J'ai demandé à sa mère de mettre l'enfant en sécurité hors du royaume. C'était risqué, car si j'échouais à arrêter mon ami, il périrait avec le reste de la planète. Mais cela me donna une motivation supplémentaire. En agissant, je préserverai la chair de ma chair. J'ignore même son nom. J'espère qu'il deviendra un meilleur homme que moi. ***** Loin de toute cette agitation et ces combats, la capitale de Bakan, Fubrica, demeurait dans son état constant de paix mais aussi d'effervescence habituelle. Iridien Elson, le père de Leaf, avait été invité dans la luxueuse demeure de la famille Alston, l'une des plus éminentes maisons de Bakan, et des plus anciennes. La gouvernante était Clarisse Alston, une sénatrice de Bakan, une des plus respectées. C'était une bonne amie d'Iridien, car elle avait épousé Balthazar Igeus, l'un des Dignitaires de Kanto, autrement dit un des employeurs d'Iridien. Malgré son mariage en bonne et due forme, elle avait tenu à conserver son nom de famille. Son fils Erend avait pris le nom de son père, mais Iridien trouvait en lui bien plus de Clarisse que de Balthazar. Pendant que le majordome de Clarisse leur servait le thé sur cette immense terrasse avec vue superbe sur la ville, Iridien ne cessait d'observer le jeune Erend, qui s'était réfugié derrière un épais volume. Sa mère, en prenant sa tasse, fit un son de reproche.
- Enfin mon fils, il est malpoli de demeurer à ton livre alors que nous avons un invité !
- Laissez donc Clarisse, sourit Iridien. Ce jeune homme est bien avisé de continuer à s'instruire plutôt que d'écouter les bavardages de politiques.
- Pourtant, c'est ce qu'il se destine à être. Il a l'ambition de prendre ma place au Sénat le moment venu.
- Vraiment ? S'étonna Iridien. J'aurai pensé qu'il escomptait hériter de la société de son père et plus tard de sa place au conseil des Dignitaires. À Kanto, son poste est assuré. Ici, il devra se faire élire pour devenir sénateur.
- Je préfère bien plus la région de Bakan que celle de mon père, monsieur Elson, répondit Erend en posant son ouvrage. Je dois dire que Bakan est bien plus un modèle de démocratie que Kanto. La corruption y est très forte aussi là-bas.
- Ce n'est pas faux, avoua Iridien. C'est pour ça que j'ai tant désiré obtenir ce poste ici. Mais en toute honnêteté, Bakan n'est pas non plus étranger à la corruption. Je sais que le Premier Ministre avait nombre de relation avec Stormy Sky. Et c'est peut-être ça qui l'a fait disparaître.
- Personnellement, je préfère traiter avec Stormy Sky qu'avec la Team Rocket, avança le jeune garçon.
Iridien ne pouvait pas décemment le contredire. Il avait toutes les raisons de ne pas aimer la Team Rocket, la première étant qu'un groupuscule de l'organisation avait enlevé sa fille il y a des années.
- En parlant de la Team Rocket, intervint Clarisse, j'ai entendu une rumeur selon laquelle elle faisait encore des siennes à Kanto ? D'ailleurs, la Police Internationale serait impliquée cette fois ?
- J'en ai entendu parler, oui, acquiesça Iridien. Mais ce n'était pas la faute de la Team Rocket cette fois. Il s'agissait d'une nouvelle organisation criminelle, nommée la Team Cisaille. Ces types-là ont pris un village entier en otage. La Team Rocket et les FPI se sont alliées pour les défaire, car leur commandant était apparemment un traitre de la Team Rocket. Bien sûr, le gouvernement a tout fait pour étouffer l'affaire. Il ne tenait pas à ce que la population sache qu'il avait besoin de la Team Rocket pour arrêter les criminels.
- Pourtant, c'est désormais souvent le cas, soupira Clarisse. Je l'ai dit à mon mari. Les villes que la Team Rocket contrôle officieusement sont bien plus sûres que celles sous l'égide des Dignitaires.
- La Team Rocket a bien plus de moyens que le gouvernement aussi. Le Général Lance fait de son mieux, mais il manque d'hommes.
À ce moment, le petit Pokemon d'Erend flotta d'un arbre voisin jusqu'à la table. Iridien l'observa avec intérêt. Il avait de beaux pétales roses, et la tête d'un bourgeon. C'était surtout son visage qui attirait l'attention. D'un blanc nacré, il avait de grands yeux noirs ovales qui semblaient luire d'intelligence.
