La Ville-Heure
Le radeau avançait toujours. Rien à signaler.
Pauvre Insecateur.
- Voilà, tu connais toute l'histoire de notre séparation.
- Désolé, répondit Marisson, touché. »
Pauvre Insecateur. Qu'avait donc en tête ce lâche ? Il était plein de compassion pour son ami. Une idée lui vint en tête. Et si…
- … le Mangriff que j'ai combattu était le Mangriff de mon Equipe ? termina Insecateur, comme s'il avait lu dans ses pensées.
- Exactement, comment as-tu pu ? demanda Marisson, surpris.
- Je ne sais pas. Oui, en effet. Je l'ai reconnu à ses rayures sur le ventre. J'ai voulu me venger, et je ne voulais pas qu'il te fasse du mal. Attends, je crois qu'on sera arrivé dans trente minutes. Prépare-toi. ».
Marisson songeait au passé d'Insecateur. Il était si désolé. Il avait fait tellement pour lui. Comment un Pokemon pouvait être aussi cruel. Au moins, il avait été vengé. Il repensa à la phrase de Insecateur. « Je ne voulais pas qu'il te fasse du mal ». Cette phrase était une marque d'affection. Il l'appréciait de plus en plus, Insecateur.
Ils mangèrent quelques Baies chacun avant de se reposer.
Quinze minutes passèrent.
Marisson avait un mauvais pressentiment. Quelque chose ne tournait pas rond ! Il allait se passer quelque chose !
Il voyait Insecateur qui était à l'affût, lui aussi.
Ils reçurent en pleine face un gros rocher. L'impact les fit projeter dans l'eau.
Il avait de l'eau dans la bouche. Il n'arrivait pas à remonter à la surface. Il allait se noyer. Mais il parvint, au prix d'un effort surhumain, à retourner à la surface. Il se dirigea vers la rive de la rivière. Une fois fait, il reprit son souffle. Il était exténué. Mais il devait se ressaisir. Il avait mal. Il semblait que le rocher les avait heurtés en pleine tête. Il avait mal à la tête. Il chercha Insecateur des yeux. Son ami était sur la rive en face. Ils se rejoignirent.
Leur radeau n'était plus qu'un bois moisi.
« C'est sûrement le système de sécurité de la Ville-Heure. Très efficace, commenta Insecateur, contrarié.
- C'était évident qu'on aurait pas de chance. Il reste plus qu'à y aller à pied. ».
Ils se mirent en route. Il n'y eut pas grande conversation.
Quinze minutes après, ils arrivèrent aux abords de la ville.
Apparemment, c'était une grande ville, entourée de murailles très hautes. Elle avait un aspect imposant, et des piliers flottaient autour de la ville.
Une alarme retentit. Elle était aiguë et stridente. Quelques instants plus tard, les deux compagnons étaient encerclés par dix Miradar et un Laggron, tous menaçants les uns les autres.
« Mains en l'air, ordonna le Laggron.
Ils n'avaient pas le choix. Ils devaient s'exécuter.
- Qui êtes-vous, Arrêtemps ? Ne cherchez pas à nous attaquer ! rajouta-t-il.
- Nous ne sommes pas des Arrêtemps, répliqua Insecateur.
- Nous ne vous croyons pas. Vous êtes peut-être malades, mais pas idiots, dit le Laggron. Je vous redemande : qui êtes-vous ?
- Je suis Insecateur, membre de l'ancienne Equipe Griffe de la Guilde de Grodoudou, répondit Insecateur.
- Je suis Marisson, amnésique, nouveau dans votre monde, apparemment envoyé par la SECONDE.
Allaient-ils les croire ? Marisson était inquiet de leur sort.
- Miradar, rapprochez-vous. On va les amener au Secteur 13, ordonna Laggron. »
Les Miradars emmenèrent les deux compagnons dans la ville, dans le « secteur 13 ». Où allaient-ils les emmener ?
Ils franchirent la grande muraille pour arriver dans un long, très long couloir sombre.
La tension était à son comble. Marisson n'osa pas échanger un regard avec son ami, on ne savait jamais. Il était vraiment inquiet. Qu'allait-il se passer ? Marisson tombait de fatigue depuis son réveil. Mais il devait tenir.
Ils continuèrent ainsi pendant dix minutes.
« Vous voilà dans votre maison, votre prison, dit Laggron. Cet endroit est ultra-surveillé. On verra pour votre sort demain. ».
Il montra une petite cellule. Marisson reçut un Hydrocanon en pleine face, ce qui le fit rentrer dans la cellule. Ensuite, les Miradars l'enfermèrent.
Apparemment, il était tout seul. Ils avaient emmené Insecateur autre part. Il espérait qu'il allait bien.
Quelle journée. Il tombait de fatigue.