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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 01/02/2014 à 09:51
» Dernière mise à jour le 01/02/2014 à 20:19

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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061 - Dormir ? Un truc de fillettes !
« Une chute sans fin dans une nuit sans fond, Voilà l'enfer. »
(Extrait de La Vision de Dante)

« De frissons faciles en propos futiles
De dragues habiles en automobile
Ce soir, je n'ai d'yeux que pour toi
Qui cherche Dieu sait qui Dieu sait quoi »

(Etienne Daho – Sortir ce soir)



- Brooke n'a pas arrêté de m'appeler en pleurant la nuit dernière ! soupira Rebecca.
- Qu'est-ce qu'elle avait ? s'étonna Violette.
- Brett l'a encore plaquée. Je lui ai dit qu'elle était idiote de s'accrocher à lui mais devine quoi : Elle n'a rien voulu entendre ! Eh bah je l'ai laissée dans sa mouise, je lui ai dit que j'étais désolé pour elle mais j'étais en pleine manucure et je ne pouvais pas lui répondre !
- Oui, c'est logique... admit Violette.
- Pauvre Brooke... soupira Amélia.
- Pauvre Brooke, pauvre Brooke, j'étais dans ma manucure, je n'avais pas le temps pour ses jérémiades ! Qu'elle arrête de dire qu'elle est amoureuse, ça fait vingt fois qu'il la trompe avec tout et n'importe quoi !

Violette et Amélia acquiescèrent.
Mike approcha du casier de Naomi alors qu'elle semblait en plein rangement intensif.

- Hey...
- Oh, salut !
- Dis donc, j'ai un truc pas facile à te demander...
- Demande toujours ! sourit Naomi.
- Est-ce que ça te dirait qu'on aille dîner ?

Naomi haussa les sourcils, surprise.

- Euh... Je... sais pas trop...
- T'as qu'un seul mot à dire !

Naomi regarda Mike et son sourire charmeur.

- Eh bah... D'accord !
- Ca fait deux mots !
- Oh, bah voyons ! On irait où ?
- Je viens te chercher ce soir, d'ac ?
- Ce soir ?! C'est un peu... soudain !
- C'est que ça fait tellement longtemps que j'ai envie de t'inviter à dîner que... Pis bon j'trouvais pas vraiment de moment parce que...

Mike observa derrière Naomi. Perrine, Walter et Wallace discutaient. Naomi acquiesça.

- Je comprends.
- Alors...
- Ce soir, ok !
- Bon. Bah je passe chez toi alors !

***

- Aaaaah ma fille sort avec un garçon ce soir !!!
- Maman ! grommela Naomi. C'est même pas vrai !
- Je suis ta mère, je sais ce que c'est quand on se fait belle comme ça... Pourquoi tu ne te laisses pas pousser un peu plus les cheveux ?!
- J'aime bien le brushing court !
- Tu devrais vraiment arrêter de te coiffer comme une blanche et faire comme ta mère, adopter les tresses !

Naomi leva les yeux au ciel.

- Maman, je t'ai dit quoi à propos de classer les coiffures par races ?
- Ma chérie, qui rigolait avec moi en voyant cette blanche avec des tresses dans le métro de Volucité ?

Naomi agita la tête.

- Bon ! Pourquoi un serre-tête, bon sang, tu n'es pas une religieuse !!
- Qu'est-ce qui se passe ?! s'étonna Duncan en passant devant la salle de bains.
- Des choses de femmes, Duncan !! Retourne travailler ! grogna LaBarbara.
- Comme tu veux...

LaBarbara sortit des barrettes du tiroir.

- Je vais te faire les cheveux moi !
- Maman... grommela Naomi.
- Je sais que tu détestes te faire pomponner mais tu es une femme maintenant, ça suffit les caprices !

Naomi leva les yeux au ciel. LaBarbara la regarda.

- Ma chérie, c'est quoi ce décolleté ?!
- Maman !
- Plus GRAND ! Montre ton poitrail, ton but c'est de l'attirer, pas de le tenir à distance !
- MAMAAAAAAAAN !!! grommela Naomi en partant de la salle de bains.
- Je veux juste aider moi !! grommela LaBarbara.


***

Naomi avait pris la salle de bains d'assaut. Shawn entra, étonné.

- Tu fais quoi ?
- Fille devant un miroir dans une salle de bains et tu OSES entrer et me parler ?!
- C'est quoi cette robe ?! C'est quoi ce maquillage ?! Tu vas où ?!

Naomi leva les yeux au ciel et regarda son grand frère.

- C'est pas parce qu'on est noirs que tu dois agir comme un cliché !
- Je suis ton frère, putain ! Tu sors pas comme ça ! J'vais le dire à maman et à papa !
- Maman et papa sont d'accord et j'ai même la permission de minuit !
- Quand ils te verront habillée comme ça, même pas ils te laissent passer le salon !
- Je m'habille comme je veux !
- T'as mis un soutif au moins ?!
- Mais oui, Shawn, merde ! Tu veux que je leur dise que tu sors avec Lindsay Gribble peut-être ?!

Shawn sortit en grommelant. Naomi acheva de se coiffer. « Merci Wallace, cette info me sauve décidément la vie plus d'une fois... »

Naomi prit son sac et descendit. Son père l'attendait en bas. Il inspira.

- Shawn a raison, tu devrais au moins passer un t-shirt.
- J'aurais une veste, et nous allons dans un restaurant, je suis juste bien habillée, papa !
- On voit tes épaules et ta gorge !
- Je ne me changerai pas !

LaBarbara arriva.

- Tu sors avec qui ?!
- Perrine, Robbie et Walter, c'est une sortie entre amis !
- Tu ne vas pas aguicher les garçons, c'est clair jeune fille ?!

Naomi soupira.

- Non, maman... Vous ne m'embêtiez pas comme ça quand je sortais avec Mike !
- La situation était différente !
- Bah voyons... A demain tout le monde !
- Pas trop tard quand même, Naomi ! grommela Duncan.
- Oui ne vous en faites pas !

Naomi sortit de chez elle et poussa un immense soupir. « Je sais pas ce qui est le pire, les commentaires sur ma tenue ou les suppositions sur mon comportement dans la rue... »

***

- Ma chérie tu es sûre que tu ne veux pas mettre une tenue de soirée ?! marmonna Denis.
- Non.
- Des bijoux... J'en ai qui sont à maman ! souffla David.

Perrine grimaça.

- C'est super glauque, papa, et grand-mère n'est pas morte !
- Je sais, je sais, mais...
- Tu sors avec un garçon et tu ne te fais même pas jolie... admit Denis.
- Voilà !

Perrine baissa les bras et leva les yeux au ciel. Elle se retourna, engoncée dans sa tenue habituelle, rien de particulier.

- C'est juste une idée débile de Naomi qui voulait qu'on fasse une soirée !
- Naomi va tenir la chandelle ? s'étonna Denis.
- Mon Dieu la pauvre... souffla David. Mais au moins ce sera pas toi ! sourit ce même David.

Perrine plissa les yeux en penchant la tête. David grimaça.

- Tu sais que je suis nul pour les conversations de ce genre !!
- Hm... Pourquoi ça vous intéresse autant ?!

David et Denis se regardèrent, stupéfaits.

- Bah... T'es notre fille quand même !! souffla Denis.
- Bah oui c'est normal qu'on se soucie de toi ! geignit David.

Perrine leva les yeux.

- Un seul truc, pas de robe ni de maquillage !
- Chacun ? quémanda Denis.

Perrine hocha péniblement la tête. Denis et David s'activèrent, observés par Firmin.

- ... S'passe quoi Perrine ?
- Ta sœur devient une femme et c'est horrible ! grommela Perrine.

***

Walter était prêt depuis quelques minutes.

- Dîner dans un restaurant tous les quatre ? s'étonna Colin.
- Ouaip.
- ... comme ça, sans raison ?! s'étonna encore Colin.
- Oui papa.
- Tu rentreras vers quelle heure ?
- Pas tard et pas seul, ne t'en fais pas. Perrine sera là, au pire je dors chez elle.

Colin acquiesça.

- Bon, bon...
- Mais arrête de t'inquiéter... soupira Aude.
- Tu es inquiète aussi ! grommela Colin.
- Oui mais uniquement parce qu'on ne sait pas à quelle heure il rentrera... Mais au pire il a ses Pokémon !

Walter acquiesça. Colin souffla.

- J'espère que vous n'aurez pas de problèmes...
- Mais non ! souffla Walter.

***

- Je vous préviens tout de suite, ce soir je sors. Comme tonton Jeff est... ailleurs, je me suis dit que j'allais m'amuser un peu !

Wallace regarda ses parents. Carl hésitait à dire quoi que ce soit. Pour une fois c'est sa femme qui prit la parole.

- Par... t'amuser, tu entends...
- Tournée des bars, rencontres éventuelles, retour ici, évènements obscènes.
- Oh mon Dieu... Pas ici, c'est possible ?!
- C'est méga dangereux d'aller chez les gens, maman ! admit Wallace.

Margaret inspira, soucieuse.

- Je serais plus rassurée si tu avais un petit copain, mon chéri... quelqu'un de stable... Tu te protèges au moins ?!
- MAGGIE ! grommela Carl.
- Quand même !
- Mais OUI maman ! J'ai dix-sept ans, je suis plus un bébé !
- Mais on ne sait pas ce qui peut se passer dehors !

Lindsay passa derrière.

- Je vais voir les filles, à plus !

Elle sortit. Wallace regarda ses parents.

- Moi au moins je vous préviens clairement, pas comme elle !
- Tu fais gaffe à toi et tu reviens pas ici avec quelqu'un, ta mère a raison, c'est dégueulasse ! grommela Carl.
- J'préférais quand vous saviez rien... grommela Wallace.

***

Robbie se faisait tout beau, ce qui n'avait pas manqué d'attirer l'attention de sa mère.

- Mon petit garçon sort ce soir, et avec une jolie fille je parie !
- Mamaaaaaaaaan...
- Oh allez laisse-moi t'aider à te pomponner, tu n'as même pas mis du gel !
- Gnnnn...
- Assieds-toi sur le siège des toilettes !
- Mmmmgrbllll...
- Tu me remercieras plus tard ! Et si tu veux la ramener ici, je dormirai à poings fermés !
- Bahvoyooons... grommela Robbie.
- Tu t'es brossé les dents ?!
- MAMAN ! Evidemment !!

***

Helen hésita longuement puis frappa à la porte. On lui répondit, c'était le père de Holland Tenorman.

- ... mam'zelle ?!
- Monsieur Tenorman, bonjour... Vous avez des nouvelles de votre fils ?!

Scott secoua la tête. Helen souffla.

- Il a... Enfin visiblement il n'était pas là depuis quelques jours et... tout à l'heure avant de partir de cours j'ai appris qu'il avait démissionné...

Le père sembla aussi étonné qu'Helen. Elle sembla désarçonnée. Il soupira.

- D'après Clarence, la dernière fois qu'il était là, ils s'étaient disputés, lui faisait ses valises et il voulait partir vivre à l'hôtel.

Helen hocha la tête.

- Vous savez lequel ?!
- J'crois qu'il a dit... L'Auberge Déflaisan.

Helen acquiesça.

- Merci, monsieur Tenorman.
- Si vous le voyez, dites-lui de passer un coup de fil, histoire de...
- Hm !

Helen retourna à la voiture où Jeffrey l'attendait.

- Alors ?
- Auberge Déflaisan.
- On y va je suppose ?
- Je veux au moins voir si il va bien, pas de nouvelles, démission... ça lui ressemble pas ! Et pourquoi il aurait démissionné après tout ça ?! Je pensais qu'on avait réglé tout ça !

Jeffrey agita la tête.

- C'est vraiment intéressant ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?!
- Je sais pas, il a démissionné, vous avez rompu, j'veux dire...
- Je veux au moins savoir s'il va bien, s'il est en vie !
- Mais pourquoi tout de suite tu crois qu'il est mort ??? souffla Jeffrey.
- Parce que je suis prof d'histoire et que quand on est prof d'histoire, on s'imagine toujours le pire parce qu'on sait que l'histoire c'est toujours le pire !!

Jeffrey souffla et démarra.

- T'es à la fois la meuf la plus chiante et la plus fascinante avec laquelle j'ai jamais couché !
- Merci.

***

Wallace arriva à son vieux bar préféré, le Carrousel. Il y aperçut Tristan et son copain Nicolas. Il serra les dents et s'abstint de passer la porte.

- Je sais même pas si y'a seulement un débat ! Tu peux pas comparer Hitchcock et Spielberg !
- J'ai l'impression d'être mes amis geeks ! ricana Tristan.
- Ce serait marrant qu'on mange avec eux un de ces quatre !

Tristan regarda Nicolas et acquiesça.

- Hm, ouais...
- Si tu veux prendre ton temps, comme pour m'emmener chez toi, je comprendrai ! admit Nicolas.

Tristan hocha lourdement la tête.

- Oui, oui bah oui...
- Mes parents à moi sont très cools avec mon style de vie, mais les tiens probablement moins, ça peut se comprendre !

Tristan serra les dents, mal à l'aise. Il hocha cependant la tête pour donner le change.

- T'en penses quoi de l'assiette de fromage ? souffla Tristan.
- C'est du fromage, évidemment c'est excellent ! sourit Nicolas.

Tristan acquiesça.

- Tu es sûr que tu veux m'accompagner au concours après ?
- Hm ! Ça va être sympa ! sourit Tristan, trop content de voir la conversation se recentrer ailleurs.

***

Perrine sortit Walter de son immeuble où il put retrouver Naomi.

- Coucou, ô instigatrice de cette soirée infâme...
- Oh arrête ça va être génial, on va s'amuser !

Perrine leva les yeux au ciel. Naomi la regarda bien.

- Barrettes ?!
- Et aussi petite fleur à ma boutonnière. Je déteste mes parents...
- T'es mignonne comme tout, Robbie va adorer ! sourit Naomi.
- J'ai le droit de trouver cette idée de double-rendez-vous idiote ? souffla Perrine.
- Réfléchis, c'était le seul moyen pour que nous fassions respectivement une sortie en couple ! Et le fait que Robbie m'ait suivi dans mon délire en proposant un restaurant m'a encouragée à aller jusqu'au bout du projet !
- Tu en parles comme si c'était un truc diabolique... marmonna Perrine.
- Tu as mis des talons, génial !!
- Hnnng...

Walter, poussé par Naomi, plissa les yeux.

- Il veut nous emmener où, Robbie ?!
- Au Jumeau Rebelle ! informa Naomi.

Perrine plissa les yeux.

- C'est pas ce restaurant qui se prétend en concurrence permanente de l'hôtel restaurant du Triplet Gourmand ?
- Si... marmonna Walter.
- Quelque chose me dit qu'on va rigoler... souffla Perrine.
- D'autant plus qu'il va falloir prendre le bus... admit Walter.

Les filles regardèrent leur camarade en fauteuil roulant qui hocha la tête.

- Ouh putain la déconne qui se profile ! Oulala ! sourit Walter, cynique.

***

Wallace arriva dans son nouveau bar gay préféré, le Bad Trisha Bad. Il s'assit au comptoir. Le barman le repéra.

- J'te sers quoi, Wally ?
- Même chose que d'habitude, Piña Colada, tu mets 25% de coco, 25% d'ananas, 50% de rhum dans un verre de grande taille, tu accompagnes d'une rondelle d'ananas, juste une paille, pas de touillette. Au prix d'un grand cocktail, évidemment.
- Reçu.

Wallace avait tellement l'habitude de servir dans les bars qu'il personnalisait ses commandes.

- Eh bien... On sent le professionnel !

Wallace regarda l'homme assis à côté de lui. Assez âgé, 40-45 ans au bas mot. Assez bronzé. Plutôt bien fringué pour ce genre de rade.

- Z'avez pas idée.
- La profondeur des gens est souvent inversement proportionnelle à ce qu'on croit en percevoir... Ce n'est pas dans les musées ou les bibliothèques qu'on trouve les gens les plus malins et les plus intéressants, non. C'est dans des endroits comme celui-ci, les bars obscurs...

Wallace regarda le mec, quelque peu troublé.

- Qu'est-ce que vous venez foutre ici ?
- Vous me donnerez la même chose que lui, s'il vous plait.
- Hm !

Wallace haussa les sourcils. L'homme se retourna vers lui.

- Je ne suis pas vraiment ce qu'on appelle un habitué... Je comptais me saouler afin d'arriver complètement bourré à un dîner de famille histoire de les embarrasser terriblement.

Wallace sourit, malicieux.

