Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Team Rocket X-Squad de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 06/04/2014 à 10:46
» Dernière mise à jour le 30/06/2018 à 23:18

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 227 : L'acier qui siffle
Althéï Dondariu, capitaine de la GSR, s'en donnait à cœur de joie dans cette bataille. Le volume de sang qu'elle pouvait aspirer était prodigieux. Dès qu'elle sentait, grâce à son sens de Modeleur, l'odeur du sang, elle laissait son bras se tendre pour en aspirer la source, qu'elle soit ennemie ou alliée. Et plus elle avait de sang à contrôler, plus elle était forte. Il n'y avait rien de plus jouissif pour elle que de changer ce liquide vermeil en pointe qu'elle envoyait à toute vitesse sur ses ennemis. Elle parvenait à leur transpercer le corps, et à prendre encore plus de sang. Et puis, à ses côtés dans la bataille, pour la protéger, il y avait la petite Sharon et le solide Ian. Ces deux-là étaient des bouchers, et grâce à eux, Althéï ne récoltait que plus de liquide de vie. Elle se rendit compte qu'elle en était trempé des pieds à la tête, et que le sang se mêlait à ses longs cheveux déjà rouge. L'odeur de toute cette hémoglobine était exquise. Althéï se sentit chavirer de bonheur.

Voilà le genre d'évènement pour lesquels elle avait suivi le colonel Crust. Le reste importait peu. Oh bien sûr, son père ayant autrefois été un Agent Spécial, Althéï était liée en quelque sorte à la Team Rocket la soutenait. Mais elle n'avait que faire de la politique. Elle était née Bloodmod. Son ADN faisait qu'elle pouvait contrôler tout liquide sanguin, et qu'elle était irrémédiablement attiré par lui. C'était un peu comme une drogue. Elle ne pouvait pas s'en passer longtemps. Et quand elle était en manque, elle se coupait elle-même pour pouvoir jouer avec le sien.

Il y avait ça, certes, mais Althéï n'était pas non plus insensible au meurtre. La vision d'un homme qu'elle vidait de son sang en quelque secondes, voir son corps se dessécher comme une vieille momie, voir ses yeux luire de terreur et de désespoir... C'était très excitant ! Tandis qu'ils avançaient de plus en plus vers le centre de la capitale, Ian observa quelque chose plus loin et fronça les sourcils de son air si sérieux et renfrogné habituel. Althéï l'aimait bien, cet homme. Séduisant et sombre à la fois. Althéï allait songer à un stratagème pour l'attirer dans son lit.

- Le colonel Crust combat les deux G-Man de Lance, déclara-t-il.

- Et donc ?

- Nous ne devrions pas aller l'aider ?

Althéï soupira. Le problème avec Ian, c'était qu'il était d'une loyauté maladive envers Crust. Il ne s'intéressait à rien d'autre qu'à elle et à ses ordres. Elle aurait donc du mal à le séduire...

- À ta place, je n'essaierai pas, répondit la Bloodmod. On n'est pas de taille contre des G-Man, et de plus... eh bien, le colonel pourrait mal le prendre. Elle pourrait penser que tu la juges faible au point de venir l'aider.

Ian se renfrogna encore plus, signe qu'il était mécontent.

- Jamais je ne jugerai le colonel Crust faible ! Je mourrai avant.

- Oui oui, soupira Althéï. Alors laisse là donc s'amuser toute seule, et vient plutôt dire bonjour aux gars devant nous.

En effet, un groupe d'une dizaine de soldats du gouvernement allèrent à leur rencontre, avec eux un Métalosse. Althéï n'aimait pas les Pokemon acier. Ils ne pouvaient pas saigner. L'attaque psy du Pokemon fut contrée par celle, aussi de type Psy, du Latios de Faduc qui se trouvait au-dessus d'eux pour les couvrir des tirs ennemis. Sharon prit son élan et fonça sur les troupes ennemis comme une boule de bowling, les envoyant voler ça et là, souvent en pièces détachées. Comme elle était mignonne, cette petite...

