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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 01/03/2014 à 10:31
» Dernière mise à jour le 01/03/2014 à 14:18

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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062 - Pour de vrai
« La certitude de n'être pas seul qui console même dans un cimetière. »
(Jules Renard)

« Je pensais ne pas y penser,
Oui mais nos pensées nous dépassent »

(Etienne Daho – En surface)



- Voilà Francis, c'est ta petite sœur, Jodie !

Le petit Francis, dix ans, son Abra dans les bras, regardait sa petite sœur dans les bras de sa mère. Laquelle semblait fatiguée. Elle regarda sa sœur, Eliane.

- Tu peux l'emmener dehors, j'ai besoin de dormir...
- Oui oui, viens Francis.
- Qu'est-ce qu'il y a maman ?
- Rien, rien, je suis fatiguée...

La mère de Francis pressait le bouton d'appel aux infirmières tandis qu'Eliane sortait Francis de la chambre. Francis regarda autour.

- Il est où papa ?
- Qu'est-ce que j'en sais moi... souffla Eliane. Tu veux bien ranger ce Pokémon, s'il se téléporte, ça peut être dangereux.

Francis hocha la tête et rentra Abra dans sa Pokéball.

- Tata, qu'est-ce que je dois faire avec Jodie ?

La tante de Francis s'étonna.

- Comment ça ?
- Bah... Je sais pas comment on est un bon grand frère... et je sais pas si j'ai envie de partager avec elle...
- Ca viendra tout seul... moi avec ta sœur, on passait notre temps à nous disputer !
- Je peux pas me disputer avec un bébé...
- Ah ça non, mais quand elle grandira, tu verras.

Francis hocha la tête. Il se balada un peu pendant que sa tante se reposait sur le banc. Deux infirmières arrivèrent dans la chambre de sa mère.

- Reposez le bébé, faut que je dorme. Et baissez ce store, c'est infernal !!... Comment ça m'apprendre à lui donner le bain ?! Je suis VANNEE ! Vous croyez être les seules à vous épuiser ici ?!

Francis plissa les yeux, pensant que sa mère était mal traitée ici. Il vagabonda et trouva son père.

- Ouais, t'inquiète pas, moi aussi j'ai hâte d'être à jeudi soir... Ouais, enfin si elle fait pas trop chier avec la môme quoi...
- Papa, j'crois que maman va pas bien...
- J'te laisse.

Le père de Francis raccrocha.

- Ta mère ne va jamais bien, qu'est-ce qu'elle a cette fois ?!
- Elle est fatiguée et les infirmières s'occupent pas d'elle on dirait...

Le père de Francis leva les yeux au ciel.

- Elle a encore oublié ses médocs...
- Hein ?
- Rien. Tu restes avec ta tante, s'il te plait, tout ça est assez stressant comme ça pour que je t'aie en plus dans les pattes.

Francis regarda son père aller vers la chambre de sa mère, entrer et fermer derrière lui. Eliane regarda Francis qui vint s'asseoir à côté d'elle.

- Alors... Sinon, t'es content d'avoir une petite sœur ?

Francis haussa les épaules. Pas certain que ce soit une si bonne nouvelle, en fait.


***

Réveil. Francis Zuckerman ouvrit mollement les yeux. « Courage, c'est la dernière semaine avant les vacances... »

Il se leva et éteignit le calme réveil de son téléphone portable. Il regarda l'heure : Quatre heures.

Il s'habilla rapidement sans prendre de douche, veilla bien à ce que sa petite sœur soit toujours endormie, vit qu'Hélionceau était toujours là et sortit en vitesse.

En bas de chez lui, il prit son vélo et se dirigea vers un entrepôt pas loin. Il vit un gros type avec un bonnet.

- M'sieur...
- P'tit...

Ils attendirent quelques petites minutes sans dire un mot, avant qu'un camion n'arrive. Le type grommela à moitié.

- Tu fais chier hein...
- Ouais, mais je suis le seul qui accepte de se lever à cette heure, donc...

Le camion arriva et ouvrit ses portes. Des cartons à décharger. Francis se précipita à l'intérieur, suivi par le quinquagénaire. Il l'aida à tout déplacer pendant une bonne demi-heure. Lorsque tout fut déchargé, le camion repartit. L'homme soupira et sortit quelques billets de sa poche.

- Voilà pour toi...
- Merci.
- Et tu peux prendre un carton également.
- Merci !

Francis prit un des cartons contenant de la charcuterie importée d'Europe. Il l'attacha rapidement sur son vélo et partit à grandes foulées vers un bar non-loin d'ici. Le barman le vit arriver, tout comme d'autres fêtards tardifs.

- Tiens, v'là les dernières bouteilles de la soirée !
- YEAH !
- Trop bien !
- Merci petit...

Francis tendit la main. Le barman leva les siennes.

- Pardon, pardon !

L'homme donna son dû à Francis qui le rangea et hocha la tête.

- Merci beaucoup !

Francis repartit en trombe dans une autre rue où un camion de livraison arriva devant une épicerie.

- Monsieur Dumont ! Vous avez besoin d'aide, ce matin, je me trompe ?

Le gros épicier moustachu regarda Francis d'un air mauvais.

- Tout ça pour être payé ensuite, c'est ça ?!
- Tout service mérite salaire, monsieur !
- Tchhh... C'est bien parce que j'ai 62 ans !

Francis aida l'homme à décharger le renouvellement de son stock sans un mot. Lorsque cela fut fini, Francis tendit la main. L'homme lui donna des piécettes.

- Pardon ?!
- T'es pas mon salarié.
- Chaque semaine je vous aide à décharger votre camion, j'attends au moins 200 Pokédollars !
- 200 Pokédollars pour faire mon travail ?
- Je veux, ouais ! Vous savez à quelle heure je me lève pour venir vous aider moi ?
- J't'ai rien demandé ! Tu te contentes de ça ou tu dégages !
- Alors je veux une ristourne sur mes prochaines courses !
- Et puis quoi encore ?
- Et puis quoi encore... Au moins 200 Pokédollars pour décharger votre camion, peut-être ?

L'homme grommela et sortit finalement les deux billets.

- Petit con !
- C'est toujours un plaisir ! Merci !
- Mouais... Ne reviens pas la semaine prochaine !
- Pour que vous vous retrouviez le dos bloqué et que j'aie plus nulle part où faire mes courses ? Non merci !

Francis repartit en roulant vers sa dernière destination. Il entra dans des cuisines par l'arrière et revêtit un tablier. Une femme aux cheveux frisés le repéra.

- Ah c'est toi...
- Hm, pour la plonge !
- Mouais.

Francis s'activa à faire la vaisselle des restes de la veille. Il regarda l'heure, il était dans les temps. Une fois la plonge fini, il alla voir la gérante.

- Eh bah mon petit, parfois je m'demande pourquoi tu viens faire ça...
- Bah, pour les billets bien sûr... marmonna Francis.
- Certes, certes... à demain...
- A demain et merci encore.

Francis prit son vélo et retourna chez lui. Il regarda sa montre, six heures vingt. « J'ai le temps de prendre une bonne grosse douche ! »

Ce qu'il fit, non sans consulter son téléphone avant. « Quinn m'a pas envoyé de message... Lucy non plus... Boh, pas de nouvelles, bonnes nouvelles... »

Francis prit comme chaque matin une bonne douche, sans pour autant trop traîner : L'eau chaude, c'est cher.

Une fois sorti et habillé, il alla réveiller sa petite sœur.

- Jodie ? Jodie, c'est l'heure !
- Hmmmm... J'veux encore dormir !
- Allez Jodie !
- J'suis malade !
- On ne plaisante pas avec ça, Jodie !
- Maiiiiis ! Je veux manger des chips devant la télé !
- On est lundi, Jodie ! Ecole !
- Mmmm...

Jodie se leva à contrecœur. Francis supervisait le déjeuner.

- Mange tes tartines, Jodie...
- La marmelade est pas bonne !

Francis plissa les yeux et regarda le pot. Il haussa les sourcils. « Périmé ! »

- Merde, Jodie, arrête de manger ça...
- Ouaiiiiiiiiis !

Francis grommela et balança les tartines ainsi que le pot à la poubelle. Il prit du beurre dans le frigo.

- Beurre sur tes tartines, ça te va ?
- Bof, oui...
- Bah c'est tout ce que t'auras... Merde... « J'ai oublié d'en racheter... en même temps voilà pas les courses de merde que je fais... Cette foutue facture d'électricité qui augmente... »

La douche.

- Tu frottes bien partout...

Francis restait derrière la porte, laissant sa petite sœur se laver.

- J't'entends pas frotter !
- Mais euh !
- Frotte !

L'habillage.

- Tu grandis trop vite, Jodie...
- C'est pas ma faute !
- Je sais, je sais ! « Penser à passer au secours populaire pour des fringues plus grandes... »

Le brossage de dents

- J'ai pas envie !
- Jodie, tu n'es pas en mesure de discuter ! J'le fais, moi ! Regarde !

Francis se brossa les dents devant sa sœur. Laquelle fit la moue et se les brossa en même temps.

Le sac.

- Il est où ton cahier d'écriture ?!
- ... Hélionceau l'a mangé !
- Quoi ?! C'est pas vrai !!
- Mais nan j'l'ai oublié à l'école, il est dans le casier de mon bureau !

Francis soupira.

- Jodie, j'ai dit quoi ?
- Pas de blague comme ça !
- C'est pas gentil, ok ? Je dois tout surveiller parce que s'il faut acheter des trucs en plus, je dois le savoir à l'avance, tu comprends ?

Jodie hocha la tête.

- Tu as tout, donc...
- Ouiiii...
- Bon.
- Francis, la maîtresse elle veut voir les parents...

Francis plissa les yeux.

- Et tu lui as dit...
- Qu'ils étaient en voyage à Hong-Kong, comme tu m'as dit de dire !
- Et qu'est-ce qu'elle t'a répondu ?
- Que ça faisait deux ans et que ça devenait bizarre !
- Eh bah tu lui diras que... Je vais venir la voir !
- Ah bon ?
- Ouais, j'vais lui parler à cette prof...
- Okay... quand ça ?!
- Soit ce midi, soit ce soir... à quatre heures et demi.
- Ca veut dire que tu vas venir me chercher ?!
- Ah ça je peux pas te le garantir, Jodie !
- Okay...

Hélionceau reniflait un peu partout, notamment dans le sac de Francis.

***

Francis emmena Jodie à l'école en vélo.

- Wooouuuuhh ! Je vole, je vole !
- Ne me lâche pas Jodie, c'est dangereux !
- Mais j'ai un casque !
- C'est pas une raison !

Francis s'arrêta devant l'école. Il prit sa sœur par la main et ils cheminèrent vers l'entrée. Francis croisa David qui accompagnait Firmin.

- Oh...
- Salut Firmin !
- Salut Jodie ! Salut le grand frère à Jodie ! sourit Firmin.
- Vous êtes... l'autre papa de Perrine, je présume... marmonna Francis.
- Oui... en effet... vous êtes...
- Francis Zuckerman ! Je suis dans la classe de Perrine !
- Je me rappelle de vous, oui...
- D'habitude c'est votre mari qui dépose Firmin, du coup je suis un peu surpris !
- J'ai pris quelques jours de congé.
- Oh.
- Du coup j'en profite un peu, d'après mon mari, je ne « m'investis pas assez dans l'éducation des petits » !
- Ah...
- Ce qui est assez insultant étant donné que ce n'est pas moi qui gâte Firmin et qui lui achète en permanence des bonbons...
- C'est bon les bonbons ! grommela Firmin.
- C'est mauvais pour tes dents, surtout quand on rechigne à se les brosser !
- Maiiiis...

Francis soupira. « J'ai le même problème avec Jodie. Enfin, pour lui faire se brosser les dents. J'ai dix-sept ans, et un de mes problèmes dans la vie c'est de veiller à ce que ma petite sœur se brosse les dents correctement... »

Les grilles de l'école s'ouvrirent. Francis aperçut la maîtresse de Jodie qui l'aperçut également.

- Et merde. Vous êtes médecin, c'est ça ?
- Euh... oui !
- Préparez-vous à me recoudre, doc...

La prof de Jodie arriva au niveau de Francis.

- Monsieur... Delano-Zuckerman ?!
- Madame Mottin, quelle belle surprise...
- Où sont vos parents ?

Francis plissa les yeux.

- Mes parents, bah... en voyage !
- Ca fait deux ans que je sollicite un entretien, deux ans que Jodie me sort le coup de Hong-Kong !
- ... Y'a un problème avec ma petite sœur ?
- J'ai vu les parents de tous les élèves de la classe sauf les siens !
- ... Je suis son tuteur légal !
- ... Vous êtes beaucoup trop jeune !

David observait, intrigué, alors que Firmin et Jodie étaient déjà entrés dans l'école.

- Oui mais c'est... moi qui m'occupe d'elle, à plein temps, alors si vous avez un truc à demander, c'est à moi !
- ... C'est insensé, comment les services sociaux ont pu laisser une telle situation perdurer ?!

Francis avait le cerveau qui gargouillait. « Ta gueule, ta gueule, ARRête de poser des questions, putaiiiiiiiiiiin... »

- C'est comme ça et puis c'est tout, voilà...
- Vous croyez que c'est une réponse qui va me satisfaire ?!
- Je suis émancipé et je m'occupe d'elle, qu'est-ce qu'il vous faut de plus ?
- Je ne sais pas, des papiers, peut-être, et un entretien avec moi au plus vite pour discuter de cette situation !
- Vous êtes juste prof de cours préparatoire, pas Batman, ok ? Je m'occupe bien de ma sœur, pas la peine de devenir menaçante !
- De votre côté pas la peine de devenir insultant ! Je veux voir les documents qui officialisent votre garde, et je veux vous voir au moins ce soir, ici, aux environs de cinq heures. Je vous attendrai après l'étude.
- Bien ! On fait comme ça ! souffla Francis.

L'institutrice s'éloigna. « C-O-N-N-A-S-S-E !!! » grommela Francis dans sa tête.

- Waouh... marmonna David.
- Ouais, comme vous dites... Je sais même pas ce qu'elle veut voir comme paperasse, j'en ai tellement...
- L'acte de tutorat et la déclaration d'émancipation que vous avez signé devant le juge.

Francis regarda David, étonné. L'adulte regarda l'ado.

- Quand on a vécu avec un mineur émancipé, on sait ces choses-là...
- ... merci... je m'efforce toujours d'éviter ce genre de problèmes... J'suis nul avec la paperasse et l'administration me fait juste chier, je veux juste me débrouiller par moi-même...

David inspira.

- Je sais que c'est possible, mais vous ne pourrez pas le faire éternellement... Les services sociaux...

- Sont une putain de bande d'incompétents de merde et c'est tant mieux parce qu'ils font juste chier et rien d'autre... Ils sont venus une fois en trois ans, et c'était déjà limite... J'ai réussi à me faire oublier depuis... souffla Francis.
- Ca durera pas éternellement...
- C'est certain mais bon... Jusque-là, ça va.
- Si ça vous satisfait comme ça... Bonne journée !
- Hm, vous aussi...

Francis repartit vers son vélo. « Bah oui ça me satisfait comme ça. En même temps j'ai pas mon mot à dire... »

***

Francis observait sa petite sœur dans les premiers temps de sa vie. Elle était petite. Fragile. Francis n'avait pas le droit de la prendre. « Tu vas la faire tomber ! »

Dehors, Francis jouait normalement avec ses camarades. Il connaissait déjà Quinn et Lucy à l'époque mais il évitait de leur parler des problèmes de ses parents. Elles étaient cependant contentes qu'il ait une petite sœur, elles trouvaient ça « chouette ».

Pas Francis. Durant les disputes de ses parents, il se demande ce que doit penser sa sœur. Parfois il sort de sa chambre exprès pour fermer la porte de celle de Jodie pour qu'elle n'entende pas. Puis, il se fait engueuler par sa mère parce qu'il a fermé la porte de la chambre et qu'elle l'avait laissée ouverte exprès pour l'entendre si elle pleurait.

- Tu m'étonnes qu'on me prenne pour une mère négligente, c'est TOI qui me mets des bâtons dans les roues.

Quand il essayait de parler de ça à son père, ce dernier soupirait.

- Ta mère est complètement conne. L'écoute pas trop.

Et quand il essayait de demander à sa mère s'il devait demander de l'aide à papa :

- Ca va pas non ? Ton père est contre moi, en permanence ! Si je n'étais pas malade, il ne resterait pas avec moi !

La maladie de sa mère. Elle en parlait tout le temps mais Francis n'a jamais su ce qu'elle avait. Parfois elle allait mieux, et bizarrement c'était quand papa était plus gentil avec elle. Pour autant, cette « maladie » était une ombre planant sur la jeunesse du jeune homme, parce qu'il avait dans l'idée qu'un jour il trouverait sa mère morte quelque part dans la maison.

Un jour, il regarda le berceau de sa petite sœur.

- T'es vraiment tombée au mauvais moment...

Le bébé regarda Francis qui soupira.

- Ca aurait peut-être été mieux en fait, que tu naisses pas...

Francis inspira et sortit de la chambre alors que les parents criaient à nouveau pour un problème de facture non réglée. Francis ferma la porte de la chambre de sa sœur.


***

Francis arriva à l'établissement sur son fidèle vélo. Il l'attacha avec les autres et chercha ses amies des yeux. « Bon, où qu'elles sont ?! »

Il repéra Tristan et son petit copain. « Ah ça me fait plaisir qu'il soit heureux, lui. Ouais. Voilà où t'en es réduit, Francis : Jalouser les homos. Tu devrais peut-être le devenir, bon ça perturberait ta petite sœur, mais au moins tu aurais de l'affection sans la merde derrière... encore que... »

Les élèves des autres classes discutaient, bougeaient, papotaient de bon matin, de tout et de rien. Francis soupira. « J'aimerais bien être insouciant comme ça, moi aussi... »

Il aperçut Quinn, sur un banc, peu avant les escaliers.

- Hey ! Mes hommages, ma dame !

Quinn, qui semblait à l'ouest, aperçut Francis.

- Oh, Francis...

Francis s'étonna de ce ton très mou.

- Euh... Salut, Quinn, ça va ?
- Oui... oui oui ! Et toi ?!

Francis cligna des paupières.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Rien !
- Je vois qu'il s'est passé quelque chose !
- Mais non !
- Quinn !
- Rien du tout, arrête d'être chiant !
- Je vois bien qu'il s'est passé quelque chose ! Tu ne m'as pas envoyé de message...
- Comme si je t'envoyais tout le temps des messages, Francis !

Francis se tut. Il s'assit sur le banc à côté de Quinn qui semblait mal à l'aise.

- Tu attends quoi ? demanda Francis.
- Bah Lucy !
- Ok.

Francis resta immobile aux côtés de Quinn qui le regarda, stressée.

