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Le Projet Wallace de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 14/03/2014 à 16:53
» Dernière mise à jour le 14/03/2014 à 21:31

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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063 - Breaking Bitch
« Les lotus se fanaient, les chrysanthèmes commençaient à fleurir.
Longue était la tristesse, courts les jours. De l'hiver, on passa au printemps »

(Kiêu de Nguyên Du, poète vietnamien du XVIIIème siècle)

« Dites-moi d'où il vient, enfin je saurais où je vais
Maman dit que quand on cherche bien, on finit toujours par trouver »

(Stromae, Papaoutai)



Saigon. La rivière. Le ciel rose couchant. La jeune fille dans des vêtements qui lui sont étrangers, simples, sombres, sobres.

Tout le contraire d'elle.

Santana Lan était assise sur son Moyade, tandis qu'un homme pêchait dans une barque. Elle semblait silencieuse voire rêveuse. L'homme à ses côtés pêchait dans le calme. Elle ne voulait pas le déranger, et ce calme lui semblait aussi bénéfique à elle qu'à lui.

Le silence fut brisé après une bonne demi-heure.

- J'aurais dû capturer un de ces... Pokémon. Cela m'aurait été utile.
- Il faut s'en occuper à plein temps, c'est pas si simple...
- C'est comme un enfant, quoi.

Santana sourit.

- C'est pas aussi dépendant qu'un enfant...
- Et ça ne s'abandonne pas aussi facilement non plus, je suppose.

Santana inspira.

- Disons... que les liens sont quelque chose de tellement étrange...
- Ta mère m'a dit que tu faisais de la philosophie, n'essaie pas de m'endormir.

Santana sourit.

- Je ne t'en veux pas. Je crois te l'avoir déjà dit au moins trois mille fois.
- Je sais, je sais. C'est à moi-même que j'en veux.
- C'est un peu tard pour avoir des regrets... et un peu tard pour demander pardon, comme ça...

L'homme souffla.

- Je suis désolé que tu aies eu à faire le voyage.
- Ton médecin n'a pas pu joindre maman, il m'a jointe, c'est tout.
- Elle va débarquer ?
- Probablement, je l'ai laissée seule avec Khan.
- Le petit.
- Hm. Du coup, dépassée par les évènements, elle va très probablement rappliquer pour me demander des comptes. Et là, elle apprendra que tu n'en as plus pour longtemps.
- Cela s'annonce intéressant.
- Ou pas... Je sens que cette fois, ça va barder...
- Je présume en plus que tu as laissé les cours derrière toi...

Santana haussa les sourcils.

- Un pêcheur campagnard vietnamien au fait des périodes de congés scolaires Poképolites, ouah !
- J'en fais un peu trop si je dis que je n'aime pas que tu manques l'école ?
- Oui tu en fais un peu trop, père biologique !

L'homme sourit tout comme Santana.

***

Violette avait Psystigri avec elle en fondamentaux. Jeffrey avait donné des exercices à faire à toute la classe et il somnolait à moitié en jouant sur son smartphone.

- Vous avez quoi après ? Mon neveu ?

Wallace leva la tête.

- Apprentissage Technique.
- Hm. Après manger, options, et enfin, vacances ?
- Ouais.
- Cool.

Jeffrey regarda la classe. Il vit Violette et Psystigri.

- Elle te manque, hein ?

Violette leva la tête vers Jeffrey. Le reste de la classe s'étonna alors que Violette s'était mise avec Francis, Quinn et Lucy.

- Euh... oui, un peu... Mais elle va bien, je le sais.
- T'es sûre que tu veux pas me dire où elle est ?
- Vous êtes sûr que vous ne voulez pas vous taire pendant qu'on fait la quinzaine d'exercices que vous nous avez donnés à faire ??? grommela Rebecca.
- Je discute, calmos !

Violette secoua la tête. Jeffrey soupira.

- Bon, bon, bon, je saurais pas alors... Quelqu'un dans la classe sait ?

Les élèves poussèrent plus ou moins fort un soupir.

- Tex Mex, Sœur Emmanuelle, vous savez pas ?

Gina et Holly haussèrent des sourcils affligés. Jeffrey haussa les épaules.

- J'demande !!
- Elle est déjà pas causante, mais avec nous... assura Gina.
- J'avoue c'est à peine si on lui a parlé depuis l'an dernier... admit Holly.
- Merde... Wallace ?
- J'en sais rien, je m'en fiche, si Violette dit que ça va, c'est que ça va, et je suis bloqué à ce foutu exercice 13 et j'ai envie de torturer Grosse Tête pour connaître la réponse...

Tino inspira, penché sur sa feuille.

- J'ai séché aussi tout simplement parce que monsieur Houston, ton cher oncle, nous a donné un exercice hors programme.
- Oh merci mon DIEU j'ai cru que j'étais devenue débile !! souffla Quinn avec soulagement.
- Moi aussi ! souffla Andréa en se frictionnant le crâne.
- La vache dire qu'on se prend la tête depuis tout à l'heure à savoir ce que ça veut dire ce f entre parenthèses... geignit Mike.
- Tout ce temps perdu pour rien ! grommela Rebecca.
- Hey, j'entends beaucoup de reproches et pas assez de « Merci Monsieur Houston de ne pas nous faire chier ! » Regardez, le blond qui saute tout ce qui bouge, il m'aime bien, lui !

Steven leva la tête de sa feuille.

- Trop pas, z'êtes un prof, j'vais pas copiner avec vous... Trop d'embrouilles !

Tristan soupira.

- J'approuve...
- Super réaction, Mini-Fiotte, tu t'améliores ! approuva Steven.
- Merci...
- La petite grosse, tu dessines ? demanda Jeffrey.

Perrine soupira.

- Si vous pouviez au moins profiter de ces moments d'inertie biologique pour retenir nos noms...
- Tu veux dire, par ordre d'emplacement, dans cette salle précise, pour le rang de gauche : Fey, James, Steven, Ana, Rebecca, Mike, au centre : Amélia, Violette, Lucy, Quinn, Francis, Christina, Tino, Tristan, Orson, Benjamin, Robbie, Perrine, Wallace, Naomi, Walter, rang de droite : Gina, Holly, Lilian, Léon, Andréa, Clive. Vous êtes comme ça dans tous les cours sauf qu'habituellement, Violette et Santana sont sur le rang de droite entre les jumeaux et Andréa/Clive, et Rebecca est avec Amélia au centre, tout en haut.

Perrine regarda Jeffrey, éberluée.

- Ah ouais quand même...
- Ça te la coupe, Raymonde Bidochon, hein ? Tu dessines quoi ?

Perrine montra son dessin à Wallace.

- Euh... si ma vision est bonne, elle dessine un gros tas d'ordures qui fait la classe...

La classe ricana.

- ... pour des élèves en forme de légumes...

Les rires cessèrent. Perrine reposa sa feuille. Wallace plissa les yeux et regarda Robbie.

- T'es censé la rendre heureuse, pas dépressive !
- Je ne m'ingère pas dans son art... Même si elle me proposait de poser pour elle je dirais non !
- Y'a peu de chances...
- Même nu ? demanda Wallace avec appétit.
- Surtout nu ! grommela Robbie.
- L'anatomie masculine n'est pas vraiment fascinante en fait, trop d'angles durs... marmonna Perrine.

Robbie désigna Perrine en regardant Wallace l'air de dire « Tu vois ! » Wallace secoua la tête, affligé, alors que la classe entière avait entendu cette conversation, assez déroutée.

- Nan mais je rêve, maintenant c'est la vie sexuelle de Winnie et Porcinet quoi ! grommela Steven.

Walter s'étonna.

- Tu shippes Winnie l'Ourson et Porcinet ?!!
- Espèce de gros déviant ! geignit Naomi.
- Ils sont même pas de la même espèce ! grommela Wallace.
- Et Winnie est déjà avec Coco Lapin, bordel, c'est bien assez éloquent que ces deux-là vont finir ensemble... soupira Perrine.
- Et c'est bien plus logique étant donné que ce sont tous les deux des mammifères ! admit Wallace.
- Les cochons sont des mammifères, cher neveu... marmonna Jeffrey.
- Eh bah voilà on aura au moins appris quelque chose aujourd'hui en fondamentaux... soupira Rebecca.

Les autres élèves semblaient d'accord. Steven grimaça. Jeffrey sourit.

[Rainbow Dash – miss
Sansa sad </3
Frodon – LOL
Sam – semble OK
4-March tjrs OK]

Jeffrey envoya son SMS, tout malicieux.

***

Les élèves sortirent du cours.

- C'est un crétin mais il faut admettre que son cours est relaxant... J'ai eu le temps de faire mes comptes ! admit Francis.
- Wallace et sa bande n'ont pas l'air de s'en inquiéter, donc j'ai envie de dire... on n'a pas à s'en faire non plus quoi ! souffla Quinn.
- Voilà !

Violette et Lucy partirent vers le cours. Violette tenait toujours Psystigri.

- Tu te rends compte que tu as été jusqu'à convaincre un par un les profs qu'ils te laissent avoir Psystigri avec toi pendant chaque cours ?! s'étonna Lucy.
- Je sais, je sais, et tout le monde me prend pour une folle... souffla Violette.
- Pas vraiment...

Violette et Lucy se tournèrent vers Christina.

- ... et je dois même dire que je trouve ça assez mignon et je pense même que là où elle est, Santana fait pareil, mais disons que c'est inquiétant parce que tu as l'air morose !
- Elle me manque, c'est tout...
- Elle te manque ou...

Les filles se tournèrent vers Gina et Holly.

- ... Ou sans elle tu as perdu ton repère et tu es intimidée à la seule idée d'être toute seule ? demanda Gina.
- Faut avouer que c'est intrigant. Santana a un fort caractère et elle nous prend pour des pétasses sans intérêt, certes, mais depuis quatre jours qu'elle est pas là, t'as quand même parlé avec presque toutes les filles de la classe ! signala Holly.

Violette inspira, un peu étouffée.

- Disons que... J'avais besoin de parler à des gens !
- Tu pouvais le faire avant, nan ? s'étonna Christina.
- Bah ouais ! admit Gina.
- D'autant que t'es sympa en plus ! avoua Holly.
- Et tu as bon goût en matière de fringues ! ajouta Gina.
- J'avoue, tu as totalement ressuscité le jean slim dans ma garde-robe ! admit Holly.

Lucy inspira.

- Bon, les filles, je vous la laisse, moi c'est des trucs que je lui répète depuis longtemps donc...

Tristan arriva.

- Hey, Violette, ça va ?
- Oui, oui...

Gina et Holly se regardèrent.

- Oula, si c'est lui qui demande, c'est vraiment qu'elle est tombée très bas !
- Hm ! C'est la plus malheureuse de la classe ! admit Holly.
- Vous ne vous disputez plus, c'est bien ça ! s'étonna Christina.

Gina et Holly haussèrent les sourcils.

- Mais c'est vrai, ça, tu t'es toujours pas excusée !! souffla Holly.
- Tu veux qu'on reparle d'Opération Séduction en sortant de l'Eglise ?! grommela Gina.

Christina plissa les yeux et s'esquiva avec Lucy.

- C'est pire qu'un lit confortable, une fois dedans, on n'en sort plus... souffla Christina.
- Tu m'étonnes... soupira Lucy en levant les yeux au ciel.

Violette s'éloigna également et tomba sur... Wallace.

- Heeeeeeeey ! J'ai échappé à la vigilance de mes couples d'amis exprès pour te voir !

Violette semblait terrifiée.

- T'es devenue la coqueluche de tout le monde avec le départ de Santana pour le QG de Wonder Woman, tu dois être ravie !
- Euh... oui... Enfin, c'est juste que les autres sont gentils avec moi je présume...
- Ouais, c'est probablement ça... Mais moi je m'en fiche, et tu diras bien à Chun-Li à son retour que moi, je ne suis pas venu à tes pieds pour avoir tes faveurs !

Violette grimaça et agita la tête.

- Si tu le dis... Bon, euh...
- T'as peur de moi ou je rêve, là ?!

Violette serra les dents.

- N... Non, euh...
- Je sais que je suis un peu vicieux et un peu joueur mais tu sais bien que je te ferais pas de mal, quand même ! En toute honnêteté, j'ai pas vraiment d'opinion sur toi en plus !

Violette se redressa et inspira.

- Oui, mais... Santana ne serait pas contente que je te parle !

Violette dépassa Wallace qui éclata de rire. Violette grimaça et se retourna vers lui.

- Mais quoi ? Mais... qu'est-ce que...
- OUHHOUHOU ! FAUT QUE JE LA RACONTE A WALTER CELLE LA ! PUTAIN IL VA RIRE ! SERIEUSEMENT !!! OH PUTAIN !

Violette plissa les yeux, déconfite. La classe montait vers le cours d'apprentissage technique des attaques.

***

- Je veux pas que tu payes !
- De toute façon, je fais partie des gens qui pêchent le poisson qui sert à faire ces plats, donc que je paye, c'est juste logique !
- Tu fais chier ! grommela Santana.

La serveuse leur donna leurs bols.

- Laisse-moi payer, de toute façon cet argent ne me servira bientôt plus à rien...

Santana regarda son père.

- Ah bah si tu le prends comme ça, évidemment...
- Comment veux-tu que je le prenne ?
- Je sais pas... « Peut-être que ça va guérir, peut-être que... »
- Oh bah oui, le cancer, c'est tout à fait gérable.
- Tu n'es pas non plus dans un pays sous-évolué ! Si tu voulais vraiment te soigner...
- Arrête de parler comme ta mère.

Santana blêmit.

- Pardon...
- Tu lui ressembles beaucoup... De caractère, je parle.
- Putain, non...
- Cette même impulsivité...
- Arrête, merde ! C'est la pire chose qu'on puisse me dire !!
- Tu peux nier tant que tu peux, tu es pareille. Tu aimes avoir le contrôle. Tu ne peux pas faire sans. Si tu n'as pas le contrôle, tu perds la tête.

Santana soupira.

- Je sais que je suis... un caractère dominateur, mais j'y peux rien !
- Tu dois apprendre à laisser les autres prendre le pas, parfois. Tu ne peux pas tout diriger, tout régenter, ta règle n'est pas la règle.

Santana regarda le pêcheur quadragénaire face à elle. Seulement son père biologique, seulement un homme avec qui elle a échangé quelques lettres, et pourtant il l'avait percée à jour.

- C'est juste que... La vie avec maman... Elle est tellement irresponsable... A force, je... J'ai un petit ami !
- Toi ?
- Oui. Du moins je veux pas rentrer dans les détails, ok ?
- Ok, donc tu as un petit ami.
- Voilà. Il... Enfin c'est la meilleure personne que j'ai jamais rencontrée, e... Il est doux, beau, adorable... Ses yeux, papa, ses yeux...

Le père agita la tête.

- Et... Et je suis une vraie salope avec elle ! Avec lui pardon !
- Tu ne trompes personne...
- Je te crotte ! Des fois j'ai l'impression de l'étouffer, et... Cette personne a déjà été sous une très forte influence auparavant, et alors que j'avais réussi à l'en défaire, bah... j'ai le sentiment d'être devenue une influence pesante sur cette fille.

Le père hocha la tête.

- Tu es bien comme ta mère.
- Je vais te balancer le bol !
- Et ainsi confirmer que tu es définitivement comme ta mère.
- Mgnnnnnnn ! L'enfer quoi !! Je ne veux pas être comme elle !
- Je pense que ta mère est tellement irresponsable qu'à force tu t'es mise à croire que tout le monde l'était. Au contraire de toi qui est très responsable et dont l'avis prime sur tout.

Santana se mordilla les lèvres.

