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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 16/03/2014 à 09:04
» Dernière mise à jour le 29/06/2018 à 23:09

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 224 : Folie, honneur et amertume
- Citoyens de Safrania ! Je suis Siena Crust, et je me dresse aujourd'hui contre la domination injustifiée et incompétente des Dignitaires. La Team Rocket seule peut désormais offrir un avenir radieux à Kanto. Pour éviter des pertes inutiles, j'attends des Dignitaires qu'ils se rendent avant 22h00, soit dans vingt minutes. Passé ce délai, je pénètrerai moi-même dans la cité pour les débusquer, et je ne répondrai plus du nombre de victimes. Le choix est votre, Erend Igeus.

En ce moment même, cette allocution était diffusée en direct vers tous les écrans de télévision de la région, et même hors de la région. Et il n'y avait qu'une seule journaliste sur le terrain pour relayer au monde entier ce qui était en train de se passer aux portes de la capitale. Cette journaliste, c'était Tralivi Mogasus, accompagnée de son fidèle Méga-Magnezone qui filmait et enregistrait tout. Travili sentait une excitation naître en elle, comme celles qu'elle ressentait à l'occasion d'énorme scoop. Là, c'en était un, et un lourd. Ce n'était pas tous les jours qu'on couvrait un Coup d'Etat. Aucun autre journaliste à part elle n'avait été autorisé par la Team Rocket. Car l'organisation connaissait Travili Mogasus. Une journaliste sérieuse qui soutenait l'idéologie Rocket. Ceci dit sur ce coup-là, Travili s'en tiendrait aux faits, et rien qu'aux faits, sans donner son propre opinion.

La bataille de Safrania serait le scoop de sa vie, surtout si, comme elle le pensait, Siena Crust avait prévu quelque chose de sensationnel pour s'emparer de la ville. Travili n'aimait pas cette femme, qui avait tout d'une extrémiste tyrannique, mais elle devait admettre qu'elle avait un certain sens de la mise en scène. C'était quasiment toujours comme ça. Les personnes les plus dangereuses et mauvaises étaient souvent les plus charismatiques. Pas étonnant que ce crétin d'Esliard se plaise tant à suivre Crust comme un petit chien. Travili, du haut de sa petite colline, surveillait l'armée Rocket qui entourait Safrania et les défenses de la ville. Des défenses optimales. Des remparts surblindés avec quantité de canons, un triple bouclier énergétique, des lignes de Pokemon psy pour dévier n'importe quoi... N'importe quel officier Rocket s'y serait cassé les dents. Mais Siena Crust n'était pas n'importe quelle officier Rocket.

- Fais-moi un gros plan sur la base mobile de la GSR, demanda-t-elle à son ami et collègue Méga-Magnezone.

Le Pokemon acquiesça en un bruit électrique, puis zooma sa caméra intégrée sur l'espèce de forteresse mouvante aux symboles de la GSR dans laquelle Siena Crust s'était installée. Tout autour, quantité de machines Rocket et des centaines de Pokemon. Des avions, des blindés, des sbires de tous côtés... Les Rockets avaient eux aussi tout envoyé. Travili repéra quelque visage célèbre, comme l'Agent 003 ou le général Tender, qu'elle s'empressa de relayer à l'antenne. Elle espérait voir la fameuse X-Squad, mais aucune trace. Travili se doutait que Crust la conservait bien au chaud en prévision de sa percée.

La journaliste nota aussi la présence d'une personne bien singulière. Une jeune femme aux cheveux blonds, qui volait au-dessus de la base mobile avec d'amples ailes blanches nacrées. Bien sûr, son visage était connu de tous les habitants de Kanto, comme celui de l'impératrice étrangère qui tenta d'annexer la région il y a trois ans. Travili se demandait ce que cette Solaris pouvait bien faire du côté des Rockets, et fit part de ses interrogations en direct.

- Quel que soit la raison qui a poussé cette femme de sinistre mémoire à se battre au côté de la Team Rocket, ça ne fera certainement pas monter le quota de popularité de l'organisation, quand on sait que les Dignitaires ont lancé depuis longtemps un mandat d'arrêt international contre cette Solaris, disait Travili. Mais peut-être est-ce là une nouvelle stratégie du colonel Crust dans le but d'acquérir encore plus de pouvoir, quitte à se lier avec des personnes autrement moins recommandable qu'elle-même.