Althéï aspira tout le sang qui en résultat : une quantité des plus appréciables. Elle en utilisa une bonne partie qu'elle jeta sur la vitre d'un hélicoptère ennemi qui était arrivé. Aveuglé, il ne tarda pas à rentrer dans un immeuble et d'exploser. Pendant ce temps, Ian et son Pokemon enragé, Kinghyèna, affrontaient le Métalosse. De type Ténèbres, Kinghyèna eut vite l'avantage, surtout que Ian s'était occupé de trancher deux des pattes du Pokemon acier avec ses épées recourbées.

Althéï s'autorisa un petit répit. Il ne fallait pas croire qu'utiliser le pouvoir des Modeleurs était de tout repos. Non, ça exigeait un entraînement mental des plus sérieux. Elle recula jusqu'à la base mobile du colonel Crust et regarda autour d'elle comment la bataille se déroulait. En résumé : très mal pour les Dignitaires. Les forces Rockets avançaient partout. Ils n'avaient personne pour les empêcher. Leurs G-Man était pris ; Psuhyox et Karenis par le colonel Crust, et le général Peter Lance par cette Solaris.

Ces deux-là s'adonnaient à un duel de tous les diables, détruisant méthodiquement tout ce qui se trouvait à côté d'eux. Quand ils passèrent au-dessus d'eux, Althéï remarqua que le sang qui coulait des bras et du visage de Solaris était violet. Quel goût ça pouvoir avoir, du sang violet ? Althéï était curieuse, mais elle résista à l'idée de lui en aspirer un peu pour essayer. Elle pourrait mal le prendre, et puis, parfois, le sang de quelqu'un pouvait être toxique pour un autre.

- Le monsieur et la dame ils volent ! S'émerveilla Sharon en regardant le duel. Et la dame elle a des ailes ! C'est marrant !

- Pourquoi tu n'irais pas leur dire bonjour, Sharon ? Sourit Althéï.

- Qui est le méchant ?

- Le monsieur à la cape. La dame aux ailes est de notre côté.

- D'accord !

La petite fille pris appuis sur ses jambes, puis, comme si elles avaient été des ressorts, elle sauta une dizaine de mètres plus haut, jusqu'à la hauteur de Lance et Solaris. Les deux cessèrent momentanément de se battre, éberlués.

- Bonjour dame qui vole, je suis Sharon. Merci de te battre pour nous. Et bonjour méchant monsieur à la cape. J'ai un cadeau pour toi.

Elle flanqua alors un coup de poing à Lance qui alla lui faire traverser quatre immeubles avant de s'écraser au sol. Avec un dernier sourire à l'adresse de Solaris, elle retomba par terre, devant Althéï.

- Voilà, j'ai dit bonjour.

- Quelle gentille fille !

Mais Sharon fronça les sourcils quand elle vit Lance revenir au combat.

- Maieuhhhhh, le méchant monsieur à la cape s'est relevé ! Comment ça se fait ? Ce n'est pas juste !

- C'est un Maître G-Man, Sharon. Un humain normal serait mort, mais là, c'est comme si tu avais frappé un Dracolosse.

- Je recommence alors.

- Non, laisse donc ça à la dame aux ailes. Il faut qu'elle s'amuse elle aussi. Viens donc, tu vas m'aider à aspirer encore beaucoup de sang.

La petite fille marcha derrière elle en sautillant, comme si Althéï était en train de l'amener au toboggan.


***


En rentrant dans la pièce devant lui, Zeff avait l'impression d'avoir gagné le gros lot. Cette chambre, si on pouvait nommer ça ainsi, était une véritable salle aux horreurs. Elle était sombre, et il y avait, exposé, divers instruments de tortures, dont sur certains il restait quelque morceaux humains. Il y avait conservé, dans des pots, des cadavres de petits Pokemon en décomposition, voir même des organes humains. Sur une étagère, plusieurs liquides en tubes, de multiples couleurs, dont certain fumaient. Et exposé sur les murs, toute une belle collection de couteaux, plus ou moins longs, dont certains avaient une allure très inquiétante, et devaient tuer avec beaucoup de souffrances.

