. L'enfant à côté d'elle se mordilla les lèvres, embarrassé.
- Tu es tellement belle !
- Tu es tellement... différent !
- Eh oui... La trentaine, que veux-tu !
- Ivan, dis bonjour à Steven !
Le gamin, quatre ans au bas mot, les cheveux noirs comme le charbon, salua l'ami de sa mère. Steven salua le gosse.
- Je vous invite à manger ?
- Tu n'es pas obligé...
- Mais si, ça me fait plaisir !
Steven prit Ana par la main et la mena, elle et son enfant, vers un endroit où manger.Steven regardait au loin les fesses d'Andréa et Santana, main dans la main.
- Ça te défrise pas que ta meuf tienne la main d'Andréa la super chaudasse ?
- Hm ?! Non, elles sont juste amies !
Steven hocha la tête.
- Ouais, amies...
- ... quoi ?
- Nan rien, que dalle, t'inquiète...
Santana soupira.
- J'espère que Steven ne va pas la rabaisser ou lui dire des saloperies...
- Nan mais ça va, Steven est pas un chien enragé non plus...
- Tu dis ça parce que t'as joué à « Essore-moi le manche de la casserole » avec lui ?
- Hahaha. Très drôle. N'empêche que c'est un bon coup !
Helen et Naomi, devant les deux filles, plissèrent les yeux, quelque peu dégoûtées.
- Je ne ferai aucun commentaire.
- Ah bah tu aurais bien du mal ! ricana Andréa.
- Je ne me vanterai cependant pas d'être capable d'en faire aussi facilement... des commentaires, tu vois ce que je veux dire !
Andréa souffla.
- Je trouve qu'avec un Couafarel, la vie est plus belle !
- Couafarel, pour un monde sans pareil !
- Je ne comprends même pas comment on peut vivre sans un Couafarel !
La femme leva les yeux au ciel. Elle s'éloigna de cette conversation passionnante et regarda autour d'elle. C'était un cocktail absolument ridicule. Elle se demandait presque ce qu'elle faisait là, avant de se rappeler qu'elle avait, à coup sûr, eu plus de chance que certains de ses camarades.
Ou pas.
- Tu vas bien ?
Andréa regarda l'homme. Cheveux châtains, très beau garçon, plutôt niais à première vue.
- Oui... Oui, et toi, Bradley ?
L'homme soupira en ajustant sa cravate.
- J'ai reçu des mains aux fesses et des compliments dégoûtants de la part de femmes qui avaient au moins le double de mon âge !
- Mon pauvre !
- J'espère que tu ne m'en veux pas...
Andréa haussa les épaules.
- Quelque part, j'ai choisi ce destin, moi aussi...
- D'être l'alibi d'un riche célibataire afin de passer pour un homme marié aux yeux de sa famille ?!
- D'un autre côté, tu me sers aussi d'alibi, au moins ma mère ne me fait plus chier pour que je me case !
Bradley acquiesça en agitant un verre de scotch. Andréa inspira.
- Tu ne devrais pas boire autant...
- Je sais, mais...
Il but une gorgée et souffla, désespéré.
- C'est le seul moyen d'oublier tout ce gâchis...
Andréa ne put qu'acquiescer.
- On évite de rentrer trop tard ?
- Oui, oui, rassure-toi.
- Et... tu comptes toujours venir avec moi à ce mariage ?
Bradley soupira.
- Oui, je suppose...
- Je ne t'oblige en rien, hein !
Bradley hocha la tête. Andréa sourit.
- Allez, viens, on va verser du ponch dans leur stupide sangria dégueulasse !
Bradley sourit et suivit Andréa.- Je sais déjà que je suis une vulgaire décharge publique sur pattes qui adore se faire sauter, pas la peine de me le rappeler sans cesse !
- Au moins tu assumes.
- Oui... pas comme certaines.
Santana regarda Andréa qui haussa les épaules.
- Quoi ?
- Rien. Tu as dit à Violette pour nous ?
- Il n'y a RIEN à lui dire, je ne l'ai pas trompée avec toi !
- Elle ne sait pas ce qu'il y a eu entre nous, tu lui caches des choses !
- Elle n'a pas à savoir ça !
- Santana, je suis peut-être blonde et un peu facile comme fille, mais je sais que mentir à quelqu'un sur ses exs, c'est le début de la fin !
- Tu imagines si Gribble avait à le faire ! Qu'est-ce que ce serait drôle !
- Détourne la conversation sur Wallace si tu veux, ça ne change rien à ta situation !
Helen soupira.
- Comment ça va, Naomi ?
- Oh, bien. Je suis à la montagne, dans une randonnée pédestre très sympathique mais mon petit copain n'est pas là parce qu'il est en fauteuil roulant et donc qu'il ne peut pas aller en montagne. Yipee-kee-yay.
Helen plissa les yeux.
- Tu... Toi et... OH MON DIEU !
- Vous le saviez pas ?!
- ... NAN !
- Ah ouais, quand même. J'avais remarqué que vous aviez pris vos distances avec nous depuis votre relation avec monsieur Houston, mais là, ça frise le ridicule, madame...
- Je sais ! Il y a un froid avec Wallace, on se parle plus comme avant... Et Jeffrey est parfois tellement bizarre...
- Pourquoi vous sortez avec lui alors ?
Helen serra les dents. Naomi la regarda et soupira.
- Je suis vraiment à des années lumières des gens de mon âge... et des gens plus âgés aussi...
- Je ne suis pas âgée, j'ai seulement trente-six ans !
- Mouais, c'est ça... Vous avez des infos sur l'examen à la fin de l'année ?
Helen regarda Naomi.
- Euuuh... je sais qu'il sera surtout pratique !
- On va devoir se battre quoi.
- Hm. Les écrits et oraux, ce sera pour l'année à venir.
- D'accord. Ça va se passer quelque part en particulier ?
- Je ne suis pas en mesure de vous donner cette information, jeune fille !
- Vous pouvez me dire quoi alors ?
Helen inspira.
- Euh... Je serais parmi vos examinateurs, ça c'est certain...
- Cool. Attendez, examinateurs ? Ça sent le plan foireux, ça !
- Tout comme ta tentative déloyale de m'extorquer des informations, ma grande ! Quoi qu'il en soit, cette épreuve me fait un peu peur pour vous en tant que classe, vous avez l'air tellement soudés...
- Euuuuuh... on observe la même ? Y'a vachement de clans de la classe, hein !
- Oui mais vous pouvez tous cohabiter, quoi ! C'est ça qui est trop mignon !
Naomi leva les yeux au ciel. Helen plissa les siens.
- Quoi ?
- Rien, c'est à croire que vous prenez cette classe pour votre crèche personnelle...
- Ah non, pas le coup des trucs freudiens...
- Nan, nan, mais juste... Vous nous prenez un peu pour vos enfants... Roland semble nous prendre pour ses soldats... Direction Dresseurs nous prend pour de la matière première... C'est bizarre d'être un élève. On n'est rien d'autre que ce que les gens attendent de nous... C'est très réducteur. C'est dur d'être soi-même avec tous ces yeux qui veulent nous façonner différemment.
Helen agita la tête, plutôt d'accord.
- Je sais pas si je veux que Jodie devienne dresseuse aussi vite... Ton frère avait clairement l'air prédisposé à ça, mais ma petite sœur...
- Tu la vois comme un bébé, en fait.
- C'est un bébé... Elle regarde des dessins animés avec des poneys !
Perrine souffla.
- Bientôt elle sortira avec des garçons...
- JAMAIS ! Hey, tu crois que ton frère va devenir homosexuel ?
Perrine regarda Francis, intriguée.
- C'est-à-dire ?
- Bah, petit garçon élevé par un couple d'hommes... L'influence, tu vois ce que je veux dire !
Perrine acquiesça.
- Tes parents ont été un peu démissionnaires avec toi et ta sœur, n'est-ce pas ?
- Ouais...
- Du coup tu n'as pas vraiment été... influencé.
- Ouais !
- Bah alors... Comment t'as su que t'étais hétérosexuel ?
- Bah je sais pas, moi, c'est venu comme ça...
- Eh bah voilà. En plus, si on suit ton raisonnement, les enfants de couples hétérosexuels devraient devenir bisexuels, sous l'influence à la fois d'un père et d'une mère.
Francis agita la tête.
- Ahon... Ça paraît logique en effet...
- Eh bah oui. Parfois, ton ignorance me surprend, tu es un garçon intelligent mais parfois tu parles avant de penser...
- Quinn me dit souvent ça...
- Elle a bien raison...
Francis regarda la nature autour.
- Putain... Je DETESTE les CRAVATES !!!
Francis s'agitait devant le miroir. Quinn arriva, dans une robe marron.
- Tu es désespérant... Comment tu as fait à notre propre mariage ?
- J'avais un nœud papillon ! Que j'ai enlevé juste après la cérémonie !
- Je SAIS, ma mère t'a houspillé pendant des heures pour ça !
- C'est étonnant qu'elle ait pu le faire tout en criant sur son blackberry comme à l'église...
- Oui bon ça va hein !
Quinn s'occupa du nœud de cravate de Francis. Puis elle le regarda, tout énamouré.
- En tout cas tu es encore plus belle que le jour de notre mariage !
- Tu sous-entends que cette horrible robe couleur chocolat est plus belle que la robe que j'avais à notre mariage ?
- ... Non, je parlais de toi, sans la robe !
- Francis, c'est dégoûtant ! Et on est attendus, en plus !
Francis sourit et frictionna les épaules de sa femme.
- Tu es magnifique et je t'aime !
- Je sais tout ça... mais hors de question de batifoler, d'autant que...
- Mamaaaaan !
- Maman, Sean n'arrête pas de m'enlever mon nœud papillon !
- Pourquoi moi je dois avoir une cravate, c'est pas beau les cravates !!
Quinn leva les yeux au ciel et regarda les deux gamins de six et huit ans.
- Sean, Mark, vous ne pouvez pas vous tenir tranquilles ?!
- Mais il m'embête...
- C'est lui qu'a commencé...
Francis leva les yeux au ciel.
- Les enfants, qu'est-ce que je vous ai dits à propos des disputes ?
- Pas le visage, ça marque ! répétèrent les deux enfants.
Francis grimaça. Quinn regarda son mari, effarée.
- N... Nan, ça c'est ce que vous devez faire quand vous frappez un camarade qui vous embête !
- Je savais que je n'aurais jamais dû faire des enfants avec toi ! Lucy m'avait prévenu !
- Lucy t'a dit qu'avec les parents que j'avais, c'est certain qu'ils allaient devenir des sociopathes !
- Ces deux semaines où tu lui as fait la gueule étaient, selon elle, les plus belles de sa vie !
- Hmph...
Francis regarda son nœud de cravate tandis que Quinn allait habiller les petits. Il soupira et regarda les photos sur sa table de nuit. La première le représentait avec sa petite sœur, à sa remise de diplôme. Et l'autre le représentait avec le reste de sa classe du secondaire, à la fin de l'année. Il était dans le fond, avec Quinn, les deux se faisant des oreilles de lapin avec leurs doigts. Il souffla et ouvrit le tiroir de la table de nuit pour regarder une autre photo, cette fois avec plus de mélancolie que de nostalgie. Il soupira.
- Francis, tu peux venir m'aider ?
- Oui, oui, j'arrive...
Francis rangea la photo et se dirigea vers la chambre des enfants.Francis souffla alors que les arbres se faisaient moins nombreux, permettant d'admirer la vue sur Unys.
- Wow. On est bien peu de choses, hein ?
- C'est ce que je me dis en me levant chaque matin... marmonna Perrine.
