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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 14/11/2013 à 01:01
» Dernière mise à jour le 14/11/2013 à 15:19

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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055 - My Little Violette : Friendship is Bullshit
« La vie intérieure seule peut remplacer toutes les chimères »
(Talleyrand)

« I know, I know, I know, I know you want me
You're just a pig inside a human body
Squeal out, Squeal out, Squeal out, you're so disgusting
You're just a pig inside... »

(Je sais que tu me désires
Tu es juste un porc dans un corps humain
Grouine, grouine, grouine, tu es si répugnant
Tu es juste un porc au fond de toi)
(Lady Gaga, Swine)



« Dès notre première rencontre, j'ai su... »

Ces yeux...

La rage.
J'entends plus rien
La rage m'étouffe les oreilles


« ...J'ai su que ça finirait ainsi... »

Quand c'est fait, c'est fait
On ne peut plus revenir en arrière.
L'irréparable...


- Pitié...

Et dans ces cas-là...
On n'oublie jamais les yeux de l'autre...


***

Violette ouvrit doucement les yeux.

Il faisait encore sombre. Foutu hiver. Elle n'aimait pas trop cette saison. Il allait faire ce froid sec et piquant dehors, et à l'intérieur cette chaleur exagérée et moite. Elle n'avait vraiment pas hâte.

Elle se leva et s'habilla modérément. Elle descendit à la cuisine où sa mère préparait le petit dej.

- Bonjour ma chérie !
- Salut...

Violette s'assit et commença à grignoter.

- J'ai eu un appel de Diane hier.

Violette grimaça, il était trop tôt pour se rappeler de qui était Diane.

- La... mère de Rebecca ?!
- Oui, elle s'est un peu étonnée que toi et Rebecca ne vous étiez pas vues de toutes les vacances.
- On a été à cette soirée chez Mike Denton...
- Je sais et je lui ai dit, mais d'après Diane, Rebecca ne va pas très bien en ce moment...
« V'la autre chose... »
- J'sais pas trop, maman, on s'est un peu éloignées...

Corinne souffla.

- Ce serait bien si vous pouviez... renouer le contact ?

Violette inspira.

- J'sais pas trop.
- Oh, Violette, vous êtes amies depuis toujours !
- ... Qu'est-ce que tu appelles « être amies » ?

Corinne haussa les sourcils.

- Bah... Vous passiez énormément de temps ensemble, vous en passiez même encore pas plus tard qu'au début de cette année...
- Bah c'est fini.

Corinne serra les dents.

- A... ce point ?
- Maman, y'a des gens comme ça, ils sont juste pourris jusqu'à la moelle, un peu comme... papa.

Corinne serra les dents.

- Hm...
- Tu m'as jamais raconté pourquoi il était parti... Tu m'as dit qu'il s'était barré mais...
- Oh tu sais ma chérie, ce sont des histoires d'adultes ! acquiesça nerveusement Corinne.

Violette acquiesça.

- Hm, désolée, maman...
- C'est rien, je comprends, mais... Il n'y a rien à en dire.
- D'accord.

Mitch arriva.

- Pffff... J'ai vraiment trop mal dormi. Coucou ma puce.
- Salut Mitch.
- J'ai rêvé que j'étais attaqué par une horde de Skitty enragés...
- Y'a que toi pour faire des rêves aussi débiles ! souffla Corinne.

Violette acheva son déjeuner, perplexe.

***

- Bah mine de rien, je dors super bien sur ce lit de camp !

Wallace se réveilla de mauvaise humeur. « All chastity and no wild nights make Wallace a dull boy... »

Jeffrey sourit, prit des affaires et se rendit à la salle de bains.

- Et aujourd'hui c'est mon premier jour de boulot, cool !
- Hmrgblf...

Jeffrey alla se doucher. Wallace soupira et aligna les gamelles de ses Pokémon. Il sortit Manternel, Chartor, Tiplouf et Canarticho.

- M'faites pas chier, j'suis très mal réveillé ! J'suis pas sorti, j'ai pas baisé, j'ai pas bu des masses, c'est la défaite absolue !

Manternel pencha la tête. Chartor ne comprenait rien, Tiplouf se jeta sur la bouffe. Canarticho plissa les yeux. Wallace servit la bouffe avec grand enthousiasme.

- Gnnnnn...

***

- Et Violette alors ?
- Bah on l'emmène !

Corinne resta sur son lit de camp.

- Hors de question ! Je suis peut-être conne mais...
- J'ai dit ça sur le coup de l'émotion, Corinne ! Je ne pense pas que tu sois conne !!
- C'est pas la première fois que tu me le dis ! Je suis peut-être conne mais je suis certaine que nous serons plus en sécurité dans ce gymnase que dehors !!

La petite Violette, une enfant chétive et craintive à la fois, restait contre sa mère. Georges Benson soupira et s'approcha de sa femme.

- Tu fais pas tant de manières sur ma façon de parler quand il s'agit de faire du shopping, hm ?

Corinne baissa la tête, une habitude que sa fille allait lui reprendre.

- Bah alors ! Laisse-moi tenter ma chance à l'extérieur ! Et toi, va t'enterrer avec la gosse dans ce trou ! Violette, ma chérie !

Corinne serra son enfant contre elle.

- Papa va partir en voyage et quand il va revenir, la guerre sera finie et tout ira bien !
- Quel courage ! soupira Corinne.

Georges se releva et approcha sa femme pour lui asséner une gifle.

- J'en ai ASSEZ de ton insolence, Corinne !

La mère de Violette se mordilla les lèvres alors que la petite fille s'était cachée contre sa mère, apeurée.

- Vraiment assez. Tu ne mérites pas tout ce que je te donne, et j'ai bien fait de ne pas te faire bénéficier de mes passe-droits pour cette guerre ! Vraiment !

Georges Stocks partit dans les landes tandis que Corinne Stocks née Benson et sa fille Violette se remirent en file avec les autres civils évacués.

- Je suis désolée ma chérie... désolée... J'ai pas le courage... J'ai pas le courage, ma chérie, désolée...

C'était la dernière fois que Corinne voyait son mari, et que Violette voyait son père biologique.


***

Ecole. Violette aperçoit Santana qui l'attend aux côtés de Walter.

- Ah bah quand même ! Tu vas bien ?

Santana et Violette se firent la bise.

- Ca va... Dur de se lever ce matin. Ton manteau est superbe !
- Merci !
- Personne ne veut parler de mon poncho... soupira Walter qui ressemblait à un tas de neige.
- Vaut mieux qu'on le rentre... soupira Santana.
- Ce serait de la non-assistance à personne en danger, je suppose...
- Ouaip, t'as tout compris.

Violette et Santana montèrent toutes deux Walter sur sa légendaire rampe, avec un bonus Verglas.

- Bénie sois-tu d'avoir des bottines antidérapantes, Violette... souffla Santana.
- C'est ça de choisir des chaussures pour des raisons pratiques plutôt qu'esthétiques...
- Vous êtes géniales, vous devriez me remonter tous les jours !
- Que dalle !! grommela Santana.
- Au pire, je prêterai mes bottes à Wallace... souffla Violette.

Santana éclata de rire alors que les deux filles s'éloignaient de Walter.

- Il serait capable de les mettre !
- Oui je suppose ! sourit Violette.

Santana inspira.

- J'aime la nouvelle Violette, elle est punchy et super marrante !

Violette sourit.

- Et j'apprécie le fait que tu fasses des efforts et que je ne sois plus une sorte de trophée lesbien pour toi !
- Comprends-moi, fille d'artiste, standards élevés, esthétique globale très importante...
- Hm... Je crois qu'il va falloir que je parle à Rebecca.

Santana acquiesça.

- Comme tu le sens. N'oublie pas, et d'une je suis là, et de deux, tu es son égale, pas son esclave sexuelle !
- Euh... esclave aurait suffi...
- Ne m'en veux pas mais Rebecca a vraiment de superbes hanches !
- Eeeeew ! J'ai jamais pensé à elle comme ça !!! geignit Violette.
- C'est bien, tu es une bonne amie ! Mais maintenant tu y penses, n'est-ce pas ?
- Non ! Au fait, tu as trouvé ton surnom pour le tien ?

Santana acquiesça et sortit de sa Pokéball un Psystigri.

- Je te présente Hitomi. Ça veut dire Œil en japonais. Œil de chat, ça le fait, nan ?
- Hm... Moi...

Violette sortit son propre Psystigri.

- Ce sera Chamade. Je reste sur des surnoms simples mais efficaces !
- Un peu comme toi, simple mais efficace !
- Voilà...

Les deux Psystigri s'agitèrent, semblant ne pas trop s'apprécier.

- Pourquoi ils continuent à faire ça ?!! grommela Santana.
- J'en sais rien mais c'est embêtant... Reviens, Chamade !

Violette rappela son Psystigri tandis que Santana enguirlanda la sienne.

- Tu es une vilaine, Hitomi ! Vilaine, vilaine, vilaine ! On ne s'en prend pas à Chamade, c'est vilain !
- Sois pas si sévère, elle le fait pas exprès...
- Un jour vous serez peut-être mariés en plus, alors respect !

Violette haussa les sourcils.

- Ils sont frères et sœurs !
- J'sais pas trop, j'pense que la personne qui les as refilés à ma mère le savait pas trop non plus !
- Oh... On va éviter quand même hein !
- Hm !

Santana rappela Psystigri. Les deux filles se dirigèrent vers leurs casiers.

- Au fait pour cet après-midi...
- J'ai tout ramené, t'inquiète.
- Bon. Avec Kalos, y'a des mises à jour à faire... soupira Santana.
- Sans parler de celles qui restent encore inconnues... J'espère qu'on pourra tout boucler à temps...
- J'espère surtout que ces connards de l'association Pokémon vont vite débloquer les fonds archivistes de Kalos au lieu de les étudier seuls dans leur coin comme des porcs !
- Santana, j'aime pas quand tu es grossière !
- C'est ma personnalité, chérie, tu n'y es pour rien !
- Salut Violette...

Violette se retourna, étonnée, vers Amélia, toujours attifée de son Sépiatop qui se tournait et se retournait dans l'air.

- Oh, Amélia... et...

Le mec à côté d'elle, un grand dadais taciturne a l'air débile, salua les deux filles.

- Salut...
- C'est Jeremy, mon nouveau petit copain. J'te le présente pour que tu me le voles pas.

Santana et Violette se regardèrent.

- A ce niveau-là, c'est plus « Longue à la détente », c'est « Connexion impossible »...
- Amélia, il n'y a aucune chance que ça arrive...
- Je sais que t'es lesbienne mais on sait jamais !

