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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 01/01/2014 à 09:55
» Dernière mise à jour le 10/06/2018 à 23:40

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 210 : Panique aux urgences
Entre risquer sa vie en affrontant les Shadow Hunters et demeurer à la base avec une femme qu'il aimait et qui elle-même l'aimait, le choix était vite fait. Pourtant, Tuno était si inquiet pour son équipe qu'il était de bien mauvaise compagnie pour Laurinda. Mais la jeune femme trouva bien vite un moyen de le distraire et de l'éloigner de ses soucis. Ce fut donc bien vite la pagaille dans son bureau, et Tuno aurait apprécié la présence d'un lit moelleux, même si au final il ne fut pas indispensable.

Le colonel savait qu'il faisait sans doute une boulette. Dans son propre bureau, durant son service, en pleine journée, et avec une nana qui il y a encore peu de temps lui aurait arraché son instrument viril pour s'en faire un trophée. Mais il n'arrivait pas à conserver sa réflexion quand Laurinda le prenait dans ses bras. Pourtant, en dépit de ce qu'il pouvait faire croire, Tuno n'était pas un obsédé. Il était certes un amateur de femmes, mais seulement pour le plaisir de leur faire la cour. Pour les besoins purement masculins, il lui suffisait de rendre visite un soir ou deux à sa mère dans la maison close qu'elle tenait à Azuria. Là, il avait le choix entre des dizaines de filles encore plus jeunes et belles que Laurinda, qui seraient ravies de le combler, et de plus gratuitement pour le fils de la patronne.

Oui, Tuno avait toujours su faire la différence entre les sentiments et le plaisir charnel. Mais avec Laurinda, c'était différent. Arceus seul sait comment, cette femme avait réussi à lui capturer le cœur. Et parce qu'il l'aimait réellement, le plaisir qu'il tirait d'elle était bien supérieur à tout ce qu'il pourrait trouver dans le bordel de sa mère. Allongés sur la moquette de son bureau, ils s'échangeaient encore des baisers brûlants et de douces caresses. Tuno lui effleura la courbe de ses seins.

- Je me demande comment j'ai fait pour vivre sans toi avant...

- Mais j'étais là, non ?

Prenant conscience de sa bourde, Tuno rectifia vite le tir.

- Oui, mais je n'ai pas pris conscience de ce que je ressentais pour toi. Ou je n'ai jamais eu le courage de te l'avouer, va savoir...

- Moi aussi apparemment.

- Quand cette guerre sera terminée, je ferai les choses dans les règles. Tu auras sans doute droit très vite à une jolie bague.

- C'n'est pas bien comme tu gâches la surprise.

- Il n'y a aucune surprise entre nous. Je t'aime. Je veux vivre avec toi.

Laurinda lui répondit en un autre chaleureux baiser, mais ils furent interrompus par des coups secs frappés à la porte. Tuno prit alors conscience qu'il était nu et que son bureau baignait dans le désordre le plus total.

- Oops, oops, oops, oops... répéta-t-il en se rhabillant à la hâte.

Quand il ouvrit, il était essoufflé, débraillé, et son visiteur, qui se trouvait être le général Tender en personne, ne manqua pas de remarquer son état et la présence de Laurinda dans son bureau.

- Général, fit Tuno en s'efforçant de prendre un ton naturel. Quelle bonne surprise...

Tender fronça les sourcils, mi-amusé mi-furieux.

- Tuno. Je vous dérange peut-être ?

- Quelle idée ! J'étais en train de... euh... briefer Laurinda sur l'état et les aboutissements de notre unité. On travaille depuis un moment.

Tender jeta un coup d'œil à Laurinda au garde à vous, rouge comme une pivoine, à qui il manquait la moitié de son uniforme.

- Oui, je veux bien vous croire. Vous avez un moment ? J'ai quelque chose à vous dire... en privé.

- Sûr, fit Tuno.

Il sorti et referma la porte. Il s'attendait à se faire engueuler, mais l'annonce de Tender fut tout autre.