- T'es pas obligé de rester avec moi !
- J'aime bien observer ce qui se passe...

Les jumeaux passèrent, visiblement dans une grande discussion. Mike, Rebecca, Steven, James et Fey passèrent à leur tour.

- Eh, du coup, ça intéresse personne le fait que j'ai passé un week-end de merde ?
- Nan... soupira Mike.
- Jamais de la vie... soupira Rebecca.
- Trop pas... souffla James.
- Crève seul dans tes déjections... grommela Fey.

Francis commença à avoir les tics typiques des impatients. Quinn le regarda.

- Tu peux partir, hein !
- Nan.
- T'es chiant.
- Je sais.
- Pourquoi tu tiens tant que ça à savoir comment je vais ?
- Parce que c'est important. Pour moi.

Quinn soupira.

- On ne sort pas ensemble et quoi que tu fasses, on ne sortira pas ensemble !
- Okay.
- ... Fais pas comme si ça t'intéressait pas !
- Bah, c'est pas comme si ça faisait des années, hein...

Quinn regarda Francis qui souriait effrontément.

- Tu me gonfles !
- Je sais !
- Aujourd'hui plus que les autres jours !
- Donc il y a bien quelque chose.
- Ça t'embête tant que ça que je ne veuille rien te dire ? Je n'ai pas le droit d'avoir de vie privée ?!

Francis inspira.

- Quinn, quand quelque chose ne va pas chez toi, quelque chose ne va pas chez moi. Ce qui ne va pas chez moi, c'est que toi, tu ne vas pas bien. Je le vois, je le sais, je le sens. Tu ne peux rien me cacher parce que je lis en toi comme dans un livre.

Quinn souffla.

- Eh bah c'est chiant. Lucy est là.

Quinn se leva et alla la rejoindre. Les filles foncèrent vers l'école avant même que Francis n'eut pu les rejoindre. « Ah bon, okay, d'accord... »

Francis haussa les épaules et se dirigea vers l'école. Il fut rejoint par une présence fantomatique.

- Salut Francis...
- BWAAAAAH ! Amélia ! Bonjour !! Waouh... Tu m'as fait... peur !

La petite blonde plissa les yeux.

- Je suis horrible, c'est ça ?!
- Non, tu m'as surpris, c'est tout... Qu'y-a-t-il ?!
- J'ai un problème.
- Et... donc tu viens me voir ?!
- C'est toi le chef de la classe, nan ?
- Euh bah... oui...
- Rebecca me parle de moins en moins...

Francis plissa les yeux.

- Euh... Je suis juste une interface entre la classe et l'administration, Amélia, je ne peux pas t'aider pour tes problèmes personnels...
- Tu crois que je devrais sortir avec Steven ?

Francis haussa les sourcils.

- Comme ça je serais plus proche de Rebecca qui sort avec Mike, son meilleur ami...
- Euh... Je... ne pense pas que tu devrais, Amélia, je dis ça pour ton bien...
- Alors quoi ?
- Pourquoi ne vas-tu pas lui parler ?
- Bah je lui parle mais elle, elle a pas envie de me parler...
- Je ne crois pas pouvoir t'aider là-dessus, Amélia, ce sont des choses qui doivent se régler entre vous, tu vois ?

Amélia soupira.

- Je savais que tu servais à rien... Pffff...

Amélia s'en retourna vers l'école. Francis plissa les yeux. « Euh bah en même temps... aide-toi et le ciel t'aidera, hein... »

Francis chercha Quinn et Lucy des yeux. Il fut bousculé par Tino qui resta devant lui.

- Euh... Okaaaaay... J'suis à l'ouest, moi, aujourd'hui...
- Chut ! J'évite Christina !
- ... Oh bah v'là autre chose... soupira Francis.
- Tais-toi, c'est tout ce que je te demande !
- A vos ordres, mon général... souffla Francis.

Francis avança donc alors que Tino semblait traqué par le FBI.

- Mais qu'est-ce qu'elle t'a fait ?!
- C'est pas elle, c'est moi ! Je l'ai embrassée !
- ... attends quoi ?!
- Je n'aime pas me répéter... grommela le jeune hispanique.
- CHRISTINAAA ! TINO EST ICIII !
- Mais la feeeeeeeerme !!!
- Je crois qu'elle est loin devant ou loin derrière... Elle arrive pas super tôt à chaque fois, elle ?! se demanda Francis.
- Qu'est-ce qui se passe ?! s'étonna Santana en arrivant à côté de Francis.
- Tino est hétérosexuel et il assume pas ! sourit Francis.
- Mais la ferme !! grogna Tino.

Santana leva les yeux au ciel.

- Génial. Tu me réveilles quand l'homme blanc hétérosexuel arrêtera de se sentir persécuté par la moindre feuille de marronnier sur son pare-brise ?!
- Oui madame ! sourit Francis.
- Je ne suis pas un homme blanc, je suis latino ! grommela Tino.
- Quand ça t'arrange... soupira Santana. Je cherche Violette, j'ai également l'impression qu'elle m'évite...
- Mais quelle journée géniale on va passer, tout le monde s'évite ! admit Francis.
- Elle m'a raconté un bobard ce week-end pour ne pas sortir, ça je m'en fous, je laisse couler, mais pas un texto du week-end, ça, j'accepte pas !
- Sois cool, elle a peut-être besoin de décompresser un peu après l'attaque qu'il y a eu...
- Bah voyons. Je crois surtout qu'elle voit comme Rebecca change en ce moment, et du coup elle hésite à traîner de nouveau avec elle.

Francis haussa les sourcils.

- C'est clair que la Rebecca est devenue largement plus abordable...
- Bah voyons, et moi je suis devenue une gentille petite fille qui se maquille et qui met des mini-jupes, et qui ne rêve que d'une chose : Galoper dans les prés en fleurs sur le dos d'un Keldeo, mais bien sûr !
- ... t'as un jugement vachement expéditif ! admit Francis.
- Elle a raison ! somma Tino. Rebecca n'a pas changé du jour au lendemain, et certainement pas à cause de Mike ! Les gens ne changent pas comme ça !

Francis haussa les sourcils alors que le trio entrait dans l'école.

- Je crois qu'on a cerné votre problème à tous les deux, vous êtes butés comme des Kranidos ! admit Francis.

Tino et Santana regardèrent Francis qui hocha vivement la tête.

- Dit le mec qui s'entête à essayer de pécho une meuf qui visiblement est soit frigide soit ne veut pas de lui ! souffla Santana.
- Je n'ai aucun conseil à recevoir d'un type qui vient à l'école en vélo ! grommela Tino.

Francis haussa les sourcils alors que Santana repartit à la recherche de Violette et que Tino s'enfonçait dans la foule d'élèves pour se cacher de Christina. Francis soupira. « Génial, Francis, tu es non seulement un frustré mais en plus un pauvre. Youpi... »

Il arriva à son casier et l'ouvrit. Dans un tas de paperasse, il trouva les papiers officialisant ses droits sur sa petite sœur ainsi que son émancipation. Il les plaça dans une poche de son sac. « Ça va être utile pour plus tard... »

Il ferma le casier et chercha quel cours ils avaient aujourd'hui. « Combat direct il me semble... Quelque chose me dit que ça va pas être triste... »

Francis chercha ensuite Quinn et Lucy, mais sans succès. Il vit Wallace qui regardait une sorte de carte de visite.

- ... Ton gynéco, je suppose ?

Wallace regarda Francis.

- Presque. Enfin, disons qu'il est allé là où certains gynécos ne vont pas... admit Wallace.
- Trop de détails... et... ils donnent des cartes maintenant ?!
- Disons que c'est une proposition de boulot...
- Wallace, tu ne devrais pas faire ça, tu es un être humain, pas un bout de viande ! souffla Francis.
- T'as de l'humour aujourd'hui, toi, qu'est-ce qui t'arrive, t'as enfin conclu avec Vivianne ?
- Nan, elles m'évitent toutes les deux, du coup je suis seul et je m'intéresse enfin à ce que font mes camarades, et... bonjour le mindfuck !
- Tu m'étonnes... Nan, c'est un boulot normal et... je sais pas si je dois accepter.
- T'as des études à finir quand même...
- Ouais bah ouais... mais je sais pas, d'un côté ça a l'air si facile et d'un autre trop facile, tu vois ce que je veux dire...
- Nan, et c'est pas faute de vouloir voir... admit Francis. A toi de voir. Tu peux garder ça de côté et le ressortir plus tard !
- C'est ce que je devrais faire mais ça m'obsède. L'avenir à portée de main quoi...

Francis soupira.

- Je suis absolument désolé qu'une super occasion se soit présentée à toi, Gribble. Vraiment...
- C'est ça, fous-toi de moi...

Francis dépassa Wallace, morne. « Ras le cul de ces gens qui se plaignent d'avoir de la chance... »

Il retrouva Quinn et Lucy, devant la salle, assises.

- Yo les meufs. Comment va ?

Quinn leva la tête vers Francis.

- Bien, on est juste fatiguées !
- Oh. Cool. Vous avez passé un bon week-end ?

Les deux filles hochèrent vivement la tête. Francis soupira. « Génial, super ambiance, j'adore... »

Il décida donc de se taire et de s'asseoir avec les filles. Ce faisant il put observer Tino et Tristan.

- Je sais même pas ce qui m'a pris, en plus elle était saoule, moi pas du tout, pour le coup, et je l'ai embrassée et c'était complètement spontané, et j'ai pratiquement pas pu dormir de la nuit tellement je me suis demandé pourquoi j'ai fait ça et...
- Tino, calme-toi, tu n'arrives même plus à parler français ! souffla Tristan, assez surpris.
- Qu'est-ce que je dois faire ?!
- Je suis pas un expert en la matière...
- Orson et Benjamin encore moins !
- Euh bah... Je sais pas, tu ressens quoi à son égard ?
- C'est une amie !
- Une amie que tu as embrassée, ok, fais-lui juste comprendre que... c'était un coup de folie...
- Je ne peux pas, tu la connais, elle va croire que je suis amoureux d'elle aussi ! Elle est obsédée par moi, elle est effrayante...
- Calme-toi, Tino, bon sang !
- Salut les garçons !

Tino observa Christina, blême. Tristan fit de gros yeux. Christina regarda Tino, quelque peu embarrassée.

- Euh... Tino, à propos de vendredi soir, si on pouvait...
- Je... euh...
- Bon bah moi j'ai des trucs à prendre dans mon casier hein... souffla Tristan.

Tristan leur tourna le dos. Tino ne savait pas quoi dire et Christina encore moins.

- Euh... Si on pouvait... oublier ça... geignit timidement la jeune fille.
- O... Oui, oui, ce serait bien...
- J'étais un peu pompette, tu étais fatigué...
- Voilà ! Exactement !
- Désolée d'avoir eu un comportement pareil... souffla Christina.
- Mais nan, c'est rien, pis t'étais pas la seule... admit Tino.

Les deux se regardèrent comme des merlans frits. Christina inspira.

- Je... mon casier, tout ça...
- Oui, oui !
- A tout à l'heure !
- Hm !...

Christina s'en alla. Tino regarda Tristan.

- T'as vu ça, elle s'en fiche !
- J'ai surtout eu l'impression qu'elle voulait temporiser... admit Tristan.
- C'est-à-dire ?!
- Bah qu'elle ne voulait pas te mettre devant le fait accompli et qu'elle avait aussi peur de toi de ce qui aurait pu découler de ce baiser.

Tino acquiesça.

- M... Mais c'est idiot, elle veut sortir avec moi depuis tout ce temps, elle m'a fait changer de vue sur tellement de points...

Tristan regarda Tino, pas dupe du tout. Tino regarda Tristan.

- Han non !
- Han si, Tino. Et gravement.
- Mais non, pas moi !!
- Tu l'embrasses, tu fais des efforts pour elle, tu la respectes, ça fait beaucoup, Tino, vraiment ! De ton point de vue c'est même trop !
- Je peux pas ! C'est pas possible, pas moi !! Pis la dernière fois...
- C'était une situation différente, Tino ! Christina ne te fera pas de mal.
- Ce serait trop de changements dans ma vie, Tristan !!
- Et ce serait la fin du monde, tu as oublié la fin du monde !

Tino poussa un profond soupir en se dirigeant vers son casier.

- Tu imagines si ça me distrayait de mes études ?!
- « Tino Marcelin Felipe Ketts, comment as-tu osé vivre librement ton hétérosexualité au détriment de ta réussite scolaire » ?! Oui je vois tout à fait tes parents dire ça ! admit Tristan.

Francis se tourna vers les filles.

- Je lance le débat : La puberté, bien ou pas ?

Quinn et Lucy le regardèrent, totalement blasées. Francis leva les mains.

- Okay, okay... Vous êtes bizarres, les filles, je sais pas ce que vous avez fait ce week-end, mais ça devait être bien ouf...
- Tais-toi, Francis... soupira Quinn.
- Pas tant que tu ne m'auras pas dit ce qui ne va pas.
- Tu ne penses pas que des fois on puisse avoir envie de... je sais pas, de ne pas te dire tout ce qu'on fait dans nos vies ?!
- On s'est fait voler notre fric en rentrant de chez Tino vendredi soir.

Quinn regarda Lucy, exaspérée. Lucy haussa les épaules. Francis se releva, stupéfait.

- QUOI ???
- Pourquoi tu lui as dit ?!!
- Parce que ça me gonfle, j'en ai marre de me comporter comme une victime, je déteste cette position ! C'est rien, Francis, on avait à peine de quoi prendre un bus, on a juste eu peur !
- M... M... Il vous a... Est-ce qu'il vous a frappées ou...
- Mais nan ! grommela Lucy. Maintenant laisse-nous tranquilles, c'est pas le genre de truc sur lequel on aime épiloguer généralement !

Francis semblait décontenancé. Il regarda Quinn qui détournait le regard.

- Est-ce qu'il vous a fait du mal ?!
- Mais pourquoi tu demandes ça ? souffla Quinn en le regardant.
- PARCE QUE JE DEMANDE !
- Nan, il nous a juste menacées !
- Pourquoi vous m'avez pas appelé le lendemain ?! Vous êtes restées toutes seules dans votre coin comme ça ?!
- Nan, on s'est appelées entre nous pour en discuter bien sûr... admit Quinn.
- Oui voilà, pourquoi aller croire qu'on a forcément besoin d'un homme pour se remettre des trucs moches qui nous arrivent ?! grommela Lucy.

Francis grimaça, décontenancé. Il se releva, peinant à croire ce qui se passait. Il regarda les filles et s'éloigna un moment. Il assista à la rencontre Violette-Santana.

- Je ne t'ai pas menti !
- Tu m'as dit dîner en famille, tu mangeais juste avec ta mère et ton beau-père !
- Et la sœur de mon beau-père, elle est adorable !
- J'ai le droit d'être un peu inquiète ?

Violette secoua la tête.

- N... Non, enfin disons que... Je trouve qu'on se voit un peu trop en ce moment... Je...
- Ouh je n'aime pas la Violette que j'ai en face de moi, là... gronda Santana.
- Ah attention, ce n'est pas que je ne veuille plus qu'on se voie, mais rien que la semaine dernière on s'est vues tous les jours !
- C'était une super semaine !
- J'ai besoin de vivre un peu de mon côté aussi un peu, et...

Santana pencha la tête alors que Violette était toute gênée.

- ... mes parents commencent à avoir des soupçons, et j'ai de plus en plus de mal à trouver des excuses, vu qu'ils ne savent pas que...

Violette serra les dents. Santana hocha la tête.

- Ok. Je comprends. Dis-moi plutôt ça au lieu de me balancer des excuses bancales !
- Oui bah oui...
- Pendant un moment j'ai cru que tu voulais te rabibocher avec Rebecca...

Violette resta muette. Santana plissa les yeux.

- Pas. Maintenant. S'il te plait ! Tu sors à peine de ton sommeil millénaire, pitié n'y retourne pas !
- Elle fait des efforts...
- Tant qu'elle n'aura pas fait un certain geste que j'attends d'elle, je ne considèrerai pas qu'elle a changé.
- Quel geste ?
- Si je te le dis, tu vas le lui dire.

Violette grimaça.

- Tu... ne me fais pas confiance ?!
- Ce n'est pas ça, je te connais, tu es trop gentille, tu serais capable d'aller lui dire rien que pour que ça aille plus vite.

Violette plissa les yeux, intriguée. Santana ferma son casier.

- Allez hop, en cours...

La petite classe se réunit devant la salle de combat direct. Clive et Andrea semblaient aussi las que les autres.

- En même temps, toi et tes notions bizarres de la relation...
- Bizarre, bizarre... Je pensais qu'elle avait compris que je m'étais attaché à elle, et finalement elle me voyait juste comme un ami... soupira Clive.
- Ah, la Friendzone, le dernier bastion du machisme mignon-tout-plein. « Ouin, ouin, j'ai été si gentil avec toi, pourquoi refuses-tu mes avances ? »
- Je pensais qu'on était sur la même longueur d'onde...
- Et donc tu vas continuer à lui parler ?
- Bah... ouais... moins souvent, forcément...
- Comment ça ?!
- Bah, elle doit me prendre pour un taré...
- Un peu, mais t'aimes ça, nan, qu'on te prenne pour un taré ?
- D'habitude oui...

Francis soupira. « Pourquoi tout le monde est aussi négatif ?! J'ai une vie assez merdique pour que la mauvaise humeur ambiante me plombe ma journée... Je sais pas, les gens peuvent pas aller bien, un peu ? En même temps c'est ma faute : Pourquoi je fais reposer mon humeur sur le comportement des autres ? Avec le temps, j'arrive plus à être désinvolte. Je sens bien que je m'épuise à vouloir être joyeux sur commande. Non, ça ne marche pas. »

Blandine fit rentrer les élèves dans la salle, accompagnée du proviseur.

- Quel effet ça fait de ne plus avoir son larbin ?
- Ne m'en parlez pas, chaque fois que je croise mademoiselle Clover, j'ai envie de l'étrangler... grommela le proviseur Grant. Je fais comment, moi ? J'ai une tonne de paperasse supplémentaire ! Mine de rien, Tenorman abattait une sacrée masse de travail...
- Ouais bah visiblement pas assez. Et sa mère, quelle putain de casse-couilles !
- Dites, madame Barnes ! Un peu de tenue devant les élèves...
- Ils s'en foutent...

La prof et le proviseur entrèrent en classe. Francis se logea aux côtés de Quinn.

- Si tu as besoin d'en parler, je suis là ! affirma Francis.

Quinn acquiesça, pas certaine. Francis soupira. « Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour la convaincre qu'elle peut me faire confiance, merde ?! »

Tout le monde se plaça tranquillement. Le proviseur se tenait face aux élèves.

- Mesdemoiselles et messieurs, asseyez-vous, notre seigneur et maître vient vous adresser la parole en personne ! susurra Blandine dans le micro.

