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Team Rocket X-Squad de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 09/03/2014 à 08:52
» Dernière mise à jour le 07/07/2018 à 23:28

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 223 : Le destin se joue à Safrania
- C'est là, dit Galatea en désignant la grande maison devant elle.

Mercutio observa avec scepticisme le bâtiment, avec un toit rouge, des cœurs géants accrochés à l'entrée, et avec ces guirlandes illuminées.

- Tu es sûre que c'est ici ?

- C'est ce que disais l'adresse sur la fiche d'info de Tuno.

- Mais euh... cette maison... C'est une maison close...

- Connaissant le colonel, c'est donc une information plutôt crédible, répondit Galatea avec platitude.

Comme Tuno avait disparu de la base sans donner de nouvelles à personne, son unité avait tenté de le retrouver. Et en fouillant dans ses données personnelles, ils avaient déniché son adresse : le « Lovitel », à Azuria.

- Tuno habite vraiment dans un bordel, où c'est juste là où il se rend le plus quand il quitte la base ? Demanda Zeff avec amusement.

- Qu'il m'eût semblé que le vaillant colonel connaissait des moments difficiles, fit Djosan. Qu'il aille trouver réconfort dans des bras chaleureux est tout à fait normal. C'est là le droit de tout guerrier.

- Chez vous sans doute, soupira Mercutio. Mais je serai déçu que Tuno, au moindre petit souci de cœur, aille se consoler chez les filles de joie.

- C'est du quoiage ? Demanda Goldenger. Hein dites dites ? Ce sont des filles qui sont joyeuses ?

- Laisse tomber, dit Galatea. Si nous entrions pour voir ?

Djosan se lissa les moustaches et Zeff fit ressortir son impressionnante musculature. À voir comment ils se mettaient en avant, ils devaient être tous deux des habitués des bordels. Mais Mercutio, honteux, regarda de droite à gauche avant d'entrer rapidement. Galatea réprima un sourire. Ça aurait été drôle si Eryl passait justement par là. L'intérieur ressemblait à l'accueil d'un grand hôtel de luxe. Très propre, très brillant. Un établissement de qualité. Il n'y avait plus trop de maison close à Kanto, du fait de la législation de plus en plus stricte à ce sujet, mais les rares qui demeuraient, celles qui pouvaient respecter les règles en vigueur, étaient très sérieuses, luxueuses... et donc chères. La gérante, une femme boudinée avec de nombreuses bagues sur ses mains, les accueillit avec un sourire de matrone.

- Bienvenu bienvenu ! Une séance de groupe, chers amis ? Nous avons une sélection de filles plus raffinées les unes que les autres qui pourront hautement satisfaire ces trois messieurs. Nous avons même quelques garçons pour la demoiselle. Euh, par contre, nous ne satisfaisons pas les Pokemon, conclut-elle en regardant Goldenger d'un air bizarre.

- La grosse dame ne veut pas me faire du satisferage ?! Oh la la ! S'exclama Goldenger sans comprendre.

- On n'est pas là pour... commença Mercutio, mais il fut devancé par Galatea qui demanda d'un air intéressé :

- C'est sérieux cette histoire de garçons ici ?

- Galatea... protesta Mercutio.

- Ah euh oui, désolée... On est là pour chercher quelqu'un, qui selon nos informations, passerait ici de temps en temps.

- Beaucoup de gens passent ici de temps en temps, sourit la gérante.

- Il s'agit du colonel Tuno, de la Team Rocket. Vous connaissez ?

Le regard de la gérante s'éclaira.

- Oh, vous cherchez mon p'tit Aedan !

- Aedan ? Fit Mercutio sans comprendre.

- Ah oui, il n'aime pas qu'on l'appelle par son prénom... Oui, il est ici. Le pauvre chou, il s'est fait apparemment larguer une fois de plus, à ce que j'ai cru comprendre.

- Euh... Oui, y'a un peu de ça.

- Il revient ici quand ça ne va pas question moral. Il est au bar avec les filles. Venez donc.

La gérante leur ouvrit le passage vers la salle d'en face. Un bar luxueux, avec des tables et fauteuils rembourrés, où plusieurs filles en petite tenue servaient quelques clients, parfois en demeurant sur leurs genoux tandis qu'ils buvaient. Et Tuno était là, adossé contre le bar, une boisson à la main, et entourée de cinq jeunes femmes aux petits soins pour lui. Mercutio secoua la tête. C'était bien le spectacle qu'il s'était attendu de voir en rentrant ici. Tuno, qui ne les avait pas remarqués, avait la tête à moitié posée entre la poitrine voluptueuse d'une des filles.

