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Team Rocket X-Squad de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 30/03/2014 à 09:35
» Dernière mise à jour le 30/06/2018 à 23:11

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 226 : La volonté des poings
Laissant Mercutio affronter Trefens - pour le meilleur ou pour le pire - le reste de la X-Squad s'infiltra dans la tour du gouvernement, Galatea en tête. Elle ne pouvait certes plus utiliser le Flux, mais son blocage sur le Quatrième Niveau lui permettait encore de se servir de sa force et de sa rapidité de Mélénis. Car bien évidement, il y avait pas mal de gardes entre le toit de la tour et l'étage dédié à la Shaters. Ils auraient pu laisser Zeff mener la marche, mais Galatea avait dans l'idée d'essayer de tuer le moins possible les hommes des Dignitaires, et mettre Zeff devant aurait été contreproductif. En revanche, dès qu'ils parvinrent à l'étage de la Shaters, il n'y avait plus personne. Un silence sinistre pesait ici, et il y avait, dès le début, nombre de couloirs, de pièces et d'escaliers. La priorité de la mission était de capturer les Fanexian. Vaincre les Shadow Hunters venait après. Si Galatea avait eu le Flux, elle aurait pu facilement les localiser, mais ce n'était pas le cas.

- Séparons-nous pour les dénicher plus rapidement, proposa le colonel Tuno.

- Vous êtes vraiment sûr, colonel ? Demanda Galatea. Sauf votre respect, il y a peu de chance que vous surviviez contre un Shadow Hunter si vous être seul.

- Ça dépend sur lequel je tombe. Il suffit de croire en ma chance, et j'ai toujours été un mec chanceux. Mais les Shadow Hunter sont secondaires. L'essentiel est de leur dérober les Pokemon qui les rendent si forts. Ainsi, ils ne pourront plus en faire de nouveau, et nous pourrons toujours nous débarrasser de ceux qui restent plus tard.

- Que leurs Pokemon seront gardés, assurément, dit Djosan.

- Oui, et celui qui tombera sur celui qui les garde aura chopé le gros lot, sourit Zeff.

- Et s'ils les gardent tous ensemble, pour sûr ? Suggéra Goldenger.

Zeff, étonné que Goldenger dise quelque chose de sensé, ne trouva rien à répondre.

- Ça m'étonnerait, dit Galatea. Ils ont autant que nous envie d'en finir je pense. Ils veulent du un contre un.

- Parce qu'ils sont sûrs de l'emporter, telle en est la cause, fit Djosan.

- Eh bien, à nous de leur prouver le contraire, conclut Tuno.

Il tendit la main, et les quatre autres firent de même sur la sienne. C'était autant une promesse de victoire qu'un adieu. Le geste d'une unité unie.

- Je préviens d'avance, fit le colonel. Celui qui ne reviendra pas vivant aura à faire à moi. C'est clair ?

- Et si c'est vous, qui vous engueulera ? demanda Galatea.

- Moi-même.

La jeune femme acquiesça, comme si elle mesurait toute l'étendue de cette terrible punition que s'infligerait Tuno. Puis ils se séparèrent, chacun prenant une issue différente.


***


Mercutio fut ravi de constater qu'il parvenait à suivre les mouvements de Trefens. Il avait craint que sans le Flux pour le guider, il se fasse totalement dépasser par la vitesse du Shadow Hunter. Peut-être qu'à force de compter sur le Flux, il ne faisait plus la différence entre ses pouvoirs et ses capacités humaines, nées de son entraînement et de son expérience. Mais il savait surtout que Trefens était loin d'utiliser tout son potentiel. Ils se trouvaient sur un toit, au milieu d'un vide de plusieurs centaines de mètres. Evidemment que Trefens avait une mobilité plus réduite que d'ordinaire, et qu'il ne pouvait pas bouger à son maximum.