Fey, avec Léon, prenait des photos avec son téléphone, ce que le jumeau ne se gênait pas pour faire aussi, mais avec un vrai appareil. Passerouge se trouvait sur la tête de la jeune fille, profitant du bon air de la montagne Unovite, tandis que Léon avait à ses côtés Muciole et Pitrouille.
- Je suis sûre que j'en prends des mieux que toi !
- C'est probable, cet engin a au moins cinq ans... marmonna Léon.
- Tu l'as depuis si longtemps ?
- Acheté à New York.
- Ah oui, c'est vrai que toi et ton frère vous êtes spéciaux ! sourit Fey.
Léon haussa les épaules.
- Un peu comme toi et James, vous êtes spéciaux l'un pour l'autre !
- Ah ça, mon coco, c'est pas tes affaires ! ricana Fey en prenant un accent martiniquais exagéré.
Léon sourit.
- Désolé.
- Nan je plaisantais, Léon. Oui, je suppose que tout lien, en soi, est spécial. Maintenant je doute que moi et James on se battrait aussi bien que Lilian et toi !
- Ca n'a rien de sorcier... Et puis vu les miracles que tu fais avec Ana, tu n'as certainement pas à rougir !
- Ah oui ? On vous a impressionnés ?
- Presque !
- Cool ! Ah j'suis bien fière !
Léon sourit.
- Ca va, hein, c'est pas comme si on était des sommités en la matière !
- Quand même. C'est pas de la fumée, là-bas ?
Léon s'étonna.
- Euh... si...
- Un feu, tu crois ?
- Ce serait plus intense, on dirait presque une cheminée en fait... s'étonna Léon.
- Ah oui... Sûrement un refuge, tu crois qu'on doit demander à la garde-forestière ?
- C'est un Pokémon Ranger, Fey ! geignit Léon.
- C'est pareil !
- Oui ! Oui, j'ai bien compris quel était le problème, monsieur Pasquier... Dites à monsieur Wong que sa commande arrivera bientôt ! Voilà ! Et qu'il arrête de brailler, je l'entends derrière !
Léon Grimes, président de la Grimes Int., raccrocha le téléphone. Costard, cheveux courts, air sérieux, le gamin avait bien changé. Son frère entra, moins bien habillé, mais au turbin aussi.
- Les commandes de janvier, février et mars sont toutes facturées et classées !
- Cool.
- Tu es PDG, Léon, tu ne dois pas dire « Cool » !
- Je sais... Pffff...
- Tu travailles trop, tu devrais faire ta vie un peu... sourit Lilian.
Léon plissa les yeux.
- Ne me ressors pas les discours de papa et maman !
- Papa et maman sont fiers de toi mais toujours célibataire à trente ans, Léon, quand même !
- Hmph... Pourquoi as-tu posé un jour de congés pour demain ?
Lilian éclata de rire.
- Quoi ? C'est pas drôle ! Un samedi en plus, c'est un gros jour...
- Léon, depuis qu'on n'est plus autant collés ensemble qu'avant, décidément...
- Mais quoi, mais quoi ?!
- Tu ne te souviens pas que demain c'est le mariage de James et Fey ?
Léon blêmit.
- MAZETTE !
- Eeeeeeh oui...
- Mais pourquoi personne m'a prévenu ?!
- Tu as reçu le faire-part !
- Avec tout mon travail, j'ai dû l'égarer !
- Heureusement que j'ai dit que tu serais là, hein...
- E-E-Et j'ai rien à mettre !
- Mais si, tu mettras ce que tu as mis pour mon mariage !
- Oh mon Dieu, il faut que je pose un jour de congés moi aussi... AAAAAAH J'EN AI PAS !
- Tu es le président directeur général, Léon, bordel !!
- ... oui c'est vrai... bon bah demain je serais absent !
- Et de fait, on va faire faillite.
- AH !! Tu crois ?!
- T'es irrécupérable ! Comment tu fais pour gérer notre boîte ?! s'étonna Lilian.
- Bah je suis bien obligé, tu veux pas le faire !
- Je suis ton vice-président, crétin !
Lilian et Léon regardèrent Darumacho et Banshitrouye qui déplaçaient des cartons.
- Tiens, les commandes d'avril... héhéhé... geignit Léon.
- Tu es plus au courant de ce qui se passe dans l'entreprise que de ce qui se passe dans ta vie, c'est... affligeant !
- Moi au moins, je gère !
- Tu gères l'administratif, moi le manuel, ça s'appelle se compléter !
- Hmph ! Très bien, je mettrais ce que j'ai mis pour ton mariage ! A demain !
Lilian secoua la tête, désabusé.
- Tu verras tes nièces en plus ! sourit Lilian.
- Ah oui, la petite... Ninon et la petite, euh... Doris !
Lilian se retourna vers Léon, stupéfait.
- Tu confonds le NOM DE TES NIECES avec les JUMELLES de ton secrétaire ???
- ..................... sorsdecebureau !
- Tu es PITOYABLE !
- Maiiiiiiiiiiiis !
- Gina va te tuer si elle apprend ça !
Léon fit la moue alors que Lilian sortait de son bureau.Les deux mains restaient liées par la force d'un sceau magique. Pour autant, ni Lilian Grimes, ni Gina Crawford ne semblaient embarrassés de ce contact.
- Le hasard a bien fait les choses, hein ? sourit Gina.
- Oui, bah oui...
- Toujours intimidé ?
- Mon frère, tout ça... il a des doutes et il est loin d'être idiot...
- Hm. Faut voir si c'est amené à devenir sérieux ou pas.
- Voilà...
Lilian inspira, hésitant. Sonistrelle et Posipi gambadaient autour de lui, tandis que Gina était accompagnée par Brutalibré.
- J'aime beaucoup ton Pokémon ! admit Lilian.
- C'est un peu ce que j'aime chez toi, tu es bien le seul qui, en me regardant, se dit « J'aime ton Pokémon » !
- Vantarde...
- Petit malin...
- Toi et Holly...
Gina inspira.
- Je croyais qu'on avait renoué, finalement non... Pourquoi ça t'intéresse ?
- Bah avec Léon, disons qu'on n'apprécie pas trop quand les gens autour de nous sont fâchés...
- J'adore quand vous faites cerveau commun avec ton frère, vous êtes tellement mignons !
Lilian plissa les yeux, rougissant.
Pendant ce temps-là, en enfer...
- Vous, les jeunes, vous avez perdu le sens de la nature ! Vous seriez incapables de survivre dans un environnement hostile, alors que nous, les Pokémon Rangers, nous le pouvons !
Clive hocha la tête.
- Vous, les jeunes, vous ne savez pas de quoi demain sera fait. De mon temps, une carrière, ça se décidait très tôt ! Tu veux faire quoi, plus tard ?
Clive hocha la tête. Le ranger Weaver le regarda.
- Hey ho !
- Hein ? Euh, ouais j'trouve ça joli aussi.
Brocélôme et Mangriff observaient leur maître, intrigués. La ranger, pas offensée pour deux sous, regarda Clive.
- Tu veux faire quoi plus tard ?
- ... je sais pas.
- Ah bah ça tu vois, on n'entendait pas ça à mon époque !
Clive leva les yeux au ciel.
- Tu ne sais même pas ou tu vas finir, si ça se trouve après tes études tu seras SDF !
- Si ça se trouve, oui... marmonna Clive avec indifférence.
L'homme, en chemise et pantalon noirs, passa la tête à travers le rideau. Il vit le public qui applaudissait. Il souffla, anxieux, et alla voir une femme très coiffée, très maquillée et très apprêtée dans une robe blanche parée de bijoux.
- Quelle pression... souffla l'artiste.
- Hm. Mais c'est ta tournée telle que tu l'as voulue.
- Et c'est grâce à toi, Clive !
Clive, les cheveux blonds et courts, dans une tenue et avec une apparence tout à fait conformiste, hocha la tête.
- Ouais. Si j'avais su qu'à trente ans, j'en serais là...
- J'espère que ça ira samedi...
- Mon équipe est au point, ne t'en fais pas, ils pourront se passer de moi une journée !
La femme hocha la tête. Seul souvenir du passé sombre de Clive, un anneau à l'oreille. La foule s'anima.
- Ca y est, l'ouverture... Je sais même plus ce que je chante au début !
- Oh voyons, tu as tellement travaillé la set-list... C'est « L'or de mes rêves » suivi de « Mévivre » et ensuite « Son Aura ».
La jeune femme acquiesça.
- Si j'avais su moi aussi que j'en serais là...
- Allez, courage. La plateforme va se mettre en place, tiens-toi prête.
Elle hocha la tête et alla se poser sur le piédestal.
- Clive, vous restez là au moins pour ce soir hein ?
- J'veux pas rater ça ! Je serais à la console avec les techniciens !
- Ok. Merci !
- Mais de rien !
Clive s'éloigna, laissant l'artiste à ses œuvres. Il se rendit à la console, au milieu de la salle grâce à un escalier secret de la salle de concert.
« J'étais vie, j'étais nuage, j'étais envie, j'étais ravage »
Clive sourit. « Andréa se foutrait tellement de ma gueule si elle savait ! »
« Dans l'or de mes rêves, ces maudits paysages, dans l'or de mes rêves, par milliers les mirages ! L'or de mes rêves, ce si doux présage, ode à moi qui crève, quel sombre message... »
Il arriva à la console technique.
- Messieurs...
- Perfecto.
- Hm... On peut dire que grâce à vous, Destina va devenir une grande star...
Clive regarda la scène couverte de fumée et de néons dorés pendant que la chanteuse entonnait un refrain entêtant pour une foule déchaînée.
« La, la la l'or de mes rêves, la la, l'or de mes rêves, nananananana ! »
Clive hocha la tête.
- Ca sent la soirée réussie !
***
Clive rentra tranquillement chez lui, assez tard, au-dessus d'une boutique de tatouages. Il monta les marches. Une femme l'attendait sur le canapé, brune et très tatouée, à regarder une émission musicale un peu trash.
- Heeeeey comment va le vendu le plus vendu de toute la brocante ?
- Tu es méchante. C'était une belle soirée, et Diana était contente.
- J'arrive pas à croire que tu produises cette meuf en concert... c'est comme si tu donnais du Blédina à Cthulhu à la petite cuiller !
- Je ne fais pas que ça, je conceptualise sa musique et je m'occupe du marketing !
Clive s'assit sur le canapé, fourbu.
- Prêt pour samedi ?
- Faut bien. J'sais même pas trop pourquoi j'y vais... J'ai envie de revoir les gens, je suppose.
Elle acquiesça.
- Moi j'te préviens, déjà que je vais faire tâche...
- Tu ne feras pas tâche, Beth... Y'aura des gens totalement tarés, j'te les présenterai.
- Ah, tu vas me présenter à ta promo !
- Y'a rien dont j'puisse pas être fier, honnêtement !
- « Je suis dans la musique. Nan, pas du hard rock ou du métal, je produis la dernière chanteuse préférée des gays » !
- Moi tant qu'elle me rapporte de l'argent...
- Vénal avec ça !
Clive sourit en se servant un whisky.
- Nan. Je veux juste être bien ! C'est ce que j'ai toujours voulu...- ... J'ai pas d'idée précise de métier, si vous voulez, j'irai où la vie me portera, mais je veux trois choses : Etre discret, être posé quelque part, et être bien dans mes bottes.
La ranger acquiesça.
- Au moins tu es lucide et tu as des espérances !
- Après, si je meurs entretemps, c'est que le destin l'aura voulu ainsi.
La ranger grimaça.
- Oui, oui, je suppose...