- Vous êtes sérieux ?!
- C'était l'intention, oui... Ils m'énervent, ce sont des gens bruyants et prétentieux, qui prennent tout pour acquis, en particulier mon patrimoine...
- La famille c'est toujours un peu chiant, oui, jamais comme on veut qu'elle soit... ça fait son charme je suppose ! admit Wallace.
- Je ne vous le fais pas dire, et comme je suis dans l'alimentaire, je m'ennuie un peu...
- Dans l'alimentaire ?! Ca nourrit pas son homme !

L'homme ricana.

- Très drôle, très drôle ! On me l'avait jamais faite !
- Nan, et vous le savez ! J'suis nul quand je suis pas bourré. Merci !

L'homme et Wallace reçurent leurs commandes.

- Vous avez l'air d'être le genre de garçon qui n'a pas besoin d'être saoul pour profiter de la vie. Je me trompe ?

Wallace sourit.

- Là encore, z'avez pas idée !
- Ça se voit tout de suite !

Le barman les servit.

- Trevor Holden. Enchanté.

Wallace regarda la main tendue.

- Wallace Gribble, de même !

Il lui serra la main. Trevor sourit.

- Faisons un peu connaissance. Vous vivez où ?
- Ici à Ogoesse, avec ma famille.
- Vraiment ?
- Et vous ?
- En ce moment, à Volucité, j'ai une suite.

Wallace écarquilla les yeux.

- SéRIEUX ?
- Voilà qui trahit votre âge, je vous donne à tout casser... vingt ans !
- Dix-sept, dix-huit le trois juin !
- Oh. J'en ai quarante-six.
- La VACHE vous êtes plus vieux que mes parents !
- Ça t'ennuie ?

Wallace secoua la tête en souriant.

- Y'a rien qui m'ennuie, moi !

L'homme sourit.

- Je sens qu'on va passer une bonne soirée !

***

Clive emmenait Ana dans un autre de ses bars.

- Les gens vont commencer à se poser des questions si on commence à sortir le soir !
- Et ça t'embête ?
- Non, non... On sort entre amis c'est tout !
- Oui voilà.
- Et Andréa, elle fait quoi ce soir ?
- Elle sortait aussi, mais dans un autre coin. On verra plus tard si elle peut nous rejoindre éventuellement.
- D'accord... C'est là ?!

Clive acquiesça alors qu'ils se trouvaient devant le Chat Noir.

- On peut demander des bières à volonté pour une mise de départ de deux-cent Pokédollars.
- Génial !
- C'est l'avantage de traîner avec une russe : t'as une super descente et tu rechignes jamais à boire ! sourit Clive.
- Eh oui !
- Tu portes mon t-shirt ou je rêve ?
- Si si, il me va très bien, nan ?!
- Ouais... Bon ! On commence par deux pintes ?

Ana acquiesça. Clive se rendit au comptoir.

***

- T'es super jolie !
- Oui, j'arrive pas à croire que mes parents m'aient laissé sortir comme ça...
- Le noir te va vachement bien !

Naomi regarda Mike qui avait fait sensiblement moins d'efforts qu'elle sur l'habillement. La coiffure ça allait, certes. En même temps bon, Mike a les cheveux super courts.

- Tu m'emmènes où ?
- On va dans un truc vachement sympa. On va passer nous chercher.

Naomi acquiesça.

- On a un taxi ?!
- Faut croire que ouais ! sourit Mike.

Petit blanc. Naomi réalisa soudainement qu'elle et Mike n'avaient rien à se dire, fondamentalement.

- Euh... Tu... regardes des séries en ce moment ?! demanda Naomi à tout hasard.
- Trop pas, j'suis trop occupé sur la Play. C'est à peine si j'ai le temps de regarder les films que je télécharge. Tiens ça me fait penser que je dois regarder Fast Car Explosion 6, il a l'air trop bien !
- Oh...
- Tu connais nan ?
- C'est plus le genre de mon frère !
- Ah ouais... Toi...
- Bah les trucs de fille, tu sais bien...
- Ouais bah ouais...

Naomi eut un sourire excessivement gêné. « Merde alors. Je vais finir comme toutes ces gonzesses coincées dans un mariage de merde avec un mari inculte qui les empêche de s'épanouir. Dans dix ans, je suis mariée, dix gamins, à quatre pattes dans la cuisine, à récurer le carrelage... »

- Voilà notre taxi !

Naomi vit arriver la vieille caisse pourrie qui contenait déjà deux personnes devant. Steven ouvrit à l'arrière.

- Tadaaaaaaaaaaa !

Naomi s'efforça de faire bonne figure.


***

Robbie, Perrine, Walter et Naomi se retrouvaient à attendre le bus.

- Effectivement, c'était... un mauvais plan, je n'ai pas pris Walter en considération... admit Robbie.
- Il est un peu hors de question qu'on aille au Triplet Gourmand, ça va être terriblement embarrassant... souffla Perrine.
- Les bus ne seront probablement pas trop bondés, on est un soir en semaine ! espéra Naomi.

Walter plissa les yeux.

- Je rêve ou vous me prenez pour un super poids mort ?
- Oui ! admit Perrine.
- Nan !! cria Naomi.
- Absolument pas !! souffla Robbie.

Walter regarda sa cousine qui haussa les épaules.

- Dans la situation actuelle, oui, je pense que tu es un fardeau.
- Tu penses qu'on devrait y aller à pied ?
- Ce serait long et embêtant mais au moins ce serait gérable, tandis que là, le bus, bah on peut pas prévoir s'il sera plein ou pas.

Premier bus en arrivage. Bondé. Robbie serra les dents. Naomi se mordilla les lèvres.

- On tente à pied ? demanda Perrine.
- Le prochain sera peut-être moins plein ! geignit Naomi.
- C'est typiquement ce genre de situation où je te vois parfaitement dire plus tard : « J'ai été stupide, on n'aurait jamais dû essayer de prendre ce bus ! »
- Je déteste la nouvelle Perrine, je préférais quand tu m'adulais comme une déesse black ! On en a pour combien de temps à pied ?

Robbie compulsait un plan de poche.

- Hmm... Faut remonter la rue Rengorgement et prendre le Chemin de la Pension, c'est au 17.

Naomi regarda Perrine.

- Ton idée, toi qui pousse Walter !
- Ca va me faire les mollets, je suppose !
- Je vous remercie vraiment de me traiter comme une cargaison à transporter.
- Oui mais tu es ma petite cargaison à moi ! sourit Naomi.

Walter plissa les yeux.

- C'était nul et j'espère que tu te sens nulle !
- Oui un peu mais d'un certain point de vue c'est... amusant !
- Ouais... sourit Walter.

La petite troupe quitta l'arrêt de bus et entreprit ainsi une longue route vers le restaurant de leurs rêves.

- Je me demande ce que fait Wallace... marmonna Robbie.
- Vaut mieux ne pas se demander ce que fait Wallace, généralement ça vaut mieux pour ta santé mentale ! admit Perrine.
- Hm... acquiesça Naomi.
- Quand il nous raconte certaines de ses soirées, on se demande presque s'il n'exagère pas... et apparemment il exagère à peine ! assura Walter.

Robbie hocha la tête.

- En tout cas en ce qui nous concerne, la soirée commence mal...
- C'est généralement bon signe, quand ça sort un peu des rails, que ça tombe dans l'imprévisible... admit Perrine.
- Hm. Désolé de te faire vivre tant d'aventures !
- Une fois de plus : Je l'ai bien cherché !
- Tu dis ça à chaque fois, quand je veux porter tes affaires, quand je veux t'aider pour ton plateau à la cantine, quand je te demande ce qui ne va pas...

Naomi et Walter sourirent, amusés.

- Oui mais c'est parce que... C'est un passage obligé je suppose, tu veux m'aider pour plein de trucs, c'est moi qui ait accepté cette relation, alors...
- Oui mais généralement on dit ça quand on subit quelque chose de douloureux...
- Ah... C'est pas ce que je veux dire, c'est pour rigoler, tu connais mon humour à deux balles...
- Ah non, j'aime beaucoup ton humour et... je respecte la tournure syntaxique de cette phrase, c'est juste que ton expression, fondamentalement, implique que tu me subis de ton plein gré !

Perrine haussa les sourcils.

- Eh bah... Je dois être un peu maso !
- C'est... gentil pour moi...
- Mais tu es adorable et tu ne me poses aucun souci !
- Je préfèrerais rendre ta vie plus agréable !
- Mais euh... c'est le cas ! Enfin je pense...

Robbie grimaça. Perrine regarda Naomi.

- C'est comme il dit que ça doit être ?
- En... théorie, oui. Est-ce que ça te plait de l'avoir dans ton espace vital ?
- C'est une compagnie agréable oui...

Naomi hocha la tête et regarda Robbie.

- Elle t'adore !
- Ah... ?
- Il faut juste savoir traduire le Perrine en Français ! Si elle s'en fichait de toi, elle aurait juste dit « Oh bah il m'embête pas » !
- ... C'est... particulier...
- Tu apprendras vite !

Ils passèrent devant un arrêt alors qu'un bus peu rempli s'arrêtait.

- RETENEZ-LE, J'EN PEUX PLUS !! grommela Perrine.

Robbie et Naomi se précipitèrent.

***

Wallace était plutôt surpris de la tournure de la soirée, le voilà en limousine.

- Tu ne t'attendais pas à ça, hein ?
- J'hésite entre deux trucs : Waouh et Putain vous êtes qui !
- Un simple homme au soir de sa vie qui a juste envie de... dire merde à tout.
- Vous avez conscience que je ne suis pas un prostitué quand même...
- Je ne me suis même pas posé la question. Du peu que j'en ai vu tu es simplement un jeune homme qui profite de la vie. Et ça me plait beaucoup.

Wallace haussa les sourcils en souriant.

- Si mes parents... ou même mes amis savaient où j'étais !
- Qu'est-ce qui te fait peur ?
- Rien... Juste... C'est... nouveau, bizarre, inédit. Ça faisait longtemps que je m'étais pas risqué à faire des trucs pareils !
- Longtemps, longtemps... Regarde à qui tu parles...

Wallace sourit. Trevor acquiesça.

- Tu te sens prêt à jouer ton rôle ?
- Vous voulez vraiment faire ça ? J'veux dire... C'est...
- Ma famille est remplie d'opportunistes intéressés uniquement par l'héritage. Cela m'amuse de les importuner.

Wallace acquiesça.

- J'vous préviens, quand je m'y mets, je peux être incroyablement chiant !
- Eh bien tu as carte blanche !

Wallace hocha la tête.

- Vous êtes complètement taré !
- Je sens qu'on te dit ça très souvent aussi !

***

Steven grommelait au téléphone alors qu'il était dans la rue. Un bus passa derrière lui.

- Comment ça, Rebecca est chez toi ?! Vous faites quoi ?! Nan, nan, nan, pas de détails, berk ! J'm'en fous que vous regardiez la téloche l'un contre l'autre ! Berk !!

Steven souffla et composa un autre numéro. Pas de réponse.

- Réponds, gros sac, putain !!

Il soupira et regarda la boîte de nuit où il voulait se rendre.

- Putain on est vendredi soir et y'a personne pour sortir !! Paye ta société quoi !

Il rappela James qui ne répondait toujours pas.

- Mais merde, il est pas avec sa pétasse lui aussi, là ! Chier...

Steven rappela une dernière fois et enfin on décrocha.

« OCCUPE, CONNARD !! »

Steven éloigna son téléphone et raccrocha.

- Avec sa pétasse, m'en gourait... Pschhh... J'vais appeler quelqu'un de vraiment cool...

Steven attendit que ça réponde.

***

Ana termina sa bière cul sec sous l'œil halluciné de Clive. L'autre fille avec eux, Rhonda, était tout aussi impressionnée.

- Tu dé-CHIRES, MEUF !!!
- Merci ! J'ai la tête qui tourne ! ricana Ana.
- Pas étonnant ! sourit Clive, surpris.

Ana reçut un coup de téléphone.

- Je dois répondre, c'est peut-être ma mère !

Ana partit vers la sortie pour éviter le bruit du bar. Rhonda se pencha vers Clive.

- Elle est cool !
- Ouais, cette fille est cool.
- Vous sortez ensemble depuis combien de temps ?

Clive haussa les sourcils.

- On sort pas ensemble !
- Mais t'es con ?! Elle est géniale !
- On est beaucoup trop différents...
- N'empêche tu préfères traîner avec elle qu'avec Andréa ! sourit Rhonda.
- Nan, elle, elle avait une soirée...

Ana revint.

- Qui c'était ? demanda Rhonda.
- ... Personne ! On continue à boire ?!
- T'en as jamais assez ? sourit Clive.
- Allez on boit, j'ai envie de m'amuser !

Rhonda hocha la tête.

- J'approuve Anastasia ! Garçon, une autre !!

***

- Je voulais juste faire une petite sortie entre copines ! Elle est à un dîner de famille. Enfin c'est ce qu'elle m'a dit.

Andréa s'étonna, aux côtés de Santana dans ce qui s'apparentait à une expo d'art contemporain nocturne. Elles observaient des cercles de lumière colorée qui se déplaçaient et se croisaient.

- J'ai l'impression d'être raide def'... souffla Santana.
- Meuf, je trouve quand même ça louche. J'espère que tu m'embarques pas dans un plan de merde.
- Mais nan, grosse bouffonne. On est copines, tu te rappelles ?
- On est plus que des copines.
- Oh l'autre. On s'est léchées la chatte une ou deux fois et ça y est...

Andréa haussa les sourcils.

- Pardon ? Léché la chatte ? Une ou deux fois ?
- Je suis en couple, je suis bien, j'avais envie de sortir ce soir, me fais pas chier !
- Ok, ok ! Alors toi, me fais pas de rentre-dedans.

Santana sembla estomaquée. Andréa la regarda.

- Tu m'emmènes à une exposition, sachant que j'aime peindre et sculpter, sachant que ta mère est artiste et sachant que cette expo est vachement courue.

Santana soupira.

- Je t'avais expliqué que Violette voulait qu'on aille doucement.
- Hm.
- Eh bah finalement ça me gonfle.

Andréa haussa les sourcils.

- Attends, vous baisez quand même, nan ?
- Ouais bien sûr, elle adore ça et moi aussi, sa peau toute douce, ses petits seins fermes, ses cuisses, Andréa, ses cuisses !
- Oui bon ça va, mon protège slip n'avait pas besoin de ça !
- Je l'adore mais... elle n'aime pas que je sois collante, elle évite les effusions en public alors que toute la classe est au courant, et là, Rebecca s'est assagie et elle n'arrête pas de lui lancer des regards genre « il serait peut-être temps qu'on se réconcilie »...

Andréa haussa les épaules.

- Bah c'est cool !
- Nan, parce que du coup elle tourne en rond, la mémère, et si la Rebecca lui remet le grappin dessus, ça sera pire, et si ça se trouve elle va même redevenir un putain de mouton de panurge !

Andréa plissa les yeux.

- Comment tu te fais des films ! Elle est raide dingue de toi, tu es devenue son repère ! Elle s'affirme, elle parle à des gens, et toi tout ce que tu trouves à faire c'est me tourner autour !
- Y'a qu'à toi que je peux parler de ce genre de choses ! Gribble a un pénis.
- Tu t'entends bien avec Naomi que je sache...
- Elle est trop coincée, au moment où je prononcerai le mot « chatte », elle s'aspergerait d'eau bénite à grandes eaux !
- T'es vache !
- Donc non, je ne te tourne pas autour, ne prends pas tes rêves pour des réalités, je veux juste parler librement avec quelqu'un !
- Quelqu'un avec qui y'a quand même de la tension sexuelle !

Santana ne trouva rien à répondre, ils étaient devant une sculpture de bonhomme fait en...

- ... c'est de la merde ?! s'étonna Santana.
- On... dirait des étrons fossilisés, oui... admit Andréa.

***

- Action ou vérité ?!

Tino plissa les yeux. Benjamin et Orson penchèrent la tête. Lucy et Quinn haussèrent les sourcils. Christina sourit.

- Oh allez, ça va être tellement marrant !
- Je... sais pas... marmonna Orson.
- Vraiment pas... admit Benjamin.
- Qu'est-ce qu'on fout là déjà ?! chuchota Quinn.
- Benjamin m'a invitée, j'ai pas osé y aller seule ! grommela Lucy.
- Comment ça ?!
- Seule avec trois mecs et Christina, désolée, j'étais pas rassurée ! grogna Lucy.
- C'est pour ça qu'on a ramené ton vin chinois bizarre aussi ?
- Nan, ça c'est parce que mes frères allaient le siffler et que j'aime trop le vin chinois pour le leur laisser !

Tino soupira.