Pour l'instant, il ne s'en tenait qu'au maniement de l'épée. Ça arrangeait Mercutio, car en son état actuel, il n'aurait rien pu faire d'autre, hormis appeler ses Pokemon à la rescousse. Mais même ça, c'était déjà trop. Mercutio avait fait de l'épée son arme de prédilection depuis la guerre de Vriff. Il avait eu le temps de s'y entraîner, de considérer sa fidèle lame Livédia comme une extension de son bras. Mais face au maniement de Trefens, il était loin derrière. Le Shadow Hunter exécutait un véritable ballet avec son katana. Lui devait s'entraîner depuis bien plus longtemps que Mercutio.

Si, grâce au Quatrième Niveau, leur force était à peu près similaire, et si Mercutio parvenait à contrer ses mouvements, il n'avait pas une seule ouverture pour réellement attaquer. Il ne se contentait que de défendre, et de reculer. Car il savait que si jamais il s'arrêtait une demi-seconde pour tenter d'attaquer, Trefens aurait le temps de lui couper une partie d'un membre - ou un membre entier - avant même que Mercutio ne s'en rende compte.

Et il y avait un autre problème : cette pression glaçante et malsaine qui s'élevait de Trefens. Même sans le Flux, Mercutio la sentait. Il avait l'impression que son corps lui échappait peu à peu, qu'il allait partir en morceau comme le sol le faisait à chaque coup d'épée de Trefens. C'était aussi pour cela que Mercutio ne faisait que reculer. Maître Irvffus lui avait bien dit de ne pas rester trop longtemps trop près de Trefens, sous peine de voir son corps être désassemblé.

En concentrant tout son esprit et les instincts de son corps pour contrer le nouvel assaut de Trefens - un enchaînement de coups aussi élégant que mortel - Mercutio se rendit compte, un peu tard, qu'il ne pouvait plus reculer, car il se trouvait au bord du toit. Trefens tenta de le feinter pour l'atteindre aux jambes et le faire chuter. Faute de mieux, Mercutio profita du léger mouvement de Trefens pour arrêter sa lame avec sa main gauche. Grâce au Quatrième Niveau et à la résistance accrue qu'il offrait, Mercutio ne ressentit que la brûlure de la lame contre sa paume, mais conserva sa main. Si le coup de Trefens avait été plus brutal en revanche...

Trefens fut surpris pendant un court moment, et Mercutio en profita pour cogner son adversaire à la tête... avec sa propre tête. Trefens recula sous le choc, mais Mercutio, en plus d'une migraine affreuse, gagna une sensation anormale sur son front. Il se rendit compte avec horreur qu'une partie de la peau de sa tête avait volé dans les airs et commençait à se désagréger sous l'action du contact avec le Découpeur. Ce dernier lui adressa un regard narquois.

- Je triche malgré moi, et j'en suis désolé. Il semblerait que tout ce qui me touche ou qui est trop près de moi parte en poussière désormais. Mais je t'accorde la belle bosse que tu viens de m'infliger.

Mercutio se replaça au centre du toit, en se tenant le front comme pour lui intimer l'ordre de rester où il était.

- Il y a quelque chose que je demande...

- Je t'écoute.

- Tu es fort, et rapide, sans parler du Flux, mais... J'arrive plus ou moins à t'égaler. Tu as tes gènes Fanex, j'ai mon Quatrième Niveau. Ce qui nous sépare est ton expérience plus grande que la mienne. En revanche, j'étais totalement largué face à ton chef Dazen. En trente ans, je n'aurai même pas pu l'effleurer. Pourtant, m'sieur Acutus nous a dit que la différence de résonnance au Fanex entre toi et lui n'était pas énorme.

- En effet, répondit Trefens. Il était à 55%, moi à 50.

- Et pourtant, votre différence de force était colossale. Toi, même si je galère, je peux te gérer. Dazen lui, j'étais comme un Rattata face à un Dracolosse. Comment ça se fait ? Pourquoi es-tu si éloigné de lui alors que votre Fanex est si proche ?

Un léger sourire se peignit sur les traits de Trefens.