- Ta dernière conquête t'a vraiment poignardé, Tuno ? Demanda une qui s'occupait de lui masser les épaules.

- Ehhhh oui, répondit le colonel qui ne paraissait pas tout à fait sobre. J'ai encore la cicatrice, profonde. Vous voulez voir, les filles ?

- Ohhhh non, beurk, gloussèrent certaine.

- Il faut peut-être un gentil bisou dessus pour que ça guérisse, suggéra une belle rousse.

- Ah, j'ai pas encore essayé. Peut-être que ça marcherait avec toi, Claire...

Galatea ne pouvait en supporter davantage. Elle avait toujours des vues sur le colonel, et le voir dans cette situation la rendait malade. Elle se servit du Flux pour briser un des pieds de son tabouret, et Tuno s'affala par terre en se renversant sa boisson dessus.

- Ah ben bravo, c'est du joli, colonel, l'apostropha Galatea en s'avançant.

Tuno la regarda en louchant, comme s'il ne la voyait pas bien.

- Galatea ? Vous tous ? Mais qu'est-ce que vous fichez ici ?

- On est venu vous chercher, quelle question ! Intervint Mercutio. On s'apprête à conquérir Safrania, et môssieur s'enfuit de la base pour venir prendre du bon temps dans un endroit pareil !

- Euh, il ne s'agit pas de...

- Je suis très déçue colonel, et vexée, reprit Galatea. Si vous aviez besoin de réconfort, j'étais toute disponible à la base moi !

- Non... mais... je... ce n'est pas ce que vous pensez.

- Ah, alors nos yeux nous jouent des tours, ricana Zeff.

Tuno soupira, puis dit aux filles de s'en aller. Il se leva en titubant avant de s'asseoir dans un autre siège vide.

- Je ne suis pas un client, expliqua-t-il. J'habite juste ici. La patronne est ma mère.

Mercutio, surpris, se retourna pour regarder la gérante qui était allée faire la conversation avec ses clients.

- Sans dec ?! S'exclama Zeff. Vous avez grandi dans un bordel ?!

- Oui. Les filles qui travaillent ici sont un peu comme mes sœurs. On est... euh... très proches, mais il ne s'agit pas de ce que vous imaginiez.

Tuno alla se resservir un verre. Il avait l'air tellement misérable que ça faisait pitié à Mercutio.

- Colonel, il faut que vous vous ressaisissiez, insista-t-il. Vous ne pouvez pas rester ici alors que la fin de la guerre va se jouer !

- J'ai appris que nos supérieurs ont mis un blocus en place autour de Safrania, dit Tuno. On n'a pas besoin de nous pour un blocus.

- Siena Crust a informé tout le monde qu'elle pensait pouvoir percer les défenses de Safrania et prendre la ville sans attendre, expliqua Djosan. Si elle y parvient, notre vaillante unité sera en première ligne.

- Vous voulez revoir votre copine, colonel ? Ajouta Mercutio. Eh bien c'est l'occasion. La X-Squad va affronter les Shadow Hunters pour permettre à la GSR de s'emparer du Centre Général. Ce sera sans doute notre dernier combat contre eux. Vous n'avez qu'à régler vos affaires avec Ujianie.

Tuno hésita, réfléchit, mais ne dit rien. C'est alors que sa mère arriva.

- Alors Aedan, tu ne me présentes pas tes amis ? Ils ont l'air charmant ! Surtout vous, cher monsieur, ajouta-t-elle en faisant un clin d'œil à Djosan.

Tuno grimaça, mais s'exécuta.

- Ce sont les membres de mon unité, maman. La X-Squad. Voici les jumeaux Galatea et Mercutio Crust, Zeff Feurning, Djosan Palsambec, et Goldenger.

- Enchantée de vous rencontrer, vous tous. Je me nomme Gloria Tuno. Oh, mon p'tit Aedan m'a longuement parlé de vous, bien sûr. Je suis contente qu'il ait enfin de bons camarades pour veiller sur lui, à défaut d'avoir une femme pour le faire.

- Merci m'man, soupira Tuno.