- Je doute qu'un Action ou vérité intéresse qui que ce soit, on en reste au plan initial de faire une compète à six de Super Smash Bros.
- Mais c'est pas un bon compte pour les tournois ! geignit Orson. Si seulement Amélia avait accepté de venir...

Tino haussa les sourcils.

- Quand j'ai dit « Invitez qui vous voulez », ça incluait des... gens normaux ! Susceptibles de jouer !! Avec un cerveau !
- J'ai proposé à Perrine mais elle avait une soirée avec Robbie, Tristan est avec son copain, j'ai demandé à Ana qui m'a dit qu'elle aurait aimé, mais qu'elle sortait ce soir, j'ai demandé à Gina et Holly qui m'ont regardé comme si je leur avais demandé de passer le balai chez moi, j'ai demandé à Wallace qui m'a ri au nez...

Quinn et Lucy se regardèrent, stupéfaites.

- Pourquoi tu as demandé à autant de monde, Orson ?! s'étonna Tino.
- J'voulais qu'on soit beaucoup pour notre première soirée ouverte !

Quinn sourit.

- C'est trop mignoooon ! Vous aurez qu'à faire une soirée plus tard, mieux prévue et mieux organisée, et on s'arrangera pour qu'il y ait plus de monde !
- Ta maison est super grande, Tino, on pourra à l'aise faire une teuf ! admit Lucy.

Tino blêmit.

-Dheu... ça voudra dire que... des tas de gens vont venir, se biturer et regarder partout chez moi ?!
- Oui !! sourit Quinn.
- Ca dépend de qui tu invites ! admit Lucy.
- Exactement, t'es pas obligé d'inviter Steven et compagnie, ça peut se faire entre gens calmes et tout à fait arrangeants !

Tino agita la tête.

- Précisément, ça risque d'être un peu ennuyeux...
- ... faudrait savoir... soupirèrent Lucy et Quinn.
- Alors, Action ou vérité ?

Personne n'osa répliquer.

- Action ou véritéééé !! On commence par... Benjamin, Action ou vérité ?

Benjamin haussa les épaules.

- Vérité !
- Pourquoi tu as aussi peur de l'arrivée d'un bébé chez toi ?!

Quinn et Lucy s'étonnèrent.

- Ta maman est enceinte ? s'étonna Quinn.
- Mrrrrgggg... ouiiiiii...
- C'est... très courant et bénéfique pour repeupler la planète jour après jour ! fit remarquer Lucy.
- Je disais pas ça pour ça, c'est juste que ça fait bizarre d'apprendre des choses sur des gens avec qui on n'a pas l'habitude de parler ! Donc tu vas avoir un frère ou une sœur !
- Hm... C'est... perturbant... Quand on a été enfant unique dans une famille juive, on peut pas comprendre !
- Si ça peut te rassurer, ton père et ta mère t'aimeront toujours autant qu'avant ! admit Quinn.
- C'était vachement le truc à lui dire... soupira Lucy.

Orson plissa les yeux. « La conversation devient un peu embarrassante... »

- Du coup Benjamin c'est à toi de demander action ou vérité ! sourit Christina.
- Euuuuuuuh... Tino !

Tino pencha la tête.

- Action ou vérité ? demanda Benjamin.
- Eh bien, étant donné que je n'ai absolument pas envie de me livrer devant deux filles que je ne connais pas...

Quinn et Lucy grimacèrent. « Mais qui sont dans la pièce, pour rappelllll... »

- ... et surtout étant donné que Christina attend bien trop que je dise vérité, je vais choisir Action.
- Oooooh... geignit Christina.

Quinn et Lucy affichèrent des sourires diaboliques.

- Vas-y, Benjamin, c'est l'occasion de lui faire faire des trucs dégoûtants !!
- Oui, profite de ton pouvoir !! ricana Lucy.

Benjamin réfléchit.

- Tu vas faire dix sauts de corde à sauter !
- QUOI ??? Mais...
- Tu en fais toujours ?! s'étonna Orson.
- Il en FAIT ??? s'étonna Quinn.
- Genre... actuellement ?! s'étonna Lucy.
- Oooooh je savais paaaaas !! s'enjoua Christina.

Tino regarda Benjamin en grommelant.

- C'était censé être un secret !!
- C'est la seule chose que j'ai trouvée à te faire faire !
- Attendez, on veut l'histoire derrière ! Tino, tu fais de la corde à sauter ?!

Tino grimaça, embarrassé.

- Je n'aime pas faire de sport mais j'admets évidemment l'éventualité inéluctable qui me poussera un jour à m'entretenir physiquement afin de ne pas ressembler à une patate difforme...
« Faut le suivre, lui, pire qu'un documentaire de géologie... » songea Quinn.
« Aaaaaaaaah Tino doit être tout muscléééééééé ! » songea Christina.
- ... je me suis astreins à faire une dizaine de sauts à la corde puisque c'est la seule chose qui me permette de bouger, de me défouler un peu et de me réveiller un peu le matin sans pour autant devoir sortir ou .
- Je VEUX te voir faire !! ricana Quinn.
- Allez, allez ! sourit Lucy.
- Vous ne répétez ça à personne !!
- JURE !! crièrent les deux filles.

Tino soupira, prit sa corde dans son placard et commença à sautiller en faisant tourner la corde autour de lui en la tenant par les deux mains. Lucy servit des verres de son étrange alcool chinois.

- Tant qu'à faire...

***

- Bienvenus au concours Pokémon d'Ogoesse ! Je suis ravi de vous accueillir dans notre restaurant, et je suis également ravi d'héberger comme chaque vendredi soir un concours Pokémon !

Tristan et Nicolas partageaient un plat de nuggets alors que Rachid Trianon officiait à la présentation.

- Tu es sûr de pouvoir assurer ? demanda Tristan.
- Tu crois que j'ai peur ? sourit Nicolas.
- C'est un peu stressant quand même, nan ?
- Ouais bien sûr, mais c'est ça qui est excitant !

Tristan sourit en rougissant.

- C'est quoi exactement ton style en tant que coordinateur ?
- Surpriiiise ! sourit Nicolas.

Tristan sourit alors que Nicolas alla se positionner pour le concours. Il grimaça et regarda son téléphone.

Orson : [Oui ça va mais t'es pas avec ton copain ?]

Tino : [C'est horrible, ils commencent à boire...]

Benjamin : [La compète de Rubiks Cube, c'est jeudi prochain, tu comptes venir finalement ? :D]

Robbie : [Oui on a trouvé un bus finalement, et toi, bonne soirée ?]

Wallace : [Nan, j'crois pas qu'on avait des devoirs en fondamentaux, pourquoi ?!]

Violette : [Je lui ai dit que j'avais un dîner en famille :p]

Christina : [D'accord je lui poserai cette question si ça tombe sur moi, merci ;)]

Tristan répondit à toutes ces conversations qu'il avait lancé au cours de la soirée. « Putain, j'suis vraiment à chier... »

Avec les sept autres alignés, Nicolas s'apprêtait à passer avec Munna à ses côtés. « C'est pas que je m'ennuie avec lui, c'est juste que... je vais pas rentrer dans les détails de ma vie personnelle quand même... »

Les concurrents passaient l'un après l'autre. Tristan soupira. « Si j'ai pas envie je devrais pas me forcer. C'est lourd quand même à dire, « Hey, au fait, mes parents sont morts quand j'avais dix ans, trop cool hein ? »

Ce fut au tour de Nicolas. Tristan s'efforça d'être attentif. « En même temps je l'ai même pas dit à Wallace alors que... Enfin c'est compliqué tout ça... J'aime beaucoup Nicolas, c'est un gars très bien, mais Wallace... »

Munna lançait une combinaison de Puissance Cachée et de Force Ajoutée. Le Pokémon semblait avoir un véritable système solaire lui tourner autour. Tristan était sincèrement impressionné. « Ouah ! Wallace, c'est plus particulier, on a vécu beaucoup de choses ensemble, il m'a sorti de tellement de mauvais pas... Et j'ai envie de l'aider, tous ces soucis avec Direction Dresseurs, s'il a besoin de moi je veux être là pour lui... C'est horrible ce que je dis, là, je suis en train de dire que je veux que Wallace m'utilise, je suis disposé à ce qu'il se serve de moi, littéralement... Enfin je suppose que c'est ça, l'amour, on fait passer l'autre avant soi-même... »

Tristan grimaça alors que Munna tournait sur lui-même, provoquant une rotation de son système solaire, puis agita ses pattes pour provoquer un big-bang en chaîne. « Oui, bah oui, faut bien que je me l'avoue définitivement, je suis amoureux de Wallace, j'peux pas me voiler la face... Il est tellement... Je suis tellement attiré par lui... Il m'a pris une seule fois dans ses bras, et il ne m'a embrassé qu'une seule fois mais je m'en rappelle encore comme si c'était hier... Je sais que c'est un garçon affectueux, bien, je sais qu'à ses côtés je me sens plus en sécurité qu'avec n'importe qui... »

Nicolas salua le public lorsque Munna s'immobilisa, entouré d'orbes avec leur propre axe de gravitation, comme un atome. Tristan mit trois bonnes secondes avant d'applaudir à son tour. « Mais il ne me laissera jamais de chance, il peut bien avoir des sentiments pour moi, il est trop immature de ce point de vue... Enfin, en même temps est-ce que moi je suis mature, finalement ? Peut-être que c'est moi le bébé et lui l'adulte... Nan, je sais que j'ai le bon raisonnement, je veux un truc durable sinon rien. C'est adulte comme façon de faire, nan ? »

Nicolas revint à la table, tout fiévreux.

- Alors ? Comment j'étais ?
- Waouh, extraordinaire ! Comment tu fais des trucs pareils ? « Il est trop mignon, je peux pas lui faire ça... »
- Dis donc, tu crois qu'un magicien dévoile ses tours ?
- Magicien, genre ! ricana Tristan.
- Bah si, heh ! Pourquoi t'essaies pas, avec ton super Morphéo ?
- Oh je serais nul pour ça, du moins pas aussi impressionnant que toi quoi.
- Arrête de te sous-estimer comme ça ! sourit Nicolas.

Tristan sourit. « Il essaie de me tirer vers le haut, il a de vrais sentiments pour moi, je peux pas le balader comme ça... Il faut que je me force un peu... Merde Tristan, tu t'entends parler ? « Te forcer », on te croirait presque dans un mariage arrangé ! Il faut que je me force un peu à me confier, que j'arrête avec mes inhibitions à la con... Que ce soit lui ou Wallace, il faudra bien que je leur dise un jour que Hey, mes parents sont morts, joie, fête, polka... »

- Pour mon combat concours, je vais utiliser un Lugulabre !
- Waouh... T'as un Pokémon pareil ?!
- En fait il était à la pension, son maître l'avait fait évoluer bien trop tôt... Du coup moi je l'ai récupéré et j'en ai fait un vrai petit champion !
- Waouh ! « En plus c'est une âme charitable... Nan, c'est vraiment un mec bien... Faut que je me décide assez vite à lui dire mais je vois pas comment... Hey Nick, mes parents sont morts... Putain, pourquoi ça me fait autant chier... Bah parce que c'est tes parents, ducon, c'est le moment le plus douloureux de ton existence, ça se livre pas comme ça un truc pareil... »

Nick vit que sa prestation était classée première et donc qu'il se battrait en premier.

- Waouh trop bien !
- Bravo ! Faut dire que t'as assuré en même temps !
- C'est grâce à toi !

Nicolas se pencha pour récupérer un baiser de la part de Tristan. Il partit ensuite vers le terrain. « Bordel, je crois que j'aime sa présence et sa compagnie... Et y'a une part de moi qui se dit que si je lui en parle, je fais un pas en avant vers un engagement éventuel et je suis même pas désintoxiqué de Wallace... Ma vie en elle-même est déjà un foutu merdier, pourquoi c'est pareil avec ma vie sentimentale ?! Et pis si je lui raconte ça, je lui raconte aussi le prof d'informatique... Han non je peux pas lui raconter ça, j'aurais plus aucune crédibilité auprès de lui... »

Nicolas et son Lugulabre affrontaient un Ludicolo. La lutte s'annonçait serrée. « Si au moins cette expérience avec Nicolas peut m'apprendre un truc, c'est bien que c'est beaucoup moins simple que prévu, une relation amoureuse... » songea Tristan.

***

Helen et Jeffrey gambadaient dans les couloirs de l'hôtel.

- C'est quoi ce rade ?! soupira Jeffrey. Ça schlingue la pute morte et le sperme séché !
- Comment tu sais quelle odeur ça a ?! s'étonna Helen.
- J'ai été à la fac !

Cette explication parut satisfaire Helen. Ils arrivèrent devant la porte de la chambre 313.

- Héhé !
- Quoi ? s'étonna Helen.
- Bah 313, c'est... l'immatriculation du tacot de Donald Duck !

Helen grimaça, ne comprenant pas à quoi Jeffrey faisait référence.

- ... Donald Duck... Walt Disney !
- ... Gné ?
- Les bandes dessinées, les dessins animés...
- Oula, tu me parles chinois là !

Helen frappa à la porte.

- Holland ? Tu es là ? Holland, ouvre !

Jeffrey plissa les yeux. Pas de réponse. Helen se tourna vers Jeffrey qui haussa les épaules.

- Il est peut-être sorti !
- Tu saurais entrer ?
- Entrer ?! Si ça se trouve il dort tout nu, il est avec une pute, deux putes même, ou alors il a pas envie de te voir !
- Haha. Très drôle. Tu saurais entrer ?
- Oui, j'ai été à la fac, je te rappelle !

Jeffrey se pencha vers la serrure, prit un couteau suisse dans sa poche et utilisa une sorte de passe.

- C'est QUOI ce truc ?!
- Une ex me l'avait offert pour mon anniv, depuis je garde ça sur moi, c'est super pratique ! Vérifie que personne n'arrive !

Helen regarda des deux côtés.

- C'est excitant !
- Même pour moi, ça pue beaucoup trop pour qu'on fasse ça ! On verra dans la voiture !
- Sur le parking ?! s'étonna Helen.
- J'sais pas, comme tu veux !

Jeffrey ouvrit la porte. Chambre vide.

- Oh bah zut alors...
- Oh mon Dieu... Mais... Le type en bas nous a dit que...
- ... normalement la chambre était occupée, oui...
- Et on a vu sa voiture sur le parking, Jeff !!
- C'est peut-être par là qu'on aurait dû commencer... admit Jeffrey.

Helen vit un pli sur le lit.

- C'est quoi ça ?!

Elle ouvrit la lettre et la lut à voix haute, intriguée.

- « Holland Tenorman est en sécurité.
Il est entre de bonnes mains.
Des nouvelles de lui vous seront données sous peu.
Détruisez ce message dès que vous l'aurez lu
Evitez d'essayer de le retrouver ou même de deviner où il se trouve.
Ne vous faites pas de souci pour lui.

Signé : Quelqu'un à qui vous allez devoir faire confiance sinon on n'est pas sortis de l'auberge »....

Jeffrey ricana.

- Putain, c'est la lettre de rançon la plus merdique jamais écrite ! Pauvre de lui quoi, même son kidnapping est un foirage absolu !
- Mais qu'est-ce qui se passe ?! Il est où ?!
- Visiblement en sureté...
- Faut examiner la pièce, on trouvera sûrement des indices... Ou alors faut appeler la police !!
- Tu dis ça après qu'on ait forcé la porte ? soupira Jeff.
- Je suis inquiète, Jeff ! Sans parler des six mois où on a habité ensemble, on était collègues !

Jeffrey soupira.

- Fais voir cette lettre qu'on aurait pu amener à la police pour faire analyser les empreintes digitales dessus avant que tu ne la manipules comme une grosse malpropre.
- ... Mais merde j'suis trop conne moi !!!
- J'osais pas le dire !

Jeffrey prit la lettre.

- C'est du papier normal. C'est écrit au stylo sans énervement, avec une belle écriture, un peu comme la tienne.
- C'est pas le moment pour les flatteries !
- A en juger par l'écriture, c'est en tout cas quelqu'un de très calme et de très posé qui l'a écrite, donc... je pense que ton collègue n'est pas en danger.
- Tu dis ça pour qu'on se barre !
- Y'a pas d'effraction, pas de bordel, rien. Il a atteint la chambre, c'est sûr. Le réceptionniste ne l'a pas vu partir, mais il est venu jusque-là.

Jeffrey alluma la lumière. Il observa le lit et vit des poils blancs.

- Là !
- ... un Pokémon l'a mangé ?! geignit Helen.
- Nan. Mais déjà, personne n'est venu faire le ménage.
- Et donc ?
- Bah ils croyaient que la chambre était occupée, quoi. Du coup personne, pas même une femme de ménage, n'est entré. Ces poils...