Le proviseur se retourna vers la prof qui haussa les épaules.

Les élèves firent donc silence. Le proviseur se racla la gorge.

- Il me semble qu'on se lève devant le proviseur...
- VAS-Y WALTER, LEVE-TOI ET MARCHE !!! cria Wallace.

Le proviseur se tourna vers Wallace qui agitait les doigts comme un marabout pour que Walter se lève. Lequel leva les yeux au ciel.

- Ca va, y'a pas le feu ! soupira le jeune homme en fauteuil.
- Euh... oublions ce que je viens de dire... Ahem...
- TOUT LE MONDE CHANTE ALLELUIAH POUR QUE WALTER MARCHE !
- Monsieur Gribble, je crois que tout le monde a compris... grommela le proviseur.
- Alleluiah, alleliuah, loué soit le seigneur...
- Gribble ! grommela Blandine.

Wallace s'arrêta.

- Désolé, j'suis d'humeur taquine ! ricana Wallace.
- Et moi d'humeur claques dans la gueule, chacun son délire... grommela la prof.
- Madame Barnes !! grommela le proviseur.
- Moi au moins j'ai de l'autorité sur lui...
- Ahem... Bon... Sachez qu'à votre retour des vacances...
- ENCORE UN TOURNOI ???

Le proviseur regarda la salle qui s'emporta dans un grand brouhaha. Francis regarda vers Quinn et Lucy qui semblaient toujours aussi silencieuses.

- Mais non, mais non, calmez-vous... Bon sang mais qu'est-ce que c'est que cette classe ?!
- Me demandez pas, je suis juste prof... souffla Blandine.
- Hey, tant que vous êtes là...

Le proviseur se tourna vers Fey.

- Mademoiselle ?!
- Fey Hope... Dites, la classe a été attaquée, des élèves et du personnel enseignant a été enlevé, et tout ça par Direction Dresseurs...
- Euh... eh bien oui...
- Ouais... Pourquoi demander une inspectrice pour déterminer les responsabilités dans cette affaire alors que... Tout le monde, vous y compris, a bien vu que c'était la faute de Direction Dresseurs !
- Mademoiselle, il s'agissait d'établir clairement les données à inscrire sur le devis. Soit c'était à l'association de rembourser, soit c'était à l'état !

Fey plissa les yeux.

- C'est tout ?!
- Eh bien oui !
- Vous avez même pas appelé la police, même pas cherché à indemniser les victimes, notamment les jumeaux ?!

Léon regarda Lilian qui le regarda et secoua la tête.

- Je ne peux pas les obliger à porter plainte, mademoiselle !
- Et le père de Perrine, et la pauvre madame Aubert qui a perdu toutes ses données ?
- Monsieur Truman a reçu une prime de risque prévue dans son contrat, et madame Aubert a reçu un dédommagement financier !
- Ah, donc on peut remercier l'argent quoi... Mais appeler la police, avec toutes les preuves qu'il y avait...
- L'éducation ne fonctionne pas comme ça, mademoiselle ! Nous ne faisons pas d'effusions inutiles, tout se règle en interne !
- Génial, ça vous arrange bien !
- Je n'ai pas à vous répondre !

Le proviseur se rajusta. Wallace, Naomi, Perrine et Walter se regardèrent, entendus.

- Bon... A votre retour des vacances, comme prévu dans le programme, vous aurez une sortie scolaire. Chaque seconde année bénéficie de cette sortie, et la vôtre se situera au Mont Foré. Vous irez, accompagné par deux professeurs et un Pokémon Ranger... C'est à propos du voyage ?! soupira le proviseur en regardant Walter.

Walter désigna sa chaise. Le proviseur soupira.

- Vous en êtes évidemment dispensé pour des raisons évidentes d'organisation et de sécurité...
- Et je ferais quoi pendant ce temps-là ?
- Vous serez chez vous, en congé spécial délivré par l'établissement...
- Oh la CHANCE ! grommela Steven.
- Tu sais ce qu'il te reste à faire... soupira Naomi.

Le proviseur souffla.

- Bon, voilà, c'est tout ce que j'avais à vous dire ! Je vous laisse donc... Bon courage madame Barnes...
- Hm, repensez à ce truc d'indemnisation, l'idée pourrait bien se répandre... marmonna la prof.
- Oui, oui c'est ça, au revoir...
- Mouais...

Léon regarda Lilian qui secoua la tête. Blandine soupira.

- Bien... On commence par le combat de démonstration de départ... J'appelle Zuckerman !

Francis grommela à moitié, ayant préféré rester auprès des filles. Cependant il descendit.

- Yahou, c'est à moi de jouer !

Ce faisant, il s'éloigna de son sac qui commença à remuer.

- Contre... Bertelin !
- Bwaaaah !

Tout le monde regarda Orson qui se leva.

- La journée avait si bien commencé...
« Parle pour toi... » songea Francis.

Orson trébucha dans les marches et manqua de tomber. Un Pokémon lui était rentré dans les pattes.

- BAAAAH !!!

Les autres élèves sursautèrent. Hélionceau fonça vers Francis et se frotta à ses jambes.

- Mais... Mais... Qu'est-ce que tu fais là ?!

Naomi et Andréa aidèrent Orson à se relever. Blandine soupira.

- Tentative de meurtre sur votre adversaire, c'est très Gribbeulien comme méthode...
- Hey !! grommela Wallace.

Francis prit Hélionceau dans ses bras et le Pokémon lui lécha le visage.

- Hélionceau, tu m'as suivi ?!
- Il était dans ton sac, apparemment... marmonna Santana en regardant le sac de Francis grand ouvert.
- Zuckerman, ce Pokémon est à vous ?
- Euuuuuh oui, oui, oui !

Hélionceau ronronnait et se frottait à Francis qui avait du mal à respirer.

- Aaaaalors pourquoi n'est-il pas dans une Pokéball ?!
- J'en avais plus !

Blandine haussa un sourcil. Francis serra les dents.

- Comment ça vous n'en avez plus ?! On vous en donne au moins cinq à l'académie !
- Oui, mais... je n'ai plus les trois dernières !

Quinn se mordilla les lèvres.

- Pourquoi ?!
- Vous êtes le FBI ?
- Nan...
- Alors vous n'êtes pas payée pour poser des questions ni habilitée par quelque autorité judiciaire à le faire !
- Nan, mais j'peux vous coller un zéro pour insolence et insubordination, vous foireriez votre diplôme, devriez passer des sessions de rattrapage, et vous ne VOULEZ PAS voir à quoi ça ressemble.

Francis plissa les yeux.

- J'ai déjà vu l'enfer, madame, je n'ai pas peur des sessions de rattrapage !

Quinn était descendue et tendit une Pokéball à Francis, alors qu'Orson était face à son adversaire.

- ... Hey, non !
- Hey, si ! Tu n'as pas de quoi t'acheter une Pokéball supplémentaire, tiens !
- M... Mais tais-toi !

Perrine se mordilla les lèvres.

- Allez, Francis, capture-le, si on te surprend avec un Pokémon sauvage chez toi, ça va te mettre dans une mouise pas possible !

Francis, transpirant, grimaça.

- C'est une vengeance pour m'être mêlé de tes problèmes ?!
- Oui, si tu veux !

Quinn posa la Pokéball dans la main de Francis et repartit à sa place. Steven siffla.

- C'est beau l'amour !
- Oui ça doit te faire bizarre de voir ce genre de choses... marmonna Santana.

Quinn leva les yeux au ciel, Francis les baissa. Les deux étaient visiblement embarrassés. Quinn retourna s'asseoir auprès de Lucy qui était toujours renfrognée.

Francis captura Hélionceau qui ne se fit pas prier, et regarda Orson.

- Ca va, tu t'es pas fait mal ?
- N-Nan, j'ai eu peur, c'est tout !
- Désolé pour ça.
- Y-Y'a pas de problème.

Blandine souffla.

- Double combat, jeunes gens.

Orson acquiesça.

- Ramboum et Opermine !

Ramboum apparut aux côtés d'Opermine. La grosse bête regarda la créature qui semblait agressive.

- Il est de mauvaise humeur en ce moment... Pourtant je m'en occupe bien mais il trouve toujours à grogner... Et Ramboum est de plus en plus réticent à s'entraîner... soupira Orson.
- C'est une vraie télénovela, vos Pokémon, Bertelin.
- Je sais... souffla Orson.

Francis acquiesça et sortit Kadabra, tandis qu'Hélionceau sortit de lui-même.

- Heeeeeeey !

Hélionceau regarda Francis et sautilla comme un gosse. Francis leva les yeux au ciel.

- Arrête d'être mignon !
- Je doute qu'il puisse... marmonna Blandine.

Francis regarda sa prof, toute énamourée devant Hélionceau qui se roulait par terre. Les élèves firent un grand « Oooooh ! »

- Ooooh ! sourit Orson.
- Mais quel cabot... Hélionceau, arrête !
- Laissez-le faire, il est tout mignon, on est en avance sur le programme ! soupira Blandine.

Francis plissa les yeux et regarda Orson.

- Attaque-moi !
- ... la prof a pas dit de commencer !
- Hélionceau, Flammèche !

Hélionceau se releva et rugit en direction des adversaires, puis il envoya une volée de petites flammes. Opermine se les prit toutes. Le Pokémon se tourna vers Hélionceau, furax.

- Oh-ho...

Opermine allongea ses têtes, furieux. Francis haussa les sourcils.

- Bon... bah... Rafale Psy !!

Kadabra agita sa cuiller et envoya des shurikens arc-en-ciel. Opermine s'agita et contra les attaques avec des coups de griffe.

- Bwaaaah ! On dirait un tuyau d'arrosage géant avec des râteaux au bout !
- Hélionceau, Râle Mâle !!

Hélionceau poussa un vrai rugissement qui fit se retrancher Opermine dans sa pierre. Le Pokémon sembla apeuré. Orson s'étonna.

- Euh bah...
- Tu sais ce que j'admire et qui m'énerve en même temps chez toi ?
- ... nan... tu penses des trucs de moi ?! s'étonna Orson.
- Tu es typiquement ce genre de personne qui ne prend rien au sérieux ! Flammèche et Choc Mental !!

Hélionceau cracha les flammes et Kadabra les mena vers les adversaires. Orson inspira.

- Opermine, attaque Coquilame !!

Opermine sortit de sa pierre, raidit ses griffes et partit contrecarrer l'attaque de Francis en agitant à grands moulinets ses têtes.

- Ramboum, Mégaphone !!

Ramboum ouvrit la bouche et émit un puissant bruit. Hélionceau s'envola sous la pression. Kadabra le rattrapa avec son Choc Mental, mais les deux Pokémon semblaient secoués.

- Opermine, attaque Claquoir !!

Opermine se saisit d'Hélionceau. Le Pokémon émit un grognement effrayé qui saisit d'effroi toute la salle.

- Oh nan mais je rêve... soupira Wallace, gavé de voir sa classe prendre fait et cause pour un Pokémon trop mignon.
- On est jaloux ? sourit Perrine.
- Oui ! grommela Wallace, boudeur.

Francis acquiesça.

- COUPE PSYCHO !

Kadabra frappa d'un grand coup de lame-cuiller allongée, ce qui érafla Opermine qui se retira vivement. Hélionceau retomba au sol et s'ébroua. La classe poussa un « Oooooh ! » tout enjoué. Francis plissa les yeux. « Mémo personnel : Ne plus jamais sortir ce Pokémon en public ! »

- Hélionceau, Coup d'Boule !

Hélionceau chargea vers Ramboum. Orson s'étonna.

- Rafale Psy !

Kadabra envoya ses shurikens. Orson tiqua de l'œil.

- T... Trop d'att... COMBO GRIFFES !

Francis s'étonna. Opermine agita ses griffes comme un dératé ce qui contrecarra la Rafale Psy. D'une claque, le Pokémon Bimane renvoya Hélionceau aux couches de sa mère.

- Mégaphone !!

Hélionceau fut soufflé et projeté sur Kadabra qui s'écroula avec le mammifère. Francis souffla.

- Eh bah, c'est assez inattendu... C'est-à-dire qu'en théorie, Bertelin vous dépasse, mais en pratique vous êtes censé être d'un niveau élevé, Zuckerman...
- Hélionceau n'est pas du tout entraîné ! souffla Francis.
- Oui mais votre Kadabra l'est, et vous vous en êtes servi comme d'un soutien pour Hélionceau.

Francis hocha la tête.

- Votre attitude était trop coincée, trop défensive, si bien que Bertelin est apparu comme offensif voire agressif !
- You-hou ! sourit Orson.
- Bref vous avez pris ce match comme une corvée dès le départ.
- Hélionceau est sorti de lui-même, je pouvais pas faire autrement...
- Si. Hélionceau en soutien, Kadabra en attaque. Ça aurait tout changé. En attendant vous venez de perdre contre un élève qui est en dessous de la moyenne de la classe concernant la pratique. Pensez-y, il s'améliore, pas vous.

Francis soupira et rappela ses Pokémon. Orson serra les dents.

- Mais euh... Francis s'est bien battu quand même !
- Oui mais l'espace d'un instant, vous avez plus pensé à vous qu'à lui. Là, vous retournez dans vos travers. Parfois, il faut se lâcher, se laisser aller, c'est comme ça qu'on en apprend plus sur soi-même et sur ses forces cachées.

Francis leva les yeux au ciel et retourna à sa place tandis qu'Orson rappela ses Pokémon et fit de même.

- Bien, la théorie maintenant... On va justement se pencher sur les critères invisibles dans un match. L'état physique, la concentration, l'investissement, autant de facteurs qui en concernent que le dresseur et qui ne peuvent pas vraiment être entraînés, ce sont des choses qui font varier l'issue d'un match parfois de façon drastique...

Tristan regarda Tino qui n'avait pour ainsi dire pas écouté ce qui s'était dit et qui semblait perdu dans ses pensées. Tristan tapota l'épaule de Tino qui le regarda, tout fatigué. Tristan sourit, et Tino hocha la tête pour signifier que tout allait bien. Tristan souffla et s'attela à son clavier pendant que la prof énonçait son cours.

Francis soupira et regarda Quinn.

- Pourquoi t'as fait ça ?
- Je note le cours.
- C'était pas la peine !
- Si. Je note le cours, tais-toi.
- Pour quoi je passe, moi, après...
- Parce que moi je suis passée pour une diva peut-être ?

Francis soupira.

- Je suis désolé pour ce qui vous est arrivé, si je peux faire quoi que ce soit...
- Non, Francis, s'il te plait...
- Quinn...
- Francis, non, pas maintenant, je note le cours...

Francis acquiesça et se mit à noter le cours. Quinn s'essuya les yeux d'un revers de la main.

***

A la fin du cours, alors que les autres rangeaient leurs affaires, Lilian et Léon descendirent auprès de la prof.

- Madame, madame !
- Madame !
- Ouais ?

Lilian et Léon se regardèrent.

- En fait on se disait...
- La dame de Direction Dresseurs, elle a...
- ... pris des données sur nos Pokémon...
- Du coup elle doit tout savoir de nos combinaisons... admit Léon.

Blandine regarda les jumeaux.

- Que voulez-vous que j'y fasse ?!
- Bah on s'était dit... geignit Léon.

Lilian inspira.

- On veut passer au niveau 10 de votre entrainement spécial !

Blandine haussa les sourcils et partit vers sa réserve sous le regard étonné des jumeaux. Ils attendirent un moment, de telle sorte que tous les élèves étaient sortis. Blandine sortit avec une grosse liasse reliée.

- Voilà pour vous. J'veux pas de plaintes après.
- C'est... ?
- Un manuel secret ?! s'étonna Lilian.
- Nan, c'est mon journal intime de jeune écolière ! Papa insistait pour que j'en tienne un. C'est l'ensemble des notes d'une jeune écolière en fleur sortie première de sa promotion. Et qui ensuite a épousé un pignouf et s'est retrouvée ici. Mais ça risque de vous aider.

Les jumeaux ouvrirent et la page de garde était en effet éloquente.

« BLANDINE KLEIN
Illustre fille de Fabrice Klein
CARNETS D'ETUDE »

- Fabrice Klein ?! C'est qui ?
- J'en fais pas grand état – et ne répétez ça à personne, surtout pas à votre prof d'histoire qui me charrierait des heures durant – mais je suis effectivement la fille de ce soi-disant illustre stratège. On se disputait toujours pour des conneries, j'étais en total désaccord avec ses méthodes en tant que stratège émérite. Et puis un jour il est rentré d'une conférence, complètement déprimé, comme s'il s'était fait ratatiner par plus fort que lui. Et là on a commencé à communiquer, et il m'a encouragé à consigner toute ma méthodologie. Mine de rien c'est pour ainsi dire grâce à ça que j'ai eu mes premiers postes !

Lilian s'étonna.

- Ca fourmille de détails...
- Mon père a rempli la plupart des encarts, même moi je l'ai jamais lu en entier, mais ça recense tous les résultats de mes entrainements à la plupart des styles de combat. Ça n'a pas fait de moi une force de la nature, mais au moins je me démerde en tactique globale. Et d'après ce que j'ai vu de vous, c'est tout ce dont vous avez besoin.

Lilian et Léon hochèrent la tête en feuilletant le livret.

***

Francis appréciait de s'entraîner, cela l'empêchait d'avoir à se préoccuper des problèmes de ses parents.

- Mais oui je te dis qu'il me trompe, j'en suis certaine !

Francis n'avait que onze ans, mais il était déjà beaucoup trop au fait de ce qui se passait dans sa famille. Sa mère était vraisemblablement folle à lier, et son père était un coureur et un toxicomane. Francis avait dû grandir plus vite. Apprendre à se protéger.

- Eliane, tu ne m'écoutes pas, bordel, pourquoi tu lui trouves des excuses ?... Si, dire que je devrais divorcer, c'est lui trouver des excuses, ça veut dire qu'il a raison et que c'est moi qui suis en tort ! Allo ? ELIANE !

Rita Delano raccrocha.

- Putain de merde !!

Le bébé se mit à pleurer. Francis plissa les yeux tandis que sa mère restait assise dans le jardin, à regarder Francis faire s'affronter Abra et Smogo.

- ... m... maman ?!
- Oh laisse-là chialer un peu...

Francis grimaça, ne sachant que faire. La petite pleurait de plus en plus fort. Rita manqua de s'arracher les cheveux.

- Ta gueule, TA GUEUUUUULE !!!

Francis laissa ses Pokémon et s'éclipsa pour aller voir la petite. Il vit que sa couche était pleine.

- Han, non...

Francis chercha les couches propres. Il en sortit une. Prépara la table à langer. « Il faut que je la lave aussi... »

C'est ainsi qu'à douze ans, le voilà à changer les couches de sa petite sœur.

- Voiiilà...

Rita arriva et vit Francis qui avait presque fini et qui devait encore scratcher la couche.