- C'est un garçon si sensible, le pauvre chéri, continua Gloria en faisant comme si son fils n'était pas là. Ah, j'aurai préféré qu'il tienne de son père de ce coté là. Mais non, tout comme moi ! Bah, au moins a-t-il sa fière allure. Mais il n'apprécie pas son père, le pauvre petit. Voyez comme il tient à ce qu'on l'appelle par mon propre nom. Il a renié le nom de son père tout comme le prénom qu'il lui a donné. Bah, faut dire que son père n'a jamais été bien présent non plus. Mon p'tit Aedan a été un accident. Voyez, son père était un héritier de grande famille, alors que je n'étais qu'une prostituée. Rester avec moi aurait couvert sa famille de honte. Mais il a quand même reconnu le bébé et a choisi son prénom. Il nous faisait parvenir chaque mois une somme considérable pour que nous puissions bien vivre. Enfin, jusqu'à ce qu'il disparaisse Arceus sait où. Mon p'tit Aedan ne lui a jamais pardonné de ne pas s'être mieux occupé de lui, voyez, et...

- Maman, coupa Tuno, mes amis ne sont pas venus ici pour entendre l'histoire complète de notre vie.

Mercutio hocha la tête. Non pas qu'il ne ressentait aucune curiosité pour le passé du colonel, mais Gloria Tuno semblait être un vrai moulin à parole, qui, une fois lancée, pouvait continuer des heures. Quant à savoir que Tuno était l'enfant illégitime d'un nobliau et d'une prostituée, ça ne changeait rien du tout. Il était le colonel, c'est tout.

- Ils sont venus pour me ramener, continua-t-il en se levant. Je suis parti un peu précipitamment en salopant le boulot.

- Oh, mon chéri, tu fais toujours ça, soupira sa mère. C'est comme avec les femmes. Tu pars toujours trop tôt, comme si tu craignais de t'engager.

- Ouais. Mais cette fois, c'est elle qui est partie. Mais je ne vais pas la laisser filer. C'est celle-là la bonne, je le sais. Je vais la ramener avec moi !

Mercutio sourit. Ils avaient retrouvé leur colonel.


***


Ujianie jouait avec un de ses couteaux, le regard morne et perdu au loin. Derrière elle, Od s'amusa à la faire sursauter en donnant un coup sur le sol avec son nunchaku.

- Eh bien, ton humeur maussade est d'une telle beauté ! Non pas que tu ne sois pas maussade d'habitude, bien sûr. Mais là c'est plus que la normale.

- Ne me cherche pas, Od, siffla Ujianie.

- Ah, au moins, ton mauvais caractère est resté le même. Bien fous les Rockets qui essaieraient de changer ça.

Pourtant, ils avaient réussi, songea Ujianie. Sous les traits de Laurinda, elle était devenue une jeune femme vive et joyeuse. Enfin, cela était le fait d'un seul homme, pas de l'organisation entière. Tuno. Il l'avait transformé de l'intérieur, sans aucun artifice ni lavage de cerveau. Ujianie ne savait plus trop bien qui elle était, et n'arrivait plus à faire le tri dans ses sentiments. Maudits soient-ils ! Tuno, la X-Squad, toute la Team Rocket ! Comment avaient-ils pu jouer avec elle de la sorte ? Ujianie n'avait rien contre le fait qu'on tente de la tuer, de la torturer ou toute autre chose en rapport avec son corps, mais l'attaquer par l'esprit comme ils l'avaient fait, c'était impardonnable.

Ujianie avait tellement honte qu'elle avait songé à se suicider au lieu de rejoindre ses anciens compagnons de la Shaters. Mais mourir n'aurait pas sauvé son honneur. Pour cela, elle devrait éliminer, un par un, tous ceux qui avaient pris part à cette mascarade. Tuno était le premier, bien sûr, pourtant, Ujianie l'avait épargné, alors qu'elle aurait facilement pu le tuer. Ça, plus qu'autre chose, la rendait malade. Elle se détestait bien plus qu'elle ne détestait Tuno.

- Qu'est-ce qu'on se fait grave chier, se plaignit Kenda qui était en train d'arracher une par une les plumes d'un Roucool qu'il avait paralysé avec un de ses poisons. Pourquoi on ne pourrait pas aller voir le blocus Rocket un peu ? J'suis sûr qu'on peut le balayer en moins de deux !

- Il y a toute l'armée Rocket autour de Safrania, répliqua calmement Ithil. Même pour nous, ce n'est pas possible.

- En temps normal, p'tet pas, mais tu oublies le chef, gné, dit Two-Goldguns. Maintenant qu'il a ses supers pouvoirs de Mélénis, il pourrait retourner cette armée comme un gant.

- Humphhh aoooooo efffiaaaa, acquiesça Furen.

- Trefi n'est pas cinglé, dit Lilura. Il ne va pas se faire à lui seul l'armée Rocket alors que Giovanni détient sa fille en otage...