- On a des nouvelles de votre équipe. Goldenger nous a contacté depuis Azuria.

C'était mauvais ça. Les autres n'auraient jamais laissé Goldenger faire le rapport à leur place.

- Ils... Ils sont...

- En vie, pour le moment, répondit sombrement le général. 008 a été tué, selon ce que nous a dit Goldenger au téléphone. Zeff est parti entre temps pour autre chose. Les jumeaux et leurs deux gardes du corps sont salement amochés par contre. Il est parvenu à les amener à l'hôpital d'Azuria. Leur état est grave...

Tuno déglutit difficilement.

- J'y vais immédiatement. Et... la mission ?

- Un demi-échec, ou une demi-victoire. Apparement, 008 et le chef de la Shaters se sont entretués. Vu la force de ce Dazen que nous a décrit Goldenger, c'est préférable pour nous.

- Les autres risquent de ne pas être contents, en revanche, souligna Tuno.

- Certes. Et, à propos...

Tender baissa d'un volume et regarda Tuno droit dans les yeux.

- Loin de moi l'idée de me mêler de votre vie privé - même si vous méritez un coup de pied au derrière pour faire ça en plein pendant le service - mais je veux vous prévenir, en toute amitié que j'ai pour vous. Si jamais votre nouvelle copine retrouve la mémoire un jour, vous serez le premier à mourir. Vous le savez, j'imagine ?

Tuno hocha la tête, l'air penaud.

- Oui général, je le sais. Mais pour moi, elle vaut bien ce risque.

Tender acquiesça, en lui mettant une main sur l'épaule.

- Je comprends ça, fiston. Les femmes qu'on aime valent tous les risques. Mais hélas, on a souvent tendance à ne pas trop avoir de chance de ce coté là. J'ai pris le risque d'aimer deux fois, et ça c'est mal terminé. J'espère que ce sera différent pour vous...


***


Deux heures plus tard, Tuno sortit de la voiture qui l'avait conduit jusqu'à Azuria. Heureusement que la ville était sous contrôle Rocket, sinon, Goldenger aurait eu quelques problèmes à faire accepter Mercutio et les autres dans l'hôpital local. Le colonel Rocket distinguait déjà, dans la ville même, les dégâts qu'avait causés la folle attaque de Dazen. Le séisme avait été senti, et bien senti. Les Rockets en faction dans les rues tâchaient de calmer la population paniquée, et dès que Tuno fit un pas dehors, des dizaines de journalistes l'assaillirent de questions.

Laurinda et Djosan jouaient très bien le rôle de gardes du corps d'une personnalité éminente de la Team. Leur force faisait qu'ils ne laissaient passer aucun journaliste. Rien que pour ça, ils étaient les bienvenus. Bien sûr, en apprenant la nouvelle, Djosan s'était précipité, puis Laurinda avait voulu venir à son tour. Tuno n'avait pas été trop chaud, mais Laurinda avait insisté. Mercutio et Galatea étaient aussi de son équipe, avait-elle affirmé. Tuno ne s'était pas vu refusé sans que ça ait l'air trop suspect ou méchant de sa part. Ils pénétrèrent dans l'hôpital, qui fort heureusement était gardé par plusieurs Rockets à l'entrée. Goldenger vint les retrouver.

- Oh, colonel, Djosan et madame Laurinda, vous avez fait du venage, pour sûr !

Connaissant l'impossibilité pour le Pokemon de se souvenir de quelque chose d'important, les autres membres de la X-Squad avaient décidé de ne rien lui révéler sur Laurinda. Et comme il avait déjà oublié qu'ils avaient capturé Ujianie, et sans doute même comment elle était, il ne risquait pas de faire tout foirer.

- Du changement ? Demanda Tuno.

- Les docteurs font de leurs mieuage pour sûr. Miry va mieux et a déjà fait du réveillage. Mercutio est hors de danger mais a le bras droit entièrement broyé, pour sûr ! Mais Galatea et Seamurd...

