Prologue
« 13 ans, un bel âge pour mourir.Mais pas moi. »
Eleris Alsyre a treize ans et demi. Les cheveux rouges attachés en queue de cheval la plupart du temps, les yeux bleus-verts, donc cyans, un mètre soixante-cinq à la dernière mesure, elle aime les couleurs allant du jaune fluo au rouge foncé, mais aime aussi le noir, et a la peau blanche quoiqu'un peu bronzée. Niveau mental, elle est caractérielle, impulsive, imprévisible, blagueuse mais sérieuse lorsqu'il le faut, et nous allons appeler son cœur « Giboulée ». En effet,elle peut avoir un cœur d'or pour la minute suivante vous envoyer balader de manière excessivement peu sympathique. Elle possède un faible sens des responsabilités à son âge.
Ce jour-là, les vacances étaient terminées. Après deux semaines de vacances pourtant reposantes dans une colonie réservée aux adolescents de treize à quinze ans et fort agréable où elle se familiarisait encore plus avec les pokemons que d'habitude, Eleris était sûrement plus heureuse que ses parents de la voir rentrer chez eux. On peut la comprendre : leur maison était et reste encore très accueillante, même pour les critères de la région, et comportait à peu près tout pour rendre heureuse une fille de treize ans et ses pokemons. Ce jour là donc marquait la fin des vacances, le retour à la vie un peu monotone mais en fait pas si ennuyeuse qu'on aurait pu le croire, à la routine quotidienne peu mouvementée.
Pour un voyage d'environ la moitié du pays, le véhicule le plus efficace et bien sûr agréable est un any-rail : un train très spécial étant donné qu'il ne consomme pas d'électricité mais de l'azote liquide. Pour faire simple, le « rail » de ce train est constitué de multitudes d'aimants puissants. A l'arrêt, le train est placé sur un support isolant. Le bas du train est une autre série d'aimants. Au dessus de ces aimants, ceux du train, et en-dessous du plancher où marchent les passagers, on verse par quelques trappes et avec multiples précautions de l'azote liquide négatif un peu avant le départ. À l'heure de partir, on enlève de manières diverses et variées, la plupart du temps avec l'aide de pokemons, le support du train, et, comme tout supraconduteur qui se respecte, il lévite, grâce à ce magnifique et mystérieux pouvoir qu'est la science. Bien sûr, cette « lévitation » est superficielle, étant donné que le train ne peut flotter qu'au dessus des aimants du rail, et qu'il ne peut qu'en suivre le tracé. L'avantage de ce type de train est que l'on a réussi à en faire le train le plus rapide que l'on connaisse, encore plus qu'un TMV ou un monorail, et qu'à un de ses terminus se situe une incroyable source d'azote liquide,et pour finir, on a aussi trouvé un moyen de rendre ce transport et même ses aménagements absolument non dangereux envers l'environnement. Et en plus il ne coûte pas cher. Ce train représente en quelque sorte une avancée pour le développement durable.
Il est seize heures et vingt minutes. L'any-rail va bientôt partir en direction de la capitale. Environ une centaine de personnes attendendent sur le quai l'ouverture des portes du train qui peut comporter en tout et pour tout cent cinquantes personnes. Seize heures et vingt-cinq minutes. Les portes s'ouvrent, et les passagers s'engouffrent dans le train en quête d'une place. La colonie a réussi à trouver des places pour toute la cinquantaine d'enfants qui s'y étaient inscrits et qui rentraient chez eux par ce train. Eleris en fait partie, et bavarde avec entrain avec trois amis, surtout des vacances et des pokemons de type feu, le type préféré d'Eleris.
Seize heures trente.Les portes se ferment, les Bétochefs de la gare déplacent le support isolant sur la partie vide du quai. Le train part. Mais au bout de trentes minutes, alors qu' Eleris rigolait de la fausse extinction de voix de la plus bavarde de ses amies, et tandis que le train continuait d'arpenter les côtes d'une montagne sur le trajet, le chauffeur aperçoit, mais trop tard pour arrêter le train, qu'il n'y a plus d'aimants ni de rails sur une distance de trente mètres. Pas le temps d'avertir les passagers. Le train déraille et se met à chuter sur la pente de la montagne dans un cortège d'arbres,de terre et de hurlements de passagers. Eleris se souvient juste que toutes les fenêtres se sont brisées,et que certains ont été éjectés du train. Quand à elle, elle s'était cramponnée à son siège, en espérant que le train s'arrêterait. Et il s'est arrêté, environ cent mètres plus bas.
Eleris s'était réveillée dans une grande salle blanche. Son cerveau et son corps étaient en état de somnolence et ne lui obéissaient presque plus. Elle sentait cependant une vive douleur entre son cou et son épaule droite, et puis plus rien. Elle ne sentait pas réellement son corps, à part là où elle avait mal, mais elle sentait un vide terrifiant à partir de son épaule. Elle vit du coin de l'œil des adultes en blouse blanche qui parlaient en travaillant. Ses oreilles ne répondaient plus, mais elle capta une poignée de mots, dont « symbiote » et « implant »,des mots qu'à son âge il n'y a aucune honte à savoir. Puis elle se rendormit dès qu'elle ferma les yeux.
Lorsqu'elle se réveilla à nouveau, elle était chez elle. Elle s'assit sur son lit et ses parents accoururent, alertés par les quelques grincements du lit. Ils l'étreignirent,puis s'éloignèrent, de peur de lui faire mal. On ne sort pas sans séquelles d'un accident de train. Ils lui dirent de ne pas se servir de son bras droit, et de toute façon elle n'aurait pas pu vu qu'il était fortement anesthésié, et de ne pas enlever les bandages qui le recouvraient avant un délais de trois jour. C'est ce qu'elle fit, et elle s'ennuya ferme pendant ces trois jours à se contenter de surfer sur Internet d'une main et à lire deux ou trois livres tout en faisant attention à ne pas se recasser une côte ou pire.Pendant ce délais, elle constata avec consternation qu'elle mettait dix secondes à écrire « anticonstitutionnellement » au lieu de six, bien qu'elle n'écrivait jamais ce mot, sauf pour tester sa vitesse d'écriture. Au bout de trois jours, elle put enfin retirer les bandages de son bras droit. Elle s'assit sur le lit, et commença à dérouler. Au fur et à mesure qu'elle les enlevait, elle avait un pressentiment, une impression étrange, une pensée inhabituelle, un instinct qui lui disait que quelque chose n'allait pas. Puis, lorsqu'elle eut enlevé la totalité des bandages, elle resta pétrifiée à la vue de son bras.
Son bras de Lucario.