Jeremy ricana bêtement. Santana plissa les yeux.

- Amélia, pourquoi tu continues de parler à Violette alors que Rebecca et elles ne se parlent plus ?

Amélia cligna des paupières.

- Aaaaaaaaaah mais oui c'est vraiiiiiiiiiiii...

Amélia partit en entrainant son copain qui continuait à mater Violette et Santana.

- Si un jour j'envie Amélia de quelque manière que ce soit, tire-moi une balle... soupira Santana.
- Elle est assez désespérante en effet... soupira Violette.

Amélia arriva auprès de Rebecca qui rangeait son casier.

- Rebecca...
- Oui Amé... Oh, salut.
- Héhé, salut.

Rebecca regarda Jeremy, soupçonneuse.

- Tu... mais... euh...

Rebecca regarda son léger décolleté. Elle soupira et remit son châle en velours. Jeremy grimaça.

- Amélia, je suis occupée, qu'est-ce que tu veux ?
- Bah j'étais allée parler à Violette, j'me rappelais plus qu'on se parlait plus...
- Amélia, tu es désespérante...
- Hm.
- Et puis pourquoi tu m'amènes ça, là ?
- Pour que tu le repères et que tu me le voles pas, Rebecca, voyons, c'est comme ça qu'on a toujours fait...

Rebecca leva les yeux au ciel.

- Oui, eh bah maintenant il peut dégager !
- Ok bah je lui dis à plus.

Amélia et Jeremy s'éloignèrent.

- Elles sont bonnes tes copines !
- Pas tant que ça, elles sont nulles à Candy Crush...
- Tiens à propos de bonbons... ouvre ta main !

Amélia haussa les sourcils. Jeremy lui donna des bouts de carton.

- ... euh... t'es sérieux, là ?
- T'avales ça et tu vas planer comme une folle !
- ... c'est du carton !
- C'est des buvards de LSD ! Ça va te faire planer !
- Bah c'est ringard comme drogue. Je casse !
- Quoi ?! Mais on n'a baisé que deux fois !!
- Et alors ?

Jeremy s'en alla, dégoûté. Amélia soupira et s'en retourna auprès de Rebecca.
Pendant ce temps, Tino était perplexe face au nouveau Pokémon de Benjamin.

- J'arrive pas à croire qu'il était chez nous à voler des clés, mais voilà, je suis un des heureux nouveaux possesseurs d'un Pokémon de Kalos !

Trousselin fit claquer ses clés les unes contre les autres. Tristan pencha la tête sur le côté. Tino plissa les yeux.

- C'est... une de ces nouvelles Fées ?
- Il est pas seulement Fée, il est également Acier ! sourit Benjamin. J'ai hâte qu'il évolue, pour une fois qu'un de mes Pokémon a une chance d'évoluer !!

Tino serra les dents. Tristan se mordilla les lèvres. Benjamin geignit.

- Dites-moi pas que c'est pas VRAIIIIIIII.......
- Eh bah si...
- Désolés... souffla Tristan.

Orson arriva.

- Vous devinerez jamais ce que j'ai capturé hier !

Benjamin serra les dents.

- Mais tu me fais quoi, là ?!
- Je préfèrerais éviter de te parler, c'est tout... souffla Ana.

Steven leva les yeux au ciel.

- J'ai fait QUOI encore ?
- Rien, tu n'as rien fait, c'est tout.
- Mais putain Anouchka t'es pas sérieuse !
- Ne m'appelle pas comme ça !!

Ana partit, mécontente. Steven resta complètement abasourdi.

- Mais bordel j'ai fait quoi moi encore ?
- T'as simplement été toi-même, je suppose...

Steven se tourna vers Holly, dans son casier.

- Toi ta gueule, pouffiasse !
- Tu vas les faire une par une jusqu'à ce que toutes les meufs de la classe sachent quel genre de gros connard tu es ?
- Moi au moins les gens de la classe savent qui je suis, Pute Lambda numéro treize !

Holly leva les yeux au ciel.

- Mon pauvre...
- Va chier !

La classe se réunit devant la salle de fondamentaux. Wallace s'éloigna du rang pour faire une annonce.

- J'ai un scoop !
- Han nan, Perrine est gay et elle a couché avec Madame Clover ?! s'étonna Francis.

Quinn et Lucy se jetèrent sur leur camarade et le rouèrent de coups. Tristan leva les yeux au ciel. Perrine grimaça et souhaita que l'une des deux lui crève un œil.

- AYEUH ! MAIS C'ETAIT CREDIBLEUH !!!
- La ferme Francis !! grommela Quinn.
- T'es le roi des débiles, vraiment !! cria Lucy.

Steven regarda Mike.

- Moi j'ai trouvé ça marrant !
- Moi aussi mais le dis pas trop fort ! sourit Mike.

Wallace soupira.

- On discutera des aventures lesbiennes de Perrine et de la photocopieuse plus tard... ARGH !

Walter avait été projeté contre Wallace.

- MAIS T'ES FOLLE !!!
- Faut que je m'habitue à mon statut de BMW... soupira Walter.
- C'est mon cousin, je m'en sers de projectile SI JE VEUX !
- Il veut juste vous dire que c'est son oncle, le remplaçant du prof de fondamentaux ! cria Naomi.

Le reste de la classe sembla étonnée. Wallace s'énerva.

- DIRE QUE VOUS AVEZ FAIT NOEL CHEZ MOI !
- Et personne n'était bourré donc c'était nul ! souffla Perrine.
- Elle a raison, même ton père s'est tenu à carreaux ! admit Walter.
- Tu nous as promis du stupre et tout ce qu'on a eu c'est une victoire des filles sur les garçons !
- VOUS AVEZ TRICHE !!! grogna Wallace.
- Il a raison ! admit Walter, toujours au milieu du couloir, devant Wallace.

Jeffrey arriva accompagné de Holland.

- Donc c'est... ici... c'est cette classe... Ne vous demandez pas ce que l'ado en fauteuil fait face à monsieur Gribble... ni pourquoi monsieur Zuckerman est à terre...
- J'ai été agressé sexuellement par une fille de juristes et une chinoise qui a le SRAS !
- Reparle encore du SRAS et ce sera Tien An Men dans ton cul ! grommela Lucy.

Jeffrey plissa les yeux et regarda Holland.

- C'est...
- Toujours comme ça !
- ... génial !

Les deux hommes entrèrent dans la salle, suivis par les élèves. Violette suivit Santana.

- Je préfèrerai qu'on voie ça cet après-midi, histoire de tout voir avec Rebecca et Amélia...
- Si jamais elles ont fait quoi que ce soit pendant les vacances, je brûle un cierge...

Jeffrey se plaça à son bureau en hochant la tête.

- Ce job va être trop cool !

Tout le monde se tut pour laisser Holland parler.

- Hm. Tout d'abord, je vous signale le remplacement définitif de Jerry Callum par Jeffrey Houston... Les deux noms sont étrangement homonymes...

Jeffrey soupira.

- Fait chaud ici...

Jeffrey ouvrit quelques boutons de sa chemise, ce qui fit grossir les yeux des gonzesses de la salle.

- Oh mon... souffla Gina.
- Waaaaaaaah... souffla Ana.

Andréa soupira et détacha ses cheveux.

- Salopard, à cause de lui je vais devoir suivre le cours ! grommela Rebecca.
- Heureusement que je viens de casser avec Jeremy... souffla Amélia en ajustant ses cheveux.

Holly se mordilla la lèvre inférieure.

- Je vous informe aussi que la professeur d'Art, madame Odile Dulac, sera absente pendant quelques semaines pour raisons de santé, elle sera remplacée par monsieur Darius Vince. Décidément c'est l'année des remplacements... Bon, bah, monsieur Houston, bon courage !
- Merci, Spirou !

Holland grimaça alors que les élèves ricanèrent. Il sortit, quelque peu vexé.

- J'suis pas un Spirou...

Jeffrey souffla.

- J'espère qu'il a pas de Pachirisu et que s'il en a un, il l'a appelé Spip. Bien ! Je suis Jeffrey Houston. Je suis uniquement là parce que je suis allé jusqu'à la Fac, et encore, tout ce que j'y ai fait c'est baiser, me droguer et commettre des actes de délinquance tous listés sur mon casier judiciaire à Casierjudiciaire.com slash Jeffrey tiret Houston.

Tino vérifia et haussa les sourcils.

- Erreur 404...
- Comme ta vie sexuelle, visiblement, puisque t'as rien d'autre à faire que vérifier si je dis des conneries !

La classe ricana. Tino grimaça.

- Hey mais...
- Bon. J'vais faire l'appel histoire de faire connaissance... Parker Drive...

Clive grimaça et leva la main.

- C'est... Clive Barker...
- Ah oui... J'me disais aussi, c'était naze comme nom... Bon... euh... Ça t'embête pas si je t'interroge pas trop ?
- Nan...
- Cool. Parce que moi et les gothiques on a un très mauvais contact, chaque fois que je vais à un concert de métal, ils me tabassent !

Wallace souriait alors que Perrine, Naomi et Walter se regardaient, assez hallucinés.

- Banc-Sont ? Ben... Son... Alors soit c'est la fille de Ben, un fringuant britannique, soit une arabe fille de monsieur Son... Mais j'vois pas de nana en combi de bobsleigh donc pas de musulmane...

Wallace fut le seul à rire. Violette semblait honteuse. Elle leva la main. Jeffrey relit.

- Violette Benson, d'accord ! T'es totalement mon genre de meuf, mais vu ton pull marinière, ta coupe de cheveux et ce que j'ai cru voir de ton jean slim, quelque chose me dit que tu es plus Ecremeuh que Tauros !

Violette pencha la tête sur le côté, assez hallucinée. Santana regarda Wallace.

- Tout ça c'est de ta faute à toi et à ton ascendance dégénérée !
- Ber-te-lin... Orson...

Jeffrey regarda le gamin grassouillet en pull jacquard qui levait la main.

- O... kay... on va passer une fin d'année horrible toi et moi, mon film préféré c'est « Les Goonies » !

Orson grimaça. Tino secoua la tête.

- Ce mec est pire qu'un président sud-américain démocratiquement élu !
- Crawford Gina... Coucou mademoiselle !

Gina salua Jeffrey, malicieuse. Jeffrey sourit et en oublia presque son appel.

- Tonton !
- Pardon pardon pardon... Danton... Danton est dans cette classe ? Merde je crois qu'on a étudié certains de ses trucs en fac... J'aurais dû y aller plus souvent... J'aurais juré qu'il était mort !
- Denton ! Mon nom c'est Denton !

