When We Are Too Noisy de Marshan Utopium

- Ah, ce Blog. Cet hospice que nous appelons le Blog, plus précisément. C'est un endroit merveilleux où règne une harmonie sans borne entre chaque Pokémon. Nous ne sommes que cinq. Enfin, pour l'instant. Chaque mois, chaque semaine, des Pokémon viennent s'ajouter de temps en temps à notre compagnie. L'Humaine les accueille chaleureusement, comme nous tous. Qui est l'Humaine ? Mais c'est la maîtresse du Blog, voyons ! C'est une fille tout à fait charmante qui nous aime tous. Moi aussi je l'aime beaucoup. Et il y a de quoi, elle prend soin de nous tous les jours, elle nous dorlote. Et même quand on fait une bêtise, elle ne nous dispute pas. Et... Non sérieux Vix, j'suis obligé de continuer à mentir ? Comment tu veux faire croire que c'est un endroit agréable, ici ? Et l'Humaine, charmante ? Sérieux ?

- Tais-toi et continue sinon on va se faire engueuler !

Le Dimoret reprit ses fiches et se racla la gorge.

- Bon, ok. J'en étais où..? Ah ! Notre Blog est donc constitué de cinq membres en excluant l'Humaine. Vix, un Ponchien magnifique et courageux (t'étais obligé de mentir à ce point-là ?), Tulipe, une Floette coquette et un peu trop collante, Piper, un Vipélierre timide et craintif, Aziliz, une Feunard majestueuse et puissante et Zéphyr, un Dimoret... MOCHE A EN CREVER ET CHIANT COMME PAS POSSIBLE ?! Nan mais tu te fous de moi là !

- Quoi ? C'est pas de ma faute si je suis réaliste ! criai-je, indigné.

Le Ponchien magnifique et courageux, c'est moi et, comme vous l'aurez compris, le Dimoret moche à en crever et chiant comme pas possible, c'est l'abruti qui essaye de vous faire croire que le Blog est rempli de petits anges adorables. On est seulement cinq et c'est déjà difficile à gérer, impossible d'avoir une seconde de paix ici.

- TULIPE ! C'est toi qui a cassé mon lisseur ?!

- Euh... Nan ?

- Mais t'as rien à lisser, comment t'as fait ?! ATTENDS QUE JE T'ATTRAPE !

Pourquoi faut-il toujours que les boulets de service confirment ce que je dis ? Pour résumer notre petite compagnie en une phrase chacun, je dirais que :

- Tulipe est une Floette collante à la recherche du grand amour ;

- Zéphyr est un Dimoret dépressif qui insulte et déteste tout le monde (et en plus il est moche) ;

- Piper est un Vipélierre gay qui a peur du monde extérieur ;

- Aziliz est une Feunard magnifique dont je suis amoureux (j'ai vraiment osé le dire ?) ;

... et moi je suis un Ponchien qui s'appelle Vix, et qui n'a plus de vie à cause des quatre emmerdeurs que je viens de vous citer. Sérieusement, c'est impossible de vivre dans de telles conditions. Il y a toujours du bruit et des engueulades ! Je n'en peux plus, je craque.

- Dois-je te faire remarquer que toi aussi, tu provoques des disputes, môsieur le Ponchien parfait ? m'interrompit Aziliz.

Je ne répondis rien car, énervé comme j'étais, j'allais devenir vulgaire. Je regardai la Feunard. Pour le coup, Zéphyr n'avait pas menti en la décrivant : elle était magnifique. Malheureusement, cette magnifique Feunard m'avait laissé tombé il y a déjà un an. Sans doute n'étais-je pas assez bien pour elle. Qu'est-ce qu'une perle rare comme elle trouverait à quelqu'un comme moi ? Soudain, des bruits de pas me tirèrent de ma rêverie. C'était sûrement l'Humaine qui revenait. On savait tous qu'elle avait eu un rendez-vous avec Arceus, The Divinité en personne, ce matin. Et ce rendez-vous nous concernait pour une raison que nous ignorions. L'Humaine se planta devant nous, le regard sévère.

