... ceux qui patientent. [28]
Les 146 groupes étaient de nouveau affichés au hall du bâtiment principal. Sauf que cette fois-ci, la tension qui y régnait autour était tout autre que celle du premier jour. On pourrait presque voir l'aura de détermination de chacun des élèves brûler autour d'eux. Cependant, un jeune garçon au regard perçant faisait grinçait des dents.
« Grrr... »
Fa leva les yeux au ciel.
« Et voilà, il est retourné à l'état sauvage !
–Grrr ! On ne s'est pas entraîné de la semaine ! Comment veux-tu que je me calme ?!
–Si tu pars avec une attitude aussi défaitiste, on va vraiment perdre...
–Ah ?! Parce que c'est de ma faute maintenant ? A force de ne rien faire, mes crocs se sont émoussés !
–Oui, oui, c'est ça... et sinon, tu as vu qui sera notre premier adversaire ?
–GRR !
–Tout doux le sauvage !
–... cet idiot... Karl !
–Hé oui... " Groupe n°140, "Karlage" VS Groupe n°120 "The Rewriters" ".
–Merci, je sais lire ! ... tiens d'ailleurs "The Rewriters" est devenu notre surnom officiel ?
–Yep, j'ai pu renommer le groupe à l'administration ! Comme Karl et son "Karlage", en fait.
–KARLNAGE !! »
Une grosse voix grondait derrière eux.
Un enfant à l'allure de colosse se disputait avec le personnel :
« Incroyable ! Je vous l'ai même épelé ! Karlnage ! K-A-R-L-A-G-E !
–Oui, s'expliqua un secrétaire. C'est même vous qui l'avez écrit sur le formulaire.
–Alors pourquoi tout le monde le prononce "Karlage" ? C'est Karlnage ! K-A-R-L-A-G-E !
–... je vois.
Le regard apitoyé, le secrétaire ignora le garçon malgré ses protestations.
–Hé ! Revenez ! »
De leur coté, Fa et Yuki regardaient la scène, épuisés.
« Il ne nage pas, lâcha Fa. Il patauge...
–... hein ?
–Karlnage... Karl... nage... patauge...
–... oh pitié...
–Ça va ! J'essaie de me mettre à son niveau !
–Je te rassure, ce n'est absolument pas la peine. Pfff... dire que je partage ma chambre avec cet imbécile... »
Même si "l'imbécile" n'avait plus fait parler de lui depuis l'incident du premier jour, aucun des "Rewriters" n'avait pu l'oublier. Karl, la grosse brute faisant primer la force sur tout.
« D'un autre coté, soupira Fa. Ça me rassure, on a de forte chance de gagner notre premier combat. Mais j'y pense, tu sais ce qu'il a reçut comme Pokédoll le Karl ? Je sais juste qu'elle est faible mais...
–...pfft !
–... Yuki ?
Le loup solitaire tenta tant bien que mal de garder son sérieux, même s'il avait définitivement beaucoup de mal.
–Non, je... je préfère vous laisser la surprise... Haha !
–... c'est... si terrible que ça ?
–Haha !
–O-kay... »
De l'autre coté de la salle, deux silhouettes discrètes observaient les quatre enfants.
« ... écoute...
–...
–Je me suis tu une semaine, parce que tu avais tellement insisté. Mais... que comptes-tu faire exactement ?
–...
Stella se mordait les lèvres. Apaiser Ivy n'était pas chose facile, et au moindre faux pas, le professeur irait dénoncer les jumeaux. Heureusement, Lann et Lynn semblaient s'être calmer et même, semblaient être redevenus comme au premier jour. Dans ses conditions, aucun n'avait à s'en plaindre.
–Vous... souffla faiblement l'aristocrate,... vous comptez encore les dénoncer ?
–... honnêtement, je ne sais plus.
Une pression s'évapora des épaules de la petite princesse.
–Ils... n'ont pas l'air si méchant que je le pensais. Cependant... ce qu'ils ont fait est terrible, au dessus de toute cruauté. Et pourtant, durant toute la semaine, je les ais vu rire ensemble, parler d'avec d'autre membre de la classe et... ils étaient naturels.
–Vous voyez ? Je vous l'avais dis, ce ne sont pas des criminels... du moins, en temps normal.
–Dans ce cas... pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'ils ont saboté la Sortie Forestière de... de cette manière ?
–... vous aimerez comprendre, n'est-ce pas...
–Evidement ! En temps que professeur, je me dois de pouvoir encadrer et aider mes élèves !
Stella soupira.
