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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 12/12/2013 à 11:49
» Dernière mise à jour le 12/12/2013 à 11:49

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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057 - Un autre homme
« Tout homme qui se tient debout est le plus beau des monuments. »
(Georges Dor)

« Comme le héros d'un livre
Qui ne souffrirait plus du froid
L'homme qui marche devant moi,
Est-ce moi ? »

(Etienne Daho, L'homme qui marche)



- Alors, ton bilan de Noël ? demanda Wallace.
- C'était cool…

Wallace poussa Walter jusqu'à la table.

- Je crois que tes parents ont fait bonne impression…
- Pour une fois…
- Ton oncle… n'a surpris personne !
- Je suis là !

Jeffrey était allongé sur son lit de camp à lire un essai sur les Pokémon Eau.

- Arrêtez de parler comme si j'étais pas là !
- T'es pas là, oncle Jeff, c'est une soirée entre jeunes ! grogna Wallace.

Jeffrey haussa les épaules. Walter regarda Wallace.

- S'il doit être notre prof je suis vraiment de moins en moins rassuré…
- Ignore-le, il bouquine tous les soirs, il est même pas marrant ! Kir, comme d'hab ?
- Yep. Des nouvelles de Tristan ?
- Pfff… Tu te rappelles ma connerie de Noël ?
- Vaguement.
- Je lui ai envoyé un SMS pour lui souhaiter de bonnes fêtes.
- Quel monstre tu fais. A force de te fréquenter, j'entrevois l'essence du diable et je dois te dire que ça m'inquiète pour mon avenir dans l'au-delà !
- Hahaha. J'ai l'impression d'être schizo, tu vois, qu'une part de moi me tire par le bras et me dit « Hey, intéresse-toi à ce mec, ça serait bien » !
- La part logique et sensée.
- Et une autre part me dit « Nan, arrête, tu vas y perdre ta liberté, c'est un piège ! »

Walter inspira.

- Si tu étais hétérosexuel, je comprendrai tes craintes, la peur d'avoir un gosse et d'être coincé avec une gonzesse qui tombe enceinte, c'est quelque chose de concevable. On est des hommes, on n'est pas spécialement faits pour ça !
- Exactement !
- Mais tu es homo et donc…
- C'est lui, c'est Tristan et sa conception de merde de la relation ! Il veut le truc sérieux, la totale, le mariage, les gosses et la petite maison avec une barrière blanche !! Je veux pas de ça. Pas pour le moment du moins.
- Donc tu envisages qu'éventuellement ça arrive !
- Oui, quand j'aurais 35-40 ans et que j'en aurais marre de m'éclater !
- Je ne sais pas si j'aimerais voir le planning de ta vie… soupira Walter.
- Arrêtons de parler de ça, parlons de toi et Naomi. Ça avance ?

Walter serra les dents.

- Non mais ça va PAS ???
- Quoi ? Oncle Jeff peut garder un secret !!
- Je peux garder un secret ! assura l'oncle de Wallace.
- Il peut garder un secret ! confirma Wallace.

Walter secoua la tête.

- Je sais pas si… je veux parler de ça avec toi… Comment t'as su ?!
- Oh je t'en prie, vous vous regardez toujours avec des yeux de Rondoudou, vous me donnez la gerbe !

Walter soupira.

- C'est… spécial… pour moi du moins… On se voit en cachette, ça craint un peu… Quand on se voit je sais pas quoi faire !

Wallace haussa les sourcils.

- Tu veux que je te réapprenne comment on fait les bébés ?
- N…
- Le zizi de papa c'est le pinceau, la zézette de maman, c'est la toile, BOUM, ça fait de l'art !
- … Je sais comment on fait les bébés ! C'est pas la question… Elle et moi on est tellement proches et ça semble tellement évident… Et j'ai comme… du mal à être… intime avec elle.
- Mais tu l'aimes, nan ?
- Oui mais… je crois que mon inexpérience en la matière me pénalise un peu. C'est à peine si on s'embrasse. J'aime bien être contre elle mais j'hésite à… aller plus loin, à la toucher, à la caresser…
- Mais ça fait combien de temps que vous sortez ensemble ? Officiellement ?
- Deux mois… à peu près. Depuis le tournoi en fait.

Wallace acquiesça.

- Vous allez à votre rythme. Ça fait un an que vous vous connaissez, ça fait deux mois que vous sortez ensemble. Ne précipite pas les choses, y'a pas besoin.

Walter agita la tête.

- J'aimerai déjà y être. A ce moment où… On sera heureux ensemble, elle et moi.
- Berk. J'ai plus de bassin ici. J'peux plus vomir.
- T'avais un bassin ici ?!
- A une époque, j'ai fait un gros caca nerveux et je suis resté une semaine ici, et papa m'avait interdit d'aller faire mes besoins dans le jardin.

Walter grimaça tandis que Jeffrey lâcha son livre et se releva, stupéfait. Wallace haussa les épaules.[/i]


***

Walter, dans la salle d'attente, soupira et regarda son père.

- Pourquoi on continue à faire ça ?

Colin haussa les épaules.

- Parce qu'un jour peut-être, ce sera le bon rendez-vous. Le docteur Sullivan a suivi ton oncle Denis, c'est un bon médecin !
- Mouais. Mais Oncle Denis n'avait pas les muscles raplaplas et des crampes à chaque fois qu'il essaie de plier les genoux !
- N'empêche que tu continues à faire des séances de rééducation !
- Parce que tu m'y obliges, tu crois tellement à un miracle que tu te dis « Si un jour tu dois marcher, au moins que tu sois prêt pour ! »

Colin soupira.

- Pourquoi ne crois-tu en rien, Walter ?
- Je crois en des trucs. Je crois en l'échec de ce rendez-vous !
- Hmph… Je commence à penser que Wallace a une influence négative sur toi.
- A la dernière rentrée tu disais qu'elle était positive parce qu'il m'avait fait jouer dans l'équipe de Pokéfoot au tournoi !
- Oui, oui, bon…

Le docteur Sullivan arriva.

- Ludges !
- C'est à nous !

Colin se leva et attendit Walter et ses béquilles.

- Acte 3, scène 5… soupira le jeune homme.

***

- J'ai un traitement à vous proposer.

Walter leva les yeux au ciel.

- C'est quoi cette fois, des haricots magiques ?
- Ce sont deux injections de protéines chimiques semblables à des stéroïdes.

Walter ricana.

- Comme si mon père allait accepter que vous m'injectiez un truc pareil !
- C'est… expérimental je suppose ?
- Selon les tests, l'effet serait plutôt temporaire mais avec le temps et une meilleure stabilisation de la formule, on pourrait arriver à un traitement définitif pour les cas du type de celui de Walter.

Walter perdit son flegme sarcastique.

- Quoi ? Attendez, quoi, vous êtes en train de me dire que je…
- Que vous pourriez à terme retrouver une mobilité correcte, sans fauteuil, avec l'aide d'une béquille ou d'une canne.

Walter s'étonna.

- Mais… comment…
- La recherche avance, jeune homme. Si des expériences permettent à des hommes de contrôler des Pokémon par l'esprit, imaginez ce qu'on peut faire !

Walter balbutia.

- Je… je sais pas quoi faire, là…

Colin agita les doigts.

- Donnez, on va essayer. Après tout ce cher bambin n'a rien à perdre !
- Oh ça va, papa ! Ça fait dix ans qu'on va à ce genre de rendez-vous, forcément à force j'y croyais plus !!

***

Aude, Nadia et Daria n'en croyaient pas leurs yeux. Walter lui-même n'en revenait pas.

- Tu MARCHES ???
- Pas vraiment… Je suis pas super stable, j'ai besoin au moins d'une canne…

Tutafeh, Elektek et Vivaldaim observaient également. Colin était bouleversé.

- Mon petit Walter qui marche à nouveau…

Walter regarda le fauteuil.

- Eh bah ma Rosalie, tu vas finir au placard !
- Walter marche ! Walter marche !! Maman, on peut faire la fiesta ?
- N… Non, Daria, c'est dimanche, on fait du gratin !
- Ooooooh…
- Pizza, pizza, pizza !! cria Nadia.
- Non plus !! grommela Aude.
- Ooooooh…
- Désolé de perturber les habitudes culinaires ! sourit Walter.
- Oh mon bébéééééé !!

Aude serra Walter dans ses bras.

- Tu vas pouvoir commencer une nouvelle vie maintenant !
- C'est juste expérimental, maman…
- Oui mais ça marche, donc… Un jour ça marchera encore mieux et… ce sera plus efficace et…
- Maman, maman, ne monte pas les œufs en neige ! C'est un traitement expérimental, l'effet dure à peu près 24 heures, c'est pas du tout définitif ! On n'en est pas encore là !
- Oui, oui, pardon… Mais c'est déjà tellement bien !
- Ouais c'est trop bien ! sourit Nadia.
- Tu ressembles à un vrai monsieur !! sourit Daria.
- Chérie… souffla Colin.
- Bah quoi c'est vrai papa !

Walter souffla.

- Bon. Bah j'vais faire la vaisselle !
- Ah non mon poussin !
- Ah bah si, je peux ! Et j'vais l'faire !
- … Tu marches et tu vas faire la vaisselle ?! s'étonna Colin.
- Bah oui…
- Mais va te promener, bon sang, Walter ! Y'a rien que tu n'aies envie de faire maintenant que tu marches ? grommela Colin.
- On est dimanche, lundi, je ferais tout ce que j'ai toujours voulu faire !

***

Hoku – Perfect Day

Walter arriva devant l'école, debout avec sa canne en bois. Il regarda en face à lui, l'allée… l'escalier.

- A nous deux, vieille salope.

Sun's up
A little after twelve
(Le soleil est haut, un peu avant midi)

Walter se dirigea d'un pas de canne assuré vers les marches.

Make breakfast for myself (J'me suis fait le petit dej)
Leave the work for someone else (J'ai laissé le boulot à quelqu'un d'autre)

Les gens autour se demandaient presque qui était ce nouvel élève.

People say
They say that it's just a phase
(Les gens disent, il disent que c'est juste une phase)

Walter bouillonnait d'excitation. Il regarda la rampe en lui disant adieu.

They tell me to act my age,
Well I am
(Me demandent d'arrêter de faire le gamin, eh bah c'est le cas)

Walter posa son pied sur la marche. Puis la canne. S'en aidant, il monta ainsi pour la première fois depuis des années des marches.