Jeffrey approcha de la fenêtre qui n'était pas fermée à verrou.

- Quelqu'un, j'ignore qui, mais quelqu'un est entré dans cette chambre par la fenêtre. C'est un plan soigneusement préparé, il n'y a aucune trace hormis ces étranges poils blancs qui appartiennent à... je ne sais quoi ! Ou je ne sais qui... Berk !
- Ca me dit toujours pas si Holland est en danger ou pas !
- Relis la lettre !
- Mais je ne vais pas croire un bout de papier !!
- Un bout de papier, non. Mais ça a été écrit...

Jeffrey observa la pièce et repéra une console sur laquelle on avait visiblement utilisé un bloc-notes et un stylo puisqu'ils y étaient toujours.

- Bingo !
- Ils ont écrit la lettre ici ?!! s'étonna Helen.
- Oui. Donc ils sont venus ici, dans le calme. Ils ont peut-être discuté, et Holland a accepté de les suivre de son plein gré, sans passer par la porte. C'est juste ça qui est bizarre. Mais il n'y a pas eu de confrontation.
- Mais il a pu y avoir coercition ! Ils ont pu lui faire du chantage !! geignit Helen.
- Possible. On ne peut pas exclure qu'ils l'aient effectivement forcé à les suivre d'une manière ou d'une autre... Mais la lettre est écrite de telle manière qu'il est impossible que ce soient de gros violents qui l'aient enlevé.
- Mais qui a pu l'enlever tout court ? Holland n'est personne d'important ! C'est un simple agent de l'administration !

Jeffrey réfléchit.

- Soit c'est quelqu'un qui veut prendre Holland en otage pour l'utiliser contre ta classe, soit... c'est quelqu'un qui a besoin de Holland pour une mission secrète !

Helen plissa les yeux.

- Justin Truce. Oh mon Dieu ! C'est ce connard ! Ça ne peut être que lui ! Holland l'a affronté à la fin de l'année dernière avec son Polagriffe et après l'affaire de Teresa Torres, il a voulu se venger !
- Ca m'étonnerait...
- Pourquoi ça ?
- Parce que s'il avait voulu se venger de cette confrontation avec Polagriffe, il l'aurait fait bien plus tôt et d'une manière bien plus cruelle et voyante. C'est le principe de la vengeance, non ? Que cela soit vu et reconnu, immédiat, total et entier.

Helen acquiesça, inquiète.

- Je pense que le kidnappeur de Holland a un plan pour lui, et qu'il faut attendre.
- ...
- Je sais ce que tu penses : Si ça se trouve il est en danger de mort ou pire, déjà mort...
- Gnnnn...
- Mais relis le mot : Tu auras de ses nouvelles sous peu ! Et tu dois détruire ce message et... faire confiance à son auteur sinon on n'est pas sortis de l'auberge... drôle de tournure...

Helen souffla.

- Bon, on ne peut rien faire, en gros ?
- Sinon attendre, en effet.
- Cette situation est ridicule... geignit Helen.
- Je comprends.
- Comment tu peux rester aussi calme ?!
- La vie – et ma famille de manière générale – m'a toujours appris que ça ne servait à rien de s'exciter pour rien. Quand il y a des problèmes, on laisse faire, ça se résoudra bien un jour.

Helen plissa les yeux.

- Comment est-ce que je peux avoir un tant soit peu d'atomes crochus avec toi ?! Je pense exactement l'inverse !
- Ma pauvre Helen, si tu crois qu'il faut penser la même chose pour que les gens s'entendent... au contraire, il n'y a pas de plus grands désaccords qu'entre des gens qui ont le même avis. Et puis même, c'est foutrement chiant de penser exactement pareil que tout le monde !

Helen agita la tête.

- Tu n'as pas tort... Je fais quoi avec ce papier ?
- Tu le déchires. Le monsieur t'a demandé de le détruire.
- Mais c'est peut-être une preuve importante, ou même le dernier souvenir d'Holland !
- Si tu ne le déchires pas, ça veut dire que tu ne fais pas confiance au monsieur.
- Tu parles comme s'il nous observe, ou même que c'était toi !

Jeffrey plissa les yeux. Helen grimaça.

- En effet, Helen, je suis le kidnappeur de ton ex petit copain, et je l'ai enlevé pour que tu sois à moi seule ! Bravo, tu as tout deviné ! Il est dans ce placard, ligoté et bâillonné !

Helen écarquilla les yeux alors que Jeffrey affichait un sourire diabolique. Elle recula de quelques pas, terrifiée.

- Oh mon... OH MON DIEU !!!
- Tu t'attendais à quoi, ma jolie, de la part d'un mec que tu connais à peine ? Hin, hin...

Helen fonça vers le placard et l'ouvrit.

Vide.

- HAHAHAHA ! J'Y CROIS PAS, T'AS GOBE CA !!!
- CONNARD !!!
- PUTAIN SERIEUSEMENT HAAAAAAAAAHAHAHA !!!
- JE VAIS TE TUER !!!
- ET MOI JE VAIS BIEN ME FOUTRE DE TOI JUSQU'A LA FIN DE L'ANNEE !
- SALAUD, COURS AVANT QUE JE NE TE BALANCE MA CHAUSSURE A LA GUEULE !
- Tu m'rattraperas paaaaas !!!

Ils partirent en se courant après alors que la chambre était laissée inoccupée et ouverte.

***

Trevor Holden arriva au Grandgousier avec Wallace à ses côtés.

- Ma table, mon brave. Ouvrez un couvert supplémentaire, voulez-vous ?
- Bien monsieur.

Wallace haussa les sourcils.

- Ouah. Sérieux ? Vous pouvez faire ça ?!
- C'est mon restaurant.

Wallace haussa les sourcils.

- J'ai l'impression d'être Anna-Nicole Smith...
- Tu es beaucoup trop racé pour être Anna-Nicole Smith.

Wallace sourit. Ils s'avancèrent dans le restaurant.

- J'fais plouc...
- Tant mieux.
- Vous avez conscience que vous vous servez un peu de moi, là !
- Tu as peur ou je rêve ?
- J'ai peur de rien, j'suis un vandale, moi !
- On va voir ça.

Ils arrivèrent à la table. Wallace vit alors la famille de Trevor.

Une première femme qui avait l'air d'être assise sur de la mélasse. Un jeune homme qui avait l'air d'être un gros con rien qu'à le voir. Deux filles blondes, 13-14 ans au bas mot. Deux pétasses. Une femme un peu plus âgée et sèche.

- Wallace, je te présente ma fille Patricia, mon fils Ned, mes deux petites dernières Candice et Audrey, mon ex-femme Fabienne. Voici mon nouvel assistant, Wallace Gribble.

Les invités acquiescèrent mollement. Wallace regarda Trevor.

- N'oubliez pas votre rendez-vous avec les investisseurs demain matin ! Pas de vin !
- C'est moi que ça regarde... marmonna Trevor d'un air sec.
- Bon très bien monsieur... marmonna Wallace, l'air de ravaler sa fierté.

Trevor s'assit avec son « assistant ». La Patricia semblait embêtée.

- C'était censé être un dîner en famille !
- Un dîner en famille à vingt-et-une heure, ma fille, c'est fort courtois...
- On travaille, nous... grommela Ned.
- J'suis désolée de finir à dix-neuf heures, de devoir aller chercher les gosses et après de devoir me pointer ici... grommela Patricia.
- J'accepte tes excuses, ma fille ! Et la tienne aussi, Ned.

Patricia grommela. Fabienne soupira.

- Décidément...
- Décidément quoi ? sourit Trevor.

Le serveur ramena les plats déjà choisis à l'avance. Wallace reçut également une part.

- Merci bien. Tenez !

Trevor donna un énorme pourboire au serveur qui le remercia sous l'œil ulcéré du reste de la famille.

- Alors, Ned, comment ça se passe, l'usine ? sourit Trevor avec aplomb.

Wallace haussa les sourcils. « Ce mec est mon héros ! »

- Bieeeeeeeeen... J'en suis à mon sixième refus de promotion...
- Persévère. C'est comme ça qu'on arrive à ses fins !
- J'vais finir par tuer mon patron, ouais...
- Evite de trop te salir.

Wallace se retenait de rire avec une de ces forces.

- Maman, on peut lui demander ?
- Hein ?

Fabienne regarda les jumelles et acquiesça.

- Papa, on peut avoir des voitures ?!
- J'veux une décapotable rouge et Audrey veut une décapotable rose !
- En plus on part en Iran dans deux semaines !
- Il faut qu'on refasse notre garde-robe, faut que tu nous fasses un chèque, s'il te plait papa !

Wallace plissa les sourcils. « Mais QUOUAAAAAAH ??? »

- Mes petites chéries, en fait je vous ai déjà trouvé des voitures !
- AAAAAAAAAAAH !
- GENIAL PAPA MERCI ON T'AIME !!!
- Deux R5 que j'ai eu pour une bouchée de pain ! Elles marchent, je vous l'assure ! Il faudra peut-être quelques réparations, mais le monsieur noir à qui je les ai achetées m'a assuré qu'au moins une des deux avait toutes les pièces en bon état !

Fabienne sembla courroucée. Trevor sortit son téléphone et le montra à ses filles qui grimacèrent.

- Mais euh...
- Putain...
- Evidemment je prendrais toutes les éventuelles réparations à mes frais, cela va sans dire ! Cela prendra juste un peu de temps, voilà tout...

Fabienne leva les yeux au ciel. Candice et Audrey semblaient dégoûtées. Trevor regarda sa femme et agita la tête.

- Qu'est-ce qu'on dit, les filles ? soupira la femme mûre.
- Merci...
- Merci papa... grommelèrent les gamines.
- Mais de rien mes petites chéries ! Bon appétit !

Wallace commença à manger avec les autres. Ned le regardait avec insistance. Wallace s'étonna.

- T'as quel âge ?!
- ... euh... vingt ans !

Trevor sourit.

- La vache. T'en fais quinze.
- Merci.
- T'as sucé mon père combien de temps pour l'avoir, ce job ?
- NED !! grommela Fabienne.
- J'demande !
- Environ une demi-heure !

Ned fit de gros yeux. Trevor afficha un net sourire satisfait.

- Et si vous voulez tout savoir, c'était délicieux ! continua Wallace en soutenant le regard du fils prodigue.

Ned grimaça de dégoût. Patricia le regarda.

- Tu voulais savoir... marmonna-t-elle, pas surprise.
- ...
- Hm... Trevor, comment vont les affaires ?
- Nous en sommes à quatre-vingt millions par an. Je songe à étendre la franchise aux brasseries et aux pubs.
- On en a déjà discuté bordel !! Et la réputation de la marque ?! s'offusqua Fabienne.
- Ma « Marque », et non la tienne, donc, on est bien d'accord que ça ne te concerne en rien...

Fabienne recula dans sa chaise. Wallace songea « Et pan dans ta face, biatch »

- ... porte le nom d'un personnage rablaisien. Après avoir lancé notre propre marque de vin, l'activité de brassier me semblait être la plus logique. Je fais évoluer l'entreprise dans le sens que j'estime le plus concret et le plus fluide possible.
- Et il en pense quoi, le petit suceur ?
- Ned !! grommela Fabienne.

Wallace se racla la gorge.

- Excuse-moi, j'avais encore des restes coincés ! signifia le jeune homme.

Trevor pouffa carrément de rire. Wallace continua.

- J'en pense qu'effectivement, de la restauration et donc de l'hôtellerie, découle naturellement l'activité de brasseur, mais je suggèrerai plutôt à monsieur Holden de ne pas se lancer dans l'activité hasardeuse de vendeur de bière, quelque peu vulgaire et galvaudée, en effet, et de se concentrer plutôt sur l'élaboration de partenariats avec des bars afin de vendre en exclusivité vos lignes de vins dans certaines enseignes et d'accroître votre prestige tout en diversifiant effectivement vos activités.

Trevor regarda Wallace, surpris. Fabienne haussa les sourcils.

- Une... brasserie serait plus rentable, pour maintenir notre place sur le marché... marmonna Trevor, tout d'un coup sérieux.
- On boit du vin en restaurants mais pas assez en bars, et le vin rouge surdomine le marché, vendre des verres de votre vin dans un nombre restreint de bars sous couvert d'exclusivité maintiendrait votre nom intact sans pour autant vous prostituer à un marché bas de gamme et ternir votre image commerciale. Vous êtes la marque, vous êtes Trevor Holden des compagnies Holden, c'est vous qui faites le marché !

Trevor haussa les sourcils. Fabienne soupira.

- C'est une belle idée, certes, mais il est hors de question que nous devenions des vendeurs de vinasse à des établissements aussi bas de gamme que des bars, monsieur... Gable !
- Nom d'un chien, Fabienne... Toi et mes stupides conseillers vous n'arrivez même pas à la hauteur de l'ingéniosité de ce jeune homme...

Wallace haussa les sourcils et regarda Trevor.

- Tu penses vraiment que je devrais ouvrir mes gammes de produits à un public pareil ?
- Le public des bars évolue, ce ne sont plus des trous à poivrots, les jeunes, les couples, les gens qui viennent fêter une grande occasion... On vend de plus en plus à manger dans les bars, vous ne pouvez pas rester à l'écart d'un tel marché, et les bars qui serviront votre vin feront votre publicité. Les gens reconnaîtront votre nom. Pour une somme au final modique en comparaison de ce que ça va vous rapporter en clientèle, en prestige et en reconnaissance du public.

Trevor s'étonna. Wallace était à moitié sérieux, à moitié dans son rôle.

- Comment as-tu eu une idée pareille ?!
- Je sers dans les bars en guise de job d'appoint et je suis toujours étonné par le manque de choix en matière de vins, franchement y'a un créneau à prendre, personnellement je me suis toujours dit que si un jour j'ouvrais mon propre bar, je veillerai à servir des cocktails, de la bière et du vin, parce que le vin, c'est différent, c'est spécial, c'est donc plus attractif. Mon grand-père était barman en Europe et c'est lui qui m'a tout appris.

Trevor sembla estomaqué. Ned soupira.

- J'vois qu'on a le cul bordé de nouilles...

Wallace hésitait à lui balancer son assiette à la face. Trevor acquiesça.

- Décidément j'ai vraiment fait une bonne pioche. Tu es aussi séduisant qu'intelligent !

Wallace, pour la première fois depuis longtemps, était extraordinairement embarrassé. Il fut étonné de ressentir à nouveau cette vapeur bouillonnante en lui, son corps entier rougissant sous l'effet d'une forme d'humiliation...

- Je... vais reprendre des saucisses, moi, hein ! Ça va me mettre en appétit !

... profondément excitante, au fond. Enhardi, il croqua une saucisse en regardant le reste de la famille absolument dégoûté. Wallace en tira un plaisir sans limite.

***

Naomi n'en revenait pas que Mike l'ait emmenée dans un kébab.

- C'est sympa, hein ?

Naomi acquiesça poliment. « C'est d'un romantisme, surtout... »

- Après ça, on va en boîte ?
- Hein ? Euh... mais...

Naomi se regarda, elle n'avait décemment pas une tenue à aller en boîte. Ni à manger dans un kébab. Ni à monter dans une voiture dégueu conduite par deux inconnus.

- Oh, euh... okay !

Naomi était complètement subjuguée par le fait qu'elle trouvait Mike tout à fait séduisant. Elle était purement attirée par lui au sens propre, elle le trouvait juste mignon, et cela avait suffi à effacer à ses yeux ses millions de défauts pourtant flagrants.

- Y'aura Steven et les potes, hein. Mais on sera pas obligé de les croiser !
- Oui bah oui...
- T'es vraiment très belle ce soir !
- Merci !

Naomi était ravie que son précieux intellect lui permette des conversations aussi lyriques.


***

- On n'est même pas en retard !! sourit Robbie.
- Alleluiah... souffla Perrine.
- On est tous d'accord, cette femme dans le bus, elle était morte ?! geignit Walter.
- Mais non, elle était juste sale et dans le coma ! se persuada Naomi.

Un homme arriva. Grand, brun et sérieux.

- Messieurs-dames !
- Nous avons réservé une table au nom de Kingsley ! souffla Robbie.

L'homme regarda sa liste.

- Et c'est... exact, oui ! Table pour quatre ! Vous mangerez avec vos Pokémon ?

Robbie agita la tête.

- Comme c'est de coutume, oui...
- Vous prendrez le menu spécial et gratuit ?

Robbie regarda Naomi qui hocha vivement la tête.

- Gratos, gratos !
- Euh bah... oui !
- Bien. Sachez que ce restaurant a beau avoir moins d'étoiles que le Triplet Gourmand, son service et ses plats sont de bien meilleure qualité que ceux du Triplet Gourmand.
- Hm, se survendre c'est une bonne méthode commerciale... chuchota Perrine.
- Je vous amène à votre table !

