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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 31/03/2014 à 10:46
» Dernière mise à jour le 31/03/2014 à 10:47

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... ceux qui cauchemardent. [27]
Edouard Ivy frappa brutalement son bureau.

« Ce n'est pas possible ! »

Le professeur grinça les dents. Il tenta un instant de sa calmer, sans grand résultat. Il se répétait sans cesse la même question. "Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'ils ignorent tous l'évidence ?" Quelques semaines plus tôt, Ivy avait poursuivit ses recherchent sur les jumeaux Ciel. Et la vérité le frappa. C'était flagrant, clair, sans aucun doute. La famille Ciel... est experte entomologiste, des spécialistes des insectes. Sachant cela, comment nier l'implication de Lann et Lynn dans une soudaine attaque d'INSECTE ? Surtout que leur comportement suspect avant la Sortie Forestière et surtout les nombreux témoignages affirmant avoir vu une silhouette ressemblant à Lynn en compagnie des Papinox.
Mais personne ne l'écoutait. Personne ne voulait même approfondir l'affaire. Décidemment, Edouard Ivy ne comprenait pas. Et ce qui le déçu le plus, ce fut la réaction d'Irisée. Le professeur avait toujours pensé que sous ses airs naïfs, la directrice aimait ses élèves plus que tout, mais... ce fut justement elle qui ordonna l'arrêt des recherches. Ce fut elle... qui ordonna d'arrêter de rechercher les responsables dans une affaire impliquant l'attaque d'élèves innocents. Irisée privilégia la thèse de l'incident, au détriment de l'acte volontaire. Et par conséquent, elle déclara l'affaire résolue.
"Pourquoi ?" Ivy ne pouvait que serrer ses poings. C'était pourtant tellement évident que l'attaque des Papinox n'était pas naturelle !
Edouard s'assit lourdement à son bureau. Si personne ne voulait s'occuper de cette affaire, si personne ne voulait protéger les élèves... lui, il le ferait.

***

« Haha ! La tête qu'il a fait ! »

Les quatre enfants gloussèrent de bon cœur. Même s'ils avaient quand même un petit sentiment de culpabilité. Espérons juste que Kazé ne leur en voudra pas trop à l'avenir ! Les "Rewriters" continuèrent de plaisanter sur le précédent cours pendant de longues minutes, dans la bonne humeur. Célio se surprit même à rire avec autant d'entrain.
Le reste de la journée s'annonçait radieux... jusqu'à ce que le ciel s'assombrit peu à peu.

« Oh ! constata le garçonnet. Il va pleuvoir...
–Quoi? s'étonna Yuki. Qu'est-ce que tu racontes ? Il n'y a pas un seul nuage là haut !
–... euh ? lâcha son interlocuteur à son tour surpris. Mais...

Le garçonnet leva les yeux. Ses yeux ne pouvaient le tromper. Le ciel était complètement recouvert d'une masse sombre.

–Hé bien ! s'amusa Fa. Si tu commences déjà à divaguer Célio ! C'est le soir qu'il faut dormir !
–Fa ? s'inquiéta le garçonnet. T...toi aussi tu ne vois rien ?
–De quoi tu parles ? Le temps est magnifique !
–... ! Shiro ! Tu... tu vois bien que le ciel est sombre, n'est-ce pas ?
–Quoi, tu ne plaisantais pas ? lâcha simplement la demoiselle. Je ne pense pas que le ciel pourrait être plus clair que maintenant.
–... hein ? »

Célio recula, apeuré. Non, il ne rêvait pas : le ciel était complètement noirci... et cela s'empirait même à chaque seconde. Pourquoi était-il le seul à le voir ? Ce n'était pourtant pas le genre de détail qui passait inaperçu. Soudainement, Célio ressentie une petite sensation sur sa main. Un contact liquide. Le garçonnet était soulagé : il avait maintenant la preuve de ce qu'il avançait.

« Vous voyez ! Il commence déjà à pl... ... ! »

Le garçonnet resta pétrifié une seconde, avant de relâcher un cri effroyable. Sa main était recouverte de sang, et instantanément, il se mit à ressentir une incommensurable douleur. En plus de la souffrance, la réaction de ses amis manqua de l'achever.