- Je suis une immonde garce. Je lui cache plein de trucs en plus ! J'ai remis le couvert avec une ex pendant qu'on a eu une petite baisse de régime, j'ai...

Santana sortit sa Mistigrix sur la table. Le beau Pokémon blanc attirait les regards.

- ... fait évoluer mon Pokémon il y a peu de temps, mais comme elle a le même et qu'elle ne l'a pas trop entrainé contrairement à moi, je n'ai pas voulu le lui dire !
- Pourquoi tu lui caches tout ça, à ton avis ?

Santana rappela son Pokémon et souffla.

- Je sais pas... Je veux l'exclure de ma vie ?
- Non, non... Tu es comme ça, c'est tout, c'est ton éducation qui t'a inculqué cette manière de faire avec les gens. Tu sais, se remettre en question n'a jamais fait de mal à personne, il y a des personnes très bien qui y parviennent...

Santana regarda son téléphone et leva les yeux au ciel.

- Devine qui vient de débarquer...
- Génial...
- Il est hors de question qu'on aille la chercher à l'aéroport !
- Il va pourtant falloir, sinon elle va nous chercher et hurler nos noms dans toute la ville.

Santana poussa un immense soupir. Son père hocha la tête.

- Tu es aisément contrariée, je remarque ça...
- Gnnnnnnn...

***

- Bien connaître les talents de ses Pokémon est un indispensable. On va prendre l'exemple de Violette !

Violette était sur le terrain, pas très à l'aise. Ses quatre Pokémon étaient à côté d'elle.

- Le talent de son Psystigri est Tempo Perso.

Violette s'étonna.

- C-comment vous le savez ?
- Excellente question ! Je savais bien que je faisais bien de prendre la meilleure élève de mon cours pour cet exemple !

Tino plissa les yeux. « J'espère qu'elle pense en termes féminins parce que je suis CERTAIN d'avoir de meilleures notes que Violette dans ce cours ! »

Sandrine agita les mains.

- Les Psystigri peuvent avoir trois talents. Regard Vif, et là, ses pupilles seraient fixes et imperturbables. Infiltration, cela se verrait à sa démarche et à son attitude. Or là, Tempo Perso est sans aucun doute son talent parce que ton Psystigri a les oreilles qui se soulèvent au rythme de sa respiration. Paradoxalement, ce petit tic indique un parfait self-control. Oui, Naomi ?
- Excusez-moi, mais... Là, c'est juste pour ce Pokémon précis, ces caractères ne se retrouvent pas sur tous les Pokémon qui ont Regard Vif, Infiltration ou Tempo Perso ? Si ?

Sandrine hocha la tête.

- Si ! J'ai un élève dans une autre classe de seconde année qui possède un Spinda avec Tempo Perso, eh bien malgré sa démarche fofolle, il a un tic consistant à sautiller légèrement pour se remettre en place toutes les dix secondes ! Vous allez me dire « Mais elle est folle madame Aubert à remarquer des détails comme ça ! » C'est l'observation ! Ça se travaille. Plus la vôtre est aiguisée, plus vous avez de chances de bien vous battre. Bien sûr, de l'anticipation est également de mise. Le talent de ton Kangourex est Matinal parce qu'il a la tête très vive, ce qui montre un sommeil léger. Le talent de Karaclée est Fermeté, ce qui est marqué par son tic à fermer et ouvrir les poings de manière systématique.

Le Karaclée de Violette s'étonna et regarda ses mains qui effectivement se fermaient et se rouvraient à répétition.

- Enfin le talent de ton Mysdibule est Hyper Cutter, cela se voit au tranchant de ses extrémités... Disons que tu n'as pas été très gâtée côté talents... admit Sandrine.

Violette sourit, gênée. Sandrine agita les mains.

- ... Mais loin de moi l'idée de te rabaisser hein ! Tu compenses tout à fait cette malchance par tes capacités propres ! A ta place, merci !

Violette rappela Kangourex, Karaclée et Mysdibule. Psystigri remonta dans ses bras en ronronnant.

- Chez un Doduo Matinal, on va constater le même mouvement rapide de tête. Idem chez les Xatu. Chez un Kraknoix avec Hyper Cutter, le bout de sa tête est arrondi mais plus étroit sur la fin du museau que la normale. Chaque Pokémon adapte ses caractères physiques à ses compétences passives... Tino ?
- Et dans le cas d'un Archeomire avec ou sans Lévitation ?
- Euh... que veux-tu...
- Je suis étonné que la meilleure élève de votre cours n'y ait pas pensé...

Violette pencha la tête sur le côté, intriguée. Tristan levait les yeux au ciel, atterré.

- Eh bien, explique-toi...
- Archeomire est un des rares Pokémon avec le talent Lévitation qui peut avoir d'autres talents tels qu'Ignifuge et Heavy Métal. Seulement tous les Archeomire volent. Alors ma question est : Quel caractère physique indique qu'un Archeomire possède un autre talent que celui que visiblement il possède.

Sandrine hocha la tête.

- Tu veux dire une couleur un tantinet plus sombre dans le cas d'Ignifuge et une structure relativement plus épaisse pour Heavy Métal ?

Tino se figea.

- Ta question était assez mal formulée, c'est pour ça que j'ai mis du temps à y répondre ! admit Sandrine Aubert.
- Ah. D'accord.
- Les Archeomire lévitant sont plus légers et leurs yeux sont bien plus clairs. Et plus visible pour le profane, la faiblesse au sol est définitivement la preuve que le talent Lévitation n'est pas à l'ordre !

La plupart des filles de la classe regardèrent Tino genre « Tu t'es fait doucher, mec ! »

- Mais merci Tino de chercher toujours la petite bête, c'est en persiflant qu'on apprend !

Tino grimaça. Tristan lui tapota le dos.

- Bon retour parmi nous, monsieur Christ ! sourit le jeune informaticien.
- Mrgrgr...

***

Elle baragouinait des mots en vietnamiens aux bagagistes. C'est comme ça que Santana et Luan trouvèrent Sara. La jeune femme avait revêtu du noir, évidemment.

- C'EST UN SCANDALE ! C'EST JUSTE DU PARFUM ! J'AI ETE INTERROGEE PAR LES AUTORITES, C'ETAIT TRES HUMILIANT ! VOUS SAVEZ QUI JE SUIS ???

Santana inspira.

- Une pétasse d'artiste locale qui vend ses croûtes pour éviter de vendre son corps ?
- JE SUIS SARA LAN, L'ARTISTE SARA LAN ! VOUS SAVEZ CE QUE J'AI CONSTRUIT ICI ???
- Un musée qui ne contient aucune de tes toiles...
- LE MUSEE SARA LAN, C'EST LE MIEN ! IL EST A MOI ! VOUS VOUS EN PRENEZ A UNE POINTURE EN MATIERE D'ART !
- Bah oui, c'est même toi qui l'a découvert, l'art ! admit Santana.

Le père de Santana peinait à réprimer son rire mais là, c'était trop.

- Arrête !
- Je sais même pas si on doit aller l'aider...
- SANTANA ! C'EST MA FILLE ! ALLEZ LA VOIR LA ! ELLE EST AVEC SON PERE ! IL VA MOURIR, C'EST POUR CA QUE JE SUIS LA !

Santana leva les yeux au ciel et soupira.

- Mais putain, quelle pute !!
- Au moins elle n'est pas avec le petit...
- Tu déconnes ?

Une accompagnatrice, que Santana reconnaissait comme étant l'assistante et agent de sa mère, arriva avec Khan qu'elle tenait par la main.

- Il est déjà plutôt grand.
- Ça lui fait bien trois ans, il a le droit d'être un peu grand... admit Santana.
- SANTANA ! VIENS ME CHERCHER, ILS M'EMBETENT !
- J'ai envie de dire au service de sécurité qu'elle est maquerelle et que la dame avec l'enfant, c'est sa meilleure gagneuse.
- Tu sais le dire en vietnamien, tout ça ?
- Non. Et merde. Fais-le à ma place !
- Ce serait amusant mais ça nous retiendrait longtemps ici.
- Hm. Et du temps, bah...
- Voilà.

Santana s'avança, suivie par son père.

- SANTANA !
- Arrête de brailler...

Santana expliqua aux autorités que la dame en question était bien sa mère et qu'elle était juste une artiste un peu conne qui ignorait les règles de sécurité dans un aéroport.

Le bagagiste montra la bouteille de Chanel N°5. Santana soupira, prit l'engin et vida son contenu dans la poubelle la plus proche.

- MAIS POURQUOIIIIIIIIIIAAAAAAAAH !!!

Santana jeta la bouteille avec l'eau du bain et les bagagistes s'en allèrent, satisfaits. Sara était furieuse.

- Tu étais obligée de faire ça ???
- Tu étais obligée de venir ?

Sara allait gifler sa fille mais Santana recula.

- Gnnnn ! C'est ton PERE ! Evidemment que j'allais venir !!
- On était très bien avant que tu n'arrives !
- Tu m'as laissée toute seule avec Khan !
- Ah, enfin tu avoues la vraie raison de ta venue !

Sara se mordilla les lèvres.

- Tu te méprends ! Si je l'avais su tout de suite, je serais venue tout de suite !
- Oui mais tu as préféré attendre de remarquer que j'étais absente et de te demander pourquoi, ensuite tu as vérifié sur ton répondeur « Hyoooo un message d'un médecin du Vietnam, ching chong ching chong ! » Et là « HAN MAIS OUI SANTANA EST SUREMENT PARTIE EN AVION POUR ALLER LE VOIR !!! »

Sara regarda Luan qui restait stoïque.

- Mon pauvre, mais comment ça a pu t'arriver ?
- Bonjour Sara, ravi de te revoir !
- Tu en as pour combien de temps ?
- Quelques temps.
- C'est important, Luan, j'ai des obligations après les vacances, moi !

Santana éclata de rire. Impossible de faire autrement.

- Elle ne me croit pas !! Agnès, montrez-lui mon agenda !
- Pas la peine, je me doute que tu es très occupée ! souffla Santana. Moi aussi j'ai des obligations après les vacances, comme faire des cocottes en papier !

Sara grommela.

- Je suis morte de faim et Agnès aussi, allons manger !
- Nous avons déjà mangé... souffla Santana.
- Eh bah ça fera le goûter alors !

Sara mena la troupe. Santana soupira. Agnès s'approcha d'elle.

- Mademoiselle Santana, pourriez-vous vous occuper du pet...
- Nan, je suis pas sa mère !

Agnès serra les dents.

- Demandez à sa mère ! Quoi, elle est handicapée en plus d'être nunuche et dépendante ? Vous n'êtes pas assez payée pour faire ce job, décidément !

L'assistante grommela tandis que Santana regarda son père qui hocha la tête, pas très rassuré quant à tout ça.

***

Violette avait décidé de manger avec Clive et Andréa. Lesquels avaient du mal à comprendre.

- Vous êtes ceux qui m'ont le moins pouponnée cette semaine...

Clive plissa les yeux.

- Faut dire que je supporte pas cette grue, alors qu'elle soit absente...

Violette regarda Clive, peinée. Andréa leva les yeux au ciel.

- Ce que mon cher ami voulait dire c'est que nous ne sommes pas des moutons et nous tendons à penser que tu n'es pas non plus à la rue parce que Santana s'est absentée, donc nous ne t'avons pas caressée dans le sens du poil genre « Ca va Violette ? » toutes les cinq minutes. En fait nous te plaignons. Vraiment.

Violette hocha la tête.

- Dans l'ensemble, les gens de la classe avaient de bonnes intentions... Et puis c'est vrai que les premiers jours...
- Cela ne fait que QUATRE JOURS, n'en parle pas comme si ça faisait des millénaires ! grommela Clive, désabusé.

Andréa soupira.

- Tu peux... arrêter ?
- Quoi, de dire des trucs vrais ?
- Elle est pas bien, elle est amoureuse, c'est normal qu'elle soit dans cet état !

Clive soupira.

- Tu as raison, je vais me taire, ça vaut mieux. Pour vous deux.

Clive retourna dans son assiette. Andréa regarda Violette.

- Désolée, il est insupportable depuis le truc avec Ana.
- Ah oui... Christina m'en a parlé...

Clive se releva.

- Elle ? Mais qu'est-ce qu'elle en sait de ma vie celle-là ?
- ...
- Clive, putain ! grommela Andréa.

Clive grommela entre ses dents.

- Petitemerdeuseàlunettesva...
- Elle est au Viet Nam alors...
- Oui, un souci avec son père !
- Sa vie est un tel bordel... C'est pour ça qu'elle est aussi difficile à suivre cette meuf !

Violette cligna des paupières et ouvrit la bouche.

- C'est vrai que vous étiez amies !
- On a été dans la même classe pendant un temps, oui. Parler d'« Amies » serait un peu gros mais on s'entend bien, oui !

Clive se retint de dire quoi que ce soit, mais d'une force.

- Ahon... Elle ne m'a jamais rien dit à ton sujet...
- Bah en même temps c'est pas comme si on était des amies de vingt ans non plus ! admit Andréa.

Violette hocha la tête. Andréa sembla gênée. Clive se délecta de la tension dans l'air.

- En fait je crois que ma classe te surpasse en matière de cas sociaux ! admit Nicolas.
- C'est possible, mais y'a plus de tarés psychopathes dans la mienne ! admit Tristan.

Nicolas hocha la tête.

- J'avoue le coup de Direction Dresseurs vous fait passer pour une sacrée bande de détraqués... La dernière fois, dans le hall, on se serait crus pendant la troisième guerre mondiale !

Tristan hocha la tête.

- Quelle journée ça a été...
- Tu m'étonnes. Traverser le hall en ruines en partant, c'était assez dingue !
- Me doute, ouais...
- Tu as l'air tellement blasé, ça m'énerve ! sourit Nicolas.

Tristan haussa les épaules.

- Eh, je suis dans une classe de dingues, à force, tu te doutes...
- Ouais, ouais... Dis, Tristan...
- Hm ?
- Ça te dirait pendant les vacances de venir un après-midi à la maison ?

Alors que le Tristan de la Fournaise entrait en éruption, Wallace observait la tablée d'un œil discret.

- Tu peux arrêter de les mater ? soupira Naomi.

Wallace se tourna vers elle et s'insurgea.

- Moi, les mater ? MENSONGES ! CALOMNIES !
- Il est relou quand il part dans ses grands moulinets, là... soupira Robbie.
- Et encore, tu manges à cette table que depuis un mois, nous on se le farcit depuis un an et demi ! soupira Walter.
- Je surveille Tristan, je crois toujours que ce mec peut lui faire du mal !
- Non mais je rêve ! Ça a l'air de super bien se passer au contraire ! souffla Perrine.
- Dites, c'est qui les zozos qui sont derrière mon cul à me dire « WALLACE, VA AIDER TRISTAN, IL S'EST EMMELE LES BRAS EN ESSAYANT DE FAIRE PIPI DEBOUT !!! » ? Hein ? Eh bah c'est vous, bande d'hypocrites !

Robbie soupira.

- Est-ce que je... rêve ou est-ce que tu en as marre que Tristan ne te courre plus après ? Genre tu es triste d'avoir perdu ta groupie, un truc dans le genre ?

Perrine acquiesça tout comme Walter et Naomi.

- Il marque un point !
- Ouais, sauf que non. Parce que le fan-girlisme de Tristan, c'est de la guimauve ! Imaginez un pot de colle qui est collé à vos basques en vous disant « Aaaaaah je t'aime, je t'aime ! Aime-moi en retour et si tu ne le fais pas, je coucherai avec mon prof, et tu seras obligé de venir m'aider parce que je suis tellement un clampin que je ne sais pas m'en sortir tout seul ! » Sérieux, putain, c'est pas le petit gay timide que tout le monde traite avec condescendance, c'est un foutu prédateur sexuel qui prémédite tout de A à Z !!