On this perfect day,
Nothing's standing in my way
(En ce jour parfait, rien ne se mettra sur ma route)

Walter arpenta les marches, les larmes aux yeux. Holly et Gina, en haut des marches, sursautèrent, effarées.

On this perfect day,
When nothing can go wrong
(En ce jour parfait, quand rien ne peut aller mal)

Francis vit Walter marcher vers l'école et se signa en levant les yeux vers le ciel. Rebecca l'observa, stupéfaite, et dans sa marche, ne vit pas le banc sur lequel elle trébucha royalement.

It's the perfect day,
Tomorrow's gonna come too soon
(C'est le jour parfait, et demain va arriver trop tôt)

Fey et James s'arrêtèrent, éberlués. Alors que Walter entrait dans le bâtiment, Santana, avec les fumeurs, le vit, regarda sa cigarette et la balança.

I could stay, forever as I am
On this perfect day
(Je resterai bien pour toujours comme je suis en ce jour parfait)

Walter avança dans le hall. Il regarda derrière lui. « Personne ne me pousse ! »

Il continua à avancer et entendit soudain un hurlement. Il se tourna vers Helen.

- OH MON DIEU !!! WALTER !!! WALTER LELAND LUDGES !!!
- Vous… connaissez mon second prénom ?!
- Je ne l'ai entendu qu'une fois mais je VOULAIS le ressortir pour cette occasion ! Mais qu'est-ce qui s'est passé ?!
- Les X-Men ont décidé de se bouger le cul et paf, Charles Xavier marche !
- Oooooh Wallace et les autres vont être tellement contents pour toi !
- Hm, ouais…
- Je peux le dire aux profs ?
- Ah nan, eh oh… Holland si vous voulez mais pas les profs !
- Ok ok ! Tu es tellement mignon avec ta petite canne !
- Mer…ci ?!
- Bonne journée !
- Oui oui…

Helen se mit à courir vers le couloir d'administration. Walter secoua la tête. « Elle est folle… »

Elle atteignit le bureau du proviseur et frappa avant d'ouvrir. Holland et Aloysius Grant étaient pris dans les dossiers.

- Madame Clover, bon sang… grommela Grant.
- Holland, il faut que je te dise un truc !
- Est-ce que ça peut attendre, on a du boulot, aujourd'hui… préparations administratives de l'examen de fin d'année… marmonna Holland en feuilletant un classeur.
- Mais ça prendra cinq minutes !! sourit Helen.
- Tu es enceinte ? demanda Holland.
- QUOI ? Mais NON !
- Alors ça peut attendre.

Helen ferma la porte, quelque peu décontenancée.

- Oh bon, d'accord…

Walter arriva vers les casiers. Christina le regarda, médusée.

- M… Bonj… Walt…
- Je sais, moi aussi j'ai réagi de cette façon !

Walter continua d'avancer d'un pas déterminé. Tino, Tristan, Benjamin et Orson étaient bien trop occupés pour le remarquer.

- Ce week-end sur Super Metroid est une réussite totale ! sourit Tino.
- Ca fait du bien un week-end à l'ancienne ! souffla Benjamin.
- Même si on a fini seulement à 99%... Maudit missile de Maridia… on saura jamais comment le récupérer ! soupira Orson.
- J'ai essayé au moins trois mille fois avec cette foutue super vitesse, je sais qu'il faut sauter, mais où exactement ?! grommela Tino.
- L'idée du point de repère sur la télé était assez bizarre quand même… admit Benjamin.
- Mais ça aurait pu marcher ! geignit Orson.
- Non, décemment, non… marmonna Benjamin.
- Remercions une fois de plus l'émulateur et le rétroprojecteur ! admit Tristan.
- Et maudissons Avast ! soupira Tino.
- Bon, on va à la salle, à tout à l'heure ! souffla Orson.
- Ouais !

Benjamin et Orson se dirigèrent vers la salle et remarquèrent Walter.

- Tiens, y'a un nouvel élève avec une canne ! souffla Orson.
- Oui dis donc, c'est bizarre ! s'étonna Benjamin.

Tristan ferma son casier.

- Je vais manger au service après le vôtre, je vais au groupe de parole.
- En mode alcoolique anonyme, c'est ça ?
- C'est le seul endroit où j'ai des chances de faire des rencontres…

Tino inspira.

- Si tu sens que c'est ce qu'il te faut…
- Je sais pas moi-même si c'est bien ce qu'il me faut…
- Ecoute, au pire, essaie, ça coûte rien !
- Hm… j'suis pas aussi sûr que toi…

Walter arriva vers le casier de Naomi et l'attrapa par le bras.

- AH MAIS LAISSEZ MOI… WalTER ????
- Salut !
- Mais tu… mais tu…
- Suis-moi !

Naomi le regarda de la tête aux pieds.

- Mais tu MARCHES ???
- Mais oui !
- Oh mon DIEU !
- Mais oui !

Walter entra dans les toilettes des mecs. Personne.

- Viens !
- Non mais Walter…
- Viens, j'te dis !
- Mais…

Walter prit Naomi par le bras et l'entraîna dans la pièce. Naomi était surprise, choquée, dans les toilettes des garçons, l'horreur quoi.

- Mais Walt…

Walter embrassa chaleureusement Naomi qui ne se fit pas prier. Ils s'éloignèrent l'un de l'autre après quelques secondes.

- Je t'aime, je t'aime tu peux pas savoir à quel point !
- … Walter, mais…
- Tu vois, c'est possible maintenant ! Tout est possible !

Naomi hésita entre être heureuse et partir en criant « PSYCHOPAAAAAATHE !!! » mais elle choisit d'embrasser Walter de nouveau.

***

- Coucou Perrine Lafayette Van der Mayonnaise !
- Hm.

Wallace regarda Perrine et haussa les épaules.

- Bon, toujours aussi peu bavarde… Je vois…

Perrine tourna la tête et vit Walter et Naomi sortir des toilettes des garçons. Walter était DEBOUT. Mais ça elle s'en moquait.

Qu'est-ce qu'ils faisaient là-dedans tous les deux ?

Bon sang.

Perrine comprit immédiatement ce qu'elle n'aurait pas dû comprendre.

Elle se détourna de cette vision et se concentra sur autre chose.

Vite.

- Truman, tu m'écoutes ? Je suis en train de te raconter comment mon oncle vide ma réserve de rhum en cachette !

Perrine ferma son casier. Walter arriva, tout content.

- Coucou !
- Vous avez vu !! sourit Naomi.

Perrine hocha la tête. Wallace regarda Walter et fronça les sourcils.

- Je vois. Mon cadeau de Noël te plaisait pas, c'est ça ?
- Nan pas du tout, du coup j'ai décidé de le foutre en l'air !
- Génial…

Walter s'étonna. Wallace ne semblait pas plus content que ça, et Perrine carrément inerte.

- Ca va Perrine ?
- Oui, oui… c'est… bien. C'est chouette.
- On va enfin pouvoir monter une team de French Can Can et provoquer la Crazy Horse Crew en duel ! admit Wallace.
- Tu dois être tellement content !! sourit Naomi.
- Ouais, ouais ! Plutôt, ouais.

Perrine agita la tête, encore secouée par les nouvelles.

- Walter !!! souffla Quinn en arrivant, effarée.
- Oh mon Dieu j'ai pas halluciné ! souffla Francis.
- Dingue… marmonna Lucy.

Perrine s'en retourna à son casier et acheva de prendre ses affaires.

***

Helen arriva dans la salle des professeurs, quelque peu énervée.

- Monsieur a trop de travail… Le seul souci de monsieur c'est de savoir si je suis enceinte ou pas, comme si c'était le pire truc qui pouvait nous arriver ! Bah voyons !

Blandine et Sandrine se regardèrent.

- Soucis de couple, m'en tape… soupira la prof de combat direct.
- Soucis de couple, j'aimerais en avoir ! admit Sandrine.

Helen rangea son casier avec fureur.

- Quel gros nul ! Nul, nul, nul !
- Qu'est-ce qu'elle a, la brunette au Miradar ?

Helen se tourna vers Jeffrey.

- La brunette, elle est énervée parce que son mec commence à lui courir sur le haricot !!
- Vous avez un mec ? Vous m'en avez toujours parlé comme du gars qui squattait chez vous.
- On a une espèce de relation bizarre lui et moi…
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Walter, le petit en fauteuil.
- Ouais.
- Il marche !
- Mazeltov !
- Il préfère bosser plutôt que je lui dise et à mon enthousiasme, tout ce qu'il a trouvé à répondre c'est « Quoi, t'es enceinte ? »

Helen secoua la tête.

- Connard, va !
- J'ai… pas l'impression que ce soit aussi grave que…
- Je SAIS que c'est pas grave, mon esprit rationnel me dit « Ça va, c'est pas la mort » mais quelque chose en moi me dit… Merde, je passe pas avant ton boulot, je suis quoi pour toi ! Et le pire, c'est que c'est lui qui parle tout le temps d'approfondir notre relation ! BAH VOYONS !

Jeffrey acquiesça.

- C'est pour ça que je déteste les relations sérieuses !
- Ce n'est pas une relation et elle n'est pas sérieuse !

Helen prit ses affaires et partit sous le regard étonné de Jeffrey. Sandrine et Blandine le regardèrent en haussant les épaules.

- Elle est tout le temps énervée ! souffla Sandrine.
- Ouais, et c'est à moi qu'on a demandé de suivre des cours de gestion de la colère ! soupira la prof de combat direct.

***

- Bien, essayons d'ignorer que Ludges marche…

Walter agita la tête alors que les autres élèves étaient encore tout chamboulés… sauf Steven.

- J'l'ai vu debout avant que ce soit cool ! grommela le blond.
- Oh. Et tu veux un bonnet, une barbe de trois jours et des lunettes sans verre aussi ?

Steven regarda Fey, intrigué.

- QuOI ?!
- Rien, rien !

Blandine continua en soupirant.

- Bon… Aujourd'hui j'aimerai d'abord essayer quelque chose et ensuite un petit combat comme d'habitude… J'appelle sur le terrain… Santana Lan !

Santana s'étonna.

- Allez !

Santana haussa les épaules et quitta Violette pour aller sur le terrain. Une fois qu'elle y fut, aucun adversaire ne fut appelé. Blandine se plaça face à l'élève. Santana s'étonna.

- Moi contre vous ?!
- Hm. Ce sera un contre un, choisis qui tu veux.
- … pour quoi faire ? C'est juste bizarre !
- Ne posez pas de questions, c'est juste pour vous noter équitablement et tester un de mes Pokémon en cours d'entraînement.