–C'est... compliqué. Il est difficile de mettre la faute sur quelqu'un... je dirais qu'ils sont devenus comme ça par la cause de multiples et malencontreux évènements...
–...
–Tout aurait pu être différent, si seulement... ils n'avaient pas voulu faire de leur mieux.
–Je... ne comprends pas. Comment faire de son mieux peut pousser à agresser d'autres enfants ?!
–Je vous l'avais dis... c'est compliqué. Mais le plus tragique, c'est qu'eux même sont au courant de leur situation. Ils savent à quel point ils sont devenus cruelles, mais ils le considèrent maintenant comme une partie de leur personnalité. Comme si la cruauté était un simple outil pour atteindre leur but.
–Leur... but ?
–Vous allez peut-être rire, ils veulent simplement devenir les meilleurs. Mais détrompez vous, ils ne le vont pas uniquement pour eux.
–... pour qui d'autre, alors ?
–Mr. Ivy, connaissez-vous le mythe d'Icare ? »
***
Quelques heures plus tard, tous les élèves de l'Institut furent réunis en rang au hall central. Tous attendaient le discours d'ouverture du tournoi censé être prononcé par... Irisée. Et évidement, chacun soupirait à l'avance, en souvenir des précédentes surprises de leur chère directrice. Cependant, la brutale coupure de courant accompagnée de la fermeture soudaine des portes choqua tous les résidents de l'institut. Même le personnel semblait troublé.
« ... qu'est-ce qu'il se passe ?
–je... je ne sais pas...
–C'est... c'est prévu, hein ?
–je ne vois rien... »
La situation perdurait maintenant depuis plus de trois minutes. Trois minutes, c'est extrêmement rapide en temps normal... sauf que ce n'était pas le cas actuellement. Chacun attendait des explications, qui ne vinrent pas. Et finalement lorsque cette dernière se fit entendre...
« Votre attention à tous ! Ceci est une attaque, coopérez et tout se passera bien !
Au bout de cinq seconde seulement, tout le hall central explosa dans un cri de terreur. L'obscurité ambiante, rajoutée à la grosse voix rauque de l'agresseur inconnu eut raison du sang froid de l'Institut. Des bruits pas affolée, des bousculades, des pleurs... de l'incompréhension.
« Haha ! s'égosilla la voix grave. Inutile de cherchez à fuir, toute les portes sont fermés ! Vive les portes à ouverture électromagnétique ! »
Malheureusement pour les élèves et professeurs, l'agresseur avait raison : aucune des portes ne voulait les laisser partir.
« Les enfants ! tenta maladroitement un professeur. Du calme ! T...tout va b-bien !
–Aaaaaah ! paniqua l'un d'entre eux.
–On... on est fichu !
–La porte ! Elle... elle ne veut vraiment pas s'ouvrir ! Oh Arceus, sauve nous ! »
Satisfait de son effet, l'agresseur toussa brièvement, signe qu'il réclamait de l'attention. Une fois un silence de mort acquit, la rude voix reprit la parole :
« Vous avez compris votre situation. Ecoutez-moi bien, je ne le répéterais pas deux fois ! Compris ?! »
Le temps resta figé quelques secondes.
« Bien ! Premièrement ....
Un bruit sourd se fit entendre et instantanément, le courant revint. Tous les regards se mirent à chercher leur agresseur... qui se trouvait bêtement en hauteur sur l'escalier, micro en main.
–... euh... premièrement... hahaha ! Hihi !
La porte automatique du hall central s'ouvrit fermement, laissant un grand homme muni d'un bandeau pirate foncer sur le "terroriste".
–IRISÉÉÉÉE !!
–Aaaaah ! KAZÉÉÉÉ ! ... ça va ?
–Oh oui, très bien, beau temps n'est-ce pas ? .... COMME SI J'ALLAIS DIRE ÇA !
–...zut.
–Mademoiselle Irisée... j'espère que vous avez une bonne raison pour... cette affreuse mascarade !
–Euh... hihihi ! Le courant à coupé, alors je me suis dis...
–Attendez ! Vous dîtes que tout ceci est la cause d'une banal coupure de courant inattendu ?
–Oui , c'est ça ! haha !
–Mademoiselle Irisée... c'est VOUS qui avez coupé le courant ! Un technicien vous a vu !
–Hééé ! protesta la directrice. Je leur avais donné une pause exprès pour être tranquille !
–... I...RI...SÉE...
–...zut.
–Vous êtes consciente de la panique que vous avez engendrée ?! Il aurait pu avoir des blessés !
–Rhôoo, si on ne peut plus plaisanter...