- Il y a une explication toute simple. Après avoir reçu les gènes Fanex qui ont fait de nous des surhommes, nous autres Shadow Hunters, nous avons cessé de nous entraîner. Autrefois, le chef passait ses journées à nous faire subir des entraînements à la chaîne, et du jour au lendemain, nous avons arrêté. Pas le chef. Même avec les gènes Fanex, même avec la résonnance la plus forte de la Shaters, il ne passait pas un jour sans s'entraîner. Et apparemment, grâce aux gènes Fanex, les effets de son entraînement ont été comme décuplé à la proportion de toute la force qu'il a gagné grâce aux Fanexian. C'est pour cela que sa force était si monstrueuse.

- Il aurait pu gagner la guerre à lui tout seul s'il était venu sur le champ de bataille ! S'exclama Mercutio. Pourquoi ne s'est-il jamais battu ?

Trefens haussa les sourcils.

- Tu as vu ce qu'il a fait à cette centrale abandonnée et au paysage derrière ? Et là encore, il n'était pas vraiment à fond. La force du chef était telle que même lui ne parvenait pas à la contrôler. Oui, s'il s'était battu, les Dignitaires auraient gagné la guerre depuis longtemps, mais à l'heure actuelle, Kanto n'existerait plus.

- Et ça vous aurait dérangé ?

Le regard du Shadow Hunter se fit froid. Mercutio pouvait presque sentir le Flux autour de lui bouillonner sous l'effet de la colère.

- Tu penses que tuer et détruire nous éclate ? Que l'on peut anéantir des milliers de vies pour notre seul bon plaisir ?

- Vous l'avez fait à Céladopole.

- Nous étions en guerre, à Céladopole ! Et ce qui est arrivé à cette ville est de votre faute. Si vous n'aviez pas tenté de vous en emparer, elle serait toujours debout. Et puis d'abord, qui es-tu pour nous juger, Rocket ?! Regarde autour de toi ! Ta sœur vient juste d'anéantir la moitié de Safrania et de ses habitants pour pouvoir entrer ! Et Arceus sait combien de crimes vous avez commis, combien de vies vous avez prises depuis que votre organisation existe ! Alors ne me donne pas de leçon de morale, Mercutio Crust !

Trefens reparti à l'assaut, et cette fois, bien plus rapidement. Et ses coups étaient amplifiés par le Flux que Trefens devait utiliser inconsciemment. Il n'allait pas tenir bien longtemps, et il le savait.


***


Djosan ne l'aurait pas dit à ses camarades, mais il n'aimait pas se retrouver seul. Non pas qu'il ait peur des Shadow Hunters. Nul ne saurait dire que Sire Djosan Palsambec, noble chevalier de Duttel, fut empreint de couardise. Mais il n'avait pas un sens de l'orientation à la mesure de son courage. Toutes ces portes, ces couloirs, ces escaliers... Tout ça le mettait mal à l'aise. Il aurait cent fois préféré être dans une vaste plaine avec les Shadow Hunters au complet devant lui.

Enfin, il tomberait bien sur un ennemi tôt ou tard. Ce serait un grand combat ; que ses aïeux en soient témoins ! Ces Shadow Hunters étaient des crapules, certes, mais de valeureux adversaires. L'honneur de Djosan gagnerait de cet affrontement, qu'il gagne ou qu'il perde. Pour l'occasion, il avait revêtu une partie de son ancienne armure de chevalier, ainsi que ses gantelets fétiches, ceux qui lui permettaient de faire le plus bel usage de ses monstrueux coups de poings.

Et il s'en servait déjà, pour défoncer toutes les portes qu'il trouvait devant lui. Il avait trouvé quantité de salles d'entraînement ou d'armement, certaines avec des ordinateurs, certaines avec des machines dont Djosan ignorait la fonction. Puis, enfin, il dénicha quelqu'un dans la dernière pièce. Celle-ci était sobre, mais décorée d'affiches représentants des poings et il y avait deux étagèrent pleine de lunettes de soleil en forme de cœur. Accroché au mur, il y avait un grand tableau avec des marqueurs roses. Et au milieu de la pièce, assis sur une chaise, il y avait Furen, le grand costaud chauve qui ne parlait jamais. Djosan ne put voir ses yeux, car ses lunettes roses avaient les verres noirs.