- Laisse, je vais le faire !

La mère poussa son fils et rajusta la petite. Francis observa sa mère.

- Ouuuuui voilà ma petite chérie, tout va bieeeen...

Francis souffla et retourna dans le jardin. Il regarda Abra et Smogo. Il les rappela. Il soupira et s'assit dans le jardin. Il avait envie que tout cela cesse.

***

- Je suis rentré...

Francis posa son sac, intrigué. Il chercha dans sa maison. Il trouva soudain la secrétaire de son père dans la cuisine, en peignoir, à fumer une clope.

- Hey, coucou !
- ... coucou...
- Philippe !

Le père de Francis arriva, plus ou moins en pyjama. Il haussa les sourcils.

- Francis. Déjà ?!
- Euh... où est Jodie ?!
- T'inquiète pas, on l'a couchée ! admit la secrétaire.

Francis grimaça, percevant l'anormalité absolue de ce genre de situation. Du haut de son petit âge, il avait compris que cette femme et son père avaient une relation anormale.

- Euh... j'ai des devoirs à faire !
- Vas-y mon grand. Et pas un mot de tout ça à ta mère, d'accord ? Ça reste entre nous, ok ?

Francis acquiesça, prit son sac et monta à l'étage. Il vérifia quand même que Jodie était bien endormie. Il souffla. « Je suis sûr que c'est pas pareil chez les autres enfants... »


***

Sortie du cours. Francis accompagnait Lucy.

- Tout va bien ?
- Oui... Pourquoi tu demandes, ça t'intéresse ?
- Oui !
- Je vais bien, c'est bon. Arrête de faire ton super-héros.
- Je fais pas mon super héros, je fais ton ami.

Lucy souffla en levant les yeux au ciel.

- Si tu veux...
- Ca veut dire quoi, ça ?!
- Rien, rien...

Francis regarda Lucy partir plus en avant. Il souffla. « J'adore de plus en plus cette journée... »

Orson était tout fier de lui.

- Je suis prêt à aborder cette journée avec entrain ! Rien ne peut m'atteindre !!
- Non mais je rêve, ça y est, monsieur gagne un combat et c'est la fête... souffla Benjamin.
- Tu devrais essayer, ça te changerait les idées !
- De ? Gagner un match ? Mais ça m'arrive de temps en temps, tu crois quoi ?
- C'est quand la dernière fois que tu as gagné quelque chose ?
- Mon palmarès au Rubik's Cube !
- Oh pfff, avec un peu d'entrainement je le fais aussi, va construire des maquettes de train, monsieur je frémis de peur devant une scie à bois !
- ... Tu es énervant !!

Tristan était aux côtés de Tino qui semblait encore dans le vague. Tristan inspira.

- Orson a gagné un match...
- Hm...
- C'est bien, enfin je veux dire... C'est bien que les gens essaient de dépasser leurs innombrables défauts pour... franchir des étapes... C'est comme moi qui suis passé d'une obsession maladive pour Wallace à... une relation agréable et épanouissante avec Nicolas.

Tino inspira.

- Les gens changent, les gens évoluent, les gens s'améliorent... La quête de l'aboutissement, c'est quelque chose de très humain en fait... Nan ?
- Hm...
- Chacun fait ce qui lui semble être le mieux dans sa vie, on peut penser à sa carrière, à l'amour... d'autres arrivent très bien à concilier les deux... C'est un défi permanent...

Tino soupira.

- J'arrive même pas à te répondre...
- Je vois ça ! C'est étonnant de te voir aussi silencieux.
- Tout cet entraînement pour me retrouver mis au pas par une fille...
- Bah... Tu sais, maintenant, même les Spiritomb ont une faiblesse... Rien n'est infaillible en ce bas-monde...
- Tu as décidé de battre le record de combo de lieux communs ?
- Oui ! sourit Tristan.

Tino sourit à son tour.

Violette observait Christina, laquelle semblait en stress.

- ... ça va ?!
- ...
- ... Christina ?!
- H-Hein ?! Tu me parles à moi ?
- Bah oui... ça va ?
- Oui, oui, oui... Je suis une immense idiote, mais bon...
- Comment ça ?

Christina inspira.

- Disons pour faire court que je suis une trouillarde et que les hommes sont des lâches !
- Oh... euh... Tu... as un petit ami ?

Christina regarda Violette, étonnée.

- Je te parle de moi et Tino !
- Ah... Vous sortez ensemble ?!

Christina s'étonna.

- Waouh, j'ai l'impression de parler à Amélia... Faut te remettre à jour un peu... Non, on sort pas ensemble, il m'a embrassée et j'ai préféré éluder la grande question plutôt que de mettre cartes sur table...
- Ah... bah oui...
- T'es dans la lune, j'me trompe ?
- Hein ?
- Bah je sais pas, déjà c'est inhabituel que tu me parles... que tu parles à n'importe qui d'autre que Santana, j'ai l'impression...

Violette cligna des paupières.

- T'es au courant que Ana ne sort plus avec Clive, au moins ?
- Hein ?! Ils sort... mais... C'est vrai ?
- Bah oui, Gina et Holly ne parlent que de ça, et Steven n'arrête pas de grommeler à tout bout de champ à propos de ça !

Violette s'étonna.

- Waouh... T'as raison, j'suis dans l'espace...
- Bah oui... Fin, je sais pas, tends l'oreille de temps en temps !

Christina partit devant. Violette resta complètement stupéfaite. Santana arriva à ses côtés.

- Elle te voulait quoi, le futur Pullitzer ?
- Euh... Des banalités, comme ça...
- C'est rare que tu discutes avec des gens de la classe...
- Hm...
- Bon à part Tristan ou Lucy mais c'est normal, ça...

Violette hocha la tête, un peu paumée.

- Pis bon, je préfère ça plutôt que Rebecca...

Violette grimaça, quelque peu troublée.

La classe se réunit devant le cours de fondamentaux. Francis couvait toujours Quinn du regard.

- Tu deviens de plus en plus discret... souffla Quinn, sarcastique.

Francis resta silencieux.

- Tu peux arrêter de me regarder ?!

Francis secoua la tête.

- Tu fais chier...

Jeffrey arriva en cherchant les clés de la salle.

- Où qu'elles sont mes clés... J'les ai quand même pas oubliées...

Il reçut un SMS et prit son téléphone. Jeffrey ricana.

- Quel gros con ! Hahaha ! Nan mais je rêve !
- On peut rentrer en classe ? soupira Gina.
- Attends, j'trouve pas les clés...
- Vous êtes censé nous vouvoyer... marmonna Holly.
- Ah ouais ? Bah nan, ça me gonfle... « T'es... Con... je... bosse... »
- Vraiment ? soupira Santana.

Jeffrey regarda Santana.

- Toi, je sens que t'as foiré ton contrôle de maths !
- Pardon ?! C'était tellement court que j'ai revérifié deux fois mes calculs ! ricana Santana.
- J'ai même eu le temps de faire le devoir d'Amélia ! soupira Rebecca.

Jeffrey s'étonna.

- AAAAAAAAAAAAH C'est pour ça que j'avais vingt-neuf copies !! Au début j'ai cru que je comptais James pour deux personnes !

James haussa les sourcils.

- L'a dit quoi, là ?
- Je te jure que ça ne vaut pas la peine que tu t'énerves... soupira Fey.
- Tonton, putain, tu crains !! grommela Wallace.
- T'es pas objectif, tu m'en veux parce que je saute la prof d'histoire !
- AAAAAAAAH !
- MAIS PUTAIN !!!
- BEEEEEERK !!
- ON VEUT PAS ENTENDRE CA !!!

Tout le monde se tourna vers Steven qui leva les mains.

- J'suis humain, j'aime pas qu'on parle de sexe entre adultes !... dans la réalité... allez tous vous faire foutre !

Jeffrey trouva ses clés. Tristan regarda Tino, toujours neurasthénique.

- Tu m'inquiètes vraiment, là !!

Tino souffla.

- C'est bien la première fois que tu t'inquiètes parce que je ne dis rien !
- Oui... Au fait, Nicolas mange avec nous ce midi !
- Hm, ok, pas de souci...

Tristan grimaça et toucha le front de Tino.

- La vache, nan, t'as pas de fièvre...
- C'est rassurant... admit Tino.

La petite classe entra. Jeffrey soupira en s'installant.

- Euuuuuh la petite chinoise !

Lucy et Santana regardèrent Jeffrey, à moitié courroucées.

- Ah oui c'est vrai. La toute petite chinoise !

Lucy haussa les sourcils.

- Quoi ?!
- J'ai besoin de quelqu'un pour distribuer les copies.
- Faites-le vous-même, espèce de grosse feignasse !

Les élèves, à moitié installés, s'étonnèrent de la confrontation.

- Je veux juste que tu distribues les copies !
- Ah, alors vous avez vu une petite chinoise, vous vous êtes dit « Tiens, elle est habituée aux travaux forcés depuis sa plus tendre enfance, elle a survécu à la politique de l'enfant unique, distribuer des copies, c'est à sa portée » ?!

Jeffrey grimaça, totalement largué.

- Nan, putain, j'me suis dit « C'est quoi son nom à elle déjà », et je voulais juste quelqu'un qui distribue les copies parce que la dernière fois que je l'ai fait, ça a pris une demi-heure ! »
- Vous êtes pas censé me dire « Putain » !
- Hey, est-ce que quelqu'un dans cette putain de salle peut me fournir la liste des trucs à dire et à pas dire, s'il vous plait ?! grommela Jeffrey. On n'est pas en France, ici, ma grande !
- Ah maintenant je suis grande ?!
- Bon, tu les distribues, ces copies, ou tu me dis merde, mais décide-toi !

Lucy acquiesça lourdement. Francis allait se lever. Jeffrey s'étonna.

- Hey, c'est pas la fête du slip !
- C'est pas pour perturber la classe...

Lucy prit les copies et les balança.

- Heeeeeeeeeeeeeey !!! C'était classé par ordre alphabétique !!
- Lucy, Lucy, Lucy... souffla Francis en se pressant.
- Tu pouvais juste me dire nan, tu sais ?!

Lucy s'avança vers le prof et lui colla un coup de poing dans les roustons. Steven haussa les sourcils.

- Pour une fois que c'est pas moi qui me prend un coup !
- Oncle Jeffrey !! Putain mais t'es tarée ou quoi ?! grommela Wallace.
- On t'a RIEN DEMANDE A TOI !

Francis prit Lucy par derrière et la porta vers l'extérieur.

- LACHE-MOI ! LACHE-MOI GROS CRETIN !
- Nan ! Gnnn...

Quinn observait tout ça, médusée, tout comme le reste de la classe.

Francis emmenait Lucy vers la porte alors que celle-ci se débattait.

- LACHE-MOI FRANCIS ESPECE DE GROS DEBILE !! SI TU SAVAIS GERER UNE SITUATION CA SE SAURAIT !!
- Ouais, ouais, allez...

Francis ouvrit la porte et traina Lucy dehors.

- LACHE-MOI MERDE !

Francis ferma la porte.

- Calme-toi !!

Lucy tourna en rond en grommelant avant de se défouler sur un porte-livres.

- J'EN AI MARRE, MARRE, MARRE ! PUTAIN ! PUTAIN DE MERDE ! MERDE !!

Francis observa calmement.

- ET POURQUOI IL FAIT CHIER, LUI ?! POURQUOI ??? IL ME CONNAIT PAS, POURQUOI IL ME FAIT CHIER, HEIN ???

Francis s'assit contre la porte en observant Lucy.

- MERDE !! JE... Je... je...

Lucy commença à pleurer.

- ... Je vis dans un monde où des gamins de dix ans donnent des ordres à des créatures plus grandes qu'elles, et... et... et un simple mec avec un simple couteau, et je pisse dans mon froc !

Francis hocha la tête.

- Tu te crois intouchable et en fait nan, t'es... tout fragile et...

Francis acquiesça et se releva.

- T'es en sécurité maintenant.
- E... Et s'il revient, et si je le recroise, et si...
- Tu gèreras.
- J'ai pas pu gérer sur le moment, j'm'étais toujours dit, si ça m'arrive, je sors mes Pokémon et bim-bam-bim, j'le bute ! Ou du moins, j'lui en colle une... Mais nan, j'étais une putain de gamine apeurée face à... J'avais peur de crever, d'avoir mal, de... Et après je fais ma petite dure, mais en fait...

Francis hocha la tête alors que Lucy s'écroula dans ses bras, en larmes.

- J'suis désoléééééée !
- Je sais, t'en fais pas. T'es comme ça, je sais.
- J'voulais pas être méchante !
- Bis répétita, t'es comme ça...
- Il va plus vouloir de moi dans son cours hein ?
- T'y perds vraiment au change ? demanda Francis, taquin.

Lucy recula, toute couverte de larmes, blasée. Francis sourit.

- Ca, c'est la Lucy que j'adore !
- J'suis désolée d'avoir été une connasse et d'avoir dit que t'étais pas un vrai pote.
- Je comprends, Quinn c'est ta best, moi je suis...
- Mais j'ai vraiment appris à t'apprécier avec le temps, Francis, je sais que je suis pas le genre à dire ces trucs là mais...
- Je sais, j'avais compris, t'inquiète pas. Moi aussi je t'adore, ma petite nem en sucre !

Lucy sourit et tomba dans les bras de Francis qui sourit également.

- Arrête de penser à Quinn ! grommela Lucy.
- Gnnn, si j'veux !
- Pas quand tu me consoles, connard !
- Ouais t'as raison, c'est pas déontologique ! On retourne en cours ?
- Pfff... Nan, j'vais aller à la médiathèque.
- Je préfèrerais que tu reviennes en cours.
- Et me foutre la honte devant tout le monde ?
- C'était pas déjà le cas ? Allez.
- Tu me prends pour Tristan et tu te prends pour Wallace ou quoi ?
- Ah berk ! Sauf ton respect j'ai pas ce genre d'envies envers toi !
- J'espère bien, bordel, manquerait plus que ça !!

Francis et Lucy rentrèrent en classe. Jeffrey se releva, autoritaire, ramassant ses copies avec Wallace, Ana et Violette.

- Que dalle ! Tu dégages chez la CPE !
- Primo, restez poli, deuxio, ne la tutoyez pas, tertio, le respect c'est pas en option ! grogna Francis.

Jeffrey resta tout couillon. Ana leva la tête vers lui.

- Vous pourriez au moins nous aider !
- ... Ok, ok, comme vous voulez...

Jeffrey se baissa pour ramasser les copies. Wallace le regarda.

- Bah alors, tonton !
- Ca va hein !

Wallace plissa les yeux.

Lucy alla se rasseoir avec Francis auprès de Quinn, laquelle observa ses deux comparses, quelque peu intriguée par la scène.

- Ça va ? demanda-t-elle à Lucy.
- Oui, oui... Un petit pétage de plombs, de temps en temps...

Quinn hocha la tête, non moins inquiète.

***

Wallace alla voir son oncle après la fin du cours.

- Qu'est-ce qu'il y a, mon neveu ?

Wallace plissa les yeux.

- Pourquoi tu viens plus à la maison ? Maman s'inquiète un peu...
- Je suis adulte, ta mère devrait le savoir depuis le temps !
- Ouais mais tu viens dîner genre super rarement... Tu passes tout ton temps avec madame Clover...
- Baaaaah j'ai ma vie, de toute façon j'allais pas rester tout le temps dans ta chambre ou même chez Maggie, c'eut été un peu cavalier de ma part !

Wallace grimaça.

- Ça t'a jamais embêté d'être cavalier, tonton, t'as toujours été un rebelle et là... tu te cases avec ma prof ! Et tu fais des histoires avec tout le monde !
- Mon cher petit neveu. J'ai toujours été comme ça ! Je vais de petit boulot en petit boulot, je gère les affaires familiales, c'est plutôt lourd, alors partout où je passe, j'essaie de laisser ma trace autant que possible.
- Mouais... T'aurais pu éviter de laisser ta trace dans ma prof d'histoire préférée...
- Elle est pas mal, celle-là, mon neveu !

Wallace avait l'air maussade. Jeffrey plissa les yeux.

- Euh... écoute, si tu veux, ce soir, je viens manger à la maison !
- ... si tu veux.
- T'es en train de bouder là où je rêve ?!
- Nan c'est juste que... Je m'étais imaginé que ce serait super si un jour tu venais et... finalement bah...

Wallace commença à tourner les talons. Jeffrey inspira.

- T'as pas le droit de flancher, mon neveu.

Wallace se retourna vers son oncle, surpris.

- Hein ?
- C'est une année importante, et l'an prochain, t'as ton diplôme. Ressaisis-toi !
- ... de quoi tu parles, je viens de me taper 94/100 à ton contrôle débile !
- Je parlais aussi de ton moral ! Je ne suis pas très présent pour toi en ce moment, mais si tu as un problème, ne t'en fais pas, je rappliquerai.

Wallace inspira et hocha la tête.

- Ouais, sans doute, oncle Jeff... Bon appétit.
- Toi aussi mon grand...

Jeffrey regarda son neveu partir. Il saisit ensuite son téléphone et envoya quelques SMS.

[RAS.
« Playmobil » WTF
Résolu => « Seita »
« Morgendorfer » = ss réact.
« Frodon » (@_@) cause « Trelawney » ou « Sam » ? => prob ss imprtnce
A ce soir.]

Jeffrey rangea son téléphone et regarda le plafond en souriant.

- Je suis trop payé pour ce job... oh que oui...

***

En direction vers le repas, Lucy sollicita Violette.

- Ça t'embête si on mange ensemble ?

Violette secoua la tête.

- N-Non, au contraire ! Tu vas bien ?
- Ca va, ça va, j'ai juste besoin d'exterioriser avec quelqu'un qui n'est pas Francis ou Quinn. Ils me connaissent beaucoup trop bien.
- Ok.
- Ca va pas embêter Santana ?

Violette haussa les épaules. Lucy haussa les sourcils.

- D'a...ccord... je dois m'inquiéter ?
- Oh non, non... Juste que... je fais ce que je veux, nan ?
- Oui bah oui mais...
- Violette ?!

Les deux filles se tournèrent vers Santana qui revenait des toilettes.

- ... Tu vas manger avec elle, c'est ça ?!
- Elle a besoin de parler, Santana...
- Ok, ok. Pas de problème.

Violette et Lucy partirent. Santana fronça les sourcils et souffla. « Pourquoi ça me fait autant chier, merde ! T'as pas à la tenir en laisse non plus ! »

- Ça va ?!

Santana regarda Andréa et hocha la tête.

- Hm. On mange ensemble ?
- T'es pas avec Mistinguett ?
- Elle fait du soutien psychologique...
- Je rêve ou ça te fait chier ?!

Santana haussa les épaules.

- Quelque chose me dit que je devrais m'en foutre.
- Quelque chose a raison, je crois ! admit Andréa.
- Ca m'énerve juste qu'elle semble diminuer graduellement le temps qu'on passe ensemble...
- Vous êtes pas siamoises non plus...

