Chapitre 3 - Une arrivée mouvementée
La nuit était déjà tombée depuis quelques heures quand ils arrivèrent à Waturbi, cependant tous trois ne purent s'empêcher de s'arrêter pour contempler la ville, Waturbi ne ressemblait en rien à ce qu'ils avaient connus, et encore moins à ce qu'ils avaient imaginés : la ville dégageait une immense emprunte pleine d'histoire et de légendes. Si tout semblait vieux rien n'était délabré mais au contraire tout resplendissait et si bien que quiconque ait vu cette ville serait frappé par sa splendeur. Il y a avait au loin une statue gigantesque d'un Pokémon que les trois jeunes gens ne mirent pas longtemps à identifier : Lugia. La statue était majestueuse, en bronze et le légendaire Pokémon semblait prêt à déployer ses grandes ailes.
- C'est magnifique ! dit enfin Quentin.
- Quelle splendeur... ajouta Elise.
- Oui, ne put simplement ajouter Fred, nous devrions chercher un endroit où dormir.
- Je crois qu'il y a un hôtel là-bas, remarqua Elise en montrant une maison de ville ancienne plus grande que celles aux alentours et qui avait un de ces panneaux reconnaissables au loin.
Ils rejoignirent la maison rapidement, il s'agissait en fait d'une auberge : La Gialu. A l'intérieur, ils découvrirent un hall assez grand qui comportait plusieurs tables, toutes prises par ce qu'il semblait être des voyageurs plus ou moins chevronnés accompagnés de toutes sortes de Pokémon, comme Gardevoir, Feunard, Flambusard, un Amphinobi ou encore un Crabicoque. Cependant presque tous les occupants de l'auberge présents dans ce hall auraient pu au moins être les parents des jeunes arrivants. Ces derniers eurent donc à subir des regards plus ou moins étonnés accompagnés parfois d'un soupçon de suspicion.
A l'accueil ils eurent affaire à une dame âgée à l'accent bien prononcée :
- V'là encore des nouveaux touristes, on en n'a jamais eu tant ma foi ! Vous v'nez aussi pour l'artéfact ?
- Heu oui, répondit Fred, pourquoi beaucoup veulent le voir ?
- Oh oui saperlipopette, beaucoup d'monde que je vous dis !
- Et vous sauriez où on peut le voir ? Demanda Elise.
- Ça je n'en sais fichtre rien ! La seule chose que j'sais c'est que c'est M. Olivier et ses Triopikeurs qui l'ont trouvé. Vous l'trouverez derrière la ville mais pas aujourd'hui, il est tard ma foi !
Ils prirent deux chambres à l'étage, un double avec Fred et Quentin et une autre pour Elise. Après avoir rangé leurs affaires, ils descendirent diner, en passant devant la cuisine ils purent s'amuser de voir un Magmar réchauffer un plat en soufflant dessus. La brave vieille dame qu'on appelait en fait Mère Michelette leur servit de succulents bœufs bourguignons. Ils ne purent s'empêcher de reparler de l'artéfact au cours du repas.
- Il y a beaucoup de monde qui sont intéressés par l'artéfact, constata Elise.
- Oui c'est vrai, cela a l'air de vous gêner, non ? Remarqua Quentin.
- Voyons Quentin, nous devrions nous tutoyer, nous risquons de passer du temps ensemble, ce sera plus simple ! Sinon, cela me gêne un peu oui, mais je ne saurais dire pourquoi, j'ai une sorte de mauvais pressentiment à propos de cet artéfact. J'avais l'impression que certains clients nous regardaient d'un air mauvais tout à l'heure, et si nous devions combattre, et bien je pense que nous... hésita-t-elle.
- ... sommes de piètres dresseurs ? Continua Fred.
- Vous, enfin tu crois qu'ils nous attaqueraient, voyons il ne s'agit que d'archéologie, pas de batailles de sang ! Dédramatisa Quentin. Je ne pense pas que cela se passera mal.
- Je ne sais vraiment pas, j'ai vraiment l'impression que l'atmosphère est étrange et qu'on nous observe, regarde à dix heures discrètement, j'ai l'impression que l'homme au complet noir nous observe, ajouta Elise.
- Possible, ce n'est peut-être qu'une coïncidence... Et bien nous devrions nous entraîner avec nos Pokémons, de toute façon, cela ne peut qu'être positif, il faut qu'ils soient de bons partenaires et rien de tel qu'un bon entraînement, dit Fred.
- Je suis d'accord, admit Quentin, qu'il faut nous entraîner mais ne t'inquiètes pas trop Elise, je ne vois pas pourquoi on s'attaquerait à nous...
Elise ne trouva rien à dire et ils parlèrent de tout autre chose jusqu'à la fin du repas. Ensuite les 3 jeunes gens sortirent prendre l'air et découvrir un peu la ville qui à cette heure était encore raisonnablement fréquentée. Absorbés par les beautés qu'offrait la ville, ils ne virent pas l'heure passer. C'est alors qu'Elise s'inquiéta :
- Dites, vous n'avez pas l'impression que l'homme de tout à l'heure nous suit ?