Pas besoin d'être un génie pour savoir de quel Shadow Hunter c'était la chambre ici. Le souci, c'était que ce sadique de Kenda n'était pas là. C'était pourtant celui que Zeff avait espéré affronter. Il ne pouvait pas le sentir, ce type. Un peu comme Vaxatos, un de ses anciens collègues des Armes Humaines de Zelan. Zeff se voulait un dur à cuire, mais il n'appréciait pas que d'autre jouent les psychopathes. Zeff aurait aimé attendre un peu pour voir si Kenda allait rentrer, mais un bruit sourd, non loin, lui appris que quelqu'un avait déjà engagé le combat.

Zeff sortit avec un juron. Il ne voulait pas être en reste concernant les Shadow Hunter. Tant pis si Kenda était indisponible, il devait en trouver un autre rapidement. Et de préférence pas la nana avec son ours ou la meuf de Tuno. Zeff n'était pas très à l'aise en affrontant une fille. Il ne tarda pas, au détour du couloir, de trouver une autre pièce. Celle-ci était remplie de flingues de toutes sortes, et de multiples cibles. Et elle avait l'avantage d'être occupée. Two-Goldguns, avec son éternel air de mec cool je-m'en-foutiste, cessa de s'exercer sur une cible qui bougeait à grande vitesse pour se tourner vers lui.

- Ah, chiotte gné, soupira-t-il. Je me pécho le grand balèze... Dis, tu veux pas être sympa et aller voir à coté ? J'crois qu'là chambre de Lilura est encore libre, gné. Moi j'préfèrerai tomber sur la gamine Crust ou sur votre Pokemon doré.

- Et moi j'avais espéré tomber sur votre psychopathe local, mais sa chambre est vide.

- Ah ouais, c'est que c'est lui qui garde les Fanexian, gné.

- Alors voilà ce qu'on peut faire, dit Zeff. Tu me dis où se trouve la salle où ils sont planqués pour que j'aille me faire Kenda, et je te laisse tranquille.

Two-Goldguns soupira à nouveau, se grattant le menton avec l'un de ses pistolets en or.

- Ah, c'est embêtant ça. La salle des Fanexian est bien planquée. Vous ne la trouverez pas, et je ne peux pas vous dire où elle est, gné. Conscience professionnelle oblige.

- Dans ce cas, prépare-toi à crever, conclut Zeff en faisant tournoyer sa pistolame.

Le Shadow Hunter le regarda d'un blasé, puis, sans prévenir, en une demi-seconde, il tira droit sur la tête de Zeff. Mais, comme s'il s'y attendait, ce dernier passa sa pistolame devant la balle, qui alla rebondir contre le mur.

- Allons bon... Ce n'est pas cool de vouloir en finir rapidement vieux, se moqua Zeff.

Two-Goldguns était atterré.

- Bah chiotte et re-chiotte alors ! Ne me dis pas que t'es comme le colonel Crust à deviner la trajectoire des balles avant même qu'elles ne soient tirées, gné !

- Je ne sais pas comment Siena fait ça, mais pour moi, y'a une explication logique. Je suis Modeleur d'argent. Je suis habitué à ressentir l'acier. Ta balle n'était pas en argent, mais quand on a passé la moitié de sa vie à manipuler un métal, on peut facilement ressentir les autres, même s'ils sont différents. J'ai bougé ma pistolame dès que j'ai senti ton flingue bouger. Je connaissais la trajectoire de ta balle dès que ton flingue s'est stoppé.

Two-Goldguns se frotta les yeux, comme s'il était à moitié endormi.

- Ok je vois. Donc ce sera un combat long et chiant, avec beaucoup de bobos à la clé. Je n'aime pas ça, gné. Mon truc moi c'est de tuer à distance, sans qu'on me remarque.

- Et moi j'aime pas les gars comme toi qui n'ont pas les couilles de regarder le visage du gars qu'ils viennent de tuer.

- Qui a dit que je n'avais pas les couilles, gné ? C'est juste que c'est gonflant... Allez quoi mec, tu ne veux vraiment pas partir ? Je déclare forfait, tu peux dire à tes potes que tu as gagné ton combat si tu veux. Je n'en ai plus rien à branler de cette guerre et de la Team Rocket, gné. Trefens peut bien détruire votre organisation à lui tout seul, pour ce que j'en ai à foutre...

