Chapitre 8 : Au placard et place aux nouveaux !
Le titre parle de lui-même, pas besoin de vous expliquer. Quoi ? Vous voulez que je le fasse quand même ? Bon d'accord. Mais je ne vais pas en faire un chapitre entier, quand même ! Si ? Pfff... On verra. Si vous êtes sages.
Elena arriva finalement au château avec Arthur, aidée par Dylan qui était venu les chercher. La première chose qu'ils firent : amener l'adolescent à l'infirmerie. Ils l'attachèrent bien solidement et Dylan sonda son esprit. Son visage exprima alors tout le désespoir, l'inquiétude et la colère qu'on pourrait imaginer.
-Je n'ai jamais vu ça...
-Quoi ? s'inquiéta Elena. Qu'est-ce qu'il y a ?
-C'est...comment dire...imagine une très grande feuille de papier, genre format raisin. Puis déchire-la en autant de morceaux que tu pourras pour qu'ils fassent tous la taille d'un pépin de Mepo. C'est ce qu'on lui a fait. À ce stade, on peut presque dire qu'il est mort.
Elle ne répondit pas. Le choc était rude, même pour elle qui ne connaissait presque pas Arthur. Dylan marcha calmement vers une table sur laquelle étaient posés plein d'objets. Il l'examina. Rien de fragile. Tout à coup, avec un cri de rage, il balança la table contre un mur. Oui, juste avec la force de ses bras. Il était vraiment en colère. Il partit rapidement, tête baissée pour cacher ses larmes.
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Dans le grand hall, un groupe de dix personnes était réuni. Parmi ces dix personnes, il y avait Mélanie, Dylan et Jeena, ainsi que Benjamin, Elena et Vincent, un hybride Luxray arrivé la veille au château. Jeena l'avait trouvé en plein milieu du Désert des Plaintes Perdues et il restait avec elle le temps de s'habituer au lieu.
Le petit groupe discutait. En admettant qu'on puisse parler de discussion sur un sujet aussi grave que le « problème Arthur », comme ils l'appelaient.
-Bon, on récapitule, dit Jeena. Arthur s'est fait kidnapper par les Purificateurs. Ils l'ont enfermé dans un objet qui a au moins 200 ans et qui oblige les Originels à obéir à tous les ordres que leur donne celui qui les a capturé.
-Du coup il est obligé de tuer tous les hybrides qu'il voit, et ça tombe mal parce que des hybrides il n'y a que ça ici.
Mélanie soupira.
-Et enfin, il est dans un état cérébral particulièrement effrayant, ce qui l'empêche de se rendre compte de ce qu'il fait. Donc logiquement, le mieux à faire serait de l'empêcher d'ouvrir les yeux, vu que s'il décide de nous tuer tous on va avoir du mal à l'arrêter.
Tous acquiescèrent. Mais ils ne savaient pas trop quoi faire concrètement. Benjamin leva une main hésitante.
-On pourrait le maintenir sous Hypnose. Non, oubliez, c'était une mauvaise idée...
-Non, au contraire ! Je crois que c'est la meilleure solution. Vous en pensez quoi ?
Nouvel acquiescement général. Restait maintenant à trouver des volontaires pour veiller jusqu'à pas d'heure. Ce fut chose facile, personne ne voulant être confronté au gars qui trônait au sommet de la pyramide depuis un moment. Un système de relais fut donc rapidement mis en place pour maintenir le jeune homme en sommeil.
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Et maintenant, intéressons-nous aux autres. Par les autres, j'entends bien sûr tous ces gens dont on ne parle pas beaucoup, qu'on a tendance à oublier très rapidement. Dans un jeu vidéo, ce sont les PNJ importants. Ici, ce sont les nouveaux.
D'abord, Benjamin. Trois jours après l'incident, il faisait les cent pas dans le grand hall, énervé et frustré de ne rien pouvoir faire. Il voulait aider, mais il ne savait pas comment. Et ça lui fichait les nerfs en boule. Il était là depuis plusieurs heures, râlant contre lui-même.