Le serveur amena le quatuor à sa table. Quelques personnes mangeaient là. Il y avait une grande porte fenêtre menant à des jardins.

- Euh... si je comprends bien, le restaurant est attenant à la pension ? marmonna Perrine.
- Le restaurant EST la pension, jeune fille.

Perrine plissa les yeux. « Quelle soirée on va passer... »
Walter remarqua un terrain au milieu du restaurant. « J'le sens mal... »

Robbie, Naomi, Walter et Perrine se placèrent, les deux couples se faisant face. Perrine souffla.

- Même maintenant qu'on est là, je trouve toujours cette idée aussi stupide.

Elle sortit Queulorior pour manger avec elle.
Robbie, face à elle, sortit Floette et haussa les sourcils.

- C'est juste une idée qu'on a eu conjointement moi et Naomi !
- Ouais mais... c'est tout ça, le principe, les fanfreluches... cette déco...

Walter, aux côtés de Vivaldaim, et Naomi, avec Cadoizo, observaient la déco faite de portraits de bébés Pokémon et d'éleveurs souriants avec eux.

- C'est... mignon... hésita Robbie.
- D'un certain point de vue... marmonna Walter.

Le serveur de tout à l'heure arriva.

- Bien. Passez votre commande.

Les quatre prirent leurs menus. Le serveur restait là. Perrine plissa les yeux.

- Vous pourriez partir le temps qu'on choisisse ?
- Je n'en ai pas le droit, madame.

Perrine regarda Robbie, gêné. « J'te retiens, toi et tes choix de restaurants ! »

Walter haussa les sourcils et regarda le menu.

- Ce seront des spaghettis à la bolognaise.
- Spaghettis à la bolognaise. Mademoiselle ?

Naomi haussa les sourcils.

- Fish and chips !
- Fish and chips, bien... Monsieur ?

Robbie inspira.

- Des ravioles au fromage !
- Très bon choix. Mademoiselle ?

Perrine souffla.

- Le burger végétarien !
- D'accord...

Le serveur envoya sa commande en cuisine avec l'aide de son appareil.

- Voilà qui est fait. Vous avez demandé le menu spécial.
- Eh oui ! sourit Naomi.
- La réservation est au nom de Kingsley...
- Naomi, oui, c'est moi ! admit la jeune fille.
- Je vais vous demander de me suivre sur le terrain au centre du restaurant, c'est notre directeur en personne qui va vous affronter en attendant votre commande !

Naomi blêmit. Perrine, Robbie et Walter la regardèrent.

- Bah ma vieille, t'es dans la merde ! sourit Perrine.
- Oh la ferme ! J'y vais maintenant ?!
- Monsieur va prendre du temps pour se préparer mais vous devrez y aller et seule, au moins pour déclarer forfait.
- Alors ça, c'est hors de question ! grogna Naomi.
- A tout de suite alors !

Le serveur partit. Naomi regarda Walter.

- Pourquoi je me mets toujours dans des situations de ce genre ?!
- Parce que tu es comme ça !
- Ca me gonfle ! J'aimerai, pour une fois dans ma vie, ne pas m'attirer d'ennuis !
- Tu n'as pas d'ennuis ! s'étonna Walter.
- Je vais devoir me donner en spectacle devant tous les gens qui mangent ici, évidemment que j'ai des ennuis, en plus j'ai promis à mes parents de me tenir à carreaux !
- Tes parents ne sont pas là et ils ne savaient même pas que ce serait un dîner à caractère romantique ! Naomi, on dirait que tu n'assumes pas de vivre dans la dissimulation !

Naomi serra les dents. Walter pencha la tête.

- J'ai... marqué un point ?!
- Un peu oui... C'est pas contre toi, hein...
- Nan, nan, j'avais compris... je me doute que c'est relou...
- Avec Mike je pouvais tout faire au grand jour et là je me sens un peu...
- Lesbienne ?

Naomi, Walter et Robbie regardèrent Perrine qui haussa les épaules.

- T'assumes pas quoi. Tu fausses tout, c'est logique que ça t'embête !
- Dire qu'au début c'est moi qui doutais de tout ! sourit Walter.

Naomi soupira.

- Tu crois que je peux m'amuser quand même ?
- Combattre un restaurateur et t'amuser... Oui, ça se peut ! admit Walter.

Naomi souffla.

- J'en ai marre d'être aussi préoccupée par ce que tout le monde pense !
- Fais comme moi, reste dans ta bulle et comme ça le jour où t'as un vrai problème, tu ne demandes d'aide à personne. Sympa, nan ?

Naomi regarda Perrine qui hocha la tête.

- Trouve un juste milieu et ça ira mieux.
- Merci copine.
- De rien, copine. Va péter la gueule à Gordon Ramsay.
- J'aime bien la version britannique... geignit Naomi.
- Qui te parle de la version britannique, bitch ? grommela Perrine en claquant des doigts.
- Alors avec plaisir !!

Naomi se leva et alla rejoindre le terrain. Walter soupira.

- Rappelez-moi, si un jour je l'épouse, que je le ferais de mon plein gré et qu'au dernier moment j'aurais l'opportunité de refuser !

Robbie et Perrine s'étonnèrent.

- Tu... vas pas un petit peu loin quand même ?! J'veux dire, penser mariage tout de suite... marmonna Robbie.
- Oh mais je sais ce que je dis. Un de ces jours j'épouserai cette fille. Je sais pas comment, je sais pas quand, mais ça se fera.

Robbie regarda Perrine qui agita son index à côté de sa tête.

- Je t'ai vu, cousine !
- Tant mieux, c'est ce que je voulais ! souffla Perrine.

Naomi était donc sur le terrain. Elle remarqua une grande porte. L'un des serveurs s'avança.

- Et voici le maître des lieux qui est présent comme chaque vendredi soir pour assurer le menu spécial : Narcisse !!

Les portes s'ouvrirent et laissèrent entrer le membre du conseil des quatre de Kalos. Naomi fit une tête de trois pieds de long et regarda vers la table. Perrine et Robbie s'étaient levés pour applaudir.

- ALLEZ NAOMI, WHOUUU !! cria Perrine.
- TU VAS GAGNER, ALLEZ ! cria Robbie.
- Vous êtes d'un méchant ! grommela Walter.
- NAOMI ! NAOMI ! NAOMI !
- Perrine, espèce de saloooope... gronda Naomi entre ses dents, apeurée.

Narcisse arriva sur le terrain. Il observa Naomi.

- Une jeune fille de couleur. Je vois qu'on laisse entrer n'importe qui ici.
- Totalement, je suis même venue avec mon petit ami handicapé, ma grosse copine et son mec le puceau blondinet ! Faites changer votre service d'ordre, il est nul ! répondit Naomi du tac au tac.

Narcisse s'étonna.

- Ouais, moi quand on me prend de haut, j'active mes super pouvoirs de négresse et je riposte !
- ... Bieeeeeeeeeen... Vous avez bu avant de venir ou bien... ?!
- Nan, j'ai juste décidé de me lâcher ! D'arrêter de me prendre la tête ! Voilà !

Narcisse haussa les épaules.

- Bon. J'utiliserai deux Pokémon, vous êtes libre d'en utiliser autant que vous voulez. Le combat se termine quand le repas de votre table est prêt et servi. Vous recevrez au terme de ce match un cadeau à la hauteur de votre performance. Cela peut aller jusqu'à votre addition !

Naomi haussa les sourcils.

- Sympa.
- Il y a très peu de chances pour que ça arrive, cependant. Prête ?!
- Bah oui, tant qu'à faire...
- Bon. Staross !

Le Pokémon Eau apparut. Son cristal était resplendissant.

- Ouh qu'il est mignon. Santa !!

Cadoizo apparut. Le Pokémon regarda sa maîtresse.

- Ouais, je sais, tu t'attendais à bouffer !
- Rassurez-vous, ils seront soignés après la bataille !
- Mouais. Bluff !!

Cadoizo frappa dans ses mains, surprenant Staross.

- Toxik !

Staross se retrouva empoisonné. Narcisse s'étonna.

- Ah quand même.
- Canon Graine !!

Cadoizo frappa Staross qui fut repoussé. Narcisse hocha la tête.

- Bien joué. Reviens Staross.

Naomi s'étonna.

- Vous abandonnez déjà ?!
- Je change de Pokémon. Staross a le talent Médic Nature, ça va annuler votre Toxik. Et je vais pouvoir appeler un Pokémon plus adapté à la situation : Golgopathe !

Un monstre géant mi roche mi créature griffue apparut.

- BAAAAAAAAAAAH MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CAAAAAA ???

Walter haussa les sourcils. Perrine grimaça.

- Eh mais en fait j'suis pas si affreuse !

Walter et Robbie se tournèrent vers elle, déconfits. Perrine les regarda.

- Vous devriez être contents, je fais des progrès avec mon image !
- Infestation !!

Golgopathe croisa les bras et une nuée d'insectes se déclara autour de Cadoizo.

- Santa !!
- Anti-Air !!

Golgopathe balança une sphère d'énergie qui frappa Cadoizo et le cloua au sol, mettant le Pokémon KO sur le coup.

- Oh bah mince alors... geignit Naomi.
- J'vous le fais pas dire. Je m'attendais à plus de résistance...
- Faites le malin, monsieur je suis au conseil des quatre !
- Je croyais que vous aviez des super pouvoirs ! sourit Narcisse.

Naomi sourit, amusée.

- Si vous insistez ! Caroline !!

Léopardus apparut. Le Pokémon poussa un grand miaulement. Narcisse hocha la tête.

- Jusque-là rien de bien impressionnant...
- Machination !

Léopardus se mit à feuler. Narcisse plissa les yeux.

- Aiguisage.
- Assistance !!

Léopardus cracha un vif Blizzard glacé sur Golgopathe qui se contenta modestement de se frotter les griffes l'une contre l'autre. Naomi soupira.

- Je sais bien que je n'aurais pas l'avantage avec cette attaque... soupira la jeune fille.
- Eh bien pourquoi m'attaquez-vous avec ?

Naomi plissa les yeux.

- Vous ne semblez pas bête. Pourtant vous m'attaquez avec des coups dont vous savez qu'elles ont peu de chances de porter. Si je puis me permettre, quel est le type de votre dernier Pokémon ?
- ... Combat...
- Il aurait été plus indiqué.

Naomi inspira.

- Je ne suis pas bête, effectivement. Hâte !

Léopardus fonça vers Golgopathe. Narcisse plissa les yeux.

- Je tends à penser le contraire. Tranche.

Golgopathe allait coller la mandale du siècle au félin. Naomi sourit.

- Caroline, Relais !

Léopardus fut rappelé, et dans la foulée, Kungfouine apparut.

- Oh.
- Kimona, Aurasphère !

Kungfouine envoya une sphère d'énergie bleue vers Golgopathe. Le Pokémon n'arriva pas à esquiver.

- Voilà comment on passe de simple gamine à adversaire sérieuse... Tranche !

Golgopathe tenta de frapper Kungfouine mais le Pokémon était trop rapide.

- Rebond !

Kungfouine esquiva avec habilité les attaques de Golgopathe.

- Hmph...

Kungfouine se retrouva sur la tête de Golgopathe. La créature regarda en l'air, intriguée.

- FORTE PAUME !

Kungfouine frappa avec puissance la tête de Golgopathe qui en tomba le cul par terre. Narcisse haussa un sourcil impressionné.

- Ah oui quand même.
- Eh bah ! J'ai encore la patate !
- Exuviation !

Golgopathe perdit sa carapace de pierre, et se retrouva TOUT NU devant Naomi. La créature ressemblait à une rachitique créature articulée avec du fil de fer.

- Mais quelle horreur !
- On va voir ça...
- Kimona, Aura Sphère !

Le Pokémon sauta de la tête de Golgopathe et envoya l'attaque avec habileté mais Golgopathe la contrecarra avec un coup de griffe.

- Oulala...
- Casse-Briques !

Golgopathe tourna sur lui-même et frappa un grand coup du tranchant de sa patte, ce qui emporta Kungfouine et l'écrasa au sol.

- Oups ! geignit Naomi.
- Hm. C'était prévisible.
- ...

Naomi rappela Kungfouine.

- Bon bah... Caroline !

Léopardus revint à l'attaque. Narcisse rappela Golgopathe.

- A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Staross.

L'étoile de mer au cristal rouge revint sur le terrain propre comme un sou neuf.

- Caroline, Tranche-Nuit !

Léopardus fonça sur Staross. Narcisse souffla.

- C'est un peu trop facile... Eclat Magique !

Staross émit une lumière puissante. Mais Léopardus surprit son monde en donnant un coup de Queue de Fer qui trancha l'espace ambiant et annula l'Eclat Magique.

- Oh...
- Face aux attaques de type Fée, vaut mieux être prévoyant !!

Léopardus frappa Staross avec sa Tranche-Nuit, et s'apprêtait à le frapper encore, lorsqu'une cloche sonna.

- Repas servi !

Naomi sembla dépitée.

- Mais j'allais gagner !! Au moins cette manche !

Narcisse sourit.

- Bon appétit ! La cuisine est un art. Le combat également. La vie, l'amour... Tout est un sujet artistique, susceptible d'être porté au plus beau et au plus magique. Puisse notre cuisine vous apporter une belle soirée !
- Et ma récompense ?
- ... Vous avez à peine égratigné mes Pokémon et je devrais vous récompenser ? Estimez-vous heureuse d'avoir le droit de manger !

Naomi semblait déçue. Elle rappela Léopardus et retourna à sa place alors que la salle l'applaudissait.

- Merci, merci... sourit Naomi, gênée.

Une fois à sa place, Walter, Perrine et Robbie la félicitèrent également.

- Bien joué !
- A la hauteur de ce qu'on attendait de toi ! sourit Walter.

Naomi regarda Perrine qui arrêta de manger et lui leva un pouce. Naomi acquiesça.

- Bon. Bah j'aurais au moins essayé hein !
- Mais oui ! admit Robbie.
- J'aurais dû te laisser réserver quand même, ça t'aurait fait les pieds ! grogna Naomi.
- Bah voyons, j'aurais été absolument nul ! Encore que... admit Robbie.
- Mangeons, on parlera de nos performances imaginaires après ! souffla Walter.

Narcisse alla rejoindre Malva, sa consœur du conseil des quatre à une table.

- Tu en as pensé quoi ? demanda Narcisse.
- Je n'arrive toujours pas à croire que tu aies tenu à faire le chemin dans ce restaurant de ta chaîne exprès pour ce combat...
- Je t'ai demandé ce que tu en as pensé !

Malva souffla.

- L'école actuelle est extraordinaire. Dans un an, elle pourrait bien battre un de tes Pokémon sans grand souci avec au moins deux des siens, et beaucoup plus rapidement.
- Hm. Concernant l'affaire qui les occupe, je demande l'avis de l'ancien agent double au sein de la Team Flare.

Malva fronça les sourcils.

- Je vois qu'on aime ramener les sujets qui fâchent sur le tapis ! La cuisine n'est pas un art, gros crétin !
- Répète ça et je t'étripe, grognasse !! s'énerva Narcisse.
- Pour en revenir à ta question, si implication nous devons avoir, elle sera distante. Si on s'implique directement, le conflit d'intérêts avec le conseil d'Unys pourrait être important voire d'importance chimérique, et la dernière fois que c'est arrivé entre les quatre régions, c'était pas joli du tout.
- C'est pour ça que j'avais pensé réunir le conseil des conseils à ce sujet.

Malva hocha la tête.

- Bonne idée. En attendant, je tiens à te faire un dernier croche-patte en récompensant cette jeune fille, je pense qu'elle l'a mérité. Evidemment tu lui amèneras toi-même.
- Comme tu veux... Mais évite de lui donner des conseils de coiffure ! sourit Narcisse.

Malva enfonça sa fourchette dans la table. Narcisse devint rouge de colère.

- C'est... de... l'acajou !! grogna le blond.

***

Steven arriva devant le Chat Noir. Il grimaça et entra en cherchant des yeux. Il trouva Ana qui papotait avec une bande de types habillés en noir.

- Bordel c'est quoi ce truc ?!

Steven regarda autour de lui, il n'était clairement pas à sa place. Les gens le regardaient bizarrement.

- Baisse les yeux, toi ! Toi aussi, là, me regarde pas comme ça, t'es trop chelou !

Il arriva à la table d'Ana qui le vit.

- Oh Steven ! Viens t'asseoir avec nous !

Clive s'étonna en voyant Steven.

- Pardon ?! Mais qu'est-ce qu'il fout là ?!
- J't'aurai bien retourné la question mais là t'es genre dans ton habitat naturel alors bon...