Zeff fronça les sourcils, embêté. Ça le dérangeait de se battre à fond contre quelqu'un qui n'en avait de toute évidence pas envie.

- Alors dis-moi où se trouvent vos foutus Fanexian, dit-il.

Two-Goldguns ferma momentanément les yeux, agacés.

- T'es relou, Feurning. J't'ai dit que ça, je ne pouvais pas dire. Les Fanexian appartenaient au chef, gné. C'est son héritage. Et le chef était un type bien. Il m'a accepté alors que je n'avais plus rien, alors qu'il aurait tout bien pu me buter. J'ne peux pas trahir sa mémoire.

- Alors je n'ai pas d'autre solution à te proposer, vieux. On en reste au plan initial : la baston à mort.

- Apparemment ouais... Que loose... Enfin tant pis, gné. Avec la crise et le chômage actuel, je ne devrai pas refuser de faire mon boulot alors que tant de gens en cherche désespérément un. Surtout qu'en plus, je suis un salarié compétant, même si actuellement peu motivé. J'vais me remettre dans le bain peu à peu. Tâche de survivre d'ici là.

Avec son pied, Two-Goldguns envoya deux pistolets posés sur la table dans les airs, puis mitrailla Zeff avec ses deux en or. Quand il n'eut plus de munitions, il n'eut qu'à rattraper les deux autres qui venaient juste de retomber, puis se remit à tirer sans discontinuité. Zeff s'était bien sûr constitué un bouclier d'argent autour de son corps.

- Ton petit métal brillant ne va pas me faire chier bien longtemps, gné, prévint Two-Goldguns.

Il prit une autre cartouche de munitions sur sa ceinture qu'il inséra dans ses armes avec un style unique. Et quand il tira, les balles, de type perforantes, détruisirent l'argent devant elles. Sauf que Zeff n'était plus derrière, et il y avait un trou dans le sol. Two-Goldguns sauta au même moment où Zeff surgissait derrière lui en traversant le sol. Il esquiva sa pistolame, mais l'argent qu'il restait du bouclier réagit, se transforma en une dizaine de piques, et fonça vers Two-Goldguns.

Mais le Shadow Hunter parvint à toutes les détruire en les visant sans aucune erreur à une vitesse folle. Puis, en retombant, il repointa son arme sur Zeff au moment où celui-ci tirait avec sa pistolame. La balle de Two-Goldguns, parfaitement calculée, atteignit celle de Zeff en plein vol, et la dévia. Sauf qu'elle modifia sa trajectoire pour revenir sur le Shadow Hunter. Two-Goldguns tira alors avec ses deux pistolets à la fois. La puissance des deux balles, qui touchèrent au même moment celle, en argent, de Zeff, la détruisirent proprement. Après cet échange aussi rapide qu'incroyable, le Rocket fut autant impressionné que le Shadow Hunter.

- Pas mal le coup de la balle en argent, gné, avoua Two-Goldguns. J'suis surpris qu'elle n'ait pas explosé avec ma première balle perforante.

- Mes balles de pistolame sont faites d'un argent renforcé, indiqua Zeff. Et à l'inverse de tes balles, je peux les réutiliser.

Il fit tournoyer son doigt, et les débris de la balle en argent se reconstituèrent puis revinrent dans la main de Zeff, qui la replaça dans le chargeur de sa pistolame. Puis, avec le reste de son argent, il fit croitre des piques qu'il dirigea dans toute la pièce, modifiant leur direction sans arrêt, pour parvenir à piéger Two-Goldguns. Mais loin de s'affoler, celui-ci, resta immobile, et pire, ferma les yeux. Puis en des gestes aussi précis que rapides, il esquiva chacune des pointes que Zeff envoya sur lui, même plusieurs à la fois. Malgré tout ce qui put envoyer sur lui, Zeff ne parvint pas à le toucher une seule fois.

- T'es un Jedi ou quoi ?

Two-Goldguns sourit.

- C'est comme entendre les balles siffler. Je sais d'où elles viennent et où elles vont rien qu'en entendant un coup de feu. Tu ne m'auras pas comme ça, gné.