Santana haussa les épaules.

- Bon. Hitomi !

Psystigri apparut. Elle fixa la prof.

- Flippante… Bon ! Noisette !!

Boguérisse apparut. Santana haussa les sourcils. Le Pokémon semblait tout à fait jovial.

- A vous l'honneur… marmonna Santana.
- Noisette, Roulade !!

Boguérisse chargea vers Psystigri.

- Hitomi, Choc Mental !

Boguérisse contourna Psystigri.

- Dard Nuée !

Tout en roulant, le Pokémon balança dans les airs une foule de dards. Santana soupira.

- Choc Psy…

La nuée de sphères lumineuses se suspendit au-dessus du chat gris et contrecarra les dards.

- Bouh, Santana ! Bouh ! T'es nulle ! grogna Wallace.
- Boguérisse, Poing Dard !

Boguérisse se déroula et s'apprêtait à frapper son adversaire par derrière, mais Psystigri sembla roucouler. Sa Voix Enjôleuse paralysa Boguérisse pendant un instant, mais le Pokémon se reprit et frappa le chat gris dans le dos. La créature fut violemment projetée vers l'avant.

- Vous m'avez envoyé un Pokémon capturé récemment parce que vous me sous-estimez, Lan ?
- Je vous retourne la question… Choc Mental !

Psystigri fit léviter Boguérisse qui sembla quelque peu déstabilisé.

- Choc Psy…

Boguérisse fut entouré de particules psychiques. Blandine acquiesça.

- Morsure !

Boguérisse se mordit lui-même, se délivrant du choc.

- Roulade !

Boguérisse roula et passa les chocs psy. Santana s'étonna. Boguérisse fonça sur Psystigri qui eut du mal à encaisser ce coup. Le Pokémon chat chancela et s'écroula. Blandine acquiesça.

- Bon. Sans surprise, c'est pas mal du tout.

Santana plissa les yeux. « J'aime pas perdre… »

- C'est bien, retournez à votre place.
- Elle a perdu-heu ! Elle a perdu-heu !! cria Wallace.
- Gribble, je peux vivre sans tes conneries, peux-tu vivre sans tes couilles ? grogna Santana.

Wallace geignit. Walter, Naomi et Perrine le regardèrent, blasés.

- Maiiiiiis !!! Elle est méchante !
- Et tu es stupide… soupira Naomi.
- Terriblement… souffla Walter.
- Bon, combat suivant… Tien !

Lucy se leva.

- F'sait longtemps, tiens…
- Contre… Hunter !

Andréa haussa les sourcils et se leva.
Les deux filles se firent face.

- A toi, Venalgue !

Lucy envoya un étrange hippocampe moribond. La créature semblait malade ou mourante. Il flottait dans l'air, quelque peu insouciant.

- Waouh !! Cool !!

Clive en bavait presque.

- Eh bah j'vais faire pareil hein… Galvaran !

Le lézard jaune apparut, tout mignon. Lucy rehaussa ses lunettes.

- Alors ça, c'est pas ton genre de Pokémon…
- Clairement pas, non ! sourit Andréa.

Galvaran sembla danser. Andréa leva les yeux au ciel.

- On commence ?!
- Oui ! Acide !

Venalgue sembla toussoter ce qui manqua de faire vomir la classe. Le Pokémon cracha de longues traînées verdâtres vers Galvaran qui esquiva.

- Vive Attaque !!

Galvaran fonça pour passer derrière Venalgue.

- Je rêve ou quoi. Queue Poison !

Venalgue se tortilla pour asséner à l'aveuglette un coup de queue à Galvaran.

- Parabocharge !

Le Pokémon d'Andréa étendit ses oreilles et créa un cercle électrique qui aspirait tout autour de lui.

- Aspire-moi ça ! Bulles d'O !

Venalgue frappa le cœur du réacteur à savoir le lézard, qui absorba l'eau comme si c'était du flan. Lucy rehaussa ses lunettes.

- Lavabo ?
- Peau Sèche !
- La brave bête…
- N'est-ce pas. Vive Attaque !

Galvaran chargea vers l'adversaire. Lucy sourit.

- Brave mais pas très maligne… Venalgue, Câlinerie !

Andréa haussa un sourcil, étonnée. Venalgue se lança dans une lutte toute mignonne avec Galvaran qui fut coupé dans son élan.

- Et Queue Poison !

Venalgue évacua Galvaran. Le Pokémon se retrouva à terre, KO. Andréa regarda Lucy, étonnée.

- Ah ouais ?
- Je l'ai capturé quand la migration a commencé. Au départ je pensais que c'était une sorte de Magicarpe, et quand j'ai su qu'il évoluait en dragon et qu'il était d'un des types pouvant vaincre les Fées… Je me suis dit que j'allais y aller sérieusement avec lui…

Blandine acquiesça.

- Et ça vous réussit, Tien. Hunter, les Pokémon en cours d'entrainement, c'est à éviter si on n'a pas assez travaillé dessus !

Andrea haussa les épaules et retourna à sa place en même temps que Lucy.

- Bon. Théorie !

***

Après deux bonnes heures, la petite classe migra vers le cours de fondamentaux.

- Tu as l'air tellement bien ! sourit Fey.
- Tu dois être tellement content ! souffla Ana.
- C'est la classe en plus de marcher avec une canne ! admit Holly.
- Tu ressembles à un médecin britannique ! ricana Gina.

Naomi se tenait à distance de ce charivari. Wallace se pencha vers elle.

- Ne t'inquiète pas, il n'a d'yeux que pour toi !
- Je suis pas jalouse !

Walter plaisantait avec les filles. Naomi inspira.

- Il est tellement… différent…
- Bah il marche quoi.
- Pourquoi cette nouvelle ne t'enthousiasme pas ?! C'est ton meilleur ami ?
- Ce sera pas définitif.

Naomi haussa les sourcils.

- C'est un traitement expérimental, et comme toutes les expérimentations… c'est temporaire !

Naomi acquiesça.

- Cette euphorie va lui passer.
- C'est normal si le Walter tout cassé de partout me manque ? Est-ce que c'est mal ?!
- Disons que ce que tu aimes chez Walter, c'est qu'il ne pense pas comme les autres, que sa vision du monde diffère, et là, bah… on dirait Mike mais blanc !

Naomi blêmit. Wallace acquiesça.

- J'ai visiblement mis le doigt sur quelque chose…
- Je déteste ta perspicacité !
- C'est pourtant la meilleure partie de moi. Tu as parlé à Perrine ?

Naomi soupira.

- On a passé un après-midi ensemble, normal, rien à signaler ! Elle a parlé de son prof d'art, on a vérifié s'il était sur mes listes d'employés de Direction Dresseurs, il n'est nulle part, on a discuté du mot de Seth Corrigan…
- C'est confirmé alors ?
- Bah, SC, qui entrerait en contact avec Mike…
- Avec un Sucroquin… admit Wallace.
- Nan, ça c'est pas un détail pertinent ! grommela Naomi.
- On n'a plus qu'à attendre quoi… soupira Wallace.
- Attendre et se tenir prêts…
- A subir on ne sait pas trop quoi… J'adore notre cursus scolaire jusque-là, vivre dans la peur, se préparer en permanence à être menacés par des tarés en costard… On se croirait dans Matrix !

Naomi sourit. Les élèves se placèrent devant la salle de fondamentaux. Walter se plaça aux côtés de Naomi.

- Ça va ?
- Hm !
- T'as l'air intimidée, pourtant je suis à peine aussi grand que toi !
- Non non, tout va bien !
- Bah alors ! T'as l'air toute chose !
- Je suis juste un peu… déboussolée par tous ces changements !
- Ah… Ça peut se comprendre !
- Hm !

Jeffrey fit rentrer les élèves qui se placèrent comme à leur habitude. Jeffrey alla à son bureau.

- Bon, bon, bon… Aujourd'hui j'ai pas envie de bosser…
« Comme d'habitude… » songea Rebecca.
« Quelle grosse loque… » soupira Quinn.
- J'ai vérifié le règlement intérieur…

Wallace se frictionna le front.

- Quelle soirée horrible ça a été…
- … et j'ai genre pas le droit de vous faire combattre, j'ai même pas le droit de vous faire faire des exposés, ça craint… J'peux vous faire voir des films mais la liste à elle seule est horrible… Oui euh… Roselyne ?
- Rebecca !
- T'es la fille que tout le monde déteste, c'est ça ?
- Si vous voulez… Si vous n'avez pas envie de nous enseigner, qu'est-ce que vous faites là ?
- Le salaire est cool. Bien, puisqu'on est dans une démocratie ou presque, et pour éviter que je doive donner la parole à Ricky Martin…
- Votre comportement est scandaleux !!
- Tu veux faire le cours à ma place peut-être ?
- Avec grand plaisir !
- Han non, pas encore… soupira Orson.
- Et zut… souffla Benjamin.
- Ne lui proposez pas ça !! geignit Tristan.
- Bah vas-y !
- HAN NON TONTON !! grommela Wallace.

Perrine essayait de dessiner sur son sketchbook mais elle n'y parvenait pas. Elle soupira alors que Tino venait se mettre sur la scène.

- Bon. La trigonométrie hyperbolique… HEY ! C'est horriblement complexe, même pour moi !

Jeffrey haussa les épaules. Tino regarda le livre.

- C'est un manuel de dernière année de faculté ! Vous avez trouvé ça où ?!
- Dans la réserve !
- Mais bougre d'andouille, vous ne préparez pas vos cours ?
- Nan, il boit mon scotch et il fume des cigares !! grogna Wallace.
- Déjà tu me respectes, ok, je suis prof…
- Vous êtes autant prof que moi surfeur !
- HAHAHA ! C'EST TROP VRAI !! ricana Steven.
- Venez avec moi, on va chercher un manuel de notre niveau !
- Me traite pas comme un gamin !
- Vous n'êtes pas un gamin, un gamin est un minimum rationnel !

Tristan soupira et regarda Benjamin et Orson.

- Ce qui me terrorise, c'est qu'il adore ça !
- Tu m'étonnes, il jubile ! souffla Orson.

***

Deux horribles heures plus tard…

Francis était lessivé.

- Cosinus, Sinus, Tangente…
- J'ai envie de mourir !! geignit Quinn.
- J'ai trouvé ça facile ! sourit Lucy.
- Depuis quand t'es bonne en maths, toi ?!
- La calculette fait tout, Quinn, c'est super simple !
- Tu m'aideras alors ! souffla la brune.
- Sinus… Hypoténuse… Marshmallows…
- … J'aiderai Francis aussi, le pauvre… souffla Lucy.