Perrine grimaça et regarda Naomi qui semblait également en cours de traitement de la tirade.

- Vous savez que j'ai raison !
- On sait surtout que... tu n'as pas raison ! admit Walter.
- Le pire c'est que tu as l'air d'y croire ! souffla Robbie.
- C'est ce qu'on lui dit depuis un an et demi ! soupira Perrine.
- Oh, eh, le couple d'asexuels, là, hein, quand vous vous serez embrassés sur la bouche avec la langue, on en reparlera, hein, de mes considérations sur l'amour et le sexe !

Perrine leva les yeux au ciel.

- Tu vas pas t'y mettre aussi ! Qu'est-ce que ça peut te faire ?!
- Eh bien tout comme la formule consacrée « C'est pas gay si c'est dans une partie à trois », il existe une formule consacrée qui dit « Deux gens en couple qui ne s'embrassent pas, hahaha-haha-hahaha ! »

Naomi haussa les sourcils.

- Tu as embrassé Tristan, ça veut dire que vous êtes en couple ?
- Quoi ? Mais nan !!
- Alors tais-toi et savourons ce dernier repas ensemble avant les vacances !
- Ah-ha !! Je vois qu'on n'a pas prévu de se revoir pendant les vacances, quelle ambiance !
- On a prévu de se voir mais pour des sorties en couple ! souffla Walter.
- Auxquelles tu n'es pas convié puisque... tu n'es pas en couple ! signala Naomi.

Wallace grimaça.

- C'est du chantage pur et simple ! Pour la peine je vais sortir avec Julio, le serveur philippin qui parle à peine français et qui travaille au bar où je bosse !
- Génial ! sourit Perrine. Comme ça tu auras autre chose dans la bouche que des mots ignobles !

Wallace geignit.

- Maiiiiiis ! Dites-moi que vous m'aimez au moins, j'me sens isolé, seul et tout malheureux, là !
- Sors avec Tristan ! soupira Walter.
- Sors avec Steven ! soupira Naomi.
- Sors avec les jumeaux ! souffla Perrine.
- Couche avec ton Chartor...

Naomi, Walter et Perrine regardèrent Robbie qui haussa les épaules.

- Excusez-moi les filles, mais vos propositions ne sont pas plus saines que la mienne !

A la table des geeks, Orson et Benjamin vivaient un grand miracle personnel.

SILENCE. ABSOLU.

Tino ne disait rien, Christina non plus. Orson et Benjamin semblaient décontenancés.

- J'en viens à regretter ce mercredi, quand Violette est venue pleurer à notre table ! souffla Orson.
- J'avoue... Pourquoi vous parlez pas ?!

Christina et Tino regardèrent Benjamin.

- Je réfléchis à des trucs pour mon dossier sur la situation municipale désastreuse de Carmin-Sur-Mer...
- Et moi je suis en train de me prendre la tête sur « Est-ce que l'attaque Tout ou Rien aurait une viabilité tactique » !

Orson et Benjamin hochèrent modérément la tête, pas plus rassurés que ça.

Steven couvait Ana du regard. Fey était affligée. Ana s'étonna.

- Bah dites donc, vous avez pas beaucoup de conversation aujourd'hui... Vous allez faire quoi pendant les vacances ?
- Glander devant la console... souffla Steven.
- La même... souffla James.
- Hm, pareil... admit Mike.

Rebecca soupira.

- Personnellement j'avais l'intention de sortir, mais...
- Oui pareil mais je vais remettre mes plans aux prochaines vacances, je suppose !
- Fais pas genre on sort jamais... soupira James.
- Et... je crois qu'on s'est assez vus ces dernières semaines, genre quasiment tous les week-ends !
- Hm, merci d'avoir foutu en l'air une tradition de soirées Fifa, d'ailleurs ! soupira Steven.
- Pourquoi tu ne me demandes jamais de jouer avec toi ?

Steven regarda Ana, étonné. Fey, Rebecca, Mike et James avaient saisi un double sens douteux.

- ... hein ?
- A tes jeux vidéo ! Tu pourrais m'apprendre !
- Ca va pas, nan, j'vais pas jouer avec une fille !
- Oh bon d'accord... Parce que je suis très bonne aux jeux de sport quand c'est juste une manette à faire bouger !
- Tu joues aux jeux Nintendo quoi ! Berk.
- Mais parfois je joue avec une manette !
- C'est censé me faire rire, là ? Non merci, Anouchka.

Ana sembla déçue. Mike et James semblaient totalement abasourdis. Steven les regarda.

- Quoi ?!
- Je crois qu'ils se demandent si tu n'es pas puceau par hasard... soupira Rebecca.

Fey éclata de rire. Ana regarda les deux filles. Mike et James se retinrent de rire, mais quand Steven les regarda, interrogatif, ils ne purent s'en empêcher.

***

Santana soupira alors que Sara se goinfrait de sucreries. Agnès portait Khan en suppliant Santana des yeux, mais Santana lui faisait des doigts d'honneur avec ses yeux.

- Pourquoi tu n'es pas soigné ?! Si tu te soignais, tu aurais une chance d'aller mieux si je comprends bien !

Le père de Santana la regarda alors qu'elle se retenait doublement de vomir.

- Une chance, seulement.
- C'est tellement triste...

Dit-elle en s'enfonçant des pâtes de fruits dans la bouche.

- C'est la vie. J'en ai fait ce que j'ai pu.
- Et toi, tu sèches une semaine d'école pour aller le voir ?!

Santana regarda sa mère pour voir si elle était sérieuse. Elle l'était.

- Mon père biologique se meurt... ou une semaine d'école. Mon père biologique... école... ordre de priorité... Hmmmm...
- Cesse d'être aussi sarcastique, ce n'est pas le moment, ton père va mourir ! Quelles sont tes dernières volontés ?
- Santana est au courant, elle saura quoi faire.
- QUOI ??? Tu n'es pas allé chez un notaire ??? Oh c'est vrai tu es pauvre !

Elle avait dit ça avec un tel sérieux que Santana manqua de s'évanouir de rire.

- Eh bien je vais te payer le notaire !
- Ce ne sera pas nécessaire.
- Mais si ! Je veux te rendre ce dernier service !
- Pitié, chéri, laisse-moi te payer un cercueil en bois irisé ! geignit Santana avec cynisme.

Sara regarda sa fille.

- Tu es tellement méchante !
- Moi je sais ce que papa veut pour Noël et pas toi-heu !

Sara se mordilla les lèvres. Luan regarda sa fille.

- Ça se voit encore plus...
- Ta gueule ! souffla Santana.
- HEY !
- Il sait que je plaisante !
- Je sais !

Sara soupira.

- Vous êtes complices tous les deux ou quoi ? Vous avez décidé de me faire tourner en bourrique ?!
- Ta fille est très mature, Sara.
- C'est ta fille aussi !
- Je suis un peu moins son père que toi sa mère, c'est toi qui l'a élevée.
- La faute à qui ?

Luan regarda Sara.

- A... toi qui voulais aller vivre à Poképolis pour faire une école d'art.
- Tu aurais pu me suivre !
- J'ai quinze ans de plus que toi !
- Ca ne t'a pas empêché de m'engrosser je te signale !
- Bonjour Khan ! Tu n'as même pas trois ans, ça doit te plaire cette conversation, hein ? sourit Santana.

Luan leva les yeux au ciel.

- Ce n'est pas une conversation que nous devrions avoir.
- Oh, et de quoi devrions-nous parler, de toi et Santana heureux dans un pré en fleurs ?
- Avant que tu n'arrives, tout était plus simple.
- Oh, la mort c'est simple, maintenant ?

Santana haussa un sourcil et regarda son père. Sa mère n'avait pas si tort que ça.

- Tu te fiches de savoir ce que ça va me faire à moi ?! T... Ta mort va me faire beaucoup de peine, Luan ! Ok, c'était juste un coup d'un soir comme ça, j'étais jeune et saoule, mais... de tout ça il en est ressorti... Santana !

Santana plissa les yeux.

- Je suis très honorée d'être le résultat du truc le plus dingue de vos vies respectives à savoir un acte licencieux à plusieurs niveaux, mais je ne crois pas que ce soit le plus important, là...
- Le plus important c'est d'aller chez un notaire ! somma Sara.
- Non. Le plus important c'est ce que papa veut, andouille !

Sara soupira.

- Et qu'est-ce que ton père, qui n'a jamais été là pour toi en dix-sept ans, dus-je te le rappeler, alors que moi...
- Alors que toi ? Oui, vas-y, maman, j'écoute.

Santana regarda sa mère qui plissa les yeux.

- J... Je t'ai élevée, Santana, c'était dur !
- Vraiment ?

Sara serra les dents.

- Tu m'as élevée ?! Vraiment ? C'est absolument pas le souvenir que j'en ai, ni ce que ta bonne copine Daniella m'en a raconté !

Luan haussa les sourcils. Sara était gênée.

- Regarde-toi, tu as besoin d'une assistante pour t'occuper de ton petit dernier ! Regarde-toi et redis-moi en face que tu m'as élevée !

Sara détourna le regard. Santana se leva et sortit de l'établissement. Luan soupira.

- Vous êtes vraiment les mêmes. J'ai l'impression de te revoir...
- J'espère que tu ne la regardes pas de la même façon alors... soupira Sara, reprenant sa contenance.

Luan plissa les yeux.

- Tu refais la maligne ?
- Oui ! Donnez-moi le petit, Agnès !

L'homme se leva et sortit du troquet. Santana était assise sur le porche, prostrée.

- Elle ne voulait pas être méchante.
- Tu as raison, putain. Tu as raison sur toute la ligne. Je suis comme elle ! Je suis une grosse garce de merde ! Ça va foirer avec Violette, je le sens !

Luan alla s'asseoir aux côtés de Santana.

- Tu en es certaine ?
- Non. Mais c'est toujours comme ça que ça se passe avec moi, je fous tout en l'air.
- C'est probablement ce que ta mère doit pens...
- Oh la ferme ! La ferme, papa, s'il te plait ! soupira Santana, attristée.

***

Violette courait comme jamais sur la piste. Lucy, Léon et les autres élèves peinaient à la suite.

- Elle est à fond... souffla Lucy.
- Ouais... Comme si elle devait se défouler... souffla Léon.
- Bah ça, c'est évident... Elle est amoureuse, l'autre est loin...

Lucy et Léon regardèrent Psystigri sur le côté, avec le prof.

- Et très visiblement, elle lui manque...
- Ca a sacrément fait jaser dans la classe ! admit Léon.
- Hm. Et quelque chose me dit que c'est pas fini...

Gregory Tremblay, le professeur, semblait très satisfait.

- Super, Violette ! Record personnel battu !

Les élèves arrivèrent ensuite chacun à la suite.

- Pas mal, pas mal ! Bon, tout le monde se repose et ensuite, 400 mètres !

Une fille s'approcha de Violette.

- Violette Benson, c'est ça ?

Violette regarda une fille avec des lunettes, des nattes blondes et un bonnet de laine.

- Oui, Gladys ?
- Je voulais juste te dire que je trouve ça génial que tu laisses ton Psystigri tout le temps hors de sa Pokéball, c'est super courageux, et si je pouvais, je ferais pareil que toi !

Violette plissa les yeux.

- Euh... C'est...
- Grave. Elle adore, elle veut même t'inviter à des réunions pour en discuter devant d'autres militants pour la suppression des Pokéballs !

Violette regarda le grand type avec une barbe de quelques jours, lunettes et bonnet en laine aussi, avec ses vêtements de course stylisés. Elle le reconnut comme Jack Pittsburg, petit ami de Gladys Flashman.

- Mais je euh...

Lucy et Léon se regardèrent, quelque peu étonnés.

- Non je ne... milite pas pour la suppression de la Pokéball, c'est juste que... ce Pokémon me rappelle quelqu'un qui n'est pas là en ce moment et qui... me manque !

Gladys et Jack se regardèrent, surpris. Violette serra les dents, gênée.

- Oh !
- Ahon...
- L'espace d'un instant j'ai cru que tu étais devenue nature, et tout...
- Pareil, technophobe en force... Mais si c'est juste pour te souvenir de quelqu'un...
- C'est cool aussi je dis pas le contraire hein, mais... C'est moins intéressant !
- Voilà...

Le couple s'éloigna. Violette souffla. Lucy approcha.

- Quelle vie sociale trépidante !
- Pourquoi vous êtes pas venus à mon secours ! geignit Violette.
- Ils sont un peu flippants ces deux-là... marmonna Léon.
- Déjà, et ensuite, tu es une grande fille, Violette, nan ?

Violette acquiesça. Elle évita soigneusement Brooke qui la regardait en coin.

***

Rebecca soufflait pendant la séance de cardio-training.

- C'est comme si... Il y avait... un mur de glace... entre nous deux... Et aucune des deux... ne veut prendre... le risque de le casser... et même sans Santana, elle continue... à ne pas me parler... et c'est rageant !

Amélia hocha la tête.

- Mais Rebecca... en même temps... elle est toujours lesbienne !
- Mais ça... On s'en fout... Amélia ! Ça veut pas... Dire qu'elle va... S'en prendre à nous, ou quoi !... Il faut réfléchir... En personnes civilisées et pas... en gamines !

Amélia plissa les yeux.

- Ah bon...
- J'AI LA PECHE, J'AI LA PECHE, J'AI LA PECHE, WOOO !

Les filles se retournèrent vers une brune pulpeuse avec de longs cheveux frisés, que Rebecca et Amélia reconnurent comme étant Marissa Benattia.

- STEP ONE ! STEP TWO ! YEAH !
- LA FERME !!!

Gina et Holly haussèrent les sourcils. Juste à côté d'elles, une petite rousse avec des couettes hautes et de grosses lunettes observait Marissa qui se retourna vers elle, étonnée.

- Il t'arrive quoi, demi-portion ?!
- La demi-portion, c'est MARINA KEEGAN, espèce de truie frisée, va !
- PARDON ?
- Mesdemoiselles... grommela la prof.
- Arrête de t'enthousiasmer, miss Pom-Pom Girl ! Si tu veux te trémousser en braillant, va sur un terrain de foot, ici, on se défoule, on n'a pas besoin de tes grouinements de pouf !

Marissa blêmit alors que les autres filles semblaient plutôt d'accord.

- J'avoue, elle ouvre trop sa grande gueule... soupira Gina.
- Clair, elle se prend trop pour la chef des majorettes... admit Holly.
- Ou pour la chanteuse vedette du groupe de gym ! ricana Gina.
- N'est-ce pas... souffla Marina.

***

- Putain, j'avais pas compris ça !!

Francis était éberlué.

- Mais ma parole, Steven, t'es con ou quoi ?!
- Me traite pas de con, super pédé, là ! C'est quand que tu conclues avec l'autre nunuche là ?
- Ça t'regarde pas !
- Réponse de pédé ! Putain les mecs pourquoi vous m'avez pas dit qu'Anouchka elle voulait juste passer du temps avec moi là ?

Mike soupira.

- Elle veut jouer à un jeu de foot avec toi ! A ton avis, c'est pour QUOI ?
- Genre elle veut te mettre la pâtée à Fifa, un truc comme ça ? Mec ! souffla James.
- Putain même James avait compris quoi ! souffla Mike.

James regarda Mike qui leva les mains.

- Alors que t'as jamais vraiment été sur le marché des célibataires, mec !
- Ahon.
- Tout ça pour te dire qu'elle t'aime beaucoup !

Steven grimaça.