Le Shadow Hunter se remit à tirer, encore avec ses balles perforantes, et Zeff n'eut d'autre choix que d'invoquer tout l'argent qu'il avait, même celui de sa pistolame, pour se protéger. Et même malgré ça, l'argent se faisait démolir balle après balle. Zeff aurait pu le reconstituer oui, mais ça prenait toujours une seconde, et Two-Goldguns tirait bien plus vite que ça. N'ayant pas d'autre choix, Zeff fit appel à son fidèle Scalproie. Une partie de sa carapace, grâce à la science du professeur Natael, avait été changée en argent pour ajouter aux réserves de Zeff. Cet ajout d'argent pour faire barrage lui permit de réinvoquer rapidement ses morceaux brisés, tandis que Scalproie se jetait sur Two-Goldguns.

Le Shadow Hunter ne prit pas la peine de lui tirer dessus. Il le contrat avec sa seule jambe. Bien que fait de métal, Scalproie fut sans peine repoussé contre le mur, près de Zeff, face à la force surnaturelle des Shadow Hunters. Zeff essaya autre chose. Il changea son argent en une sorte de filet qu'il lança sur Two-Goldguns, puis, une fois capturé, il transforma le cordage en piquants. Two-Goldguns l'avait compris avant que ce soit fait. Il se positionna de telle sorte à ne pas subir de blessure mortelle, mais ne put empêcher de se faire embrocher dans les jambes, les bras, et deux fois dans le ventre.

Un point pour Zeff, mais c'était aussi un contrepoint. Car pour chaque tranche d'argent qu'il parvenait à planter en Two-Goldguns, il ne pouvait plus les utiliser. Si l'argent rentrait en contact avec une matière liquide, il échappait au contrôle du Silvermod. Two-Goldguns brisa à main nue sa prison d'épines et se remit à tirer. Zeff n'avait plus grand-chose pour se protéger. Son argent partait en morceau sous les tirs de Two-Goldguns. Il était mal. Le Shadow Hunter dut le comprendre, car il sourit malgré ses nombreuses blessures.

- C'est game over pour toi, gné ?

Alors que Zeff se résignait, il sentit quelque chose derrière Two-Goldguns. Une odeur... non, une sensation qui ne pouvait le tromper : de l'argent. Il mit deux secondes à le repérer. Ça provenait de deux pistolets, entièrement fait d'argent. Après tout, Two-Goldguns en avait bien deux en or, alors pourquoi pas en argent ? Mais ça allait causer sa perte. Au même instant où la dernière protection d'argent de Zeff fut détruite, ce dernier prit le contrôle des deux pistolets et tira de dos sur son ennemi. Two-Goldguns cligna des yeux, surpris. Comme il ne s'y était pas attendu, il ne l'avait pas vu venir. Il contempla, hébété, le sang qui coulait de sa poitrine. Puis il sourit.

- Chiotte alors. Je ne m'en rappelais plus, de ces guns, gné...

Il s'effondra à terre.


***


Il avait toujours aimé tirer. Déjà très jeune, il tirait sur les petits Pokemon oiseaux avec un lance-pierre qu'il avait lui-même fabriqué. Il n'en ratait jamais un seul. Ensuite il s'était fabriqué un arc, et là encore, la flèche filait toujours droit au but. Viser, toucher la cible... c'était la seule chose qu'il aimait faire. La seule qu'il savait faire. Et il avait voulu vivre de ce don.

Il avait donc fuit la maison de ses parents alors qu'il n'avait que seize ans. Sans ressource, il avait été obligé d'accepter des boulots qui mettaient certes en valeur son adresse au tir, mais pas autant qu'il le voulait. Comme tireur de poignard dans un cirque. Il ne manquait pas de talent, mais il préférait de loin manier une arme. Il était donc devenu un temps chasseur de prime à son propre compte, mais, tout jeune et inexpérimenté qu'il était, il n'aurait pas survécu longtemps sans l'aide d'un de ses ainés. Cet homme s'occupa bien de lui pendant quelque temps, et lui fit forger, comme cadeau, deux magnifiques pistolets en or massif. Depuis ce jour, le jeune homme abandonna son nom de naissance, et se fit nommer Two-Goldguns.