Travili imaginait bien la tête que feraient les gars de la GSR, voir Siena Crust elle-même, au moment où ils attendraient cette pique. Mais bon, Travili devait faire attention. Si les Rocket la laissaient couvrir l'évènement, c'était qu'ils lui faisaient confiance. Si elle s'amusait à trop descendre Crust, ça finirait mal pour elle. Pour compenser, elle s'autorisa un commentaire de basse propagande.

- Plus que quinze minutes avant la fin de l'ultimatum du colonel Crust. Nous avons tous hâte de voir comment la Team Rocket va enfin faire tomber ce vestige d'un passé révolu que sont les Dignitaires et leur mode de gouvernement.

Voilà. Elle critiquait la GSR, mais montrait qu'elle était pour la victoire de la Team Rocket. Ce qui au fond était vrai, même si sa récente rencontre avec Erend Igeus lui avait apprise qu'il n'y avait pas que des incapables au gouvernement. Travili s'attendait sans surprise que la Team Rocket gagne cette bataille, mais elle se demandait quel plan avait prévu Igeus.


***


- Cette journaliste ! Pesta le Dignitaire Crayns devant l'écran géant. Comment ose-t-elle nous traiter de « vestige d'un passé révolu » ?

- Oser dire la vérité demande bien plus de courage que de dire un mensonge, répliqua Erend.

Crayns lui jeta un regard noir, mais ne put rien dire. Tous les Dignitaires présents savaient que le jeune homme était leur seule et unique chance de remporter cette bataille. Car oui, Erend comptait bien gagner. Mais sa victoire serait très différente de celle que les Dignitaires attendaient et espéraient. Mais ça, ils n'avaient bien sûr pas besoin de le savoir. Ils ne comptaient déjà plus. Ils étaient finis.

- Je n'arrive pas à croire que Solaris ait pris parti pour la Team Rocket... marmonna pour lui-même le Dignitaire Silvestre Wasdens.

Ainsi, Wasdens connaissait l'ancienne impératrice de Vriff ? Erend enregistra cette information et la mis de côté dans son cerveau. Wasdens était le seul ici à faire face avec sang-froid. Enfin, il y en avait un autre aussi. Edgar Cummens, qui semblait s'amuser de la situation, et regardait l'écran avec un regard gourmand. Erend savait très bien qui se cachait derrière l'illusion du Dignitaire. L'un de ces êtres mécaniques, les Pokemon Méchas. La montait en puissance de Siena Crust faisait-il parti du plan de D-Zoroark ? Le Pokemon Méchas était-il en train d'assister à la réalisation de son travail ? Le silence ce fit dans la pièce quand le général Lance entra. Alors qu'il aurait pu utiliser ses pouvoirs de G-Man pour s'enfuir malgré le blocus, Lance avait choisi de rester pour défendre la ville. Il respectait son serment qu'il avait fait au gouvernement. La figure même de la loyauté et de l'honneur. Erend respectait vraiment cet homme, et espérait qu'il allait s'en sortir. Il lui serait sans doute très utile pour la suite.

- Nos éclaireurs nous informent que rien ne bouge du coté Rocket, dit-il. Et il reste moins d'un quart d'heure avant la fin du délai. Je ne vois vraiment pas comment Crust compte nous attaquer.

- Par le ciel peut-être ? Proposa l'un des Dignitaires.

- Impossible. N'importe quel engin ou Pokemon qui passerait au-dessus de Safrania serait automatiquement détruit par nos canons anti-aériens. De même, nous avons placé tout autour de la ville des Pokemon psy qui empêchent toute utilisation de l'attaque téléport.

- Pourtant, le colonel Crust n'est pas du genre à bluffer, dit Erend. Elle est bien trop arrogante pour ça.

Erend devait admettre qui avait hâte lui aussi, comme Travili, de voir ce que Crust avait prévu. Il était anxieux bien sûr, mais aussi fébrile, comme quand il attendait un coup de maître de la part de son adversaire aux échecs.