- Babytus, on ne saute pas sur la table comme ça, le réprimanda Erend.
- Baby baby ?
- Voilà un Pokemon qu'on ne doit pas trouver à Kanto, si je ne m'abuse, fit Iridien. Il vient d'ici, de Bakan ?
- Oh non, répondit Erend. Mon père me l'a rapporté du Conglomérat il y a deux ans. Il coute extrêmement cher, car on n'en trouve que sur le Continent Perdu.
Iridien haussa les sourcils. Le Continent Perdu était cette vaste terre tout à l'Est du globe, où peu de gens osaient s'y aventurer, car elle était le repère de quantité de Pokemon d'une sauvagerie et d'une force inimaginable. Les humains n'y étaient pas les bienvenus. Le seul pays qui avait pu prendre pied là-bas se nommait le Conglomérat, et se situait au commencement du Continent Perdu, en bordure de son immense Forêt-Monde. Les Pokemon qui y vivaient étaient très recherchés par les dresseurs. De nombreux étaient encore inconnus. Personne n'avait pu visiter le Continent Perdu tout entier. Qui sait quelles richesses il renfermait ?
- Quelles sont ses caractéristiques ? Demanda Iridien. Je crains de ne pas avoir continuellement de Pokedex sur moi, à l'inverse de ma fille.
- C'est un Pokemon de type Plante et Fée, expliqua Erend. Il est extrêmement intelligent, et s'adapte très vite à n'importe quoi. Explique donc à monsieur Elson comment tu t'adaptes vite, Babytus.
Le petit Pokemon sautilla.
- Babytus s'adapte vite, oui oui oui, chantonna-t-il.
Iridien manqua de renverser son thé sur son costume.
- Mais... il parle !
- Je vous ai dit qu'il était intelligent. Enfin, « elle ». C'est une femelle. Je crois d'ailleurs que toute son espèce est uniquement composée de femelles d'ailleurs.
- Comment font-ils pour se reproduire alors ?
Erend sourit avec amusement.
- Savons-nous tous des mystères des Pokemon, monsieur Elson ? Les Ecremeuh et les Kangourex sont tous des femelles également, pourtant leur race n'a pas disparue.
- Les Ecremeuh se reproduisent avec les Tauros, c'est bien connu.
- Eh bien, la famille de Babytus doit se reproduire avec un autre type de Pokemon aussi. Ils sont comme nous, monsieur Elson. Les frontières de race ne les arrêtent pas. Voyez mes parents. Un mâle de Kanto a bien épousé une femelle de Bakan.
- Erend ! Protesta Clarisse. Un peu de retenue dans tes propos !
- Je ne fais que relater les faits, mère.
Iridien répondit au sourire du garçon. Un petit gars étonnant, cet Erend. Iridien le voyait aller loin plus tard.
- Laissons tomber la Team Rocket et les Pokemon et abordons le véritable sujet de votre venue, Iridien, fit Clarisse. Vous disiez vouloir me parler ?
- En effet, madame. C'est au sujet d'une histoire inquiétante et ma foi extraordinaire que m'a relatée ma fille Leaf. Je ne peux évidemment pas la répéter à tout le monde, mais vous êtes l'une des rares politiques da la région en qui j'ai entièrement confiance.
- Votre confiance m'honore. Je vous en prie, parlez.
Iridien leur raconta donc ce que lui avait dit Leaf à propos de ce royaume perdu de Cinhol, et la menace qu'il faisait peser sur leur tête. Il leur expliqua que l'assistante du Premier Ministre, Nirina Radlah, qui avait pratiquement pris le pouvoir en l'absence de Tibaltin, était en réalité la reine du royaume et complotait sûrement pour conquérir la région Bakan. Et quand Iridien mentionna le nom d'Uriel, il distingua clairement le regard qu'échangèrent la mère et son fils.
- C'est... une histoire incroyable, en effet, commença Clarisse.
- Je fais confiance à Leaf. Elle n'irait pas inventer tout ça.
- Bien sûr. Tous les membres du Sénat connaissent la légende de Cinhol, bien qu'ils n'en parlent jamais. Mais l'assistante du Premier Ministre...
- C'est logique après tout, mère, intervint Erend. Si on inverse les lettres de son nom de famille, Radlah, on obtient Haldar. N'était-ce pas le nom du dresseur rebelle qui fonda le royaume il y a cinq cents ans ?