- Ah, ce sera donc toi mon adversaire, maroufle ?! S'exclama le chevalier. Qu'il en soit ainsi, si Arceus le veut !

Le Shadow Hunter le dévisagea derrière ses lunettes ridicules sans dire mot. Il se leva et fit craquer les jointures de ses doigts. Djosan fronça les sourcils.

- As-tu l'intention de combattre sans même une parole ? Pas même une insulte à mon encontre ? Voilà qui est bien ennuyeux. Que mon paternel m'eusse toujours enseigné à engager la parole avec son adversaire, car il est courant que lors d'un combat, ce soit la dernière occasion de parler pour l'un des deux. Il est vrai que quand on est mort, l'on n'a plus trop l'occasion d'échanger des propos.

Etrangement, Furen sourit. Puis il se dirigea vers le tableau blanc qui trônait derrière lui. Il prit un de ses marqueurs roses et écrivit quelque chose dessus. Djosan put lire : « Ce n'est pas contre toi, chevalier Rocket. Mais je suis d'humeur un peu taciturne depuis que l'on m'a coupé la langue ».

- Voilà qui est fort malheureux, déclara Djosan avec compassion. Qui donc t'a mutilé de cette façon ignoble, camarade ?

Furen écrivit la réponse de la même façon : « Mes anciens employeurs. J'ai eu la malchance de voir quelque chose que je n'aurai pas dû ».

- Je vois. Tu as donc eu de mauvais chefs toute ta vie, mon pauvre ami.

La réponse ne se fit pas attendre : « Dazen était un bon chef. C'est lui qui m'a sauvé ce jour-là. Et pour lui et son digne héritier, Trefens, je vais t'éliminer aujourd'hui, chevalier Rocket ».

- Me voilà soulagé, fit Djosan. Je craignais de devoir affronter un homme sans rien connaître de ses intentions. Que je pusse désormais aller au combat sans regret, l'ami.

Djosan banda tous les muscles de son bras droit, et jeta son poing protégé d'un gantelet d'acier sur Furen. Lui aussi fit de même, et les deux poings se rencontrèrent sous un choc qui fit tomber la chaise au centre de la pièce. Djosan sentit que les os de sa main devaient être mal en point. Il espérait que c'était la même chose pour Furen. Mais si c'était le cas, le géant ne dit rien. Pas plus que Djosan d'ailleurs. Tous les deux avaient mal, mais ils ne s'en soucièrent pas. Furen fut le premier à réattaquer, et son poing visait à présent le vendre de Djosan. Ce dernier dut se servir de la force de ses deux bras pour dévier le coup.

Ce qui laissa un bras de libre à Furen, et plus aucun pour Djosan. Le Shadow Hunter souleva le chevalier d'une seule main et l'envoya voler au bout de la pièce. Djosan traversa le mur sous la violence du choc et son propre poids. Diable, quelle force ! Djosan se savait fort, et il en tirait fierté. Il n'avait pas de pouvoirs magiques comme les jumeaux Crust, il ne contrôlait pas l'argent comme Zeff Feurning, il n'avait pas la vitesse de Goldenger, pas plus que l'intelligence du colonel Tuno. Mais il était le plus fort de l'unité. Le plus fort de tous les Rockets, sans doute même. À l'époque où il faisait partie du royaume de Duttel, il était le plus fort des dutteliens. Il pouvait soulever quatre fois son poids ; et Djosan pesait lourd.

Il aurait pu soulever un homme d'une seule main comme Furen l'avait fait. Il aurait pu le balancer aussi. Mais certainement pas le faire traverser un mur de béton. Furen était plus fort que lui, et sans nul doute plus rapide. En outre, il avait subi un entraînement spécial de machine à tuer. Mais rien de tout cela n'était de nature à inquiéter le vaillant Djosan Palsambec. Un homme qui filait seulement parce que son adversaire était plus fort était le dernier des pleutres. Et l'homme qui aurait pu insulter Djosan de pleutre n'était pas encore né. Il se releva et revint dans la pièce tout en s'époussetant.

