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Le Chasse-Couleur de Evolinda



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» Auteur : Evolinda - Voir le profil
» Créé le 10/03/2014 à 16:15
» Dernière mise à jour le 05/05/2015 à 15:46

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Step 4 : Feu bat Insecte ? Ne vous foutez pas de moi...
J-2, 11h22

J'allais beaucoup mieux alors on m'a autorisé à me lever. Bon, je n'étais pas en pleine forme, mais je n'avais plus mal. Juste quelques vertiges de temps en temps si je restais trop longtemps debout. Mais sinon ça allait, je pouvais bouger sans problème. D'après l'infirmière, je n'aurais pas de séquelles à moins de renouveler l'expérience. Inutile de vous dire que je n'en avais pas l'intention avant même qu'elle me dise ça...

Là, j'étais derrière le centre Pokémon. J'étais assis sur un banc, pensif. J'avais dans la main la ball de Nuée. Je n'osais pas l'ouvrir. J'avais honte de ce que j'avais fait. J'avais honte de ce que je l'avais forcée à faire, elle qui m'était restée fidèle et m'avait obéi même dans les pires situations. Elle m'avait toujours fait confiance, et j'avais trahi cette confiance en lui demandant de me tuer. Enfin, je ne lui avais pas explicitement demandé ça, mai ça revenait au même, non ?
J'entendis des bruits de pas. Quelqu'un vint s'assoir à côté de moi. Un bras passa autour de mes épaules. Valérie.

-Tu sais, si tu ne lui parle pas, tu ne sauras jamais si elle t'en veut ou pas.
-Je ne supporterais pas sa réaction si elle m'en voulait.
-Je pense qu'elle ne t'en veut pas. Vous vous comprenez très bien, tous les deux. Elle sait pourquoi tu as agi comme tu l'as fait. Elle te connaît assez pour savoir à quel point tu regrettes, à mon avis. Tu devrais vraiment lui parler.

Je soupirai. Elle avait raison, bien sûr. J'ouvris la Pokéball. Pendant que Valérie me lâchait et se levait pour nous laisser seuls, ma Yanmega et moi nous sommes regardés sans rien dire. Après dix longues secondes au cours desquelles elle pouvait lire dans mes yeux tout ce que je pensais, Nuée bourdonna joyeusement et se jeta sur moi. Ma réaction ? J'ai pleuré. Pleuré de joie et de soulagement.

-_-_-_-_-_-
J-2, 13h39

Evolina et moi sommes partis du centre Pokémon de Yantreizh juste après avoir reçu les instructions de l'homme à l'Altaria. (vivement que je lui trouve un surnom, ça doit être long à écrire) Notre destination : la Grotte Étincelante. Nous devions donc passer par les routes 11, 10, 8H et 9, traverser Cromlac'h, Relifac-le-Haut, Roche-sur-Gliffe et la Cave Connecterre. Bref, un sacré bout de chemin. Et tout ça pour quoi ? Pour brancher deux-trois bidules dans la grotte. Autant dire que la motivation n'était pas au rendez-vous.

Et en plus, nous avons été directement confrontés à un gros problème : moi. Je refusais de remettre les pieds dans la Grotte Miroitante. Rien que d'en voir l'entrée j'avais de nouveau mal, je revivais la scène de la veille. Je ne voulais surtout pas y retourner, même si c'était seulement pour la traverser.
Finalement, Valérie m'assomma. Je ne me suis réveillé que sur la route 10, alias la route Menhir.

-On est où ? demandai-je d'une voix pâteuse, pas encore bien réveillé.
-À l'entrée de la route Menhir, côté Cromlac'h. On reste là pour le moment, je n'ai pas envie de traverser une zone infestée de connards en orange et lunettes de soleil moches avec un gars qui dort à moitié.
-Comment ça des co... Attends, t'es pas en train de parler de la Team Flare ?

Je m'étais redressé, mais j'avais encore un peu de brouillard devant les yeux. Je vis quand même que Valérie se tournait vers moi, manifestement surprise.

-Mais comment tu fais pour être aussi intelligent, toi ? s'exclama-t-elle en chuchotant.