Tino semblait tout fier. Christina semblait contente pour lui.

- Je ne savais pas que tu voulais devenir prof !
- Je ne veux pas devenir prof, Christina. J'ai pour projet de devenir chercheur Pokémon. Je suis capable d'apporter de grandes choses à ce monde. Je sais que je peux succéder à des pointures telles que le professeur Chen ou Etienne Smirnoff.

Christina acquiesça.

- Evidemment !
- Mais d'avoir fait ce cours… ça m'a vraiment prouvé que je pouvais y arriver !
- Assurément !
- Bon à tout à l'heure les gars !

Tino et Christina se tournèrent vers Tristan qui partait vers le groupe de parole.

- Je suis inquiet pour lui… soupira Tino.
- Pourquoi ? s'étonna Christina.
- J'ai peur que par manque de réalisme il n'ait jamais ce dont il a besoin…

Orson et Benjamin regardèrent Tino comme s'il venait de prononcer la plus ironique des phrases possibles et imaginables.

Robbie s'étonna de voir partir Tristan.

- Tu manges pas ?
- Service suivant, je vais au groupe de parole LGBT.
- Oh. Cool.
- J'vais pas te proposer de venir, hein…
- Nan, nan, en effet ! ricana Robbie.
- A toute !
- Hm.

Robbie soupira et se rendit à son casier où il aperçut Perrine, non loin. Elle tourna la tête vers lui et remarqua Tristan.

- Il va où ?
- Groupe de parole LGBT.
- Wow. Ça sent le séminaire festif…
- J'sais pas trop… marmonna Robbie. Je pense qu'il y va pour faire des rencontres.
- Tant mieux, à force de courir après Wallace, il allait y laisser ses genoux…

Robbie sourit, intimidé par la présence de Perrine.

- Euh… Perrine, je…

Perrine regarda Robbie comme s'il allait lui donner une corvée morale.

- … J'suis… euh…

Perrine inspira fortement.

- Mes amis m'attendent… et… Walter galope en ce moment… et Naomi aussi… et Wallace n'en parlons pas… et la petite Perrine est à la traine…

Robbie pencha la tête, interloqué. Perrine partit, lasse. « Il avait vraiment l'air trop gêné au point que c'est moi qui en devenait mal à l'aise, tiens ! »

Robbie sembla assez inquiet. Puis il soupira. « Je devrais peut-être faire comme Tristan et lâcher l'affaire moi aussi… »

Wallace, Walter et Naomi arrivaient vers le hall. Walter aperçut les portes menant aux jardins qui étaient grandes ouvertes.

- On est seulement fin janvier, ils sont fous ou quoi ?! soupira Wallace.
- Ça me fait penser que j'suis jamais descendu, là en bas ! sourit Walter.

Le jeune homme se déplaça jusqu'aux portes. Naomi soupira, dépitée. Wallace soupira.

- Ca lui passera…
- Il est tellement fougueux, j'arrive plus à suivre ! soupira Naomi.
- Si rien que ça, ça t'embête, qu'est-ce que ce sera la vie de couple !

Naomi sursauta.

- Non mais ça va pas la tête de penser à des trucs auxquels moi-même je pense pas ?
- Bah quoi ? Tu te rappelles comment on fait les bébés au moins ?
- Quoi mais…
- L'homme a le sperme, la femme a les œufs. Une fois par mois, un œuf glisse sur le toboggan de l'amour pour rejoindre l'utérus. Le premier spermatozoïde à rejoindre l'œuf gagne une médaille, quelque chose émerge de cette bouillie magique, on l'appelle Wallace, il passe la porte, et plus rien n'a de sens pour le reste de sa vie !

Naomi regarda Wallace qui hocha la tête. Elle resta complètement sonnée pendant une bonne trentaine de secondes, médusée, avant de reprendre.

- De toute façon, en quoi ça te regarde, Wallace Gribble ?
- Dit la meuf qui parle toute seule !
- Je parle toute seule mais TOI tu extrapoles !!
- Vous les nanas vous êtes vraiment chiantes et lunatiques !
- C'est bien pour ça que tu es gay, nan ?
- Nan, je suis gay parce que les mecs musclés c'est GENIAL !

Perrine arriva à ce moment précis et regarda ses amis, quelque peu perturbée. Naomi ricana.

- Il m'expliquait pourquoi il était gay !
- Ah oui ça devait être passionnant… marmonna Perrine. Où est Walter ?!
- Il se fait photographier pour GQ ! admit Wallace.

Perrine regarda Wallace, blasée. Wallace se recroquevilla.

- Me tue pas, me tue pas !

***

- Je ne comprends pas comment vous pouvez garder un tel forfait Internet ! souffla Kate.
- Comme si tu t'y connaissais… soupira Colin.
- Bah oui ! J'ai étudié les brochures, moi, monsieur, et maintenant on a Internet beaucoup moins cher à la maison !
- Ca ne fait pas de toi une spécialiste !

Aude leva les yeux au ciel.

- Colin, tu ne t'y connais pas non plus…
- Déjà plus qu'elle !
- C'est passionnant tout ça… soupira Denis.
- J'avoue, j'me suis descendue une bière tellement vous me faisiez chier… grommela Bernice.

Perrine, sur le canapé entre Nadia et Daria, regardait la télévision avec les enfants. C'était un nouvel an du tonnerre quoi. Firmin jouait avec Dedenne et Couaneton, Elijah somnolait, assommé par l'heure tardive.

- Je me rappellerai toute ma vie de ce nouvel an comme du truc le plus chiant jamais mis en place par des adultes… soupira Perrine.
- Tu m'étonnes… souffla Walter, scotché à son téléphone.

[Je passe une charmante soirée, mais certainement pas aussi charmante que toi]

- Et c'est quoi ce programme débile qu'on regarde ?!
- C'est un réveillon télévisé, c'est pathétique. Pense aussi au fait qu'ils ont enregistré ça genre la semaine dernière en plein après-midi. C'est pire… souffla Walter.

Perrine soupira, blasée.

[Tu es trop chou. La mère de mon père me regarde, c'est assez embarrassant.]
[C'est bon signe si je t'embarrasse ;)]

- Perrine, tu crois que si je mets Couaneton dans les toilettes, il verra où elles mènent ?
- … où t'as eu une idée aussi débile ?!
- Daria m'a dit qu'elle avait mis Loupio dans les toilettes, qu'elle avait tiré la chasse et qu'il était ressorti et qu'il lui avait raconté ce qu'il y avait de l'autre côté !

Perrine regarda Walter qui hocha gravement la tête.

- Je sais. Elles ont neuf ans et elles sont complètement chtarbées.
- Cent Pokédollars qu'on leur retire leurs Pokémon dans un an…
- Pari tenu…
- Firmin, Loupio est un poisson, pas Couaneton !

Firmin attendit que ça monte au cerveau.

- Ah oui c'est vraiiiiii !
- Bah oui.
- Faut que je le jette dans les égouts !

[Je suis plantée devant la télé avec toute la smala…]
[M'en parle pas, avec Perrine on éduque les marmots]

David, à table, sourit.

- Lily va super bien, elle passe le réveillon avec Charlie et Léo qui nous embrassent.
- Dis-lui de se casser le cul à venir nous voir un peu au lieu de faire sa feignasse ! grogna Colin.
- Maintenant je sais que tu es saoul, la conversation sur le fournisseur d'accès Internet aurait dû me mettre la puce à l'oreille ! grogna Aude.
- Tu veux un autre scoop ? T'es sexy !!
- Colin ! geignit Denis.

Aude regarda Denis qui leva les mains.

- Je condamnais son ébriété, pas ses propos !!
[Génial mon père est bourré et ça va se battre à table !]
[Génial, ils se repassent les vidéos de famille. Estime ta chance !]


***

Walter descendit les marches et admira les jardins de l'école. De nombreux élèves y trainaient notamment à l'heure du déjeuner.

- Waouh… C'est sympa !

Il vit également la fontaine. Fontaine dont personne ne s'approchait. Walter s'en approcha.

- Hey petit !
- Elle est cool sa canne…
- Approche pas de ce truc !

Walter se tourna vers une bande de gothiques.

- Pourquoi ?
- Y'a une crevette qui va te shooter sinon.
- T'es pas dans la classe de Clive et Andréa ?!
- Si !
- Ils sont cools hein ?
- … ouais !

Walter s'approcha de la fontaine. Un Flingouste en sortit et shoota Walter qui tomba sur ses fesses.

- Ouch !
- Woh putain !
- On l'avait prévenu en même temps…

Walter se releva et regarda le Flingouste qui ouvrait et fermait sa pince.

- Ah ouais, c'est comme ça… Vivaldaim !

Le faon d'un joli brun hivernal se tint face à son adversaire. Flingouste sembla grommeler et tendit sa pince vers l'adversaire.

- Okay… Pied Sauté !

Vivaldaim sauta vers Flingouste avec les meilleures intentions du monde, mais le Pokémon shoota le faon avec une bonne salve de Vibraqua. Vivaldaim retomba plus loin, sonné.

- Ecosphère !

Le Pokémon Saison lança l'attaque mais Flingouste la contra sans peine avec un nouveau Vibraqua. Walter plissa les yeux.

- Tu connais qu'une seule attaque ?!

Flingouste balança une nouvelle charge de Vibraqua sur Vivaldaim pour le mettre KO cette fois.

- La vache… J'ai envie de te capturer rien que pour t'embêter à apprendre d'autres attaques !! Elektek !

Elektek apparut. Walter plissa les yeux. « C'est pas facile, j'ai jamais vraiment capturé de Pokémon, moi… »

- Poing Eclair !

Elektek chargea vers Flingouste. Le Pokémon prépara sa pince pour shooter Elektek.

- … Tu ne connais VRAIMENT qu'une seule attaque ma parole !!

L'attaque frappa Elektek en pleine face. Le Pokémon recula, déboussolé.

- C'est pas vrai, j'vais pas utiliser trois Pokémon sur toi quand même… « Si c'est toujours la même attaque… »

- Hâte !

Elektek se déplaça rapidement autour de la fontaine et Flingouste devait se tourner à chaque fois pour le viser.

« Je vois. »
- Vive Attaque !

Elektek se déplaça de plus en plus vite, avançant cette fois vers Flingouste. Le Pokémon tira, mais n'arriva pas à frapper Elektek.