***


Siena, dans sa salle de commande, du haut de sa base mobile, regardait distraitement le compteur de temps tourner. Cinq minutes. Tout était en place pour qu'elle réussisse. La X-Squad était prête pour infiltrer la tour du gouvernement dès que les remparts tomberont. Siena avait encore besoin d'eux pour ça, pour combattre les Shadow Hunters, mais ce serait la dernière fois qu'elle ferait appel à eux. Une fois Kanto à la Team Rocket, Siena ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour démanteler cette unité à laquelle elle ne pouvait pas faire confiance. Puis elle placerait Mercutio et Galatea sous ses ordres directs, que ça leur plaise ou non.

Siena avait même reçu de l'aide de là où elle ne s'y attendait pas. Solaris, qui était pourtant une Gardienne de l'Innocence, se trouvait en ce moment même en haut de la base, prête à se lancer dans Safrania. Connaissant sa puissance, Siena n'allait certainement pas cracher sur son aide, même si elle s'en doutait, l'ancienne impératrice ne faisait pas ça pour elle. Ça devait être pour Mercutio, pour qui elle devait encore avoir des sentiments, ou pour payer sa dette qu'elle avait envers lui, ou encore pour mettre fin au plus vite à la guerre. Qu'importe. Elle lui serait utile. Et malgré ce que pouvait dire cette fouine agaçante de Travili, Siena se fichait pas mal de ce qu'on pourrait dire sur la Team Rocket pour avoir accepté l'aide d'une criminelle contre l'humanité reconnue.

De toute façon, ça voulait dire quoi, crime contre l'humanité ? Solaris avait tenté d'unifier le monde en un seul empire. Siena n'en voulait pas moins. Alors oui, elle ne sacrifierait pas automatiquement les peuples conquis à la gloire d'un dieu barbare, pas plus qu'elle ne forcerait ses hommes à dévorer des Pokemon vivants, mais au final, elle n'était pas bien différente de Solaris. L'unification du monde pour une société mondiale de paix, de justice et d'ordre. Et c'était ça que les abrutis bien-pensants qualifiaient de crimes contre l'humanité ? C'était au contraire le seul moyen de la sauver, l'humanité. Et ça commençait aujourd'hui.

- Lieutenant, contactez Crenden je vous prie.

- Oui madame, répondit Fatra à son poste de contrôle.

- Crenden, les bombes ont-elles été posées ? Demanda Siena.

La voix morne de l'ancienne Arme Humaine résonna dans la salle.

- Oui, toutes.

- Bien. Le délai est presque écoulé. Je vous conseille de rester totalement immatériel pour les deux prochaines minutes.

- Compris... Au fait, je vous ai déjà dit que je trouvais votre plan terrible ?

- Oui, plusieurs fois même, soupira Siena.

- Il est encore temps de faire machine arrière. Vous ne vous rendez pas compte du nombre d'innocents que ces explosions vont tuer !

- J'ai étudié tout ça avant vous Crenden, et oui, je m'en rends compte. La victoire nécessite des sacrifices. Je pensais qu'un scientifique comme vous serait davantage intéressé par la fin que par les moyens.

Siena fit signe à Fatra de couper la communication. Elle ne voulait pas encore argumenter avec Crenden, d'autant que le délai serait écoulé dans cinq, quatre, trois, deux, un... Siena appuya alors sur un petit détonateur sur son brassard multifonction. Aussitôt, il y eut une série d'explosions souterraines tout autour des remparts de Safrania et du cercle de quartiers militaires. Mais ce n'était pas des bombes pour détruire. Siena avait étudié la composition de la ville et de ses sous-sols. Les bombes qu'elle avait fait poser à Crenden dans les égouts de la ville à divers endroits stratégiques avaient ouvert le sol sous elles. Et alors, Safrania se transforma en un véritable jeu de dominos.