- Mais euh... Comment j'fais moi ?
- Comment ça ? Tu l'aimes bien aussi nan ?
- Bah ouais mais... C'est une copine !
- On dirait que vous essayez d'apprendre à un sauvage comment se comporter en société... marmonna Francis.
- Eh mais sauvage toi-même, moi au moins je vais pas me doucher en caleçon !
- Moi au moins je montre pas mon cul et ma bite à tout le reste de l'équipe ! souffla Francis.

Mike et James ne purent qu'approuver. Steven grimaça.

- Mais c'est vachement plus propre, putain !
- Certes, mais au moins, Jimmy Hanson vient pas se doucher systématiquement à côté de moi ! admit Francis.
- Mais c'est parce qu'on discute de bagnoles !
- T'as jamais remarqué qu'il y connaissait rien en bagnoles ? souffla Mike.
- Et qu'il partait au bout d'un moment, les deux mains sur son entrejambe ? ajouta James.

Steven plissa les yeux, semblant ne pas comprendre. Francis souffla en l'air genre « Putain y'a du BOULOT ! »

Le coach siffla.

- Excellent boulot les gars. Bradshaw, York, Jones et Hobbes, vous vous améliorez de séance en séance ! Prochain match, je veux Denton, Zuckerman, Pitterson et Weldon !
- Enculé ! grommela Steven.
- Putain... souffla James.
- Peut jamais être tranquilles... souffla Mike.
- Allez hop... marmonna Francis.
- Contre Campton, Marsden, Hanson et Christiansen !

Soupirs dans l'autre équipe.

- Coach, pourquoi on a Christiansen avec nous, il est nul !! grommela Philippe Campton.
- CAMPTON, EST-CE QU'UNE DEUXIEME BITE A POUSSE DANS TON SLIP CETTE NUIT ?
- Euh nan, Coach...
- ALORS T'ES PAS EN POSITION DE DISCUTER !

Francis se plaça au goal, James en défense, Steven et Mike en attaque.

- Je vois qu'on a abandonné ses rêves d'attaque totale, c'est bien les seconde année un. Pour une classe de lopettes, vous vous démerdez bien.

Francis appela Hélionceau. James appela Grelaçon. Mike envoya Sucroquin, et Steven sortit Mucuscule.

- ... PUTAIN MAIS C'EST QUOI CE BORDEL ??? C'EST QUOI CETTE EQUIPE DE MINI FIOTTES DE KALOS, LA !!!

Tanner Christiansen, en attaque, envoya un Florizarre.

- Comment vous allez morfler !

Philippe Campton, en attaque également, appela un Papinox.

- Sérieusement les mecs, comment vous comptez gagner avec ça ?!

Billy Marsden, toujours en attaque, envoya un Pandarbare.

- C'est parti les gars, on va se les faire !

Jimmy Hanson, au goal, envoya Musteflott.

- Comment ça va chier pour eux !

Le coach soupira.

- Pas de défense ?
- Quelle défense vous voulez qu'on ait face à des taupes pareilles ?! soupira Philippe.
- BORDEL CAMPTON, TU ME PARLES SUR UN AUTRE TON, MERDE !
- Pardon Coach...

Le coach Gilbert Grey poussa un coup de sifflet. La balle fut donnée à l'équipe des seconde année trois.

- Florizarre, Mégafouet !
- Mucuscule, Charge !

Le Coach s'étonna en voyant le petit blob foncer vers Florizarre. La créature visqueuse absorba le Mégafouet sans problème et s'empara de la balle avec ses cornes.

- HEEEEEEEEEY !
- Herbivore, bien joué, Weldon !
- Mike !
- Cognobidon...

Sucroquin se mit à geindre, recroquevillé sur lui-même.

- PUTAIN DENTON !
- CALINERIE !!

Sucroquin mangea une baie Sitrus et bondit d'un coup vers la balle, lâchée par Mucuscule.

- Pandarbare, Martopoing !

Pandarbare s'interposa, mais Sucroquin était trop rapide et lui sauta sur la tête, enfonçant le Pokémon dans la terre.

- Nan mais je rêve !! Papinox, Bombe Beurk !!

Papinox frappa le terrain, mais Sucroquin était trop rapide. Le Pokémon fonça vers les buts.

- JIMMY, T'AS INTERET A STOPPER CA !!! grommela Philippe.
- Oui Philippe !!

Musteflott fonça et vola la balle des mains de Sucroquin. Mike s'étonna.

- Sabotage ! cria Francis.
- Putain de merde !

Sucroquin se hâta de revenir vers le terrain adverse. Musteflott renvoya la balle à Papinox.

- Papinox, Tornade et Choc Mental !!

Papinox envoya la balle de l'autre côté du terrain à grande vitesse.

- Grelaçon, Balle Glace !

Grelaçon envoya une sphère glacée solide qui entra en collision avec la balle, la ralentissant grandement.

- Hélionceau, Mégaphone !

Hélionceau relança la balle avec fureur.

- Mucuscule, Plaquage !

Mucuscule sauta et frappa, ce qui en augmenta l'effet.

- Billy !
- Pandarbare, attaque Martopoing !

Pandarbare recommença son attaque. Mike soupira.

- Bon bah tant qu'à réutiliser des attaques... Sucroquin, Câlinerie !

Sucroquin sauta pour attraper la balle dans sa grande bouche. Dans un saut parfaitement millimétré, le Pokémon Confiserie sauta vers les buts adverses.

- Musteflott, Aqua...
- Ecosphère !

Sucroquin s'arrêta et envoya la balle surmontée d'énergie droit dans le filet. Le coach siffla.

- PUTAIN, LES SECONDES ANNEES TROIS, MERDE !

Philippe soupira.

- On n'y est pour rien, monsieur...
- Quoi, ça va être quoi, votre excuse, Campton ? « Bouhouhou, c'était des petits de maternelle en face, on n'a pas su estimer le danger » ? Avec vos gros machins vous aviez mille fois de quoi les bouler, mais vous, vous vous êtes contenté de lancer comme une putain de tenniswoman cantonnée au service, MARSDEN !

Billy Marsden se raidit et regarda le coach.

- Vous n'avez qu'une seule putain d'attaque ?
- Euh bah...
- Merde quoi ! Christiansen, à la hauteur de votre réputation...
- C'est pas ma faute si Florizarre peut pas trop bouger !
- Et c'est la mienne peut-être ? C'est QUI le con qui appelle une barrique pareille sur le terrain ? C'est TOI, tête de cul ! Assume tes putains de conneries. A propos d'assumer, HANSON !

Steven plissa les yeux. « Pour une fois que c'est pas nous qu'on se fait engueuler ! »
Jimmy Hanson frissonna.

- Au lieu de mater le cul de tes potes, tu ferais mieux d'apprendre à garder un but avec cette loutre de merde !
- Oui monsieur...
- Un peu plus de concentration, un peu moins d'astiquage de jonc. Allez, suivants !!

Steven, Mike, James et Francis retournèrent glander sur le bord du terrain.

- Bravo Mike, ton truc pour tester nos Pokémon en cours d'entrainement a eu du bon, finalement ! admit Francis.
- Ouais, bien joué ! affirma James.
- C'est trop cool de pas s'être fait engueuler ! sourit Steven.
- J'avoue ! sourit Mike.

***

Christina bossait comme une forcenée.

- Je ne trouve vraiment pas la situation saine... marmonna Robbie.
- Moi non plus mais que veux-tu, c'est pas comme si je pouvais faire autrement ! soupira Christina. Si je le pousse, il va se braquer, si j'attends qu'il refasse un pas, je prendrai la poussière ! Bon sang mais pourquoi étais-je saoule ?!

Robbie haussa les sourcils.

- Tu crois qu'il a profité de la situation ?! Tu crois qu'il a voulu profiter de moi ?!
- ... Tino est un sacré cas, mais je pense qu'il a quand même certaines valeurs morales... admit Robbie.

Christina soupira.

- Comment t'as fait, toi, avec Perrine ?
- J'ai... pris mon mal en patience et quand elle a été attaquée personnellement par Direction Dresseurs et que je me suis démené pour la sauver, elle a compris que mes sentiments n'étaient pas une blague !
- Vous êtes tellement mignons, je veux la même chose ! geignit Christina.

Robbie plissa les yeux.

- Ca, c'était bizarre !
- Je sais, je sais, je sais, je dois arrêter d'être aussi fofolle et regarder la réalité ! La réalité c'est que moi et Tino c'est impossible et puis c'est tout ! Si je tente quoi que ce soit, je vais faire une erreur, je le sais !
- Et d'une, tu n'es plus la même qu'avant, je pense que l'entrainement des pom-pom girls t'a fait beaucoup de bien, et surtout... Tino non plus n'est plus le même qu'avant, doucement mais sûrement, vous évoluez chacun à votre rythme, un beau jour peut-être...

Christina soupira. Un élève de l'option arriva.

- Christina...
- Jeannot, en quoi puis-je t'aider ?

Robbie observa l'élève très calme et très posé qui venait de s'adresser à Christina.

- Euh voilà, je suis en train de boucler la maquette du prochain numéro et...

Ce « Et... » se prolongea sur une bonne trentaine de secondes, à la surprise de Robbie et Christina.

- ... J'me demandai si on l'intégrait, finalement, ce dossier sur l'écriture alternative que t'as écrit...

Christina plissa les yeux.

- M'enfin ça ne souffre d'aucune discussion ! Qui t'a dit qu'on ne l'intégrait pas ?!
- Baaah...
- Jeannot, s'il te plait !
- Yoann...
- Je vais faire de la pulpe avec sa tête !!

Christina se leva sous les yeux de Robbie. Jeannot s'étonna.

- J'aimerai être aussi spontané...
- Et moi donc ! sourit Robbie.

***

- Nous gérons la séparation en permanence. C'est notre lot quotidien. On va à l'école, on quitte sa famille pour rejoindre d'autres gens. On part de l'école, on quitte ces gens pour rejoindre sa famille. Au quotidien nous vivons des moments de séparation, et peu à peu nous nous accommodons de cela, de cette distance avec les proches. Certaines personnes font de la séparation un art de vivre. Ce que la psychologie appelle complexe du hérisson est la volonté de se couper des autres par peur d'exprimer ses sentiments sans pour autant ne pas en avoir.

Wallace prenait les cours avec attention et précision afin de les redonner à Santana plus tard.

- Certaines séparations sont plus définitives que d'autres, certaines sont volontaires et c'est souvent celles-là les plus supportables... Parce que les séparations qu'on ne veut pas, celles-là font mal. Quand on relâche un de ses Pokémon, que ce soit pour son bien ou pas, on est forcément triste. Quand quelqu'un décède, on est rempli de tristesse parce que cette séparation est non seulement involontaire mais également inattendue et définitive. Comme on fait des liens, on se quitte. Ce qui nous amène à d'autres réflexions, de l'utilité de faire des liens. Il y a quelques temps, j'avais sévèrement réprimandé votre camarade Wallace au sujet d'un devoir assez horrible sur le fait que les gens constituaient une entrave au bonheur et que les principes primaient sur les autres.

Le reste du cours se retourna vers Wallace qui haussa les sourcils.

- J'adorerai argumenter avec vous mais d'une, j'ai pas ma copie sur moi, de deux, je dois copier le cours pour Santana !
- Ce n'est pas grave j'ai une photocopie de votre copie ! sourit Vivienne.
- C'est méga-flippant, madame, je suis flatté mais c'est flippant ! marmonna Wallace en tapant sur son clavier.
- Bien, relisons un passage de ce devoir...
- Dites, maintenant que mon devoir est utile, vous allez augmenter ma note ?
- Non !
- Et mon copyright alors... soupira Wallace.

Vivienne leva les yeux au ciel et lut un passage qu'elle avait surligné.

- « Je vais donner un exemple simple : Quand je suis chez des amis, je ne peux pas faire ce que je veux. Je suis entravé par une série de principes qui m'entravent et m'empêchent, par exemple, tout simplement de me servir à manger tout seul. Par contre chez de très bons amis, cela peut se faire. On a donc deux choix : Soit approfondir les liens pour gagner en liberté chez les autres, soit ne pas se faire de liens pour mieux apprécier sa liberté. Une autre alternative consiste à contrôler de A à Z la relation qu'on entretient avec les gens de sorte à ce que tout se passe toujours chez soi, de sorte à toujours être en position de force ».

Les autres élèves semblaient choqués. Vivienne donna la parole à un élève noir à lunettes.

- Oui, Desmond ?
- Je voudrais demander à Wallace s'il a des amis ou s'il les paye pour avoir du contrôle sur eux ?

Le reste de la classe éclata de rire. Wallace soupira en notant la teneur de chaque échange.

- J'veux demander à Desmond s'il est vraiment noir ou si c'est juste une couverture pour traiter les autres de racistes quand ils lui posent une colle.

Le reste de la classe s'offusqua. Wallace continuait à taper tout en regardant la prof.

- Voyez, j'ai le contrôle. Un gusse me provoque, je veux pas que ça aille plus loin, je l'envoie chier, fin des problèmes. J'ai tout sauf envie de me prendre la tête avec ce merdeux alors j'en finis immédiatement avec un commentaire dégueulasse parce que les gens comme ça me donnent la gerbe, j'aime avoir des relations humaines qui ont un sens tout en me laissant ma liberté personnelle !

Vivienne agita la tête.

- Enfin je tiens à faire remarquer au chef du groupe de travail « Pokémon et Discriminations » que prétendre que je paie mes amis, c'est discriminatoire envers mes amis, mon banquier et les prostituées. T'es vraiment un putain de gros raciste, Desmond !
- Madame !
- En même temps il a raison, votre argument n'était pas très bien posé, Desmond... admit Vivienne.
- Comment tu peux être aussi injurieux avec des gens que tu ne connais même pas !

Wallace tendit un œil vers la dénommée Soraya Talis, une jeune fille maghrébine considérée comme jolie par beaucoup de garçons.

- Tu me poses la question à moi ou à Desmond ? Parce qu'il a été très injurieux !
- Tu ne connais pas les gens mais tu te dis tout de suite « Si je fraternise, je vais y perdre »... On y gagne toujours quand on a des interactions sociales, c'est elles qui font la richesse de notre monde, et on n'a rien à y perdre, jamais !
- Je suis d'accord sur le fond, mais je suis sûr que toi aussi il y a des gens que tu ne veux pas fréquenter ou revoir après les avoir fréquentés.
- Il y a des gens en effet que je préfère éviter pour diverses raisons qui me regardent !
- Avant ou après leur avoir parlé ?
- ... Un peu des deux ! Mais je n'évite certainement pas les interactions sociales poussées qui elles, m'enrichissent !
- Oui mais tu en as peu !
- J'en ai autant que possible parce que c'est ça qui enrichit une vie !
- Autant que possible ? Tu veux dire que tu cumules les relations sociales par pure volonté d'enrichissement personnel ?!
- Oui !
- C'est DEBILE ! gronda Wallace.
- Quel mal y-a-t-il à avoir beaucoup d'amis ? soupira Desmond.
- Bah à force, ça fait chier !

Le reste de la classe se tourna vers Rhonda Mortes.

- Vas-y, Rhonda... assura Vivienne.
- J'veux dire, sur Facebook j'ai 115 amis. Je parle à peine à 20 d'entre eux, sans compter la famille. Les 90 autres, je cherche pas plus loin, c'est des gens que je suis, sans plus !
- Tu n'as que 115 amis sur Facebook ?! s'étonna Soraya.

Rhonda souffla.

- C'est pas des Pokémon, le but c'est pas la collection ! Je crois que Wallace applique simplement le principe de la qualité plutôt que la quantité !
- Elle marque un point et je suis à deux doigts de lui demander son numéro de téléphone ! admit Wallace.
- C'est insensé, vous êtes deux aimants que tout oppose ! soupira Desmond. Vous ne pourriez pas être amis !
- Probablement pas, mais je suis d'accord avec le point de vue qu'elle vient d'exprimer ! avoua Wallace.
- Si on était amenés à devenir amis, je respecterai le souhait de distance de Wallace et il respecterait le mien, finalement on s'entendrait au moins sur ce point-là ! stipula Rhonda.