- Par ma foy, que j'ai effectuasse un vol à brûle-pourpoint, assurément. Mais à cheval donné on ne regarde pas la bride. J'appréciasse la force chez l'ennemi autant que chez moi. Un tour de vos fameux gènes Fanex ?

Sans émettre un son, Furen hocha la tête.

- Que je ne voulusse point passer pour un couard sans honneur, poursuivit Djosan, mais il me semblât que vous êtes injustement avantagé. Il serait dès lors de bon aloi que je compense cela en me servant de mes compagnons Pokemon.

Furen haussa les épaules, comme pour dire que ça importait peu. Djosan se promit de lui faire très vite changer de point de vue. Djosan avait appris il y a longtemps qu'à plusieurs on était plus fort que la somme de nos forces réunies. C'était là un des points faibles de la Shaters. Ils avaient beau être une unité, ils étaient tellement sûrs de leur puissance qu'ils ne se battaient jamais en équipe. Alors que Djosan, lui, avait appris depuis un bon moment à se battre avec ses compagnons Pokemon. Il appela donc ses fidèles Mackogneur et Bouldeneu. Gueriaigle n'aurait pas servi à grand-chose dans une pièce fermée, et faire sortir Titank de sa Pokeball aurait été le meilleur moyen de faire s'effondrer la tour et de tuer tout le monde à l'intérieur. Un plan qui aurait pu faire l'affaire au début, mais la Team Rocket voulait absolument les Fanexian vivants.

- Commençons, vaillants camarades, fit Djosan. Bouldeneu, attaque Fouet Lianes !

Le Pokemon plante allongea ses bras fait de lianes vertes foncées pour s'enrouler autour de Furen, plaquant ses bras contre son corps. Le Shadow Hunter se laissa faire, et une fois fini, il se dégagea les bras de l'étau de plante comme si de rien n'était, en faisant voltiger Bouldeneu d'un endroit à un autre. Djosan se baissa pour éviter son propre Pokemon, et surgit sur Furen avec son Mackogneur à ses côtés. Ils brandirent leurs poings en même temps, Djosan avec son gantelet piquant, Mackogneur avec sa fulgurante attaque Dynamopoing. Furen arrêta les deux avec ses seules mains. Alors Djosan et son Pokemon utilisèrent leurs autres poings. Furen esquiva en prenant appui sur les deux poings qu'il tenait pour se soulever du sol et passer par-dessus ses adversaires, son pied levé pour les cueillir au passage. Djosan ne pourrait pas contrer ça. Pas assez rapide. Mais Mackogneur avait une attaque qui l'était, en revanche.

- Attaque Pisto-poing !

Comme cette attaque était si rapide qu'elle attaquait généralement toujours en premier, elle dépassa le pied de Furen et accabla le Shadow Hunter de dizaines de petits coups de poing lancés à toute vitesse. Le problème avec Pisto-poing, c'était que pour compenser sa forte vitesse, l'attaque n'était pas très puissante. Furen l'encaissa sans trop de mal, mais au moins Mackogneur avait stoppé sa contre-attaque. Djosan revint alors à son Bouldeneu, qui s'était relevé.

- Attaque Poudre Dodo, ami !

Bouldeneu secoua ses lianes et fit jaillir une poudre verte de son corps. S'il parvenait à endormir Furen, le combat serait terminé pour lui. Mais encore fallait-il que Furen la respire pour cela. Bien qu'entouré par la poudre dodo, Il continuait à se protéger de l'attaque Pisto-poing de Mackogneur. Finalement, ce fut le Pokemon combat qui tomba le premier dans le monde des rêves. Furen s'en servit ensuite comme projectile pour lancer sur Bouldeneu. Et ensuite seulement, il sauta pour provoquer un trou dans le plafond, où la poudre dodo commença à se diriger. Et enfin, à l'écart des effluves de l'attaque, il se permit de reprendre sa respiration. Deux minutes sans respirer, tout en se battant.