Santana soupira.

- Ouais...
- Han non...

Santana et Andréa regardèrent Clive qui regarda Andréa, fâché. Andréa serra les dents.

- Bon... On va manger ?! sourit la jeune fille, embarrassée.

***

Helen s'assit avec Jeffrey.

- La petite Lucy...
- Hm. Complètement hystérique.
- Elle n'est pourtant pas un... cas sensible... et donc Francis...
- Ouais, il est intervenu. Je l'ai laissée entrer en cours.
- C'est une chance pour elle que tu sois aussi relax...
- Hm !

Jeffrey commença à manger. Helen plissa les yeux.

- Un peu trop relax, même, c'est assez effrayant...
- Tu vas pas recommencer ! On dirait ma mère !
- Ta mère te trouvait flippant ?
- Disons que quand tu es censé être l'héritier des affaires familiales et que tu es un gros irresponsable notoire qui fume des pétards pour le fun, ta mère ne te trouve pas seulement flippant, en fait...
- Ahon... En ce qui me concerne, ma mère est une gourdasse rétrograde et mon père un mécène merveilleusement manipulable ! Je crois que j'ai eu plus de chance que toi !

Jeffrey sourit.

- Ou pas. L'avantage c'est que j'ai énormément de temps libre. Je peux voir le monde et voir du monde !
- Mouais. Tu te joins à nous cet après-midi, pour les recherches des gamins ?
- Nan, j'ai un truc à faire !
- Un truc ?!
- J'ai une vie aussi, faut pas croire !
- Tu vas fricoter avec une autre fille ?
- Nan, pas vraiment.

Helen plissa les yeux.

- T'as le droit, hein, tu peux me le dire !
- Je te le dirais si c'était le cas.
- Tu vas chercher Holland ?

Jeffrey grimaça.

- Pourquoi je ferais ça ?!!
- Je sais pas, pour me faire plaisir !
- Bah... nan ! Le petit mot t'a dit que Holland était en sécurité !
- Si tu crois que je vais laisser un petit mot me rassurer... Et puis ces poils blancs, je me demande si une espèce de grand-mère au service de Direction Dresseurs ne serait pas à l'origine de son enlèvement...
- C'étaient des poils de Pokémon.

Helen plissa les yeux.

- Comment en es-tu aussi sûr ?!
- Je suis un spécialiste des Pokémon, tu te rappelles ?
- Des Pokémon Eau, je doute que tu sois capable de reconnaître aussi facilement des poils de Pokémon...
- Bah là, ça se voyait que ce n'était pas des cheveux !

Helen pencha la tête.

- Tu as l'air persuadé qu'il n'y a rien à craindre, tant que je n'aurais pas eu Holland au téléphone, je ne serais pas rassurée !
- Tu sais, je trouve ça très embarrassant, en tant qu'amant, de t'entendre parler de ton ex que soi-disant tu n'aimais pas.

Helen se mordilla les lèvres puis se ressaisit.

- Non, tu t'en fous ! Si c'était vraiment le cas, tu ne m'aurais pas accompagnée vendredi soir !!

Jeffrey regarda Helen, stoïque.

- A mon sens, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.
- Tu sais quelque chose !
- Non, je suis comme ça, c'est tout ! Je ne m'inquiète jamais pour ce qui n'en vaut pas la peine.
- Holland est un être humain !!
- Oui et ses kidnappeurs étaient assez violents et inhumains pour laisser un petit mot, Helen, bordel de merde !!

Helen resta figée. Jeffrey se ravisa.

- Excuse-moi. C'est juste que... ton insistance est stressante !
- ... je sais, j'ai toujours été comme ça.
- Tu vois c'est bien qu'on ne soit pas dans une relation normale. Au bout d'un moment on n'aurait pas pu se piffer...

Helen regarda Jeffrey.

- Là, tu me rappelles ton neveu... Cette même capacité à péter un plomb et à être tout vulnérable dans la foulée...
- Ça doit être un truc de famille... soupira Jeffrey.
- On fait quelque chose ce soir ?
- Je vais manger chez ma sœur histoire de rassurer mon neveu.
- Oh ça c'est gentil.

Jeffrey souffla et se concentra sur son assiette tandis qu'Helen commença timidement à manger.

***

Francis et Quinn mangeaient face à face. Quinn soupirait et donnait à manger à Sapereau et Hélionceau.

- Tu sais...

Francis hocha la tête, attentif.

- Ca... m'énerve d'être déprimée face à toi, parce que je sais que toi, tu as de vraies raisons de déprimer et... j'ai pas l'impression d'être toujours là pour toi.

Francis agita la tête.

- Je suis solide. Je peux supporter.
- C'est ça...

Francis regarda Quinn qui sourit.

- Tu peux supporter ?
- A côté du reste, c'est supportable, du moins.

Quinn hocha la tête.

- Francis, je...

Francis s'étonna. Quinn inspira.

- Si je ne veux pas sortir avec toi, c'est parce que...
- C'est parce que ?! s'étonna Francis. Tu me l'as déjà dit...
- Nan, j'ai pas tout dit... Enfin pas aussi clairement...

Francis cligna des paupières.

- V-Vas-y... ?
- Je veux pas avoir à m'impliquer dans ta vie avec ta petite sœur.

Francis haussa les sourcils.

- Mais euh... J'te demanderai jamais de...
- C'est aussi pour ça que je suis pas venue passer Noël avec toi...

Francis écarquilla les yeux.

- Parce que... C'aurait été trop... familial, et... j'avais peur que Jodie croie que... Et c'était trop dur pour moi, je me disais « Même lui va croire que j'ai envie de m'impliquer » et j'avais peur de tomber un peu dans ce piège et...

Francis tomba des nues, totalement décontenancé. Quinn sanglotait, contrite.

- J'suis désolée !
- ...
- Francis, j'te demande pardon !
- ... nan, ça va...
- T'es là à essayer de me rassurer par rapport à ce qui s'est passé et moi je continue d'être une garce...

Francis hocha à moitié la tête, quelque peu dégoûté. Mike et Rebecca s'arrêtèrent devant leur table.

- Ca... va ?! demanda Mike.
- Oui, oui... souffla Francis.
- Quinn ?! s'étonna Rebecca.
- Je vais bien, Rebecca, ça va, t'inquiète pas...
- Un... petit souci qui n'a rien à voir avec ici, ça va... assura Francis.

Mike et Rebecca partirent, surpris.

- Pour une fois que j'étais sincèrement inquiète...
- Ouais... J'ai l'impression qu'ils passent une journée bizarre...
- Hm... quelque chose me dit que ça va nous arriver aussi...
- Toi qui pleure et moi qui te regarde comme si j'allais te tuer ?! sourit Mike.
- Si un jour je te présente officiellement à mes parents, oui, c'est ce qui va se passer...

Rebecca se tourna vers Violette, à la table des geeks avec Lucy.

- Hm...
- T'en fais pas, vous arriverez bien à vous reparler un jour... souffla Mike.
- Oui mais j'insiste, je ne veux pas que tu m'aides. J'ai ma fierté quand même.
- Quoi, t'es féministe ? Je romps !
- Oh pff n'importe quoi !

Rebecca et Mike s'assirent avec Fey, James et Steven qui semblait distrait. Rebecca regarda vers les jumeaux, Gina et Holly qui avaient accueilli Ana.

- Oh c'est pas vrai...
- Tu m'étonnes... soupira Fey. Et évidemment il n'est pas allé lui parler...
- Oh. C'est jamais simple en effet... admit Rebecca.

Steven soupira et se dirigea vers son assiette.

- Je sais pas ce que vous croyez tous, mais c'est pas ça !
- Tu plaisantes ? Ana est la première fille qui te résiste et ça, ça te fait chier ! sourit Fey.
- Mais nan ! Elle me résiste même pas, c'est juste que quand elle est là, je tiens moins la chandelle que d'habitude !

James plissa les yeux et regarda Mike qui haussa les épaules.

- Ouais, il en avait rien à foutre quand j'étais célibataire et quand Fey osait pas manger avec nous ! J'allais le dire, mon pote !
- J'arrive pas à savoir si je dois casser la gueule à Dracula ou pas ! grommela Steven.
- Oh bah oui, Ana va adorer que tu casses la figure de son ami ! Très bonne idée ! admit Fey.

« Dracula » était très heureux d'avoir Santana à table.

- Elle m'énerve, elle veut être un mouton toute sa vie ou quoi ?! Je lui ai donné une chance d'être libéré de l'emprise de cette garce, et la voilà qui veut y retourner !!

Andréa plissa les yeux.

- Tu lui en as parlé ?
- Oui ! Chaque fois que j'essaie, on dirait que je la terrorise !!
- On dirait seulement...

Santana et Andréa se tournèrent vers Clive qui leva un œil vers elles.

- Quoi ?
- Tu as quelque chose à dire ?
- Hmmm... Quoi d'autre sinon... Tu penses qu'en l'éloignant de force de sa meilleure amie, tu as un meilleur comportement envers elle que Rebecca qui l'éloignait de force du monde réel ?

Santana grimaça.

- Tu me compares à cette pute au cœur de pierre ?!
- Parce que tu crois être une foutue nonne, peut-être ?! cracha Clive.
- Clive, Clive... geignit Andréa.

Toute la cantine se tourna vers la table lorsque Santana fit glisser le plateau jusqu'au bord pour le faire tomber, foutant en l'air la bouffe de Clive.

- Tiens, tu manges pas. La mère supérieure a dit non. Et tu la boucles sinon je t'émascule.

Andréa serra les dents en regardant son ami, décontenancé.

- On rate plein de trucs bien ! geignit Wallace.

Naomi avait posé son téléphone au milieu de la table alors que Robbie, Perrine et Walter l'entouraient. Wallace mangeait à part, pas trop fan de ce genre de colloques.

- Contente de savoir que tout va bien, Pamela ! sourit Naomi.
« Ça me fait plaisir d'avoir de vos nouvelles après ce qu'on a lu sur le net ! »
- J'espère que vous n'avez rien eu de similaire... souffla Naomi.
« Tu plaisantes ? On s'est fait une joie de les chasser. Jarod y a mis un enthousiasme tout particulier après avoir fait des recherches. »
- Faites attention à ne pas vous faire localiser... marmonna Walter.
- On vous avait prévenu en plus... geignit Naomi.
« Oh, on n'a pas fait attention... En fait, Thibault pense que plus on fera de bruit, plus ça incitera les autres écoles à faire pareil ! »

Perrine releva la tête.

- Aurait-on créé des monstres ?!
« D'après ce qu'on en sait, les écoles de Parsemille et Flocombe ont suivi le mouvement, et Maillard également... C'est la folie ! »
- C'est dingue... souffla Robbie, étonné.
- C'est l'effet papillon dans toute sa splendeur... admit Perrine.
« En tout cas à la prochaine attaque, prévenez-nous ! »
- Ca va pas, Pamela ?! On va pas vous demander de vous déplacer pour des petits trucs ! souffla Naomi.
« Eh bah en fait... »
- Et comment va ce cher Brian ?

Naomi, Perrine, Robbie et Walter regardèrent Wallace qui haussa les épaules.

- Désolé, c'est la seule chose qui m'intéresse !
« ... il... eh bien il est toujours en train de faire les travaux d'intérêt général donnés par le rectorat suite à sa triche avec le prof... Au moins il a tout pris sur lui, c'est... louable... »
- Tu ne sors plus avec lui au moins ?
- Wallace !! grommela Naomi.
« Non, non... »
- Bien. Tu mérites beaucoup mieux. Cependant ne le laissez pas à l'écart.
« C... comment tu... »
- Ca s'entend au son de ta voix, quand je t'ai parlé de lui, tu semblais l'avoir laissé de côté. Laisser quelqu'un à l'écart, c'est ce que l'ennemi attend de nous. L'union fait la force.
« Oh... oh bon... si... tu le dis... »
- Je suis sérieux. C'est rare je sais.

Plus loin, Amélia mangeait seule avec Sepiatop.

- Hey !

Amélia se tourna vers Rebecca.

- Oh. Salut.
- Ana ne mange pas avec nous, viens !
- Oh... oui d'accord...

Amélia prit son plateau, surprise.

- Et j'en ai marre que les hommes soient aussi... certains que nous, les femmes, on tombe forcément amoureux d'eux sous prétexte qu'ils l'ont souhaité ou qu'ils pensent avoir été assez gentils pour mériter nos faveurs ! grommela Ana.
- Amen !! On va lancer une putain de révolution féminine !! sourit Holly.
- Grave. Ana, tu mènes le défilé, on te suit ! ricana Gina.
- Même un gentil garçon comme Clive croyait vraiment qu'on sortait ensemble alors que je voulais juste être son amie, et Steven...
- Steven est un con... grommela Gina.
- Si y'en a deux qui sont bien placées pour te le dire, c'est nous ! admit Holly.
- Oui d'ailleurs je trouve ça bien que vous vous soyez réconciliées... admit Ana.

Gina et Holly se regardèrent.

- Tu t'es jamais excusée, dis donc... marmonna Holly.
- M'excuser de quoi, le mec me fait du gringue... souffla Gina.
- TU es allée le voir, ne fais pas comme si c'était seulement de sa faute !!
- C'est seulement de la mienne, peut-être ?!

Ana haussa les sourcils. Lilian et Léon levèrent les yeux au ciel, atterrés.

- Ça recommence... geignit Léon.
- Tu crois que monsieur Houston sera partant pour une nouvelle séance ? soupira Lilian.
- Tu crois que monsieur Houston est un vrai prof ? souffla Léon.

Lilian agita la tête, tout comme Ana, intriguée.
Violette inspira.

- Je suis inquiète pour toi, au cas où ça ne se verrait pas...
- Je sais, et je te remercie, mais ça va aller, je t'assure. Je suis solide, je peux faire front. Là ce qui m'inquiète, c'est toi ! Comment ça, Christina t'a dit quelque chose qui t'a fait réfléchir ?

Christina était à côté des deux filles pour l'occasion, Tino face à elle, quelque peu désintéressé. Nicolas et Tristan mangeaient juste à côté tout comme Benjamin et Orson.

- Je n'ai rien dit de mal... marmonna Christina.
- Non, non, mais... Je remarque juste que... Je traine exclusivement avec Santana, c'est pas bon pour moi – comme pour elle d'ailleurs – on va finir par être des recluses, je veux pas rester fermée comme ça, je veux m'ouvrir aux gens...

Tino haussa les épaules.

- Quel est le souci, tu n'as qu'à le faire, parle à des gens, mange à des tables différentes...
- Santana n'est pas très d'accord, elle est contre le fait que je parle à Rebecca par exemple...

Tristan se crispa. Tino agita la tête.

- Ca peut se comprendre, dans un sens...
- Rebecca a changé et je voudrais juste... je sais pas, faire la paix quoi, que la situation s'apaise...

Tristan resta silencieux. Nicolas le regarda.

- Ça va ?
- Oui, oui...
- Je pensais que tu serais content qu'on ne soit pas le centre d'attention...
- Oui dans un sens, oui, c'est cool... Benjamin, tu manges pas tes pommes rissolées ?

Benjamin avait la tête ailleurs. Tristan s'étonna.

- Benjamin !
- Hein ? Euh... C'est pas cachère !

Tristan grimaça tout comme Orson. Nicolas pencha carrément la tête.

- Euh... en théorie, si...
- Les cantiniers sont pas juifs, c'est forcément pas cachère !
- Les aliments d'origine végétale le sont généralement...

Benjamin regarda Nicolas qui acquiesça.

- Personnellement non-pratiquant, mais mes parents sont juifs !
- ....................
- Sois pas si étonné, avec tous ces juifs gays à Hollywood... marmonna Orson.

Benjamin regarda Orson, furieux.

- Mais pas du tout, je trouve juste ça... Bizarre !
- C'est pas étonnant, mais mes parents l'ont plutôt bien accepté, donc...
- Tu l'as dit à tes parents ?! s'étonna Benjamin.
- Ouais !
- Les miens me tueraient !
- N'importe quoi ! grommela Orson. Ton père est super cool et ta mère est super gentille !
- Tu dis ça parce qu'ils te font toujours bien manger quand tu viens !
- Eh bah oui ! Eh bah oui, c'est à ça qu'on reconnaît des gens bien, monsieur !!
- En même temps à côté de tes parents, n'importe quelle famille paraît idyllique ! soupira Benjamin.
- Ah ouais ? Demande à Tristan ! Tristan, tu préfères qui entre mes parents ou ceux de B...

Benjamin regarda Orson, choqué. Tristan regarda Orson en grimaçant, genre « Really, dude ? » Nicolas restait éberlué devant les deux en train de se disputer pour des broutilles.

- Euh, les gars, mon judaïsme ne va pas plus loin que ma circoncision et ma mitzvah, pas la peine d'en faire tout un guefilte fish....

Benjamin et Orson se ravisèrent, Benjamin mangea ses pommes de terre, trop content que personne n'ait remarqué qu'il regardait Lucy avec insistance. Quant à Tristan, il fixait Nicolas, bloqué sur le mot « circoncision ».

- Quoi ?
- Rien, rien, rien... geignit Tristan en se rabattant sur son plat.

***

La classe se rua en options.

- Il m'a comparée à Rebecca !! Rebecca, putain ! Pour qui il se prend, ce vampire à deux balles ! Quand on n'est pas foutu de savoir si on sort avec sa pouffe ou si on est pote avec elle, on ferme sa gueule !

Wallace cligna rapidement des yeux. Santana soupira.

- Quoi ?

Wallace inspira.

- Primo, je te suggère de te calmer, on va rentrer en philo et j'aime écouter la prof plutôt que de t'entendre geindre sur ton incapacité à écouter les gens te critiquer...

Santana plissa les sourcils.

- Deuxio, tu parles comme Steven, maintenant.
- Non mais je rêve...
- Tertio, j'en ai rien à foutre de ce que Clive Barker a pu te dire et qui t'a fait sortir de tes gonds, mais franchement, meuf, si un gars comme Clive, qui a l'air sous acide h/24, a réussi à t'énerver, c'est TOI qui a des problèmes, pas lui !

Santana regarda Wallace, étonnée.

- Putain... T'as raison, qu'est-ce que j'ai...
- Tes ragnagnas ?
- Même pas, tu sais bien que mon cycle c'est dans les 25-30 du mois !
- Oh, oui, pardon... admit Wallace, penaud.
- Je crois que j'ai peur de perdre Violette... Elle veut parler à Rebecca !
- Laisse-là faire, au pire elle risque quoi, un herpès ?

Un jeune homme devant eux se retourna, catastrophé.

- Bon sang, on sort de table, serait-il possible de ne pas avoir à se farcir vos insanités aussi promptement après le repas ?

Wallace grimaça en regardant le grand type à lunettes avec les cheveux courts et frisés.