- On peut apparemment compter sur un autre Haldar, reprit Iridien. Un jeune homme qui se nomme Adam. C'est un ami de ma fille, et un prétendant au trône du royaume. Il est entré en guerre contre Nirina. Nous ne pouvons que prier pour sa victoire, sinon, il est à craindre que nous voyons très bientôt débarquer des troupes de guerriers d'un autre monde prêts à envahir la région. Stormy Sky est impliqué aussi, à ce que Leaf m'a dit.
- Que pouvons-nous faire, Iridien ? Demanda Clarisse.
- Rien pour l'instant, je le crains. Leaf m'a mise au courant pour qu'on se tienne prêt, au cas où. Il faut prévenir les membres du Sénat en lesquels vous avez confiance, Clarisse.
- C'est difficile de faire confiance à un collègue en politique, mais j'ai deux ou trois noms en tête.
- Prévenez-les de la menace. Nous pouvons aussi enquêter le plus possible pour trouver une preuve qui puisse confondre Nirina. Mais tout ça dans le plus grand secret bien sûr.
- Naturellement.
Mais Clarisse Alston était troublée. Une fois qu'Iridien fut parti, elle se tourna vers son fils avec un regard attendu.
- Est-ce vrai ce qu'il a dit, mère ? Demanda Erend. Uriel serait vivant ?
- Son esprit, d'après ce que j'ai compris.
- Mais alors, pourquoi...
- Ne pose pas ce genre de question, Erend. Notre famille a été acceptée par la République depuis tout ce temps. Si nous nous amusons à raviver le spectre de Cinhol au Sénat, nous allons en souffrir.
- Notre famille est considérée comme la plus anti-Cinhol de la région, mère, protesta Erend.
- Oui, mais personne à part nous ne sait pourquoi. Ce pauvre Iridien ignore de qui nous descendons, sinon il ne nous en aurait jamais parlé. Et c'est ce que nous devons faire, ne jamais en parler à qui que ce soit. Il en va de ma réputation... et de la tienne, mon fils.
Erend hocha la tête. Outre les noms glorieux de ses parents, le jeune garçon portait un autre héritage. Plus ancien, et bien plus lourd.
***
Nirina avait filé sur le dos de son Soprielo dès que la flotte d'Adam était apparue. Deornas n'avait jamais rien vu de tel. C'était des bateaux de métal qui flottaient dans le ciel, et qui crachaient de feu. L'Ancien Monde était-il si puissant ? Probablement. En plus des millions de Pokemon qu'il possédait, il pouvait aussi bâtir de pareils engins ! Le départ de Nirina permit à l'armée du Rimerlot de respirer un peu. Deornas contempla autour de lui. Un vrai carnage. Sans doute près de la moitié des forces avaient brûlé dans le feu d'Hafodes. Mais bon nombre de gardes de Cinhol qui restaient s'en étaient allés vers la cité royale, comme leur reine, pour faire face à la nouvelle menace.
Il en restait toutefois assez pour que les combats continuent sur ce champ encore enflammé. Deornas en bouscula un puis planta Sifulis dans l'armure d'un second. Il regardait partout autour de lui. Il avait vu son père faire face vaillamment à Nirina, et craignait qu'il ne reste de lui que des cendres. Il repéra l'armure à moitié calcinée d'Astarias. Il tomba à genoux à ses côtés et le prit dans ses bras, manquant de se brûler à cause de la chaleur de l'armure. Astarias vivait toujours. Deornas l'entendait gémir de douleur. Il lui retira son casque avec autant de délicatesse qu'il le pouvait, pour découvrir un visage partiellement brûlé.
- Père... commença Deornas.
- Je survivrai. Toi, fais ce que tu as à faire. Le roi Adam est arrivé. Il part affronter Ryates. Il aura besoin de Sifulis.
Deornas ne voyait pas ce qu'il pourrait faire face à Ryates et à sa sombre magie. Sifulis devait être avec Meminyar pour détruire Peine et par la même Uriel, soit. Mais le roi Adam aurait pu se trouver un meilleur porteur que lui. Il n'avait pas l'âme du premier Haldar dans la tête. Il n'était même pas un vrai Haldar... Pourtant, tout comme Adam, il était emplit de haine à l'égard du Patriarche de Cinhol. C'était lui qui avait fait de Nirina l'horrible personne qu'elle était devenue. Lui qui était responsable de la mort d'Ylis et de Padreis, qui étaient frères et sœurs de Deornas pas l'esprit sinon par le sang. Lui qui avait provoqué cette guerre, tous ces morts, dans le seul but d'emmagasiner assez d'énergie négative pour que sa satanée météorite détruise ce monde. Haldar ou pas, Deornas ne pouvait lui pardonner. Et même s'il n'en était pas digne, il combattrait au côté du roi Adam.