« Célio ? l'interrogea Yuki. Tu ne te sens pas bien ?
–On devrait peut-être l'emmener à l'infirmerie... »

Le garçonnet ne comprenait absolument pas ce qui lui arrivait. Il souffrait le martyr, il était en sang ... et personne ne semblait le remarquer. Et alors qu'il allait tenter une ultime fois de s'expliquer, une soudaine averse l'arrêta. Une pluie torrentielle, qui fouettait violemment le garçonnet. Ce dernier n'arrivait même plus à faire sortir le moindre son de sa bouche... et surtout ses amis continuaient encore et toujours de le regarder avec cet air interrogateur. Comme s'ils étaient dans un autre monde.
Brutalement, Célio sentit une intense douleur à l'arrière de son cou. Quelque chose... pénétrait sa peau. Terrifié, le garçonnet se retourna violemment et vu un immense Charmillon, prêt à drainer sa vie. Encore une fois, Célio poussa un hurlement d'épouvante. Et c'est alors que les nuages se mirent à fondre sur lui... non ce n'était pas des nuages. C'était un véritable essaim de Charmillon géant, animé d'une réelle volonté sanguinaire. Cette fois, Célio ne put que rester inerte, incapable de faire face à son cruel et inévitable destin.

« AAAAAH ! »

Célio se leva brutalement, complètement imbibé de sueurs. Il resta un moment dans cette position, à essayer de reprendre son souffle à coup de rapides respirations saccadées. Une fois calmé, le garçonnet se rassura en tâtant son lit. Ouf, il était bien dans sa chambre à l'Institut... et tout le reste n'était qu'un cauchemar. Un simple mauvais rêve. Inutile de s'inquiéter, donc. Et pourtant, Célio n'arrivait pas à calmer son cœur. Au fond de lui, il sentait que quelque chose clochait. Que ce rêve totalement irréaliste cachait un secret...presque comme un air de déjà vu.

« Hé bien, c'était un sacré cri. »

Une voix inconnue se fit entendre. Même si elle semblait inoffensive, Célio se tétanisa sur place.

« ... oh. J'imagine que j'ai dû te faire peur... excuse moi.
–...
–Hum... ah je sais. Ça doit te faire bizarre maintenant mais... je m'appelle Kouta. Enchanté. »

Cette révélation soudaine interpella le garçonnet. Kouta ? Ce nom lui disait étrangement quelque chose... Kouta... Kouta... Kouta ! Son camarade de chambre fantôme, celui qu'il n'avait jamais vu depuis presque trois mois.

« ...Kouta ? voulut confirmer le garçonnet.
–Lui-même ! »

Célio n'arrivait pas vraiment à situer son interlocuteur dans la chambre, faute à l'obscurité. Il pensa à un moment à allumer la lumière, mais ne voulant quitter son lit pour aucun prétexte, le garçonnet abandonna l'idée.


« Tu te demandes sûrement pourquoi tu ne m'as pas encore vu ici... disons que... j'ai du travail jusqu'à très tard le soir. A chaque fois que j'arrive, tu dors déjà. Et l'inverse le matin... ... oh ! Mais je ne fait rien d'illégale, hein ! J'ai juste des... obligations ! Hahahaha !
– ... »

Célio n'était pas totalement rassuré, mais il sentait qu'au fond Kouta n'était pas méchant.

« Bon ! repris son camarade de chambre. Pour en revenir à toi, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
–... j'ai... j'ai fait un cauchemar...
–Hum... je vois... et ça t'arrive souvent ?
–Non enfin... ces derniers temps je ne fais pas de très bon rêve mais... c'est la première fois qu'il est aussi ... horrible...
–... »

Kouta laissa le temps à Célio de se reprendre. Mine de rien, le jeune garçon avait vraiment une voix rassurante et savait prendre en compte son interlocuteur dans une discussion. C'était sans doute pour ça que Célio pouvait lui parler si simplement.