- Va te faire foutre, Eliott Steinberg, on cause comme on veut !
- Cela m'étonne que tu aies ne serait-ce que le droit de rester dans ce cours, grossier comme tu es... comme vous êtes devrai-je dire ! souffla le jeune homme.
- C'est trop d'honneur que d'être cité par Sa Majesté. Toujours « psychologiquement égratigné par l'inéluctable et impitoyable divorce de tes parents » ? soupira Santana en mimant les guillemets.
- Je maudis ce jour où la prof a interverti nos devoirs... grommela le dénommé Eliott Steinberg.
- Laisse-nous dans notre vulgarité et reste dans ta vie de merde ! souffla Wallace.
- Et ne t'en fais pas, je ne dirai à personne que tu buvais des biberons jusqu'à l'âge de dix ans ! admit Santana.
- M'est avis que tu devrais éviter de faire ta catharsis dans les devoirs de philo, m'enfin c'est un avis, hein ! souffla Wallace.
- Tchhh...

Eliott se retourna. Wallace et Santana se regardèrent.

- Tu te rends compte que dans un monde parallèle, on est sûrement hétéros et mariés ? soupira Wallace.
- M'en parle pas, j'en pleure la nuit... soupira Santana.

***

Jodie grandissait et devenait de plus en plus exposée à la folie dévastatrice de ses parents.

- Jodie, tu peux t'habiller toute seule ce matin ?

Jodie, cinq ans, regarda sa mère, intriguée. Francis plissa les yeux.

- Ca va pas, maman ?
- Nan, ça va pas du tout...

Le père de Francis regarda sa femme.

- Qu'est-ce que t'as encore, Rita ?
- Ma sciatique qui revient...
- T'avais pas mal au dos hier quand tu m'as balancé un vase !
- Oh pas maintenant chéri, je souffre le martyre !

Jodie regarda son père qui soupira.

- Faut que j'aille au taf. Va à la pharmacie.
- Quoi mais je pensais que tu prenais tes congés !
- Oui, la semaine prochaine ! souffla le père.

L'homme claqua la porte. La mère de Francis soupira.

- Connard...
- Maman...
- Oh habille-la toi-même vu que t'adores ça apparemment...

Francis grimaça et habilla sa petite sœur. La gamine gardait le silence. Francis la regarda.

- Eh bah, quelle matinée, hein ! sourit Francis.

Jodie hocha la tête.

- Je sens que je vais t'emmener à l'école, cette fois encore... Du coup on se dépêche parce que je vais devoir faire un détour... Si seulement j'avais une voiture ou les moyens de prendre le bus...

***

- Maman, Jodie a de la fièvre !
- Ah bon ?! Elle m'a rien dit !
- Elle n'est pas allée à l'école et elle est restée au lit toute la journée !! geignit Francis.
- Mais ça lui passera !! Moi j'ai les reins qui se dégradent ! Quand elle aura ça, elle viendra se plaindre !
- MAMAN, IL S'AGIT PAS DE TOI, LA !!! Est-ce qu'on a des cachets...

Francis se dirigea vers l'armoire à pharmacie mais sa mère l'en éloigna brutalement.

- ... Quoi mais... Maman ?!
- Pas celle-là, va voir dans la salle de bains !
- Pourquoi ?! T'as toujours plein de médicaments !
- Oui, les miens, ceux de la famille sont dans la salle de bains !

Francis recula en regardant sa mère bizarrement.

- Quoi ?
- ... Rien, je vais me retenir de t'accuser de vouloir du mal à Jodie...
- PARDON ??? NON MAIS DIS DONC...

Francis alla voir dans la salle de bains. Rien. Du moins rien pour calmer la fièvre d'une petite fille.

- BORDEL DE MERDE !!! MAMAN, TON ARMOIRE !
- Mais y'aura rien pour une gamine !!
- C'est à moi d'en juger !
- Mais tu te prends pour qui bordel ???

Francis ouvrit l'armoire en question. Remplie de médocs, effectivement, mais des psychotiques, genre Vicodin et compagnie.

- Putain...

La mère de Francis ferma l'armoire. Le jeune homme regarda sa mère, stupéfait.

- T'occupe ! Ça lui passera à Jodie, elle regarde la télé, elle est bien, là !
- ... T'es vraiment la plus mauvaise mère du monde !

Francis se dirigea vers la sortie. Rita sortit et cria dans la cage d'escalier.

- AH OUAIS ??? EH BAH TOI T'ES UN FILS INDIGNE !!! TU AS VU COMMENT TU ME TRAITES ??? MOI ? TA MERE !!!

Francis se dirigea vers un magasin destiné aux dresseurs. Il posa trois Pokéballs sur le comptoir.

- J'ai combien pour ça ?

Le vendeur regarda Francis.

- Pas grand-chose.
- Donnez quand même.

***

Francis soupira en donnant de la soupe à la cuiller à sa sœur. Le père de Francis entra dans la chambre.

- Ta mère m'a raconté la façon dont tu lui avais parlé...
- Est-ce qu'elle t'a dit aussi qu'elle a failli laisser crever Jodie parce qu'on n'avait pas un seul foutu médicament pour elle dans cette maison ?

Le père de Francis s'étonna.

- Sérieux ? Alors ça c'est cocasse !

Francis se retourna vers son père qui leva les mains.

- Ok, ok, c'est pas drôle. Mais maintenant ça va !
- Ouais, grâce à qui ?
- J'sais pas, au bon Dieu ?!

Francis regarda son père qui rigolait comme un demeuré. Il posa la soupe, se dirigea vers la porte et la ferma au nez de son père. Il retourna auprès de sa sœur, quelque peu fatiguée par sa fièvre. Francis la regarda.

- T'inquiète pas, c'est un vilain rêve !


***

Francis faisait ses exercices d'étirement avec les autres joueurs. Steven parlait avec un type de troisième année.

- Elle faisait sa sainte-nitouche mais quand je lui ai fourré ma queue droit dans sa bouche, crois-moi, elle a plus moufté ! sourit le grand brun aux cheveux longs.
- J'me doute, quand elles ont la bouche pleine, elles sont d'autant plus supportables ! ricana Steven.
- Et le pire c'est quand l'autre en voulait aussi, je lui ai dit : « Mes couilles sont libres, salope ! »

Les gars éclataient de rire. Mike, entre Francis et James, soupira.

- Je sais pas vous, mais moi, j'peux plus participer à ce genre de trucs...
- Est-ce que tu m'as déjà vu y participer ? soupira James.
- La même... souffla Francis.
- J'veux dire... J'sais pas, depuis que je sors avec Rebecca, j'peux plus !
- C'est pas seulement ça, tu es passé du côté sauvageon de la masculinité au côté civilisé !
- Hey, Mike, Mike !

Steven s'était retourné vers les trois garçons.

- Philippe s'est tapé les deux iraniennes dont je t'avais parlé !
- Ah, ouais...
- De vraies salopes, j'avais raison ! Musulmanes, mon cul !
- Cool !

Steven se retourna vers les gars à qui il parlait. Mike regarda les deux autres mecs.

- Maintenant quand il me parle de ces trucs-là, je fais genre je comprends mais en fait...
- T'as pas un peu toujours fait comme ça ? s'étonna James.
- Si, mais maintenant encore plus !
- Elle en pense quoi, Rebecca ? demanda Francis.
- Elle déteste quand il fait ça, rapport à son éducation et tout...

Francis et James hochèrent la tête.

- NAAAAN ELLES ETAIENT SŒURS EN PLUS ??? TROP COOL !!! ricana Steven.
- Il a zappé tout son mélo avec Ana ou je rêve ? souffla Francis.
- Temporairement on va dire... marmonna James.
- Ouais, voilà... ou alors effectivement il ne voulait pas sortir avec elle, juste être gentil... admit Mike.
- Steven et gentil, ça va pas dans la même phrase... admit Francis.

Steven était toujours dans sa conversation avec les gars de la deuxième année trois.

- Mais qu'est-ce que tu racontes, Jimmy Hanson, qu'est-ce qu'on en a à foutre de la taille de la bite de Philippe ?!

Le jeune homme blond balbutia.

- Bah pour savoir s'il les a vraiment bien défoncées, enfin j'veux dire...
- Mais évidemment qu'il les a défoncées, on s'en fout de la taille de sa queue ! grommela Steven.
- Moi c'que j'en disais, c'était pour savoir !
- T'es trop bizarre, mec, faut te ressaisir ! Bon, Phil, Billy était pas avec toi ?
- Billy était avec son eurasienne ultra chaudasse ! ricana Philippe.

Steven regarda un gars plus petit mais plutôt beau garçon, les cheveux châtains qui sourit en hochant la tête.

- AAAAAAAAH JE VEUX EN ENTENDRE PLUS !!!

Francis haussa un sourcil.

- C'est moi ou Steven ressemble beaucoup à une gonzesse en dalle de potins ?

Mike et James ne purent qu'acquiescer.

***

En littérature, la situation était carrément bizarre.

- Et donc cette notion d'amour absolu, impénétrable, que rien ne peut rompre pas même les adversités de la vie, Katherine May l'a exagéré jusqu'à ses plus profonds retranchements. Dans « Apocalypse Paupiette », livre au titre étrange s'il en est, elle décrit un simple repas de famille qui s'achève dans les tréfonds de l'enfer. Un choix cornélien entre une vie dénuée de toute attache et son grand amour de toujours et les difficultés qui s'ensuivent. C'est quelque chose de quotidien, un choix dont généralement on n'a pas conscience tellement il est évident mais Katherine May exprime ce que ce serait si cette hésitation durait trop, et cela mène tout le monde tout droit en enfer, la souffrance respective étant tellement grande que... Mademoiselle Greyson ?!

Quinn était en train de sangloter mais elle agita la main.

- Continuez, continuez monsieur Rodenberg !
- J... Si vous voulez sortir un moment...
- Non ça ira, désolée, c'est juste que j'ai passé une mauvaise matinée ! Continuez !

Ambrose haussa les sourcils et regarda Fey et Ana, assez inquiètes. Naomi et Walter eux-mêmes avaient du mal à flirter alors que d'habitude c'était leur cours à eux.

- Bon, bon... euh... Dans les autres livres que je vous conseille pour les vacances, il y a « L'éphéméride » de Johan Gambler...

***

- Hey, Violette !

Violette se tourna vers une belle rousse naturelle et impétueuse, les cheveux frisés et attachés, faisant à peu près la taille de la fille au Karaclée. Lucy et Léon observaient la jeune fille.

- Brooke...
- Tu ne parles toujours pas à Rebecca ?
- N...Non !
- Oh, bon.

Brooke s'éloigna. Violette soupira et se tourna vers Lucy.

- Avant, elle me racontait plein de trucs que je devais re-raconter à Rebecca...
- Quelle relation intéressante. Cette fille a l'air d'être une pure garce... admit Lucy.
- Je me demande si j'ai raison de vouloir faire la paix avec Rebecca...
- Je suis chinoise alors je peux te dire que la paix est probablement le meilleur régime politique qui soit. La guerre ou les traités inachevés, c'est mauvais.
- Ayant un père diplomate, je ne peux qu'approuver...

Violette et Lucy regardèrent Léon Grimes.

- Généralement c'est mieux de faire la paix clairement, plutôt que les choses restent embrouillées !

Lucy plissa les yeux.

- C'est étonnant, j'ai toujours cru que tu étais incapable de parler sans ton frère !
- Ha-ha-ha... souffla Léon.

***

- Mais enfin qu'est-ce qui ne va pas, Christina ?!
- D'habitude, tu cours partout...

Christina releva la tête vers Nora Dorsay, jeune fille aux cheveux châtains assez longs, et Glinda Hills, brunette avec un serre-tête et des lunettes.

- Excusez-moi, les filles, j'ai la tête un peu embrouillée en ce moment...
- Du coup la couverture des jeux olympiques d'hiver...
- C'est Robbie qui s'en charge... souffla la jeune fille.

Le blond leva la main et rassura les deux filles quant au fait que le travail était fait. Lilian l'aidait avec divers communiqués qu'il piochait sur le site de l'AFP entre autres.

- Bon...
- Parce que Yoann était un peu en train de tenter de prendre le contrôle...

Le régisseur observait un jeune élève à lunettes à la coiffure hirsute diriger les troupes de manière complètement folle.

- Brigitte, tu t'actives sur le défilé qui a lieu à Milan ! Kelyan, cet article sur les sorciers de fiction ne se fera pas tout seul ! Marc !

Un grand type un peu bourru regarda le gringalet hystérique.

- Je suis déjà sur la situation politique en Europe. Arrête de donner des ordres à tout le monde, on sait tous ce qu'on a à faire !
- Oui mais avec une meilleure organisation, tout serait mieux fait !! Vous le savez aussi bien que moi !
- C'est Christina qui a dressé le planning en début de première année, et ça marche très bien comme ça ! soupira une jeune fille voilée.

Yoann fronça les sourcils.

- Et alors, Farah ? Tu crois qu'une rédaction ne change jamais ? Parfois, le rédacteur en chef peut changer et les règles aussi !

Jacob Andrews, le régisseur, acquiesça à moitié. Christina soupira.

- Alors tu arrêtes ton dossier sur le moyen-orient, ou je sais pas quoi...
- Je m'occupe de la rubrique mode avec Brigitte !
- M... Mode, mais tu portes toujours la même chose, là !

Farah toucha son voile, affolée. Christina se leva, prit un classeur et frappa Yoann sur la tête avec.

- AOUCH !!!
- Cesse de donner des ordres à tout le monde et de prétendre pouvoir diriger une équipe que tu ne connais pas ! La mère de Farah est couturière pour un grand styliste, ça n'a rien à voir avec ses convictions !

Yoann regarda Christina, tout penaud.

- Un journaliste est payé pour regarder au-delà de ce qu'il constate, il doit fouiller, poser des questions, s'informer pour informer ! Alors va continuer ton dossier sur la politique Poképolite ! Tu as regardé le débat d'hier ?
- O... Oui !
- ALORS AU TRAVAIL ! grogna la jeune fille.

Robbie et Lilian observaient leur camarade, stupéfaite. Christina s'en alla vers les étagères pour ranger les archives. Robbie plissa les yeux.

- Tu... veux reprendre ton poste ?
- Termine le paragraphe et je prends le relais ! souffla Christina.

***

Perrine soupira alors qu'elle commençait à peindre les pommes en rose. « Genre c'est des radis ! »

Clive peignait avec rage le portrait d'une espèce de Chun-Li centenaire avec des serpents qui lui sortaient de la bouche. Odile Dulac pencha la tête, surprise.

- Wow, monsieur Barker, c'est... plutôt inhabituel de votre part... un tel énervement...
- Désolé !
- Ah ce sont vos pinceaux, c'est vous que ça regarde !

Andréa regarda Clive, pas étonnée. Perrine regarda le pinceau qu'elle utilisait, celui que Robbie lui avait offert.

- Perrine, les pommes ne sont pas roses ! s'étonna la prof.
- Je sais, pardon...
- On se reprend, mademoiselle !

Perrine agita la tête alors que la prof observait le tableau de Nicolas Bundy, juste à côté.

- Monsieur Bundy, chaque fois que vous peignez des pommes, j'ai l'impression que vous peignez des fesses !

Nicolas grimaça.

- Ça doit être depuis ce splendide nu masculin que vous aviez réalisé sans modèle ! Ah celui-là, si j'avais pu l'accrocher chez moi...

Nicolas grimaça, gêné. Perrine souriait.

- Qu'est-ce que ce serait si on avait des modèles... marmonna la jeune fille.

Andréa et Clive se tournèrent vers Perrine, effarés. Perrine se couvrit la bouche avec sa main et écarquilla les yeux avec effroi. « MAUDITES HORMONES FEMININES DE MERDE ! »

- ... le rectorat l'interdit mais l'idée est intéressante... admit Odile. Des modèles habillés, ce serait bien aussi !
- Ou pas... sourit Nicolas.

Une grande blondasse à forte poitrine leva les yeux au ciel.

- Tu peux arrêter ?

Nicolas Bundy regarda Cynthia Andersen, fille de sa classe.

- De ?
- De faire ce genre de plaisanterie, c'est dégoûtant !
- Dit la meuf qui a proclamé en plein cours de combat direct, à Jerry York avec lequel elle venait de rompre : (Il prend une voix efféminée) « Moi, les mecs, j'les prends, j'les tripote un peu et je les jette », ce qui est, tu en conviens, d'une finesse inégalable !
- Oui et bah au moins je dessine pas des mecs à poil !
- Ah bah ça, nan, il faut du talent pour faire ça. Ton seul talent, c'est d'écarter les jambes plus vite que ton ombre !
- Non mais dis d...
- Messieurs-dames, s'il vous plait ! souffla Odile. Ce n'est ni l'endroit ni le lieu ni rien du tout pour ce genre de conversation !

Nicolas soupira.

- N'empêche ça doit être la troisième fois en deux ans que tu m'adresses la parole, y'a du progrès ! admit Nicolas.
- Oh ta gueule ! souffla la blonde.

***

Gina et Holly s'étaient un peu éloignées l'une de l'autre pour la gym, en fâcherie. Amélia essayait de parler à Rebecca.

- En tout cas maintenant on a la confirmation que Francis et Quinn couchent ensemble...

Rebecca haussa les sourcils.

- Comment ça, Amélia ?!
- Bah elle l'a aidé à capturer Hélionceau, nan ?
- Cela ne veut rien dire, Amélia... Et puis on s'en fiche !

Amélia s'étonna.

- Meuh non on s'en fiche pas !
- Si, on s'en fiche. Quinn n'allait pas bien aujourd'hui, ça c'est important. Lucy aussi.

Amélia grimaça.

- Tu disais que Quinn était tarte et que Lucy ressemblait à une vieille dame !
- Oui eh bah... Je sais pas, peut-être que je dois me préoccuper un peu plus de ce qui se passe dans la vie de ces gens et... arrêter de les critiquer sans savoir !

Amélia semblait paumée.

- Mais euh... C'est nul !
- Bah non. Avec tout ce qui s'est passé cette année, je sais pas... je crois que le temps est venu pour moi de grandir un peu.

Amélia assistait, hallucinée, à une étrange transformation. Elle regarda autour d'elle, étonnée.

- Tu crois que je devrais sortir avec Steven ?
- Steven Weldon ? C'est un abruti grossier et indélicat, Amélia ! Je ne conseillerai même pas à Brooke de sortir avec lui !

Amélia grimaça.

- Oh... alors... on n'est plus amies ?
- Bien sûr que si, Amélia, ça ne change rien !
- Bah oui mais si tu veux plus parler des autres...
- On a d'autres sujets de conversation quand même !

Amélia sembla faire une recherche Google avec Internet Explorer sur un Windows 95.