Les immeubles s'effondrèrent les uns après les autres, amenant avec eux les lignes de défenses du gouvernement. Les remparts s'écroulèrent, leurs canons explosèrent, entraînant encore plus de destruction dans la cité même. Toute les lignes ennemies, si nombreuses et soigneusement disposées, s'écroulèrent de part en part, tandis que plus de la moitié de Safrania partait dans un immense nuage de poussière et mur de flammes. Siena regarda ce spectacle via son écran, et eut un grand sourire en imaginant la tête que devait faire Erend Igeus maintenant.

- Tu n'es pas si fin psychologue que tu veux nous le faire croire, finalement, ricana-t-elle. Tu n'as pas bien cerné mon profil, Igeus. Je n'ai que faire de te prouver que je pouvais passer tes défenses à la loyale. Ce que je ne peux pas conquérir, je le détruis. Et pour tout reconstruire, il faut d'abord tout démolir.

Siena ne se retint plus, et éclata de rire, jouissant du spectacle de Safrania dans le chaos le plus total. Son rire devint de plus en plus aigu, de plus en plus fou, que même les officiers de la GSR autour d'elle la dévisagèrent d'un air inquiet.


***


Tous les Dignitaires restèrent abasourdis devant le spectacle d'horreur tout autour d'eux. Les tremblements de leur ville qui s'effondrait sur elle-même montèrent jusqu'à leur tour, désormais sans défense. Erend avait gardé un visage de marbre, mais au fond il bouillonnait.

- Il n'y a donc aucune limite à votre cruauté, colonel Crust ? Marmonna-t-il.

- Quelle horreur... ajouta le général Lance. Quelle folie !

Trefens lui n'avait pas cillé. Erend songea que lui aussi avait fait un truc de similaire à Céladopole. Toutes ces tours qui s'écrasaient au sol, ces cris, ces explosions... tout cela donna la nausée à Erend. Il avait la tête qui tournait, et du s'asseoir. Cette apocalypse avait fait ressurgir en lui les souvenirs de ce qui s'était déroulé dans sa région natale de Bakan, cinq ans plus tôt. L'annihilation du Sénat dans lequel sa mère siégeait, et la capitale de Fubrica qui brûlait sous les assauts des armées du royaume de Cinhol... Un traumatisme qui jamais ne s'effacerait. Mais il se força à se reprendre.

- Comment est-elle parvenue à faire cela ?! S'indigna presque Silvestre Wasdens. Personne n'aurait pu pénétrer l'enceinte de la ville !

- Peut-être avait-elle posé des bombes depuis longtemps, fit Erend. Ou peut-être a-t-elle trouvé un moyen de passer malgré nos défenses. Quoi qu'il en soit, ça n'a plus aucune importance maintenant. Il faut sauver ce qui peut l'être. Regardez.

Les forces de la Team Rocket s'étaient mises en marche de tous côtés, sans plus de remparts ni de canons pour les retenir. Et les défenseurs de Safrania, s'ils n'étaient pas tous morts, étaient encore blessés ou secoués par cette succession d'explosions et de séismes. Et puis, il y avait un hélicoptère qui les avait précédés, et qui se dirigeait droit vers eux. Trefens garda les yeux braqués sur lui.

- Ce sont eux. La X-Squad.

- Dans ce cas, nous ne vous retenons pas, Trefens, lui dit Erend. Il est temps de régler vos comptes avec cette unité.

Le chef des Shadow Hunters hocha la tête, prêt à en découdre. Erend savait que la X-Squad ne venait pas en première ligne pour les Dignitaires, mais bien pour la Shaters, et également sans doute aussi pour s'emparer des trois Fanexian. Si Erend souhaitait secrètement que la X-Squad se débarrasse une fois pour toute de ces cinglés d'assassins, il ne tenait pas à ce qu'elle s'empare des Pokemon. Si tel était le cas, il y avait de grandes chances pour qu'ils finissent entre les mains de Siena Crust, et Arceus seul savait quelle catastrophe elle pourrait provoquer avec eux et le pouvoir qu'ils offraient. C'était pourquoi il avait donné à son frère Ithil l'ordre d'éliminer les trois Fanexian, puis ensuite d'aider la X-Squad contre la Shaters.

- Je vais sortir pour mener la défense, fit Peter Lance.

- Bonne chance à vous alors, général.