Elena vint le rejoindre. Elle, elle était plutôt triste et inquiète. Parce qu'elle avait vu, elle aussi, ce qui était arrivé à Arthur. Parce qu'elle l'avait vu quand le Purificateur en avait fait un esclave sans âme. Ça lui avait brisé le cœur.
Elle posa la main sur l'épaule de Benjamin, qui s'arrêta et se tourna vers elle.
-Ah, c'est toi, lâcha-t-il.
-J'ai peut-être une idée, mais je vais avoir besoin d'aide.
-Demande-moi ce que tu veux.
-Suis-moi.
Il la suivit. Ils allèrent à la bibliothèque. La pièce, aussi grande que le grand hall, était à l'écart du reste du château et formait à elle seule une aile entière de celui-ci. Les deux jeunes gens entrèrent et se dirigèrent sans perdre de temps vers la section Mythologie. Elena grimpa sur une échelle pour aller chercher un livre qui se situait tout en haut de l'immense étagère. Une vraie bibliothèque de film...
Quand elle redescendit, elle montra sa trouvaille à Benjamin : un livre intitulé « Savoir, Emotion, Volonté, le trio gardien ». Tous deux allèrent s'installer à l'une des tables de l'immense bibliothèque et Elena ouvrit le livre. Au fur et à mesure qu'elle en tournait les pages, elle donnait des explications.
-Ce livre parle de trois Pok...Originels légendaires en charge du côté spirituel des humains. Leurs noms sont écrits juste là, comme on n'a pas le droit de les prononcer je te laisse lire.
-C'est idiot, cette histoire de tabou. Pourquoi ils font ça ?
-J'en sais rien, figure-toi, répliqua-t-elle en soupirant. Je suis arrivée un truc du genre une semaine après toi, je n'ai pas eu le temps d'en apprendre beaucoup. Ces trois Originels, donc, ont des pouvoirs liés à l'esprit humain. Si on les trouvait, ou si on trouvait des hybrides d'eux, je pense qu'on pourrait aider Arthur.
Son interlocuteur fixa longuement les dessins représentant les esprits légendaires. Il réfléchissait.
"Laisse tomber." lui dit son symbiote. "Ça marchera pas.
-Et pourquoi ?
-Parce que tu ne pourras pas les trouver, et un hybride de légendaire n'a pas la moitié de pouvoirs de son Originel.
-Alors le symbiote d'Elena aurait dû lui en parler et elle ne m'aurait pas proposé ça. Donc si elle m'en parle, c'est-à-dire s'il ne l'a pas fait c'est qu'il estime qu'on a une chance de réussir. Il est plus optimiste que toi.
-Si tu le dis... J'espère qu'elle sait ce qu'elle fait."
Benjamin releva la tête et fixa la jeune femme en face de lui.
-Tu as dit quelque chose ?
-Non. Alors, partant pour une chasse ?
Il eut un sourire inquiétant.
-C'est quand tu veux.
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-Eh ! Hep, vous deux, attendez !
Elena et Benjamin se retournèrent. La personne qui venait de parler était Vincent, le Luxray. Il avait fini par s'habituer et était maintenant plus assuré. Il monta les quelques marches qui lui manquaient pour être à leur niveau.
-Je ne sais pas ce que vous faites, mais j'en suis.
-Comment ça ?
-Où que vous alliez, je viens avec vous. Je sais que vous essayez d'aider ce type, alors je veux le faire avec vous. Même si je le connais pas, ça je m'en fiche.
Les deux autres se concertèrent du regard, puis Elena hocha la tête. Et c'est ainsi que BEV (Benjamin/Elena/Vincent, parce que je suis une feignasse) quittèrent le château pour partir à la recherche du trio des lacs. Pauvres naïfs qu'ils étaient. Ce qu'ils allaient trouver, ce n'était pas des Originels, c'était des problèmes. Enfin, ils allaient aussi trouver des Originels, enfin en partie, enfin... Bref ! Poursuivons.