Jeffrey soupira.

- Ces gamins unovites et leurs noms impossibles à prononcer... Bien, Denton Mike ! Sportif ?
- Oui m'sieur...
- Génial. C'est super intéressant, c'est pour ça qu'il y a... autant de séries télés consacrées aux sportifs... Hm... Edison, Tristan...

Tristan leva la main. Jeffrey plissa les yeux.

- C'est pas toi qu'a un dossier scolaire gros comme un parpaing de chantier ?!
- C'est juste l'appel, je suis là, passez au suivant ! grommela Tristan, gêné.
- Pardon !

Jeffrey regarda Wallace.

- T'as raison, magne-toi de coucher avec, c'est pas un balai qu'il a dans le derche, c'est un cactus !

Tino, Orson, Benjamin, Robbie, Christina et Tristan regardèrent Wallace qui se recroquevilla.

- Quand il est tard, que vous pouvez pas boire et qu'il dort dans votre chambre, QU'EST-CE que vous voulez faire d'autre que papoter ?!
- Gates, Rebecca...

La rousse leva la main. Jeffrey plissa les yeux.

- Wallace m'a dit que tu étais plus enragée qu'un Colossinge sur lequel on aurait pissé...

Wallace se cacha. Rebecca souffla comme une forge.

- C'estpourlemoinsinexact... grogna Rebecca entre ses dents.
- J'vois ça... T'es du genre à te contenir et à tout lâcher sur les bonnes personnes, hein ?
- Ex-ac-te-ment ! lâcha sèchement Rebecca.
- J'adore !

Rebecca sembla toute fière. Mike grimaça, jaloux.

- Greyson, Quinn...

Jeffrey regarda la jeune fille et acquiesça. Puis il retourna à sa feuille.

- Wallace est là, je le sais, je suis venu avec lui...
- Hey, y'a rien à dire sur moi ?! s'étonna Quinn.
- Ça t'étonne ? souffla Lucy.
- Et surtout : Tu y tiens vraiment ?! souffla Francis.
- Grimes, Léon...

Le jeune homme leva la main. Jeffrey plissa les yeux.

- Et Grimes Lilian ?!

Son frère leva la main.

- J'adooore ! Des jumeaux, trop bien ! Vous devez être genre les rois de la classe, nan ? Deux valent mieux qu'un, et tout ! Trop cool ! J'aurai aimé que moi et Margaret soyons jumeaux...
- Tontooooooooon... grommela Wallace.
- Quoiiiii ? Hope, Fey... C'est tout ?!

Jeffrey regarda dans la salle et localisa Fey.

- Votre nom c'est juste... Hope... Fey ?
- Mon prénom c'est Fey, mon nom c'est Hope !
- ... C'est super court... pis c'est chiant à prononcer, tout se fait avec le ventre... pas étonnant que les noirs chantent bien !
- HEY ! s'offusqua Fey.
- Je dis ça en tant que fan de Beyoncé !
- HEEEEEY ! Elle est grave has been !! grommela Fey.
- Ouais mais elle a tout déchiré dans Danse avec les Stars, elle a assuré pour une meuf de soixante balais !... Hunter, Andréa...

Andréa leva la main. Jeffrey grimaça.

- Jeune fille, ça vous va très mal les cheveux détachés, on dirait une actrice de téléfilm !

Andréa rougit et se rattacha les cheveux sous les rires de ses camarades. Clive ricanait aussi.

- Ta gueuuuuule... grommela la blonde.
- Désolé, c'est trop marrant !
- Ketts, Tino !

Tino leva la main. Jeffrey hocha la tête.

- D'accord... Faut que j'évite de croiser ton regard, hein... Kingsley Naomi, je l'ai vue... Lan... Santana... Cool, vous êtes genre le réseau Internet, un truc dans le genre ?!

Santana regarda Jeffrey, intriguée.

- C'était censé être une... blague ?!
- Bah ouais, Lan, c'est Local Area Network, le réseau local !

Santana acquiesça.

- Je sais d'où Gribble tire ses blagues de merde, à présent ! Mystères de la vie, vous vous révélez peu à peu devant moi, quel bonheur...

Jeffrey plissa les yeux.

- Vous êtes méchante et je vous aime pas. Levy Amélia...

La blonde leva la main.

- Oh, vous êtes mignonne comme un cœur !
- Dites, vous allez mour...

Rebecca obstrua la bouche d'Amélia avec sa main. Jeffrey plissa les yeux.

- Hein ?
- Continue, Tonton ! assura Wallace.
- Ludges, Walter, présent, Ludges, chaise roulante, présente aussi...

Walter et le reste de la classe sourirent.

- Mayer, Robbie... Y'a vraiment des gens qui s'appellent ROBBIE ???

Jeffrey chercha dans la salle et trouva le blond en pull gris.

- Okay... Vous êtes genre le mec de mon neveu ?
- TONTON !
- Quoi, il est pas mal !
- Je t'ai déjà dit mille fois que j'étais pas fait pour les relations durables ! Accessoirement Robbie est hétéro !
- Quel dommage.

Perrine leva les yeux au ciel. Robbie sembla retomber en dépression.

- Pitterson, James...

Jeffrey repéra le gros sportif black. Il hocha la tête.

- J'te laisse tranquille mon pote. Ratsone, Benjamin...

Jeffrey repéra le gamin à lunettes. Il leva la main.

- Shalom, mon petit. Rockwell, Christina !

La jeune fille à lunettes leva la main, toute contente. Jeffrey grimaça, allait dire quelque chose mais se ravisa.

- Nan. Ce serait bien trop facile de briser cet enthousiasme...

Christina grimaça.

- Se-Vre-Ska... Ana !

La petite rousse leva la main. Jeffrey plissa les yeux.

- Russe ?
- Oui !
- Rien contre les homosexuels ?
- Nnnnon...
- T'en penses quoi de Staline ?
- Rien du tout...
- Félicitation, jeune fille, vous êtes très bien intégrée ! Tien, Lucy...

La petite chinoise leva la main. Jeffrey plissa les yeux.

- J'te laisse tranquille, la dernière fois que j'ai essayé de pactiser, ça s'est fini en gastro...

Lucy hocha la tête.

- Vive mon peuple et sa nourriture conquérante...
- Truman Perrine... Ouais, j't'ai aperçu en levant les yeux, ouais...

Perrine leva les yeux au ciel alors que le reste de la classe ricana.

- Weldon, Steven...

Steven leva la main. Jeffrey le regarda en plissant les yeux.

- Tu me rappelles moi quand j'étais gamin et putain de bordel de merde, c'est pas un foutu compliment...

Steven grimaça.

- Williams, Holly...

La jeune fille leva la main, souriante. Jeffrey sourit, charmeur.

- Merde, elle est sympa cette classe...
- Tontooooooooooon... grommela Wallace.
- Tu fais chier !
- C'est illégal !
- Quoi mais n'importe quoi, qu'est-ce que tu vas t'imaginer... Et enfin Zuckerman Francis.

Francis leva la main. Jeffrey haussa les sourcils.

- Ouais. Sors avec la brunette, vous ferez un couple fort chiant et vous aurez des enfants scientologues.

Francis regarda Quinn en souriant alors que cette dernière secouait la tête, pas d'accord du tout. Pour les deux trucs.

- Bieeeen... J'ai un programme pour le reste de l'année, donc... on va le suivre ! Alors... analyser un texte... Analyser un texte c'est très chiant. Vous devez remarquer des trucs auxquels l'auteur a même pas pensé, mais qui se voient parce que, apparemment, tout veut dire quelque chose et rien n'est là pour faire joli ou pour seulement raconter une histoire, il n'y a pas de place pour ce qui n'a pas de sens, vous devez à la fois vous cultiver et apprendre des trucs, ce qui est... débile selon moi, mais bon... Bref... Petit un la visée moraliste... Alors quand un auteur écrit un texte, il ne veut pas simplement raconter une histoire, il veut aussi faire passer un message... Ouais en gros la moindre nouvelle de Victor Hugo, c'est de la propagande contre la misère et pour le communisme, ok ?

Même Steven était complètement atterré.

***

Fin du cours. Perrine, Naomi, Walter et Wallace vinrent voir Jeffrey.

- Alors les jeunes, comment vous m'avez trouvé ?

Les trois autres se regardèrent, gênés, mais Naomi s'exprima.

- Atroce. Vous étiez offensant et trivial, c'était horrible !
- Ouais, tonton, t'es trop familier, on est tes élèves, pas tes potes de beuverie...
- Pis faire de l'œil aux élèves qui vous plaisent... c'est juste nul quoi... soupira Walter.

Jeffrey haussa les sourcils.

- J'ai toujours fait comme ça à la fac !
- Vous étiez un élève à la fac ! souffla Naomi.
- Ouais mais lors de ma dernière année je surveillai les examens ! Et j'faisais pareil et on m'a jamais fait aucun reproche !

Perrine plissa les yeux.

- De combien était le taux d'échec ?
- Zéro, Artzilla ! grommela Jeffrey, faussement agacé.
- C'est pas possible, ça.
- Elle m'éneeeeeeerve ! J'comprends pourquoi elle te gonfle !! grogna Jeffrey en regardant Wallace.
- N'est-ce pas ! Et encore, maintenant elle est moins coincée qu'avant, y'a des mecs qui lui courent après !

Perrine regarda Wallace, mécontente. Jeffrey acquiesça.

- C'est bien ma grande. Profites-en, ça va pas durer. Avec l'âge, c'est de plus en plus dur de pécho et de se faire pécho !
- Votre registre linguistique me donne envie de vomir... soupira Perrine.
- En tout cas on voit de plus en plus la ressemblance avec Wallace... admit Walter.
- Vous allez en quoi, là ?

Wallace sourit.

- Histoire, avec notre chère madame Clover !
- Ah, oui, celle dont tu me rabats les oreilles...
- Mais elle est trop cool !
- Mouais. J'verrais ça par moi-même !

Perrine et Naomi grimacèrent.

- On va y aller, hein ! sourit Walter.
- Ouaip. Moi j'ai la classe suivante, les première année trois !
- Les pauvres... soupira Perrine.
- Hein ?
- J'ai dit : Quelle chance !
- Mouais. Toi, j't'ai à l'œil !
- Hmmm...

Le quatuor sortit de la salle. Fey et Ana vinrent voir Wallace.

- Dis, ton oncle, là, il a jamais été prof, hein ?
- ... il a mené des travaux dirigés à la fac !

Ana soupira.