- Oui père !
Il prit le premier cheval qu'il croisa et fonça vers la cité assiégée.
***
Nirina exhortait Soprielo à aller plus vite. La reine vit que son château avait été plusieurs fois touché par les tirs des vaisseaux de Stormy Sky, et qu'une partie de son aile ouest s'était effondrée. Alroy se trouvait là-dedans. Nirina aurait voulu hurler son désarroi et sa peur face à cette situation. S'il arrivait quelque chose à son fils... elle ne savait même pas ce qu'elle ferait. Alroy était la seule et unique chose en ce monde qui était à elle, véritablement à elle. Sa couronne tout comme le royaume lui avait été transmis par ses ancêtres. Peine était au Seigneur Uriel. La loyauté de ses soldats était inexistante. Ils n'obéissaient pas à Nirina, mais à la reine de Cinhol. Alroy lui, était à elle. À personne d'autre. Elle l'avait porté alors que, sachant qu'il serait un bâtard, Padreis lui avait demandé de provoquer une fausse couche. Elle l'avait mis au monde dans la douleur, car elle avait dû enfanter ici, à Cinhol, et ses demeurés archaïques connaissaient à peine les anesthésiques. Il était son œuvre et son seul héritage.
Et elle l'aimait. Dur à croire pour une mère qui avait été si peu présente, mais elle aimait son fils comme elle n'avait jamais aimé personne. D'ailleurs, en réalité, elle n'avait pas aimé grand monde. Elle avait aimé Padreis, certes, mais de ce genre d'amour d'adolescent devant leur première fois. Elle méprisait Ryates depuis longtemps, même si elle avait appris à l'écouter. Elle n'avait jamais aimé sa mère, Hasteria. Trop distante, l'ancienne reine n'avait vu en Nirina qu'un moyen de conquérir Cinhol, rien de plus. D'ailleurs, Nirina pensait même qu'Hasteria avait toujours éprouvé un certain dégout à l'égard de sa fille. Après tout, Nirina était une Haldar, et s'il y avait bien une chose qu'Hasteria de la Tribu des Chevaux détestait, c'était les Haldar.
Ensuite, Nirina avait eu son oncle Astarias, qu'elle avait apprécié, qui s'était occupé d'elle comme un père, mais son rôle de soumission absolue à son égard n'avait jamais permis à Nirina de l'aimer comme tel. Elle avait grandi avec son cousin Deornas, mais entre eux, jamais de véritable lien, si ce n'était une franche rivalité. La seule personne que Nirina se souvenait avoir réellement aimé, c'était son père, le roi Rushon. Mais il était mort alors qu'elle était petite fille, et Nirina s'en souvenait à peine. Et c'était parce qu'elle aimait le souvenir de son père qui lui était insupportable de penser à cet Adam, qui lui aussi était son fils, et qu'il venait, en quelque sorte, réduire l'amour que Rushon aurait porté à sa seule et unique fille.
Bref, un monde pourri, avec des habitants pourris, même ses proches. Aucun ne méritait de survivre. Aucun à part Alroy. Elle allait le prendre avec elle, le sauver, puis elle donnerait Peine à Ryates. À lui de s'occuper de la suite, à savoir la résurrection du Seigneur Uriel et la destruction de ce monde. Pendant ce temps, Nirina serait bien en sécurité avec son fils dans l'Ancien Monde. Alors que Soprielo s'apprêtait à se poser dans le jardin royal du palais, quelque chose le toucha par derrière, qui le fit s'écraser eu sol, Nirina avec. Jurant, elle se releva et chercha des yeux l'insolent qui avait osé l'attaquer. Ses yeux azurs s'agrandirent de stupeur quand elle vit la fille qui était avec Adam, cette Leaf, atterrir devant elle, lui bloquant l'accès au palais, sur le dos d'un autre Soprielo.