- Bah... oui, je suppose...
- Comment s'est passé ta matinée ?
- ... bah... bien... j'ai eu une bonne note au contrôle, merci...
- De rien. Ce professeur est tellement négligent... Il n'a même pas pris en compte le fait que j'avais fait ton devoir !

Amélia péta un fusible.

- M... M-mais je croyais qu'on arrêtait de critiquer les autres ?!
- Ce n'est pas une critique, c'est une réalité, Amélia, et je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué !
- Vous parlez de monsieur Houston ?

Rebecca se tourna vers une fille au physique très masculin, plutôt musclée, avec une queue de cheval noire.

- ... « Oh mon Dieu Rebecca, calme-toi, retiens-toi de la traiter de camionneuse »... En effet, Kimberley Cox, nous parlons de cet hurluberlu !
- Waouh, j'pensais pas que tu m'adresserais la parole un jour, je croyais honnêtement que là, t'allais m'envoyer chier !
- « Avant c'est ce que j'aurais fait... » Eh bien non ! Héhéhé... euh... Vous aussi, il vous fait des trucs bizarres ?
- L'autre fois il commentait un magazine pendant qu'on faisait des exercices de maths !
- Quel magazine ? s'étonna Rebecca.
- « Bigoudi Femme »...

Rebecca grimaça.

- La dernière fois que j'ai lu ce torchon c'était en salle d'attente chez le dentiste !!
- Eh bah on a eu droit à la rubrique cinéma pendant une demi-heure, c'était atroce !
- Quel branquignol !
- Et sinon, des fois, tu t'habilles en fille ?

Rebecca et Kimberley regardèrent Amélia qui souriait, contente de sa sortie. Kimberley hocha la tête, désabusée.

- Ok, je voiiiiiiiiiis...

Elle s'en alla sur un autre tapis. Rebecca regarda Amélia, stupéfaite.

- M'enfin Amélia !
- Quoi ?!
- C'était méchant ! « Oui mais c'est ce que tu aurais dit toi-même il n'y a pas si longtemps... »
- Bah non, c'était vrai...
- B... Peut-être bien mais... c'est pas important, comment elle est, l'important c'est... ce qu'elle a à dire, ce qu'elle...

Rebecca agita les mains, ayant du mal à se comprendre elle-même.

- Bref, je me suis comprise !
- Bah moi j'comprends pas... T'as changé, Rebecca, t'étais cool avant...

Rebecca plissa les yeux, très intriguée par son propre comportement.

***

- Rodney Posh !!

Le gros gamin à lunettes regarda la prof d'informatique.

- J'ai pas fait exprès, madame !!
- Vous êtes en train de regarder dans les mails du proviseur sans l'avoir fait exprès ?!
- Mais madame, c'est impressionnant, avouez...
- Non, et vous allez encore vous faire arrêter si ça continue !!

Benjamin soupira.

- Ce type est vraiment à la ramasse...
- J'avoue... souffla Tristan.
- Incapable de dissimuler ses hackings, j'avoue... soupira Orson.

Benjamin regarda Orson qui haussa les épaules.

- Je pensais que Tino ferait cette remarque !
- Tino, t'en penses quoi ?

Tino observait son téléphone. La prof passa dans les rangs.

- Ketts !

Tino releva la tête.

- Pardon, madame !
- Moi qui pensais que je n'aurais jamais à vous reprendre... s'étonna la prof.

Tino ferma les yeux et soupira puis se remit au travail sous l'œil inquiet de Tristan.

- Je sais que tu ne penses pas à mal dans tous les sens du terme, mais arrête !

Tristan cligna brutalement des paupières.

- Quoi ?!
- Tu sais de quoi je parle !
- Quoi mais non !
- Arrête de te faire du souci pour moi, je déteste ça !

Tristan sembla soulagé. « J'ai cru qu'il croyait que j'essayais de le draguer ! »

- Désolé, t'es mon pote, je suis un peu obligé...
- C'est trop mignon !

Les deux se retournèrent vers un élève derrière eux : Djustin Gomes. Un blondinet jovial...

- Vous devriez vous faire un bisou pour fêter ça !

... et quelque peu vachard.

- Mêle-toi de ce qui te regarde ! souffla Tristan.
- Dit le mec à cause de qui on a changé de prof en cours de cycle, génial, merci !
- Moi au moins mes parents n'ont pas été assez bêtes pour mettre un D au début de mon prénom en croyant que « Justin » ça s'écrivait avec un D !
- Ça donne un effet cool !
- Nan, c'est trop naze ! grommela Tristan.
- Un peu de calme... souffla la prof en écrivant au tableau.

Tristan se retourna et regarda Tino qui semblait absent et travaillait sans motivation. « Mince alors... »

***

La petite classe se retrouva en médiathèque pour leurs dernières heures de la journée. Francis alla tout de suite voir Helen.

- Madame...
- Francis, mon biquet, que t'arrive-t-il ?
- ... mon biquet ?

Helen désigna ses copies.

- J'ai besoin de rire ! Jeffrey n'arrive que dans quelques minutes, je suis là depuis un quart d'heure !
- Ouais, euh... Je devrais partir à 16h.
- Oula. Normalement c'est interdit !
- Je sais, j'ai un rendez-vous avec l'instit de ma petite sœur !
- Oh...
- Ouais... le coup du voyage à Hong-Kong ça marche plus...

Helen fouilla son sac et sortit une lettre d'un classeur.

- Hop ! Je pensais pas que ça servirait un jour, mais tiens !

Francis s'étonna et prit la lettre.

- ... Han, non, madame !
- Tu prends et si elle te demande si tu as un garant ou une garante, tu lui donnes ça !

Francis soupira.

- J'aime pas qu'on me fasse la charité...
- Francis Zuckerman, assieds-toi.

Francis plissa les yeux et s'assit en face de la prof.

- Je suis prof d'histoire, mais j'ai énormément voyagé, j'ai vu des populations d'une pauvreté apparente incroyable et qui vivaient très heureux comme ça. J'avais beau vouloir leur donner des trucs, ils refusaient en disant « Non non, ça va, on a tout ce qu'il nous faut ».

Francis plissa les yeux.

- Cela ne les empêchait pas de s'aider entre eux. De donner à celui de leurs concitoyens qui avait moins. Ils étaient dans la même peuplade, voyaient l'un d'eux diminué et lui donnaient un peu de leur part !

Francis acquiesça.

- Tu as des soucis, toi et moi vivons dans un pays avec un niveau de vie équivalent, tu as moins de chance, alors accepte le semblant d'aide que je peux te donner !

Francis agita la tête.

- Vous êtes en train de dire... qu'aider des étrangers, ça sert à rien, mais aider les gens de son pays, c'est non seulement utile mais obligatoire ?
- OUI !
- ... c'est un peu de la rhétorique nationaliste, madame...

Helen blêmit.

- Quoi ? Non ! Ce que je voulais dire c'est que tu n'as pas à avoir honte qu'on te fasse la charité puisque les gens qui te la font ne... enfin savent que ça peut être dur même dans un pays civilisé comme le nôtre, enfin...

Francis plissa les yeux.

- Vous vous enfoncez...
- Je sais ! Pars ! A seize heures tu signeras la feuille d'émargement deux fois ! grommela Helen.
- Ok. Merci beaucoup.

Les élèves arrivèrent peu à peu. Naomi poussait Walter.

- Elle avait l'air bouleversée...
- Et elle ne voulait pas en parler même après le cours... Je pense que ça avait quelque chose à voir avec Francis...
- Francis et elle ça a l'air tellement compliqué... admit Naomi.
- Francis dans son ensemble, ça a l'air tellement compliqué... souffla Walter en s'installant.
- Hm... Le coup des Pokéballs...
- Ouais... ne parlons pas de ça, en fait, c'est pas nos affaires.
- Hm, et puis quand bien même on ne pourrait pas les... enfin, l'aider, même.
- Voilà. Chacun sa route.

Wallace arriva avec Santana.

- Et c'est ça qu'on appelle « Voyage en terre jaune » !
- C'est REPUGNANT ! geignit Santana, dégoûtée.
- Tu voulais savoir, tu sais ! admit Wallace. Coucou les amigos ! Comment s'est passé votre cours de bouquinage ?
- Quinn a craqué... admit Naomi.
- Et c'était pas beau à voir... souffla Walter.
- Aaaaaaw, pauvre chérie. En philo, on a eu droit à un merveilleux cours sur les mœurs, c'était génial. J'ai impressionné tout le monde avec mon savoir sexuel !

Naomi grimaça, dégoûtée. Walter secoua la tête.

- Et c'est pour ça que je ne te demanderai jamais de conseils sur le sexe !
- Seigneur MERCI ! souffla Naomi.

Wallace s'étonna.

- Quoi, vous envisagez de...
- Non, non, nan, N-O-N, ne te fais pas de films, nan ! grommela Naomi.
- Nan, mais si un jour ça arrive, je préfère encore demander à la prof qu'à toi ! souffla Walter.

Naomi grimaça.

- Euuuuuh en fait Wallace ce sera très bien !
- Tu vois ? Même Naomi reconnaît mes qualités !

Perrine arriva, fulminante.

- Bonjouuuuur...
- Salut Perrine, on parlait de sexe ! sourit Wallace.
- Arrêtez immédiatement ! grogna la jeune fille d'un ton ferme.

Walter, Wallace et Naomi se regardèrent, éberlués.

- Tu... vas encore péter un câble et te livrer à un simulateur de combat pendant qu'un beau blond tentera l'impossible pour te sauver ?!
- Nan, j'ai juste une journée bizarre pleine de signes du destin à la con. BREF... Ce travail...
- La mise en forme du travail de la première année avance très bien ! admit Naomi.
- J'ai synthétisé à merveille les deux premiers cahiers de brouillon de Dimitri... souligna Walter.
- Moi les deux suivants. Naomi, tu dois faire une recherche dans tes listes à propos des cadres importants et des divisions qu'ils forment.
- Reçu.
- Plus important, je pense qu'on sera amenés à mettre ces listes à jour. Le plus tard possible évidemment ! admit Wallace.

Perrine plissa les yeux.

- Comment ça ? Attends, pourquoi tu parles de ça ?

Wallace sortit le cahier 4 et l'ouvrit à une certaine page.

ORGANIGRAMME DE DIRECTION DRESSEUR
(ndla : en italique, les griffonnages de Roland...)

PDG : Justin Truce
La Reine putative

Vice-Président : Seth Corrigan
La Première Dame

Division 1 – Troupe d'espionnage

Chef de division : Teresa Torres
Miss Burrito dans le derche
Tara Yokas
Putain c'est qui cette meuf ?
Fiodor Wick
Foutu traitre de merde / Scientifique dangereux / Ancien collègue de Jackson
Jerry Callum
Bidasse à la comptabilité. Comprend pas trop ce qu'il fout là

Division 2 – Equipe des Agents doubles sous-entendu à voile et à vapeur

Chef de division : Hinton Cheadle
Expertise commerciale et financière, chargé des investissements. Un mec chiant quoi.
Bianca Fricotine
Apparemment c'est la bonniche ???
Tiburce More
Ancien cuisinier gouvernemental. Relatif de Thomas More, leur larbin
Yoshida Aoto dit L'Araignée
Responsable du réseau informatique interne
Loretta Gold
SALOPE (souligné en rouge une quinzaine de fois) (petits commentaires autour genre « Suce des bites », « Pute pute pute » et « A gagné son argent en faisant des passes »)

Division 3 – Groupe d'Intervention Genre les mecs c'est la police quoi

Chef de division : Randy Stallbo
Ancien cobaye de Jackson et qui, de fait, ne l'aime pas trop (lol) Il a des Pokémon géants => expériences Pokéblocs jaunes (wtf)
Quatre mercenaires, inconnus au bataillon
Probablement d'anciens collègues de son temps dans son ancienne armée (Suzuki, lol)
Du coup aucune info sur eux. En même temps on s'en fout


Division 4 – Division interne
D'une année sur l'autre, cette division est généralement renouvelée – leur intervention se cantonne à une action en interne. Ils ne sont généralement pas utilisés par la direction générale pour les actions de front. Jouent généralement un rôle représentatif. Le patron semble y placer ses potes

Précédents chefs de division connus : Duncan Kingsley Ce gars sait autant se battre qu'un sumo donc ça confirme notre théorie sur cette division

Division 5 – Corps des agents de terrain
LOLILOL (en très grand)

Naomi grimaça. Walter cligna des yeux. Perrine regarda Wallace.

- C'est seulement MAINTENANT que tu nous montres ça ?!
- J'ai tout lu en entier, c'est trop marrant ! Et j'ai pas tant de temps que ça pour lire alors...
- Je vais le tuer, passez-moi un truc gros et dur !

Naomi et Walter regardèrent Perrine qui leva les yeux au ciel et attrapa un bouquin derrière elle et le jeta vers Wallace.

- BWAAAH !
- Perrine Truman ! Mes livres !!

Les quatre jeunes regardèrent Denis, furieux. Perrine désigna Wallace.

- Il m'a traité de grosse vache lesbienne !!

Denis regarda Wallace qui regarda Perrine.

- Hey, tu m'imites vachement bien !
- J'allais le dire ! s'étonna Walter.
- Perrine, ce n'est pas bien d'accuser Wallace à tort !
- Comment tu peux en être sûr ?
- Il aurait dit « gouinasse obèse » voyons !

Perrine haussa les sourcils. Denis s'éloigna rapidement.

- Enfin je suppose !

Wallace souffla.

- Juré, si un jour j'ai une occase, je me tape ton père !

Trois livres supplémentaires partirent dans la tête de Wallace. Walter observait la liste.

- C'est donc la division 1 qui s'est attaquée à nous... Pourquoi une telle organisation ? C'est limite guerrier, c'est pas du tout subtil...
- C'est visiblement le fruit d'une enquête poussée de Roland lui-même... Il y a même mon père, mais Roland lui-même a bien compris qu'il n'était pas un lutteur... Tu n'as rien trouvé dans les livres 1 et 2 ?
- Ils sont très centrés sur les débuts avec Truce et l'organisation générale de la régence de Roland, il y a beaucoup de détails techniques, qui intéressent notre devoir à un premier degré, mais pas dans nos discussions actuelles...

Perrine, Wallace et Naomi regardèrent Walter qui serra les dents.

- Il faut avouer que le sujet de départ a dérivé depuis « Roland Smirnoff et Direction Dresseurs » jusqu'à « C'est la guerre, pouffiasses » !

Wallace agita la tête. Perrine approuva également. Naomi souffla.

- J'espère que ça ne va pas nous pénaliser à l'oral...
- On verra bien... Là, on peut pas prévoir. Mais notre investissement dans le devoir est sans comparaison avec les autres groupes, donc c'est à notre avantage !
- Clairement ! admit Wallace.
- Hm... approuva Perrine.

Francis était assis avec Lucy. Ana et Fey arrivèrent.

- Quinn est aux toilettes, elle arrive ! signala Ana.
- Elle a pleuré pendant le cours de littérature... souffla Fey.

Ana plissa les yeux.

- Elle nous a dit de ne pas lui dire !
- Je pense qu'il doit savoir !
- Pleuré, comment ça ? Le prof lui a fait des misères ?! s'étonna Francis.
- Nan, elle avait juste l'air très émue par... notre liste de livres pour les vacances ! Bref...

Francis grimaça. Fey partit. Lucy soupira.

- Génial, quelle journée... admit la chinoise.
- Tu m'étonnes... souffla Francis.

Quinn arriva mais Francis ne lui posa pas de questions.

- Je partirai à seize heures. Rendez-vous pour Jodie.

Quinn hocha la tête. Francis se tut.

Tino et Tristan s'installaient.

- Tino, cette journée ne rentrera pas dans les annales comme la plus productive que tu aies vécue...
- Hm... Je sais pas... C'est comme si j'aurais préféré qu'elle m'engueule !
- Pour que les choses soient claires.
- Voilà... ça me plait pas, ce statu quo...

Robbie arriva, suivi de Christina. Tino et elle se firent face. Robbie et Tristan se regardèrent.

- Je... vais voir Perrine !
- Et moi je vais... avec toi pour... prendre des nouvelles de Wallace parce que... c'est important !

Robbie et Tristan s'éclipsèrent. Tino grimaça. Christina se mordilla les lèvres.

- ... Pourquoi ?!

Tino haussa les sourcils.

- Hein ?!
- Pourquoi tu m'as embrassée ?

Santana et Violette, la table en face de la leur, se tournèrent brusquement vers les deux.

- J... Je sais pas ! J'étais saoul !
- Tu n'as pas bu une seule goutte d'alcool, c'est contre tes principes, et tu sais comme j'adore tes principes !
- Oh mon dieu n-n-n-ne commence pas à p-parler c-comme ça, pitié !
- J... Je n'y peux rien, c'est comme ça que je le ressens ! Je ne vais pas... me terrer, je suis une journaliste en devenir, je dois creuser les choses ! Pourquoi tu m'as embrassée ?
- J... J'en sais rien !
- Si, tu sais forcément, tu sais tout, Tino, et surtout ce que tu fais !
- M... Mais nan, je... Je sais pas p-pourquoi j'ai agi comme ça sur le m-moment !
- Tu bafouilles !
- C'est ta faute aussi, tu me mets la pression !
- On n'embrasse pas les gens comme ça, tu dirais quoi si j'embrassais Orson ?

Tino plissa les yeux.

- Pourquoi tu embrasserais Orson ?
- EXACTEMENT !
- ... G...
- Regarde, si tu embrassais Andréa, ou Gina, ou... Non, Gina ce ne serait pas étonnant vu comme tu sembles l'apprécier...
- Quoi ? Non !
- Quand elle te parle tu es toujours très bavard avec elle !
- On est de culture hispanique tous les deux, c'est compréhensible, nan ? Tu me fais une crise de jalousie, là, ou quoi ?!
- Mais non pas du tout, c'est juste que j'ai l'impression que tu as peur de me parler !
- Mais absolument pas !

Derrière l'étagère, Wallace, Naomi, Walter et Perrine observaient Robbie et Tristan qui écoutaient en tendant l'oreille au-dessus des livres.

- Il est bizarre ton mec, moi je dis qu'il faut l'abattre !
- Au moins je peux voir ses fesses ! admit Perrine.

Robbie se retourna brusquement vers Perrine qui se couvrit la bouche. Wallace tendit un doigt vers elle.

- SORCIERE !!! OU EST PERRINE TRUMAN !!!
- Tu aimes mes fesses ?! s'étonna Robbie.
- Bah... pourquoi pas ?! geignit Perrine, embarrassée.
- Oh mon Dieu, Truman, à force de fréquenter un garçon, tu deviens hétérosexuelle !

Pour seule réponse, Perrine balança un autre livre à la face de Wallace.

- AOUCH !

Christina soupira.