Furen revint à Djosan, dont les Pokemon étaient à terre. Il lui visa le haut du crâne avec le plat de sa main, comme pour le couper en deux. Ce qui se serait sûrement passé si Djosan n'avait pas bloqué avec ses deux bras. Et le choc alla jusqu'à enfoncer ses pieds dans le sol, en provoquant de multiples fissures. Après quoi Furen se servit de sa jambe pour donner un immense coup dans la poitrine de Djosan, qui, malgré son armure, recula, le souffle coupé. Le Shadow Hunter profita de la baisse de sa garde pour lui décocher un beau droit en plein sur le menton, qui fit tourner Djosan deux fois sur lui-même avant de s'effondrer au sol. Tout tournait autour de lui, et il avait du mal à ne pas sombrer dans l'inconscience.

- Dieu me garde... marmonna-t-il. Que je me fusse fait chapeler comme une bleusaille.

Mais en dépit de la douleur, il se releva.

- Pourtant, tu peux bien continuer à m'esmoignoner l'ami, nul ne dira que Sire Djosan Palsambec a demandé grâce comme un quinaud !

Et avec un cri de rage, mettant tout ce qu'il avait dans ses bras, il prit Furen par la taille et le plaqua au sol.

- Bouldeneu, attaque Bomb-beurk !

Djosan avait parié sur le fait que son fidèle Bouldeneu s'était relevé derrière lui, et était prêt à reprendre le combat. Il avait gagné son pari. Il roula pour s'écarter juste au moment où le liquide violet toxique fut jeté sur Furen. Cette fois, si le Shadow Hunter était privé de langue, il n'en poussa pas moins un cri. Sûr que ce jet acide et empoisonné ne devait pas faire du bien, même pour un Shadow Hunter.

- Allez, relève-toi, manant, lui dit Djosan. On n'en a pas terminé, loin s'en faut !

Furen se releva, mais avec une certaine raideur dans les membres. Avec un peu de chance, l'attaque Bomb-beurk l'avait empoisonné. Mais même si c'était le cas, le coup qu'il donna à Djosan ne manquait assurément pas de puissance. Il aurait transpercé la cuirasse déjà mal en point de Djosan et serait ressorti dans son dos, s'il n'y avait pas eu Bouldeneu, qui s'était placé devant son dresseur et avait lancé son attaque Abri. Sauf que dès qu'elle fut finie, Furen lança un autre coup, peut-être plus puissant que le précédent. Bouldeneu ne fit rien pour se protéger, et il encaissa directement. Bien qu'étant un monstre en défense, Bouldeneu ne put résister à ça, et s'effondra, clairement hors de combat.

C'était du moins ce que Furen pensait. Il avait raison : personne n'aurait pu se relever de ce coup-là. Mais Djosan avait bien vu ce qu'avait fait son Pokemon juste avant le coup. C'était bien pensé, très bien pensé. Djosan était fier de son Bouldeneu. Maintenant, il s'agissait de retenir l'attention de Furen un petit moment. Pour se faire, il chargea encore une fois, et changea de côté, pour que Furen se tourne vers lui. Djosan gagna un coup du gauche qui lui fit perdre quelques dents et craquer les os de son visage, mais il avait fait ce qu'il avait voulu. Furen s'approcha de lui, apparemment prêt à l'achever, mais Djosan, à terre, le visage pissant le sang, sourit largement.

- Tu as trop sous-estimé mes compagnons Pokemon, l'ami.

Furen fronça les sourcils, mais juste avant qu'il ne comprenne et se retourne, Bouldeneu était derrière lui, lançant son attaque décisive : Effort. Bouldeneu, faisant preuve d'une grande intelligence, s'était laissé toucher sans réagir par le coup de Furen, mais avait quand même, juste avant, lancé l'attaque Ténacité, qui lui permettait d'encaisser n'importe quelle attaque. Maintenant, avec sa santé si faible, son attaque Effort amena celle de Furen au même stade que lui. Il ne put que subir, impuissant, ce déchainement de force et de fureur qui s'échappait de Bouldeneu. Quand ce fut terminé, il était toujours debout, mais à peine. Il étala le Pokemon pour de bon, mais Djosan s'était relevé, et avait lancé son ultime poing avec un cri de guerre.