Que l'intarissable Goldenger ne finisse pas sa phrase était significatif de la gravité de la situation. Ils se rendirent en premier dans la chambre d'opération où se trouvait Galatea. Ce fut Djosan qui entra le premier, en défonçant presque la porte et en hurlant de telle façon qu'il effraya les docteurs et infirmières présentes.

- AH ! GALATEA CRUST ! De grâce, nobles guérisseurs, que si mes organes pussent servir, que je vous les donnasse avec grande célérité ! Que puis-je ne...

- Euh... monsieur Djosan, je pense qu'il vaut mieux parler doucement, avança Laurinda.

Galatea n'allait pas bien, c'était une évidence. Il y avait tellement de sang sur la table d'opération que Tuno n'aurait pu deviner sa couleur initiale. Cinq médecins travaillaient à la fois sur la patiente, lui branchant quantité de tuyaux et de fils de machines pour la maintenir en vie. Un des docteurs vint à la rencontre du colonel.

- Comment ça se passe, docteur ?

- Je ne vous cacherai pas que son état est critique, colonel, mais nous faisons tout notre possible. Son thorax a été écrasé et plusieurs organes internes ont été touchés. Elle souffre également d'une commotion cérébrale avec hémorragie sérieuse.

Tuno regarda sa subordonnée à l'article de la mort. Ce spectacle le désola d'autant plus qu'il n'avait pas été présent.

- C'est une Mélénis, dit-il avec espoir. Ils sont beaucoup plus résistants que nous autres simples mortels.

- J'ignore les capacités des Mélénis, monsieur, mais de ce que j'en ai vu, elle m'a l'air tout à fait humaine et mortelle.

- C'est une personne très importante, docteur. Pour moi, pour la Team Rocket, mais aussi pour l'humanité toute entière.

- Nous mettons tout en œuvre pour la sauver, je vous l'assure. J'ai fait mander plusieurs Pokemon possédant des attaques de type soin qui la veilleront vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Les deux prochains jours seront critiques. Mais si elle survit, j'ai bon espoir que ça s'arrange pour la suite.

Tuno hocha la tête. C'était d'autant plus grave que Galatea était la meilleure en médecine. Elle aurait pu se guérir elle-même avec le Flux si elle le pouvait... Le docteur les conduisit ensuite dans la salle d'opération qui s'occupait de Seamurd. Le jeune garçon Mélénis était sous ventilation constante.

- Son poumon droit a été sévèrement perforé, indiqua le médecin. Il faudra le remplacer, ou il est perdu.

- Nous avons des organes synthétiques dans la Team, indiqua Tuno. Faite-moi une liste de tout ce que vous avez besoin, et vous les aurez sous vingt-quatre heures.

L'état de Mercutio et Miry était plus rassurant. Mercutio avait été placé dans un coma artificiel, le temps de soigner toutes ses blessures et brûlures, mais le docteur se montrait très optimiste. Quant à Miry, elle était la seule consciente, mais clouée au lit. Ses deux jambes n'étaient plus que deux choses innommables, roussies et charnues. Tuno parla avec elle de l'état inquiétant de Galatea et Seamurd, et lui demanda si elle pouvait faire quelque chose avec le Flux pour aider.

- Je sais que je demande beaucoup, avec vos blessures... Je ne demanderai pas si ce n'était pas urgent.

- J'y serai allée bien plus tôt si j'avais pu, je vous l'assure, colonel, grimaça la Mélénis. Mais ces médecins humains... Ils m'ont interdit de bouger, et m'ont endormi avec leurs médicaments. Il faut que j'y aille, colonel. Ma mission est de veiller sur les jumeaux Crust quoi qu'il arrive, et Seamurd... est un ami très proche.

Le médecin se montra très peu réceptif. Déplacer Miry dans son état serait déraisonnable, ne cessait-il de répéter. Mais Tuno insista bien sur les pouvoirs de guérisons des Mélénis. Le médecin finit par céder, et on trouva un fauteuil roulant pour la jeune femme, qui fut conduite au chevet de Galatea. Elle posa aussitôt les mains au dessus de son corps et laissa le Flux se dégager.