- On fait quoi ?
- Que veux-tu qu'on fasse ?
- Je sais pas, est-ce qu'on peut encore rester amis après ça ?
- Mais bien évidemment, Christina, ça ne change rien !
- Pour toi peut-être mais pour moi...
- Je sais que pour vous les filles c'est le genre de choses qui prend beaucoup d'importance, mais j... je sais pas, ce serait une mauvaise idée de donner des conséquences à tout ça !

Santana se pencha vers Violette.

- Mon royaume pour du pop-corn !
- Tu m'étonnes ! souffla Violette.

Christina acquiesça.

- Alors...
- J'ai bien peur qu'on doive oublier ça.
- ... « bien peur » ?

Tino acquiesça. Christina s'étonna.

- Tu es terrifié !! Terrifié à l'idée que ce petit geste de ta part ait des conséquences !
- M... M... N...

Santana sortit son téléphone pour prendre une photo, mais Violette lui prit son téléphone.

- Heeeeeey !
- Ce serait méchant !

Tino serra les dents.

- S'il te plait, Christina...
- Ça te met dans de tels états que oui, je vais être dans l'obligation de cesser de te torturer !
- Merci... souffla Tino.
- Mais on n'en a pas fini. Parce que maintenant je sais que toi aussi tu as des sentiments pour moi !

Tino ferma les yeux, défait. Santana souffla.

- Tu vois, là, si je pouvais me caresser la chatte, bah je le ferais !

Violette leva les yeux au ciel en souriant.

- Dis, t'as l'impression que j'essaie de te contrôler ?

Violette s'étonna.

- Hein ? Euh... Non !
- Tu peux me le dire hein.
- ... Non, pas du tout ! geignit Violette.
- Nan mais si tu sens vraiment que je suis trop rude avec toi, n'hésite pas à me le dire.
- C... C'est ta personnalité, j'y peux pas grand-chose !

Santana cligna des paupières, intriguée. Elle reçut un SMS. Rebecca et Amélia arrivèrent.

- Pffff... Cette connasse de Brooke m'a intercepté dans les couloirs ! La garce, celle-là alors... Bon, au travail...

Santana grimaça et sortit son ordinateur.

- Vous m'excusez deux secondes...

Elle changea carrément de place, sous les yeux étonnés de Rebecca et Violette. Rebecca regarda Violette.

- Qu'est-ce qu'elle a ?

Violette haussa les épaules.

- Je sais pas !
- Oh. On devait faire quoi, on avait fini la mise en forme...
- Oui, oui... euh...Vous avez fait la recherche sur Orage Adamantin ?
- OUI ! sourit Rebecca. Quand on a vu des images de Diancie avec Amélia, on a tout de suite su qu'on allait faire du bon travail à ce sujet !
- Rebecca a fait les recherches et moi j'ai utilisé l'imprimante ! admit Amélia.

Violette hocha la tête.

Jeffrey passait un savon à Gina et Holly.

- Vous faites vraiment trop chier, j'ai pas que ça à faire de vous rabibocher toutes les deux semaines !
- On se dispute pas ! souffla Gina.
- Ouais pis soyez un peu plus poli, on est juste des élèves ! grommela Holly.
- C'est pas ce qu'on m'a dit !

Gina et Holly regardèrent les jumeaux qui sourirent.

- Euh... Héhéhé...
- Lilian, on fait quoi ?
- Tais-toiiii... geignit le jeune homme.
- Bon quoi qu'il en soit, arrêtez de vous chicaner pour des conneries !

Jeffrey s'éloigna et vit la table de Francis, Quinn, Lucy et Ana. Il observa la table en face. Deux chaises n'étaient pas prises, Clive et Andréa travaillaient seuls. Jeffrey prit une chaise et la traina.

- J'vous emprunte ça !
- C'est la chaise de Benjamin !
- Le petit juif ? Et alors ?
- Y'a sa veste dessus !
- Et alors ?! Ses parents sont tailleurs un truc comme ça, ils en ont treize à la douzaine !

Clive et Andréa se regardèrent, pas certains que les parents de Benjamin soient tailleurs.

Jeffrey alla s'asseoir à la table de Francis, Lucy, Quinn et Ana. Lucy leva un œil vers lui et grommela.

- Foutez le camp.
- Nan. J'ai à vous parler.
- Vous voulez vous excuser ? s'étonna Quinn.
- Pas le genre, nan. La vie est étrange, nan ? L'école, l'obligation de traîner avec des gens qu'on aurait pas fréquentés en d'autres circonstances... L'école, qu'elle le veuille ou non, forge nos destinées plus fort que n'importe quelle expérience dans la vie. Bien sûr c'est discutable mais nos actions à l'école décident de ce que nous serons plus tard. Par exemple, c'est à la fac, en voyant une meuf accoucher dans les toilettes, que j'ai décidé de ne jamais avoir d'enfants !

Lucy grimaça. Quinn écarquilla les yeux. Francis ne comprenait pas trop l'intérêt de cette intervention. Ana écoutait d'une oreille.

- Sérieusement, c'était dégueulasse. Mais plus tard, quand ma sœur a eu ses enfants, j'ai changé. J'ai évolué. J'ai compris, et j'ai appris à aimer ces enfants presque plus que moi-même, parfois même jusqu'à... faire des choses terrifiantes.

Francis grimaça. Jeffrey agita la main.

- M'enfin passons. Ce que je voulais vous dire, c'est... Que votre vie actuelle soit pourrie, ingérable ou qu'elle vous semble incompréhensible... Sachez toujours que le futur saura toujours vous redresser si vous suivez le chemin de vie que vous désirez. Vous n'êtes pas destinés à devenir ce que vous semblez croire que vous allez devenir. Vous avez chacun un grand destin à accomplir et c'est à vous de découvrir quoi. Avoir des enfants, trouver du travail, réaliser ses rêves, faire en sorte que tout aille bien dans vos vies... Autant de trucs qui paraissent flous, maintenant. Mais un jour vous serez des adultes accomplis et tout ça sera à votre portée. Cette école est là pour vous y aider. C'est à vous de donner le petit coup de pouce, votre patte personnelle. Alors aujourd'hui est, certes, très important, mais demain l'est encore plus. Avancez comme vous le pouvez, et un jour, tout s'éclairera et tout vous paraîtra simple. Ce jour-là, vous vous direz qu'avec le recul, vous n'avez pas perdu votre temps, gâché vos vies ou gambergé pendant ces années d'école. Nan, vous avez juste pris le temps de vous développer, comme des graines.

Quinn et Lucy se regardèrent, stupéfaites. Francis secoua la tête.

- Pourquoi vous nous dites ça ?
- Je suis prof, vous vous rappelez ? C'est à moi de vous apprendre la vie !! s'exclama Jeffrey d'un ton impérial.

Jeffrey fit demi-tour et alla remettre la chaise à sa place. Benjamin s'étonna.

- Hey, vous avez froissé ma veste !
- Envoie un mail à Israël, ils t'en renverront une !
- Hey ! Même pas en plus !
- Ah bon ? s'étonna Jeffrey.
- Bah non, vous êtes débile ou quoi ? soupira Orson.

Francis, Lucy, Quinn et Ana se regardèrent.

- Ok, c'est juste mon avis, mais ce gars est un sacré putain de détraqué de merde ! souffla Lucy.
- Et surtout il... passe d'incompétent notoire à... mec avec un discours pas trop insensé !
- Si ça se trouve il est de Direction Dresseurs, m'est avis que si Walter, Naomi ou Perrine auraient entendu ça, c'est ce qu'ils auraient pensé... admit Francis.

Ana inspira.

- Ou alors il a juste voulu se faire bien voir !

Francis, Quinn et Lucy acquiescèrent.

***

Francis rentrait avec sa sœur, emmenés par l'aide sociale vers leur domicile.

- Ca veut dire que je reverrais plus papa et maman ?

Francis inspira.

- Un jour peut-être... On va attendre un peu, que maman aille mieux et que papa... aille mieux aussi !

Jodie acquiesça.

- Merci Francis.

Francis souffla.

- Me remercie pas, je sais même pas si je fais bien...
- Tu crois qu'un jour on sera une vraie famille ? Pour de vrai ?

Francis soupira.

- Pour de vrai, pour de vrai... ça veut dire normal ?
- Bah oui...
- Jodie, je crois pas que ça existe une famille normale, et... je crois pas que la nôtre le sera un jour.

Jodie garda le silence. Francis soupira alors que la voiture arrivait.

***

A la bibliothèque d'Ogoesse, Francis consultait les mises à jour de la loi telle que promulguée peu à peu par Roland Smirnoff.

[ALLOCATION JEUNE DRESSEUR – L'administration centrale édicte les règles régissant l'allocation Jeune dresseur ainsi :
- Le Pokémon Académique donne l'accès à une allocation de 2000 Pokédollars par mois.
- Elle est retranchée dans les conditions suivantes :
* Lorsque le dresseur a capturé plus de trois Pokémon, elle est diminuée d'un tiers (Ceci exclut le fait de recueillir un Pokémon issu d'une pension, d'un œuf ou d'une donation d'un tiers avec une Pokéball lui appartenant)
* Lorsque le dresseur fait évoluer un de ses Pokémon, elle est diminuée de 10% - L'administration centrale considère en effet que l'allocation jeune dresseur sert principalement à l'élevage et à l'entretien des Pokémon, non pas à l'entrainement)
* Lorsque le dresseur obtient son diplôme, elle est diminuée de 100%]

Francis souffla. « Compris... pas d'évolution et pas de capture... bon pour ça, y'a pas de risques... »

***

Francis commença sa scolarité à l'établissement dans la classe de madame Clover. Il tentait de concilier ses petits boulots avec la classe mais c'était quelque peu difficile, alors il essayait de se détendre en cours.

***

Un mois après le début de ses cours, il remontait chez lui pour aller chercher son uniforme dans le cadre d'une mission d'intérim dans un entrepôt. Il aperçut un vélo dans la cage d'escalier. Il y avait une lettre sur la selle. Francis plissa les yeux.

- Mais quoi ?!

Il prit la missive, à son nom et l'ouvrit.

« C'est pas grand-chose mais c'est tout ce que je peux faire pour le moment. Signé : Un ami »

Francis grimaça. « Un ami ?! Mais quoi ? Mais... »

Francis regarda le vélo, étonné. « C'est clair que ça va aider mais... »


***

Francis approcha de la table de Perrine, Walter, Naomi et Wallace.

- Coucou les enfants, je dois partir à cause d'un souci personnel, je voulais juste vous dire un truc...

Les quatre acquiescèrent.

- Euh... Comment dire... Surveillez monsieur Houston, il est super chelou.
- Je sais que mon oncle est un gros flemmard, mais quand même ! grommela Wallace.
- Il vient de nous faire un gros discours sur l'avenir, l'école qui nous prépare, la vie et le fait que tout allait bien se passer !

Wallace plissa les yeux. Naomi et Walter se regardèrent. Francis hocha la tête.

- Ouais ! Le genre de discours qu'on a pu entendre de la bouche de gens très bien !
- C... C'est pas possible, mon oncle n'est même pas dans le milieu de l'éducation à la base !
- Il fait quoi, à la base, déjà ? s'étonna Walter.
- Il gère les affaires familiales, il a une maîtrise en gestion de biens, il fait des petits trucs à droite à gauche et s'il se retrouve ici, c'est parce qu'en fac il s'est dévoué pour être surveillant d'examens !

Francis plissa les yeux.

- Pas d'opinion politique marquée ?
- Nan ! Va faire tes trucs personnels et arrête de soupçonner mon oncle !
- Faut bien que quelqu'un le fasse, on dirait que tu es le seul qui ne voit pas que ton oncle a un comportement totalement anormal pour un professeur...

Francis s'éloigna. Wallace plissa les yeux.

- Sérieusement...
- Sérieusement, ça donne à réfléchir... admit Walter.
- Mais... Il a pas le comportement habituel des apôtres de Truce... admit également Naomi.
- Il est peut-être plus subtil... se demanda Perrine.

Wallace soupira.

- Pas mon oncle Jeffrey, putain... C'est le seul mec qui a toujours eu l'air de tourner un peu rond dans ma vie, c'est lui qui m'a appris à me battre et tout... Ce mec est mon modèle !

Walter, Naomi et Perrine regardèrent Wallace qui agita la tête.

- L'héritage familial en moins ! Je laisse ça à cette pauvre Lindsay !

Jeffrey arriva.

- Comment ça va votre devoir, les enfants ?
- Nickel ! sourit Perrine.
- Ok. Non pas que j'en ai quelque chose à foutre en fait... C'est Helen qui m'a demandé de vous surveiller et tout... Voyez le genre ! « Hey, on couche ensemble, tu es à mon service ! »

Jeffrey s'en alla sous les regards dégoûtés des quatre élèves.

- En même temps ce serait trop horrible si c'était un des hommes de Truce et s'il... avec madame Clover... geignit Naomi.
- Tu lui as reparlé au fait, depuis tout ça ? s'étonna Walter.
- Hm ? A qui ?
- Bah à la prof, ça a l'air refroidi entre vous...
- ... un peu ouais... Disons que je veux pas me mêler de ça...
- Enfin une fois dans ta vie, tu as une réaction compréhensible... souffla Perrine.

***

REM – Losing my Religion

Oh life, it's bigger (La vie, c'est plus grand)

Francis sortit de l'école. La place était grandement désertée. Il observa l'endroit et soupira. « C'est parti pour la vie d'adulte... »

It's bigger than you (C'est plus grand que toi)

Quinn soupira. Lucy la regarda.

- Pourquoi t'as un peu, en gros, passé ta journée à chialer ? Et pourquoi Francis est parti si facilement, sans te harceler de questions ?!

And you are not me (Et tu n'es pas moi)

Quinn souffla et regarda Lucy.

- Parce que je suis une belle grosse putain d'idiote, ma vieille. Une foutue abrutie.
- ... Wow. T'as pas écouté ce que le gentil professeur magicien vient de nous dire ?
- Ca va pas, nan ? Il parle comme un mec bourré en soirée !

The lengths that I will go to (Le chemin que je parcourrai)

Francis pédala à travers les rues d'Ogoesse jusqu'à rejoindre l'école de sa sœur.

The distance in your eyes (La distance dans tes yeux)

Les enfants commençaient à sortir. Il entra dans l'école et arriva jusqu'à la classe de la prof de Jodie qui hocha la tête pendant que la petite alla en étude comme d'habitude.

Oh no, I've said too much (Oh non j'en ai trop dit)

Tristan et Robbie observaient Christina et Tino qui osaient à peine se regarder. Le blond et l'informaticien se regardèrent, pas très certains de la stabilité de la situation.

I've said enough (J'en ai assez dit)

Francis et l'institutrice discutèrent et Francis lui expliqua la situation de façon claire. La prof sembla comprendre, hochant la tête avec sérieux.

That's me in the corner (C'est moi dans le coin)

Francis lui sortit les papiers, y compris la lettre de madame Clover. L'institutrice regarda tout ça alors que Francis semblait jouer son avenir

That's me in the spotlight (C'est moi sous le projecteur)

Wallace regarda la proposition de Trevor. Il soupira et déchira la carte de visite. Walter plissa les yeux.

- C'était quoi ?
- Mon avenir...
- ... tu veux en parler ?!
- Bah justement nan. Ça me saoule d'y penser maintenant alors... Fuck it, quoi !

Naomi souffla.

- Il est de retour !
- Hm, bon retour à toi, Wallace le rebelle ! souffla Perrine.

Losing my religion (Dépossédé de ma religion)

- Arrête ! Rebecca et Amélia ne sont pas si loin !
- Mais ça m'avait manqué de te faire des câlins !
- C'était quoi, ce truc urgent ? demanda Violette.
- ... Je serais probablement pas là jusqu'aux vacances.
- Hein ?!

Andréa observait Santana et Violette qui flirtaient entre deux étagères. Clive regarda son amie.

- Moins de matage, plus de bricolage.
- ... c'était nul, et j'espère que tu te sens nul !
- Hm, c'est vrai...

Trying to keep up with you (J'essaie de garder le contact avec toi)

Steven cherchait un bouquin sur les noirs dans le sport.

- Putain j'suis le seul blanc du groupe et ils me traitent comme un esclave !
- Tu arrêtes de te plaindre...

Steven regarda en direction d'Ana à côté de lui, en train de chercher un bouquin.

- Tu as trouvé un livre sur l'histoire de la Scandinavie ?

Steven balbutia.

- Euuuh nan, pas trop, c'est les bouquins sur le sport, là, pas sur l'histoire...
- Ah oui c'est vrai... On est en train de faire pays par pays, ça déboussole !
- Tu m'étonnes, ouais...

Ana sourit et tourna le dos. Steven sourit. « Elle veut toujours te parler, Weldon ! T'es toujours dans la course !! »

And I don't know if I can do it (Et je ne sais pas si j'en serais capable)

L'institutrice s'avéra compréhensive et laissa partir Francis sans lui causer plus de problèmes. Francis l'en remercia. Il partit cependant assez vite.

Oh no, I've said too much (Oh non j'en ai trop dit)

Il arriva rapidement à l'entrepôt de ce matin.

- Encore ?
- J'ai un trou !
- Ouais, et pas que dans ton emploi du temps...

I haven't said enough (Je n'en ai pas assez dit)

Francis aida une fois de plus l'homme à décharger le camion de livraison.

I thought that I heard you laughing (J'ai cru que je t'avais entendu rire)

Quinn regarda par la fenêtre.

- Tu penses à quoi, encore ?
- A ton avis...
- Ca va aller, il sait se démerder... souffla Lucy.
- Ici oui, mais dehors ?!
- Rhololo, dans la série « Je sais pas c'que j'veux », vous êtes vraiment sur le podium, vous deux... surtout toi, t'es bien en haut !
- Ca va, Lucy, ok ?
- Non, mais si tu veux, ça va !

Quinn leva les yeux au ciel.

I thought that I heard you sing

Francis acheva de décharger le camion. Le type hocha la tête et lui donna son dû.

- Sérieusement, petit, ça va pas durer éternellement, ce cirque, un jour mon boss va s'en apercevoir !
- Tant pis, je m'arrangerai avec lui sur le moment ! A demain !
- Putain...

I think I thought I saw you try

Francis arriva à temps devant l'école pour récupérer sa sœur qui sortait de l'étude.

- Salut Francis !
- Hey !
- Ca s'est bien passé avec la prof ?
- Nickel chrome !
- Pour de vrai ?
- Ouais. Tu seras plus obligée de mentir ! Tu pourras dire « Je vis avec mon super frangin !
- Je peux rentrer sur tes épaules ?
- ... Jodie, on est en vélo !
- Firmin dit que ce serait plus cool si je rentrais sur tes épaules à vélo !

Francis regarda vers Firmin Truman qui rejoignait Denis, lequel leva les mains.

- C'est pas moi, c'est son baby-sitter !

Francis leva les yeux au ciel. "Oui bon, je peux pas faire attention à tout, non plus hein !"