Impossible ! Impensable ! Comment cette fille pouvait-elle posséder un Soprielo ? Seul Castel avait trouvé comment pouvait évoluer Altaria, et le seul spécimen existant, c'était Nirina qui l'avait ! Mais Nirina comprit quand le Soprielo de Leaf sembla fondre sur place, pour devenir une petite gelée rose qui s'enroula autour du bras de sa dresseuse.
- Je vois. Un Métamorph, sourit Nirina.
- Quand je t'ai vu filer, je t'ai naturellement suivi, fit Leaf. Il parait que tu es une dresseuse balèze. Enfin, pour si peu que ça veuille dire quelque chose dans un monde sans Pokemon... Bref, je suis aussi une dresseuse, et une bonne, et je voulais savoir ce que tu valais, Ta Majesté.
- Je fais rarement de combat Pokemon, et j'aurai été ravi d'affronter quelqu'un de compétent, mais je n'ai pas le temps hélas, répondit Nirina. Ecarte-toi.
- Non, je ne pense pas.
Nirina retint un juron. Elle n'avait pas de temps à perdre avec cette idiote. Alroy était en danger !
- Es-tu stupide ou seulement pressée de mourir ? Tu sais qui je suis ?
- Une connasse de blonde qui se prend pour une reine ? Je t'ai défié en duel. Si tu es réellement une dresseuse, tu ne peux pas refuser.
Nirina plissa dangereusement les yeux. Elle tenait toujours la fourche d'Hafodes entre ses mains. Si elle l'avait voulu, en un seul geste, elle aurait pu transformer cette idiote en cendres sans même qu'elle ne s'en rende compte. Mais Nirina n'était pas une meurtrière. Elle ne s'était jamais considérée comme telle, malgré le nombre de gens qu'elle avait fait exécuter. Car les gens de Cinhol n'avaient aucune espèce d'importance. Leur vie n'était qu'illusion. En revanche, Nirina se refusait à tuer quelqu'un de l'Ancien Monde. Du vrai monde. Avec de vraies vies.
- Tu cherches à me retenir le temps que ton petit-copain déniche Ryates ?
- Il n'est pas mon petit-copain, rectifia Leaf. Pas mon roi non plus. Je ne suis pas de Cinhol, et toutes vos histoires ne devraient pas m'intéresser.
- Pourquoi risquer ta vie ici alors ? Ce monde ne vaut pas que des gens de l'Ancien Monde meurent pour lui.
- Et toi, tu ne vaux pas que des gens de Cinhol continuent de souffrir à cause de toi. Une vie est une vie, qu'importe de quel monde elle vient.
- Ce serait sans doute un débat des plus intéressants, mais comme je l'ai dit, je n'ai pas le temps. Mon fils est à l'intérieur du palais. Laisse-moi passer. Dernier avertissement.
Nirina pointa sa fourche rouge sur elle. Elle ne comptait pas la tuer, mais au moins lui brûler un peu les jambes, ou l'emprisonner dans un mur de flamme. Mais avec une vivacité qui l'étonna, Leaf ne lui en laissa pas le temps. Son Métamorph se transforma en un double de la fourche d'Hafodes, et cracha à son tour un mur de feu à l'identique. Nirina fut obligée d'arrêter son attaque, ou les deux combinées allaient tout brûler autour d'elles, Nirina et Leaf comprises. Leaf fit de même.
- Imiter l'un des Dieux Guerriers légendaires... siffla Nirina. C'est un péché impardonnable.
- Ta fourche est un Pokemon à l'origine. Je ne vois pas pourquoi mon Métamorph ne pourrait pas se transformer en lui. Alors, tu préfères quoi ? Qu'on se crame mutuellement avec nos baguettes, ou un bon combat Pokemon ?
Nirina abaissa la fourche d'Hafodes. Elle n'avait pas le choix. Mais elle avait dans l'optique que ça se finisse vite. Aucun Pokemon ne pouvait lutter avec les Pokemon royaux de Castel et bénis d'Arceus.
- Très bien, faisons ça vite. Je n'ai plus Shinobourge et je ne peux pas utiliser Hafodes. Donc un quatre contre quatre ?
- Ça me va, dit Leaf en tirant sa première Pokeball.
En lançant sa propre Pokeball, Nirina sourit en songeant qu'elle n'aurait sans doute pas besoin d'utiliser plus d'un Pokemon. Mais pour que cette idiote contemple dans toute sa splendeur la puissance de ses Pokemon, elle allait les lui montrer tous.
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Image de Babytus :