- Et Poing Eclair !

Elektek frappa le dos du crustacé qui s'en trouva assommé. « Un Pokémon de faible niveau qui s'est trouvé ici par hasard… Du coup il cherchait à conserver son territoire… »

Walter trouva la Pokéball vide qu'il gardait en cas de besoin à sa ceinture. Il la lança sur Flingouste qui ne fit pas de manières.

- Bon. Eh bah on dirait que j'ai moi aussi un de ces Pokémon de la région Kalos. Cool ! C'est décidément une excellente journée !

Walter remonta vers l'école.

***

- C'est pour ça que je soutiens cette proposition de loi visant à ce que le fameux « cours d'éducation sexuelle » dispensé aux élèves de quatorze ans parle aussi des rapports homosexuels, au moins sentimentaux. J'ai terminé !

Le grand type à lunettes se rassit, applaudi par quelques autres. « Je me retrouve VRAIMENT pas dans les aspects militants des gays… » songea Tristan.

La meneuse des débats regarda les élèves qui étaient venus.

- Bien, je pense qu'on va passer à quelque chose de plus… personnel, disons. Est-ce que quelqu'un voudrait nous faire partager son expérience de sa sexualité ? Sa façon de le vivre, de l'accepter au jour le jour ?

Tristan prit sur lui et leva la main.

- Jeune homme ?
- Tristan, Tristan Edison.
- Tristan, d'accord… Lève-toi si tu veux !

Tristan soupira intérieurement comme un cheval. Il se leva péniblement et regarda les autres élèves. Ça allait du gothique à moitié Emo à la lesbienne grassouillette en robe à fleurs au militant politique à lunettes un peu coincé au jeunot habillé vintage avec un béret gris sur la tête.

- Eh bah… Avant… Au début je… Je savais pas si j'étais hétéro ou pas, et… En fait je crois que je me posais pas la question… J'ai grandi sans mes parents et du coup, ce genre de question semblait… dérisoire. Et puis… J'ai eu quelques signes… J'ai commencé à regarder mon meilleur ami de manière un peu bizarre… J'étais pas amoureux de lui bien sûr, mais… Je l'ai juste vu un peu dénudé et…

Tristan regarda la meneuse des débats qui hocha la tête.

- Vas-y, ça va te faire du bien de te confier. Tout le monde ici a vécu peu ou prou la même chose que toi.

Tristan savait que c'était vrai, et de toute façon il devait aller au bout de l'idée comme Wallace et Tino le lui avaient suggéré.

- Et du coup ça m'a… troublé. Mais c'est… seulement il y a un an et demi que je… suis tombé amoureux. D'un garçon. D'un… grand et beau garçon. Le plus… beau de tous, en fait. Il était tellement… mignon, tellement… fascinant, tellement enivrant… J'avais jamais connu ça avant, j'avais jamais… autant aimé quelqu'un. J'étais passionné par la technologie, les machines, la science, mais… Jamais un autre être humain ne m'avait tant hypnotisé que celui-là…

Tristan inspira, reprenant ses esprits.

- Mais… Quand j'ai… tenté de faire un pas vers lui, tout ce qu'il voulait c'était… Coucher. Et je voulais pas de ça.

Le jeune Emo haussa les sourcils.

- Pourquoi ?
- … parce que c'était le premier garçon dont j'étais tombé amoureux !
- Ouais et tu lui avais visiblement tapé dans l'œil !
- En fait j'étais loin d'être le seul avec qui il voulait coucher et avec lequel il avait couché de toute façon… Ce garçon est ce qu'on peut appeler… un coureur.

Le grand à lunettes sourit.

- On est tous un peu des coureurs !
- Bah pas moi, j'avais… pas envie de ça ! Pas comme ça, pas si tôt.
- T'as déjà eu des rapports au moins ? demanda l'Emo pour être sûr.

Tristan hocha timidement la tête. L'Emo sembla d'autant plus stupéfait.

- Bah alors tu sais à quel point c'est génial !
- C'est… pas parce que quelque chose est génial qu'il faut… le faire sans réfléchir !

La meneuse des débats ne put qu'acquiescer. Le jeune homme habillé à l'ancienne aussi acquiesça, plus discrètement cependant.

- Et donc me voilà, un an et demi plus tard, rejeté romantiquement par ce mec, à moitié accepté amicalement, et… incapable de faire l'impasse !
- Couche avec ! souffla le type à lunettes.
- Toi, va coucher avec ! soupira le type au béret.

Tristan s'étonna. Le type à lunettes regarda le gars au béret.

- Plait-il ?! Je ne suis pas amoureux de lui !
- Eh bah alors pourquoi tu parles si tu sais déjà pourquoi il ne veut pas coucher avec !

Tristan haussa les sourcils. « Vous battez pas… »
La meneuse des débats reprit tout le monde.

- Ca, c'est intéressant ! Le sexe est une composante importante des rapports mais pour autant ça n'est pas tout, et certaines personnes peuvent aussi bien le pratiquer souvent que le sacraliser !
- Je ne sacralise pas !

Tristan agita les mains.

- Je ne sacralise pas le sexe, pas du tout, c'est juste que… Je voulais avec ce garçon une vraie histoire, pas juste un truc sans lendemain. Quelque chose de sérieux ! Si on était sortis ensemble, on aurait couché ensemble un jour ou l'autre, oui, mais… pas comme ça, sans suite.
- Quand tu veux toi, en fait !

Tristan regarda le type au béret et hocha la tête.

- En… quelque sorte. Quand on l'aurait voulu tous les deux, plutôt.

Le type au béret hocha la tête.

***

Walter arriva et trouva Naomi seule à table.

- Perrine a mangé Wallace ?
- J'ai réussi à les faire manger séparément !

Wallace et Perrine mangeaient donc avec les jumeaux.

- Et donc vous avez rencontré Roland Smirnoff…

Lilian et Léon acquiescèrent.

- … et des amis à lui ?

Perrine regarda Wallace, intriguée.

- Tu penses à quoi ?
- Je me demande s'ils n'ont pas rencontré d'autres gens…
- Bah, y'avait madame Rhodes…
- Adèle Rhodes ? Adeline ? Adrianna ?
- Arlène… souffla Perrine.
- Voilà !
- Monsieur Montes était là aussi…
- Montesse ? Le mexicain, là ?

Perrine leva les yeux au ciel.

- Arrête de faire l'idiot. Est-ce qu'il y avait un jeunot avec eux ?

Les jumeaux se regardèrent.

- Non…
- Il y avait monsieur Wound, monsieur Montes, monsieur Smirnoff et madame Rhodes ! récita Léon.
- Papa donnait des conseils à monsieur Smirnoff à propos de la réussite d'une bonne campagne électorale.
- Et on se disputait ! sourit Léon.
- Et là monsieur Smirnoff a arrêté notre dispute et ils nous a donnés notre mantra.

Wallace plissa les yeux.

- La phrase que vous récitez pour vous assembler et former le gigazord ?
- Voilà. Nos entraîneurs nous disaient que ça s'appelait un mantra ! se souvint Léon.

Perrine inspira.

- Je suppose que vous n'écoutiez pas leur conversation…
- On avait dix ans, Perrine, on écoutait déjà à peine les conversations nos parents… souffla Lilian.
- Hm, ça semble logique.
- Alors vous avez assisté à la création de Roland Smirnoff, hein… et vous n'avez rien fait pour l'en empêcher ?
- Wallace, c'est pas leur faute… et pis s'ils l'avaient empêché, on se serait peut-être jamais rencontrés.

Wallace regarda Perrine, étonné.

- Tiens donc, tu as pardonné à ton terrible oncle qui a fait souffrir ta famille ?
- Pas vraiment mais peu à peu, je me fais à l'idée que ce n'était pas un salopard.

Wallace acquiesça.

- Content de voir que ça va un peu mieux.
- Contente de voir que tout ceci n'est qu'un astucieux plan pour laisser Walter et Naomi seuls.

Wallace regarda Perrine.

- Je ne vois pas de quoi tu veux parler !
- Hm. Je vois pas non plus.
- Tu sais comment on fait les bébés ?

Pas de réponse. Wallace serra les dents et se repencha vers son assiette.

- Et c'est comme ça que j'ai capturé ce Flingouste !

Naomi acquiesça. Walter semblait jovial et épanoui.

- C'est une super journée, j'adore marcher, c'est génial !
- Oui…
- T'as pas l'air contente…

Naomi inspira.

- Si, si…
- Bah non, je vois bien… T'es pas contente que je marche ?!
- C'est pas ça du tout, je suis très contente que tu marches, c'est juste que… Je ne me sens pas à l'aise avec… le nouveau toi !

Walter cligna les yeux, surpris.

- Le… nouveau moi ? Mais je suis moi !
- Tu es trop… Tu bouges trop !
- Alors tu me préférais immobile et malheureux, dépendant…
- Non, non !
- Alors quoi ?!
- Les meilleurs aspects de ta personnalité ne ressortent plus !
- Ca fait UNE DEMI JOURNEE !
- Et je l'ai déjà remarqué ! affirma Naomi. Tu n'es plus le même et… ça me perturbe !
- Tu vas t'y faire et puis c'est tout, un jour je marcherai définitivement et ce jour là, quoi, tu ne m'aimeras plus du tout ?! Hors de question, tu vas t'adapter parce que mon futur, c'est ça, et si tu peux pas l'accepter, eh bah…

Naomi était horrifiée. Walter mangeait avec énergie. Il regarda ses nouilles.

- C'est BON, les nouilles !! Les repas de cette cantine sont DELICIEUX !
- Enfin quelqu'un qui le reconnait…

Naomi et Walter regardèrent la cantinière, derrière, qui servait les élèves et qui venait de dire ça à voix haute.

Robbie mangeait avec Tino, Benjamin, Orson et Christina.

- C'est cool de te revoir à cette table ! sourit Tino.
- Hm… Je crois que Tristan a raison, quand ça veut pas, ça veut pas… Faut pas que je me fasse d'illusions, que je m'en tienne à la réalité des choses… Elle ne veut pas de ce genre de relation, je vais pas la forcer…

Christina inspira. Tino la regarda.

- Tu… as quelque chose à dire ?
- … Oui ! J'en ai marre que les gens de cette classe réfléchissent comme ça !

Robbie haussa un sourcil vers Christina.