« ...à chaque fois... murmura le garçonnet.
–Oui ?
–... à chaque fois... je rêve de Charmillon... voir même de Papinox... haha... avoir peur de papillons, c'est idiots, hein ?
–Pas du tout, affirma doucement Kouta.
–Mais aujourd'hui... j'ai vraiment cru que j'allais mourir. La douleur... semblait si réelle.
–N'y pense plus, après tout, tout va bien maintenant, non ?
–O...oui...
–...pffiou...
–... ? Kouta ?
–Non, ne t'inquiète pas, je suis juste un peu fatigué.
–... ! Oh ! Je suis désolé de t'avoir réveillé en pleine nuit !
–Haha ! Non, ne t'inquiète pas, je ne dormais pas de toute façon.
–... o...ok...
–Mais toi par contre, tu devrais dormir, il y a cours après tout.
–Oui ! Tu as raison. Bonne nuit alors, Kouta.
–Bonne nuit. »

Kouta resta un moment silencieux, jusqu'à ce qu'il ait la certitude que Célio dormait. Et puis, il relâcha un énorme soupir. Kouta était quelqu'un de droit et intègre... et qui détestait mentir. Mais il n'y pouvait rien. Après tout, sans les Ciel qui sait ce qui aurait pu arriver à sa sœur... Kouta ne voulait même pas y penser. Depuis ce fameux jour, il avait promis un soutient éternel aux jumeaux. Même si pour cela, il devait vendre son âme au diable.


***

« Bien ! C'est l'heure de s'entraîner ! »

Yuki se leva brutalement, le visage illuminé par ses bonnes résolutions. Malheureusement pour lui, personne ne réagit. Fa était bien trop occupée à lire les anciens journaux de Kiara, Shiro s'amusait à décorer la salle de groupe avec ses peluches Pokémon et Célio était encore pensif quant à sa courte nuit.

« Oh hé ! s'offusqua le loup solitaire. Je vous rappelle que notre avenir scolaire se joue dans ce tournoi !
–C'est toujours rattrapable, lâcha Shiro sans le regarder. Il nous reste toujours deux trimestres pour remonter.
–... C'est quoi cette attitude défaitiste ?
–Elle a raison, renchérit Fa. On a encore du temps avant la fin de l'année.
–Toi, s'énerva Yuki, tu veux juste lire ses fichues journaux !
–Calme-toi, tu n'auras rien en t'énervant.
–Raaaah ! Célio, mon ami ! Aide-moi à les faire entendre raison !
–... hein ? Tu... tu me parlais, là ?
–... Oh oubliez tout... »

Tout le monde le prit au mot et se désintéressa immédiatement de lui.

« COMME SI ! s'écria ce dernier. Le tournoi est la semaine prochaine ! Les appariements sont même déjà affichés ! Regardez dehors ! Tout le monde s'entraîne ! Si on a quartier libre l'après midi, ce n'est pas pour rester comme ça, à rien faire !
–Tu es vraiment bruyant aujourd'hui... soupira Shiro agacée de ne pas pouvoir faire son petit rangement tranquille.
–Je m'inquiète juste pour mon futur ! Normalement, je m'en occuperais tout seul... mais là, il dépend de VOUS aussi !
–Oh, tais-toi...

De plus en plus irritée, Shiro prit le premier objet de forme sphérique qu'elle trouva et le lança à Yuki.

–Tiens, rajouta t-elle. Dis toi que c'est une balle, fait joujou avec et laisse les grands tranquilles.
–... tu me prends pour un Ponchien ?
–Oh par Arceus, je viens d'insulter tout les Ponchien du monde !
–... »

Complètement épuisé, Yuki s'assit sur la première chaise qu'il vit et se mit nonchalamment à faire rouler la petite sphère.
Célio quant à lui, n'arrivait pas à oublié son cauchemar, mais il ne voulait pas inquiéter ses amis. Alors il se décida de garder le silence, pour leur bien. Heureusement, sa discussion avec Kouta lui avait retiré un grand poids sur le cœur.

***

A l'arrière du bâtiment central, à l'abri des regards, trois silhouettes discutaient.

« Tu vas le leur dire ?
–...
–Et tu es venue nous voir pour nous avertir, c'est sympa.
–...
–Tu as toujours été trop gentille, Stella. »

La petite princesse se contenta de passer sa main dans ses longs cheveux noirs ébène. Elle toisa les jumeaux Ciel. Elle les connaissait depuis l'enfance. C'était même les deux personnes qui l'avaient sauvé de son effroyable solitude. Cependant, Stella le savait depuis le début : les Ciel étaient pourris de l'intérieur et rien ni personne ne pouvait les sauver. Par amitié, l'aristocrate avait toujours fermé les yeux, mais là... c'était trop. Stella se demandait elle-même comment elle avait pu tenir le lourd secret pendant deux mois.