–Garder vos blagues vaseuses pour vous ! Sinon...
Le sous directeur désigna la foule étudiante, le regard remplie d'une colère intarissable.
–Sinon, j'en connais qui se feront un plaisir de se venger...
–Euh... je commence à avoir peur, là...
–Hé, tout le monde ! Elèves ou professeur ! Ne gardez pas cette colère enfouie en vous !
–Kazé ? Qu'est-ce que tu fais ?
–Ecoutez-moi bien... je vais sortir du grand hall pendant dix minutes. Et durant ce laps de temps... tout ce qui se passera ici restera sous silence. Par exemple... vous pourrez même massacrer une certaine personne, dans l'impunité la plus totale !
Des multiples regards intéressés s'élevèrent.
– K...Kazé ! paniqua Irisée. Tu... tu plaisantes, n'est-ce pas ?
–... ... HAHAHA ! Bien sûr ! ... je m'absenterai trente minutes.
–... ! »
Et ce fut ainsi que l'imposant sous-directeur sorti tranquillement du bâtiment, pendant qu'un peuple furieux et sans pitié s'approchait des escaliers. Ce qui se passa à l'Institut de Johto se jour là resta un mystère, pour l'éternité. D'énormes et terribles cris s'élevaient, et la légende raconte qu'ils furent si puissants que toutes les régions du monde les entendirent.
***
« Bien ! »
Kazé était sur une estrade, devant tout les élèves de l'Institut.
« Pour euh... une raison inconnue, votre directrice se trouve dans l'incapacité de prononcer son discours. C'est donc à moi que revient cette tâche... non, cet honneur.
Un sourire satisfait ornait chaque visage, aussi pour une raison... inconnue.
– Aujourd'hui commence le Grand Tournoi des Premières Années ! Ruse et force seront à l'honneur, vous serez sans doute confrontez à des adversaires tout aussi déterminée à arracher la victoire, mais ne baissez pas les bras ! Faîtes preuve de stratégie et d'inflexibilité, et rendez nous, professeurs, fiers de vous avoir comme élève ! »
Des applaudissements enthousiasmes fusèrent.
– Mais surtout... c'est un travail d'équipe. Chaque combat sera composé en deux phases, ou plus précisément de deux affrontements duo. Avant chaque round, vous devriez choisir qui seront les deux membres de votre équipe qui combattra en premier. Ceux qui n'ont pas combattu le feront ensuite, à la deuxième phase. Vous avez compris ? Deux combats duo d'affilés. Le groupe réussissant à mettre le plus de Pokémon K-O chez l'adversaire remporte la manche !
Kazé lança un regard à son public, pour s'assurer que personne n'était trop perdu.
– De plus... le tournoi possède une petite particularité. Vous savez surement que nous effectuons un classement entre les groupes... et bien, ce dit classement se retrouve complètement chambouler dans ce tournoi ... car vous prenez la place du groupe vaincu ! Si le dernier groupe parvient à arracher la victoire au premier... il se retrouve maintenant à la première place !
Ah, lors des combats les objets sont interdits, évidement. Et pour ce qui concerne les gemmes de vos Pokédoll, elles seront changées avant chaque affrontement, histoire d'éviter la triche.
Bien, vous savez tout maintenant ! Et si vous n'avez rien compris, faîtes comme tout le monde et tout devrez bien se passer !
De léger ricanement se firent entendre. Kazé salua une dernière fois les étudiants avant de téléphoner à l'hôpital le plus proche.
Toutes les premières années était en effervescence : enfin, le moment tant attendu arrivait ! Ce tournoi était l'occasion rêvée de briller... à la vue de tous ! Contrairement à la Sortie Forestière, le Grand Tournoi était public, d'ailleurs des caméras et journalistes traînaient déjà dans les couloirs, prêts à immortaliser l'évènement.
« AaAaAaah... !!
–Docteur Doremi, soupira Shiro. Ça y est, le patient, Mr. Haru, fait sa crise.
–Hum, voilà qui est problématique, répliqua Fa songeuse. Je crois que nous n'avons plus le choix, il faut l'interner.
–Rhaaaa ! s'énerva l'intéressé. Vous ne comprenez pas ! Ce tournoi... ce tournoi ! On va enfin montrer au monde ENTIER de quel bois on se chauffe ! Je... je peux presque la voir... mon étoile... qui me sourie... enfin ! Ha... hahaha !
–... laissons-le dans son délire. On le réveillera si on a besoin de lui.
Shiro acquiesça silencieusement.
–Hé bien, toujours aussi enthousiasme !