- Le Flux médical n'est pas ma spécialité, indiqua Miry. Je suis loin d'arriver à la cheville de Dame Galatea dans ce domaine, mais je vais faire de mon mieux.

- Ne vous épuisez pas non plus, lui dit Tuno. Gardez de l'énergie pour Seamurd... et pour vous.

Tuno se résolu à rester ici aussi longtemps que ses subordonnés seraient tirés d'affaire. On lui trouva une chambre, que Laurinda vint partager avec lui. Mais aucun des deux n'avaient le cœur aux jeux de l'amour ce soir.


***


Ithil sautait de toits en toits dans la nuit noire d'Azuria. Il bougeait tel le spectre qu'il était. Personne ne pouvait le voir, personne ne pouvait l'entendre. Il devait juste prendre garde à éviter les vigiles Noarfang postés ci et là qui surveillaient la zone avec leur attaque Clairvoyance. Il était en mission pour son frère Erend, son seul maître. Il aurait du infiltrer la base G-5 des Rockets dans laquelle se trouvait Ujianie. Sa mission était soit de la libérer si elle était retenue, soit de la tuer si elle avait trahi. En toute discrétion, il l'avait observé de loin à la base. Elle ne montrait pas vraiment l'air d'être une prisonnière, et était en très bon terme avec ce colonel Tuno de la X-Squad. Tout indiquait la trahison, mais il y avait quelque chose qui clochait. Tout le monde semblait l'appeler Laurinda, et tout le monde à part ce Tuno se méfiait d'elle. De plus, Ujianie était très différente de celle, froide et méthodique, qu'il avait connu.

Ithil aurait pu tout simplement s'en tenir au meurtre, mais c'était bizarre. Et Ithil connaissait son demi-frère. Il ne laissait jamais aucun détail passer. Pour le satisfaire au mieux, Ithil devait faire comme lui. Il devait d'abord enquêter avant de prendre sa décision, et si jamais en référer directement avec Erend. Il avait donc continué à observer discrètement Ujianie, jusqu'à qu'elle accompagne Tuno ici. C'était au mieux pour Ithil. Agir dans la base était risqué, même si c'était dans ses cordes. Ici, dans cet hôpital, ce serait plus simple. Le G-Man avait quand même appris la raison de la venue de Tuno à Azuria. Ses protégés Mélénis étaient dans un sale état après leur rencontre avec la Shaters. C'était déjà bien en soi, car Ithil n'aurait pas à leur faire face. Mais le meilleur dans tout ça, c'était que Dazen, le chef de la Shaters, avait été tué. Une épine de moins dans le pied d'Erend, et une victime de moins pour Ithil.

Ithil avait repéré de dehors la chambre que partageaient Tuno et Ujianie. Oui, ces deux là étaient devenus très proches. C'était d'autant plus suspect qu'Ujianie n'avait semblé montrer aucun intérêt pour les hommes avant. Trahir par amour était loin d'être son genre. Mais Ithil aurait bientôt la réponse à ses questions. Tout d'abord, il devait attirer le colonel et si possible pas mal de gardes loin d'elle. Car Ithil n'avait pour mission qu'Ujianie. Erend ne lui avait pas demandé de tuer quelqu'un d'autre. Et si Ithil pouvait éviter de tuer, même des Rockets, ça lui allait. Quant à Tuno, faisant parti de la X-Squad, il était intouchable. Erend avait besoin d'eux. Ithil repéra deux gardes en faction devant l'entrée de l'hôpital. Eux, par contre, il était nécessaire de les éliminer pour faire diversion. Ithil plongea sur eux, et leur fit face en disant :

- Je ne vous hais point, mais pour la justice, je dois vous éliminer.