- On parle de… De « Sortir ensemble », de « mener une relation », de « pas la même chose », et l'amour bon sang ? Et les gens qui ont vraiment des sentiments les uns pour les autres !!
- C'est… pas facile à exprimer ! admit Orson.
- Orson, tu es forcément tombé amoureux un jour dans ta vie !
- Bah… oui… a l'académie… mais…
- Han non, on n'a pas ENCORE cette conversation ! soupira Benjamin.
- Mais quoi ?

Orson sembla gêné.

- Bah, c'était une jolie fille, j'allais pas l'embêter avec ça…
- Tu étais amoureux !
- Boh… j'la trouvais belle quoi, mais… j'suis juste moi alors…
- Tu ne devrais pas penser comme ça ! Benjamin, tu as des sentiments pour Andréa, n'est-ce pas ?
- QUOI ?! Mais comment tu le sais ?!
- Je t'en prie, tu l'as invitée au bal de promo ! soupira Tino.
- Tu voulais l'inviter à ton nouvel an juif, et heureusement que je t'en ai dissuadé… soupira Orson.
- Même moi je l'avais remarqué… soupira Robbie en mangeant un gnocchi.

Benjamin grimaça. Christina continua.

- Tu devrais lui avouer tes sentiments !!
- Elle me rembarrerait, je suis petit, juif et je vais bientôt être grand-frère et ça me terrifie !
- Et aucune fille ne veut sortir avec un mec qui a peur de Ridley…

Benjamin frappa sur la table.

- Orson Bertelin, pour la millième fois : Une gargouille de l'espace, ça fait peur !!
- C'est un pirate de l'espace, pas une gargouille !
- Quand je joue, je me mets dans la peau de Samus et j'imagine qu'elle a peur !
- C'est une chasseuse de primes, elle n'a peur de rien, et tu t'es déjà fait traité de déviant sur le net des milliers de fois pour avoir dit sur des forums que tu étais empathique avec Samus !
- PERSONNE NE PEUT COMPRENDRE !

Le reste de la cantine regarda Benjamin qui se recroquevilla. Christina plissa les yeux et reprit avec le brouhaha.

- Toujours est-il que c'est insensé que nous vivions dans un monde où l'amour est quelque chose qui se tait alors que la violence est partout !
- Et le prix de Miss Paix dans le monde est attribué à… souffla Tino.
- Je t'aime profondément, Tino Ketts !

Tino en lâcha sa fourchette. Robbie sembla stupéfait. Orson et Benjamin se regardèrent et regardèrent le duo, surpris.

- Voyez ! Je lui ai cloué le bec. C'est plus fort que toute forme de violence ! Qu'est-ce qui touche le plus ? L'amour ! Qu'est-ce qui perturbe le plus ? Les troubles romantiques ! Qu'est-ce qui fait le plus mal, les peines de cœur !
- T… T… T-t-tu plaisantais bien sûr ?! souffla Tino.

Robbie regardait les deux, comme un match de tennis. Orson et Benjamin attendaient la réponse.

- Je ne te répondrai pas !

Tino regarda Robbie qui haussa les épaules. Benjamin et Orson ne savaient plus où donner de la tête. Christina mangea fièrement.

Mike regardait la chaise vide en face de lui alors que Fey mangeait face à James et Ana face à Steven.

- Arrête de déprimer et mange ou refile-moi tes gnocchis ! souffla Steven.
- Hm…

Mike commença seulement à manger. James secoua la tête.

- Cette meuf va te tuer…
- Qui aurait cru que finalement Rebecca arriverait à tuer quelqu'un… souffla Fey.

Andréa plissa les yeux alors que Clive nourrissait son Brocélôme.

- C'est passé, le jour du Pokémon, tu sais !
- Et alors ? C'est le meilleur Pokémon du monde, laisse-moi savourer !

Brocélôme semblait tout content de recevoir ses croquettes.

- Tu réalises que tu lui donnes des croquettes aux légumes, ce qui s'apparente à du cannibalisme ?
- C'est encore plus cool ! sourit Clive.

Andréa leva les yeux au ciel.

***

Helen mangeait seule, furieuse. Jeffrey arriva et resta debout devant la table.

- Il…
- Il est retenu auprès du proviseur !!
- Pas cool…
- J'vous le fais pas dire !
- Je suppose que je ne peux pas manger avec vous…
- Non, parce que s'il arrive, il va me faire une scène et ça va me gonfler !

Jeffrey acquiesça.

- Okay, bah… Bon appétit !
- Vous aussi…

Jeffrey s'éloigna, intrigué. Holland arriva à ce moment.

- Pfouh ! Quel boulot on avait ce matin !
- Pfouh, quel bonheur ça a été de ne pas être enceinte ce matin !

Holland haussa les sourcils.

- Je plaisantais, j'étais en plein travail et je me préparais à quatre heures de travail non-stop et c'est ce que ça a été !
- Bon, je peux te dire ce que je voulais te dire alors ?
- Oui !
- Walter marche !

Holland plissa les yeux.

- Walter… Oui, le petit en fauteuil !
- C'EST A PEINE SI TU VOIS DE QUI JE PARLE !
- Tu me parles tout le temps de tes élèves, à force… La dernière fois tu pensais que Chelsea Kendall voulait voler la place de chef des pom-pom girls à Lindsay Gribble…
- Maintenant je crois que c'est Jodie Corday !
- …et je ne sais pas si je dois m'inquiéter de ta passion pour les intrigues des cheerleaders, l'autre fois tu fantasmais sur la vie de couple entre tes deux élèves homos, l'autre jour tu te demandais si le petit juif et la petite chinoise allaient pas finir ensemble parce que soi-disant selon toi une loi naturelle qui unit les gens avec des lunettes…
- Et pis !
- Bah c'est chiant.
- Ah d'accord, maintenant, je suis chiante !
- Ah d'accord, maintenant on est un couple et j'ai des comptes à te rendre ?

Helen regarda Holland, stupéfaite. Holland haussa les épaules.

- Ca fait… six, sept mois que je vis chez toi, qu'on couche ensemble, qu'on apprécie la compagnie l'un de l'autre MAIS officiellement nous ne sortons pas ensemble, tu n'as rien signalé aux RH, tu ne veux pas rencontrer mes parents, tu ne veux pas que je rencontre les tiens, tu parles de moi aux gens comme de ton colocataire, je veux dire : Qui est chiant dans l'histoire ?!
- Je croyais qu'on avait un arrangement commun !
- Au cas où ce ne serait pas assez clair, Helen, je suis amoureux de toi !
- Je ne veux pas qu'on ait cette conversation !
- POURQUOI ? Tu es une femme rationnelle, pleine de bon sens, mais sur ce point-là, tu bloques ! Au quotidien, on est super bien, on passe du bon temps ensemble,

Helen inspira.

- Je suis une passionnée d'Histoire. De grandes histoires comme de petites. Et… avec les hommes, je n'ai jamais eu… d'Histoire.

Holland cligna des yeux, surpris. Helen soupira.

- Je ne veux pas m'investir.
- On ira doucement, mais laisse-moi une place, petit à petit, je suis prêt à être patient !
- Rien que l'idée ça me hérisse le poil !
- On est bien tous les deux, nan ?

Helen hocha la tête.

- C'est déjà un bon début !
- Hm.
- Si tu veux je te laisse un peu d'espace, je te laisse respirer… Tu veux qu'on fasse chambre à part quelques temps ?

Helen regarda Holland qui était sincère et qui faisait ça sans contrainte. Elle haussa les épaules.

- Ok, si tu veux. On fera ça à ton rythme, si ça te dit…

Helen acquiesça, mais uniquement pour se débarrasser de cette conversation et passer à autre chose.

- En tout cas je vais passer une après-midi atroce, on continue sur les données de l'examen, pfouuu…

***

Tristan sortit du groupe de parole satisfait. Il se dirigea vers le réfectoire pour manger.

- Hey !

Tristan se figea et se retourna vers le type au béret qui avait couru.

- Nicolas, mais tout le monde m'appelle Nick !
- Oh… Tristan…
- Je sais. J'ai vraiment adoré ce que tu as dit, c'était… Très mignon et très touchant !
- Mer…ci…
- Tu manges avec quelqu'un ? Je peux t'accompagner ?

Tristan sembla étonné.

- Euh… Je… Bah… Oui, po-Pourquoi pas !
- Génial !

Tristan haussa les sourcils. « J'ai un… bon pressentiment et… ça doit être la première fois dans ma vie que j'en ai un ! »

***

La classe profitait de l'heure libre pour se retrouver à la médiathèque afin de continuer leur travail de groupe.

Enfin presque.

- Donc… Seth Corrigan nous prévient d'un évènement qui va arriver sous peu, mais pas de quoi ni de qu'est-ce…

Mike, Naomi, Walter, Santana, Tino, Francis, Perrine, Robbie, Holly et Rebecca écoutaient Wallace.

- Ca peut toucher seulement nous quatre, à cause du devoir, tout le monde, ou alors… aucun d'entre nous.

Holly inspira.

- Et ça veut dire…
- Ca veut dire qu'on doit tous se préparer face à l'inhabituel. On avait émis l'hypothèse que Roland Smirnoff voulait faire de nous sa petite armée personnelle, mais cette fois l'expectative d'une attaque prochaine, c'est à se demander si on va pas bientôt devoir la jouer milice…

Tino plissa les yeux.

- Je me permets de trouver tes propos stupides.
- Je sais… au fond de moi je sais que c'est con, mais… faut s'y préparer. Je vous ai réuni pour qu'on décide d'un plan d'action au cas où.
- Au cas où quoi ? Tu viens toi-même de dire qu'on savait pas à quoi on allait avoir affaire ! souffla Mike.
- Ouais… Dans tous les cas, Rebecca et Amélia seront des cibles… Perrine et Walter aussi…
- Les jumeaux…

Wallace regarda Holly qui haussa les épaules.

- Après ce qu'ils ont montré au tournoi…
- Et ils ont mentionné Roland Smirnoff à la télévision…

Wallace regarda Robbie.

- Quand ça ?!
- Wallace, t'es con ou tu le fais exprès ?! soupira Naomi.
- Le tournoiiiiiii !

Rebecca leva les yeux au ciel.

- Et toi, Wallace Gribble ?
- Quoi, moi ?
- Tu es le pilier central de tout ça, si tu crois que tu n'es pas à l'abri d'une attaque à titre personnel…
- Je sais ça, mais pour l'heure c'est vous autres qui importez, s'il vous arrive quelque chose, ce sera MA faute à moi, c'est moi qui ai lancé toute cette machine.

Francis hocha la tête.