Nom d'un Caninos, l'auteur, c'est quoi ton problème avec la langue française ? [Explique-moi comment je peux rendre ces deux idées autrement qu'avec ces deux mots et on en reparlera.] Ouais, t'as pas tort.

-La force de l'habitude, marmonnai-je. Je dois tout le temps réfléchir alors j'imagine que ça commence à devenir naturel.

Elle soupira avec un sourire navré. Quoi, j'avais dit quelque chose de drôle ? Bon, d'accord, à part l'auto-compliment, qui de toute manière était un peu vrai. Mon amie se tourna ensuite vers la source d'un bruit suspect que nous venions d'entendre. Regardant dans cette même direction, je vis qu'une bataille s'était lancée entre un sbire Flare et un dresseur lambda. Ma réaction ne se fit pas attendre : en un éclair j'étais debout, Pokéball à la main, et je me dirigeais vers les deux belligérants.

-Dites donc, la baie Pumkin ! J'ai deux mots à vous dire !

L'insulte eut l'effet escompté puisque le sbire, vexé, se tourna immédiatement vers moi et ordonna à son Pokémon, un Medhyena, de m'attaquer. J'appelai alors Nuée.

-Vas-y, montre-lui ce que tu sais faire. Sonic-Boom !

L'attaque fut parée avec une facilité exaspérante. Mais le plus exaspérant, ce fut le rire du sbire.

-Alors ? se moqua-t-il. C'est ça, ce que tu sais faire ? Tu dois vraiment avoir un dresseur minable, pauvre bête !

J'aurais dû me mettre dans une colère noire, mais je parvins à me contenir. Le seul signe qui trahissait mon ressenti fut le rictus qui se grava sur mes lèvres. J'ai simplement levé la main et claqué des doigts. Je savais que si je parlais je serais incapable de contenir ma colère. Heureusement, Nuée comprit l'ordre muet et l'exécuta. Un Pouvoir Antique d'une puissance inhabituelle vint se fracasser contre le Pokémon adverse. Celui-ci répliqua par une tentative de Morsure esquivée avec brio. Je n'avais plus besoin de parler, je me contentais de claquer des doigts et ma partenaire me comprenait. Elle réagissait à ma colère et le lien d'amitié que nous avions tissé était si fort que ses attaques décuplées étaient toujours les plus adéquates.
Ma seule et unique parole fut celle-ci, plus hurlée que parlée d'ailleurs :

-Achève-le !

La réaction fut des plus surprenantes. Nuée accéléra le battement de ses ailes, provoquant une onde sonique qui força tous les humains présents à se boucher les oreilles. Au moment où l'onde toucha le Medhyena, celui-ci jappa de douleur et s'écroula, K-O. Personne ne bougea. Nuée, aussi surprise que moi mais toute joyeuse, bourdonna de satisfaction en voletant dans tous les sens. Il me fallu une bonne minute pour comprendre.

-Nuée...commençai-je, déboussolé. Est-ce que c'était...un Bourdon ?

Ma Pokémon se tourna vers moi et acquiesça joyeusement. Elle se jeta dans mes bras pour que je la félicite. Ce que je fis, évidemment. J'étais vraiment content qu'elle ait appris une nouvelle attaque, surtout aussi puissante.

-_-_-_-_-_-
J-2, 16h35

Nous étions dans la Grotte Etincelante. La route avait été longue, puisque nous ne disposions pas des moyens qu'utilisent les dresseurs en voyage initiatique pour se déplacer très vite sur les routes. Et pourtant, je suis dresseur. Auteur ! Pourquoi j'y ai pas le droit, moi aussi ? [Parce que ça m'arrange. Franchement, il se passerait quoi à ton avis si tu te déplaçais aussi vite qu'eux ?] Ben, ce serait plus rapide et... Oh, je vois. Tu veux rallonger tes chapitres, enflure. [T'as tout compris.] T'en es à...la troisième page Word. Oui, effectivement, il vaut mieux que je n'avance pas trop vite. Au temps pour moi. [Merci.]