Il aurait pu aisément les amener de vie à trépas sans qu'ils ne remarquent rien. Mais il leur laissa le temps de hurler de terreur avant de planter ses deux poignards dans leur gorge. Le but était après tout de se faire remarquer. Les autres Rockets furent alertés par les cris de ces deux là, et virent la silhouette sombre et cauchemardesque d'Ithil au dessus de leurs cadavres. Il n'en fallu pas plus pour que l'alarme s'active, et que les Rockets se mettent à le mitrailler. Ithil ne chercha même pas à esquiver. Les balles ne faisaient que le traverser sans rien lui faire. Il prit un petit flacon de liquide vert à sa ceinture, qu'il jeta devant lui. Ça provoqua une petite explosion qui aveugla un instant les Rockets, et Ithil en profita pour traverser le mur de l'hôpital.


***


Laurinda fut tirée de son sommeil par le bruit d'une explosion suivit par de nombreux cris, et cette alarme stridente qui sonnait. Tuno grommela quand son comlink sonna.

- Qôôôôôaaa ? Fit-il d'une voix endormie.

- Nous sommes attaqués, colonel ! S'écria une voix dans l'interphone. Un intrus. Il a déjà tué deux hommes !

Tuno se donna un coup de poing pour se réveiller parfaitement.

- Qui c'est ?

- On n'a pas eu bien le temps de le voir... Il portait une combinaison entièrement noire...

- Je descends immédiatement. Doublez la garde. Personne ne doit rentrer dans l'hôpital. C'est peut-être quelqu'un du gouvernement qui veut achever nos Mélénis.

- À vos ordres !

Tuno passa son uniforme à la hâte et vérifia son arme. Puis il se tourna vers sa compagne.

- Reste là. Surtout ne sors pas.

- Je peux aider moi aussi, riposta Laurinda. Au moins garder les chambres des Mélénis...

- Tu ne bouges pas, fit Tuno d'un ton sans réplique. On ignore encore la nature de la menace. Djosan et Goldenger surveillent nos patients.

La jeune femme regarda le colonel partir avec cette amère sensation qu'il ne lui faisait pas encore confiance, malgré leurs sentiments et ce qu'ils avaient partagé. Comment regagner la confiance de sa propre unité si personne ne lui offrait sa chance ? Pourtant, Laurinda ne demandait qu'à bien servir la Team Rocket ! Elle attendit dans son lit en ruminant de sombres pensées, quand quelque chose pénétra dans la chambre, mais sans ouvrir la porte. Il passa carrément à travers le mur. C'était une vision à faire frémir. Un silhouette imposante, toute de noir vêtue, avec un masque lui recouvrant tout le visage, et dans ses mains, deux couteaux qui baignaient dans le sang.

Laurinda laissa ses réflexes prendre le relais. Elle se leva et empoigna la première chose qui lui passa sous la main : le radioréveil, qu'elle lança sur l'apparition avec toute la force qu'elle tenait de son séjour chez les Shadow Hunters. Le projectile fila à toute vitesse et traversa le mur lui-même, sauf qu'il avait traversé avant l'assassin sans le toucher, comme s'il n'était pas là. Ce dernier regarda le trou qu'elle avait fait dans le mur.

- Bien. Tu n'as pas oublié ni perdu tes capacités, à ce que je vois.

- Qui... Qui êtes-vous ? Balbutia la jeune femme.

- Ithil. Ce nom ne te dit rien, j'imagine ?

Laurinda secoua la tête. Non, ça ne lui disait rien.

- Et Ujianie, poursuivit l'homme en noir. Il te dit quelque chose, celui-là ?

Laurinda s'apprêtait à faire le même geste, quand elle hésita. Ujianie... Bien qu'elle pensait ne pas le connaître, ce nom lui semblait étrangement familier.

- Qui êtes-vous ? Répéta-t-elle à l'intrus. Vous êtes l'un d'eux, c'est ça ? Vous êtes un Shadow Hunter ?! Vous ne m'aurez pas encore une fois ! Je préfère mourir !

Le dénommé Ithil soupira.

- Je vois. Ils t'ont fait un lavage de cerveau. C'est regrettable.

Ithil tendit le bras, et une forme sombre au sol, comme une ombre, se dirigea vers Laurinda. Quand elle fut sur elle, la jeune femme reçu un énorme choc et fut incapable de bouger. Ithil s'avança vers elle, un de ses couteaux levés. Puis il le planta dans le crâne de Laurinda. Celle-ci était effrayée. Non à cause de sa mort imminente, mais parce qu'elle ne sentait absolument rien, comme si Ithil n'avait rien fait. Puis ce fut comme une explosion de lumière dans sa tête.