- On l'a trouvé déplorable, et Tino est furieux !
- C'est compréhensible... admit Naomi.
- Comment ça ?! s'étonna Wallace.
- Bah, c'est toujours rageant d'avoir un professeur visiblement incompétent !
- Jerry Callum était pire ! grommela Wallace.
- En tout cas, moi j'ai pas apprécié, quelqu'un de trop relax comme ça, c'est jamais bon... admit Fey.
- L'autorité des profs c'est comme les saisons ! Quand on est en été, on veut qu'il fasse moins chaud, quand on est en hiver, on rêve de plages et de soleil ! Quand un prof est sévère, on veut qu'il le soit moins, quand un prof est laxiste, on veut qu'il le soit moins ! C'est ridicule ! Et pis c'est juste mon oncle, j'peux pas le changer !
- C'est bien dommage... soupira Ana.

Les deux filles partirent. Wallace regarda Walter, Perrine et Naomi.

- Qu'est-ce qui leur arrive ?!
- Rien, elles sont juste rationnelles ! Wallace, ton oncle est autant prof que moi blanche ! souffla Naomi.
- Duuuuur... Walter, analyse masculine raisonnable de la situation !

Walter soupira.

- Nous, les élèves, sommes des créatures étranges. Nous vivons dans un microcosme, et sommes une sorte d'intelligentsia, de population qui a ses propres sujets de conversation, et... le jugement récurrent des professeurs est ce genre de conversations. Du coup ton oncle est devenu la cible de critiques comme un mauvais film peut être la cible d'un lynchage médiatique à la sortie du cinéma.

Wallace acquiesça.

- J'adore quand vous me parlez comme à un attardé, ça me rassure sur mon intelligence... J'vais parler avec Santana, continuez votre chemin, chers acolytes !

Perrine, Walter et Naomi avancèrent.

- Il doit parler avec Santana ? s'étonna Perrine.
- On dit toujours que pour effacer une douleur, il faut une autre douleur... Peut-être que, blessé par les critiques sur son oncle, le Wallace a besoin d'une bonne séance SM avec sa maîtresse vietnamienne !

Wallace arriva près de Santana et Violette.

- Coucou les filles... Santana, je veux ton avis sur mon oncle !
- Toi en hétéro donc en pire car pas de limites dans la beauferie. Maintenant, casse-toi !
- Il est si horrible que ça, vraiment ?

Santana soupira.

- Son cours était censé mais sa façon d'expliquer les choses était vraiment trop désinvolte. Dis-lui d'être plus rigoureux et d'arrêter de se prendre pour le copain de tout le monde.

Wallace acquiesça.

- Merci, conseillère pleine de bon sens. Et merci de ta non-participation, Bernardo !

Violette grimaça. Wallace la regarda, déçu.

- Elle est pas marrante, ta meuf !
- Ou alors comme tout être doué de bon sens, elle a compris que te parler c'était nourrir un troll insatiable...

Wallace acquiesça.

- Bien, bien, je ne m'en mêle pas... Réglez vos problèmes toutes les deux...

Santana haussa les sourcils.

- Ne pas t'accorder d'attention est un problème ?!
- Totalement !

Wallace s'éloigna. Santana secoua la tête.

- Quel gros crétin...
- C'est... bizarre...

Santana regarda Violette qui haussa les épaules.

- J'ai l'impression que quand tu parles avec lui, tu es une autre personne...
- Ce qui est... un fait inhérent au contrat social ! Toi aussi tu es une personne différente quand tu parles avec d'autres gens, sans parler de comment tu étais l'année dernière au contact de Rebecca et Amélia !

Violette grimaça. Santana leva les yeux au ciel.

- C'est toi qui as commencé cette conversation !
- Je sais, je sais, c'est juste que... Tu as l'air plus détendue en parlant avec eux !
- Avec toi aussi !
- Pas ici...

Santana plissa les yeux.

- C'est... normal, Violette, je vais pas être avec toi ici comme je vais être avec toi à l'extérieur... Les gens nous regarderaient bizarrement et l'oncle de Wallace prendrait des photos !

Violette acquiesça.

- Hm...
- Pendant un moment j'ai cru que tu m'accusais d'être fausse avec toi !
- Nan, nan... C'est juste une affaire de ton...
- Je suis acerbe avec Gribble et toute douce avec toi, c'est ça qui te gêne ?!

Violette agita la tête.

- C'est pas le genre de trucs à me gêner...
- Bon !

Violette se mordilla les lèvres.

***

Corinne se débrouillait seule dans le gymnase, mais fort heureusement, les gens y étaient corrects, plus que dans d'autres endroits. Une sombre rumeur disait que dans d'autres centres d'évacuation, ils en étaient arrivés au meurtre.

- Ne vous en faites pas, on va s'organiser un peu, laisser nos hommes se battre au front et ensuite tout rentrera dans l'ordre !
- Je l'espère...
- Regardez, l'organisation à l'air plutôt cool ici, on a décidé de se laisser aller et de jouer aux cartes. Vous en êtes ? Vous avez des jeux de prédilection ?

Corinne haussa les sourcils.

***

- Bordel ! Bordel de merde ! C'est vachement plus dur de se repérer que j'avais cru... la vie piétonne est différente par rapport au temps où j'ai fait mon voyage itinérant...

Il arriva dans un patelin paumé, quelque part dans Kanto.

- C'est bien ma veine tiens... J'suis où, là...

Il vit un bus qui emmenait des gosses. « Hey, si je pouvais détourner ça... »

Il tourna la tête de tous les côtés et vit soudain une troupe de soldats. Leur leader portait des lunettes noires.

- BUUUUUUUUS !

La troupe passait au pas de course. Le chauffeur baissa la vitre et leva les mains. « Cool, ils vont faire le boulot à ma place ! »

- Monsieur, baissez vos mains, personne va vous tuer, on n'a même pas d'armes. Général Roland Smirnoff au rapport. Vous faites quoi ?
- J'emmène ces jeunes délinquants en lieu sûr.
- Bon.

Pendant qu'ils papotaient, une gamine s'enfuit. George s'en étonna. Elle portait une robe. Elle semblait méchante mais mignonne à la fois. Elle était accompagnée d'un Embrylex et ne semblait pas être très bonne dresseuse.

« Elle se barre... J'dois les prévenir ?! »
- Bon. Vous avez besoin d'une escorte ?
- Nan, j'ai tous les papiers nécessaires pour passer les barrages. Et hors de question que j'emmène des soldats...
- Trop de risques ! assura Roland, compréhensif. Bon courage.
- Merci !

Le bus acheva de se remplir. La gamine s'était cachée non loin. Roland et ses soldats partirent à la même allure qu'ils étaient venus. Le bus partit finalement sans qu'ils ne remarquent la gamine enfuie. Lorsque le bus et les soldats furent partis, Georges sortit de sa cachette, derrière une boîte aux lettres. La fillette le remarqua.

- HEY !
- Salut... Euh... Tu as besoin d'aide ?
- NAN ! TU AS UN FUSIL ?
- Un fu... nan !
- TU SAIS OU EST LE CENTRE D'EVACUATION DE KANTO ???

Georges plissa les yeux. « euh... dans cet ordre, ça fait un peu bizarre... »

- Je sais pas trop, vérifie les gymnases peut-être...
- TU NE SERS A RIEN ! JE TE TUERAI TOI AUSSI !!!

La gamine en furie partit. Georges plissa les yeux. « Malaiiiiiiise... »


***

Jeffrey arriva en salle des profs en sifflotant.

- Lalala, où est mon cours pour les première années...

Jeffrey plissa les yeux et repéra une créature sur le rebord de la fenêtre.

Un Grenousse. Le Pokémon observait l'intérieur de la salle des professeurs. Jeffrey grimaça et tenta d'approcher de la fenêtre mais le Pokémon partit.

- ... bon... j'suppose que c'est normal, faut bien qu'ils s'intègrent, ces Pokémon...

Jeffrey alla à son casier attitré, l'ancien casier de Jerry.

- Pffff... Y'a encore ses bricoles, y sont pas sérieux... Bon bah j'laisse...

Il prit le classeur pour la première année.

- Voilà...
- Mais qu'est-ce que vous...

Jeffrey se retourna vers Helen Clover qui le regarda, médusée.

- Vous êtes qui ?

Sandrine arriva.

- Mais enfin Helen, c'est le remplaçant de Jerry, monsieur Houston ! Holland t'a pas prévenue ?
- Il m'en avait parlé ouais mais j'devais pas écouter encore...

Sandrine Aubert haussa les épaules et s'attela à son travail. Helen approcha de l'oncle de Wallace.

- Vous avez vraiment pas l'air d'un prof !
- Je suis ce qu'on peut appeler une grosse feignasse qui vit sur l'argent de la famille et qui bosse de temps en temps pour avoir une retraite au cas où !

Helen plissa les yeux.

- J'aime cet état d'esprit... J'étais comme ça, étant plus jeune, jusqu'à ce que mes parents me fassent remarquer que mon esprit rebelle n'allait pas de pair avec le fait d'être une assistée !

Jeffrey haussa les épaules.

- J'vois pas en quoi... On peut être rebelle et assisté, au contraire, quoi de plus cool pour se rebeller que de pas bosser ? On a tout le temps de gueuler et de faire le con ! C'est quoi votre petit nom, ma jolie ?
- Helen Clover, prof d'histoire ici !
- Jeffrey Houston, mon neveu n'arrête pas de me parler de vous !

Helen plissa les yeux.

- Votre neveu... ?!

***

Helen arriva en trombe en cours alors que la classe était déjà assise.

- TOI !

Wallace s'étonna.

- Dehors, avec moi !
- Hein ?
- Je dois te parler en privé !
- Mais euh... Y'a cours, là ! Et j'arrive pas à croire que ce soit moi qui dise ça !
- Vieeeeeeeens j'en ai pour cinq minuuuutes !!

Helen envoya Miradar et Strassie. La classe pencha la tête.

- Preston, DeRosette, surveillez la classe !

Miradar hocha la tête. Strassie tourna sur lui-même en agitant les oreilles. Helen montra du doigt le petit dernier.

- J't'ai à l'œil, le caillou !

Wallace sortit, suivi par Helen.

- Comment ça va ? demanda Helen.

Wallace grimaça.

- Vous auriez pu me demander ça après !
- Allez, on papote quoi !
- ... ça va très bien, ma mère me reparle, ça va... beaucoup mieux à la maison.
- Bon ! C'est ton oncle, le nouveau prof de fondamentaux ?

Wallace grimaça.

- Quoi ? Pourquoi vous me demandez ça ?!
- Euh bah... Je le soupçonne... d'être un agent infiltré de Direction Dresseurs !!