Fred et Quentin se retournèrent et le virent en effet à quelques mètres d'eux, se mêlant avec des passants de moins en moins nombreux. Quentin dit alors :
- Tu recommences encore avec cet homme ? Pourquoi voudrais-tu qu'il nous suive, il découvre peut-être la ville comme nous.
- Je ne sais pas moi, écoute, si tu ne me crois, je te propose de tourner à la prochaine intersection, pour voir s'il nous suit, répondit Elise, un peu vexée.
Ils tournèrent donc dans une ruelle bien moins importante, et après un certain temps se retournèrent, l'homme était toujours derrière eux.
- En effet, admit Quentin qui se méfiait alors, c'est étrange... Que fait-on ?
- Gardez vos Pokéballs près de vous, on pourrait en avoir besoin, passons dans cette ruelle, répondit Fred en désignant une rue sombre sur leur gauche.
Prudemment ils s'engagèrent dans la rue qui était un cul de sac, au bout de quelques instants l'homme arriva derrière eux, et s'arrêta à une distance suffisamment lointaine pour qu'ils ne puissent en distinguer les contours du visage. Elise fit :
- Que nous voulez-vous ?
- Ecoutez-moi, repartez tranquillement chez vous, ne vous intéressez pas à l'artéfact... commença l'homme
- L'artéfact n'est pas un trésor individuel, c'est un bien de la civilisation Aliquante et par conséquent tout... s'indigna Quentin.
- Abandonnez vos recherches tout de suite... menaça l'homme.
- Hors de question, répondit Fred avec un certain courage, vous ne pouvez nous interdire quoique ce soit.
- Dans ce cas je me vois dans l'obligation de vous éliminer... Désolé, sincèrement, fit l'homme en brandissant une pokéball, Cizayox, vas-y !
Tous trois grimacèrent, ils se savaient de piètres dresseurs, cependant chacun appelèrent leur unique Pokémon. L'homme ria et ordonna à son Pokémon :
- Montre-leur tes Taillade !
Evoli et Héricendre évitèrent l'attaque ce qui ne fut pas le cas de Carapuce qui succomba à la première attaque.
- Erf, désolé, je n'ai rien pu faire, dit Fred.
Elise commanda à Evoli une Charge que parvint facilement à esquiver Cizayox, qui riposta avec une nouvelle Taillade qui mis Evoli K.O. De son côté Quentin ordonna à Héricendre une Flammèche mais ce dernier n'obéissait pas, et semblait refuser le combat. Il regardait d'un air mauvais le Cizayox mais ne bougea pas d'un iota.
- Pourquoi fait-il cela ? se demanda Quentin. C'est peut-être dû à... Mais alors...
L'homme ne lui laissa pas le temps de terminer sa réflexion. Il ordonna à Cizayox une ultime Taillade. Quentin fit alors quelque chose aussi courageux que bête : il s'interposa entre son Pokémon et Cizayox sous les yeux ahuris de ses deux compères. Décontenancé, le Cizayox loupa son attaque, puis sous les ordres de son dresseur, amorça son attaque sur Quentin. Ce dernier ferma les yeux et attendit le choc qui ne vint pas : au contraire il entendit des cris apeurés de Cyzayox. Héricendre dont l'attitude avait subitement changée, avait jailli sur ce dernier et lui lui envoyait à présent de puissantes attaques Flammèche, Griffe, et Morsure.
Cyzayox, recula maintenant et resta sur ses gardes sous l'œil menaçant. Son dresseur, surpris, rappela son Pokémon et après avoir repris une certaine contenance, proféra un dernier avertissement :
- Je vous ai prévenu, partez demain matin ou vous aurez affaire à nous.
Sur ce, il s'enfuit. Elise et Fred rejoignirent Quentin dont le Pokémon s'était rapproché maintenant que le danger s'était éloigné. Il ne le regardait plus d'un air mauvais, mais plutôt reconnaissant et confiant. Il lui lança un cri déterminé et le fixa, puis il se coucha pour se reposer, en tout cas il ne semblait plus agité comme dans le train. Quentin le rappela dans sa Pokéball, et Elise qui n'avait, jusque-là, pas prononcer un mot dit :
- C'était une étrange attaque... Et toi, en s'adressant à Quentin, pourquoi tu as fait ça, t'es fou ou quoi ?
Quentin sourit et répondit :
- En fait je me suis dit que le seul moyen d'apprivoiser Héricendre serait de lui montrer que je pouvais me sacrifier pour lui, c'était un peu chevaleresque et risqué mais vu son comportement après le combat, je crois que c'était une bonne idée ! En revanche je ne m'attendais pas à ce genre d'attaque... Enfin ce n'est pas le plus important... Qu'est-ce qu'il nous veut ?
- Veulent en fait, il a parlé d'un nous, à la fin... corrigea Fred. C'est étrange... En quoi les dérange-t-on... Je ne sais pas pour vous, mais cela ne m'encourage pas du tout à partir.
Les deux autres acquiescèrent. C'est l'esprit confus qu'ils rejoignirent le centre Pokémon où ils déposèrent leur Pokémon pour la nuit.
Ils arrivèrent à l'auberge tard dans la nuit mais aucun ne trouva le sommeil tout de suite, les menaces de l'homme et l'attaque étrange d'Héricendre les hanta jusqu'à ce que Morphée les emmène dans le monde fantastique des rêves...