Wallace acquiesça.

- Après, y'a d'autres moyens de déterminer si on peut être proches ou pas !

Wallace se tourna vers la jeune fille.

- Vin blanc ou vin rouge ?

Vivienne haussa les sourcils. Les autres élèves grimacèrent. Rhonda sourit.

- Le rouge a plus de goût et en plus ça ressemble à du sang !
- Bzzzzzzt. Le vin blanc est un vin festif bien plus savoureux et versatile que le vin rouge, vin de table, qui a pour ainsi dire toujours le même goût avec quelques variations, et qui n'a pour elle que ce que l'œnologie veut péniblement lui inventer. Nous ne pourrions pas être amis, tu es Out.

Rhonda plissa les yeux.

- Juste parce que je préfère le vin rouge ?!
- C'est rédhibitoire en ce qui me concerne, qui ne sait pas boire ne sait pas vivre !
- ... Non mais c'est n'importe quoi !
- Mon cercle social, mes règles.

Vivienne plissa les yeux et reprit son cours.

- Où en étais-je... Ah oui, euh... Donc la société naturellement nous pousse à des rapprochements qui mènent donc forcément à des séparations. Ignorons les divers paradigmes culturels et intéressons-nous à des cas particuliers de situations sociales...

***

- Je vous rends donc vos copies... Pila... Pila c'est un... bon travail, c'est juste dommage que tu n'aies pas perçu l'hypocrisie de la narratrice...

La jeune fille indienne s'étonna.

- Elle n'est pas hypocrite, elle fait juste ce qu'elle veut et elle s'en fiche des autres !
- ... Ce qui revient à de l'hypocrisie, elle ne pense qu'à elle sans se soucier des sentiments de l'ensemble des gens de son entourage !
- Ah bon...
- Eh bien oui... quand on joue un double jeu avec les gens, c'est de l'hypocrisie, jeune fille... Selina, très bon devoir, j'admire comme d'habitude votre attachement aux petits détails !

La jeune latina hocha la tête.

- Vous avez notamment remarqué que la romance en arrière-plan de la femme de chambre et du palefrenier était une allégorie de ce qu'aurait pu être la relation entre Bradford et Katelyn si leurs moralités respectives ne les contraignaient pas à tant de distance et de retenue, bien joué !

Selina hocha la tête et prit son devoir pour admirer sa note.

- Naomi... Naomi j'ai un vrai souci avec votre devoir et celui de Walter...

Fey, Ana et Quinn se regardèrent, pas dupes.

- Disons que vous avez les mêmes réflexions... Je ne soupçonne pas de copie, évidemment, les deux devoirs sont différents, évitez juste de... vous faire part respectivement de vos réflexions. Je ne vous ai pas pénalisés sur la note, mais à l'avenir je le ferai, une telle méthodologie ne vous sera pas d'un grand secours à l'examen !

Ambrose rendit les devoirs à Naomi et Walter qui se regardèrent, quelque peu gênés. Fey, Ana et Quinn se regardèrent en bonnes fans de potins.

- Angelica... Quelle rudesse vis-à-vis des personnages féminins ! Vous avez également fait part du... je vous cite... « Relayage d'une certaine propagande socialo-féministe destinée à soi-disant émanciper les femmes alors qu'elles sont depuis toujours destinées à rester en cuisine et à servir leurs maris »...

Ambrose serra les dents. La blonde aux cheveux carrés mais raides haussa les épaules.

- Bah oui et pis ? C'est ce que je pense !
- Mademoiselle, les réflexions politiques n'ont pas leur place dans mon cours !
- Alors arrêtez de nous faire lire des romans politiques...
- ... « Romance de châtelains » est un roman politique ?!
- Bah de ce que j'en ai lu, oui !
- ... Bbbbboooooooon... euh... Danielle...

Une jeune fille aux cheveux châtains acquiesça.

- Très bon devoir comme d'habitude... J'ai beaucoup apprécié votre petite réflexion personnelle sur la personnalité changeante de Bradford, c'était assez judicieux ! Ana... Ana, vous avez mal estimé la périodicité des évènements dans l'histoire d'un tout petit siècle, mais votre réflexion sur l'intrigue est probablement la meilleure dans cette classe, vous avez tout à fait cerné les tenants et les aboutissants de l'histoire... Fey, non, Katelyn n'est pas « coincée et dépendante », elle est sensible et vit dans un milieu où on la scrute de toutes parts ! A part ça, c'était pas trop mal...

Fey soupira et prit son devoir.

- Quinn, pas un mot sur le rôle des parents de Bradford...
- J'avais déjà fait six pages de devoir, j'étais un peu fatiguée... souffla Quinn.
- Votre réflexion est intéressante, mais il manquait vraiment le caractère crucial du rôle des parents. Vous avez le droit de me spoiler dans vos devoirs, hein, je les ai lus, ces livres !
- Oui pardon !

Quinn prit son devoir et haussa les sourcils, contente de sa note.

Russel, hors-sujet TOTAL ! Qu'est-ce que le cartel colombien venait faire là-dedans ?

***

- Voilà qui va, à coup sûr nous changer de la peinture !

Les élèves du cours d'art travaillaient l'argile. Les élèves semblaient avoir plus ou moins de difficulté à travailler leur sujet de départ.

- On m'a demandé de vous enseigner des techniques d'arts plastiques et appliqués plus variées, mais bon, quand vous serez devant le jury à la fin de l'année, vous pourrez leur présenter surtout des toiles... admit Odile.

Perrine en avait marre. Sa sculpture représentait un... truc rond.

- T'as sculpté quoi ? demanda Andréa.
- La Lune, selon toute vraisemblance... grommela la jeune fille.
- C'est dur hein ?
- La peinture, le dessin, c'est facile, faut juste un crayon et du papier, mais ça, c'est pas de l'art, ça, c'est de la torture chinoise !!
- Oh Perrine, y'a bien des sculptures que tu aimes !
- Oui mais c'est pas moi qui les fais, et heureusement !

Andréa regarda son bonhomme avec un grand sourire. Elle plissa les yeux. « Mouais... mouais, mouais, mouais... »

- Andréa, tu fous quoi, merde ?

Andréa regarda Clive qui modelait un zombie tout décrépi. Andréa plissa les yeux et tapa sur son modelage pour le déformer.

- Tu vois ? Chronique d'un bonheur avorté de femme mariée tout juste battue !
- Mouais, tu te rattrapes bien !

Odile semblait ravie.

- Bien joué, Bonnie !

La petite Bonnie Hall, une jeune fille assez discrète, avait réussi à modeler une main.

- Je savais que ce genre de cours allait réveiller de nouveaux talents enfouis en vous ! Oh, Perrine, mon Dieu...

Perrine lâcha sa « sculpture », une... boule difforme.

- ... si le thème avait été Astéroïdes et objets stellaires, à la rigueur, mais là... admit la prof en agitant la tête.

Perrine souffla. Andréa la regarda.

- Si tu comptes te livrer à Direction Dresseurs une fois de plus, préviens avant au moins !
- Gnnnnnnn...

***

Tristan fignolait l'un des logiciels qu'il présenterait à la fin du cycle comme résultat de son travail en option.

- Un Media Center ?! C'est ça ton logiciel ?
- C'est en fait une sorte de « favoris » mais pour l'ordinateur en lui-même.
- Y'a le menu Démarrer pour ça... s'étonna Tino.
- Oui mais il est obsolète. Et on tend à s'en débarrasser de plus en plus. Mon logiciel est une petite fenêtre qui, en temps réel, te rappelle tes dernières tâches, te permet d'accéder aux derniers logiciels que tu as programmé, et ça ne prend qu'un dixième de ton écran. Tu l'actives ou tu le désactives en te servant d'une touche de ton clavier. Pour mon expérience, je me suis servi de la touche majuscule droite qui... dans les faits, ne sert à rien puisqu'il y a déjà celle à gauche !

Tino agita la tête. La prof s'était arrêtée derrière un élève

- Alors, expliquez-moi...
- C'est une application similaire à Shazam, mais qui permet de deviner une musique seulement quand on fredonne l'air. Et si c'est similaire à trop de chansons, l'application donne toutes les chansons similaires !

La prof haussa les sourcils.

- Antoine Jobs, le jour où vous vendez ça, je suis la première acheteuse !
- En fait je comptais en faire une application gratuite...
- Non mais ça va pas ?! Vendez ça, c'est un coup à vous faire des millions !

Tristan, Tino, Benjamin et Orson haussèrent les sourcils. Antoine serra les dents.

- Si vous le dites...
- Ah mais après, ça n'engage que moi ! Bertelin, votre travail...
- Eh bien c'est un logiciel qui donne les horaires de train en temps réel selon les données entrées au départ, ici le train Flocombe - Maillard ! expliqua Orson.
- Pratique... Ratsone !
- C'est une application téléphonique qui améliore en temps réel les données GPS. Elle s'informe des moindres changements topographiques.
- ... ce doit être assez gros comme application...
- Pour l'instant ça fait un giga...
- UN GIGA ??? Réduisez-moi ça ! Vous couvrez la planète entière ou quoi ?
- Bah oui...
- ... Réduisez ça ! Je sais que vous adorez les maths mais là ça va trop loin !
- D'accord...
- Restez-en à Poképolis du moins ! Edison...
- C'est un Media Center réduit et qui se met à jour automatiquement avec les dernières tâches effectuées. Vous avez téléchargé quelque chose ? Mon logiciel garde tout en mémoire et vous y donne accès en un instant !

Agnès plissa les yeux.

- Félicitations, Edison, vous avez inventé le menu démarrer !

Tristan plissa les yeux.

- Bah... bah...
- Ketts...
- C'est un logiciel à destination de la cuisine, ma mère se sert d'une tablette mais elle la salit et au bout d'un moment c'est inutilisable, alors j'ai fait en sorte que le micro soit utilisable et que les recettes soient énoncées vocalement.
- Pas mal, pas mal...

Tino sourit. Tristan geignit.

- J'dois tout refaire alors ?
- Trop d'ambition, mon petit, trop d'ambition... sourit Tino.

***

- J'aurais dû prendre une chambre d'hôtel...

Santana leva les yeux au ciel alors que sa mère, accompagnée de son assistante et de Khan, avait décidé de venir jusque dans la cabane de Luan.

- Pourquoi n'as-tu pas décidé cela avant...
- D'autant que je t'ai clairement dit que je n'avais pas de place... soupira l'homme.
- Je vois, vous voulez encore m'exclure...

Santana soupira et regarda son père qui agita la main. Santana soupira, se demandant ce qu'elle pourrait dire pour larguer sa mère.

- J'en ai vraiment assez, je fais de mon mieux pour que tout aille bien, pour ne gêner personne, et vous êtes en permanence contre moi !
- Ca suffit.
- Je sais que je suis chiante mais vous pourriez au moins avoir un minimum de respect envers moi...
- Ca suffit... grommela à nouveau la jeune fille.
- Je veux dire, je sais qu'à proprement parler on n'est pas une famille mais ça n'est pas une raison pour...

Santana attrapa une lanterne dans un coin et la balança vers sa mère.

- TU VAS FERMER TA PUTAIN DE GRANDE GUEULE OUI OU MERDE ???

Sara, Agnès, Luan et même le petit Khan regardèrent Santana qui était furieuse.

***

- Sara, tu ne devrais pas faire ça !
- C'est dangereux !
- Tu pourrais tomber sur un malade !

Sara Lan écarta d'une main badine les soucis de ses camarades.

- Vous êtes vraiment des lavettes ! Je vais juste flirter avec les pêcheurs du port ! Rien de rocambolesque ! C'est marrant, ils sont en pâmoison devant moi alors que j'ai tout juste quinze ans !
- Je ne te comprends vraiment pas... Pourquoi es-tu venue vivre ici, dans ce squat miteux, avec nous ? souffla Daniella.
- Squat ? Je croyais que c'était un groupement d'artistes indépendants !
- Oui mais bon, tu es une jeune fille de bonne famille...
- ET-A-LORS ! J'en ai marre de cette ségrégation entre pauvres et riches ! Sous prétexte que vous êtes pauvres, vous auriez plus le droit d'être ici que moi qui ai la malchance d'être née riche ?

Les habitants du squat se regardèrent, penauds.

- En plus depuis que je suis là, je ne vous ai rien demandé, je ne fais que peindre !
- C'est pas faux...
- Elle est chiante mais au moins elle ne nous vole rien...
- En plus ce qu'elle fait est assez beau...

Daniella plissa les yeux, méfiante.

***

- Tu es QUOI ???
- Enceinte-euh ! Ca a dû arriver quand je fricotais avec Luan !

Les autres squatteurs s'étonnèrent.

- Luan... le pêcheur... celui qui a trente balais ?!
- Bah ouais !

Les squatteurs restaient éberlués. Sara haussa les épaules.

- Bon bah voilà hein !

***

- PUTAIN DE MEEEEEEERDEUUUUH !
- Tu t'attendais à quoi ?! grommela Daniella.
- Y'a du sang ! s'étonna un type.
- C'est normal ! Ramenez-moi du linge et de l'eau chaude !
- BORDEL DE MERDE DANIELLA JE VAIS CREVER ICI !!
- Ça valait la peine de flirter, hein ?
- TA GUEULE !!
- Pousse, bouffonne !
- GNNNNNNNNNNN !

Peu après, Daniella sortit un bébé d'entre les jambes grandes écartées.

- Oh bon sang... souffla un jeune artiste.
- J'y crois pas... marmonna une fille.
- Tu veux l'appeler comment ?
- Santana... souffla Sara. C'est de l'espagnol, ça veut dire Sainte...

Daniella soupira.

- Faut appeler une ambulance, je sais pas quoi faire après !
- Ca va se refermer tout seul, nan ? geignit Sara.
- Non, grosse conne ! J'aurais même pas dû adhérer à ton idée débile d'un accouchement naturel !

***

- Heeeeeeeeeeey !

L'homme sur sa barque regarda vers le ponton. Il vit une espèce de gamine pseudo-hippie avec un bébé dans les bras.

- ... Bah tiens.
- C'est ta fille et elle s'appelle Santana !
- ... C'est bien, ouais... euh... et... t'es venue faire quoi, là ?
- Bah, je suis venue te demander une pension alimentaire, tiens !

Le pêcheur regarda la gamine.

- Okay, je t'explique un truc. Je vis dans une cabane. Je pêche en barque. Ce que je récolte de ma pêche, je le revends aux maraîchers du coin, et je vis de ça. Tu veux que je te verse de l'argent pour un enfant que je ne voulais pas et que tu as conçu sans m'en avoir informé en neuf mois de temps. Alors très honnêtement, ta pension, tu peux toujours y rêver.
- Mais c'est ta fille !
- Eh bien félicitations, mais toi et moi c'était tout sauf quelque chose de durable, de construit, de sincère et de voulu. Alors... Non !
- Tu comptes l'abandonner ?!
- Dans les faits, oui. C'est toi qui l'a voulu, c'est à toi de t'en charger.
- Qu'est-ce que j'aurais pu faire ? Avorter ?
- Non, non... La faire adopter par des gens qui en voulaient aurait été bien.

Sara grimaça.

- Tu es vraiment horrible !
- Toi aussi... Tu as l'air tellement immature, je me demande comment tu vas t'en sortir avec ce bébé...

Sara serra les dents.

***

C'est ainsi que Santana fut élevée, au moins les trois premières années de sa vie, par Daniella et d'autres squatteurs.