« Humpf, lâcha la petite princesse. Vous avez dépassé la limite, cette fois. Vous êtes allez jusqu'à dérober nos médicaments !
–Oh ? sourie Lynn. Ce n'était pas un cadeau pour nous ? Si tu savais comme je suis désolée !
–Cesse avec ça, Lynn. C'est la première fois que vous faîtes quelque chose d'aussi... tordue. Attaquer d'autres enfants... voler leur mémoire... juste pour des points sur un carnet scolaire !
–Haha ! s'amusa Lann. C'est aussi la première fois que tu as des remords !
–J'en ai assez de couvrir vos méfaits. Par égards pour vous, j'ai toujours gardé le silence. Je me disais que, peut-être, par miracle, vous ouvrirez les yeux un jour. Or, j'en suis sure désormais : vous êtes pourris... complètement.
–Très beau compliment, vraiment ! Pas vrai frérot ? haha ! »
–Oui, magnifique même ! »

Stella pesta intérieurement. Ils se moquaient d'elle. Ouvertement. Dire qu'il y a quelques années encore, elle et son frère jouait innocemment avec eux. Certes, il était vrai qu' "innocemment" n'était peut-être pas le bon mot. Ils passaient leur temps à faire des mauvaises blagues aux passants ou à se chamailler. Ce n'était pas exactement des parfaits petits anges, mais ils n'allaient jamais trop loin. Contrairement à maintenant.

« Lann, Lynn... je vous ai toujours considéré comme des amis. Et je vous vois toujours comme tel. Et c'est justement parce que je vous vois ainsi, que je suis obligée de vous dénoncer. Je ne peux plus vous laissez emprunter ce chemin plus longtemps.
–Oh ! Arrête ! Tu va nous faire pleurer !
–Non, pour l'instant vous êtes juste aveugle... vous avez tellement souffert que vous voyez tout ce qui vous entoure comme votre ennemi ! Vous pensez déjà tout savoir du monde... mais vous n'avez que 13 ans ! Vous n'arrivez pas encore à faire la distinction entre le bien et le mal. Si vous ne changez pas, vous allez gâcher votre vie !
–Merci de t'inquiéter pour notre futur, vraiment. ... C'est bon, tu as fini tes jérémiades maintenant ?
–Alors vous le prenez comme ça... très bien. Au moins, j'aurais essayé. »

Sans rajouter un mot de plus, elle se retourna.

« ... hé, Stella. Tu sais... »

L'aristocrate réagie trop tard, Lynn sauta littéralement sur elle.

« ... on ne peut pas te laisser faire. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre maintenant !
–... ! Lynn !
–Lann, passe-moi la seringue.
–Tout de suite, sœurette.
–... ! Non ! Arrête, tu fais une grave erreur !
–Héhé... siffla Lynn. Je savais que c'était une bonne idée de garder notre arme secrète avec nous...

L'aristocrate se pétrifia, livide. Jamais elle n'aurait pensé que ses anciens amis l'attaqueraient de la sorte ! Et de plus... si jamais cette aiguille pénétrait sa peau...

–Tu vas avoir droit à un petit traitement spécial, continua Lynn en empoignant la seringue. Tu es dangereuse, tu en sais trop. On va te donner tellement de cette drogue que tu ne te souviendras même plus de qui tu es. N'est-ce pas magnifique ? Tu vas pouvoir renaître en oubliant tous tes petits soucis !
–... ! Lynn ! Non, ne fais pas ça, tu... tu le regretteras !
–Hahaha ! Le regretter ? ... Hum... non, je ne pense pas. Fait de beau rêve, Stella... »

Avec un grand sourire malsain, Lynn planta la brutalement la seringue dans le cou de sa victime. Du moins fut ce qu'elle pensât.

« Hein ? Qu'est-ce que... »

La main de la jumelle refusait de bouger. Ou plus exactement elle bougeait... mais extrêmement lentement.


« Qu... ! Mon bras ! paniqua Lynn. Qu'est-ce qu'il m'arrive ?!
–Une distorsion ciblée. »

Une forte voix masculine sortie de nulle part. Et lentement, un jeune homme apparût, le regard sévère. Lynn regarda autour d'elle : un mystérieux cube rosâtre l'entourait complètement.

« Qu... qu'est-ce que vous m'avez fait ?!
–Sœurette ! » paniqua Lann à son tour.

Edouard Ivy ne répondit pas, il s'approcha de Stella, encore sous le choc, et l'invita à se cacher derrière lui.