- Un peu comme les Pokémon. Soit ils survivent à l'état sauvage, soit ils se font bouffer par plus gros qu'eux !
- Voilà... C'est une vision un peu radicale des choses, mais...
Quinn admirait le paysage, impressionnée. Sapereau et Melokrik observaient avec elle.
- C'est vachement beau !
- Oui... Et c'est par un tunnel de cette montagne que passe le TransUnovite qui relie Arabelle à Rotombourg en passant par Méanville.
- Ah bon ? s'étonna Quinn.
Orson acquiesça alors que Baudrive flottait à ses côtés.
- Bah oui, c'est même sur ces rails que roulent les trains sortis de l'usine pour leur premier tour de piste !
- Waouh. Ça a l'air à la fois fascinant et... obsessionnel, de ton point de vue !
- Bah ça m'intéresse...
- Je suppose que tu veux conduire des trains plus tard !
- Eh bah oui du moins travailler à Rotombourg quoi ! Dans le domaine des chemins de fer !
- C'est dingue que cette région soit aussi pleine de trains...
- Unys a le système ferroviaire le plus complexe et le mieux entretenu des six régions reconnues ! C'est d'Unys que sont venus les plus grands progrès en transports Poképolites ! Les premiers trains fonctionnaient avec l'énergie électrique de Statitik, Mygavolt ou encore même Limonde ! Unys n'a jamais été très fan des énergies combustibles, mais lorsqu'elle l'a fait, elle s'est servie de Gruikui ou de Flamoutan pour cela !
Orson regarda Quinn qui regardait ailleurs.
- Oh, ça... ne t'intéresse pas...
- Pas vraiment, non... souffla Quinn.
Orson souffla, pas surpris.
Quelques années plus tard, un gros bonhomme mangeait un sandwich, dans le cockpit d'un train partant de Rotombourg. Son Cliticlic faisait marcher les machines arrière. Son Grodrive était sur le toit de la locomotive, profitant de la vitesse pour se laisser porter. Brouhabam était à l'arrière en train de souffler dans la cheminée.
- Mesdames et messieurs, nous arrivons en gare de Safrania. Terminus de notre train.
Orson Bertelin sourit, toujours aussi enthousiaste de conduire un train, un vrai cette fois.
***
Le soir venu, dîner chez ses parents...
- Oh lala, Orson, trente ans et conducteur de trains ! Quelle surprise ! Tu sais ce que je dis à mes copines ? Que tu es mécano, comme ton père !
- J'avoue ! Hahaha ! ricana sa sœur.
- Ta sœur, au moins, elle fait un bon métier !
- Je suis très bien payé pour faire ce que je fais, maman... souffla Orson.
- Et tu es toujours aussi grassouillet, célibataire, et ce n'est pas cette petite barbe, cette salopette et cette casquette qui vont te faire trouver une femme !
Orson soupira. Son père secoua la tête.
- Qu'est-ce qu'il y a, Oscar ?
- Rien, rien... A part que notre fils est quand même déjà passé à la télévision, ce qui n'est pas le cas d'Emeline, ni même de toi.
La mère d'Orson se ravisa. Orson regarda son père.
- Chaque fois que je viens ici, au moins pour sûr je prends un coup de jeune...
- Je me doute, fiston, rien ne change vraiment...
***
Une fois rentré chez lui, Orson regarda son studio. « Je m'en sors pas si mal finalement... »
Il reçut un SMS.
[Tu seras là samedi ?]
Orson vit l'émetteur et afficha un grand sourire. Il répondit avec plaisir.
[Evidemment !] - En fait, ce que je voulais dire, c'était... Quelque part je t'envie d'avoir une telle passion ! Moi pour le moment, je suis un peu condamnée à élever des gosses, toi tu as une vraie raison d'avancer !
Orson plissa les yeux.
- C'est un peu déprimant pour toi tout ça...
- Quand tu es une fille sans ambition comme moi, tu n'espères pas grand-chose !
Orson agita la tête, pas très convaincu.
Rebecca soupira en regardant la nature autour.
- Bon eh bien on dirait que c'est juste moi, le chemin, la montagne et la nature !
Tristan jouait toujours l'ignorance. Rebecca soupira.
- C'est agréable à regarder mais pas très bavard... Ni très malin, mais ça, ça ne me change pas !
Tristan n'arrivait pas à apprécier la promenade. Tenir la main de Rebecca était un calvaire. Supporter ses braillements était pour lui une véritable gageure. Pire que tout, ils étaient en bout de file, derrière Gina et Lilian, bien trop occupés à flirter pour faire attention à eux. Donc aucune échappatoire.
- Bon, tu me gonfles, mais je ne peux pas te lâcher la main, alors est-ce qu'on ne peut pas faire table rase de tout ça ?
Tristan regarda Rebecca, l'air de lui demander si elle était sérieuse ou si sa seule existence était une blague destinée à lui jouer un mauvais tour.
- Quoi ? J'ai dit une ânerie ? C'était pas agréable pour moi non plus de te voir avec l'autre pervers en train de vous rouler des galoches sur le bureau !
Tristan souffla, gavé.
- Et après quand les surveillants sont arrivés et que tu avais ton pantalon sur les chevilles, berk ! Tu fais du sport au moins ?! Et pourquoi tu mets des slips ?! C'est tellement ringard...
Tristan grogna en levant les yeux au ciel.
- Bon sang, bon sang, bon sang...
Rebecca haussa les sourcils. Tristan la regarda méchamment.
- Bon dieu de merde, si seulement tu pouvais disparaître, Rebecca Gates !! Toi et ta sale langue de Seviper ! Ferme-la, je t'en conjure, ferme ta grande bouche une bonne fois pour toutes et épargne au monde la souffrance d'un mot de plus de ta part !! Quand on n'est pas foutue de garder son amie ou de l'accepter telle qu'elle est, on la ferme !
Rebecca grimaça, perturbée.
Tino se retourna.
- Un souci ? s'étonna Christina.
- J'avais cru entendre Tristan... Il est beaucoup trop loin... Je me demande si on va s'arrêter...
- J'espère que ça va aller avec Rebecca, surtout... admit Christina.
- Ce Méios doit être sadique en fait...
- Voilà...
Petit silence. Tino regarda Christina.
- ... Pourquoi ?
Christina s'étonna.
- Hein ?
- Je te retourne ta question de l'autre fois, pourquoi moi ?
Christina plissa les yeux.
- Euh...
- Pourquoi tu as jeté ton dévolu sur moi ? Je ne suis pas le plus intéressant des garçons ni le plus beau... Ça me tue de l'admettre mais s'il y a bien des critères ou je ne surpasse personne, c'est bien sur le capital sympathie !
Christina rougit.
- Euh bah je sais pas, euh... Tu es... intelligent et ça... te rend intéressant, je suppose ! En tant que journaliste, on se sent toujours un peu... attirée par les gens cultivés !
- De ce que je crois en voir, les journalistes sont plutôt attirées par les hommes de pouvoir...
Christina grimaça et agita la tête. Tino plissa les yeux. « Tu vois, Ketts, tu es nul ! »
Christina souffla. « Parfois effectivement, il n'est pas doué... »
- Je sais ! Je SAIS ! Pardon !
Elle tentait comme elle pouvait de préparer de simples pâtes.
- Je ferais ce dossier, ne vous inquiétez pas ! J'aurais un peu de temps... ce soir ! Mais je vais me mettre à jour, pas de souci !
Une enfant d'environ deux ans observait, dans sa chaise. Le micro-ondes sonna. La mère retint un « merde » bien pensé.
- Ecoutez, Harris, je serais à jour, je vous le promets ! Je sais que les délais sont serrés mais je vais m'en sortir ! Et oui je serais à cette conférence de presse lundi ! Non, mon enfant ne me gênera pas cette fois ! Au revoir !
Christina Rockwell vérifia la température du biberon et vit que c'était ok pour servir à la petite, ce dont elle s'enquit. Coiffée d'un chignon rapide, les traits fatigués, à trente ans, elle en faisait bien dix de plus.
Ses pâtes l'appelèrent à l'aide.
- Rhonlonlon !!
Elle mit ses pâtes à la passoire et soupira. Elle alla chercher son ordinateur et mangea en écrivant. On frappa à la porte.
- Et merde, merde, merde !
Elle traversa le petit appartement et ouvrit à un homme qui semblait attendre quelque chose. Elle acquiesça et prit une enveloppe qu'elle lui donna.
- Vous aurez le dernier quart la semaine prochaine !
- ... Pardon ?
- Je suis un peu juste ce mois-ci !
- Comme tous les mois depuis que vous êtes installée ici !
- Au moins je vous donne quelque chose !
- C'est toujours la moitié, les trois-quarts... Vous voulez un forfait réglable en plusieurs fois aussi ?
Christina leva les yeux au ciel.
- Si vous n'êtes pas content...
- Si je ne suis pas content vous virez d'ici vous et votre môme, c'est clair ? Pas de mauvais payeurs dans mon immeuble ! Non mais...
Le proprio prit l'enveloppe et partit.
- La semaine prochaine sans faute !
- Oui, oui ! souffla Christina.
Elle ferma la porte et grogna. « Mais quel sale enfoiré ! »
Christina retourna dans la cuisine, la petite pleurait après avoir fait tomber son biberon.
- Han c'est pas vraiiiiiiiiiiii...
Elle ramassa le biberon et le donna à la petite, puis retourna à son plat : Les pâtes étaient froides. « Hooooon... »
Sur son ordinateur, elle chercha une photo d'elle et de Tino. Elle plissa les yeux, malheureuse. Christina regarda par la fenêtre, nostalgique. « Pourquoi ai-je été aussi idiote... pourquoi... Maintenant c'est à peine si je sais où tu es... »Christina regarda Tino en souriant.
- Toujours aussi maladroit, hein ?
- Oui, ça nous fait un gros point commun, je me trompe ?
Christina leva les yeux au ciel.
- Tu es bête !
- Alors ça, non, c'est pas vrai !
Les deux rirent ensemble.
Mike et Lucy observaient une nuée de papillons autour d'un arbre à miel, reconnaissable à son feuillage jauni. Lucy avait Héricendre sur son épaule et Girafarig à ses côtés.
- Dingue...
- Hm !
Mike prenait des photos aux côtés de Sucroquin.
- C'est dur à une main...
- Je pense qu'elle est super sadique, la ranger... admit Lucy.
- Totalement. Ca t'embête pas d'être avec moi sur ce coup ?
Lucy secoua la tête.
- Tu es devenu beaucoup moins insupportable qu'en première année. Je me trompe ou ces deux années t'ont fait grandir ?
- C'est trop ça, j'ai l'impression d'avoir mûri d'un coup... tout en continuant à être un petit con qui aime faire la fête !
- Une chose à la fois, je suppose. Et Rebecca... ?
- J'sais pas, c'est chelou. Des fois elle a besoin de moi, des fois elle s'en fout.
- J'vois le genre...
- Toutes les meufs sont pas comme ça quand même.
Lucy agita la tête.
- Si je prends l'exemple de Quinn, effectivement... C'est un peu l'arlésienne avec Francis...
- Qu'est-ce qu'ils attendent en fait ?
- C'est très, très compliqué, ce serait super difficile à t'expliquer comme ça sans trahir les deux.
- Ah ok. Bah moi et Rebecca c'est juste n'imp, quoi, elle sait pas ce qu'elle veut en fait.
- D'accord.
Le jeune homme entra dans l'établissement. Il vit la dame au comptoir et poussa un petit soupir. La femme releva la tête.
- Eh bien quoi ? Un souci ?
- Nan...
- Nan ? Eh bah alors. On y va !