- Elle est trop mignonne !
- Regarde-là, elle crapahute partout !
- Sara, tu veux pas t'en occuper un peu ?

Sara leva les yeux au ciel.

- Elle dort avec moi, je vous signale !

Daniella souffla.

- Tu veux dessiner, Santana ?

***

- Maman on va où ?

Sara retira son cache-yeux et se tourna vers Santana qui avait l'air bien petite dans son siège d'avion.

- On va dans un pays où c'est super facile de faire une école d'art à mon âge, comme ça, maman va pouvoir réaliser ses rêves !
- ... et je vais revoir Daniella ?
- Ah bah ça nan, elle a préféré rester au Viêt-Nam, figure-toi ! Rhalala... Il y en a, je te jure, qui ne savent pas faire ce qu'il faut pour leur bien !

Santana plissa les yeux et se rassit correctement dans son siège.


***

- M... MAIS ENFIN SANTANA, QU'EST-CE QUI TE PREND ?!!
- Qu'est-ce qui ME PREND ??? Tu te fous de la gueule du monde, maman ? Tu viens ici sans que personne n'ait voulu de toi et ensuite tu te plains que ce n'est pas assez bien ? Mais bon sang mais dans quel monde tu vis ! Tu es venue uniquement parce que tu voulais que je m'occupe de Khan parce que je t'avais laissé seule avec lui ! Tu n'en as rien à FOUTRE de papa qui va mourir !
- Tu te rends compte que cet homme ne voulait pas de toi et qu'il t'a abandonnée sans même me verser quoi que ce soit pour sa propre fille ?
- Tes parents sont RICHES, maman ! Arrête de vouloir être la plus malheureuse uniquement pour attirer l'attention !! Certaines personnes ont de VRAIS problèmes, pas des problèmes qu'ils s'inventent pour faire bien !!

Sara sembla catastrophée.

- Mais tu es complètement hystérique !
- Sors d'ici ! Dégage ! Fous le camp ! C'est trop petit ? Ça sent le poisson ? Personne n'est gentil avec toi ? EH BAH DEGAGE !

Sara se mordilla les lèvres.

- Très bien... Dans ce cas, tu sais ce qui va arriver à ton petit frère, n'est-ce pas ?
- Quoi, tu vas l'abandonner parce que je t'ai crié dessus ? Mais bravo, maman ! Quelle femme responsable et épanouie dans sa vie d'artiste ! Tu sais quoi ? Tu veux une grande nouvelle ? Je quitte la maison !

Sara haussa les sourcils. Luan grimaça.

- Santana, ne...
- Nan. Nan, ça fait trop longtemps que je supporte cette emmerdeuse, ça fait trop longtemps que j'élève limite son chiard à sa place...
- Ne parle pas de ton frère comme ça !
- C'EST PAS MON FRERE, C'EST JUSTE MON PUTAIN DE DEMI-FRERE ! ARRETE DE CROIRE QU'ON FORME UNE FAMILLE, PARCE QUE SI C'EST LE CAS, J'AI AU MOINS SOIXANTE BEAUX-PAPAS ! Bordel, fous le camp, tu me gonfles !
- Mais enfin, où vas-tu vivre si tu pars !
- J'sais pas, j'irais squatter chez quelqu'un, j'en sais rien... mais on peut plus vivre sous le même toit, j'en ai assez soupé de tes frasques...

Sara plissa les yeux et se tourna vers Agnès.

- Allons trouver un hôtel.
- C'est ça...

Sara, l'assistante et le petit quittèrent les lieux. Luan regarda Santana qui semblait au bord de la crise de nerfs.

- Si ta mère a quitté sa maison, c'est parce que ses parents la traitaient comme une bonniche et qu'ils ne lui témoignaient pas la moindre affection. Du coup elle est partie pour cesser d'être leur esclave.

Santana soupira.

- Arrête de me dire que je suis comme elle...
- Tu quittes ton foyer par caprice et non par obligation, certaines personnes ont de vrais problèmes qui nécessitent d'être traités par de hautes autorités, toi, ton seul problème avec ta mère, c'est qu'elle est irresponsable.

Santana soupira.

- Qu'est-ce que je peux faire ?
- Prendre ton mal en patience. Touss !
- Papa ?
- Ca va, ça va... C'est juste que... vos disputes me portent un peu sur les nerfs.
- ... désolée...
- Ça ira. J'ai juste besoin de me reposer un peu...

Santana acquiesça et s'assit à la table dans la cabane. Elle sembla totalement prise au dépourvu.

***

Violette prenait le chemin vers la sortie, avec les autres élèves. Wallace la rejoignit en poussant Walter.

- Coucou Violette !
- ... hey...
- Je venais te prêter ma clé USB, tu la refileras à Santana quand elle reviendra, histoire qu'elle ait le cours de philo !

Violette hocha la tête et prit l'objet. Wallace regarda Walter qui haussa les sourcils.

- Ah oui, en effet...
- Tu vois !
- Quoi ?! s'étonna Violette.
- Rien, juste que... Tu as l'air revenue à l'époque où tu étais proche de Rebecca... toute timide et toute peureuse... C'est assez étonnant parce qu'avec Santana tu avais l'air d'avoir pris ta vie en main... et là...

Violette inspira.

- Je n'ai aucune leçon à recevoir et certainement pas de vous deux !

Violette s'éloigna.

- Tu n'as pas non plus à essayer d'imiter Santana ou Rebecca pour exister !

Violette se tourna vers Walter alors que Wallace lui-même semblait choqué par les mots de son ami. Violette avança vers Walter, Psystigri entre les bras.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Que tu as le droit d'avoir tes opinions, ta volonté, ta façon d'être. Ton amitié avec Rebecca et ta relation avec Santana ne sont pas censées te tenir lieu de personnalité.
- Tu insinues que je n'ai aucune personnalité ?!
- J'insinue que ce n'est peut-être pas Rebecca qui se comportait mal avec toi, c'est peut-être toi qui ne t'exprimait pas suffisamment auprès d'elle. Et visiblement, sans les deux, tu sembles vouloir t'ouvrir aux autres mais tu en es incapable en totalité. J'insinue que tu as du mal à te mettre en avant parce que tu penses que c'est aux autres de se mettre en avant, pas à toi. Tu n'as pas à être soumise à une volonté, tu peux être la volonté.

Violette se mordilla les lèvres et inspira.

- On va dire que je n'ai rien entendu !
- D'accord.

Violette s'en alla. Wallace plissa les yeux.

- T'y as été un peu fort...
- Mais c'est bien ce que je pensais, elle est tellement dépendante de ses relations qu'elle ne sait plus qui elle est elle-même.
- La vache. T'as déduit tout ça de mon super potin ?
- Ton super potin valait ce qu'il valait, mais le fait est qu'elle est perdue sans Santana, et qu'elle n'est plus grand-chose sans Rebecca.
- C'est super compliqué. Je maintiens tout ce que j'ai dit en philo, vive la solitude !
- C'est gentil pour tes trois connards de potes. Y'a un film que Naomi ne veut pas voir, tu t'en charges avec moi ?

Wallace soupira.

- Tu veux dire pour avoir la place gratos avec la carte accompagnement de ton père et passer devant tout le monde avec ton fauteuil ? Sans problème !

Violette était dehors. Elle soupira. « Est-ce qu'il a tort ou est-ce que je veux qu'il ait tort ? Pffffff... »

Elle regarda Psystigri. « Et toi, t'en penses quoi, je suis si plate et inintéressante que ça ? »

Psystigri sembla hausser les épaules. Il se mit alors à évoluer. Violette s'étonna et vit le petit chat gris devenir bleu avec des rayures blanches. Elle sourit.

- Waouh... C'est la première fois qu'un de mes Pokémon évolue...

Violette se mordilla les lèvres. « Non, je ne vais pas donner un sens à ça, certainement pas... »

Tino et Tristan se dirigeaient vers l'arrêt de bus.

- Wow. Alors là j'te comprends plus. T'es le premier à me pousser dans les bras de Christina et quand Nicolas fait un pas significatif vers toi, tu flippes !
- Je sais, mais... si je vais chez lui, il va se passer des choses et...
- Et t'en as pas envie ?
- Baaaaaaaaaaah... je sais pas, c'est tôt, on sort ensemble que depuis un petit mois !
- C'est à toi de poser les limites. Si tu veux qu'il y en ait, s'entend...
- C'est juste que... Au départ je faisais seulement ça parce que Wallace me l'avait recommandé, et... j'avoue qu'au début je traitais un peu Nicolas comme... un alibi pour ne plus penser à Wallace, et...
- Et ?
- Bah je dois t'avouer que maintenant... je tiens à Nicolas, vraiment !
- C'est génial ! Ça veut dire que tu es désintoxiqué de Wallace !

Tristan serra les dents. Tino plissa les yeux.

- Quoi, nan ?! Tristan !
- Je sais, je suis une horrible pute ! geignit Tristan en se saisissant le visage.
- N... Nan, je voulais pas dire ça ! Robbie, dis à Tristan qu'il n'est pas une pute !

Robbie haussa les sourcils.

- Insérez un contexte, s'il vous plait... marmonna le grand blond, gêné.
- Il s'en veut d'avoir encore des sentiments pour Wallace !
- Pas des sentiments, de l'attirance ! J... j'ai toujours beaucoup d'estime pour lui, mais là maintenant ça m'apparaît plus physique que psychique et... euh...

Tino leva les yeux au ciel.

- Vous êtes d'un compliqué, vous, les gays...
- Bon, ok, Tristan, tu es une pute... admit Robbie en souriant.
- Maiiiiiiiiiiis ! geignit Tristan.

Rebecca souffla.

- Vacances !
- Ouais. Enfin ! sourit Mike.
- Je vais pouvoir dormir jusqu'à pas d'heure. Si j'arrive à me dépêtrer de mes devoirs !
- Tu m'étonnes... Tu sais, je plaisantais ce midi, hein, ce serait cool qu'on sorte un peu dans les deux semaines qui vont venir...
- Ca va pas, nan ? Le week-end, seulement ! Je tiens à mon temps libre ! grommela Rebecca.
- Euh... en fait je comptais réserver les week-ends pour les potes...
- Non mais ça va pas ? Tu vas faire passer tes potes avant moi ?! Je croyais que tu avais des sentiments pour moi ! En plus James et Fey vont encore flirter comme des demeurés, et tu as entendu Ana, elle veut jouer à la console avec Steven !

Mike plissa les yeux. « Te serais-tu mis dans une merde noire, Mike Denton ? »

- Tu seras heureuse d'apprendre qu'avec les gars on a gagné un entrainement aujourd'hui !
- Je suis ravie en effet d'apprendre que mon petit ami n'est pas un loser !

***

Luan se réveilla à l'hôpital. Il plissa les yeux et vit Santana à son chevet.

- Non... Non...
- Du calme, papa ! C'est juste histoire de rendre les choses plus confortables !
- Ils ne sont pas en train de me soigner hein ?
- Tu allais t'étouffer dans ton sommeil, j'ai préféré que tu viennes ici.

Luan soupira.

- Tu as reparlé à ta mère ?
- Plutôt parler à un four micro-ondes...
- Santana, tu ne peux pas vivre sans elle. Tu te causerais encore plus de soucis qu'avec elle.
- J'ai dit aux médecins que tu ne voulais pas la réanimation mais que tu voulais juste que ça finisse dans le calme. Ça a été difficile de le leur dire en Viet, crois-moi...
- C'est un peu ce qu'aurait dit ta mère, là encore...

Santana soupira.

- Et alors ? Je suis bien plus responsable et mature qu'elle...
- Un jour tu comprendras qu'elle n'a pas eu une vie facile et ce jour-là, il sera trop tard.
- Merci papa de me rappeler que sur son lit de mort, je dirai à maman que j'ai été une mauvaise fille et qu'elle, elle était géniale !
- Mais de rien.

Santana sourit. Elle plissa les yeux.

- Pourquoi t'as pas voulu de moi ? T'es un super papa.
- ...
- Fin, j'veux dire j'me doute qu'il y a 17 ans, la situation était bien différente, mais...
- Pas vraiment. J'étais pauvre, je vivais dans cette même cabane, je n'aurais pas eu de quoi vous nourrir toi et ta mère. Et ta mère et ses ambitions... J'aurais pas pu assumer ça.
- Elle a du fric, papa, beaucoup de fric ! L'appart où on vit est cradingue uniquement parce qu'elle fait pas le ménage, mais on n'est vraiment pas à la rue... Tu aurais pu avoir une vie bien plus simple !

Luan éclata de rire. Santana haussa les sourcils.

- Bah QUOI ?
- Tu parles vraiment comme ta mère, toujours à remettre en question les choix d'autrui parce qu'ils ne correspondent pas à ta vision du monde !
- Si t'arrêtes pas immédiatement de me comparer à maman, je t'étouffe avec cet oreiller et dans dix ans je suis la nouvelle Dark Vador !

Luan sourit et regarda Santana.

- Tu dois accepter que les autres aient des désirs et des choix de vie différents, sinon tu vas droit dans le mur, ma fille. Je m'en suis tenu à mon choix de vie, au détriment de toi, et ma vie a été simple, pauvre mais je n'y changerai rien. J'ai été heureux comme ça. Tu dois comprendre que tout le monde n'est pas heureux en vivant selon ton bon vouloir. Les gens peuvent être heureux sans que tu n'aies à t'ingérer dans leurs vies.

Santana plissa les yeux.

- Sûrement... Mais je vois pas comment appliquer ça dans la vie, je veux dire, c'est ma personnalité, je suis comme ça !
- Alors ne change rien.

Santana plissa les yeux.

- T'essaierais pas de m'embrouiller, là, par hasard ?
- Peut-être !

***

Wallace plissa les yeux en voyant Lindsay occupée avec son téléphone.

- Qu'est-ce qui se passe, Chelsea a le SIDA ?
- Wallace ! souffla Margaret.
- Wallace, c'est raciste ! grommela Carl.
- Pardon, papa. Chelsea a des chlamydiae ?

Margaret fronça les sourcils et regarda Carl qui haussa les épaules. Lindsay regarda son frère et soupira.

- Tu comprendras quand quelqu'un tiendra à toi !
- ... Wow. Touché, sœurette. Excusez-moi, je dois faire une dépression nerveuse !

Wallace s'affala sur la table, détournant la tête de ses parents et de sa sœur. Margaret leva les yeux au ciel.

- On ne peut pas avoir un repas normal de temps en temps ?
- Oh pour ça, chérie, il aurait fallu que nous ayons des enfants normaux... souffla Carl.

***

- Et voici le grand match de la Ligue Pokémoooon ! Le super challenger Firmin affronte l'immonde championne Perrine la grande sœur moche !

Perrine leva les yeux au ciel. David et Denis grommelèrent, sur le banc du terrain d'entrainement.

- Firmin, n'insulte pas ta sœur ! soupira David.
- Elle est très gentille de t'aider à t'entrainer en plus ! souffla Denis.
- Pardon Perrine... marmonna Firmin.
- C'est rien, de toute façon je vais avoir ma vengeance sous peu... grogna Perrine.

David fit signe à sa fille de ne pas y aller trop fort mais Perrine semblait bien décidée à péter la gueule de son connard d'enfoiré de petit frère de merde.

- Et vous pouvez commencer ! sourit Denis.
- Ok... Ok, alors... Couaneton !

Firmin envoya le canard bleu qui cancana.
Perrine soupira et envoya Queulorior. David s'étonna.

- Mais euh... Son Queulorior n'a que...
- Acupression, Relais, Vibra Soin et...
- Coin-Coin, attaque Pistolet à O !
- Renoir, Photocopie...

Queulorior copia l'attaque et contra le Pistolet à O avec le même jet. Firmin plissa les yeux et regarda ses parents.