« Alors j'avais raison... siffla le professeur. Vous êtes bien ceux qui sont derrière l'incident de la Sortie Forestière.
–... ! »

Les jumeaux serraient les dents. Ils ne pouvaient pas le croire, comment avaient-ils put être aussi négligent ? Tout ce qu'ils avaient fait aller être détruit... à cause d'un simple et jeune professeur.

« Je ne sais pas comment vous vous y êtes pris, continua impitoyablement Ivy. Toutes les preuves que l'on a vous accablent, et pourtant ! A aucun moment, vous n'avez été inquiété. Je voudrais savoir... quelle est votre secret ?
–...
–Certes vous avez le droit de garder le silence. De toute façon j'en sais assez pour vous faire quitter l'Institut... et bien plus encore.
–... ! Non !

Un cri inattendu. Surpris, Ivy se retourna : Stella secouait vigoureusement la tête, les larmes aux yeux.

– Je vous en supplie ne... ne dîtes rien... !
–... ! Qu... ! Mademoiselle Senzou ! Vous n'êtes pas sérieuse ! Ils allaient... ils allaient vous détruire !
–Je...je le sais mais... non ! Ne... ne dîtes rien !
– ... je... je ne comprends pas ! Vous n'allez pas les dénoncer de vous-même ?!
–J'... j'étais à moitié sérieuse... je voulais juste que le groupe de Célio le sache, à la limite... se sont ceux qui ont le plus souffert de la sortie ! ... Mais ! Mais je ne veux pas que les Ciel soient condamnés pour ça ! Si... si ce qu'ils ont fait se révèle au grand public... leur vie sera détruite... pour toujours ! Mr. Ivy, vous ne souhaitez quand même pas anéantir le futur de ces enfants, tout de même ?! »

Le professeur resta sans voix. Pourquoi Stella protégeait autant ses agresseurs ? Même Lann et Lynn se regardaient dans le blanc des yeux.

« Hé, Lann... c'est l'occasion rêvée, non ?
–...oui, sœurette. »

La distorsion venant de disparaître, Lynn était désormais libre. Ivy était occupé à raisonner Stella : plus rien ne pouvait entraver leur fuite. Mais fuir.... Pour aller où ? Retourner dans leur salle de groupe, ou aux dortoirs, comme si rien ne s'était passé ? Leur stratagème découvert, les jumeaux pouvaient dire adieux à tous leurs rêves de gloire et de puissance.
Comment étaient-ils devenus si cruel ? Une question aux multiples réponses. Sans doute, était-ce la cause d'une blessure qui n'a jamais voulu cicatriser. Une blessure qui infecta jusqu'à leur âme sans possibilité de guérison. Ou plutôt... les Ciel ne vivaient que pour apaiser cette dite-blessure, quitte à se débarrasser de tous ceux qui osaient les défier. Leurs ailes furent coupées dès leur plus tendre enfance, et ils s'efforçaient de s'envoler malgré tout.

« Mademoiselle Senzou ! »

Edouard était encore en train d'essayer de faire entendre raison à l'aristocrate.

« Non, non ! »

Et cette dernière refusait toujours de changer de position. Même si elle avait tenté de les faire peur en menaçant de tout dévoiler, Stella aimait les Ciel. Ceux qui l'avaient sauvé. Jamais au grand jamais, elle ne voudrait les voir encore plus détruits que maintenant. Certes, ils devaient être punis. Certes, ce qu'ils avaient fait relevait du crime. Cependant, le cœur de Stella ne pourrait pas supporter de voir ses deux seuls amis vivre l'enfer.

« Je vous en supplie... Mr. Ivy... ne dîtes rien à l'administration... ne dîtes rien !
–... »

Malgré sa profonde colère, Edouard Ivy n'avait pas le cœur à faire souffrir Stella. Le jeune professeur ravala sa salive. Quelles options lui restait-il ? Ivy était déchiré entre sa haine pour les Ciel et les larmes de Stella.
Tiens, en parlant des Ciel, le professeur ne les voyait plus. Ils avaient dû profiter de son moment d'inattention pour prendre la poudre d'escampette. Après tout, cela ne changeait pas grand-chose. Mais pour être certain que les jumeaux ne tentent rien de suspect, Ivy demanda à Poggy, son Porygon-Z, de partir à leur recherche.

« Que dois-je faire... ? » se murmura le professeur, perdu.