- Mais on ne sert à rien ici, gné ! On va rester défendre les Dignitaires jusqu'à qu'on crève tous de faim ?! Autant se rendre direct.

- Si vous voulez quitter le navire, la porte est grande ouverte, fit une nouvelle voix. Mais après ce qu'Ujianie leur a fait subir, je doute que les Rockets prennent d'autres risques avec l'un d'entre vous cette fois.

C'était le général Peter Lance, vêtu de sa combinaison de G-Man et de sa cape, qui venait d'arriver, avec à ses cotés Trefens. Il dévisagea les Shadow Hunters avec un mépris non dissimulé. Il aurait préféré, et de loin, travailler avec certains Rockets, comme la X-Squad, plutôt qu'avec cette bande d'assassins psychotiques. Mais il était le Maître Pokemon et le général en chef des armées de Kanto. Son devoir était de tenir Safrania, quoi qu'il lui en coute.

- Le Dignitaire Igeus est persuadé que le colonel Crust trouvera un moyen de passer nos défenses, quel qu'il soit, leur dit Lance. S'il a raison, vous aurez donc tout loisir de vous battre. Mais interdiction de quitter le Centre Général. Outre la protection des Dignitaires, vous devez aussi garder vos trois Pokemon extraterrestres avec lesquels vous devenez surhumains. Les Rockets ne doivent pas s'en emparer.

- L'un d'entre nous restera près des Fanexian, poursuivit Trefens. Les autres attendront dans leurs quartiers respectifs.

- Attendre ? Alors que l'ennemi va attaquer ?! S'exclama Ujianie.

- Si elle parvient à pénétrer dans la ville, la Team Rocket n'aura qu'une seule cible : nous. Ils iront nous dénicher. Nous n'aurons qu'à les attendre.

Trefens tira son katana, et aussitôt le mobilier commença à se fissurer et se découper en plusieurs morceaux.

- Ce sera la dernière bataille de la Shaters contre la Team Rocket, qu'on gagne ou non.

Ujianie planta son regard vers le blocus Rocket qu'elle pouvait voir de la fenêtre.
Tuno, viendras-tu ?


***


En rentrant à la base, avec un Tuno revigoré et blagueur comme jadis, Mercutio et Galatea eurent une surprise. Ils retrouvèrent Miry et Seamurd en compagnie de Maître Irvffus, le Mélénis qui avait enseigné le Flux aux jumeaux.

- Maître ? S'étonna Mercutio. Que faites-vous ici ?

- J'ai eu vent de ce qui se passait, et le récit que Seamurd m'a fait de votre escapade à Céladopole a confirmé mes soupçons. Comme il le pensait avec justesse, un Découpeur est apparu. Nous avons senti le trouble du Flux jusqu'au Refuge.

- Trefens, fit sombrement Mercutio. On savait qu'il était sensible au Flux depuis le début, mais ses pouvoirs se sont déclarés... d'un coup.

- C'est le déclic du Flux, expliqua le vieux maître. Il se montre chez quelqu'un de sensible quand celui-ci est sujet à un choc émotionnel intense. Plus le choc est fort, plus fort en sera le déclenchement. Et j'ajoute que chez un Naturel, ça va généralement bien au-delà de ce que les Mélénis pur souche peuvent faire. Il faut que vous compreniez que le Flux d'un Naturel, autrement dit, d'un humain sans ascendance Mélénis mais qui pourtant s'éveille au Flux, est bien plus puissant que ceux des Mélénis normaux. Et le fait que ce Naturel soit devenu un Découpeur est des plus inquiétants. Ça ne s'était jamais encore produit.

- Et donc ? C'est pour nous aider à l'arrêter que vous êtes là ? Demanda Galatea.

- Aucun Mélénis ne peut faire face à un Découpeur. Tu l'as toi-même ressenti quand il était proche de toi. Le Flux est tellement affolé qu'il ne réagit plus, et entrave même l'esprit et le corps de son utilisateur. Le plus grave c'est que même la pierre d'Ysalry, qui repousse le Flux, ne fonctionne pas directement sur eux. Non. Ni moi, ni même tous les maîtres au complet du Refuge ne pourraient rien faire contre lui.

- Mais c'est génial ça... marmonna Mercutio. On a plus qu'à dire à Siena et au Boss qu'il faut annuler l'assaut de Safrania car personne ne pourra se charger de Trefens !

- Ai-je dit cela ? J'ai dit que les Mélénis ne pouvaient rien contre lui. Mais vous deux, vous êtes, techniquement parlant, des demi-Mélénis, ou demi-humains.