Lucy Tien se leva et prit le dossier du jeune homme ainsi que ses clés. Il traina des pieds mais elle avait le pas ferme, prête à bosser.
- T'as qu'une heure et tu la payes, je te rappelle !
- Oui, oui...
Le jeune homme se plaça sur le siège. Lucy regarda le dossier.
- Oh bon sang, encore au demi-tour en trois temps...
Le jeune homme hocha la tête. Lucy le regarda.
- Tu attends quoi pour te placer ?
- Oh pardon ! Vous me parliez...
- Et alors ? Installe-toi, bouge ton siège, vérifie les rétros...
- Pardon, pardon !
Le jeune homme s'exécuta. Lucy souffla.
- C'est ta trente-neuvième heure...
- Oui...
- Bah c'est pas fameux, hein...
Le jeune homme geignit. Lucy souffla.
- Bon. Est-ce que tu vas pouvoir démarrer ?
***
Lucy rentra de sa leçon.
- Pfffff... J'en ai marre des nunuches comme ça...
Son collègue haussa les sourcils.
- Ca fait bien le dixième qui me demande de ne plus t'avoir en leçon...
- Oui eh bien la prochaine fois ils apprendront plus vite, je suis pas là pour leur tenir la main quand ils tiennent le volant, hein !
L'homme agita la tête.
- Tu sais comment ils t'appellent ?
- Madame Mao, je sais... Après, moi je m'en fous, je suis payée pareil ! Pis bon, t'as vu mes résultats !
L'homme agita la tête.
- J'en ai maté de plus durs qu'eux, ça, tu peux me croire !- Je suis bien contente de ne pas être dans des histoires aussi compliquées...
- Ça t'arrivera un jour ! sourit Mike.
- Oui mais après ! Le plus tard possible ! souffla Lucy.
Mike sourit.
- Crois-moi, ça te tombe dessus comme ça, tu peux être aussi prévoyante que tu veux, tu ne peux pas empêcher certaines choses...
- Pourquoi tu crois que je suis petite, myope et chinoise ? Pour éviter tout ça, justement !
Mike éclata de rire. Lucy sourit à son tour.
Jeffrey remarqua également la fumée de cheminée au loin. Il inspira et regarda Amélia, sur Cerfrousse, caressant Balignon d'une main, accompagnée par Sépiatop et Vostourno.
- Comment ça va ?
- C'est joli autour...
- N'est-ce pas.
Amélia soupira et regarda Jeffrey.
- Vous avez su quand que vous alliez faire prof remplaçant ?
Jeffrey sourit.
- Pourquoi cette question ?
- ... Je sais pas ce que je vais être plus tard. Je sais rien du tout.
- Hey, c'est le cas de tout le monde !
- Je suis pas intelligente, je suis bête... Tout le monde me le dit, même Rebecca. Violette doit le penser. Tout le monde me prend pour une idiote, même les professeurs...
Jeffrey plissa les yeux.
- ... Mais comme mes parents sont riches, bah... ça se voit pas beaucoup...
Jeffrey hocha la tête.
- Tu sais, Amélia... L'argent décore, l'argent recouvre, l'argent camoufle, mais tu vaux autant que tes camarades. Sache-le bien. Et tu as un avenir.
Amélia hocha la tête.
AUCUNE DONNEE DISPONIBLE- Si vous le dites...
- Mais si. Un peu d'espoir !
Amélia agita la tête.
Santana soupira.
- Y'a un moment où on va s'arrêter ? Ca grimpe vachement, là ! Madame ?!
- Ah ma petite Santana, je ne suis pas aux commandes cette fois !
- L'avez-vous seulement été un jour... souffla la vietnamienne.
Andréa haussa les sourcils en souriant. Helen plissa les yeux.
- Quoi ?!
- Rien madame !
- Tu as entendu, Naomi ?
Naomi secoua la tête, pas très chaude pour répondre.
- Hmph... MADAME LE RANGER ?
- OUIIIII ?
Naomi, Andréa, Santana et compagnie se bouchèrent au moins une oreille.
- ON S'ARRETE QUAND ?
- AU REFUGE DE MONTAGNE !
- C'EST QUAND ?
- ENCORE TROIS CENTS BONS METRES !
Clive se maudit de ne pas avoir de canif.
Wallace et Robbie continuaient à marcher. Manternel avait fait une casquette à Wallace qui avait visiblement chaud. Robbie le regarda.
- Quoi, ça te fascine de me voir en sueur ?
- Nan... Tu veux de l'eau ?
- Tu as une gourde ?
- Bah oui, on part en montagne, maman est prévoyante, et tout...
- T'en as pas marre d'avoir ta mère sur le dos ?
- Si, un peu, mais quelque part je dis pas non, non plus... Tu as eu des soucis avec tes parents, toi...
- Oui... mais ça s'est un peu arrangé. Sauf que maintenant ma mère tient à ce que j'aie un style de vie plus sédentaire. Avoir un mec, tout ça...
- Pourquoi tu ne tentes pas ta chance avec Tristan ?
- Faut que je le répète combien de fois ?
- Je sais, je sais, tu ne l'aimes pas comme il t'aime, mais... Je sais pas, juste flirter, quoi !
- Il a déjà un mec.
- Ouais, certes... Mais un seul mot de ta part et ils rompent !
Wallace regarda Robbie qui hocha la tête.
- Vu comme il te regarde...
- Mouais, bah je préfère qu'il reste avec son mec actuel, ça lui va beaucoup mieux que de se mettre avec moi, l'inaccessible idéal qui ne lui correspond pas...
- Tu sous-entends qu'il ne te mérite pas, un truc comme ça ?
- Nan, juste que je suis pas fait pour lui ! Je suis réaliste ! Je le rendrai malheureux.
- Tu es vraiment dur avec toi-même.
Wallace agita la tête.
- En même temps tu me dis ça, mais toi et Perrine ça avance à la vitesse d'un Insolourdo lesté !
- Ca avance comme ça avance. Mais ça va, elle a l'air de se sentir bien avec moi et... je me sens très bien avec elle. Aucun ne force l'autre, tout va bien...
- En fait on est pareils, toi et moi !
Robbie retint une nausée.
- T'aimes quand ça bouge pas, quand c'est tranquille ! Moi pareil. J'aime que rien ne me perturbe ! Si je sors avec Tristan, ça va niquer mon petit confort. Si les choses avancent avec Perrine, ça va niquer ton petit confort !
- ... Nan, ça va juste avancer, c'est si on force les choses que ça va tout gâcher !
- Précisément. Si ça doit se faire avec Tristan, ça se fera... Et si ça ne doit pas se faire avec Tristan, ça ne se fera pas ! Voilà tout ! Sinon, ça gâcherait l'éventuelle relation naturelle qu'on aurait pu avoir !
Robbie plissa les yeux.
- C'est... presque sensé, sauf que ça ne l'est pas. Plus je parle avec toi, plus j'ai l'impression que tu essaies de me rendre débile !
- Et je sens que ça marche ! sourit Wallace, satisfait.
Santana souffla.
- Ma compagnie est si désagréable ? sourit Andréa.
- Mais non. Juste que c'est longuet tout ça... Si encore on apprenait quelque chose...
- On apprend peut-être que ne rien apprendre, c'est aussi quelque part apprendre quelque chose !
- ... Tu veux dire une sorte de leçon métaphysique sur l'ennui ? C'est en s'ennuyant qu'on apprend à s'ennuyer ?
- Exact !
Steven, séparé des deux filles par Naomi et Helen, plissa les yeux et regarda Violette.
- On dirait que ta meuf n'a pas besoin de toi pour s'amuser...
Violette plissa les yeux.
- Oui... enfin, elle et Andréa sont amies depuis longtemps !
- Ouais... Andréa est bonasse en même temps, j'la comprends !
Violette secoua la tête.
- Elles sont justes amies, je doute vraiment qu'Andréa soit lesbienne !
- Elle est pas gouine, elle est bi !
Violette s'étonna.
- Je l'sais, on a couché et partouzé avec des nanas, et j'peux te dire qu'elle s'ennuyait pas !
Violette regarda Steven puis elle regarda Santana et Andréa.
- ... M... mais ça veut pas dire que... enfin...
Steven plissa les yeux.
- Ah, nan... J'en sais rien en fait, j'disais ça comme ça, mais c'est vrai que Blondinette est bi, même que ça m'excite vachement...
Violette regarda Santana et Andréa discuter ensemble.
- ... Faut dire qu'une meuf qui fait pas chier pour rouler des galoches à une autre, c'est génial... M'enfin, moins quand elle te demande de faire la même chose avec un mec. C'est que c'est pas pareil, tu vois, les meufs bi, elles ont juste à se caresser entre gonzesses, les mecs bis, c'est juste dégueulasse. Je m'demande si Gribble est bi... mais si je lui demande ça il va croire qu'il peut me sauter... HEEEEEEY !
Violette tirait Steven par le bras et s'avançait. Helen et Naomi s'étonnèrent.
- Bah, Violette ?! s'exclama la prof.
Violette arriva aux côtés de Santana et Andréa. La ranger se retourna.
- On fait attention, la route est plus ou moins étroite !
- Hey, Demi Moore, si tu me fais tomber dans ce putain de ravin, je t'entraine avec moi, ok ?! grogna Steven.
Violette serra les dents, folle de rage. Santana et Andréa penchèrent la tête.
- Un souci ?!
- ... Depuis QUAND ???
Santana haussa les sourcils.
- Depuis quand quoi ?
Steven grimaça.
- Depuis quand tu BAISES AVEC ELLE ???
Andréa haussa les sourcils. Helen grimaça.
- Les enfants, enfin !
- Mais voyons, Violette...
- NE ME MENS PAS ! Tu es amie avec elle, elle est bi, tu ne me l'as pas dit, et donc tu me prends pour une conne !
Clive plissa les yeux et regarda la ranger.
- Rompez votre truc de merde des mains liées, là.
- Quoi, mais pourquoi ?
- Magnez votre cul putain !
Santana secoua la tête, prise sur le fait.
- On n'a rien fait quand on sortait ensemble, je t'assure !
Steven prit Mucuscule dans ses bras.
- Y'en a une qui se jette sur moi, tu lui craches de l'acide à la gueule !
Mucuscule sembla intrigué, pas certain de pouvoir cracher de l'acide.
- Alors il y a bien une histoire !
- Une histoire ancienne, Violette, je vois même pas l'intérêt de t'en parler ! soupira Santana.
Violette secoua la tête.
- Oui, parce que de toute façon, c'est pas important, hein !
- Exactement, ça n'est pas important puisque c'est passé !
- Oui, oui mais c'est toujours comme ça, avec toi, tu me tiens à l'écart de tout, tu ne me dis que ce que tu veux bien me dire, j'ai tout partagé avec toi !
- Violette, arrête, tu es ridicule...
- Et toi, ARRETE de me traiter comme le faisait Rebecca !!
Santana fit de gros yeux.
- Comme Rebecca ! Chaque fois c'est la même chose ! T... Chaque fois que je crois être proche de quelqu'un, en fait cette personne ne fait que m'utiliser, me façonner...
- Violette, mais arrête voyons !
- NE ME DONNE PAS D'ORDRES !!! J'EN PEUX PLUS DES ORDRES !!! Et... Et je ne veux plus te revoir !! Je ne veux plus voir personne !!
Violette partit en trombe. Ce faisant...
- WAAAAAAAH !
- STEVEN !
- OH MON DIEU !
Helen attrapa le bras du jeune homme à temps, soutenue par Naomi. Strassie alla se poser sous les fesses de Steven tandis que Miradar, Kungfouine et Feunnec aidaient Helen. Violette, surprise, ne le tira qu'un peu plus tard.