Même si Erend était perturbé par la façon dont Siena Crust était entrée, son plan se déroulait comme prévu. Il n'avait jamais douté qu'elle parviendrait à passer, d'une façon ou d'une autre. Plein d'innocents avaient dû mourir pour ça, et c'était regrettable. Mais la partie continuait. Erend fit distraitement tourner la pièce du roi blanc d'échecs qu'il tenait dans sa main. Siena Crust pouvait bien prendre Safrania, la détruire et capturer tous les Dignitaire. Lui, Erend Igeus, ne serait pas mis échec et mat aujourd'hui.


***


Mercutio se tint sur le rebord de l'hélico et observa, dégouté, le carnage en dessous de lui.

- Cette tarée a fait sauter la moitié de la ville !

- Et ça t'étonnes ? Ironisa Galatea. Concentre-toi plutôt sur ce qui nous attend. Tu sens Trefens de là ?

Mercutio acquiesça. Il n'avait plus le Flux, à part la force, la vitesse et la résistance qu'il devait au Quatrième Niveau, mais il sentait comme une dépression en provenance de la tour centrale de Safrania.

- Si tu avais le Flux, tu te serais déjà mis à dégueuler ton repas, le renseigna sa sœur.

- Parce que tu crois que j'ai mangé avant de venir ?

Galatea voyait ce qu'il voulait dire. Ce combat contre la Shaters sera sûrement le dernier. Et bien entendu, comme ils étaient tous là, et en plus sur leur terrain, les Shadow Hunters les prendront séparément. La X-Squad n'avait rien contre. Le problème, c'était qu'ils étaient six, et les Shaters huit. Et de plus, outre le fait de vaincre les Shadow Hunters, la mission principale de la X-Squad, que leur avait si gentiment refilé Siena, c'était de trouver et de s'emparer des Fanexian, ces Pokemon qui donnaient aux Shadow Hunters leur force surhumaine.

Personne ne savait trop qui il allait affronter... sauf Mercutio. Son adversaire l'attendait sur le toit même de la tour centrale. Autour de lui, le béton et l'acier dont était fait le sol s'effritaient peu à peu en s'élevant dans les airs. Et même sans ressentir le Flux, Mercutio et les autres furent saisis de frissons. Quand la X-Squad sauta de l'hélico, Trefens ne quitta pas Mercutio des yeux. Lui aussi savait. C'était un combat que les deux Mélénis savaient inéluctable.

- Tu es toujours déterminé à te le faire seul ? Insista Galatea une dernière fois.

- Lui aussi veut ça. Ne t'inquiète pas. Même s'il me bat, je doute qu'il me tue. Il a un certain sens de l'honneur, et d'ailleurs m'a fait une promesse il y a un an. Pas vrai Trefens ?

Le chef des Shadow Hunters haussa les sourcils.

- Je n'ai jamais essayé de vous tuer personnellement cette année durant. En ce sens, j'ai respecté ma promesse. Mais ici, vous êtes chez nous. Je ne laisserai pas la Team Rocket nous voler l'œuvre de notre chef.

- Et moi, on peut dire que je ne suis pas là en tant que Rocket, mais que Mélénis, répondit Mercutio. Parait-il que tes pouvoirs représentent un danger majeur pour le monde entier, et je dois t'arrêter.

Trefens eut un léger rire.

- Alors, combattons tous les deux en tant que Mélénis. Je n'ai que faire de protéger les Dignitaires. Cette guerre, vous l'avez gagnée. Mais cette guerre n'est pas la mienne. Elle ne l'a jamais été.

- Tu laisseras donc passer mes potes ?

- Bien sûr. Je serai un bien mauvais chef si je ne laissais pas de quoi s'amuser à mes subordonnés. Ils vous attendent tous.

Mercutio leur fit signe d'y aller. Galatea demeura un peu plus longtemps, tiraillée entre deux choix, mais finit par hocher la tête et suivre les autres vers l'escalier. Mercutio regarda autour d'eux. Ils avaient une vue parfaite sur les combats qui s'approchaient peu à peu, et sur la destruction de la ville.