La caverne méritait bien son nom. Partout, les parois brillaient de mille feux, aveuglant les visiteurs qui avaient la mauvaise idée d'y regarder de trop près. Mais Valérie et moi avions pensé à prendre des lunettes spéciales qui, pour le coup, n'étaient pas fournies aux dresseurs. Avantage de Chasse-Couleur... Oh, à ce propos ! Un nouveau membre avait rejoint l'équipe sur le chemin. Il s'agissait de Palette, une femelle Escargolor possédant le talent Baigne Sable et les attaques Morsure, Roulade, Tranch'Herbe et Tir de Boue. Un autre avantage des Chasse-Couleurs, c'est qu'on ne leur demande jamais combien ils ont de Pokémon sur eux. Ils ont le droit d'en avoir autant qu'ils veulent.

Au fond de la grotte, j'installais ce satané dispositif à la paroi. Une part de moi voulait le lâcher et s'enfuir tant cette situation ressemblait à celle de la veille. Et je n'étais pas le seul à avoir cette impression puisque mon amie me prit brusquement par les épaules pour me forcer à la regarder dans les yeux.

-Je t'interdis de l'activer, celui-là. Compris ?
-Compris, répondis-je le plus calmement possible. Fais-moi confiance, je ne suis pas suicidaire. Impulsif, assurément, très con, peut-être, mais certainement pas suicidaire.

Je me dégageai et mon regard se posa sur l'appareil. Plus je le regardais, plus j'avais envie de m'enfuir à toutes jambes. Non, il n'y avait décidément aucun risque que je l'active. Ça aurait été très illogique et totalement contraire à tout ce que je ressentais en le voyant. D'ailleurs, ma tête commençait à me tourner, je sentais que ça allait mal finir alors j'ai détourné mon regard, croisant celui d'Evolina. Elle était inquiète, je la comprenais. Moi-même je l'étais, j'espérais que je ne faisais pas tout ça pour des nèfles.

-On s'en va maintenant ? demanda-t-elle. Machin a dit qu'il nous attendrait à Roche-sur-Gliffe, autant le faire attendre le moins possible, hein ?
-Oui, tu as raison. Servons-nous de lui comme prétexte pour ne pas rester une minute de plus. Flash, Tunnel s'il te plaît.

Disant cela je sortis mon Pokémon de sa Pokéball. Il exécuta l'action demandée et, par la magie pokémonesque, nous avons pu sortir rapidement de la caverne en passant par en-dessous, par un chemin qui disparut immédiatement derrière nous. Flash retourna ensuite dans sa ball et la route se poursuivit, à pied, vers la ville.

Mais c'était sans compter la Team Flare. Les sbires que j'avais mis en déroute n'avaient pas apprécié de s'être fait battre par un adolescent et ils étaient allés tout raconter à leurs chefs. Vous savez, les femmes avec des lunettes style Cyclope dans les X-Men et des cheveux aux couleurs improbables ? Oui, celles-là. Et deux d'entre elles sont arrivées alors que nous marchions vers le centre Pokémon. Nous avons vu se dresser sur notre route une femme aux cheveux verts et une aux cheveux orange.

-Tiens, regarde qui voilà. Mesdames Myosotis et Brasénie, imbéciles de leur état, larbins de métier.

Le ton d'Evolina était méprisant, tout comme son regard lorsqu'elle toisa les deux femmes qui nous bloquaient le passage. Et elles le lui rendaient bien, d'ailleurs. Pour ma part, j'étais en retrait. Affronter des sbires de bas étage ne me dérangeait pas, mais Myosotis, c'était une autre affaire... Pourquoi ? Allez, je vous donne un indice : vous vous rappelez que je me suis fait tirer dessus ? Devinez qui était à l'autre bout du flingue...

-Tiens, regarde qui voilà, lâcha-t-elle à son tour. Deux morveux au bon goût douteux, qui pensent naïvement pouvoir s'opposer à la Team Flare.
-J'ai vu, très chère. Oh, regarde celui-là !

Elle me pointa du doigt. Immobile, j'attendis avec une pointe d'inquiétude la suite des événements.