- Pas de bobos ? s'étonna la ranger.
Du coup, tout le cortège s'était arrêté.
- Non, tout va bien ! souffla Helen. Violette, ça ne va pas ? Tu aurais pu vous faire tuer, toi et Steven !
Violette se mordilla les lèvres et se mit à pleurer.
- C'est pas grave, je préfèrerai être morte !! Chamade, Possessif !
Le chat bleu ouvrit les oreilles. Violette se désolidarisa de Steven et partit en avant, attristée. Andréa serra les dents, peinée. Santana était sous le choc.
- Nan mais... nan mais... Mais putain, t'as fait quoi, là ?!
Elle regardait Steven qui haussa les épaules.
- Mais que dalle, on discutait !
- Tu lui as dit pour moi et Andréa !
- J'savais même pas que vous vous étiez reniflées le derche, moi ! J'lui ai juste dit qu'Andréa aimait les nanas aussi, c'tout !
- Sale empaffé, putain, je devrais te repousser dans le ravin !
- Nan ! grommela Helen.
- Pitié non ! souffla Naomi.
Clive grommela et regarda la ranger.
- Vous voulez bien faire cesser votre putain de sortilège vaudou, c'est plus marrant, là !
- C'est le seul moyen de vous garder tous ensemble et de ne perdre personne !
- En l'occurrence là, ça sert à rien !
- Madame !
- En attendant on n'a perdu personne sauf cette fille qu'il faut aller chercher ! On avance tous !
- Séparez-moi de Naomi, il faut qu'on aille chercher Violette, elle allait très mal ! geignit Helen.
- Madame !!
Helen se tourna vers Benjamin, Holly, Orson, Quinn, Wallace, Robbie, Tino et Christina.
- Quoi ?!
- C... C'est Tristan et Rebecca, ils sont plus derrière !
Helen blêmit. Naomi écarquilla les yeux. Helen regarda la ranger.
- SEPAREZ-NOUS MAINTENANT !
- Question de sécurité, je ne peux p...
- FAIS CE QUE JE TE DIS MAINTENANT, GROGNASSE, SINON JE TE COLLE UN DE CES PROCES AU CUL, TU M'EN DIRAS DES NOUVELLES !
- Les menaces ne sont pas utiles !
- Mais le vol, si !
Clive sortit le Méios de la ranger après lui avoir subtilisé sa Pokéball grâce au Larcin de Brocélôme.
- HEEEEEEEY !!!
- Brocélôme, Hantise...
Brocélôme disparut. Clive regarda la ranger, affolée.
- M... Mais...
- Je me fous de Violette, je veux juste rassurer Andréa.
La blonde semblait en effet paumée. Santana la regarda.
- Qu'est-ce que t'as ?! C'est pas ta faute, arrête de gamberger !
- Si, un peu ! Et toi, tu ne te sens pas coupable peut-être ?
- Je n'ai RIEN FAIT de mal ! Je ne voulais juste pas qu'elle soit jalouse pour rien !
- C'est réussi, la niakouée... souffla Steven.
- Le ravin est toujours là, espèce de pénis sur pattes ! grommela Santana.
Brocélôme réapparut derrière Méios et lui donna un bon coup de boule. Ce faisant, il le mit KO et délivra les élèves.
- VITE ! On descend !
- Et Violette ? demanda Naomi.
Helen plissa les yeux. Robbie hocha la tête.
- Les jumeaux, Fey, James, Gina, Holly, Santana, madame Clover, Naomi, Steven, Andréa et Clive, vous allez vous occuper de Violette !
- J'y vais aussi ! signala Lucy.
- Putain nan, d'où tu décides toi d'abord ?! grogna Steven.
- Je l'ai désigné comme sous-chef des opérations de ce genre depuis le coup de Méga-Gardevoir ! admit Wallace. Et il se débrouille pas mal !
- On y va ! assura Holly.
- Allez chercher Rebecca et Tristan ! souffla Fey à la Ranger en montant.
- Lilian ! cria Léon.
- J'arrive, j'arrive !
- En avant tous ! souffla Helen en pressant le pas.
La ranger souffla.
- Je n'arrive pas à croire qu'on me donne des ordres !! soupira-t-elle en descendant.
- La ferme et allez voir où sont passés les deux autres... grommela Clive. On sait peut-être pas ce qu'on veut à nos âges, mais au moins on se bouge un minimum le cul !
Clive alla prendre la main d'Andréa qui semblait très choquée.
- Une fois de plus... geignit la jeune fille.
- Ta gueule ! grommela fermement Clive.
- Et cette fois j'ai fait du mal à quelqu'un...
- Ferme. Ta gueule.
- Je suis horrible !
Clive plissa les yeux.
- Tu la boucles. Et je te défends de pleurer.
- Clive...
- Putain, Andréa...
La blonde se mit à pleurer de façon incontrôlable. Clive soupira et serra la main de son amie dans la sienne. Et il monta avec détermination, ce qui était quand même assez rare de sa part.
- REBECCA !
Francis et Quinn observaient Mike qui était descendu le premier. Wallace arriva à son niveau.
- Calmos, mec, on va les retrouver !
- Rebecca, putain !! Si ça se trouve, il l'a balancée dans le ravin !
Wallace haussa les sourcils. Robbie grimaça.
- Nan, nan Mike, il aurait jamais fait ça !
Perrine haussa les sourcils. Elle regarda Robbie qui hocha la tête.
- Je suis persuadé qu'il ne l'aurait pas fait !
- Tristan lui en voulait peut-être mais pas à ce point-là quand même... admit Francis.
- Vous avez de quoi détecter leur présence ? demanda Ana.
La ranger soupira.
- Malheureusement, non ! Votre ami a rompu mes sceaux formés par Méios ! Je suis un ranger Psy, je travaille avec des Pokémon Psychiques depuis toujours ! Mon Coup de Main est ma marque de fabrique !
Robbie souffla et sortit Cochignon.
- Flair ! Repère les traces de Tristan et Rebecca !
Wallace acquiesça. Perrine sortit Scarhino. La femelle insecte se recroquevilla dès sa sortie.
- Frida, cherche du sucre, autre que du miel ! Je suis sûre que Rebecca avait des bonbons sur elle.
- C'était complètement interdit ! grommela la ranger.
- Précisément.
Ana sortit Avaltout qui utilisa ses moustaches pour renifler l'air. Hélionceau, Sucroquin et Sapereau usaient de leur truffe également. Fluvetin partit également en avant.
- Mon Dieu, s'il est arrivé quelque chose à Tristan... frissonna Tino.
- C... ça va aller, qu'est-ce qui aurait pu... leur arriver de toute façon ?! geignit Orson.
- Putain les mecs vous me foutez la pétoche... geignit Benjamin.
- Inutile de penser négatif, compris ? On verra s'il s'est passé quelque chose d'anormal, mais auquel cas, il est tout à fait possible également qu'ils soient retournés au bus ! admit Christina.
Tino hocha la tête en serrant Lépidonille contre lui. Wallace utilisait Manternel qui était sortie du sentier pour scruter la vallée. Jeffrey regarda Amélia qui souffla.
- Je sais pas quoi faire...
- Personne ne peut faire grand-chose pour le moment. On va les retrouver, ne t'en fais pas.
- D'un côté, j'ai peur pour Rebecca. D'un autre, je me fiche de Tristan, vu qu'on n'était pas amis...
Ana, Tino, Orson, Benjamin et Christina regardèrent Amélia, à moitié surpris.
- ... D'un autre côté, Rebecca m'a un peu délaissée ces derniers temps...
Mike se mordilla les lèvres.
- ... et Tristan est quand même un élève de la classe... Je pense que ça me ferait de la peine pour les deux.
Tino hocha la tête.
- Si ça se trouve ils ont glissé... Ils ont chuté... ils sont en contrebas...
- Tino ! grommela Christina.
Wallace restait calme. Perrine le regarda.
- Tout va bien ?
- Entre l'autre qui vient de gagner 50 points de QI avec le manque d'oxygène et l'autre qui nous tape une parano de tous les diables, je préfère franchement fermer ma gueule.
- Ca va aller, je suis sûre qu'ils n'ont rien. On entendra Rebecca de toute manière, tu te doutes.
Wallace acquiesça.
- Oui et puis Tristan ne sait que pleurnicher alors on l'entendra aussi.
- Voilà, c'est l'esprit ! admit Perrine.
Cochignon accéléra. Robbie le suivit.
- Il a trouvé quelque chose ? s'étonna Ana.
- Bon sang ! souffla Benjamin.
- Merde, putain, merde ! grogna Mike.
La troupe s'avança, prit le virage et vit qu'un léger éboulement avait eu lieu plus haut, disséminant de petits rochers sur le chemin, mais également qu'un pan du sentier s'était effondré.
- OH MON DIEU !!! cria Tino.
- Oh non, oh non, oh non !! geignit Orson.
Amélia poussa un funeste soupir, désolée. Ana se couvrit la bouche. Mike était désarçonné. Jeffrey serra les dents. Perrine se serra instinctivement contre Robbie qui l'enlaça.
- Bon sang... souffla Francis, peiné.
- NAAAAAAAAAAAN !
Tino s'éloigna, fou de chagrin.
- HAN NANNNN ! NAAAAN !!
- Calme-toi, Tino, ça ne veut rien dire ! cria Christina.
- ILS SONT MORTS ! MON MEILLEUR AMI ET LA FILLE D'UNE AMIE DE MA MERE SONT MORTS !
- LA FERME PUTAIN ! cria Mike.
Wallace baissa la tête, affolé. Benjamin retira ses lunettes en essuyant ses yeux.
- On peut rien faire, madame ? demanda-t-il à la ranger.
- Eh bien non, parce que...
Mike sortit Drakkarmin et entreprit de descendre dans le ravin.
- Mike...
- Non, n'essayez pas de descendre !
- TOI, TA GUEULE ! cria Mike.
La ranger tressaillit.
- Vous êtes vraiment la plus pénible des classes que j'ai eues sur cette visite !
Pour toute réponse, elle se prit un coup de pied dans les fesses.
- OH ! Mais...
Elle se retourna vers Quinn, retenue par Francis et Ana.
- Arrête !
- C'est TOUT CE QUE VOUS TROUVEZ A DIRE ??? VOUS SERVEZ A QUOI BON SANG ??? Deux de nos camarades de classe tombent dans un ravin et vous trouvez qu'on est une classe pénible ? Bordel de merde !
- Quinn ! grommela Francis.
- Mais arrête ! geignit Ana.
- Nan, j'arrêterai pas !
Mike tenta de descendre mais le ravin cédait sous les pieds de Drakkarmin qui se retint comme il put.
- PUTAIN !
- Mike ! String, Secretion !
Manternel retint Drakkarmin avec des fils, mais c'est l'intervention du Cacturne de Perrine qui sauva le monstre et son maître.
- Merci...
- Le ravin est trop instable pour être escaladé... marmonna Robbie.
- Exactement, c'est ce que j'allais dire.
- La solution serait d'utiliser des Pokémon volants pour les chercher.
- C'est hors de question également ! souffla la ranger.
- On fait quoi alors ? geignit Orson, la voix pleine de tristesse.
Le ranger soupira et sortit un talkie-walkie.
- On appelle la brigade des montagnes !
- Je rêve... soupira Quinn.
Christina cherchait à rassurer un Tino bouleversé.
- Il est mort ! Il est mort, bon sang pourquoiiii !
- Tino ! Tino, arrête, regarde-moi !