Clive regarda Ana qui le regarda, étonnée.

- Il était tout seul, je lui ai dit qu'il pouvait nous rejoindre !
- Ca ne t'a pas traversé l'esprit que je voulais juste qu'on passe la soirée ensemble sans qu'un... gars comme lui vienne nous déranger ?!
- Mais je...
- L'autre, genre, il lui parle comme si c'était sa meuf, mais calme-toi tout de suite, mec !
- Parce que tu crois que c'est la tienne peut-être ?

Ana haussa les sourcils, avinée mais pas encore inconsciente de ce qui se disait non plus.

- Euh...

Les autres amis de Clive observaient la joute, surpris.

- J'parle pas avec toi, moi, c'est elle qui m'a dit de vous rejoindre, là ! Si elle t'en a pas parlé j'y suis pour que dalle !
- Mais de quel droit tu oses ne serait-ce que pointer le bout de ton nez ici, espèce de poseur ?!
- J'comprends pas ton langage de mec qui fait semblant d'être un gros dur mais j'sens que c'était pas une gentillesse !
- Tu veux qu'on règle ça dehors peut-être ?! souffla Clive.
- Genre tu veux faire ton mec devant Anouchka quoi !

Ana regarda les autres.

- Je vous jure que j'y suis pour rien !

Steven et Clive sortirent. Ana se leva, suivie par Rhonda et les autres.

- Je devrais les empêcher, nan ?
- Tu rigoles, ça va faire un peu d'action ! sourit Rhonda.
- C'est la première fois que deux garçons se battent à cause de moi !
- Y'a une première à tout ! sourit Rhonda.
- Mais c'est grave quand même...
- L'avantage dans le fait d'être une femme c'est que tu as toujours le dernier mot ! admit Rhonda.
- J'suis un peu pompette...
- Moi aussi, c'est pas grave ! ricana Rhonda.

Clive et Steven se mirent donc face à face dans la rue du bar.

- J'vais te mettre la misère mec !
- Tu ne vas rien me mettre, tu vas juste dégager ! Brocélôme !

Le Pokémon Souche apparut. Steven éclata de rire.

- Bah voyons ! T'es sérieux, là ?
- Ouais !
- Armaldo !

Le Pokémon apparut et poussa un rugissement strident. Clive fronça les sourcils.

- Me regarde pas comme ça, la vie de ma mère j'vais te niquer !
- Comme si je devais avoir peur de toi !

Ana regarda Rhonda qui secoua la tête.

- Laisse-les faire, regarde, tout le monde est content !

En effet les gens à l'extérieur du bar semblaient ravis de cette baston improvisée.

- Armaldo, Plaie Croix !

Armaldo fonça vers son adversaire avec l'intention de le frapper. Clive plissa les yeux.

- Maléfice Sylvain !

Steven ne constata pas de changement et n'intervint pas plus encore dans son attaque. Il toucha Brocélôme qui ne fit pas long feu.

- Putain t'es sérieux, mec ? Tu m'envoies ta dernière petite bouse, genre ?
- T'es sûr que t'es un rebelle et un « ouf » comme tu dis si bien ?

Steven s'étonna. Clive sortit Cizayox et Nostenfer.

- On est dans la rue, y'a pas de règles. C'est chacun pour sa pomme avec ses règles. Maléfice Sylvain a octroyé le type Plante à ton Pokémon.
- Ah ouais et pis ?!
- Cru'Aile et Aéropique !

Cizayox et Nostenfer chargèrent leur ennemi avec vélocité. Steven plissa les yeux.

- La rue hein ?

Armaldo fut frappé de toutes parts par des attaques super efficaces.

- Bah à la rue comme à la rue alors ! Sablaireau !

Sablaireau apparut.

- Y'a une grosse différence entre toi et moi. Outre le fait que je sois pas un gros fragile de gothique qui a besoin de se déguiser pour sortir, moi j'ai pas besoin de tactiques de merde pour gagner. Séisme !

L'attaque de Sablaireau fit chanceler Cizayox.

- Oh au fait, évite d'attaquer un Pokémon avec le talent Armurbaston en pensant que tu vas le battre d'un coup. Lame de Roc !!

Armaldo projeta des rochers pointus vers Nostenfer qui les prit dans le dos. Clive regarda Steven, méprisant.

- Ça valait le coup de sacrifier Casper, hein ? Ça m'étonne que tu surnommes pas tes Pokémon, tellement t'es naze !
- ... Lame d'Air !

Nostenfer attaqua de nouveau Armaldo.

- Armurbaston, ça concerne pas les attaques super efficaces mais les coups critiques, gros débile !

Armaldo s'effondra sous l'intensité de l'attaque.

- Et le gros fragile t'emmerde ! Pisto-Poing !!

Cizayox frappa Sablaireau à répétition.

- Bordel de merde ! Baggaïd !!

Le Pokémon sortit de sa Pokéball.

- Je vois même pas ce que tu viens foutre ici !
- C'est Anouchka qui m'a appelé, putain ! Dis-lui !

Ana restait figée. Clive grommela.

- Rien qu'en entendant le nom du bar, t'aurais dû t'éloigner !
- Moi on me propose une bonne biture, j'suis pas regardant ! Poinglace !

Baggaïd, équipé d'une Danse Draco, chargea vers Nostenfer. Mangriff lui rentra dedans et le plaqua au sol.

- Bordel de merde !! Mais d'abord qu'est-ce que tu foutais ici avec Anouchka ?
- Son prénom est Ana et cela ne te regarde pas !
- T'es vachement plus chiant qu'Andréa, je me demande ce qu'elle te trouve, elle est beaucoup moins coincée du cul que toi, et crois-moi je sais de quoi je parle !

Clive vit rouge.

- ECLATEGRIFFE !

Mangriff assomma Baggaïd.

- POISON-CROIX et PIQURE !!

Nostenfer et Cizayox croisèrent leurs efforts pour vaincre Sablaireau.

- Putain eh tu fais chier !!
- Dégage ! Personne ne veut te voir ici !
- Bah... si, moi !

Ana s'avança et regarda les deux garçons. Clive grimaça.

- J'croyais qu'on passait un bon moment, là, pourquoi t'as ressenti le besoin de l'inviter ici ?!
- C'est mon ami !
- Je croyais que j'étais ton ami aussi ! Enfin je croyais qu'on partageait quelque chose...
- B... Mais bien sûr, Clive... ça ne remet rien en question !

Steven leva les yeux au ciel.

- Ce qu'il essaie de te dire, Anouchka, c'est : Fais un choix, quoi ! Lui ou moi, mais tu peux pas avoir les deux !
- Ca me bouffe de le dire mais oui c'est ça, en gros ! souffla Clive.

Ana regarda les deux garçons, stupéfaite.

- Non mais... Non mais... Quand je suis arrivée à Poképolis, j'étais toute seule, et je me disais que j'allais me faire des amis et que ce serait bien, et finalement ça ne m'a attiré que des problèmes ! J'aurais mieux fait de m'abstenir apparemment ! Au revoir Rhonda et merci pour cette soirée !
- Salut Ana... marmonna Rhonda, visiblement d'accord.

La gothique, Clive et Steven regardèrent Ana partir, furieuse. Rhonda entama des applaudissements qui furent bien suivis. Steven grommela et s'en retourna chez lui avec ses Pokémon alors que Clive fit de même.

***

- Orson, action ou... véritéééééé !

Quinn était un peu pleine. Lucy pas loin également. Christina avait bien deux verres dans le nez mais ça ne l'empêchait pas d'être comme d'habitude très enthousiaste. Tino n'avait pas bu, par contre Benjamin et Orson, visiblement, ne tenaient pas du tout l'alcool chinois.

- Euh bah... euh bah... euh bah...
- Réfléchis ! Réfléchis, ne réponds pas tout de suite !! s'alarma Quinn.
- Euuuuuh ACTION !
- Heureusement que mes parents ne sont pas là... soupira Tino.
- Tu vaaaaas... faire un bisou à Benjamin, mais SUR LA BOUCHE !
- Han nan ! geignit Orson.
- Han, zut... soupira Benjamin. Comme Tristan !
- Ouais, personne ne filme, hein ?

Christina éclata de rire. Quinn et Lucy, pétées, se mirent à fredonner la marche nuptiale. Benjamin et Orson s'approchèrent. Tino grimaça.

- J'veux pas voir ça !

Les deux amis se firent un bon gros baiser à la russe, puis s'éloignèrent.

- Berk berk berk ! cria Benjamin.
- Ohlala, c'était bizarre ! geignit Orson.

Christina continuait à rire. C'était le tour d'Orson.

- Christina, actionitude ou véritage ?
- Hmmmm... vérité !
- OOOOOH ! cria Quinn.
- PAS DROLE ! cria Lucy.
- Chuuuut les voisins !! geignit Tino.
- Y'a pas de voisins, vous avez quasiment tout un étage ! rappela Quinn.
- Grave ! Comment il fait sa mijaurée, celui-là ! soupira Lucy.
- Nan mais... grommela Tino.
- Christina, euuuuuuuh...

Visiblement l'alcool détruisait les neurones d'Orson.

- Euuuuuh est-ce que tu aimes Tino vraiment fort fort fort ou est-ce que c'est juste une blagounette ?
- Hanlala la question qui fââââââche ! ricana Benjamin.
- Je sais, j'vais m'faire engueuler ! ricana Orson.
- Je veux la réponse, oui, oui, oui ! cria Quinn.
- Allez, allez ! scanda Lucy.

Christina regarda Tino alors qu'elle était bien pompette.

- Ne fais rien que tu regretteras ! grommela Tino.
- Mais bien sûr que je l'aime mon petit Tino, bon d'accord il est chiant, prétentieux, parfois c'est un sacré petit con qui pète plus haut que son cul et il est insupportable dans ces moments, et même que des fois il a l'air de me traiter carrément comme de la merde et ça me saoule parce que j'aimerais bien qu'on se rapproche, alors je fais celle qui supporte mais au fond ça me blesse, et il a l'air de s'en foutre... mais bon il s'est excusé, et il est gentil, il a bon fond, je le sais qu'il a bon cœur au fond même s'il veut le cacher parce que c'est lui le plus fort et le plus mignon de tous...

Tino grimaça, totalement démystifié.

- ... mais il a pas besoin de tout ça pour que je l'aime, depuis le début que je le connais, c'est lui mon petit chouchou !

Tino regarda Christina comme si elle venait de lui réciter une Bible. Christina leva son verre.

- C'était super bon cet alcool chinois !
- Ouais, cadeau de ma super grand-mère ! sourit Lucy.

Tino, en revanche, restait sur ses positions, l'alcool c'est le diable.

***

Lindsay et Shawn vagabondaient dans les rues d'Ogoesse. Il semblait songeur, elle semblait rêveuse, elle aussi, mais c'était de famille en ce qui la concernait. Elle le regarda.

- Ça va ?
- Oui... oui. Ça fait combien de rendez-vous qui se déroulent comme ça, toi et moi qui nous retrouvons quelque part, et puis on marche, et puis on marche, et finalement je te ramène chez toi, et je rentre ?

Lindsay haussa les épaules. Shawn souffla.

- Bah ouais. Des fois je me demande même si on sort ensemble ou quoi.
- J'ai jamais dit qu'on sortait ensemble, et j'ai jamais dit non plus qu'on sortait pas ensemble. Je sais pas à quoi tu t'attendais mais...
- A rien, à rien. Finalement je sais pas. Ca a quelque chose de rassurant et en même temps... d'un peu flippant.

Lindsay agita la tête.

- Je sais que je suis flippante. Je le sais depuis toute petite que je suis flippante. Je sais pas réfléchir, je sais juste bouger. Pourquoi tu crois que je suis pom-pom girl ?

Shawn regarda Lindsay.

- Arrête de dire que t'es bête.
- J'dis pas que je suis bête, je dis juste que...

Lindsay soupira.

- Je sais bien au fond de moi que ça tourne pas rond là-dedans.
- Mais nan. Là, t'es vraiment flippante. En fait je préfère quand on marche tranquille, en silence.
- Tu vois que t'aimes bien marcher toi aussi !
- Bah visiblement, oui ! souffla Shawn.

Ils continuèrent à déambuler dans les rues d'Ogoesse.

***

Wallace était nu face à la baie vitrée, avec un verre de scotch à la main. Il observait le quartier des affaires d'Ogoesse. Trevor arriva derrière lui, tout aussi nu.

- Jolie vue, n'est-ce pas ?
- Hm. Et jolie soirée.
- En effet. Et joli petit derrière.
- Tu l'as pas assez tripoté ? sourit Wallace.
- Non. Et si je pouvais j'en ferais un moulage en silicone !
- Là tu abuses...

Trevor quémanda un baiser que Wallace accepta. Les deux hommes s'étreignirent à nouveau pour s'embrasser.

- Repartis pour un tour ?
- Tu peux encore ? La vache, j'ai de ces idées reçues sur les vieux !
- Tu vas voir ce qu'il peut te faire, le vieux !

***

- Eh bien j'aurais vraiment pas perdu ma soirée !

Nicolas et Tristan regardaient le ruban que le jeune homme venait de remporter.

- On va demander l'addition, comme ça on rentre pas trop tard ?

Tristan acquiesça. Nicolas le regarda.

- Pourquoi tu as toujours l'air aussi emprunté ?!
- J... J'suis tout le temps comme ça !
- C'est marrant parce que j'ai l'impression que tu es plus cool à l'école, alors que normalement, ça devrait être le contraire, les gens à l'école sont une autre personne, et à l'extérieur ils sont normaux, et là je sais pas pourquoi, j'ai le sentiment que c'est l'inverse !

Tristan hocha la tête et inspira.

- Nick, mes parents sont morts.

Nicolas regarda Tristan, éberlué.

- ... ah ?
- J... ça fait sept ans, je voulais pas te le dire parce que... c'est le genre de truc super lourd, et d'habitude j'en parle jamais parce que... c'est pas le genre de chose qui se dit comme ça, et... j'avais l'intention de pas te le dire parce que... je voulais pas que tu me prennes en pitié ou quoi, et... J'te demande pardon, j'suis désolé !

Nicolas hocha la tête.

- Tout va bien maintenant ? Tu es entouré, tu vis dans un endroit correct ?
- Je suis chez ma tante, c'est elle ma... tutrice légale, mais disons qu'elle a plus rempli ce rôle par obligation qu'autre chose.

Nicolas hocha la tête.

- C'est rien je comprends tout à fait...
- Ça te dit qu'on prenne un cocktail en plus, je veux pas qu'on finisse cette soirée là-dessus...
- Pas de souci, pas de souci... admit Nicolas.

Le garçon arriva vers leur table.

- Tout compte fait on va prendre un cocktail pour finir la soirée ! informa Nicolas.
- Bien, qu'est-ce que vous allez prendre ?
- Ce sera une Margarita ! demanda Nicolas.
- Jeune homme ?

Tristan agita la tête, encore sous le coup de cette délivrance. Sa bouche exprima ce que son cœur voulait à ce moment précis.

- Une... Piña Colada...

***

Après la boîte, Naomi était évidemment de première fraicheur. Elle et Mike rentraient à pied, lui la raccompagnant.

- Chouette soirée, hein ?
- Oui... ! admit lourdement Naomi.
- Faut en profiter, plus tard quand on sera vieux... mariés...

Naomi pouffa nerveusement de rire. Mike rit avec elle, pensant qu'elle était un peu saoule, alors que pas vraiment.

- Tu veux te marier et avoir des enfants ?!
- Bah... dans l'absolu... oui, je pense. Si je peux gérer ma carrière en même temps quoi.
- Ah, tu veux travailler...
- Bah... oui !
- Oh. Nan j'sais pas, j'me disais que tu ferais vraiment une super maman en fait et... ce serait dommage que tu travailles quoi... Fin moi mon père bosse mais pas ma mère quoi, Steven pareil, j'veux dire... c'était plutôt cool quoi !

Naomi acquiesça. « Je vois le genre... »

Ils arrivèrent devant chez elle.

- Bon, bah...
- C'était un chouette premier rendez-vous ! admit Mike.
- Ouais, ouais... « Voiture pourrie, Kébab, boîte de nuit... Rêve de princesse quoi ! »
- Eh bah à demain !
- Oui !

Mike sembla attendre quelque chose mais Naomi tourna les talons immédiatement. Elle ferma la porte non sans le gratifier d'un petit salut de la main.