- Oui, c'est magnifique hein ? Fit Trefens. Nous voilà au centre de la fin de la guerre. Je te laisse l'occasion de m'arrêter, Crust. Mais si tu échoues, sache que je me lancerai dans la bataille en bas, et son issue en sera alors changée. Peut-être irai-je tuer la responsable de toute cette folie. Ce serait un grand service rendu au monde.

- Siena n'est pas vraiment dans mon cœur en ce moment, mais je suis un Rocket loyal. Je t'empêcherai, et ferai tout pour qu'on remporte la victoire.

- Je pensais que tu étais là en tant que Mélénis ?

- Etre Mélénis et Rocket n'est pas incompatible.

- Dans ce cas, être Mélénis et Shadow Hunter ne l'est pas non plus. Je ne contrôle pas vraiment mes pouvoirs, mais je sais pertinemment qu'ils sont bien plus puissants que les tiens. Alors viens, Mélénis Rocket. Montre-moi donc ta détermination. J'espère qu'elle est suffisante, car la mienne est renforcée par mon amertume !

Ils foncèrent l'un sur l'autre, leurs épées levées, et elles se rencontrèrent en un choc qui balaya tous les résidus qui flottaient dans les airs. Le combat final avait commencé.


***


Solaris volait au-dessus des forces Rockets, les couvrant en utilisant ses attaques dragons et aériennes sur les forces gouvernementales qu'elle voyait de haut. Elle tâchait toujours de ne pas tuer, bien que maintenant, ce ne soit plus si important, car Siena avait quasiment tout balayé devant elle. Même si Solaris, jadis, n'aurait pas hésité à faire de même, et en bien pire, toute cette désolation et ces vies perdues la rendait malade. Tout ça à cause de l'égo de Siena Crust, qui préférait annihiler la moitié d'une ville pour montrer sa puissance plutôt que d'attendre sagement que les ennemis se rendent après un ou deux mois de blocus.

Solaris avait vu l'hélicoptère de la X-Squad voler vers la tour gouvernementale. Et maintenant, au sommet, Mercutio affrontait à l'épée un autre homme, dont l'aura donnait des frissons à Solaris. Elle garda un œil sur lui au cas où, mais Solaris n'avait pas été vraiment sincère avec Eryl. Elle n'était pas là pour protéger Mercutio, même si elle le ferait si elle le pouvait. Elle n'était pas là non plus pour mettre fin plus vite à la guerre, même si c'était un but qu'elle soutenait. Elle était là pour protéger Siena Crust.

Même si elle n'était pas sûre d'apprécier le changement intervenu chez la jeune femme, Solaris avait l'impression que c'était son devoir le plus sacré de faire qu'il ne lui arriverait rien. Elle était l'amante d'Octave, et la mère de son enfant. Solaris ne ressentait rien du tout pour l'actuel empereur de Lunaris, mais il était le fils de son frère. Solaris avait aimé Lunarion, de tout son cœur, et ce dernier s'était en quelque sorte sacrifié pour qu'elle redevienne elle-même. Solaris l'avait tué de ses mains, son propre petit frère qu'elle avait passé des années à chercher. Pour cela, elle aurait voulu mourir. Mais personne ne l'avait tué, ni Mercutio ni Octave. Solaris avait une dette éternelle envers le souvenir de son frère, et pour lui, elle protégerait sa famille. Techniquement, Siena n'en faisait pas partie, mais sa mort rendrait Octave malheureux et ferai que le jeune Julian grandirait sans mère. Voilà pourquoi Solaris était là, dans les airs au-dessus de la base mobile de Siena Crust, en train de lui ouvrir le chemin.

Elle voyait en bas que les troupes de la GSR s'étaient mises en marche. Plein de bataillons d'hommes en combinaisons noires, menés par des officiers, reconnaissables à leurs brassards à Eucandia. En voyant les capitaines de la GSR se battre, Solaris se demanda si elle servait à quelque chose. Il y avait un homme qui maniait deux petites épées à la fois avec un Pokemon sombre et sauvage à ses côtés. Tous les deux provoquaient un beau carnage. Mais ce n'était rien comparé aux deux femmes qui se trouvaient devant. L'une d'elle, aux longs cheveux roux, bougeait ses mains et ses doigts, et aspirait alors vers elle le sang de ses ennemis, qui se desséchaient en moins de deux. Quant à l'autre, une enfant qui ne devait pas avoir plus dix ans, se mouvait comme une ombre et démantelait les soldats un par un avec une sauvagerie des plus épouvantables.