Tino regarda Christina, les larmes aux yeux, la morve au nez. Christina n'imaginait décemment pas qu'aujourd'hui, elle verrait l'homme de ses rêves dans un état pareil.
- On n'en sait rien, d'accord ? Si ça se trouve, ils sont en bas, blessés mais vivants, la ranger va mettre ce qu'il faut en place pour les retrouver. Tout ira bien !
Tino hocha la tête.
- J'peux rien faire du tout...
- Moi non plus, Tino, personne ne peut rien faire, on doit juste attendre ! Parfois on ne peut rien faire, c'est comme ça !
Tino se remit à sangloter. Christina le prit dans ses bras sans la moindre arrière-pensée.
- Ca va aller, chuuuut...
- J'espère, Christina, j'espère... geignit le jeune homme.
Christina regarda en l'air. Les Grahyena, Nosferalto, Noarfang et autres créatures de la montagne se rassemblaient.
- Euh... Madame Weaver !
- Comment ça, vous êtes en congés ?! s'étonna la ranger.
- JE VAIS LA TUER !! grogna Quinn, retenue par Francis et Ana.
- Robbie !! cria Christina.
Robbie leva la tête, affolé. Il aperçut lui aussi les Pokémon montagnards prêts à fondre.
- Oh putain de merde...
Perrine envoya un SMS à Naomi.
***
- Oh-ho...
Helen regarda Naomi qui serra les dents.
- Rebecca et Tristan sont apparemment tombés dans le ravin.
- Oh seigneur !! geignit la prof.
- Ils sont QUOI ? s'étonna Steven.
- On n'a rien entendu ! s'étonna Gina.
- Nan, rien ! souffla Lilian.
- Ils ont disparu... comme ça ? Pouf ? s'étonna Léon.
James souffla.
- Je savais que c'était une idée de merde, cette excursion à la montagne...
- Putain, Rebecca... J'espère que tout ira bien...
- Commence pas à te prendre la tête... souffla James.
- On s'en tape, faut retrouver Violette !
Fey grimaça.
- J'te demande pardon ?
Le cortège s'arrêta. Santana haussa les sourcils et se retourna.
- C'est pas important ! Violette ! Qui a dit qu'elle voulait mourir ! Ça, important !
- Tristan et Rebecca sont peut-être morts, excuse-moi de mettre entre parenthèses la crise existentielle de ta copine, crise que TU as provoqué, de surcroit !
Gina et Holly se regardèrent, surprises.
- Pour une fois que c'est pas nous qu'on fout la merde !
- Tu m'étonnes ! souffla Holly.
Santana s'avança, énervée.
- De quel droit tu OSES me juger, mademoiselle « J'ai connu qu'un seul homme depuis ma naissance » ?
- De quel droit ? On est dans la même classe, ma vieille, j'te juge si je veux !
- Les enfants, tout cela est monstrueusement contreproductif... marmonna Helen.
- Je serais vous, je reculerai... marmonna Naomi.
Santana péta un câble.
- Non mais je REVE ! Comment tu peux OSER DIRE que j'ai provoqué ça ? Alors qu'il paraît évident que c'est ce connard de Steven qui a foutu la merde !
- Sans baisser mon froc, j'm'améliore quand même !
Lilian, Léon, Gina, Holly, Lucy, James, Helen et Naomi se tournèrent vers Steven, blasés.
- Quoi, j'ai pas dit de gros mot ! J'm'améliore grave ! C'est ptet' ça, devenir plus mature !
Mucuscule regardait son maître, pour le moins intriguée.
- Steven n'a fait que discuter gentiment avec Violette, elle a deviné toute seule d'après ce que j'ai compris ! Elle a compris que tu n'avais pas été nette avec elle ! Tu critiques Wallace, mais tu ne vaux pas mieux !
Santana se mit à bouillir.
- Toi, t'es morte !! Tsunami !
Moyade apparut. Fey ne se laissa pas démonter.
- Cotovol, Vampigraine !
- Ecume !!
Cotovol envoya l'attaque, dissipée par le nuage aqueux de Moyade.
- Acrobatie !
Cotovol sauta de toutes parts, de sorte à embrouiller la méduse. Santana fronça les sourcils.
- Comme si tu avais la moindre chance !! Tsunami, Laser Glace !
Moyade balança l'attaque. Helen geignit.
- Voyons, mesdemoiselles !!
- Arrêtez ! souffla Lucy.
- Cotogarde !
Cotovol interposa une boule de coton qui se prit le rayon à sa place.
- Et VAMPIGRAINE !
Cotovol infecta Moyade. Santana se crispa.
- Garce...
- S'il y a bien une chose que je ne SUPPORTE PAS, c'est bien ceux qui n'assument pas leurs conneries !! C'est pour ça que je déteste autant Steven !
- Je n'ai PAS fait de connerie, merde !
- Harry, Danse-Flammes !
Feunnec stoppa Cotovol d'un tourbillon de feu maîtrisé.
- Hey !!
- Caroline, Tranche-Nuit !
Léopardus frappa Moyade. Santana lança un regard mauvais à Naomi.
- Putain, c'est QUOI votre problème ?!
- Calmez-vous, ça ne sert à rien de s'exciter les uns sur les autres !
- Ouaiiis... sourit Steven.
- Fey, cela ne te regarde pas. Je comprends ton énervement, mais c'est quelque chose qui ne regarde que Santana et Violette !
Fey inspira et hocha la tête.
- Santana, elle a raison. Tu peux te voiler la face autant que tu veux, tu n'as pas été correcte avec Violette.
Santana se renfrogna.
- Et de surcroit, tu n'as même pas cherché à consoler Andréa qui, elle, se sent coupable.
Santana détourna le regard, honteuse. Helen souffla.
- Bon. On fait quoi ? Wallace va s'occuper de Rebecca et Tristan, c'est certain, mais nous...
Le talkie-walkie de la prof grésilla. Elle plissa les yeux et le prit.
- C'est le truc que la ranger m'a donné en bas...
- Quelque chose me dit que vous devez vous en servir...
Helen regarda Léon comme s'il venait de lui dire qu'elle était débile. Léon Grimes se couvrit.
- Allô ?
« Madame Clover ! Vos élèves sont incroyablement insolents et grossiers ! »
- Je sais mais je les aime comme ça, que voulez-vous !
« Etant donné qu'ici il SHH déjà trop tard, je vous rappelle SHHH faut surtout pas utiliser de Pokémon SHH dehors du sentier ! »
- Mais pourquoi ?
« SHHHHH »
Fey acquiesça.
- Mais oui, en utilisant nos Pokémon volants d'ici, on devrait pouvoir scruter la zone, et ils verraient s'il y a une trace humaine, et on pourrait aider à retrouver Tristan et Rebecca !
James acquiesça. Holly et Gina sortirent respectivement Aéromite et Vibraninf. Fey laissa Passerouge s'envoler.
- Va, Passerouge, trouve-les !
Santana préféra s'éloigner pour retrouver Violette. Helen plissa les yeux.
- Je vous entends très mal, madame Weaver... euh, ce refuge, il est loin ?
« SHHH entends très mal ! SHHH »
Naomi allait sortit Cadoizo, mais une nuée de Rapasdepic fondit sur Vibraninf, Aéromite et Passerouge.
- OH !! cria Lucy.
- Putain la VACHE ! souffla Steven.
- J'vous rappelle ! soupira Helen, lasse de mal capter.
Vibraninf et Aéromite furent roués de coups de bec. Passerouge réussit à leur échapper.
- HEEEEEY ! cria Gina.
- Oh non !! geignit Holly.
- PASSEROUGE !! geignit Fey.
Le Yanmega de James balança un Bourdon qui stoppa les Rapasdepic, un temps seulement, avant l'arrivée des Piafabec.
- OH SEIGNEUR ! souffla Helen.
- Santa, Blizzard !
Cadoizo arriva à la rescousse. Il réussit à perturber les Piafabec, mais Passerouge était toujours tourmenté.
- Passerouge !! Fais quelque chose, James !
- Je fais ce que je peux !
Passerouge, en pleine détresse, se mit à évoluer. Fey en fut d'un coup toute contente.
- Il est pas tiré d'affaire ! grommela Lucy. Venalgue, Toxik !
Lucy tenait son Pokémon qui, un à un, empoisonnait les rapaces.
Gina serra les dents tout comme Holly en voyant leurs Pokémon attaqués cette fois par des Furaiglon.
- On n'en sortira jamais, les enfants, rappelez vos Pokémon !! geignit Helen.
Gina tendit la main vers Holly qui la regarda.
- Euh...
- Allez, toutes les deux ensemble, comme au bon vieux temps !
- ...
- Je sais que tu m'en veux, mais...
- D'un côté je t'en veux, ouais, mais d'un autre... est-ce qu'un abruti comme Steven peut vraiment décider de notre amitié ?!
Gina secoua la tête en souriant. Holly hocha la sienne et saisit la main de Gina.
- Vibraninf, Tempête Sable !
Le dragon insectoïde s'exécuta.
- Aéromite, Para Spore !
Les deux attaques se combinèrent, et le sable de Vibraninf devint lourd et collant. Les Furaiglon tombèrent comme des mouches.
- YEAH !
- Oh waouh ! s'étonna Naomi.
- C'est la technique qu'on leur a apprises, Lilian !
- Tout à fait, Léon. Et ça va être à nous de jouer !
Braisillon se défendit à coups de Flammèches, aidé par la Lame d'Air de Yanmega.
- Il est trop mignon mon Braisillon !! sourit Fey.
- Mouais... marmonna James.
- Plus que ton Yanmega, déjà...
James leva les yeux au ciel.
Helen regarda Steven.
- Tu ne fais rien ?!
- Pas de Pokémon volant, m'dame...
- Oh... Où est Santana ?! Et Clive, et Andréa ? Oh bon sang vous allez me rendre chèvre ! souffla Helen.
- Les jumeaux, on vous couvre, préparez votre attaque ! cria Gina.
- Ok, mais préparez juste un couloir d'évacuation pour les Pokémon des autres ! Vous autres retirez vos Pokémon, on prépare une super attaque ! cria Lilian.
Naomi haussa les sourcils et acquiesça en regardant James et Fey.
- Melodelfe !
Le Pokémon de Holly apparut.
- Brutalibré !
Le fier oiseau lutteur apparut, les bras croisés. Il les ouvrit comme pour recevoir des applaudissements. Gina plissa les yeux.
- Mmmmmouais...
- Melodelfe, Eclat Magique !!
Mélodelfe regarda en l'air et écarta les bras. Il libéra un flash de lumière qui paralysa les assaillants. Cadoizo et Yanmega raccompagnèrent Braisillon à bon port.
- Mon idée était mauvaise ! admit Fey.
- Au moins on s'est éclatés ! admit Naomi.
- Brutalibré, Flying Press !!
Brutalibré sembla se concentrer, puis il chargea violemment vers les Pokémon volants et les toucha tour à tour, semblant bondir de l'un à l'autre. Helen perçut des ombres et regarda en l'air.
- OH MISERE !!!
Une nuée de Guériaigle approchait. Naomi leva la tête et haussa les sourcils, tout aussi stupéfaite.
- Les jujus, euh...
Fey récupéra Braisillon. Lucy rappela Venalgue.
- Ca commence à craindre un peu trop, là, nan ?!
Brutalibré retourna auprès de Gina, tout comme Vibraninf et Aéromite.
- C'est bon !
- Mélodelfe, Par Ici !
Mélodelfe, plein de nouveaux pouvoirs, appâta les oiseaux vers un point précis dans l'espace aérien. Helen s'en étonna.
- Waouh !