***

- Ils ont mangé vachement vite ! s'étonna Naomi.
- Je crois que c'est pas leur truc, restaurants et compagnie... Ou alors Perrine avait vraiment envie de visiter les jardins de la pension...
- Nan je crois que ça l'a gênée. Tout ça, ce rendez-vous à deux... Et puis toi et moi c'est différent d'elle et Robbie...
- Qu'est-ce que ça veut dire ça ? sourit Walter.
- Bah... Toi et moi on est amoureux, Perrine et Robbie ils sortent ensemble.

Walter plissa les yeux.

- Y'a une subtilité ?
- Bah oui... Ils flirtent alors que toi et moi... C'est du sérieux !

Walter acquiesça.

- J'ai commencé à nous chercher une maison d'ailleurs. On adopte combien d'enfants ?
- Adopter ?! Je tiens à faire tous mes enfants moi-même, Walter Ludges !
- On ne devrait pas avoir cette conversation !
- Non, en effet... mais je me sens beaucoup mieux en ayant cette conversation avec toi qu'en ayant eu ce genre de conversations avec Mike.

Walter haussa les sourcils.

- La soirée se passait si bien, pourquoi ramener ton ex sur le tapis ?
- Je sais pas... tout ça, cette année, tous ces gens, Direction Dresseurs, mon père... Il s'est passé tellement de choses. Je crois que je suis contente d'avoir vécu tout ça, les bons comme les mauvais moments !

Walter s'étonna.

- Quel optimisme !
- Je te l'ai dit, je vois tout en rose. Y'a que comme ça que j'avance ! C'est pour ça que ton attitude, parfois, m'énerve.
- Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste, nuance. La réalité est dure, je ne vais pas l'embellir inutilement. Chaque fois que je me lève le matin, je me tape une grosse leçon de réalisme rien qu'en essayant de m'habiller. J'ai un siège dans ma douche, Naomi. Un siège. Dans ma douche.
- Je sais, je l'ai vu quand je suis allé chez toi la dernière fois !

Walter soupira. Naomi leva les yeux au ciel.

- Peu importe la vie qu'on aura, tant que c'est avec toi, ça vaudra le coup.

Walter souffla.

- Je commence à me demander si on survivra à la vie commune. Y'a des couples qui vivent séparés et qui vivent très bien comme ça... Je commence à envisager ça comme ça parce que... Tu es une part de rêve qui peut devenir réalité et je suis entouré de réalité qui relève plus du cauchemar, alors...

Naomi grimaça. Ils furent interrompus par Narcisse qui portait quelque chose.

- Le dîner était bon ?
- Oui...
- Oui oui.
- Mademoiselle Kingsley, j'ai particulièrement apprécié notre joute, et je tenais à vous récompenser.

Naomi haussa un sourcil.

- C'est-à-dire ?
- Eh bien, une de mes amies aime à passer dans les endroits de ce type afin de mettre au monde des œufs avec l'aide de son Flambusard. J'ai décidé de vous offrir un des œufs dont elle est la tutrice. Il est à deux doigts d'éclore, ainsi votre allocation jeune dresseur n'en sera pas affectée.

Naomi haussa les sourcils et regarda Walter, tout aussi impressionné.

- Merci beaucoup ! Je pourrai la remercier en personne ?
- Elle est déjà partie. Voilà.

Narcisse donna l'œuf qui, effectivement, bougeait beaucoup.

- Sortez-le de la couveuse. Vous savez comment faire n'est-ce pas ?
- Oui oui !

Naomi prit l'œuf et le caressa doucement. Il commença à se craqueler.

***

- Qu'est-ce que tu as pensé de cette soirée ?
- Mouarf. Le combat de Naomi était sympa, la bouffe aussi... Ton choix de restaurant était sympa aussi...

Perrine et Robbie se baladaient dans les jardins de la pension.

- Mais...
- Toi d'abord.

Robbie haussa les sourcils.

- Bah moi... J'ai trouvé ça bien ! Après, j'apprécie évidemment qu'on passe du temps ensemble, que ce soit ici à l'école.
- J'ai le droit d'être une fille et de pas aimer ce genre de sorties où on fait comme si c'était quelque chose d'exceptionnel ?
- Bah je t'avoue que j'aurais préféré t'inviter à la nocturne des galeries d'art dans le quartier latin, mais...

Perrine regarda Robbie.

- Pourquoi ? Tu n'aimes pas la peinture !
- Je déteste pas non plus, mais toi, tu adores !
- Je préfèrerais qu'on fasse un truc qui nous fasse plaisir à tous les deux ! Par exemple...
- Un cinéma ?

Perrine soupira.

- Je suis une cause perdue. Tu veux me faire plaisir, je refuse en prétextant que je préfèrerais que ça nous fasse plaisir à tous les deux !
- Tu es trop généreuse en fait !
- Oh bah manquerait plus que ça !
- Je... crois qu'on est observés !

Perrine repéra le Pokémon dans les buissons. Enfin, surtout la corne qui dépassait.

- Bah voyons. Qu'est-ce que c'est que ça ?!
- On dirait un Scarhino, femelle pour être précis... admit Robbie.

Un éleveur arriva discrètement par derrière et attrapa la corne de la Scarhino. La créature sortit du buisson, affolée. Perrine et Robbie semblèrent quelque peu choqués.

- C'est rien, du calme ! Retourne à l'enclos !
- On... peut vous aider ? demanda Robbie.
- Nan, elle va vite se fatiguer...

La Scarhino sembla en effet très vite abandonner toute volonté de se débattre. L'homme emmena Scarhino à son enclos, suivi par Robbie et Perrine.

- Qu'est-ce qu'elle a ? demanda Perrine.

L'éleveur soupira.

- C'est un Pokémon qui a déjà un certain âge. Les pensions se la refilent depuis des années, en fait elle appartenait à une jeune dresseuse, elle a été laissée là suite à son décès pendant la guerre, vu qu'elle était apparemment d'une famille huppée, un truc dans le genre, mais elle a jamais été réclamée par la famille. Ce Pokémon a été tellement mal dressé que malgré son âge, elle est d'un niveau trop faible pour qu'on la relâche à l'état sauvage. Et personne n'en veut parce qu'elle est totalement en stress. Si y'avait encore des lois pour l'euthanasie, ce serait une excellente candidate.

Perrine et Robbie se regardèrent.

- J'la prends !
- Vous, ma petite dame ?! Vous arriverez à peine à la nourrir !
- Mon premier Pokémon, ça a été un Cacturne, recueilli dans une pension comme celle-là, et j'avais quatre ans, alors bon...

L'éleveur haussa les épaules.

- Si la petite dame estime être la meilleure...
- J'ai pas dit que j'étais la meilleure, j'ai dit que je pouvais le faire. Faites-moi signer la décharge pour que je sois en règle avec ce Pokémon.
- C'est comme vous voulez...

L'éleveur sortit un bloc posé sur une planche. Robbie acquiesça.

- Bon choix.
- J'ai l'impression de me revoir gamine, j'aurais eu bien du mal à la laisser là en sachant son histoire...
- C'est même pas trop ton genre de Pokémon en plus...
- Nan. Ça va me faire bizarre un truc qui sait se battre !
- Le monsieur t'a dit que non ! souffla Robbie en souriant.
- Le monsieur avait l'air aussi professionnel qu'un trafiquant de drogue ! grommela Perrine.

Robbie ricana alors que l'éleveur revint avec la décharge.

- Vous voulez la surnommer ?
- Oh bah tant qu'à lui donner un nom, autant lui donner le nom d'une autre infirme combattante : Frida !
- Mouais...

L'éleveur nota sur le calepin. Robbie se voulut curieux.

- Ça fait combien de temps que vous travaillez ici ?!
- Trop longtemps... Voilà ma petite dame.
- Merci mon petit monsieur ! sourit Perrine.
- Et en plus c'est une marrante...

L'homme repartit servir sa nourriture. Perrine soupira.

- Bon, j'te quitte pour lui, il parlait vraiment comme un dieu.
- Je comprends, si j'en avais le courage, je te quitterai également pour lui ! admit Robbie.
- Retournons voir ma keupine et mon keusin avant qu'ils ne fassent un bébé sous la table.
- Sous la table ?! J'avais à peine de la place pour mes jambes ! Les pauvres !
- Oh bon sang, l'espace d'un instant j'ai cru que j'étais trop grosse pour leur mobilier !

Robbie ricana de nouveau. Perrine sourit.

- Contente de voir que je suis pas chiante !
- Tu ne l'es pas, c'est pour ça que j'aime être avec toi ! sourit Robbie.

Robbie et Perrine se regardèrent. Robbie sembla gêné et regarda ailleurs, tout comme Perrine.

- Allons les retrouver !
- Oui, ils vont se demander si on fait pas un bébé dans les jardins !

Cette fois c'est Perrine qui ricana.

- Et le mec qui viendra les voir et qui leur dira : « On sait pas ce qui s'est passé, on a trouvé un œuf » ! ricana Robbie.
- Arrête !! cria Perrine, hilare.
- « Ce sera cent Pokédollars pour reprendre votre Cousin ! »
- T'es nul ! sourit Perrine.
- Je sais !

***

- Pauvre petite Naomi qui a rompu. Bouhouhou !
- Ca va hein ! grommela Naomi.

Wallace savourait ses frites.

- Tu te rends compte que toute la classe débat du pourquoi du comment, et il n'y a que toi qui détienne la clé !
- Pourquoi on mange seuls déjà, toi et moi ?!
- Ne détourne pas la conversation. En tant qu'ami pas trop proche et un peu pervers, je tiens à savoir de quoi il en retourne !

Naomi soupira.

- Direction Dresseurs donne sa stupide conférence d'ici quelques jours et toi tout ce qui t'intéresse...
- Ton second prénom c'est Esquive ? Nan parce que là...

Naomi soupira.

- Tu viens de dire qu'on n'était pas très proches.
- Bah Perrine est ta Bestah, toi et Walter avez plein de points communs, tu me fréquentes plus par obligation que par amitié réelle, faut pas se voiler la face ! sourit Wallace.

Naomi hocha la tête.

- Eh bah figure toi que je prends infiniment plus de plaisir à discuter avec toi qu'à être sortie avec Mike.

Wallace cligna des paupières, étonné.

- C'était chiant. Il est immature, il n'a aucune conversation, il... Sans vouloir me vanter, j'avais l'impression d'être un Milobellus et de traîner avec un Tadmorv ! C'est horrible ce que je suis en train de dire...
- Je... comprends la métaphore, mais...
- Pendant un moment, je t'ai envié. J'ai compris même pourquoi tu fonctionnais comme tu fonctionnes.

Wallace acquiesça, bon écouteur (quand ça le concerne).

- Quand on sortait ensemble, j'étais folle de lui, mais sans objectivité la moindre, c'était juste... primaire. Il est beau garçon, il me dira toujours ce que j'ai envie d'entendre, mes parents l'accepteront, on fera de beaux enfants. C'est tout ce que j'avais en tête.

Wallace acquiesça.

- A aucun moment je ne me suis posée la question... « Est-ce qu'on s'entendra bien ? Est-ce qu'il me traitera bien ? Est-ce qu'il me respectera en tant que femme et qu'être humain ? » Des questions essentielles, dans une relation tu t'attends à ce que l'autre ait un certain niveau d'égard envers toi, qu'il ait la même considération que toi pour lui et que lui pour toi.

Wallace ne put qu'acquiescer à nouveau.

- J'étais prête à...

Naomi inspira, émue.

- J'étais prête à finir femme au foyer, à me faire entretenir, à nettoyer une maison, l'exacte opposée de mes rêves, juste pour un beau garçon... Je me suis sentie tellement idiote... Et je t'ai compris parce que toi aussi tu n'as pas envie de t'abaisser à quoi que ce soit qui... comment dire... éroderait ta personnalité !

Wallace hocha la tête, attentif.

- Quand j'ai rompu, je n'avais aucune raison tangible. Je ne voulais pas lui dire en face « Toi et moi ça ne colle pas, je ne veux pas finir comme ma grand-mère » !
- Hm, oui, ça semble logique, personne ne veut être comme ses parents, quand bien même on les adore.
- Voilà.
- Eh bah t'as bien fait, même si tu regardes les choses avec une sacrée putain de longue-vue !
- Oui, je vois trop loin, je sais. C'est mon côté fourmi carriériste, la faute à mon père ! sourit Naomi.
- Quel trait de caractère mes parents m'ont légué... Pas grand-chose, j'espère pour eux !

Naomi ricana avec Wallace.

- J'espère que les gens vont vite arrêter de me regarder de travers...
- Si la situation se normalise rapidement, ils vont arrêter. Et puis après tout, fais comme moi, ce qu'ils pensent, tu t'en fous !
- Ca a l'air si facile quand tu le dis...
- Ça l'est !

Petit blanc.

- Tu vois...

Wallace releva la tête.

- Toi et moi on n'est pas très proches mais tu es un très bon ami, Wallace Gribble.
- ... et... tu te plains tout le temps et parfois j'ai envie de te donner des claques mais tu es adorable, Naomi Kingsley !

Les deux sourirent et finirent leur repas.


***

Naomi ne se lassait pas de caresser son nouveau Feunnec.

- Il est trop mignon ! Il a l'air espiègle et câlin à la fois !

Le Pokémon grimpait sur Naomi et se frottait à elle avec affection.

- Oooooh ! Il est pas trop chou ?
- Si, si... marmonna Walter.
- T'es jaloux ?
- Tu plaisantes ? Jaloux d'un renardeau ?! soupira Walter.
- Je vais l'appeler... Harry ! Hein Harry ?

Feunnec jappa, tout content. Walter plissa les yeux.

- Bon, euh... on commande un dessert ? souffla Walter.
- Regarde, Santa, c'est Harry ! Un deuxième mâle dans l'équipe, tu dois être content !

Cadoizo salua Feunnec qui sourit en retour. Naomi était encore toute excitée.

- Tu imagines ce qu'on va pouvoir accomplir lui et moi ?!
- Oui, ça va être génial... soupira Walter, délaissé.
- Oh, Walter Ludges, vous êtes jaloux, et c'est vilain !
- Mais non pas du tout ! Tu te rends compte que ta bestiole ne tient pas cinq minutes face à mon Flingouste ?

Feunnec sembla effrayé. Naomi plissa les yeux.

- Tu fais peur au bébé !
- ... tu ne viens pas de dire ce que je viens de t'entendre dire, là ?

Perrine et Robbie revinrent. Les deux se regardèrent et éclatèrent de rire.

- Exactement comme on avait dit ! sourit Perrine.
- Ouais, même si je m'attendais à ce qu'il soit moins poilu ! admit Robbie.

Naomi et Walter se regardèrent, intrigués.

***

Wallace fumait une clope. Cela pouvait figurer parmi ses dix meilleures parties de jambes en l'air.

- Bah putain, si je m'attendais à ce que la soirée finisse comme ça...
- Et moi donc. Tu as été à la hauteur de tout ce que tu m'as fait voir !

Wallace sourit.

- Ton fils est un putain d'abruti !
- Le pire qui soit. Je l'ai forcé à trouver un boulot minable pour qu'il apprenne la valeur du travail.
- Ta fille...
- Elle se démène mais elle a fait les mauvais choix depuis le départ. Au lieu de faire des études, elle a choisi de faire des enfants, tout ça pour être quittée par son mari ensuite...
- Et les deux petites, là, elles sont réelles ou...
- J'adore les frustrer, c'est mon sport favori. Je leur ai trouvé des places comme serveuses cet été... elles passeront leurs vacances à récurer des assiettes !
- T'es génial !
- Je sais... Si seulement j'avais compris bien avant que je préférais les hommes... Du coup ma famille est devenue une nuisance insupportable. Va te mettre en couple avec un mec en lui disant que t'as quatre gosses et que ton ex-femme a 15% de parts dans ton entreprise...
- J'avoue, c'est la merde... Mais vous devez pas être le seul dans cette situation...

Trevor sourit.

- Y'a toujours une solution avec toi...
- J'sais pas, j'suppose.
- Tes idées commerciales au dîner, elles étaient vraiment bonnes. Tu pourrais faire de grandes choses !
- J'ai dit la première merde qui me passait par la tête...

Trevor se coucha sur le côté.

- Pourrais-tu cesser de te rabaisser en permanence ? Tu as une analyse pointue de toutes les situations, tu t'adaptes, et tu es à même de donner de bons conseils alors que tu connais à peine les situations. Tu as un don, Wallace, tu as la capacité de faire des choses merveilleuses, et on dirait que tu es le seul à ne pas t'en apercevoir.

Wallace haussa les sourcils.

- J'ai l'impression que tout le monde me dit ça...
- Eh bien tout le monde a raison. Tu as un discernement incroyable sur ce qui t'entoure. Tu vois des choses que d'autres ne voient pas. Tu gagneras vraiment à faire fructifier tes immenses capacités dans le futur.

Wallace inspira.