***


Tuno avait fait trois fois le tour du bâtiment sans rien trouver. Toute la ville était en effervescence et on cherchait cet intrus partout. Il n'aurait pas pu se volatiliser de la sorte. C'était comme s'il n'avait jamais été là. Pourtant, les deux gardes de la porte n'étaient pas morts tous seuls. On les y avait forcément aidés.

- Rien aux alentours mon colonel, lui dit un sergent. Les radars n'indiquent rien dehors.

Tuno prit son comlink et contacta Djosan.

- Ça va toujours chez vous ?

- Parfaitement, colonel. Rien ni personne n'a tenté d'entrer faire du mal à nos camarades. Et fussent-ils assez couards pour s'en prendre à des blessés qu'ils devront me passer sur le corps, foi de Djosan Palsambec !

Tuno raccrocha, soucieux.

- Qui que ce fut, il n'a pas tué les gardes par hasard. Il voulait qu'on le cherche dehors.

- Pour entrer dans l'hôpital, colonel ?

- C'est ce que j'aurai dit, mais qui peut-il bien cibler dans l'hôpital à part nos Mélénis ? Je ne...

Tuno s'arrêta, soudain pris d'un affreux pressentiment. Il rentra à toute vitesse en demandant à tous les hommes qu'il avait sous la main de le suivre. Ses craintes se justifièrent quand il retrouva Laurinda assise par terre, l'air hagard, se massant constamment le front.

- Laurinda ! Tu vas bien ! Que s'est-il passé ?!

- Il... était là, souffla la jeune femme.

- Qui ça ?

- Cet homme... Habillé en noir... Ithil. Il m'a... planté son couteau dans le crâne, pourtant je n'ai rien... Il est parti.

Tuno jura. Ithil... N'était-ce pas cet enfoiré de la Shaters qui avait tué Lusso ? Le G-Man spectre ? Pas étonnant qu'ils ne le trouvent pas.

- Vous avez des Pokemon sur vous ? Demanda Tuno au sergent et à ses hommes.

- Oui, quelque uns...

- Sortez les tous. Qu'ils gardent cette chambre. Et ne tentez pas d'attaquer vous-même l'intrus. Il est insensible à tout ce qui est physique. Informez Djosan et Goldenger, et faite venir un toubib pour Laurinda.

- Je n'ai rien, commença la jeune femme, je...

- Ce sera à lui d'en juger, coupa Tuno.

Il sorti pour revenir dans le hall d'accueil. Il avait une bonne méthode pour pister les spectres. Il suffisait d'un autre spectre.

- Crimenombre, j'ai besoin de toi.

Le Pokemon Spectre et Normal, sous sa forme voleur, sorti de la Pokeball en un flash de lumière.

- Il y a un intrus loin. Il possède un génome spectre. Localise-le.

Crimenombre acquiesça et commença ses recherches mentales. Les Pokemon Spectre évoluaient constamment dans deux dimensions. La normale, et une autre propres aux spectres ce qui faisait qu'ils étaient capables de traverser les solides. Comme ils n'avaient pas la même vision du monde que les êtres de chairs et de sang, trouver l'un des leurs était facile. Crimenombre ne mit pas longtemps à indiquer la direction à son dresseur. Tuno appela en prime son Badapunk, qui en bon Pokemon Ténèbres saurait peut être faire la différence contre ce Shadow Hunter.