Wallace fit de gros yeux.

- Mais QUOI ?
- Oui, tu sais, on ne sait jamais, quelqu'un qui n'est pas prof à la base, on peut s'en méfier...
- Madame, mais nan ! C'est à peine s'il sait ce que c'est !
- Vous en avez déjà parlé ?
- Bah... Nan pas trop... Je lui ai parlé de l'attaque de l'an passé mais juste comme ça pour discuter quoi...
- Tu ne trouves pas suspect que juste après que monsieur Callum parte, pouf, ton oncle le remplace ? Alors que ton oncle n'est absolument pas prof ?

Wallace grimaça.

- Putain, nan, j'veux même pas y croire ! Madame, mon oncle c'est genre la seule personne équilibrée de mon entourage...
- Eh bah c'est peut-être un piège !
- Nan, il est super sympa, il est relax, j'crois qu'il en a rien à foutre de ces conneries de Direction Dresseurs...
- Tu es sûr ?
- Franchement s'il en est, ça me ferait grave chier...
- Bon bon bon... Bah on verra bien, hein...
- Ouais...
- Allez, rentre en classe, c'était juste pour être sûre !

Wallace retourna en classe. Perrine, Naomi et Walter le regardèrent. Wallace agita son index à côté de sa tête pour dire que la vieille était folle. Naomi grimaça. Walter secoua la tête. Perrine haussa les épaules.

- Bien... tout d'abord une très bonne année à vous tous, ensuite...
- Madame, si je puis me permettre...

Helen regarda Tino et inspira bien fort.

- Ouiiiiiiiiii... ?
- Nous avons eu cours avec le remplaçant de monsieur Callum ce matin, et je tenais à attirer votre attention sur le fait que ce soit un parfait...
- Crétin, je sais, Wallace vient de tout me dire ! Je m'en occupe !

Helen fit un clin d'œil à Wallace qui leva les yeux au ciel. Tino agita la tête, satisfait.

- Bon, on va commencer... Ah ! La géopolitique Poképolite entre 1877 et 1945 ! Génial ! J'adore cette partie parce qu'il y a des tas de dates à retenir !

Les élèves soupirèrent d'avance.

***

Santana et Violette sortirent de la salle à la fin du cours.

- C'étaient les deux heures les plus atroces de ma vie... Et on la revoit ce soir !
- J'adore l'histoire, mais là, la géopolitique... souffla Violette.
- Qu'est-ce que j'en ai à faire que Poképolis avait des relations de merde avec le reste du monde !
- Tu m'étonnes...

Violette repéra Rebecca.

- Je vais essayer de lui parler maintenant, j'te rejoins à la cantine.
- D'accord mais si jamais elle te plombe le moral, je lui casse la gueule !
- Nnnnnan. S'il te plait. Quand même.
- A toute...

Santana partit devant. Violette la regarda partir et soupira en rejoignant Rebecca. La rousse s'étonna.

- Tiens. Une revenante.
- Mais Rebecca, je croyais qu'on lui parlait plus... s'étonna Amélia.
- Amélia, tu ne devais pas aller aux toilettes ? grommela Rebecca.

Amélia s'étonna.

- Euh... nan, mais si tu le dis, Rebecca...
- Bon !

Amélia s'éclipsa aux toilettes. Elle se rappela soudainement de ce que lui avait donné Jeremy.

Rebecca et Violette se firent face. Violette inspira en soutenant le regard de Rebecca. La rousse soupira.

- Eh bien quoi ? Ma mère a demandé à la tienne de te demander de me reparler, je suppose ?

Violette hocha la tête. Rebecca souffla.

- Bon. Eh bien parlons-nous... Comment ça va ?
- Bien... et toi ?
- Bien aussi...

Violette acquiesça. Rebecca soupira.

- Tu sais, tout ça, c'est ta faute, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même...

Violette grimaça.

- P... Pardon ?!
- Oh je t'en prie, Violette ! Tristan, ce n'était qu'un prétexte, tout ce que tu voulais c'était une bonne raison d'aller... batifoler avec Santana ! J'arrive toujours pas à croire que tu m'aies caché ça, et après tu prétends que tout est de ma faute et qu'on n'a jamais été de vraies amies alors que c'était toi qui me cachais des choses...

Violette ne savait pas par où commencer.

- Ne me regarde pas comme ça, tu sais que c'est vrai. Si un jour tu veux revenir, d'accord mais je te préviens, hors de question que tu me fasses encore des reproches pareils et hors de question que tu continues à fréquenter cette fille désagréable !

Violette balbutia.

- Voilà. On a parlé. Tu te sens mieux ?

Rebecca frappa dans la porte des toilettes.

- Amélia ! On BOUGE, j'ai FAIM !!

Violette partit, blessée à l'ancienne.

***

- Voilà votre ration du jour, madame.
- Merci...

Corinne s'éloigna avec Violette. La gamine regardait sa mère qui souffla.

- Ca va maman ?
- Oui oui... Ton père me manque.

Violette acquiesça. Corinne alla se rasseoir avec les autres mères qui papotaient, jouaient avec les enfants et transformaient le camp de réfugiés en un véritable salon de thé.

- Corinne, on parle de nos maris ! Vous voulez vous joindre à nous ?

Corinne haussa les épaules.

- Pourquoi pas...
- Madame Benson ?

Corinne se retourna vers un militaire.

- Y'a un coup de fil pour vous.
- Pour... moi ?
- Hm.
- Oh... Euh... J'arrive, les filles !

Corinne se dirigea vers le boîtier téléphonique.

- Allô ?
« Corinne ? »
- Oh, Georges, salut...
« Ça va ? »
- Euh bah oui... D'où tu m'appelles ?!
« D'un patelin de merde, j'ai trouvé un téléphone qui marche dans une officine entre une ville et une route. »
- Ah... Tu vas bien ?
« Ouais, ouais. J'voulais voir si tu t'en sortais, comment va la petite ? »
- Bien, tu voulais lui parler ?
« Nan, ça ira. T'es sûre que tu veux pas me rejoindre, on serait mieux dehors, ça doit être horrible cette promiscuité, pis ça doit faire longtemps que t'as pas dormi avec un mec ! »

Corinne grimaça et regarda le groupe de femmes qui ricanaient.

- Oh, je préfère rester ici...
« Evidemment, grosse feignasse, plutôt t'encroûter que bouger ton cul. »

Corinne grimaça.

- ... Georges, je ne veux plus que tu me parles comme ça... J'ai tenu notre foyer, j'ai fait les tâches ménagères pendant les huit ans où on a été mariés...
« Ouais bah c'était la moindre des choses, avec mon fric, t'avais pas à te bouger le cul hein... »

Corinne se mordilla les lèvres.

« Bon, Corinne, tu me rejoins, oui ou merde ? »
- ... Pour quoi faire ?

Silence au téléphone. Violette observait sa mère, toute innocente enfant qu'elle était. Corinne secoua la tête.

- Ca va rimer à quoi que je te rejoigne ? Et la petite, comment elle va faire ?
« Mais euh... Corinne... »
- Tu as juste besoin d'une... D'une bonniche pour te trouver de la bouffe ! BAH VA TE FAIRE FOUTRE ! VA TE FAIRE FOUTRE, GEORGES !!!

Corinne raccrocha violemment. Elle regarda Violette qui était apeurée. Corinne se ressaisit.

- Papa est parti, ma chérie, et... Il ne reviendra plus.
- ... plus du tout ?
- Plus du tout. Il nous a quittées... Viens.

Corinne alla rejoindre les autres mères. Violette regarda le téléphone, intriguée.

***

Georges regarda le téléphone.

- Putain, mais elle est conne !!

On chercha à entrer. Georges se cacha. Des soldats. Georges plissa les yeux. « Putain, faudrait pas que je me fasse choper... »

***

- Vous faites quoi ?

Les gens en exode regardèrent Georges qui leur parlait, normal.

- On... vient d'un gymnase au sud... on est évacués vers Hoenn... On sait pas trop pourquoi...
- Oh.
- VOUS, LA !

Un soldat arriva vers Georges qui leva les mains en l'air.

- J'ai de l'argent ! Ne tirez pas !
- Vos papiers !

Georges sortit ses papiers et les tendit au commandant qui hocha la tête.

- Circulez.
- Ok !
- Hey, pourquoi il peut circuler, lui ?!
- Ouais ! Qu'est-ce qu'il a de spécial ?!

Georges s'étonna. « Bah quoi ? J'suis en situation régulière, moi, j'vois pas où est le problème... bande de sans-papiers ! »

***

Les bois et sous-bois étaient l'endroit idéal pour éviter les militaires. Georges arriva près d'une clairière occupée. Il se cacha pour observer.

Il y avait un jeune homme accompagné par deux hommes, un homme adulte noir et un grand homme blanc aux airs de militaires. Ils mangeaient. Georges les observa. Ils avaient l'air de se la couler douce. Il sortit des fourrés les mains en l'air, ce qui n'empêcha pas les hommes de menacer Georges.

- Laissez-le ! cria le jeune homme. Qui êtes-vous et que voulez-vous ?
- Doucement, doucement ! Je suis un pauvre hère affamé, j'étais... soldat et j'ai quitté l'armée parce que... ça devenait n'importe quoi ! mentit Georges.

Le jeune homme s'étonna.

- Si tôt ?! Enfin, ça ne devrait pas m'étonner...
- Je pense que je pourrai vous être utile, j'ai beaucoup d'argent et j'ai des Pokémon super balaises !

L'équipe de Georges se composait en tout et pour tout d'un Caninos, d'un Sabelette et d'un Psykokwak. Il avait été réformé au service militaire et ne devait son argent qu'à un héritage qu'il a su faire fructifier.

Mais il semblait avoir compris, en voyant le jeune homme, qu'il suffisait de bien lui parler pour qu'il accorde sa confiance.

- Hm. On n'est jamais assez nombreux par des temps aussi difficiles. Je suis Justin Truce.

Le jeune homme tendit la main au père de famille qui la lui serra en retour.

- Justin Truce, génial ! Je suis Georges Benson !
- Enchanté. Voici Randy...

Le grand homme blanc baraqué salua.

- ...et Hinton.

L'homme noir salua à son tour Georges.

- Ils m'accompagnent depuis peu après mon départ.
- Salut messieurs... Vous avez de la chance d'être escorté...
- En effet, et j'aimerais si possible tenter d'arrêter cette guerre. Vous voulez m'aider ?

Georges haussa les épaules.

- Pourquoi pas, ça peut être cool !