- Maiiiiis, Perrine elle est méchante !
- C'est un combat, Firmin... soupira Denis.
- Hey, je t'ai dit quoi à propos du fait de transformer le petit en guerrier sans peur et sans reproche ?
- De pas le faire ?
- Oui ! S'il veut apprendre, il apprend, mais ne le force pas !
- Ok, ok... Bats-toi comme une fillette, Firmin !
- DENIS !

Perrine leva les yeux au ciel. Firmin se mordilla les lèvres.

- Coin-Coin, attaque Laser Glace !
- Photocopie.

Couaneton attaqua mais Queulorior contrait également l'attaque. Le Pokémon Peintre semblait subir des changements impromptus de statistiques.

- Dépêche-toi, Firmin, son talent Lunatique le renforce tour après tour !
- C'est quoi un talent lunatique ?!

Perrine soupira.

- Renoir, Relais !

Queulorior claqua des doigts et retourna dans sa Pokéball. Perrine appela Scarhino.

- Oh c'est le Pokémon que tu as récupéré après ton rendez-vous... s'étonna David.
- Après ma sortie entre amis ! grommela Perrine.
- Pour laquelle tu t'es bien habillée ! sourit Denis.
- Pschhhh... Frida, Charge !

Scarhino regarda Perrine, apeurée.

- Pourquoi elle attaque pas ?!
- Tu dis qu'elle a appartenu à une dresseuse négligente...
- Selon le type de la pension, oui...

David plissa les yeux.

- Elle a peut-être sa propre manière d'attaquer... et cette dresseuse n'avait pas perçu les capacités sous-jacentes de ce Pokémon...
- Et ce caractère craintif, c'est tellement pas significatif de son espèce...
- Si elle a été maltraitée, c'est normal, Denis ! grommela David.
- Oui mais le fait qu'elle ait été déposée en pension, ça aurait dû l'adoucir...
- Tu devrais tenter la manière douce, Perrine, ne lui donne pas d'ordres, sois douce !

Perrine regarda David puis regarda Scarhino.

- Euh... Comment je fais pour attaquer dans ce cas ?
- Comme ça ! Coin-Coin, CRU'AILE !

Couaneton chargea et frappa Scarhino qui tomba à la renverse en gémissant. Perrine resta éberluée. Firmin sauta de joie.

- GENIAL !! COOL ! YEAH !!
- ... merci frangin... souffla Perrine.
- On devrait demander à ta sœur, elle saurait peut-être ce qu'elle a... admit Denis.
- C'est pas une mauvaise idée...
- Encore, Perrine ! Encore un autre Pokémon à détruire !! sourit Firmin, enthousiaste.

***

- Et donc, les filles, quand ils attaquent, vos Pokémon exécutent des mouvements, des mouvements qui font partie de leur mode de vie.

Nadia et Daria hocha la tête. Colin plissa les yeux.

- Je rêve ou tu comptes passer tes vacances à les éduquer ?!
- Je ne vais pas les éduquer, je veux juste leur apprendre à se défendre avec leurs Pokémon pour qu'elles arrêtent de jouer avec. Et si ça peut les aider à avoir de meilleures notes...

Aude plissa les yeux.

- Nadia est plus créative que Daria qui est plus terre-à-terre... Mais elles ont des bonnes notes, sauf en combat... Elles ne sont peut-être pas faites pour ça...
- Walter, comment je fais des attaques Spectre super géniales ? demanda Nadia.
- Oui et comment je peux faire de l'électricité avec de l'eau ?! geignit Daria.
- Euh, eh bah...
- Bon courage ! sourit Colin.

Walter grimaça, gêné.

***

- Kimona, Aurasphère !

Kungfouine envoya la sphère vers Feunnec qui esquivait.

- Bien, Harry. On va essayer plus dur maintenant. Santa, Canon Graine !

Cadoizo tira sur Feunnec avec sa queue-canon. Le Pokémon Feu esquiva avec grâce.

- Génial. Bon ! Caroline, attaque Combo Griffe !

Léopardus chargea vers Feunnec et tenta de multiples attaques. Feunnec esquiva les trois premières, mais se prit le quatrième coup de griffe qu'il n'avait pas vu venir.

- Mince...
- C'est trop léger, sœurette...

Naomi regarda son frère qui l'observait dans le jardin.

- Je sais, Shawn... grommela Naomi.
- Ton truc, là, faut que tu le stimules plus, sinon ça restera un petit renardeau sans valeur.

Feunnec sembla mécontent du commentaire. Naomi soupira.

- C'est dur pour moi, je sens un Pokémon avec énormément de possibilités et je me sens pas à la hauteur...
- Ouais, ça, c'est parce que tu te prends pour une sainte pacifiste, t'es pas assez dure au fond de toi. Faut que tu lui serres la vis à ce petit !
- Quoi mais non !
- Il attend que ça, regarde !

Naomi regarda Feunnec qui saccageait les plantes du jardin.

- Oula, oui...
- Maman va te déchirer la tête si elle voit ça...

***

- J'espère que ça ira cette fois-ci avec la réservation de la suite...
- Vu comme j'ai disputé Manuela la dernière fois, je pense que la suite est libre et nettoyée. Le petit personnel ne comprend que quand on lui crie dessus...
- Joaquim, ce n'est pas en étant dur avec les gens qu'on obtient ce qu'on veut !
- Tu te rappelles Martinez ? Quel empoté !
- Martinez était un incompétent, tu aurais dû le virer dès le départ ! soupira Rosita.

Tino recevait de nombreux SMS depuis le début du repas. Son père soupira.

- Tu ne peux pas mettre ça dans ta poche ?
- Pardon, père.

Tino mit le téléphone dans sa poche. Mais il continuait de vibrer régulièrement. Sa mère s'étonna.

- Mais qui t'appelle comme ça ?
- ... euh bah...
- Et surtout pourquoi ne réponds-tu pas une bonne fois pour toutes ? soupira le père.

Tino serra les dents.

- C'est... Tristan, il commente une réparation compliquée, et... j'ose pas lui dire que ça m'intéresse pas !
- Eh bien ose un peu, mon grand ! soupira le père.
- Oui oui bah oui !
- Parfois, quand on secoue un peu les gens, ils comprennent !

Tino serra les dents. « Pas aussi simple... »

***

Christina soupirait. Sa mère s'étonna en la voyant sur le canapé du salon, scotchée à son téléphone.

- Viens manger, Christina, ça va être froid...

La jeune fille grommela et vint s'asseoir à table. Son père s'étonna.

- Un souci, ma petite ?
- Aucun, papa... Si ce n'est que les hommes sont vraiment des trouillards et des idiots. Même les plus intelligents d'entre eux, figure-toi !

Le père de Christina grimaça et regarda sa femme qui haussa les épaules, tout aussi surprise. Christina soupira.

- Ah ça pour faire le beau en classe, Y'A DU MONDE ! Mais pour répondre à un SIMPLE SMS, y'a plus personne !! Je veux juste aller au cinéma avec lui, pas lui ARRACHER UN BRAS !!!
- Chérie, attention, la sauce tomate...
- Je sais, maman, je sais... Pfouuuuuu...

Le père de Christina se remit à manger, se jurant de ne plus questionner sa fille sur son humeur.

***

Orson fignolait une de ses maquettes pendant que sa sœur jouait à trois-petits-chats avec son Opermine.

- Emeline, tu veux pas... aller faire ça ailleurs ?
- Ce serait bien que j'utilise ton Opermine en concours, nan ?
- Nan. Il est pas assez mignon pour ça !

Opermine regarda Orson, puis il se disputa avec lui-même. Orson soupira tandis que son téléphone sonna. « Christina ?! »

- Allô ?
« APPELLE TINO !! »
- BWAAAAAAAH !

***

- En tout cas le docteur avait l'air optimiste...
- Tu te rends compte qu'on a fait dix cabinets pour que ce soit une femme qui t'examine ?! C'était pas un peu... vieux-jeu ?
- Chéri, est-ce que tu voudrais qu'une femme examine ce que tu as sous la ceinture ?

Le père de Benjamin grimaça. Sa mère leva les yeux au ciel.

- Dans le cadre d'un examen médical embarrassant !
- Ah, non, non !

Benjamin soupira. « Et tu vas avoir droit à... cinq autres mois comme ça, Benjamin ? Youpiiiii... »

Il reçut un SMS. « Bah tiens. Qui ça peut bien être... Orson... »

[Christina est devenue folle, genre Laura dans Nicky Larson ! Si elle t'appelle, dis que Tino est en vacances !]

Benjamin plissa les yeux. « Mais c'est dans deux jours qu'il part ! »

- Tu es lourd à tarder sur le choix du papier peint !
- Quand on connaîtra le sexe du bébé, on pourra en acheter un bien assorti ! grommela le père.
- Tu as raté la période des soldes !
- Ne réagis pas en cliché, Maryse ! soupira l'homme.

Benjamin soupira. « Cent Pokédollars qu'ils se rappelleront tout à fait mon existence quand il faudra changer la couche du bébé... »

Il répondit à Orson : [C'est Kaori dans City Hunter, espèce de gros débile !!!]

***

Lilian et Léon semblaient épuisés.

- C'est... C'est dur, Lilian...
- C'est ce qu'on cherchait, Léon. Un entrainement bien rude, pour bien nous pousser dans nos derniers retranchements.
- Je crois que je devrais faire évoluer Pitrouille...
- Nan, pas tant que j'aurais fait évoluer Sonistrelle.
- Ca va prendre des lustres !
- Justement.

Léon soupira.

- On peut faire une pause ?
- Oui. Ne jamais forcer au-delà de ses possibilités.

Léon regarda les cibles en face, explosées. Il souffla, fourbu, et s'assit par terre, dans le jardin.

Lilian s'éloigna et prit son téléphone.

[Grosse session d'entrainement, pfou ! Comment va ?]

***

Gina était en train de préparer une sangria. Elle reçut le SMS de Lilian et sourit.

- Encore un garçon ?

Gina regarda sa tante Inès.

- Encore trop curieuse ? Ça t'a pas aidé à garder ton dernier boulot, je crois ?

Inès regarda Gina, mécontente.

- Méfie-toi des garçons, Gina, ils ne sont pas bons pour toi !
- Méfie-toi des garçons, tante In... Ah, mince, tu n'as jamais été mariée !

Inès leva les yeux au ciel. Gina s'éloigna pour répondre.

[Session d'entrainement hein ? Tu dois transpirer un max... ;-)]

***

Holly soupira en s'asseyant dans le confessionnal.

- Pardonnez-moi, mon père, parce que j'ai péché... souffla la blonde aux cheveux courts.
- Je vous écoute, mon enfant.

Holly souffla.

- Ca fait un bail, j'ai fait quoi, moi, depuis la dernière fois...
- Parlez, ce que vous direz restera entre vous et le seigneur.
- Alors... J'ai couché avec un garçon.
- Hors mariage, hm... Ce n'est pas très bien.
- Et en plus je l'ai fait pour de mauvaises raisons... La jalousie !
- Je vois.
- Qu'est-ce que j'ai fait d'autre... bah, cette jalousie m'a aussi poussée à me disputer avec ma meilleure amie... on s'est... à peu près réconciliées... C'est compliqué, on s'est pas vraiment excusées l'une envers l'autre, on a eu un flottement parce qu'on en venait à se demander pourquoi on était amies si au final on se foutait sur la tronche pour un mec... Pfff...
- La jalousie n'est pas un péché capital à proprement parler, mais c'est une des épuisantes combines du démon pour nous pervertir et faire ressortir le pire de nous.

Holly acquiesça.

- J'ai vraiment été stupide...
- Vous avez simplement laissé vos émotions parler pour vous. Cela ne fait pas de vous une mauvaise personne !
- Hm... Merci. D'habitude l'église, c'est pas fait pour vous rassurer, mais plutôt culpabiliser... Vous êtes nouveau, nan ?
- Cela fait quelques semaines que je suis en fonction, en effet.
- Pis vous avez l'air jeune !
- Je sors à peine du séminaire, oui...

Holly hocha la tête.

- Ça vous dirait qu'on sorte un soir ?
- ... Mon enfant, je ne suis pas censé... Enfin, c'est profondément incorrect !
- Allez ! Vous êtes le premier gars qui me parle correctement et qui a l'air plutôt mignon même derrière une grille !
- ... Mon enfant, c'est un confessionnal, vous n'êtes pas censée...
- Vous voyez le cinéma sur le chemin de la pension ? J'y serais ce soir vers 19h00. Blonde, cheveux courts, j'aurais une jupe et des collants noirs et un manteau court rose. Je sais, ça va pas trop ensemble. Vous me retrouvez là-bas, on passe la soirée ensemble et on voit ce qui en ressort, ok ?
- ... Je n'y serais pas, c'est profondément incorrect...
- Hey, j'ai pas dit qu'on allait coucher, pas au premier rendez-vous, vous me prenez pour qui ?!
- ... Je ne peux rien vous promettre.
- Ok, comme vous voulez. Mais j'y serais, moi !

Holly sortit du confessionnal. Elle vit la vieille qui allait passer après elle.

- J'ai chauffé la place !

***

- Han le relouuuu... grommela Andréa.
- Tu pourrais très bien être à ma place...

Clive cherchait une chaîne à se mettre autour du cou dans un marché local à Ogoesse.

- Je veux un truc qui arrache... Qui rende bien !
- Qui dise au monde « Je me fous d'Ana, Steven peut l'avoir ! »

Clive plissa les yeux.

- Tu veux pas de ce petit cœur fendu ? Ce truc qui dirait au monde « J'ai trop hâte que Violette sache que Santana et moi on a fait plus que rigoler en classe » !

Andréa leva les yeux au ciel.

- Je m'en fous !
- Ah ouais ?
- Ouais. C'est pas moi que ça regarde, c'est Santana, ou qu'elle soit, quoi qu'elle fasse, c'est à elle de traiter ça ! Violette c'est sa copine, son choix !

***

Santana attendait dehors. Un médecin sortit de la chambre. Santana se leva.

- Il s'est réveillé.
- Qu'est-ce qui lui est arrivé ?
- Ce qui arrive aux malades de son état, des pertes de connaissances brèves mais réelles. Ça peut durer dix minutes comme quelques jours.

Santana soupira.

- Il en a plus pour longtemps, hein ?
- D'ici la fin de la semaine, ça devrait être fini... Si seulement il était venu se faire soigner plus vite... encore que, vu son âge...

Santana soupira.

- Au fait, vous connaissez une certaine Sara ? Elle est venue pour visiter votre père dans la matinée, mais nous avons préféré avoir votre aval...

Santana soupira et marmonna doucement un : « La garce... »

- Pardon ?
- C'est ma mère ! Elle... peut venir si elle veut.

***

Steven et Ana jouaient à la console dans la chambre du premier.

- La vache, t'es forte...
- Pourtant je n'ai pas l'habitude avec cette manette...

Ana profita d'un temps de chargement pour observer la chambre de Steven. Posters de gonzesses, voitures, joueurs de foot...

- C'est vraiment une chambre de garçon !
- J'te le fais pas dire. Désolé de rien avoir rangé, j'me suis dit que tu t'en foutrais...
- Bah oui...
- Cool.

***

- Bon bah... C'était sympa ! marmonna Steven en agitant les bras.
- Oui ! Ce sera à refaire ! Peut-être que tu arriveras à me battre cette fois !
- Haha, oui peut-être...
- A plus tard Steven !
- Hm...

Steven regarda Ana partir. Il ferma la porte et soupira.

- T'as été rapide, fiston !

Steven plissa les yeux et regarda son père sur le canapé qui mima un rapport sexuel.