- Et en quoi cela va nous aider ? Demanda Galatea. On est autant sensibles au pouvoir de Trefens que vous.

- C'est vrai. Mais il y a quelque chose qu'on peut faire pour ça, et qu'on ne peut pas faire pour les Mélénis pur sang. Quelque chose de risqué, mais qui s'avère être le seul moyen.

- Dites toujours...

Le regard de Miry se fit inquiet.

- J'ai dit au Seigneur Irvffus que ce plan serait du suicide, mais...

- C'est à eux de voir, Miry, coupa Seamurd. Si le Seigneur Irvffus a foi en eux, nous devrions faire de même.

- Ça a l'air très encourageant tout ça... observa Galatea avec inquiétude.

- Comme j'ai dit, l'Ysalry ne peut bloquer le Flux d'un Découpeur. Mais il y a un moyen de l'utiliser sur les demi-Mélénis pour, en quelque sorte, bloquer le Flux en eux.

- Je ne comprends pas très bien, fit Mercutio.

- Nous allons injecter dans votre corps de fines cellules d'Ysalry. Elles endormiront, temporairement, votre Flux. Vous ne pourrez pas l'utiliser, mais en contrepartie, le pouvoir du Découpeur ne vous affectera pas, car votre Flux deviendra insensible au sien.

- Et pourquoi un plan pareil ne marcherait pas sur les Mélénis pur souche ? Demanda Galatea.

Seamurd eut un léger sourire.

- Ça nous tuerai, ou ça nous enlèverait le Flux à jamais. Sur vous qui avez une partie de sang humain, les effets seront moindres. Mais il est possible que...

- ...vous souffriez beaucoup durant l'opération, acheva Miry.

- La douleur, on peut supporter, dit Mercutio, mais y'a un petit défaut dans ce plan. Comment est-ce que vous comptez qu'on batte Trefens sans le Flux ?! Autant lui mettre en face une armée de soldats, ce sera plus efficace.

- Avec des cellules d'Ysalry en vous, vous ne pourrez pas vous servir du Flux, mais nous pouvons le bloquer avant sur un Niveau en particulier, expliqua Irvffus. Le Quatrième serait l'idéal.

- Vous dites qu'on bénéficiera quand même de notre force physique du Quatrième Niveau ?

- C'est cela. Mais je dois vous prévenir... Même si le Flux spécial du Découpeur n'agira pas sur le votre, il pourra toujours le faire sur vos corps. Restez trop près d'un Découpeur trop longtemps, et votre corps commencera à partir en morceau. De même, il peut envoyer des ondes de Flux qui désagrègent tous ce qu'elles touchent. Et enfin, il peut également, s'il sait les maîtriser, se servir des six niveaux habituels.

- Et à tout ça on ajoute sa force et sa vitesse démesurée de Shadow Hunters... termina Galatea. Je ne sais pas pourquoi, je le sens mal. Il faut compter aussi les sept autres, et si Mercutio et moi on se charge de Trefens, la X-Squad ne sera que quatre. On va se faire massacrer !

- Je m'occuperai seul de Trefens, dit Mercutio. Toi, prends en un autre.

Galatea le regarda comme s'il avait perdu la boule.

- T'es givré ? Après tout ce que Maître Irvffus nous a dit !

- Sans le Flux pour nous coordonner, se battre à deux est inutile. Et puis, j'ai le sentiment que ça doit se terminer ainsi, entre lui et moi. De plus, je sais bien comment il se bat, depuis qu'on a affronté Nuvos l'Infini ensemble.

- Et moi alors, je vais me faire injecter ces cellules d'Ysalry et renoncer à mon Flux pour rien ? Protesta la jeune femme.

- Pas pour rien, Dame Galatea, intervint Miry. Même si vous n'affrontez pas le Découpeur, son Flux affectera le votre et vous serez incapable de combattre votre propre adversaire. Si vous voulez participer à cette bataille, il vous faut ces cellules d'Ysalry.

- Ça veut dire que vous ne venez pas alors ? Leur demanda Mercutio.

- Nous serions inutiles, acquiesça Seamurd. Nous ne pourrons rien faire pour vous protéger.

- Et puis... attaquer la ville centrale du gouvernement ne serait pas vraiment un signe de neutralité pour les Mélénis, ajouta Irvffus. Mais nous vous souhaitons bonne chance. Vous êtes les enfants d'Elohius. Je sais que vous y arriverez.

Les jumeaux hochèrent la tête.

- Si nous remportons cette bataille, la guerre sera terminée, et nous pourrons alors prendre un long congé pour enfin venir étudier au Refuge, affirma Galatea.