-Il ressemble à ce garçon que tu as tué il y a quelques années. Tu me l'avais raconté avec tellement de détails, c'est comme si j'y étais ! Et ce garçon lui ressemble beaucoup, tu ne trouves pas ?

Elle voulait me faire peur, ça se voyait. Mais elle ne se doutait pas d'à quel point elle avait raison... Myosotis me dévisagea. Je sentis mon visage pâlir d'angoisse tandis que je reculais instinctivement, une main à ma ceinture au cas où j'aurais besoin d'appeler mes Pokémon à l'aide.

-Ah oui, tu as raison ! C'est étrange, si je n'étais pas certaine qu'il était mort je jurerais que c'est lui.

Valérie me regarda à son tour. Elle savait ce qui s'était passé, je le lui avais raconté. Alors elle devait savoir pourquoi j'étais sur la défensive. Elle ne disait rien. Pas plus que les deux autres, qui s'étaient tues et me passaient aux rayons X de leurs regards. Je fus le premier à bouger, attrapant une Pokéball à ma ceinture, les dents serrées d'une rage soudaine.

-Il y a comme un air de déjà-vu, hein ? Mais non, ça peut pas être le même gars, puisque vous l'avez tué. Vous lui avez tiré une balle à côté du cœur, personne ne peut survivre à ça. Eh bien vous savez quoi ? Apprenez à viser, parce que je suis toujours vivant !

Les quelques derniers mots, je les avais hurlés en lançant la ball. C'est Nuée qui en sortit. Elle reconnut immédiatement Brasénie et un vrombissement de colère se fit entendre. Elle et moi étions d'accord : l'heure était venue de nous venger.

-Vous allez regretter de ne pas me l'avoir prise. Vas-y, Nuée, montre-lui ce que tu as appris !

Ma fidèle compagne jeta un puissant Sonic-Boom, boosté de toute notre colère à tous les deux, dans la direction des deux femmes en orange. Elles esquivèrent l'attaque de justesse, inquiètes. Elles commençaient à comprendre qu'il y avait un problème. Elles sortirent chacune une ball. Bien, j'allais pouvoir me défouler... Alors que le Grahyena et le Demolosse faisaient leur apparition, Valérie voulut rejoindre le combat. Mon bras devant elle l'empêcha d'avancer.

-Non, dis-je d'un ton neutre cachant ma colère. C'est entre elles et moi. Je ne permettrai pas que tu me voles ma revanche.

J'étais déterminé à me battre sans aide. De même, je n'avais pas l'intention d'appeler mes autres Pokémon. Je voulais prouver que j'avais bien entraîné Nuée, qu'elle était devenue assez forte pour vaincre ceux qui l'avaient dénigrée.

-Grahyena, commence avec Rugissement.
-Lance Déflagration, Demolosse !
-Esquive et Bourdon !

Valérie et moi nous sommes sans attendre bouché les oreilles pour ne pas prendre l'attaque. Mais de toute façon celle-ci était destinée au Grahyena, qui se la prit de plein fouet. L'onde lui vrilla les tympans. Mais je n'avais pas anticipé les effets de l'attaque Déflagration...qui continuait d'avancer. Au moment où je me rendis compte du danger c'était trop tard. Les flammes attaquèrent mes vêtements et ma peau. J'eus le réflexe de bouger mes mains et de les placer devant mon visage pour qu'il ne soit pas touché. Inutile, me direz-vous. Et vous aurez parfaitement raison. Mon cri de douleur dut s'entendre dans toute la ville. Quand l'attaque se dissipa, j'étais à genoux, une main par terre et l'autre devant mon visage sans oser le toucher tellement c'était douloureux.

Je sentis la présence de Valérie juste à côté de moi, mais je n'y prêtai pas attention. Le combat continuait. Ma Yanmega le savait aussi, et nous n'avions pas besoin de communiquer pour qu'elle agisse. J'avais les yeux fermés mais j'entendais tout. Les bruits de la bataille sans merci parvenaient très bien à mes oreilles. Pendant ce temps, j'essayais du mieux que je pouvais de me calmer. Mais le noir qui enveloppait déjà ma vision ne tarda pas à envahir le reste de mes sens.


J-2, 20h