- Nan... Nan, on a juste joué à la console !
- Ah parce que maintenant tu deviens pote avec des gonzesses, toi ?
- Bah ouais !
- ... est-ce que tu serais pas devenu pédé, fiston ?

La mère de Steven arriva pour ramasser les cadavres de bière.

- Joey, ne parle pas aussi crûment à ton fils...
- J'y parle comme je veux, pis y sait c'que j'veux dire ! Fiston, j'ai pas élevé une mauviette ! Les filles c'est pas des copines, une fille tu couches avec, c'est compris ?
- Ouais, ouais, si tu veux, papa...
- SI TU DEVIENS PEDE, J'TE FOUS A LA BENNE !
- J'aimerais te voir essayer, tiens... souffla la mère.
- T'ai pas sonné, toi. Ramène plutôt une autre bière, tiens.

La mère de Steven obtempéra.

***

Fey soupira.

- Elle est sortie de chez lui ! OUF !

James plissa les yeux alors qu'il était en train de jouer à la console lui aussi.

- Je comprends pas comment elle peut être allée chez lui ! J'y suis allée une seule fois et j'ai failli vomir et tuer son connard de père !
- De quoi il t'avait traité déjà ?
- De femme de ménage !
- Hon.
- Sérieusement j'espère qu'Ana ne va pas revenir vers moi en pleurant « OUIN FEY, STEVEN A ETE MECHANT AVEC MOI ! » Je te jure si elle me fait ça, elle va se prendre un de ces coups de « J'te l'avais bien dit », mais ça va piquer quoi !
- Hon hon.
- Tu m'écoutes, au moins ?
- Je suis en train de tuer ces fils de pute pour récupérer de la drogue à livrer à mon boss sinon il fume le cul de mes potes !

Fey leva les yeux au ciel.

- Que Dieu maudisse Grand Theft Auto...

***

- Papa, je te présente Mike. Mike, voici mon père.

Hudson était surpris. Il serra la main de Mike.

- Enchanté, monsieur.
- De même, jeune homme.

Rebecca inspira.

- Bon, eh bien on va aller dans ma chambre !

Rebecca fila avec Mike. Hudson regarda Diane qui hocha la tête.

- Non, non, non !
- Ils sont juste amis, Hudson, depuis qu'ils se fréquentent, Rebecca a l'air un peu plus souriante et aimable !
- Mais enfin Diane, que tu es naïve, il est évident qu'elle ne fait pas que « Fréquenter » ce jeune homme ! Je refuse de la laisser dans la chambre seule avec ce...
- Hudson, calme-toi ! Je ne pense pas qu'ils soient ensemble !
- Il vaudrait mieux pour Rebecca, et aussi pour ce jeune homme !
- Hudson, nous ne sommes plus au seizième siècle !
- Quoi ? Mais n... C'est encore un bébé, Diane ! Elle n'a que dix-sept ans !

Diane cligna des yeux.

- Tu... te fiches qu'il soit noir ?
- Mon meilleur collaborateur de travail est noir, Diane ! Je sais que ces gens-là peuvent être compétents ! Non ce qui m'inquiète plus, c'est qu'il a l'air issu de la classe moyenne et surtout qu'il porte cette stupide veste de sportif et donc que ce soit être un garçon fort peu cultivé ! Bon sang mais comment avons-nous élevé notre fille !

Diane souffla, soulagée.

- Si ça peut te rassurer, je pense vraiment qu'il n'y a rien entre eux...
- J'espère pour toi !

Diane plissa les yeux. « Bah voyons parce que c'est de ma faute peut-être ?! »

***

- Oh mon Dieu je suis TELLEMENT contente que tu aies accepté de faire ça avec moi !

Jeffrey sourit en regardant le mur des Lamentations.

- Je comprends pas que tu l'aies jamais fait !
- J'avais jamais osé sauter le pas seul, et avec Holland on avait tiré au sort entre Israel et l'Australie !
- L'Australie c'est bien, mais Israel c'est tellement plus... historique !
- Bon le seul truc chiant c'est que je pige pas un mot d'hébreu...

Jeffrey éclata de rire.

- J'étais SÛR que cette version de La Liste de Schindler doublé en hébreu chez toi, c'était juste pour la frime !
- Je voulais voir si les nazis aussi étaient doublés en hébreu !

Un couple de vieux regarda Jeffrey et Helen qui plaisantaient devant ce lieu de recueillement. Les deux redevinrent sérieux.

- Très beau mur ! admit Jeffrey.
- Oui, très... festif ! marmonna Helen.

***
- Mais arrête, maman !
- Mais enfin ça se voit, Robbie ! Tu as l'air beaucoup plus enthousiaste, ces derniers temps, je suis sûr que tu as une copine !
- Non ! Et quand bien même, je ne te le dirais pas !

Annette soupira. Floette, Pashmilla et Emolga mangeaient à table tandis que Cochignon dormait devant la baie vitrée.

- Bon, très bien... Moi j'ai un petit copain !

Robbie releva la tête, absolument furieux. Annette ricana.

- Si tu te voyais !
- Comment ça un petit copain ?
- Juste un homme que j'ai rencontré au club de lecture ! On est sorti deux trois fois...
- Quoi mais...
- Je sais être discrète, Robbie, enfin, tu me prends pour qui !

Robbie secoua la tête, hébété.

***

Amélia était seule dans sa chambre à regarder des séries télévisées. Elle soupira alors que visiblement personne ne s'inquiétait pour elle.

***

Santana descendit vers la salle d'attente. Sara était avec Khan, toute recroquevillée. Santana soupira. « J'ai l'impression de gérer une bipolaire... »

Santana s'avança. Sara se leva.

- Comment...
- Pas bien du tout, ça se détériore.
- Hoooon...

Santana regarda sa mère fondre comme une gamine.

- Je sais ce que tu dois te dire... C'est pas comme si vous étiez mariés, c'est pas comme si vous aviez vécu ensemble, c'était juste un flirt de gamine, mais... C'est toi qui est née de tout ça, et...
- Et du coup ça donne beaucoup d'importance à tout ça...
- Voilà... J'ai renvoyé Agnès à Poképolis...
- Ça valait mieux. C'était assez pathétique tout ça...
- Hm... Tu veux vraiment aller vivre ailleurs ?

Santana soupira.

- Je sens de plus en plus que... j'ai besoin d'espace. Khan est grand, tu travailles un peu quand tu veux, tu devrais pouvoir t'en occuper seule. J'en ai assez de m'occuper de vous deux.

Sara acquiesça.

- Si ça te convient, tu peux prendre l'atelier.
- ... l'espèce de grenier tout en haut de l'immeuble où on est ?
- Oui, si je dois m'occuper de Khan, je vais devoir travailler dans l'appartement...

Santana acquiesça.

- Ca va être chaud...
- Autant pour toi que pour moi, si tu crois qu'être seule, c'est la grande vie...

Santana inspira.

- Tu sais que je ne fais pas ça pour ça...
- Tu fais ça pour que je te laisse tranquille, donc... en quelque sorte...

Santana soupira.

- Papa a raison, on est vraiment pareilles, c'est flippant...
- J'espère que non, tu as beaucoup trop mauvais caractère... souffla Sara.

***

- Je me couche !
- Moi aussi !

Francis, Quinn, Lucy et les frères de Lucy faisaient une partie de poker chez cette même Lucy.

- Heureusement que grand-mère est pas là, elle vous aurait tapé sur les doigts, elle accepte pas qu'on se couche...
- Grand-mère est chiante... soupira Yoan.
- J'espère que maman t'a pas entendu... marmonna Arno.

Quinn posa sa main.

- Full aux rois !

Francis serra les dents.

- Euh, un brelan, c'est bien en dessous hein ?

Yoann acquiesça. Arno soupira.

- T'as toujours pas compris les règles, hein ?
- Nan !

Lucy souffla.

- Quinte flush. Aboule les bonbons, Quinn !
- GNNNNNN !!!

***

« David, j'en ai ras le cul que vous m'appeliez uniquement quand vous avez besoin de moi ! »
- Je t'ai appelé pour ton anniversaire ! grommela David.

Denis plissa les yeux, embarrassé. « Elle a raison, on l'appelle pas assez, j'ai beau le dire à David... »

David regarda Denis.

- Toi, arrête de culpabiliser sur du vent !
- Maiiiiiiis ! geignit Denis.

Perrine leva les yeux au ciel.

- Tu vois ce que je vis tous les jours, tante Lily...
« Je te plains, ma grande. Bon. Ta Scarhino a visiblement été très mal prise dès le départ par quelqu'un qui savait autant s'y prendre avec les Pokémon que moi avec une clé à molette. Et pis après j'ai vérifié ses attaques, et là tout m'est apparu plus clair. »
- C'est-à-dire ?
« Bah, au lieu de frapper fort comme tout Scarhino, elle semble maîtriser des attaques faibles comme Dard-Nuée, Cogne, Balle Graine... »

Denis s'étonna.

- Un Scarhino avec Balle Graine ?! C'est n'importe quoi !
« Essaie de passer par ces attaques pour mieux la dresser. »
- Merci tante Lily.
« De rien, et dis à la pension d'Ogoesse de se trouver des employés compétents... Je te renvoie ta bestiole ! »
- Merci !
« A nous, mon frangin ! Venez dîner pendant les vacances ! »
- Je sais pas si on aura le temps...
« Denis est en vacances et toi tu n'es plus chirurgien ! »

Denis soupira.

- J'aime pas qu'on me force...
« Bordel, on est de la même famille oui ou merde ?! » grommela Lily.
- On va venir, on va venir... souffla David.

***

- C'est vachement sympa chez toi...
- C'est ballot que mes parents soient pas là, je pense qu'ils t'auraient apprécié.

Tristan haussa les épaules.

- C'est que partie remise, je suppose...
- Et voici ma chambre !

Tristan frissonna. C'était une jolie petite chambre d'étudiant. Beaucoup de posters, de trucs écrits accrochés aux murs, de peintures ou de reproductions. Un lit mais également un canapé confortable dans le fond.

- Assieds-toi, je pense que le thé est prêt !

Nicolas partit en cuisine. Tristan inspira. « Seigneur Tristan, tu vas passer à la casserole. Encore. Bon sang mais pourquoi tu trembles ? C'est pas comme s'il avait vingt ans de plus que toi cette fois-ci ! Mais pourquoi tu penses à des trucs pareils ? J'espère que je me suis bien lavé les dents... »

Nicolas ramena les tasses.

- Tiens ! Tu as une tasse Miaouss, désolé, je sais que tu as un Skitty, mais on n'a pas 700 tasses non plus hein !
- Oui bah oui...

Nicolas posa une table d'appoint pour mettre les tasses, puis il vint s'asseoir auprès de Tristan.

- Alors ? Comment tu trouves ?
- Super joli... mieux décoré que le reste de la maison !
- Dis jamais ça devant mon père, il est décorateur chez Maisons Poképolites !
- Oups !
- Ouais !

Sourires. Tristan plissa les yeux. Nicolas avança son visage. « Oh boy, oh boy, oh boy... »

Les deux adolescents s'embrassèrent. Tristan appréciait le baiser. Nicolas aussi apparemment. Oubliant un peu le thé, les deux garçons s'allongèrent dans le canapé. Tristan cessa de remuer ses pensées et se laissa aller. Ses mains parcouraient le dos de son partenaire. Et l'une de ses mains s'aventura visiblement un peu trop loin.

- Hey !
- P... Pardon !
- Tu vas un peu vite en besogne, nan ? Je pensais que tu voulais que ça aille doucement !
- Oui, oui... mais euh... désolé, je me suis laissé emporter !
- C'est rien... en tout cas tu es vraiment d'une grande tendresse, c'est cool !
- T'es... très bien aussi !

Nicolas s'avança pour récolter un autre baiser. Cette fois, Tristan fit attention avec ses mains. « Gros pervers, Tristan. Gros, gros pervers ! » songea Tristan tandis qu'il embrassait son petit copain comme une religieuse.

Nicolas recula.

- Ca veut pas dire non plus que t'as pas le droit de me toucher, hein ?
- ... désolé, c'est juste que... Je crois que j'aime bien ce genre de câlins !
- Alors n'essaie pas de passer sous mes vêtements, s'il te plait ! Ça se passe bien pour le moment, j'aimerais bien qu'on attende un peu avant d'aller plus loin... c'est pas ce que tu veux aussi ?
- Si, si bien sûr !
- Alors câlins, mais câlins sages !

Tristan embrassa de nouveau son petit ami en songeant « Bordel de merde, Tristan Edison, t'es rien qu'une folle du cul en fait ! »

***

Violette arriva dans le salon alors que ses parents regardaient la télé.

- Maman... Mitch... euh...

Corinne s'étonna. Mitch leva les yeux, intrigué.

- Euh... il faut que je vous dise que... je... suis lesbienne.

Mitch hocha la tête.

- D'accord ma grande... tant que toi ça va...
- Oh mon Dieu !

Mitch regarda sa femme, étonné.

- Je suis sûre que c'est à cause de ton père ! Tu as senti à quel point il était horrible avec moi et du coup ça t'a poussé vers les femmes !
- ... maman j'avais quatre ans quand il est parti !

Corinne semblait perdue.

- Mais qu'est-ce que j'ai mal fait ?!
- R... Rien !
- Corinne, voyons, ce n'est pas toi... et puis ça n'est rien de grave !
- Rien de grave, rien de grave... et mes petits-enfants alors !

Violette se mordilla les lèvres.

- Euh... Nan mais sinon je suis très contente pour toi ma chérie, c'est... chouette que tu saches ou tu en es... n'empêche que ça fait un choc !
- Tout va bien, Violette n'est pas une délinquante ou une folle ou une droguée, elle est juste lesbienne, Corinne !
- Oui, oui, j'avais compris ça, oui... souffla la femme. Euh, d'accord ma chérie, tant que tu vas bien, c'est l'essentiel !

Violette acquiesça, se disant que ça aurait pu être bien pire. Elle retourna dans sa chambre.

***

GTO Ending 2 – Shizuku

Santana était retournée sur la rivière à Saigon, sur le dos de Moyade. Elle ignorait un peu ce qu'elle faisait là, c'est comme si elle en avait besoin. Elle soupira tandis qu'Anchwatt flottait à ses côtés. Santana souffla en regardant le ciel bleu et rose de l'autre bout du monde.

Sara observa la préparation de l'enterrement de Luan qui l'étonna assez. Les pêcheurs du coin s'en chargeaient avec une certaine diligence. Santana arriva et remercia les hommes de se charger de respecter la volonté de son père.

Sur le port, la plupart des hommes s'alignèrent. Sara et Santana se placèrent sur le côté, Santana indiquant à sa mère que pour Luan, sa vraie famille, c'étaient les pêcheurs. Sara s'en étonna mais Santana hocha la tête avec gravité. Sara comprit et se tut.

La dépouille partit sur la mer. Tout le monde prit une posture de recueillement, y compris Santana, accompagnée de Mistigrix. Le Pokémon blanc observait la scène surréaliste, cet enterrement en mer sous un ciel couchant.

Lorsque le bateau fut assez loin, Santana saisit la main de Mistigrix. Le Pokémon ouvrit ses oreilles et l'embarcation sommaire de la dépouille s'enflamma. Tout le monde observa l'objet se consumer et finalement couler. Santana soupira en voyant l'origine de sa vie sombrer dans la mer. Elle n'en supporta pas plus et s'en retourna vers la ville. Tout cela lui avait donné une grosse fringale.

En passant devant une échoppe, elle prit du papier à lettres et entreprit d'écrire à Violette. Une missive à l'ancienne. Pour lui dire plein de choses. Plus qu'elle ne pourrait en dire avec un simple mail, SMS ou même par la voix. Elle regarda le papier, le froissa, dépassée par ses propres mots, et finalement ne l'envoya pas.