BEV commencèrent leurs recherches du côté du désert des plaintes perdues, malgré les protestations de Vincent pour qui le souvenir de son errance, trop proche, était encore douloureux. Le désert se trouvait à l'emplacement de l'ex-région Sinnoh, ce qui laissait croire que les lacs pouvaient être encore dans les parages.
Mais après des heures de recherche, ils ne trouvaient rien. Pas de lac, pas le moindre indice témoignant de la présence antérieure d'un lac. Rien que de l'herbe et de la caillasse.
-Y en a MAAARRE !!! hurla soudain Benjamin, à bout de nerfs. On cherche depuis ce matin, il est au moins 15h, et on n'a toujours rien trouvé, j'en ai ras le-
-Ta gueule ! le coupa Elena. Si t'as une meilleure idée, vas-y, je t'écoute. Non ? Aucune ? Bon alors ferme-la et continue de chercher. Moi j'abandonne pas tant qu'on n'a pas trouvé quelque chose.
-Mais si ça se trouve, les trois lacs ne sont même pas là...
Les regards se tournèrent vers Vincent.
-Ben quoi ? Avec les cataclysmes, vous pensiez quand même pas que tout allait rester plus sagement en place, si ? Ah, on voit bien que vous venez d'une autre époque ! Tenez, j'ai une idée !
Les deux autres échangèrent un regard vaguement inquiet mais écoutèrent attentivement la suite.
-On va se rendre utiles, déclara solennellement Vincent.
-C'est pas déjà ce qu'on essaye de faire ?
-Si, mais tu as bien vu que ça ne marchait pas. Alors voilà ce que je propose : on est dans le désert des plaintes perdues, là où sont jetées toutes les expériences ratées des salopards de la zone Est. Vous me suivez ?
Elena croisa les bras avec une moue dubitative.
-Pas du tout, lâcha-t-elle, alors soit plus clair.
Vincent eut un sourire presque psychopathe.
-Et si on allait casser du salopard ?
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Comme vous vous en doutiez sûrement, deux minutes plus tard BEV retournaient au château pour récupérer suffisamment de vivres pour le trajet...et partaient ensuite vers la zone Est.
Ils mirent environ six heures pour arriver à destination, ce qui fait qu'il était aux alentours de 22h30 quand ils furent à la porte du centre de recherches. Si Benjamin et Elena affichaient une certaine curiosité, Vincent, lui, était tout bonnement terrifié. Mais déterminé quand même. Après tout, c'est lui qui avait eu l'idée de venir, se plaindre aurait été un peu absurde et surtout mal vu.
-Bien, on entre ? lança joyeusement Elena. On va quand même pas rester plantés là comme des abrutis, hein ?
L'hybride Electrik était tout sauf convaincu par sa tentative pour détendre l'atmosphère. Benjamin, lui, soupira et frappa à la porte.
-Qu'est-ce que tu fous ?!
-Ben, j'imagine que forcer l'entrée ne servirait pas à grand-chose, alors je toque.
Alors que ses deux comparses se demandaient si une approbation était plus appropriée qu'un facepalm, la porte s'ouvrit.
-D'où vous sortez, v... Eh mais c'est le sujet 3F !!
Il regarda Vincent avec une telle stupéfaction sur son visage que l'adolescent recula d'un pas. Elena réagit instantanément : son poing vola vers la figure de l'homme et s'y encastra violemment. Il tomba à la renverse.
-Ça, c'est parce que « sujet 3F » a un prénom, connard !
L'intéressé détourna le regard. Et les trois compères passèrent la porte, marchant sur le pauvre gars en se faisant le plus lourds possible pour bien lui faire payer.
Une fois à l'intérieur cependant, il fallut bien décider de la suite. Et en tout premier lieu, savoir s'ils allaient tuer ou non. Si Elena était un peu réticente, pour Benjamin et Vincent la réponse était évidente : ces types devaient mourir. De leur main si possible.
C'est donc trois assassins qui se frayèrent un chemin à coups d'attaques originelles dans les couloirs du centre de recherches. Entre les Flammèches, les Ball'Ombres et les Eclairs, c'était un feu d'artifice mortel qui déambulait sans but réel et qui arriva finalement devant une porte blindée. Tous trois reprirent forme humaine. Vincent était blême.