Justin grimaça. Ce n'était résolument pas la réponse qu'il attendait.


***

Helen se servait à la cantine. Blandine et Sandrine vinrent l'aborder.

- Helen, on mange avec le nouveau prof, ça vous embête ?
- Pas du tout !
- Bon bah comme ça c'est réglé... souffla Blandine.
- Il est beau garçon mais on se demande un peu ce qu'il y a sous le vernis ! sourit Sandrine.
- Hm... Oh faut que je prévienne Holland...
- Oh il va pas mourir si vous mangez pas ensemble pour un repas... marmonna Sandrine.
- Si c'est pour manger avec un homme, si, il va me faire une crise, tel que je le connais...

Helen se dirigea vers la table réquisitionnée. Jeffrey s'étonna.

- Je suis le centre de toutes les attentions... C'est toujours aussi ignoble ce que vous mangez ici ?

Le cantinier avait entendu et semblait mécontent.

- Oh c'est correct... admit Sandrine.
- D'où vous venez, monsieur Houston ? interrogea Blandine.
- Eh bah, a l'année j'habite une tranquille petite maison sur les abords du Lac Courage, à Sinnoh, en ce moment je loge chez ma sœur, je dors dans la chambre de mon neveu Wallace Gribble.

Blandine s'étonna.

- Vous êtes l'oncle du petit Gribble ?!
- Yep.
- Sacré garnement... sourit Sandrine.

Helen ne put qu'agiter la tête. D'autres profs vinrent rejoindre la tablée, comme la prof de philosophie Vivienne Marx, le prof de sport, Ambrose Rodenberg, le prof de littérature, Gregory Tremblay le prof de sport côté course et Mounia Ghanem le prof de sport côté gymnastique. Ils prêtèrent cependant peu d'attention au quatuor Blandine-Sandrine-Helen-Jeffrey.

- Vous avez de l'expérience dans l'enseignement... ? demanda Sandrine.
- Bah à la fac, j'étais... assez actif on va dire, les premières années j'étais assez sexe drogue et rock and roll...

Helen sourit. Blandine et Sandrine grimacèrent.

- ... mais au fil du temps je me suis investi et j'ai fini par surveiller des travaux dirigés, ce qui fait de moi un demi-prof. Mais je comprends vos craintes d'autant que la discipline des fondamentaux est malheureusement très mésestimée et je me doute que voir arriver un remplaçant de seconde zone peut vous déplaire.
- Ah nan...
- Nan pas du tout !

Helen secoua la tête.

- En tout cas c'est un chouette établissement, ce mec de l'association Pokémon a fait un sacrément bon travail...

Helen plissa les yeux. Blandine haussa les épaules.

- Il a juste chamboulé nos emplois du temps et rénové nos locaux, pour moi...
- Je dois avouer que ses matches diffusés sur Internet sont du véritable Fight Porn pour moi !

Blandine, Helen et Jeffrey regardèrent Sandrine, stupéfaits. Jeffrey acquiesça et regarda les trois femmes autour de lui.

- Et vous alors, vos parcours... ?
- Je suis juste une grosse rustre qui se battait pas trop mal et qui a décidé d'apprendre aux gosses à se battre parce qu'elle était pas mauvaise à ça ! admit Blandine.
- Je suis professeur de stratégie à la base, mais comme Roland Smirnoff a classé la stratégie comme une discipline de cycle supérieur, j'ai été requalifiée en professeur de technique...

Jeffrey s'étonna.

- Vraiment ? C'est pas un peu démoralisant ?!

Helen plissa les yeux. « En quoi ça t'intéresse, monsieur la taupe de Direction Dresseurs ? »

- Bah non... C'est le même travail sauf que j'entre moins dans des détails techniques, et puis je perds toute la dimension spatio-temporelle, vous savez, les éléments extérieurs...
- Ouais, toute la notion philosophique, aussi, le choix, le timing, la raison, le discernement...
- Voilà, ça reste dans l'âpre, le technique, le paf paf bang bang... De temps en temps je fais des détours stratégiques mais de manière générale j'en reste à la technique et c'est pas plus mal !

Jeffrey agita la tête.

- Hm. Je comprends pas trop ce truc d'en rester à du basique comme ça... Pourquoi on n'apprend pas aux gosses à réfléchir en combat ?
- Parce que, monsieur le donneur de leçons...

Jeffrey regarda Helen, étonné.

- ... Dans ses bonnes grâces, Roland Smirnoff a estimé qu'au départ, les dresseurs devaient apprendre d'abord à se battre et ensuite à réfléchir, il a qualifié l'enseignement du combat direct et de la stratégie en même temps une hérésie du même niveau qu'apprendre à parler plusieurs langues étrangères en même temps !
- Dans de nombreux pays, on apprend plusieurs langues en même temps, l'Anglais et l'Espagnol par exemple, sont souvent enseignés dans les mêmes années dans certains pays d'Europe et ça ne gêne PERSONNE !
- Oh, vous êtes de ceux qui pensez que notre système éducatif n'est pas convenable et qu'il doit être amélioré, c'est ça ?!

Jeffrey inspira.

- Et moi je vous demande, madame Clover, qu'est-ce qui n'a jamais besoin d'être amélioré, peaufiné, restauré, remis au goût du jour ? Rien du tout, tout, un jour ou l'autre, doit subir des modifications, même mineures !

Helen grimaça.

- En effet...
- Je suis sûr que ce... Roland Smirnoff doit penser lui aussi que rien n'est parfait en ce bas monde et que toute défaillance doit être rectifiée, nan ?

Helen agita la tête.

- Avec tout ça, vous ne m'avez même pas parlé de vous !
- Oh bah euh... Prof d'histoire, ancienne archéologue – enfin occasionnellement archéologue pendant mes vacances... Enfin...

Jeffrey s'étonna, Helen étant complètement déstabilisée. Holland arriva avec son plateau.

- Euh... Mais y'a plus de place, là...
- Oh mais on se voit ce soir de toute façon, tu peux pas manger ailleurs ? soupira Helen.

Holland haussa les épaules et alla manger ailleurs. Helen se recentra sur Jeffrey.

***

La table des Geeks, et l'agencement des tables de la cantine occupées par la classe, était perturbée de toutes parts. Tino, Orson, Christina et Benjamin mangeaient à un bout de la table tandis que Violette avait réquisitionné Tristan.

- M... Je comprends pas pourquoi tu as essayé de lui parler !
- Parce que malgré tout c'est mon amie... et je voulais voir si c'était possible de recoller les morceaux... Je sais que toi et elle c'est complètement rompu...
- Tant que je serais pas obligé de lui parler, je lui parlerai pas... marmonna Tristan.
- Et je me doute que vu de l'extérieur ça peut paraître super difficile à comprendre...
- Tu m'étonnes.
- ... Mais au fond on a toujours été ensemble, on était toujours dans la même classe, toujours côte à côte, toujours à manger ensemble...

Tino, Christina et Benjamin étaient très intrigués par le nouveau Pokémon d'Orson.

- Il s'appelle Opermine, je l'ai trouvé dans l'étang des voisins, ils en avaient peur mais j'ai lancé une Pokéball et il est rentré dedans tout seul !

Les deux créatures, coincées dans le rocher, s'enguirlandaient en se grognant dessus. Tino regarda Orson et Benjamin.

- Eh bah je crois qu'on a trouvé vos sosies en Pokémon...

Christina ricana. Benjamin haussa les sourcils.

- Mais j'lui ressemble pas du tout !
- Hey, moi non plus ! souffla Orson.

Les deux Opermine du rocher se frappèrent à coup de griffe. Orson geignit.

- Il est très dissipé et il arrête pas de se disputer avec lui-même...
- C'est très compliqué... marmonna Christina.

Tristan regarda Violette qui ne savait plus où elle en était.

- Quand j'ai... commencé à réaliser que j'aimais les femmes, j'avais tellement peur de sa réaction... Et puis, elle était tellement loin de tout ça, tout ce qui la travaillait c'était les fringues, le maquillage, les potins et sortir avec des mecs... Le nombre de types avec lequel je suis sortie juste pour qu'elle ne se doute de rien...
- Je comprends...
- Et là, avec Santana, ça fait deux mois et... je pensais que j'étais mieux, que j'étais devenue plus forte... Comme elle ! Mais en fait je suis toujours la même Violette incapable de parler sérieusement à son ancienne meilleure amie...

Tristan acquiesça.

- Oui parce que votre relation était tellement artificielle pour ta part que... finalement y'avait pas grand-chose de réel entre vous... Elle te gardait à ses côtés pour avoir quelqu'un, rien de plus.

Violette agita la tête.

- Elle était là pour moi après la guerre quand même... On a grandi différemment, c'est tout...

Tristan hocha la tête. Violette grimaça.

- Je... veux pas être méchante ou désobligeante, mais ça a dû être pareil avec toi et Tino, nan ?
- Au début... oui... mais il a compris. Ils ont compris. Et je leur en suis très reconnaissant, et... En faisant le parallèle, je comprends que tu veuilles arranger les choses avec Rebecca... et Amélia ?
- Je crois qu'Amélia ne comprend rien à ce qui se passe, elle est comme... un bébé...
- Tino et Benjamin la surnomment « Ralph », comme dans les Simpson...

Violette inspira bruyamment et hocha la tête.

- Oui... oui on peut dire ça comme ça...

Santana mangeait avec Clive, Andréa et Robbie.

- J'comprends pas pourquoi elle m'a snobé pour aller manger avec les geeks...
- Plus précisément elle discute avec Tristan... Besoin de conseils du camp adverse, on dirait ! sourit Andréa.

Clive semblait ostensiblement gêné par la présence de Santana alors que Robbie observait nonchalamment ce qu'observaient les filles. Santana le regarda.

- Et toi, t'es en froid avec eux ?
- Non, non...
- Alors pourquoi t'es là ?

Robbie haussa les épaules. Santana plissa les yeux.

- Y'a rien de méchant, ça m'intrigue.
- Je... prends du recul. J'essaie d'explorer de nouveaux horizons.
- ... c'est un nom de code pour « Je cherche de nouveaux amis » ?
- Nan, nan... C'est juste que... j'avais envie de...

Robbie agita la main.

- C'est compliqué !
- Tu veux pas m'en parler, d'accord.

Andréa regarda Robbie, exaspérée.

- Il veut sortir avec Perrine, du coup il essaie de voir comment les autres gens se comportent pour voir ce qui lui manque !

Santana fit de gros yeux.