- Ça te dit pas qu'on rebaise ?
- Je t'avouerai que je suis un peu fatigué. Et je trouve ton esprit aussi fascinant que tes charmes.

Wallace grimaça.

- Ça devient très embarrassant. Tu peux me ramener chez moi ?
- Pourquoi ça t'embarrasse ?

Wallace soupira.

- Parce que je ne vaux pas la peine qu'on digresse sur mon si beau cerveau. Je suis pas malin, je suis vicieux. C'est différent. Tout à l'heure au dîner, j'ai presque joui quand j'ai provoqué ton fils. Je suis pas un mec bien. J'aime faire souffrir les gens, je prends du plaisir à les voir souffrir, à les détruire.
- Pourquoi ?

Wallace haussa les épaules.

- Je sais pas. Peut-être que je suis foncièrement mauvais, que je suis pas fait pour la vie à deux...
- Tu as des amis ?

Wallace hocha la tête.

- Ouais... et ils se sont habitués à moi, à mon comportement de merde... J'ai eu de la chance... cette fois... mais je sais qu'après cette année...

Wallace inspira, pessimiste.

- Ce sera fini. On se verra de temps en temps, mais... au fur et à mesure, on va s'oublier mutuellement... Perrine va devenir une grande décoratrice, Walter et Naomi vont acheter une maison à la plage et moi... Au mieux, je serais garçon de café !
- J'en doute grandement. Si tu as des amis et s'ils te disent que tu dois t'améliorer, tu dois forcément essayer de le faire, non ?
- Oui mais tu connais ce genre de situations où tu... tentes de devenir meilleur mais tu fais forcément un jour une connerie qui fait tout capoter ?

Trevor hocha douloureusement la tête.

- Comment crois-tu que je me suis retrouvé avec ces parasites sur le dos !
- Eh bah... J'ai essayé de... d'arranger les choses autour de moi, afin de... mieux me retrouver avec moi-même, mais au final... Je crois que je me soucie un peu trop d'un certain pot de colle au point de lui acheter des chaussures pour remplacer celles que j'ai salies... et...
- C'est très gentil !
- Ca n'est pas moi, et putain c'étaient mes économies pour m'acheter une super veste !
- Tu dois vraiment tenir beaucoup à ce garçon !

Wallace regarda Trevor.

- J'peux te dire un truc qui restera entre nous ?
- Je pense que tu as été très clair quand tu as dit « Je doute qu'on se revoie » ! sourit Trevor.
- Bah... Je crois que ouais, je tiens à lui. Du moins je veux pas qu'il lui arrive d'embrouilles. Je le protège, je joue les anges gardiens quoi.
- Mais tu ne l'aimes pas ?
- J'ai de l'affection pour lui, mais... je sais pas trop d'où ça vient parce qu'à part me courir après, je vois pas pourquoi je m'y intéresserai...
- Tu es une âme noble, tu as besoin de protéger les faibles.
- Génial, je suis un foutu chevalier blanc.
- Et lui, que pense-t-il de toi ?
- Il est fou amoureux de moi, mais il veut la totale, la grande histoire d'amour romantique et tout.
- Et tu ne peux pas lui donner.
- J'aime trop mes bars, mes plans culs et mon indépendance. Rendre des comptes à quelqu'un en permanence, ça me ferait incroyablement chier en fait.
- Je ne peux qu'être d'accord, il suffit de voir quelle réussite a été mon mariage. La vie de couple, c'est fini...
- C'est pas pareil, c'était une nana, vous pouvez refaire votre vie avec un mec !

Trevor claqua des doigts et regarda Wallace en le désignant.

- Tu vois ? C'est systématique ! Tu as un besoin compulsif d'aider les autres, tu veux toujours trouver des solutions. Tu es né pour rendre service, c'est ta vocation.
- Si tu me dis que c'est pour ça que je suis actif et passif à la fois, je t'en colle une !

Trevor éclata de rire.

- Tu es un garçon bien. Vicieux, espiègle et cynique, mais bien. C'est pour ça que ce garçon t'aime, parce que derrière ton océan de défauts, il ne voit que l'îlot de qualités. Son but, dans sa petite barque déchaînée, est de t'atteindre et de savourer son séjour après tant d'années en mer.

Wallace hocha la tête.

- Jolie métaphore de merde. Tu me ramènes chez moi ?
- Si tu veux.

***

- Eh bah c'était une bonne soirée ma foi ! sourit Robbie. Les femmes ont eu des Pokémon et les hommes, bah...
- C'est juste moi ou l'addition était pas énorme ? s'étonna Walter.
- J'ai fait le compte et c'était pour ainsi dire la moitié de ce qu'on aurait dû payer ! admit Robbie.

Walter acquiesça.

- Visiblement, elle lui a fait une forte impression...
- Tu crois que c'est ce Narcisse ?
- Qui d'autre ? souffla Walter, amer.

Robbie, qui le poussait pendant que Perrine et Naomi chouchoutaient Feunnec, agita la tête.

- Serais-tu jaloux ?
- Ouiiii et c'est atroce ! Je devrais pas, c'est un manque de respect envers Naomi, tout à l'heure j'étais jaloux de ce stupide renardeau, et là...
- Tu tiens à elle, c'est normal que tu n'aimes pas qu'on l'approche !
- Oui mais bon elle a le droit d'avoir sa vie aussi, quoi, j'voudrais pas l'étouffer... Je suis peut-être pas fait pour les relations tout court... Je suis un Wallace 2 en fait !
- C'est ta première relation, c'est normal que tu fasses des petites erreurs ou que tu saches pas trop où ça va vous mener !

Walter soupira.

- Ça me fait bizarre de me confier à un mec normal, tu vois, pas à un fou dangereux comme Wallace !
- Mec, vu le cadeau de la saint-valentin que tu lui as fait et qui a juste impressionné tout le monde, je crois que tu es tout à fait capable de bien gérer le truc. Maintenant toi comme elle vous allez faire plein de petites bourdes qui vont vous aider à mieux visualiser ce que vous êtes et ce que vous allez être l'un pour l'autre !

Walter acquiesça.

- Je comprends mieux pourquoi Tristan se confiait autant à toi !
- Robbie Mayer, confident de niveau super expert, à ton service !
- Regardez, les garçons !

Naomi montra Feunnec qui éternuait.

- Il est pas trop mignon ?!
- Même moi je dois admettre qu'il est chou... admit Perrine.

Robbie et Walter poussèrent le soupir le plus las du monde. Les filles resteraient des filles.

- Tu les as pas trouvés ridicules à tendre leur porte-monnaie pour régler l'addition ? soupira Perrine.
- Siiiiiiiii c'était drôôôle ! ricana Naomi.
- Pis le moment où Robbie a sorti « On fait moite-moite ?! »
- Ha ouiiiiiiii !
- Sont bêtes ces garçons !
- Oh crois-moi, Perrine, ça pourrait être pire... bien pire.

***

Cats on Trees – Sirens Call

- Salut salut et à la prochaine !
- T'es complètement bourrée !! grommela Lucy.
- C'est TA FAUTE ! cria Quinn.
- Chuuuuut les gens du quartier dorment !! grommela Tino.
- On va y aller aussi... geignit Orson en se frottant la tête.
- J'arrive pas à croire qu'on se soit embrassés... soupira Benjamin.
- Oui bah on oublie ça, hein, c'était juste l'alcool qui vous a rendu complètement débiles ! grommela Tino.
- A plus...
- Ouais...
- Dessaoulez bien, suppôts de Satan !

Tino ferma sa porte, gavé. Il s'en retourna vers sa chambre et s'aperçut soudainement que Christina y était toujours, assise sur son lit.

- Hey ! sourit-elle.

Tino s'étonna.

- Tu... enfin tu n'étais pas...
- Bah... non.
- Oh... bah... je comptais... dormir, donc...
- Oh pardon !
- Ça va mieux ou...
- Oui, oui, je crois que j'étais un peu pompette, et l'ambiance aidant, j'ai un peu déliré...
- Oui bah oui...

Christina prit ses affaires.

- Je ne t'embête pas plus longtemps !
- Nan, nan, c'est pas que tu m'embêtes, c'est juste que voilà...
- Oui, il est tard...
- Exactement. Je te raccompagne, évidemment...
- Hm !

Tino mena Christina à la porte.

- Bon bah...
- ...

Christina et Tino se regardèrent. Tino sembla embarrassé. Christina grimaça.

- Euh... salut ?
- Salut !

Christina s'avança pour lui faire la bise mais Tino prit une grande inspiration et l'embrassa sur la bouche, à l'étonnement même de la jeune fille. Tino recula, regarda Christina et ouvrit sa porte.

- A lundi ! A lundi et... à lundi, voilà quoi ! geignit Tino d'une voix stressée.
- Oui, oui, oui... acquiesça rapidement Christina en sortant promptement.
- Tu... sauras rentrer ?
- Oh oui, oui, ne... t'en fais pas !
- Ok. Salut !

Tino ferma brusquement sa porte. Il regarda la porte, complètement halluciné par son geste. « Putain, putain, putain !!! »

***

- A lundi !
- Oui !

Perrine et Robbie se séparèrent de Naomi et Walter qui partirent dans leur direction.

- C'était sympa cette soirée !
- Ouais...
- J'espère que ça va bien se passer avec Harry...
- C'est tout à fait le genre de Pokémon que tu élèves, je vois pas pourquoi tu t'en fais.
- C'est un Pokémon Feu...
- Plus de variété pour toi ! admit Walter.
- Je crois que j'aime bien me plaindre en fait. Il a une super personnalité, je ne devrais pas m'en faire !
- Ah bah enfin un peu d'optimisme de ta part ! Ça fait plaisir !
- Bon ça va hein !

Petit silence. Naomi regarda l'heure.

- Mais il est que 23h30 !!! On a le temps de s'arrêter dans un parc !
- Dans un parc ?! Pour faire quoi ?
- Bah des bisous !!
- Des bis... mais t'as quel âge, Naomi ?!
- J'ai treize ans et demi ! Allez hop !
- Mais c'est super glauque !!
- Mais c'est notre seul moyen de faire des bisous !!
- Rhoooon...
- Fais pas ton mécontent, tout à l'heure tu étais jaloux d'un Feunnec, je fais attention à toi, là !
- Je commence à entrevoir une ressemblance avec ta mère...
- Quoi ?!
- Rrrrrrieeeeeeen...

***

- Tu m'en veux ?!

Helen et Jeffrey prenaient le champagne dans un bain moussant, servis par Preston le Miradar.

- De ?
- Bah on vient un peu de passer la soirée à chercher mon ex !
- Ça t'inquiétait, visiblement...
- Oui mais bon... T'es pas... jaloux, un truc dans le genre ?
- Nan. C'est pas comme si toi et moi on partageait quelque chose d'exceptionnellement fort. Et puis quelqu'un qui disparaît comme ça du jour au lendemain, je comprends que ce soit bizarre.
- Bon. Parce que j'avais peur que tu me fasses le coup de « Arrête de parler de ton ex », tout ça...
- Sauf qu'on ne sort pas ensemble à proprement parler. Donc je n'ai pas à être jaloux puisque... c'est ta vie et pas la mienne !

Helen acquiesça tout en sirotant son champagne.

***

Steven marchait dans les rues, en chemin vers chez lui, l'air complètement dépité. « Elle fait chier, elle fait vraiment chier... Et ça me fait chier aussi, pourquoi j'suis aussi gentil avec elle, moi, c'est juste une gonzesse ! »

SMS. Steven regarda son téléphone.

[Désolée pour tout à l'heure...]

Steven plissa les yeux. « Bah voyons. Pis t'as envoyé le même à l'autre gros naze... »

Il choisit de ne pas répondre et sortit Mucuscule qui l'accompagna sur son chemin.

- Hein t'es d'accord avec moi ? Les gonzesses, faut les niquer, faut pas sympathiser !

Mucuscule sourit en agitant la tête. Steven plissa les yeux.

- Je sais que t'es une gonzesse, mais tu peux compatir, nan ?

Mucuscule se blottit dans les bras de Steven.

- Ouais, c'est cool !

***

Ana attendit une réponse qui ne venait pas. Assise dans son lit, elle soupira et décida finalement de se coucher.

***

- Voilà.

Wallace hocha la tête.

- Bon bah... merci pour cette soirée !
- Mais pas de problème mon grand ! sourit Trevor. C'est moi qui te remercie.

Wallace acquiesça et saisit la poignée de la porte.

- Attends !

Wallace tressaillit.

- Putain, j'en étais sûr ! Tu vas m'enfermer dans une pièce et me nourrir de fallafels périmés !
- Oui, mais d'abord...

Trevor sortit une carte de visite de sa veste.

- Tiens.
- ... Mais je t'ai dit qu'on se reverrait pas ! T'es très gentil mais j'ai une politique très stricte envers mes plans fesses !
- Il n'est pas question de se revoir ! Du moins pas dans les mêmes circonstances.

Trevor tendit de nouveau la carte que Wallace prit.

- Mer...ci.
- Quand tu auras ton diplôme, et / ou que tu auras fini tes études, passe un coup de fil et je veillerai à ce que tu sois à la place que ta très haute intelligence mérite.

Wallace balbutia.

- Juste parce qu'on a couché ?
- Pas vraiment, non. Pour ce que tu m'as montré à table, notamment. Tu te dois de devenir un grand, Wallace, tu en as l'envergure.

Wallace inspira.

- Si tu le dis...
- Surtout, garde précieusement ma carte !
- ... okay, okay... Bah... bonne continuation.
- Toi de même !

Wallace cligna des paupières.

- C'est bizarre si j'te dis que tu me rappelles mon grand-père ?
- Oui, c'est très bizarre. Et presque offensant ! File ! sourit Trevor.

Wallace sourit et sortit de la voiture. De nouveau menacé par le froid de la nuit, il regarda la carte, quelque peu intrigué.

***

- Pfff... Faut que j'arrête de boire en soirée, ça fait vraiment trop la meuf qu'a besoin d'oublier ses problèmes...
- Quels problèmes, Quinn ? ricana la petite asiatique.

Quinn pouffa de rire.

- Ouais comme tu dis... Mon seul problème c'est Francis...
- T'as qu'à le régler, c'est facile hein... Tu vas dans sa maison, tu mets sa sœur dans un placard...
- Mais arrêêêêêêteuuuuuh ! C'est débile ! Comment je fais pour entrer chez lui sans les clés hein ?
- Tu frappes ! Toc Toc Toc !
- Hahahahahaha !
- Et tu dis : Salut beau brin... alors... ça baigne ?
- C'est NUUUUUL !!! ricana Quinn.
- Je sais, je sais...
- Pis j'suis pas une trainée, j'vais pas taper chez lui en jouant les bimbos !
- Mets un push-up !
- Ah berk ! Mais comment tu connais ça, toi ?!
- J'm'habille au rayon fille, Quinn, je suis une fille, pour rappel !
- Ah mais j'disais pas le contraire hein !
- FILEZ-MOI VOTRE FRIC !

Quinn et Lucy sursautèrent, sorties de leur délire alcoolisé. Un mec encagoulé avec une parka verte. Et avec un joli couteau.

- Oula !
- Euh...
- SORTEZ VOTRE FRIC PUTAIN !

Les deux filles se regardèrent tandis que l'homme jouait du couteau.

- PUTAIN VOUS ETES SOURDES OU QUOI ??? TOI, LA PUTE, TU ABOULES TON FRIC !!!

Quinn obtempéra en fouillant dans son portefeuille. Lucy était complètement choqué.

- TOI AUSSI, LA CHINTOK !

Lucy acquiesça en tremblotant. Quinn tendit sa monnaie en frissonnant.

- QUOI ? PUTAIN C'EST TOUT ???
- J... on...

Lucy tendit son argent à son tour. Le voleur regarda son butin, pas terrible.

- BORDEL DE MERDE... PUTAIN !

Quinn recula, prostrée. Lucy semblait tétanisée. Le mec menaça les deux filles.

- RECULEZ ! RECULEZ OU JE VOUS PLANTE !
- O... On recule ! geignit Quinn en levant les mains.

Lucy n'osait même pas moufter. Le type recula à son tour et partit en courant. Quinn retomba sur ses fesses. Lucy respira profondément.

- Merde... merde... souffla Lucy.

Quinn se releva et prit Lucy par le bras pour la guider.

- Allez faut rentrer... Allez...
- J... Il aurait pu nous...
- J'veux même pas y penser ! Viens on rentre !

Lucy sortit Donphan.

- Reste avec nous toi !
- Oui ! Oui voilà c'est bien ça ! affirma Quinn.

Les deux filles déambulèrent dans les rues en espérant péniblement atteindre leurs domiciles respectifs dans les plus brefs délais...