- Smirnoff nous prend pour une milice ? Formons un état-major. Un groupe dans la classe qui déciderait en cas de besoin.
- C'est quoi ce langage militaire d'un coup ? souffla Tino.
- Le langage est ordurier mais… c'est pas moins vrai…

Tout le monde regarda Santana.

- Cependant ne choisis pas forcément les plus fort. Prends les plus sages et les plus à même de prendre des décisions fortes le moment venu. Par exemple tu penserais à moi, Tino, toi, Francis, Mike et peut-être les jumeaux en pensant uniquement force, mais des gens comme Perrine, Lucy, James, Violette ou Clive ont une certaine sagesse et une certaine force de caractère intérieure que tu ne dois pas sous-estimer.

Tino baissa la tête.

- Je suis vraiment de moins en moins d'accord avec cette façon de parler des gens comme de pièces d'armure interchangeables…
- Moi encore moins, mais il faut voir ce qui est : On est sujets à des attaques… A propos, Méanville a été prévenue ? demanda Francis.

Walter haussa les sourcils.

- En quoi c'est pertinent ?
- Aux dernières nouvelles selon Pamela, ils ont effectivement mis en place des mesures pour bouter Direction Dresseurs hors de leur école… Quant à savoir s'il y aura des conséquences sur eux… souffla Naomi.

Elle regarda Walter qui hocha la tête, pas très convaincu.

- Un souci ? demanda Wallace.

Personne n'avait remarqué Perrine qui s'était éloignée, partant du terrain pour retourner vers les étagères.

- Nan… Juste que… j'vois pas trop l'intérêt de tout ça. Si quelque chose se passe, on fera quelque chose, mais on va pas se lancer dans la constitution d'une armée non plus !
- On se fait attaquer, faut bien qu'on réponde ! souffla Wallace.
- Et tout le monde doit être prévenu, c'est crucial ! Pour de simples raisons de sécurité ! souffla Naomi.
- Alors pourquoi Holly est là ?!

Holly haussa les sourcils.

- Wallace voulait des gens, je me suis levée…
- Parce que TOUT LE MONDE doit être prévenu, Walter, si Holly ou Amélia, ou Orson, ou n'importe qui peut se sentir un peu concerné, c'est toujours un plus !

Wallace hocha la tête. Walter soupira.

- Si on cherche des crosses à la classe, on saura se défendre !
- Ou pas ! grommela Naomi.
- Quand je dis « On », je pense à nous quatre, pas à tout le monde ! C'est pas à eux de faire ça !
- Vous êtes des potes, j'vais pas les regarder vous déglinguer sans rien faire ! s'étonna Mike.
- J'aurais du mal à ne pas réagir également… admit Tino.
- Je suis chef de classe, tout le monde est sous ma responsabilité directe et je suis tenu de mourir pour vous ! assura Francis avec sa légèreté naturelle.
- Rebecca et Amélia sont concernées ! ajouta Santana.

Rebecca haussa les sourcils.

- En quoi ça te concerne ?
- Solidarité féminine de merde.
- Je te déteste mais en vertu du fait que nos mères sont amies, je serai effectivement obligé de te venir en aide si d'aventure ils tentaient de te capturer.
- Mais euh…

Wallace se tourna vers Robbie.

- L'an passé, Seth Corrigan avait l'air d'être quelqu'un de… posé… en comparaison de ce que vous avez pu dire de Justin Truce.
- Ouais, il est de notre côté, mais si tu veux, apparemment là ce sera pas le cas. Sinon il se serait pas donné la peine de me prévenir ! admit Mike.
- Hm…
- Et on ne peut pas compter sur le mec de Truce pour nous soutenir H24.

Walter plissa les yeux.

- Cette théorie est complètement conne !
- Mais pas impossible, il parlait de Truce comme d'une espèce de dieu vivant, donc s'ils font crac crac, ça serait pas complètement con.

Walter regarda Mike qui haussa les épaules. Il sembla stupéfait.

- Ma parole, j'suis à côté de la plaque ou quoi ?!
- Ah bah déjà que tu marches, ça ferait deux choses complètement folles aujourd'hui ! admit Holly.

Naomi, Tino et Francis ne purent qu'acquiescer.

- Voilà… Bah on avisera mais au moins vous êtes prévenus !

La troupe acquiesça et se sépara. Robbie s'en retourna vers les tables de la médiathèque. Flabébé sortit devant lui.

- Quoi ?

Robbie attrapa la fleur bleue tandis que la petite fée le regardait, sévère.

- … Mais quoi ?

Flabébé gifla Robbie et désigna quelque chose de sa patte. Robbie regarda dans la direction indiquée et vit Perrine qui cherchait un livre de peinture. Robbie grommela et prit la Pokéball du Pokémon Uniflore.

- Ca va, okay ? J'en ai marre de me démener pour rien au final ! Laisse-moi tranquille !

Flabébé fut rappelée dans sa Pokéball.

***

Vacances de Noël.

Walter regarda Naomi qui vint se blottir contre lui.

- On est bien, là ! J'aime bien chez tes parents, on voit que ta mère était coordinatrice, c'est super joli !
- Hm... Tu... es... drôlement à l'aise...
- Bah oui, pourquoi je le serais pas ?
- ... J'sais pas, moi j'ai un peu de mal là...

Naomi s'étonna.

- Pourquoi ?
- Je sais pas, cette seule idée de rendez-vous improvisé...
- Tu ne vas pas recommencer avec ton pessimisme, Walt !
- Nan, nan, juste que... C'est nouveau pour moi !
- Ok, alors déterminons les règles de cette après-midi : Câlins sur le canapé devant la télé. Ça marche ?

Walter acquiesça.

- Ok, mais câlins de quel...

Naomi se blottit contre Walter alors qu'un jeu télévisé passait. Walter agita la tête.

- Ok... Ok.

La télévision bavardait. Walter inspira.

- Tu sais ce qui me fait le plus peur ?
- Que tes parents aient oublié leurs vestes ?
- Nan pas ça… J'ai peur d'être un fardeau. D'être faible. Impuissant face à la vie. Plus que je ne le suis déjà, je parle.

Naomi acquiesça.

- C'est nul pour un homme d'avoir peur, nan ?
- C'est justement parce que tu es un homme qui admet ses peurs que tu es si craquant !
- Oh. Alors c'est une qualité.
- Bien sûr.
- Bon. Le jour où je deviens trop sûr de moi…
- Les gens qui sont trop sûrs d'eux, qui n'ont que des qualités, au fond, qui les aime ? souffla Naomi.
- … les autres gens pas sûrs d'eux et qui n'ont aucune qualité !
- Voilà !
- Ah… C'est lequel de nous deux ?

Naomi sourit.

- On sait tous les deux ce qu'on vaut, c'est pour ça qu'on était faits pour s'entendre !

Walter acquiesça.


***

- Bon… Aujourd'hui on va faire un cours calme… j'ai vraiment pas envie de me prendre la tête…

Les élèves observèrent Helen, surpris. Tristan semblait tout content. Perrine toujours aussi absente.

- Alors… Allons bon, la politique Poképolite… Ca va vous passionner… et moi aussi… Preston, un café noir, s'il te plait…

Le Miradar s'inclina et alla servir sa maîtresse.

- Alors… Poképolis a connu presque tous les régimes existants. Elle a même tenté d'inventer le sien propre à plusieurs reprises sans jamais réussir sauf pour la dernière tentative qui est celle que vous connaissez actuellement, sauf que les spécialistes de droit constitutionnel se disputent le fait que la prépondérance de Roland Smirnoff dans notre politique éducative actuelle constitue une forme de régime différente – ce qui… selon moi est plutôt faux, le rôle de l'association Pokémon n'ayant généralement rien de gouvernemental...

Helen inspira et agita les mains, prise dans son cours.

- Le fonctionnement du gouvernement Poképolite est basé sur plusieurs aspects fondateurs. C'est un système qui se veut social. Nos jeunes ont des allocations pécuniaires pour leur permettre d'élever un Pokémon dans des conditions correctes – mais on sait tous, vous comme moi, que cette allocation est utilisée parfois pour autre chose, les parents se chargeant de l'élevage des Pokémon avec leurs enfants – tous les enfants Poképolites déclarés à l'état civil reçoivent un Pokémon. Tous. Sans exception. Si exception il y a, elle est corrigée par la force. Tout le monde a au moins un Pokémon, et c'est dans un objectif très… discutable. A l'époque où cela a été créé, c'était censé faire de chaque dresseur un réserviste de l'armée Poképolite. Tout dresseur dès l'âge de… 15 ans à l'époque, parce qu'on pensait que vous étiez un homme à quinze ans en ce temps-là, était susceptible d'être appelé pour servir dans l'armée. C'est totalement débile et totalement arbitraire. Aujourd'hui, les enfants ont un Pokémon de plus en plus jeune, et le fait que les enfants reçoivent un Pokémon académique à neuf ou dix ans a de quoi faire froid dans le dos.

Santana acquiesça tout en notant.

- Notre système se veut social également parce qu'en théorie, une loi garantit 90% d'emploi. Pourquoi ? Parce qu'on encourage à la création de places dans les entreprises, parce qu'il est très simple à Poképolis de trouver un logement, parce que nous avons tout simplifié à l'extrême pour que la productivité soit assurée au maximum. En théorie, chacun fait ce qui lui plait. Chacun fonde une entreprise aussi facilement que possible, parce que la loi Poképolite s'en fout tant que vous rapportez de l'argent à l'état. En effet, nous avons un système d'impôts permanent couplé à une TVA très étendue qui irrigue en permanence le système financier. Tout le monde collabore. Et la consommation est concentrée sur des points très précis. A Poképolis, l'argent des banques est un immense… Imaginez que tout l'argent des banques est une grosse boule de billets au-dessus de Poképolis, dont tout le monde à Poképolis peut se servir. Bah c'est exactement ce système-là. C'est très con et certains économistes vous diront que c'est totalement non-viable. C'est sans compter sur la face sombre de Poképolis : 70% du système public est financé par l'impôt sur les grosses fortunes.

Walter plissa les yeux.

- D'ailleurs ce n'est pas pour rien que les nobles ont longtemps été à la tête de l'Etat, Etat dans lequel ils injectaient généralement leur propre fortune. Bref. Aujourd'hui, l'Etat a été nettoyé en raison des évènements précédents et donc notre Etat est financé en majeure partie par l'impôt, le système éducatif, lourde charge pour l'Etat auparavant, étant financé par une caisse privée et par les combats menés à Pokétopia, zone de combat Poképolite remise à neuf il y a quelques années… Walter, je sais que c'est fascinant mais…
- M-Madame, est-ce que j-je peux sortir ?!