–Kiara ! s'étonna Fa. Mais qu'est-ce que tu fais là ?
–Héhé... je suis partout... personne ne peux m'échapper...
–Fa, grommela Shiro, pourquoi est-ce qu'on attire toujours des personnes bizarres ?
–Je ne sais pas... le karma, peut-être...
– ... ne me regardez pas comme ça, se plaignit la deuxième année, je ne fais que rentrer dans mon personnage.
–Ton... personnage ? s'enquit Shiro curieuse.
–Oui ! Ils en parlent dans Pokégirl Magazine : l'important c'est de créer un climat de mystère, de paraître inatteignable... avant de se révéler être une petite fille fragile demandant de l'attention... hihi...
–De... de quoi on parle encore ? souffla Fa.
–Hihi ! Je me suis un peu emporté ! Enfin bref, retenez bien ça les filles, c'est le mot clef : The gap ! Le contraste !
–On... tâchera de s'en souvenir...
–Je sais ! Désormais, je vais vous prendre comme disciple !
Fa et Shiro restèrent sans voix face à cet énergumène de la nature. Celio, lui, se faisait tout petit : il n'avait vraiment, mais vraiment pas envie que Kiara ne le remarque. Et par chance, cette dernière semblait entièrement prise dans sa conversation, au grand damne de deux fillettes.
–Vous vous en souviendrez, hein ? The gap !
–Tiens, remarqua Fa. C'est marrant, je vois beaucoup cette expression récemment...
–Ah ? Tu lis les même magasine que moi ?
–Hum... non... dans notre salle de club, il y des journaux appartenant au groupe de l'année passé... et cette expression y revient souvent.
Soudainement, Kiara devint blanc comme linge.
–Euh... oui, c'est étrange ! Haha...ha... BREF ! Je dois y aller, à plus tard ! haha !
Dans la panique, Kiara s'enfuit précipitamment et se cogna malencontreusement contre Célio.
–Oh ! Excus... tenta l'adolescente avant de perdre la voix.
–S...salut... essaya Célio de garder son sang froid.
–L-L-L-L... LE DEMON !
Ce cri de terreur inattendu attira toute l'attention.
–Q-Qu'est ce que tu me veux, horrible personnage !
–R... rien...
–Quoi ? Tu veux me dire que je viens de te bousculer et que par tout cela est simplement dû au hasard ?!
–C'est l'idée, oui...
–MENTEUR !
–K...Kiara, je crois qu'il y a un malentendu quelque part...
–Ne te moque pas de moi ! Je sais que tu manigances quelque chose ! Dis-moi ce que tu veux, par Arceus ! Depuis ce jour, je n'arrive même plus à dormir en imaginant quel plan infâme tu es en train de préparer !
–...euh...
– Maintenant que nous somme face à face, dis-le-moi ! Qu'est-ce que tu veux ?! Tu veux me salir, c'est ça ? Faire de moi ton esclave attitrée jusqu'à la fin de mes jours ?! ... Kyaaaaah ! Horrible pervers, regarde ce que tu es en train de me faire dire !!
–C'est... surtout que tout le monde nous regarde...
–... !
Lorsque Kiara se retourna et vit des centaines de regards écarquillés se poser sur elle, elle sentit toutes ses forces la quitter.
–... ... ...
–K...Kiara ?
–KYAAAAAAAAAAAAH !
L'adolescente préféra la rapide fuite stratégique. Célio se sentait lui aussi extrêmement mal à l'aise, surtout que désormais, il était le centre d'attention de tout le monde.
–Ha...haha...
–Célio, commença Fa. Qu'est ce que... c'était ?
–haha... se contenta de sourire naïvement ce dernier.
–Il faut vraiment se méfier de l'eau qui dort, compléta Shiro. Alors comme ça, tu cherches à réduire Kiara en esclavage...
Le garçonnet manqua de s'étouffer.
–Non ! C'est juste un... très gros malentendu...
–J'ai hâte de l'entendre ! s'amusa Fa.
–C'est ... compliqué... »
Par miracle, Célio réussit à s'en sortir sans dévoiler le secret de Kiara. Après quelques minutes, l'incident fut plus ou moins oublié et le garçonnet put enfin soupirer de soulagement.
« Plus qu'à attendre les horaires des matchs, déclara soudainement Fa.
–Il parait que suite à un problème informatique, il y aura un peu de retard...
–... la coupure de courant... »
Les deux jeunes filles soupirèrent et décidèrent de sortir prendre l'air. Et effectivement, le Grand Tournoi était bien un évènement public : de nombreux adultes se baladait au milieu de multiple marchands finissant d'installer leur stand.