- Mes amis Pokémon, puis-je vous parlez quelques instants ? commença-t-elle calmement.

Oulà. Le faux sourire, les sourcils froncés, le ton faussement gentil, les mains sur les hanches... Ok, on avait fait une connerie et on allait se prendre une bonne baffe. Le tout était de savoir quelle connerie nous avions fait.

- Bien sûr ! répondirent mes conjoints sur un ton de faux respect habituel.

- Vous savez qu'Arceus m'a contacté ce matin. J'y suis allée, et devinez ce qu'il m'a dit ?

- Qu'on était la meilleure compagnie du monde... ? essaya Piper.

C'est à ce moment que son faux sourire disparu et que je me bouchai les oreilles pour éviter la tornade.

- ARCEUS VOUS DETESTE ! Vous foutez trop le bordel, du coup vous devez dégager le plancher !

- C'est tout ? Bah c'est rien ! lâcha Zéphyr.

- Ce n'est rien tu dis ? Je crois que tu ne comprends pas bien. Vous devez partir. PAR-TIR. Quitter le Blog, définitivement.

Ah. Effectivement, c'était un problème. Et plutôt gros, avec ça.

- Et vous devez accomplir une mission parce que, bien sûr, môsieur Arceus estime que, si on vous lâchait dehors, vous seriez capables de mettre toute la région à feu et à sang. Il m'a clairement dit "c'est en donnant des responsabilités à quelqu'un qu'on le rend responsable". Je sais pas ce qu'il espère exactement de vous, mais en gros... vous devez sauver le monde.

Le silence se fit. C'était pas souvent, mais là, c'était pesant. Nous nous regardâmes avec étonnement et incompréhension. "Sauver le monde" ? Sérieusement ? L'Humaine continua :

- Apparemment, il y a une organisation qui sévit dans l'ombre dans notre région. Ils veulent conquérir ou détruire le monde, j'ai pas bien compris...

- Y'a quand même une différence, t'aurais pu le retenir... souffla Tulipe.

- C'est pas de ma faute si j'ai eu du mal à comprendre ce qu'il disait ! Puis si vous aviez pas foutu le bordel une fois de plus, vous en seriez pas là ! Vous pouvez vous en prendre qu'à vous-même !

Elle marqua une pause.

- Arceus a insisté pour que vous partiez tous -excepté moi- demain matin à sept heures maximum. Si vous avez besoin de moi, venez me voir, mais je vous conseille de vous préparer pour ce qui va vous arriver. Prenez le minimum, on ne sait pas combien de temps votre "voyage" va durer, autant partir léger.

Et sur ces mots, elle partit dans une autre pièce. Tout ça me laissait perplexe. Ce n'était peut-être pas une mauvaise chose de partir un peu de ce blog, de prendre l'air, mais si précipitamment... Je ne savais pas quoi penser et, en regardant mes amis, je me rendis compte que, eux non plus, réfléchissaient à tout ça. Nous restâmes de longues minutes en silence, à penser. Cela faisait du bien d'avoir un peu de calme, c'était tellement... inexistant. Finalement, au bout d'une dizaine de minutes, ce fut Aziliz qui brisa le silence :

- Bon, puisqu'on part demain, il va falloir préparer nos affaires.

- Tu as raison, ce soir, on mange, on prépare nos affaires et on va se coucher tôt ! répondit le Vipélierre.

Pour une fois, nous étions tous d'accord -et ça aussi c'était quasiment inexistant-. Après avoir passé l'après-midi chacun de notre côté, nous nous sommes rassemblés pour manger quelques Baies, puis nous sommes allés préparer nos petites affaires. Le seul Sac à Trésors que j'avais était assez petit, je ne pouvais pas mettre grand-chose dedans. Je pris des Baies, de l'eau et une petite couverture. Juste après avoir préparé mon sac, c'était comme si mon lit m'appelait. Je répondis à cet appel en allant de me coucher de suite. Je sentais que la journée de demain n'allais pas être de tout repos, mais je priais pour avoir tort...