Helen haussa un sourcil.

- Pardon ?!
- G… En… En fait je… J'ai très mal aux jambes !

Wallace se leva.

- Putain, j'aurais dû m'en gourer !
- Ca va hein !
- Walter !!
- Euh… Tu… peux appeler tes parents, un truc dans le genre ?
- Oui, oui je… pense que ma mère peut venir me chercher…
- Bon… Naomi, Wallace, vous…

Naomi prit Walter sur son épaule, aidée par Wallace. Saisissant le portable de Walter, elle envoya un SMS à sa mère.

- Tu vois, à trop faire le malin ! grommela Wallace.
- Ca va hein !
- Nan mais la prochaine fois, tu feras pas ton malin !
- J'vais te casser les jambes, tu vas voir !! grommela Walter.

Helen plissa les yeux.

- Euh… les garçons, je peux…
- J'lui fais la morale, madame !
- C'est aussi crédible que le roquefort qui dit au camembert qu'il pue !
- Madame, vous savez comment on fait les bébés ?

Helen grimaça. Naomi la regarda et secoua la tête.

- C'est quoi ton obsession avec cette question ?! grommela Walter.
- T'es pas drôle quand tu marches ! J'te préfère quand t'es en panne !
- Hahaha. Appelle-moi ascenseur aussi !

Helen regarda Miradar qui lui ramenait son café. La prof soupira et s'enfila le kawa cul-sec. Wallace, Naomi et Walter sortirent, sous le regard à peine surpris de Perrine.

- Bah alors !
- Je crois que les effets de la formule ne durent pas aussi longtemps que prévu… soupira Walter.

Naomi et Wallace assirent Walter dans le couloir.

- Ca va aller ? geignit Naomi.

Walter regarda la jeune fille. Wallace plissa les yeux.

- J'vais… voir dehors si ta mother arrive !

Wallace se pressa dehors pour éviter de tenir la chandelle. Walter soupira.

- Tu préfères ça, hein ? Me dorloter comme un bébé ?
- Je préfère quand tu es humble, gentil, posé et cynique.
- Je prends un produit qui peut me rendre la vie plus facile, qui me rend meilleur et toi…
- AUCUN produit ne te rendra meilleur que ce que tu es, Walter ! Tu es déjà un homme très bien ! grommela Naomi.

Walter regarda Naomi, puis il commença à craquer.

- J'voulais juste être bien pour toi…
- Je sais…
- J'étais content…
- J'ai vu !
- Et en fait je t'ai rendu malheureuse en voulant absolument…

Naomi embrassa Walter.

- Tu ne me rendras jamais malheureuse, Walter. Si j'ai bien une certitude vis-à-vis de nous deux, c'est que tu ne me rendras JAMAIS malheureuse. Au pire tu t'apercevras toujours que je vais mal à temps.

Walter grimaça.

- J'en suis pas persuadé… J'ai été un vrai connard avec toi au dîner…
- Oui c'est vrai, mais au moins tu le réalises.

Walter hocha la tête.

- Pardon de m'être comporté comme un abruti…
- Pardon de ne pas m'être réjouie plus !
- Wallace l'avait compris tout de suite… que c'était temporaire et qu'à un moment ça allait me claquer entre les pattes !

Naomi ricana. Walter s'esclaffa à sa suite. Avant d'être rattrapé par ses crampes.

- Putain…
- Attends !
- Non, Naomi, ça v…

Naomi s'évertua à masser les cuisses de Walter. Il plissa les yeux, embarrassé.

- J… ça me gêne !
- Je sais.
- J… J'suis désolé…
- De quoi, d'être toi-même ? Surtout pas !

Walter sourit.

- Je t'aime.
- Je suis en train de te masser les jambes pour soulager tes crampes, tu crois vraiment que c'est le moment pour ça ?
- Oui !

Nouveau baiser. Wallace arrivait à ce moment-là pour les prévenir de l'arrivée d'Aude.

- Berk… murmura le jeune homme.

***

Fin du cours d'histoire. Les élèves sortaient peu à peu de la salle. Perrine approcha du bureau.

- Oui ma grande ?
- Ca va, madame ?

Helen s'étonna.

- Bah ma petite Perrine, pourquoi tu me demandes ça ? C'est moi qui devrais te poser cette question !
- J'sais pas, vous aviez l'air… pas spécialement passionnée. Au début de l'heure notamment.

Helen inspira.

- Disons qu'en ce moment… les choses ne se déroulent pas comme je voudrais qu'elles se déroulent. C'est embêtant ce genre de situation.
- Hm, je comprends…
- Sauf que c'est moi qui ai provoqué cette situation donc dans le fond, j'ai pas vraiment à me plaindre…

Perrine acquiesça.

- Hm, au moins vous avez un coupable à désigner…
- Un souci ?
- Le remplaçant de la prof d'art est un connard.
- Oh. Je lui en parlerai.
- C'est particulier, si vous voulez, il… critique mon art. Brutalement.
- Je lui en parlerai quand même.
- Il a dit que… j'étais tout juste digne d'être décoratrice ou peintre de bâtiment… C'est comme s'il essayait de me pousser à être ce que je ne suis pas… ou me pousser à n'être qu'une peintre unidimensionnelle, mais… je peux être ce que je veux, nan ?

Helen hocha la tête.

- J'veux dire… pourquoi je ferais des choses qui me plaisent pas, hein ? Juste… pour faire plaisir à un prof !

Helen acquiesça fermement.

- Tu as TOTALEMENT raison. Je parlerai à ce type et s'il te refait des crasses, redis-le moi, j'irai lui casser les genoux avec Blandine !

Perrine haussa les épaules.

- Hm.
- Dis donc, vous êtes fâchées avec Naomi ?

Perrine s'étonna.

- N… non…
- Parce que j'ai le sentiment que… tu es venue m'en parler parce que tu ne peux pas lui en parler…

Perrine haussa de nouveau les épaules et partit de la salle. Helen regarda Preston.

- Elle a raison. J'ai pas à me forcer.

Miradar pencha la tête, intrigué.

***

Alizée – Factory Girl

Walter était rentré chez lui et avait retrouvé son bon vieux fauteuil. Colin semblait dépité mais Walter haussa les épaules.

- On y peut rien. C'est comme ça… Au moins on sait qu'un jour ce sera possible !

Colin acquiesça, bien qu'un peu dégoûté.

- J'ai capturé un Pokémon aujourd'hui, papa. Un de ceux de Kalos !

Colin plissa les yeux.

- Une de ces horreurs ?!
- C'est une crevette !
- Berk…

Walter sortit Flingouste sur ses genoux. Le Pokémon observa son maître d'un œil méfiant.

- Je sens qu'il va me causer des soucis, celui-là…

C'est la fin de la ballade
Pour adorable ado


- Tu es rentrée bien tôt, ma chérie…

LaBarbara s'étonna de trouver sa fille, couchée sur son lit et tournée face au mur.

- Ca va pas, Naomi ?
- Si, ça va… t'en fais pas maman, ça va.

LaBarbara s'étonna et ferma la porte. Naomi était en larmes. « Je suis immonde. Même quand il va bien je suis incapable de le soutenir et d'être contente pour lui, et quand il va mal, je suis toute contente parce que je peux le bichonner… mais quel genre de petite amie je fais ?! »

Seule face au Hasselblad
Fendu de bas en haut


Tristan échangeait des SMS avec son nouveau camarade. Sa tante s'étonnait de le voir si souriant.

- Un problème, Tristan ?
- Non, non, non…

[J'adorerai te voir en concours Pokémon !]
[J'adorerai te voir en train de réparer un ordi… ou pas !]

Tristan ricana.

Inanimée, docile
Façon petit soldat


Holland souffla en partant du boulot. Il observa les travaux dans le hall. Ils installaient quelque chose, une sorte de machine.

- … on a signé pour ça ?! Oh et puis merde, je verrais demain…

Scrutée de long en large
De trois-quarts, de profil


Robbie regardait par la baie vitrée en compagnie de Flabébé. Annette regarda son fils.

- Si tu y retournes, j'appelle l'hôpital psychiatrique !!

Robbie inspira, dépité. Il rappela Flabébé et vaqua à ses occupations.

Factory Girl
Sur le Fil du Miroir


Francis caressait Hélionceau tout en préparant des pâtes.

- Ne réclame pas, tu es un lionceau, tu n'es pas censé aimer les pâtes !

Hélionceau renifla le plat, apparemment affamé.

- T'es pas croyable. J'vais t'appeler Garfield et te faire des lasagnes !! grommela Francis.
- J'croyais qu'il s'appelait Squatteur ?! s'étonna Jodie.
- Nan… Nan c'est pas un squatteur… soupira Francis.

Factory Girl
Toutes les couleurs du Noir


Christina était dépitée. « Je lui ai avoué mes sentiments et j'ai été incapable d'assumer jusqu'au bout… je suis une belle idiote… »

Elle continuait à écrire sa fanfiction pour oublier sa bêtise et tenter de se vider la tête.

C'est la plongée dans l'abîme
D'un jeune oiseau de proie


Tino soupirait. « Est-ce qu'elle plaisantait ou pas ?! Qu'est-ce que je fais si elle ne plaisantait pas ?! »

Soumis aux lois du film
Argentique qui décroit


Rebecca rentrait chez elle, tranquillement. « Pfff… Encore une journée toute seule à ne parler à personne…Géniale, ta vie, Rebecca… »

Vu d'en haut c'est sublime
Non, rien ne vous déçoit


Holland ferma sa voiture et s'apprêtait à rentrer chez Helen.

La plongée dans l'abîme
N'en a que plus d'éclat


La porte était fermée, à son propre étonnement. « Bizarre, elle est censée être là depuis quinze heures ! »

Factory Girl
Dernier drame, dernière scène


Il frappa tout naturellement.

Factory Girl
C'est à peine de la peine


Jeffrey lui ouvrit, torse nu et une serviette autour de la taille.

- Woups…

Factory Girl
On reprendra demain


Holland resta stupéfait. Helen arriva en peignoir.

- Han merde…

Factory Girl
Jusqu'à la fin des fins


Holland resta là à les regarder tous les deux, tout embarrassés qu'ils étaient. Il tourna calmement les talons et s'en alla sans un mot.

Des fins…

Holland redescendit, complètement assommé.

Des fins...

Helen, à peine coupable, ferma la porte.

Des fins...