« Hé ben, s'étonna Shiro. C'est la fête au village...
–C'est un peu ça, affirma Fa. J'ai cru comprendre qu'ici, le Grand Tournoi était presque considéré comme un festival.
–Hum... réfléchit la demoiselle aux cheveux blancs. Il y a pas mal de stand de nourriture...
–... évidement...
–Oh !
Soudainement, Shiro se précipita vers un petit stand de spaghetti qui avait l'air... étrangement familier.
–Et voilà ! gémit le garçon manqué. Après Kiara, pour avoir le combo complet de personnes bizarres, il ne manquait plus que...
–Bolognaise !
Le grand cuisinier se retourna à la voix de Shiro.
–En personne ! Oh ! Si ce n'est pas ma chère rivale !
Les deux gourmets échangèrent des sourires complices.
–Alors, s'enquit Bolognaise, vous participez au Grand Tournoi, n'est-ce pas ?
–Oui, et on compte bien le gagner !
–Haha ! C'est l'esprit ! Laisse moi te dire que tu arriveras loin petite, après tout, tu n'es pas ma rivale pour rien !
–Dîtes... tenta Fa. Vous ne trouvez pas qu'il y a une odeur bizarre ?
–Dans ma jeunesse, l'ignora le cuisinier. J'étais un grand dresseur, tu sais !
–Vraiment ?
–Oui ! Moi et ma Pokédoll nous étions même lancés dans la quête des badges... ah, je m'en rappelle encore, c'était le bon vieux temps.
–Et vous... vous êtes arrivé jusqu'à la ligue ?
–Un peu, oui ! Mais malheureusement, j'ai échoué dans les premiers rounds. CEPENDANT ! C'est là que j'ai rencontré mon maître, celui qui m'a appris le secret de Spaghemiel !
–Euh... je vous dis qu'il y a vraiment une odeur bizarre... insista Fa.
–Quoi ? s'étonna Shiro. Vous avez un maître ? Il y a un autre Roi des Spaghemiel ?!
–Si je suis le Roi, lui, c'est un Dieu ! Un fin gourmet comme il n'en existe plus, j'ai vraiment eu la chance de Darkrai pour l'avoir rencontré ! Et depuis, toute ma vie a changé... ma Pokédoll s'est révélée être une excellente cuisinière et moi aussi d'ailleurs.
–Votre Pokédoll sait cuisiner ?! questionna encore la demoiselle passionnée par l'historique de Bolognaise.
–Sans exagérer, ses petits plats sont un délice à ravir Arceus lui-même ! D'ailleurs, c'est même elle qui s'occupe de la cuisine du stand ! N'est-ce pas, Bella ?
Soudainement, une énorme Grotadmorv dégoulinante sortie de la cuisine du stand. Elle agitait une grande louche, le visage souriant.
–Je savais bien que ça sentait mauvais... soupira Fa.
–Wouaah ! s'extasia Shiro pas du tout perturbée. C'est génial !
–Haha ! T'entends ça, Bella ? Enfin quelqu'un qui t'apprécie à ta juste valeur ! D'habitude, les gens ont tendance à fuir...
–Excusez-moi... essaya Fa. Euh... votre... Bella, elle... cuisine vraiment ?
–Mais bien sûr ! s'offusqua le cuisinier. Sachez, mademoiselle, que Bella prépare même le repas au réfectoire de l'Institut !
Fa manqua de vomir.
–Je... je vois... »
"Il y a des choses dans la vie qu'il ne vaudrait mieux ne pas savoir", cette phrase se répétait à présent sans cesse dans la tête du garçon manqué. Puis, comme pour la sauver de l'embarras, une annonce sortie des haut-parleurs :
« Votre attention s'il vous plaît, les horaires des manches ont été décidé. Nous demandons à chaque étudiant de revenir au hall central. »
« AH ! s'écria Fa. C'est le moment de partir, n'est-ce pas, Shiro ?!
–Mais...
–Pas de mais ! On nous demande tout de suite ! Bon, Mr. Bolognaise, à plus tard ! »
Et Fa s'enfuit en tirant littéralement Shiro par le bras.
Lorsqu'elles arrivèrent, les deux filles surprirent Yuki et Célio en grande discussion, cependant, ceux-ci se turent mystérieusement en voyant leur amies. Fa se posa quelques questions qui furent vite balayée à la vu de l'immense tableau récapitulatif du tournoi. Le Grand Tournoi des Premières Années, tant attendu, commençait enfin.