Gina et Holly s'écartèrent. Lilian et Léon entouraient Darumacho, Pitrouille et Pomdepik.
- Prêt, Léon ?
Le jeune homme hocha la tête.
- Darumacho !
- Dé !
- Go !
- MMAGE !
Darumacho empoigna Pitrouille et Pomdepik. Le primate éclata de rire et balança dans un grand mouvement de bras les deux Pokémon vers la nuée d'oiseaux volants qui attaquait... le vide.
- EXPLOSION !
Les deux Pokémon agirent comme deux bombes, éclatant un nombre incroyable de volatiles. Helen et Steven se recroquevillèrent, stupéfaits.
- Putain de merde, faut vraiment pas les faire chier ces deux-là !
- Tu-m'é-tonnes... geignit Helen.
Le bruit cataclysmique éloigna définitivement les autres oiseaux qui faisaient une approche. Tout le monde souffla. Helen leva les mains en signe d'apaisement.
- Bon, tout le monde est calmé ? Bien, alors on continue vers le refuge ! Et on essaie de retrouver vos camarades avant que leurs parents ne me fassent un procès, puis on redescendra pour trouver Rebecca et Tristan, si ça n'est toujours pas le cas !
Les élèves acquiescèrent.
***
- BRENDA, POING COMETE !
Pandespiègle enchaînait à tour de bras les Grahyena. Une nuée de Minotaupe sortit de terre.
- MANNY, STRING, LAME FEUILLE !
Canarticho et Manternel frappèrent les taupes avant qu'elles ne purent dire ouf. Les Ferosinge arrivèrent, furieux, accompagné de Mystherbe et d'Ortide.
- Vous en voulez encore hein ? TABASCO !
Chartor rasa quasiment un pan de la forêt avec son Lance-Flammes. Les Férosinge reculèrent tout comme les Pokémon Plante, mais les Racaillou et Gravalanch sortirent de leur tanière.
- VENEZ, BANDE DE SALOPES ! PEPSI, BULLES D'O !!!
Tiplouf frappa les élémentaires de pierre avec aisance. Perrine souffla.
- Y'en a un qui avait vraiment besoin de se défouler...
- Et une qui va avoir besoin de souffler !
Orson et Benjamin s'occupaient du ranger Weaver qui s'était littéralement évanouie en voyant Wallace entrer en guerre contre la montagne toute entière.
- Elle a vraiment servi à rien... souffla Benjamin.
Orson l'éventait en retenant ses larmes.
- Ca va aller ? demanda le jeune juif.
- Bhoui... Faut que je fasse ça, faut que je l'évente parce que je crois que c'est comme Wallace, si je fais autre chose... sniff... je vais penser à Tristan et à ce qui lui arrive en ce moment !
Benjamin baissa la tête.
- Si ça se trouve il est au fond du ravin, blessé...
- Arrête !
- Il est probablement en train d'agoniser, tu te rends compte ?
- Orson, stop ! Ca n'aide pas du tout ! Reste calme, Tristan va bien !
Orson hocha la tête, peu convaincu. Benjamin agita la sienne.
- Au pire il est inconscient ou dans le coma, donc il ne sent rien !
- Sniff... Un peu comme dans Kill Bill ?!
Benjamin grimaça.
- Je... préfère ne pas imaginer à quelle scène tu fais référence !
- Hein ?
Perrine soupira en regardant Maskadra, Floette, Smogo, Melokrik, Papilusion, Fluvetin et Emolga qui étaient revenus de leur escapade hors du sentier complètement laminés par les oiseaux du territoire. Robbie, Mike et Francis cherchaient un moyen pour descendre.
- Le territoire est bien trop hostile... souffla Robbie.
- Je me demande pourquoi les Pokémon du coin sont comme ça... admit Francis.
Mike était désemparé. Il regarda vers Tino qui était consolé par Christina.
- Putain ça fait chier...
Quinn, Ana, Amélia et Jeffrey revinrent de leur redescente du sentier.
- Le bus est toujours là, ils n'y sont pas, et la montagne est grillagée, on a un peu oublié que c'était une réserve naturelle... admit la jeune fille brune.
- Pas de porte apparemment, et le service de visites du parc est fermé et cadenassé... souffla Ana.
- Pas moyen de les sauver de l'extérieur sans l'aide des secouristes... admit Jeffrey.
- Et elle n'a pas réussi à les contacter... marmonna Robbie.
Amélia se tourna vers la ranger, soutenue par Benjamin et Orson. Elle soupira.
- Alors c'est fini, hein... Ils sont morts ?
Mike, Francis, Jeffrey, Quinn et Robbie plissèrent les yeux. Amélia souffla.
- Bon, bah voilà...
Amélia sortit Cerfrousse, et, résignée, remonta le sentier sur le dos de son Pokémon. Jeffrey soupira.
- Elle a raison, il y a probablement une radio au refuge, la seule chose qu'on a à faire c'est remonter.
Quinn inspira, attristée. Elle se serra contre Francis qui la serra contre lui, compréhensif. Mike commença à sangloter. Robbie lui tapota l'épaule.
- Merde... Pourquoi elle ? Putain...
- Ca va aller, vieux...
- Merde, juste au moment où elle commençait à être un peu moins chiante...
Robbie se mordilla les lèvres.
- Y'a de grandes chances qu'ils aillent bien aussi...
- Ouais, ou qu'ils soient en train de crever, là, en bas ! J'adorerai la voir arriver en criant « C'est une blague, j'vous ai bien eus, hahaha ! » J'la vois tout à fait dire ça !
Robbie hocha la tête en retenant sa tristesse.
- Monte avec les autres, ça va aller, hein ? On ne peut plus rien faire ici.
- Ca fait chier... J'espère vraiment qu'ils vont bien...
- Mais oui, hein. On peut pas penser au pire tout le temps non plus...
Mike acquiesça en sanglotant. Francis et Quinn l'aidèrent. Ana suivit le pas.
Wallace continuait à se battre contre la forêt entière. Robbie arriva après de Perrine, prostrée.
- Ça va ?
- Bof... Deux camarades de classe sont probablement morts... C'est la panique absolue... On peut rien faire... ça va très bien...
Robbie caressa l'épaule de Perrine.
- T'en fais pas, je suis...
Robbie se mit à pleurer.
- Je suis... persuadé que...
Perrine regarda Robbie avec tristesse. Elle le prit dans ses bras.
- J'suis sûr de rien, putain ! J'sais que dalle, moins que les autres, même ! J'suis juste une grosse merde, j'suis incapable de diriger quoi que ce soit ! Etat-Major de la classe, mon cul ! Et puis on n'est pas une putain d'armée, on est une classe, on tient un minimum les uns aux autres, on se sent concernés par ce qui arrive à tout le monde, nan ?
Perrine acquiesça. Robbie souffla.
- Je veux pas que Tristan souffre, ni Rebecca, et là... je me doute qu'au « mieux » ils ont mal... mais s'ils avaient mal, on les entendrait crier, nan ?
Perrine ne put que hocher la tête.
- Calme-toi, tout va bien se passer. On va appeler les secours au refuge, hein ?
Robbie hocha la tête.
- J... Je pourrais pas monter...
- Je comprends...
- Je dois rester là, Perrine, je peux pas partir, si jamais...
- Oui, oui.
- C'est pas que je veuille me faire du mal, c'est juste ma responsabilité... enfin pas vraiment mais tu vois ce que je veux dire !
- Oui tu te sens très concerné, tu es un peu trop empathique je crois...
Robbie hocha la tête en s'essuyant avec un mouchoir.
- Merci. Merci d'être là.
Perrine hocha la tête, l'air de dire « Oh de rien, de rien », alors qu'en fait elle se demandait un peu si ce qu'elle faisait en ce moment était vraiment utile à quoi que ce soit.
- Neveu...
- PRENEZ CA BANDE DE PUTES A FRANGE !
- Neveu, va falloir remonter.
- MINOTAUPE ? PLUTOT MINODAUBE, OUAIS ! VENEZ PUTAIN DE SALOPES, J'VOUS ATTENDS !!!
Jeffrey attrapa l'épaule de son neveu qui plissa les yeux et se détendit.
- Wallace, il faut remonter.
- ... C'est hors de question...
- Wallace, on va les retrouver, il faut qu'on appelle les secours !
Wallace baissa la tête.
- J'peux pas l'aider cette fois...
Wallace rappela ses Pokémon, ce qui calma les Pokémon sauvages de la forêt.
- Je peux pas, et... cette fois, ça m'énerve de pas pouvoir. Quelque part, j'aime bien l'aider, Tristan, ça me fait me sentir comme un super-héros, tu vois. Il est collant, il est niais, mais au fond...
Wallace se retourna vers son oncle, en larmes.
- Au fond je crois que j'aime bien le protéger, ce petit con...
Jeffrey se mordilla les lèvres et prit son neveu dans ses bras.
- Courage, mon grand.
- Si jamais il est mort, j'le tue !
- Ouais... sourit Jeffrey.
- Et elle aussi, la grande bécasse, elle a intérêt à être en train de bronzer en bas du ravin, en sous-vêtements !!
- Tu vas un peu loin... sourit Jeffrey.
- Au moins le Tristan essaiera pas de la tripoter !
- Rhooo, mon neveu, tu charries, là... Mais je suis content de voir que tu as muri, sentimentalement parlant !
Wallace recula.
- Quoi ?!
- Tu viens un peu d'avouer à demi-mot que tu aimais ce garçon !
Wallace essuya ses larmes d'un revers de manche.
- Mais pas du tout, qu'est-ce que tu racontes ?! Pendant qu'on y est, t'es fou amoureux de la prof !
- Haha-ha. Je croyais que tu ne voulais pas entendre parler de ça !
- Pfff... Là en fait j'aurais bien besoin d'elle.
Benjamin et Orson aidaient la prof à remonter, soutenue entre autres par Baudrive et Vortente.
- Elle est vraiment lourde ! geignit Orson.
- Elle l'était avant son évanouissement aussi ! fit remarquer Benjamin.
Wallace et Jeffrey remontèrent à leur tour. Christina restait assise face à Tino qui s'était calmé.
- Le mieux serait que je remonte, hein ?
Christina hocha la tête.
- Avec tout le monde...
- Ce serait mieux pour toi, oui.
- ... J'veux savoir ce qui est arrivé à Tristan. C'est bête, hein ? Je sais même pas s'il est mort ou vivant, c'est pire que le chat de Schrödinger, et pourtant... Je veux savoir ce qui s'est passé.
- Comme nous tous. Ressaisis-toi, tant qu'il n'y a pas de corps...
- Si ça se trouve, quelqu'un l'a enlevé...
- C'est très improbable. Que quelqu'un vive là, je parle. C'est une réserve protégée.
Tino acquiesça.
- T'es pas obligée de rester avec moi.
- J'y tiens.
- Je partirai pas tant que je l'aurai pas vu remonter du fond du ravin. Et puis imagine qu'il appelle à l'aide. Je dois l'entendre. Je dois être là.
- Robbie et Perrine vont rester aussi, on va rester avec eux.
Tino hocha la tête.
- En fait je crois que je veux que tu restes avec moi. Ça me rassure quelque part. Je me dis qu'il y a une chance pour que...
- Il y a une chance pour que, Tino. Il y a toujours une chance, il faut y croire.
Tino hocha la tête, un peu plus convaincu. Lépidonille l'observait, inquiet.
***
Andréa et Clive arrivèrent au refuge. Violette était assise sur une pierre devant le bâtiment en bois.
- Hey... marmonna Clive.
Andréa serra les dents. Violette leva la tête vers eux et la baissa aussitôt.