Tuno savait qu'il courait un énorme risque à le pourchasser. Si Siena et tous les capitaines de la GSR n'avaient rien pu faire contre lui, qu'aurait-il pu faire lui ? Mais il avait là une occasion de venger son ami Lusso, et à la fois le général, Siena, Ilyane et le petit Indy. Et lui-même. Et puis cette ordure s'en était pris à Laurinda. Quoi qu'il lui ait fait, il ne pouvait pas laisser passer ça ! Il trouva le Shadow Hunter sur le toit de l'hôpital, en train de regarder le désordre qu'il avait causé en bas. C'était la première fois que Tuno le voyait, et oui, il fichait vraiment la trouille. Le plus effrayant était peut-être ses yeux fins et blancs qui ressortaient de la noirceur de son masque. Si Tuno pensait l'attaquer par surprise, il fut déçu. Ithil ne s'était pas retourné à son approche, pourtant il lui dit :

- Me pourchasser est risible, colonel Tuno. Quelqu'un d'intelligent comme vous devrez bien le savoir. Si j'avais voulu votre mort ou celles de vos amis, ce serait fait depuis longtemps.

- Vous avez déjà tué l'un de mes amis, grinça Tuno. Lusso Tender, vous vous souvenez ?

- Certes. Un homme courageux. Mais ce n'est pas moi qui ai mis fin à ses jours. Il s'est fait explosé avant. Ou plutôt, quelqu'un l'a fait exploser. Je soupçonne sa sœur.

- Vous mentez !

- Peu m'importe ce que vous pensez. Je sais apprécier l'honneur et le courage chez les autres. Et c'est dans les derniers instants d'un homme qu'on comprend son moi le plus profond. Je n'ai connu Lusso Tender que durant ces moments là, et je peux dire avec certitude qu'il aurait préféré périr d'une mort de soldat, de ma main, que lâchement se faire exploser en espérant emporter du monde avec lui.

Ithil se retourna et dévisagea longuement Tuno, qui hésita à attaquer.

- Et vous, colonel Tuno ? Je sens que vous êtes quelqu'un qui se veut intègre. Quelqu'un qui croit se battre pour le bien. Pourtant, ce que vous avez fait à Ujianie n'est pas très honorable, n'est-ce pas ?

Bien sûr, Ithil n'avait pu que remarquer le lavage de cerveau.

- Je crois qu'elle est plus heureuse maintenant, se défendit Tuno.

- Je vois. C'est donc pour son seul bonheur que vous avez fait ça alors ?

- Arrêtez de vous fiche de moi, soupira Tuno, agacé. On fait ce qui est nécessaire pour que notre camp l'emporte, c'est tout. Vous, vous venez bien de tuer deux hommes pour faire diversion, non ?

- En effet. C'est ce que je voulais vous entendre dire, colonel. Nous ne faisons rien d'autre que notre devoir. Parfois en essayant de suivre notre propre justice, mais toujours en respectant les souhaits de celui à qui nous avons juré allégeance.

- Et vous, c'est qui ? Les Dignitaires ? La Shaters ? Vous croyez que ces genres de mecs méritent votre dévotion ?

- Mon seul maître est Erend Igeus, mon demi-frère. Je le sers parce que je le dois, parce que je suis né pour ça, mais aussi parce que j'ai foi en lui et en sa vision. Une vision qui au final ne doit pas être bien différente de la vôtre. Son seul but est d'éviter que les gens souffrent. Il ne veut que la paix pour tout le monde. Il fait ce qu'il a à faire pour arriver à cet idéal. Et parfois, on peut choisir de prendre une vie ou non. Ce soir, j'ai choisi d'épargner Ujianie, alors que j'avais pour tâche de la tuer si jamais elle nous trahissait. J'ai jugé qu'elle ne trahissait pas de son plein gré, donc je l'ai laissé vivre.

Tuno ne baissa pas sa garde.

- Et je vous en suis très reconnaissant, croyez-le, dit-il. Mais nous n'en restons pas moins ennemi. Je ne peux pas vous laisser filer.

- Mais si, vous pouvez, le contredit Ithil. C'est même la seule chose que vous pouvez faire face à moi. Bénissez Arceus que mon frère entende garder la X-Squad en vie.

Puis sur ses paroles, il plongea dans le vide. Tuno se précipita pour le regarder tomber, jusqu'au moment où le G-Man traversa carrément le sol pour disparaître.

- Bizarre ce mec, fit le colonel pour lui-même.