-C'est ici... C'est là qu'ils font les expériences. Je...je peux pas entrer. Allez-y sans moi, je vais...faire le guet.
Il recula d'un bon mètre pour bien signifier qu'il n'entrerait pas dans cette pièce. Les deux autres s'attaquèrent donc sans lui à la porte blindée. Mais le blindage ne résista pas bien longtemps au Feu d'Enfer de Benjamin. Ils entrèrent et...ne virent rien. Juste une pièce vide de personnes, et qui ressemblait à une salle d'opérations dans un hôpital.
-C'est un peu ironique quand même, souffla Benjamin. Une salle d'opération, normalement c'est pour sauver les gens. Mais dans celle-là on fait des trucs horribles et on détruit des vies.
-Moi j'aurais pas dit ironique mais dégueulasse, rétorqua Elena. Si jamais je chope celui qui a eu cette idée brillante, je fais un remake de massacre à la tronçonneuse !
Son comparse ne répondit pas, un peu inquiet quant à la santé mentale de la jeune femme. Et dire que c'était elle qui hésitait à tuer...
C'est alors qu'ils entendirent une voix. Une voix féminine qui les appelait. Enfin, qui appelait à l'aide. Elle venait d'une porte tellement chaînée et cadenassée qu'Elena et Benjamin se demandèrent quel genre de monstre pouvait bien être enfermé là-dedans. Ils s'approchèrent néanmoins, très prudemment, et examinèrent les chaînes. Elles étaient faites d'un matériau résistant au feu. Qu'à cela ne tienne, Elena avait la solution ! Elle se transforma et s'acharna sur les cadenas à coups de Picpic. Ceux-ci lâchèrent après quelques minutes de résistance vaine et Benjamin ouvrit la porte.
Derrière se trouvait un placard blindé avec, à l'intérieur, une fille. Pas la vingtaine (16 ans en fait), elle était couverte de blessures. Des brûlures, plus précisément. Dès qu'elle vit la porte ouverte, elle se jeta dans les bras de son sauveur qui, pris au dépourvu, tomba. Elle ne sembla pas s'en rendre compte.
-Merci ! Merci beaucoup j'en pouvais plus d'être là-dedans ! C'était horrible, je voyais rien mais j'entendais les bruits des opérations ! Merci beaucoup de m'avoir fait sortir.
-Euh, de rien... Tu...tu pourrais me lâcher maintenant, s'il te plaît ?
-Hm, quoi ? Oh pardon ! Vraiment désolée !
Elle se décala précipitamment sur le côté et s'assit, un peu honteuse. Benjamin s'assit également. Elena, toujours en Poussifeu, faillit pouffer de rire mais se retint. Même si la situation était amusante, ce que l'adolescente avait raconté l'était moins. Beaucoup moins. Elena se transforma pour parler avec elle :
-Est-ce que tu sais pourquoi tu étais dans ce placard ?
-Oui, répondit-elle aussitôt. C'est parce que l'opération a foiré sur moi alors ils m'ont mise là parce que j'étais trop dangereuse. Y a qu'à regarder mes brûlures, c'est moi qui me les suis faites toute seule. Ces fichues murs me renvoyaient tout en pleine figure.
Elle montra ses bras. Ils étaient en effet salement amochés, elle avait dû se prendre beaucoup de...de quoi d'ailleurs ? Benjamin fut le premier à se rendre compte qu'elle n'avait pas dit à quoi correspondait ce « tout » et le lui demanda, en profitant pour lui demander aussi son nom.
-Je m'appelle Lola. Et j'arrêtais pas de balancer des éclairs tout autour de moi sans faire exprès alors ils ont été obligés de m'enfermer. Ils m'ont hybridée en Raichu mais apparemment ils ont mis un peu trop de puissance et du coup j'ai, euh...comment ils avaient dit déjà... Ah oui ! J'ai « expulsé tout le trop-plein ».