- Je... je me doute de ce qui te passe par la tête en ce moment, et... si ça peut te rassurer, euh...
Andréa inspira.
- C'est... toujours moi qui faisais du gringue à Santana, alors...
Clive regarda Andréa, l'air de dire « T'es sérieuse, meuf ?! »
Violette soupira.
- Inutile de mentir.
Andréa plissa les yeux tandis que Clive hocha la tête, ravi de cette compréhension de sa part.
- Tu es peut-être un peu sauvage comme fille, mais je doute que sciemment, tu aurais cherché à draguer une fille en couple.
Andréa hocha la tête.
- Ce qui m'énerve plus c'est que tu tiennes à elle au point de vouloir la protéger et tout prendre pour elle...
Andréa se mordilla les lèvres. Santana arriva à son tour.
- Violette, merde, c'est quoi ce bordel...
Violette regarda Santana, dépitée. La vietnamienne hésitait entre se mettre en colère et y aller mollo.
- M'enfin tu vas pas me faire la tête pour ça, c'était avant qu'on soit ensemble !
- Tu ne m'en as pas parlé.
- Et alors ?! Violette, c'est complètement stupide, après tout ce qu'on a traversé !
Violette se mordilla les lèvres.
- Pourquoi tu me parles comme si j'étais une idiote qui ne pouvait pas comprendre, hein ? Pourquoi tu me parles comme à une gamine à qui il faut expliquer les choses ? Je sais ce que je dois penser, Santana, pas la peine de me dire « Hey mais nan, tu as mal compris, tu es tellement bête de toujours mal comprendre et il faut toujours tout t'expliquer... »
Violette soupira.
- Walter avait raison, bon sang. Walter avait raison.
Santana grimaça.
- C'est fini, Santana, je casse. C'est fini.
La vietnamienne blêmit. Elle regarda le refuge, décontenancée. Elle regarda Andréa, à moitié furieuse. Clive s'interposa.
- N'y pense même pas.
Santana soupira, défaite. Elle entra dans le refuge pour aller s'y réfugier. Andréa souffla et s'éloigna un peu, suivie par Clive.
- Ne te laisse pas mettre plus bas que terre, compris ?
- Tu comprends pas, j'ai comme qui dirait une sorte de grosse affection pour Santana, et en acceptant ses avances sur le moment, bah j'ai comme qui dirait... bousillé son couple !
- Elle n'avait qu'à être claire avec Violette dès le départ, c'est sa faute, la prochaine fois elle fera ce qu'il faut. Tu n'y es pour rien, pigé ?
Andréa acquiesça et regarda Clive.
- C'est horrible qu'une telle situation me fasse remarquer ça, mais... Tu es un ami du tonnerre, Clive.
- T'es un peu comme ma petite sœur, sauf que si tu étais réellement ma petite sœur, je t'aurais décalquée le jour où je t'ai récupérée en sous-vêtements sur cette route de campagne avec une bouteille de whisky à la main !
Andréa serra les dents.
- Je donne vraiment le bâton pour me faire battre, hein ?
- L'expression n'a jamais été aussi vraie qu'avec toi !
- Salaud ! sourit Andréa.
La troupe vit arriver Fey, Ana, Amélia, Jeffrey, Orson, Benjamin, le Ranger Weaver, Lilian, Léon, Gina, Holly, Helen, Naomi, Francis, Quinn, Lucy, James, Mike et Steven. Ainsi que Wallace. Violette, Andréa et Clive s'étonnèrent.
- La nuit commence à tomber, il va falloir s'installer en attendant les secours... souffla Helen.
- Et manger aussi, personne n'a rien mangé... souffla Jeffrey.
- Il y a ce qu'il faut dans le refuge... souffla la ranger, à peine remise de ses émotions.
Violette s'étonna et s'enquit auprès de Wallace.
- Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
Wallace souffla.
- Rebecca et Tristan sont tombés dans le ravin...
Violette écarquilla les yeux.
- QUOI ??? E... Et qu'est-ce que vous faites là ?!
- On a tout essayé, mais la montagne est super hostile, impossible d'intervenir avec des moyens civils. On attend une équipe spécialisée censée les retrouver.
- ... Rebecca... Tristan... ils sont... ?!
- On n'en sait rien et... je t'avoue qu'on préfère ne pas penser au pire.
Violette sembla complètement abattue. Amélia arriva à sa hauteur, avec Cerfrousse.
- Ca va, Violette ?
Violette la regarda, déconfite.
- Pas vraiment... pas vraiment du tout...
Amélia descendit de Cerfrousse. Elle approcha de Violette qui la prit dans ses bras. La blonde s'étonna.
- M'enfin Violette, je suis pas amoureuse de toi ! souffla la blonde, intriguée.
Violette n'écouta pas sa copine et commença à pleurer, croulant sous le stress.
***
Alex Hepburn – Broken RecordLa nuit tomba. Elle acheva les espoirs de tous. Des feux de camp avaient été mis en place. Helen, Jeffrey, la ranger et Wallace attendaient autour de la radio.
- Ils vont appeler... Ils doivent être en pleine intervention, ils vont appeler ! souffla la ranger, déconfite.
Helen était serrée contre Jeffrey tout en tenant la main de Wallace qui serrait la sienne. Perrine, Robbie, Tino et Christina étaient remontés.
Broken records on the floor
I just can't seem to find the strength no more (Disques brisés sur le sol
Je n'arrive plus à trouver la force)
Naomi n'en revenait pas.
- Si on avait su, on aurait fait comme Walter, on serait restés chez nous. Tristan... serait vivant, Rebecca aussi... Rien de tout ça ne serait arrivé...
- Ils ne sont pas morts... répétait Robbie, sous le choc.
Perrine gardait le silence, dépitée que cette journée se soit aussi mal passée.
I crawl between the piano keys
Searching for a melody(Je rampe entre les touches du piano
Recherchant une mélodie)
Lucy s'efforçait de triplement rassurer Violette. Clive et Andréa étaient à moitié endormis. Ana et Steven jouaient aux cartes, ne voyant rien d'autre à faire. Fey était serrée contre James et nourrissait Braisillon pour s'occuper l'esprit. Mike avait tenu à rester seul et il scrutait la vallée, assis au bord de la falaise, l'air totalement inquiet.
I can't seem to find a cure
You're all that I hear(Je ne trouve aucun remède
Tu es tout ce que j'entends)
Gina et Holly faisaient la cuisine pour tout le monde, avec Lilian et Léon au service.
- Au moins ça occupe... souffla Holly. Je devrais faire plus souvent la cuisine chez moi. On voit bien que toi, tu as l'habitude...
- Ouais, mais t'es vachement plus ordonnée, je suis trop bordélique, je ferais pas une bonne ménagère en fait. Toi, si. En plus tu rechignes pas à faire le ménage, moi je suis une grosse chiante à ce sujet.
I hold on, when no one seems to care for me(Je m'accroche, quand personne ne semble se soucier de moi)
Holly regarda Gina.
- On devrait arrêter de se comparer. C'est nul. Chacune a ses qualités et ses défauts.
- Hm. Mais on est des gonzesses alors on nous a toujours appris à regarder les autres pour s'améliorer... admit Gina.
Hold on when the world has turned its back on me(M'accroche, quand le monde m'a tourné le dos)
Holly acquiesça.
- Hm, alors que c'est nous-mêmes qu'on devrait scruter de temps en temps pour voir ce qu'il faudrait améliorer...
- Tout à fait. On redevient à 100% des copines alors ?
- Si tu admets enfin que tu sors avec Lilian, oui !
I hold on when there's nothing left to say or do(Je m'accroche, quand il n'y a plus rien à dire ou faire)
Gina serra les dents. Holly sourit.
- Tu m'as prise pour une demeurée ou je rêve ?
- On sort pas ensemble, on flirte !
- Oh je t'en prie ! Tu le regardes comme si tu voulais le manger !
- Tssss... Et toi alors ?
- Je crois que c'est en bonne voie avec mon nouvel ami, je t'en parlerai plus tard, ce serait de mauvais aloi si tu éclatais de rire maintenant !
- Waaaaaah tu vends du rêve, ma pétasse !
- Merci ma pétasse !
I hold on to you(Je m'accroche à toi)
Léon apporta un plat à Santana qui s'était isolée, elle aussi, mais uniquement parce qu'elle déprimait pour tout sauf Rebecca et Tristan.
If I could stop the pain inside
Just to let me rest my eyes(Si je pouvais faire cesser la douleur au dedans
Juste pour que je puisse reposer mes yeux)
- Ca va aller ? demanda le jumeau.
Santana acquiesça, contrite.
- Ouais... C'est ma faute de toute façon, je peux m'en prendre qu'à moi-même. Merci de t'en soucier, t'es gentil.
Léon hocha la tête et s'en retourna à la marmite.
When I'm begging for release my heart whispers softly
Let him go in peace(Quand je prie pour que cela cesse, mon cœur murmure doucement
Laisse-le aller en paix)
Quinn était blottie contre Francis, contre un arbre, à l'écart.
- Hypothèse numéro 54... En bas du ravin, il y avait des poneys colorés qui leur ont donné du sucre...et... ils ont suivi les poneys pour rejoindre leur village magique au fond des bois...
Quinn regarda Francis qui souffla.
- Je sais, je suis débile. Mais vaut mieux que tu te prennes la tête sur ça plutôt que sur...
Quinn embrassa Francis pour seule réponse. Lequel s'en étonna, mais laissa Quinn faire, sachant que ce genre de moments était plutôt rare, surtout le concernant.
I hold on when no one seems to care for me
Hold on when the world has turned its back on meChristina tenait la main de Tino qui ne comptait pas la lâcher. Christina ne pensait à rien d'autre qu'à soutenir Tino au milieu de tout ça. Elle prenait ça comme une mise à l'épreuve personnelle. « Si je ne peux pas faire ça, je ne le mérite pas ».
I hold on when there's nothing left to say or do
I hold on to youClive était resté avec Andréa pour toute la fin de l'après-midi, et il était encore avec elle. Andréa lisait à la lueur des flammes pour oublier toute cette merde.
So talk to me
Or am I the fool(Alors parle-moi, ou bien me suis-je trompée ?)
Amélia avait le regard dans le vide, devant les flammes, seule. Incapable de procéder correctement ce qui était arrivé dans sa tête. Rebecca et Tristan ont disparu, et on attend leur retour. Pas besoin d'être triste.
You talk to me
Can we make it through(Tu me parles, peut-on s'en sortir)
Orson avait cessé de pleurer et il attendait avec tout le monde, tout aussi impatient. Il dessinait un chemin de fer sur un calepin. Benjamin s'était armé de son Rubik's Cube, le faisant et le défaisant frénétiquement, comme par réflexe.
Just talk to me
Take away my pain(Juste parle-moi, efface ma souffrance)
Robbie était fatigue et s'endormait à moitié sur Perrine, mais il s'efforçait de tenir le coup.
- Tu veux aller te coucher ? demanda Perrine.
- Nan, nan, je reste éveillé... J'peux pas dormir...
Cause I don't understand
This broken game(Car je ne comprends pas ce jeu truqué)
Helen observait la radio, sans réponse. Elle souffla, morte d'inquiétude.
I hold on when no one seems to care for meLa ranger se voyait déjà perdre son travail.
Hold on when the world has turned its back on meJeffrey observait de temps en temps son téléphone.
I hold on when there's nothing left to say or doWallace regardait dans les flammes, pensant à des choses et d'autres, des choses qu'il ne révèlerait à personne, en fait. C'était trop de guimauve.
I hold on to youMike soupira, désespéré. Il entendit alors quelque chose, se leva et regarda dans une direction.