- Sortir avec Perrine ? J'arrive même pas à savoir si elle est hétéro ! Ou même sexuelle tout court !
- C'est pas ce qui m'intéresse... grommela Robbie.
- Oh bah voyons. Le sexe, ça intéresse tout le monde. Sauf Perrine Truman. Perrine Truman est au sexe ce que l'eau est aux plumes des Couaneton : Ca ne pénètre pas, ça ne colle pas, ça glisse. Schloup ! Sans mauvais jeu de mots !

Andréa grimaça.

- Même moi, ta métaphore me dégoûte !
- J'en suis ravie !
- Pourquoi personne ne peut accepter que certains ne veulent que partager une compagnie, partager des choses, qui vont au-delà du sexe ?!
- Parce que tôt ou tard, si d'aventure vous deviez sortir ensemble, ça entrerait en jeu, mon petit !

Robbie regarda Santana, furieux.

- Ne me prends pas de haut !
- Je ne te prends pas de haut, mais excuse-moi, si tu crois qu'une relation, c'est des pique-niques fleur bleue et des sérénades à la guitare, tu te fourres le doigt dans l'œil.
- Je vois mieux ce qui t'attire chez Wallace. Deux personnes qui ont tellement en commun ne peuvent qu'être de connivence...

Santana pencha la tête, narquoise.

- Je rêve ou tu me traites en ennemie ?!
- Je ne te traite pas en ennemie, mais excuse-moi, si tu crois qu'une relation c'est du cul et une attitude provocante, tu te fourres le doigt dans l'œil !

Andréa pouffa nerveusement, consciente de la tension. Clive regarda Robbie, particulièrement amusé. Santana ouvrit la bouche, offusquée.

- Ok, je vais oublier parce que je n'ai mais alors aucun intérêt à m'énerver contre toi. Mais permets-moi de te dire une chose, Robbie Mayer...

Robbie cligna des yeux, intrigué.

- ... de ce que j'en sais, tes principales qualités sont ta gentillesse et ta douceur. Je suis dure et revêche parce que je n'ai pas une vie simple, il faut voir avec quoi je jongle à la maison, crois-moi, c'est pas enviable et je m'en protège comme je peux...

Andréa hocha la tête. Robbie sembla peiné.

- ... N'essaie pas de changer ce que tu es pour plaire à quelqu'un. Si tu ne peux pas plaire à une fille en étant toi-même, lâche l'affaire.

Santana recommença à manger. Robbie baissa la tête.

- E... Excu...
- Ca va pas, non ? Tu allais t'excuser ou je rêve ? Tu viens de me tenir tête ! Tu as des burnes. C'est une autre qualité. Mais du peu que j'en sais, Perrine Truman n'aime pas les mauvais garçons parce que si c'était le cas, elle se serait rapprochée de Steven.

Robbie agita la tête.

- Si tu commences à abandonner tes valeurs, abandonne aussi tout espoir !

Robbie acquiesça. Clive soupira. « Merde, j'pensais qu'il allait la faire partir... »

Steven était perturbé.

- Bah on mange pas avec la rousse aujourd'hui ?

Mike secoua la tête. Fey souffla.

- D'après ce qu'elle m'a dit, elle ne veut plus te parler...
- Nan, pas Anouchka, l'autre, la garce !

Mike soupira.

- Steven...
- Mais quoi ? Mais qu'est-ce que tu lui trouves ?! Même sa meilleure copine la trouve giga-conne !

Fey haussa les sourcils et regarda James, tout aussi passionné.

- Je te remercie pour ton empathie et ta compréhension...
- Oh pfff ! Si tu veux ça, va voir Pine d'huître ou Pousse-caca, chuis pas le genre épaule compatissante...
- Quel scoop... soupira Fey. T'en veux un autre ? Je suis black !

Ana mangeait avec Francis, Quinn et Lucy. Et les filles avaient commis l'erreur de la lancer sur Steven.

- Et vous croyez que quelqu'un va être sympathique et finalement vous vous apercevez que c'est comme ce que tout le monde vous avait dit et il n'a même pas de remords, rien, il se demande même ce qu'il a fait, les hommes, tous pareils, tous !

Lucy haussa les sourcils.

- Je veux pas en rajouter mais... C'est Steven, tu savais à quoi...
- Mais c'est ce que je suis en train de dire ! Tout le monde nous prévient et on tombe toujours dans le piège, c'est quoi le problème des femmes ???

Quinn inspira. Francis agita la tête.

- En même temps si vous nous dites jamais ce qui ne va pas...
- Il était avec trois filles sur un canapé !

Quinn plissa les yeux.

- Mais euh... Ana, vous sortiez pas ensemble, toi et Steven ?!
- Non bien sûr, c'est juste que je pensais qu'il était aussi gentil qu'il en avait l'air quand on discutait !
- En quoi le fait qu'il se pavane avec trois filles sur un canapé fait de lui quelqu'un de pas gentil ?!

Quinn, Lucy et Ana, regardèrent Francis d'un air meurtrier. Francis soupira.

- Me frappez pas trop fort, j'ai la peau qui marque...

Rebecca mangeait seule, Amélia n'étant toujours pas revenue des toilettes. « Mais qu'est-ce qu'elle fiche ?! »

***

Mylène Farmer – Nuit d'Hiver

Amélia sortit des toilettes, complètement stone. Elle tituba dans le couloir. Ce couloir se déformait dans son esprit pour devenir apparemment impraticable. Des élèves et des professeurs passaient à côté d'elle et l'évitaient.

- Ho... Holala...

Elle vit apparaître Rebecca au bout du couloir.

- Rebecca... Rebecca, au secours... Le couloir me veut du mal, Rebecca !

Les cheveux de Rebecca s'étendirent de façon tentaculaire. Rebecca s'étonna. La pièce prit des allures de damier. Amélia regarda autour d'elle, perturbée.

L'ombre d'un grand homme s'étendit au-dessus de Rebecca. Il l'étreignit de ses mains et l'absorba. Amélia pencha la tête. C'est ensuite un petit Mew qui vint la voir. Amélia tenta de toucher la créature. Elle était réelle. Bientôt c'était deux Mew qui lui tournaient autour. Les deux créatures souriaient et couinaient. Amélia lévita peu à peu au rythme de leur révolution.

Elle aperçut les couloirs en vue de haut. Rebecca menait la danse. Elle marchait, suivie par les autres élèves. Tous portaient des fusils. Amélia poussa un gros « Waouh » inaudible.

Rebecca avait l'air moribonde. Elle était suivie par Mike qui portait également un sac à fleurs.

Derrière Mike, Naomi, en rollers, et avec des tresses.

Suivie par Walter monté sur un pogo-stick.

Lui-même suivi par Perrine qui dodelinait au rythme d'une musique qui tonnait dans la tête d'Amélia.

Suivie par Robbie qui agitait des maracas.

Suivi par Tino qui portait un sombrero, un poncho et qui tenait dans sa bouche une tige de blé.

Suivi par Christina en danseuse du lido qui dansait un petit cancan.

Suivie par Lucy qui portait une tenue chinoise typique.

Suivie par Quinn et Francis en tenues de mariés qui saluaient et lançaient du riz sur des invités invisibles.

Suivis par Ana, portant un fez et montée sur un monocycle.

Suivie par Fey qui portait une tenue de bonne sœur et qui faisait des chœurs de gospel.

Suivie par James déguisé en mafieux, fumant un cigare.

Suivi par Steven, en slip et tenant deux pistolets dans les mains.

Suivi par Holly et Gina, enchaînées l'une à l'autre et se criant dessus comme des gargouilles.

Suivies par Lilian et Léon, entourés par une aura lumineuse et tous deux portant des toges.

Suivis par Benjamin et Orson, en chevaliers, portant des lances, courant pour rejoindre Tino.

Derrière, Clive et Andréa étaient morts. Mais ils marchaient. Leurs corps semblaient commencer à pourrir sévère.

Santana et Violette fermaient la marche. Violette était habillée en princesse indienne, couverte d'or, de beaux tissus et de bijoux. Santana avait au contraire l'air d'une pauvresse sans distinction, avec des guenilles.

En tournant un peu la tête, Amélia aperçut Wallace sur un trône constitué d'épées. Il tenait en laisse un Tristan nu et frigorifié mais qui aboyait par intermittences. Deux Couafarel étaient couchés devant. La première avait une Coupe Madame, la seconde une Coupe Monsieur.

Wallace se leva, il portait une tenue royale et portait un sceptre.

- Mes amis, l'heure du soulèvement est venue !

Madame Clover sortit d'une salle de classe avec ses cours. Elle salua les élèves et partait semble-t-il vers la cantine.

- Tout le monde à son poste, la guerre est déclarée !

Amélia plissa les yeux.

- Attendez-moi...

Elle tenta de nager vers eux, mais elle était totalement ridicule. Une explosion se déclara. Amélia aperçut un chevalier noir. L'être tendit une épée géante vers ses adversaires. Wallace étendit son bras dans sa tenue de pharaon.

- A l'attaque !!

Les élèves se retournèrent et chargèrent. Amélia observait, hébétée. Tout se brouilla quand Rebecca tenta de donner un coup de massue au chevalier. Amélia retomba sur une chaise.

Au milieu d'une salle de classe.

Où elle était seule. Face à un Mélofée.

- Bonjour Amélia !

Amélia hocha la tête.

- Et maintenant, écoute bien ! HAUT, BAS, GAUCHE, GAUCHE, DROITE, BAS, BAS, HAUT, HAUT, BAS, BAS !

Amélia regarda le tableau, intimidée.

- C'est parti !

Amélia vit les trois Mélofée à côté d'elle.

- MELOFEE, MELOFEE ! MELOFEE, MELOFEE !

Amélia bougeait les bras dans le sens indiqué.

- MELOFEE ! MELOFEE ! MELOFEE !! Ouiiiii ! Encore une fois ! Que tu es docile, Amélia !

Amélia sourit et continua à bouger les bras.

***

Denis, qui allait manger, observa Amélia qui agitait les bras dans tous les sens.

« Hm, Perrine m'a prévenue que cette fille était bizarre... »

- Mélofée, Mélofée... lalala...

***

- STOP !

Elle se retrouva dans sa salle de bains, à ce fameux moment où ses parents défonçaient la salle de bains. Mais il n'y avait pas de bruit. Elle n'était pas sourde, elle entendait d'autres choses, mais pas ses parents qui cassaient tout.

Elle alla dans les autres pièces de la maison. Le salon était vide. Elle alla dans sa chambre. La porte était lourde.

Et là elle le vit. Elle le ré-explora, du moins.

Elle s'habillait avec une gouvernante, dont elle avait pour ainsi dire réprimé la mémoire. Mais l'effet du stupéfiant avait explosé cette répression.