Solaris repéra Silas en bas. Il tirait tandis que son clone d'ombre était à l'avant pour attirer sur lui l'attention des défenseurs. Il leva la tête et fit un petit signe de la main à Solaris. Cette dernière comprenait mal comment un homme si calme, intelligent et amical comme lui s'était rallié à une bande aussi violente et cruelle que la GSR. En même temps, Silvestre Wasdens, qui avait été le mentor de Solaris, faisait bien alliance avec les assassins de la Shaters, pourtant Solaris n'avait encore jamais rencontré d'homme aussi bon que lui. Etrange comme les idéaux pouvaient nous amener à fréquenter les pires personnes. Solaris en savait quelque chose, elle qui avait vécu dans le giron des Cinq Elus depuis des années.

Comme la GSR s'en sortait très bien sans elle, Solaris prit un peu plus d'avance. Elle commença à détruire un par un les engins de guerre que les soldats du gouvernement étaient en train de déployer. Quand plusieurs Pokemon volants au service de l'armée tentèrent de l'intercepter, Solaris les ramena très vite au sol avec des attaques foudres. Après quoi elle lança un Dracochoc sur un canon en bas. Mais l'attaque fut déviée, et alla percuter un immeuble. Solaris fronça les sourcils. Son attaque avait été repoussée par le bras d'une personne. Un homme aux cheveux rouges, habillé d'une cape et d'une combinaison flamboyante. Un homme dont l'aura faisait ressortir toute l'énergie dragon dont il était investi.

- Impératrice Solaris, fit-il. Je ne pensais pas vous revoir ici.

- C'est ex-impératrice, Général Lance. Je ne suis plus rien.

- Pourtant, vous vous battez aux côtés de la Team Rocket ?

- Vous aussi, vous vous êtes battu à leurs côté, il y a quelque temps, sourit Solaris. C'était contre moi. Aujourd'hui, la situation est juste inversée.

- Apparemment oui. Etrange comme la vie nous réserve ce genre de surprise. Nous deux, des humains qui sont bien plus que des humains, possédant des pouvoirs de type dragon, étant bien plus vieux que nous le paraissons, voués à s'affronter deux fois dans deux guerres très différentes.

- La vie apprécie l'ironie, acquiesça Solaris. Je vous respecte, Maître Peter. Je n'ai pas envie de vous affronter une seconde fois. La Team Rocket a gagné, quoi que vous fassiez. Pourquoi ne pas en profiter pour filer ?

- Par devoir. Et vous, pourquoi êtes-vous là aujourd'hui ?

Solaris haussa les épaules.

- Par devoir aussi, j'imagine.

- Alors vous me comprendrez.

Lance tira une fine épée de sa ceinture.

- Vous vous souvenez de mon épée, madame ? Il s'agit d'une Lamétrice, l'épée sacrée des G-Man. Je l'ai reçue en suivant un code d'honneur strict, et tant que je la porterai, je suivrai le même. Je sais que vous êtes plus forte que moi. J'ai failli mourir lors de notre dernier combat. Mais, par mes titres de Grand Maître G-Man, de Maître Pokemon, et de Général en chef des armées de Kanto, je ne fuirai pas.

Solaris songea que cet homme aurait fait un merveilleux Gardien de l'Innocence.

- Je n'ai pas autant de titres et d'honneur que vous, je le crains. Je ne suis pas digne de vous affronter à nouveau, mais moi non plus, je ne fuirai pas.

Le G-Man cligna des yeux, surpris.

- Vous avez changé.

- Je suis en train d'apprendre la paix et la valeur de la vie. Pourtant, je ne fais que me battre.

- C'est toujours ainsi. Encore une triste ironie. La paix et la valeur de la vie sont deux choses qui nécessitent le plus de batailles et de morts.

Les deux humains-dragons commencèrent leur second combat, mais au moins, cette fois, bien qu'ennemis dans les faits, ils ne l'étaient plus dans les actes.