Mais son protecteur mourut lors d'une mission un jour, et Two-Goldguns voulut trouver les responsables. Il s'allia donc au Cercle Rouge, la plus puissante organisation criminelle du moment. En échange de ses services comme assassin et entraîneur au tir pour les disciples de l'organisation, le Cercle l'aida dans sa vengeance, et finalement, Two-Goldguns put tuer les meurtriers de son ami. Il décida ensuite de rester dans le Cercle, faute de mieux. Il n'aimait pas vraiment l'organisation, trop fanatique, mais elle lui offrait la protection et la force dont il avait besoin pour progresser. Il devint très rapidement l'un des officiers du Cercle, et se résolut à demeurer ici toute sa vie, jusqu'à qu'il rencontre une jeune disciple. Elle se nommait Lilura, et elle aussi était là pour gagner en puissance, mais sans adhérer aux stupidités religieuses du Cercle.

Cette gamine, à peine une adolescente, parvint à convaincre Two-Goldguns qu'un jour ou l'autre, pour le bien de la planète, il faudrait arrêter les plans fous du Cercle, qui voulait ressusciter un Pokemon maléfique qu'il prenait pour son dieu. Two-Goldguns n'était pas contre, mais il savait qu'à eux deux, ils ne pourraient rien contre le Cercle. Il demeura donc à son poste, mais observa la fille plus attentivement.

Puis un jour, après être partie plusieurs jours, elle revint accompagnée de ses anciens compagnons, des hommes se faisant appeler Shadow Hunters. Two-Goldguns fut témoin de leur puissance, mais il avait surtout foi en Lilura et en sa volonté, donc il trahi le Cercle avec un autre officier, Kenda, et à eux deux ils ouvrirent la voie aux Shadow Hunters en éliminant les autres officiers. Quand tout fut terminé, le chef de la Shaters, Dazen, accepta de prendre avec eux Two-Goldguns et Kenda. Two-Goldguns avait familiarisé avec tout le monde. Il s'était trouvé ce qui ressemblait le plus à des amis. C'était sa famille, sa maison. Il n'avait rien d'autre. Ici, il pouvait continuer à viser et à tirer.



***


Two-Goldguns peinait à respirer. L'une des balles devait avoir atteint un poumon. Quant à l'autre, elle avait traversé le bas du ventre, ce qui était extrêmement douloureux, en plus des fichues pointes d'argent qui l'avaient saigné à mort un peu partout. Il leva les yeux vers Zeff qui l'observait de haut.

- Me fais pas attendre mec... soupira-t-il. La mort c'est plus cool que l'agonie, gné.

- Elle est plus définitive aussi, répondit Zeff. C'est moi qui ai gagné.

- Nan, sérieux ?

- Donc c'est à moi de décider de te tuer ou non. Et j'ai décidé que je n'en avais pas envie. Si tu veux crever, fais le tout seul.

Il commença à s'éloigner quand Two-Goldguns, abasourdi et furieux, ne se mette sur le ventre comme pour ramper vers lui.

- Non mais tu t'fous d'moi, Feurning ?! Tu vas m'laisser crever comme un chien tandis que je pisse le sang de partout, gné ? T'es aussi bâtard que ça ?

Zeff, un éclat sauvage dans les yeux, décocha un coup de pied dans le visage de Two-Goldguns.

- Ne me traite plus jamais de bâtard, ou je ne répondrai pas de mes gestes. Et ne le vois pas comme ça. Je ne te laisse pas crever, je te laisse une chance de survivre. À toi d'en faire ce que t'en veux. Si jamais tu survis, reviens donc tenter de me tuer un jour.

Sans un autre mot, il rappela son Scalproie, puis quitta la pièce. Two-Goldguns, maintenant le nez en sang, envisagea de se laisser aller à cette mort qui avançait peu à peu vers lui, puis se reprit. Il se traîna hors de la pièce, tâchant de rejoindre la salle du soin de l'étage de la Shaters. La vie pouvait être ennuyeuse parfois, c'est vrai. Mais la mort, elle, l'était encore plus.