- La victoire est mienne, et grand est mon honneur, et celui de mes Pokemon !


***


Il avait fait bien des choses dans sa vie. Il était né dans un pays de l'extrême orient, et il était né fort. Prédestiné à être un soldat, dans cette région toujours consumée par les guerres. Il avait servi divers camps, divers hommes. Il avait tué plus de fois qu'il ne pouvait le dire. Pour de la nourriture, de l'argent, un endroit où dormir... Mais un jour, il rentra dans l'armée qu'il voulait, pour servir la cause qu'il voulait. Pas pour de l'argent non, mais pour lui-même.

Il avait l'impression de faire partie de quelque chose. Quelque chose de noble, de bon. Car il avait toujours eu un grand sens moral. Il voulait aider les gens. Et ce fut ça qui le perdit. Un jour, au terme d'une mission dans une ville ennemie, il surprit son propre supérieur en train de violer une enfant, une jeune fille innocente. Ne pouvant ne pas réagir à cette injustice, il étala son supérieur. Mais pour cela, il fut emprisonné, puis torturé. Pas de procès. Pas de façon de s'expliquer. Et pour qu'il ne révèle jamais l'acte de son chef, on lui coupa la langue.

Il se rappelle encore de cette douleur, de cette injustice. Il avait alors pris conscience d'une chose : une justice dans un monde d'injustice n'était pas possible. Aider les autres n'était pas possible. Ce monde était dur, et il fallait l'être aussi pour pouvoir survivre. La loi des forts. Telle était la seule justice possible. Il s'était résigné à mourir, quand finalement il le trouva. Un homme, un mercenaire d'un pays lointain, payé par une puissance ennemie pour détruire cette base militaire. Il était si fort. Il tua tout le monde sans le moindre problème. Et quand il le vit, lui, dans sa cellule, mutilé, la chose qu'il fit, c'était de lui parler

- Dis-moi, as-tu encore la force de vivre ? Avait-t-il demandé. La force de prouver au monde entier que tu n'abandonnes pas, que tu restes un homme ?

Furen avait tant désiré mourir, ces derniers jours, tandis que ses anciens alliés le torturaient, mais la vue de cet homme, si puissant, lui redonna de la force. Il avait hoché la tête, et l'homme, ayant souri, lui avait tendu la main.

- Je suis Dazen. Je peux t'amener quelque part où je peux te rendre encore plus fort que tu l'es, et avec des compagnons qui te traiteront mieux que tes anciens.

Furen avait pris sa main tendue, et c'était ce geste qui pour lui avait symbolisé sa seconde naissance.



***


Quand Furen, à bout de force, vit le poing de Djosan arriver sur lui, il pensa :

- Pardonnez-moi, chef. Je n'ai pas su rembourser la dette que j'avais auprès de vous.

Bien que de force réduite, après tout ce que Djosan avait subi, ce coup permit quand même d'envoyer Furen à terre, inconscient, et vaincu. Djosan tituba jusqu'à lui. Siena Crust lui aurait sûrement ordonné de l'achever, mais Sire Djosan Palsambec n'était pas homme à achever les hommes à terre, surtout ceux qui avaient si bien combattu. À la place, il lui injecta une portion d'antidote qu'il gardait toujours sur lui. Au vu de son état, si Furen était empoisonné, ça l'aurait tué. Après quoi Djosan rappela ses deux Pokemon pour qu'ils se reposent, puis tomba à son tour, épuisé en endolori de partout. Il se permit quand même un éclat de rire en levant le poing aux cieux.

- Comme le colonel l'aurait si justement dit : X-Squad 1 - Shadow Hunter 0. Que nul ne puisse dire que Djosan Palsambec a fait chuter les exploits de son équipe, sacrebleu !