- Tu ne sais décidément rien y faire.

La gamine blonde plissa les yeux. La gouvernante l'aida violemment à mettre sa robe. Ce faisant, elle la déchira.

- NON ! NON ! Tu n'es qu'une bonne à RIEN !

La gouvernante lui donna une violente claque sur l'épaule, ce qui fit trébucher l'enfant. Amélia se recroquevilla en observant le souvenir.

- Ne fais pas ça, ne fais pas ça...
- Maman... sanglota la fillette.
- Tais-toi bon sang !

La mère de la petite Amélia entra dans la pièce. La grande Amélia la regarda.

- Oui ? Quoi ?!
- Elle fait des difficultés pour mettre ses vêtements ! grommela la gouvernante.
- Pffff... Soyez plus docile, Amélia, il faut savoir souffrir pour être présentable !

La petite Amélia regarda sa mère partir. La gouvernante lui tordit presque le bras.

- Aïe !
- Allez ! Allez ! ALLEZ !!!

Plusieurs fois avec plusieurs tenues différentes, Amélia revit la gouvernante la gifler ou la houspiller.

- Minable !
- Trop grasse !!
- Trop petite !
- Cessez de geindre !
- Pauvre idiote !
- Vous êtes débile ma pauvre !
- Trop menue !
- Pas de hanche !!
- Vous êtes impossible, mademoiselle Levy, IMPOSSIBLE !

La pièce se remplit de flammes. Amélia s'accroupit, apeurée.

- Non, non, non...

Flash de lumière venu du ciel. Amélia se releva. Elle était sur le terrain de Volucité, pour ce tournoi avec Méanville.

K-Maro – Femme like U

La musique s'alluma toute seule. Les gradins étaient vides. Autour d'elle, les élèves de la classe. Séparés entre filles et garçons. Amélia se demandait ce qui se passait.

Les premiers à s'avancer furent Tino, Tristan, Benjamin et Orson. Tino portait son sombrero, ses ray-bans et une belle guitare sèche. Derrière, les trois autres assureraient respectivement castagnettes, triangle et cymbales dans leur plus belle tenue de mariachi.

Donne-moi ton cœur baby,
Ton corps baby hey


Les trois derrière s'agitaient dans un mouvement parfaitement synchrone.

Donne-moi ton bon vieux funk,
Ton rock baby,
Ta soul baby hey
Chante avec moi, je veux une femme like you


Orson, Benjamin et Tristan désignèrent Amélia qui grimaça, gênée.

Pour m'emmener au bout du monde, une femme like you
Hey, hey...


Fey et Ana s'avancèrent à leur tour. En body sport fluo orange et bleu.

Donne-moi ton coeur baby,
Ton corps baby hey
Donne-moi ton bon vieux funk,
Ton rock baby, ta soûl baby hey


Fey joignit ses mains pour permettre à Ana de realizer un salto arrière.

Chante avec moi, je veux un homme like you
Bad boy tu sais qu' tu m' plais, un homme like you
Hey


Francis s'avança du côté des garçons, portant la robe de Marilyn.

Quand tu chantes, j'oublie
J'ai plus le moindre soucis
J'ai le mal qui fuit,
Tu donnes un son à ma vie


Quinn et Lucy, en face, dansaient un tango en l'ignorant. Quinn portait le tuxedo, Lucy une robe rouge à frou-frous.

Et puis j' sais pas qu'est-ce qui s' passe,
T'as ce regard dans la face
Qui me ramène à la case départ, là où j' suis parti,
Nous ramène à la soirée du bar quand on est sortis


Mike, Steven et James, déguisés en gang des enfants sages, polo-jean-lunettes, prirent la suite.

Et c'est cette même complicité qui s'installe,
Ou quand on est sur la scène
Et qu'on brille sous la même étoile
Quand ta voix croise la mienne, que j'ai ta soul dans mes veines
Comme on va être cool dans les tiennes
Femme t'es belle mais quand tu chantes t'es sexy,
Flash sur elle ...


Stop motion. Walter s'avança, rappeur en fauteuil avec casquettes et bijoux dorés partout sur lui.

Donne-moi ton coeur baby,
Ton corps baby hey
Donne-moi ton bon vieux funk,
Ton rock baby,
Ta soul baby hey


Petite rotation du fauteuil roulant à 180 degrés s'il vous plait.

Chante avec moi, je veux une femme like you
Pour m'emmener au bout du monde, une femme like you
Hey, hey !


Holly, Gina, Rebecca, Violette et Santana formèrent un quintet sexy, habillées en princesses coloniales. Amélia les admira, impressionnée.

Donne-moi ton coeur baby,
Ton corps baby hey
Donne-moi ton bon vieux funk,
Ton rock baby, ta soûl baby hey


Orson fit résonner les cymbales.

Chante avec moi, je veux un homme like you
Bad boy tu sais qu' tu m' plais, un homme like you
Hey


Côté garçons, Lilian et Léon s'avancèrent, déguisés en Batman et Robin, dansant comme des robots (ce qui n'allait pas avec le rythme de la chanson.

Complice on leur donne un bon son, like...
A la tv, Mary J.-Blige glamourous, ton style et ton charme t'es fabulous
Un délice pour un macadam


Francis arriva pour sa phrase featuring.

Mhhm baby baby, si tu savais comme j' te mhhm baby baby

Lilian et Léon reprirent sous les yeux d'Amélia toujours aussi éberluées.

Crois-moi que l'atmosphère est parfaite,
Et plus tu chantes, plus je j' glisse sur la pente et j'perds la tête


Wallace arriva de nulle part pour rejoindre Amélia au centre du terrain alors que Perrine et Naomi servaient de choristes, Perrine déguisée en Helga d'Opéra et Naomi avec une afro en héroïne de la blackxploitation américaine.

Deux vies, deux voix qui s' rencontrent
Deux histoires qui se racontent


Wallace fit danser Amélia comme deux pros du rock.

Une chanson pour le dire,
Y'a les mots, les images pour le décrire


Francis arriva, déguisé en prêtre et regarda Wallace et Amélia comme pour les marier.

Une belle rencontre à l'ancienne,
Prends un flash! y'a d' la magie sur scène,
Le rideau tombe et c'est terminé
Une belle collabo, des mots sur une feuille, pour se rappeler...


Clive arriva finalement, en compagnie d'Andréa. Clive portait un top blanc et une jupe noire avec des talons de pétasse. Andréa portait une tenue de bonne-sœur.

Donne-moi ton coeur baby,
Ton corps baby hey
Donne-moi ton bon vieux funk,
Ton rock baby,
Ta soul baby hey


Clive dansait en remuant du popotin comme une professionnelle.

Chante avec moi, je veux une femme like you
Pour m'emmener au bout du monde, une femme like you
Hey, hey !


Andréa s'avança et remua le buste, ce qui était tout à fait convenable pour une bonne sœur.

Donne-moi ton coeur baby,
Ton corps baby hey
Donne-moi ton bon vieux funk,
Ton rock baby, ta soûl baby hey
Chante avec moi, je veux un homme like you
Bad boy tu sais qu' tu m' plais, un homme like you
Hey-hey !


Les deux camps dansaient face à face devant une Amélia médusée.

Donne-moi ton coeur,
Donne-moi ton corps,
Donne-moi ta soul,
Ton rock'n'roll


Les mecs désignèrent les nanas.

Je veux une femme like you !

Les femmes répondirent avec la même posture.

Un homme like you !

Amélia, au milieu de tout ça, se demandait où était sa place.

Donne-moi ton coeur baby,

- J...

Ton corps baby hey
Donne-moi ton bon vieux funk,


- J'peux jouer avec vous ?

Ton rock baby,
Ta soul baby hey


Amélia voyait les danseurs se mêler, les couples se former.

Chante avec moi, je veux une femme like you
Pour m'emmener au bout du monde, une femme like you
Hey


Au milieu de tout cela, elle...

***

Amélia émergea. Elle était assise contre un mur.

- Hein ? hein ? J'suis où ?! Putain quelle heure il est ?!

Amélia releva la tête vers Sepiatop qui l'éventait avec ses nageoires. Amélia souffla, rassurée.

***

- Sérieux, c'est ça votre projet, changer le monde ? Waouh !

Le petit groupe crapahutait dans les landes Poképolites.

- ... Ce n'est pas un « projet », monsieur Benson, ce sera le travail de toute une vie...
- En tout cas vous avez raison, faut commencer par changer les gosses pour changer le futur. Vous avez des gosses ?
- Non, je n'ai pas eu cette chance...
- Bah moi j'ai une gamine.

Justin s'étonna.

- Où est-elle ?
- Boh, dans un gourbi d'évacuation avec d'autres loquedus et sa mère...

Justin plissa les yeux, méfiant.

- Et du coup avec Corinne, on a regardé les écoles, mais v'la pas le bordel, on n'a même pas la garantie qu'elle en sortira intelligente, alors je dis à Corinne : « A quoi ça sert qu'on place de l'argent pour ses études ! »

Justin semblait regarder une télé réalité avec des bimbo vagissantes.

- Je... vois... dit-il le plus hypocritement du monde.
- Donc si un brave gars comme vous se fait un devoir de changer le monde, je dis : Ok, sans problème, faites ce que vous voulez !
- Quelle... profession exercez-vous, monsieur Benson ?
- Je suis... expert-comptable et homme d'affaires !

Justin hocha la tête.

- Des... compétences à coup sûr utiles...

***

- Alors, les gars, c'est quoi votre passé, tout ça ? J'parle beaucoup avec monsieur Truce, mais vous deux...

Hinton et Randy, autour du même feu que Georges, se regardèrent puis le regardèrent.

- Je suis un ancien professeur... disons que je suis à la retraite forcée.

Georges regarda Hinton, intrigué.

- Ah... et vous ?

Randy soupira.

- Disons juste que je suis un cobaye du Gouvernement, ça te va ?

Georges acquiesça.

- D'accord, d'accord je demande plus rien...

***

- SORTEZ DE VOTRE CACHETTE !

Justin, George, Hinton et Randy s'étaient cachés derrière une butte, menacés par une troupe de soldats de Suzuki. Georges était au bord de la crise d'apoplexie.

- Putain, on va mourir, on va mourir !!
- Messieurs, c'est l'heure de me prouver votre valeur ! souffla Justin.

Georges grimaça.

- Quoi ? Vous voulez qu'on se batte pour vous ? Quel genre de feignasse vous êtes ?!

Randy sortit une Pokéball. Il envoya un Machoc de taille anormale, ce qui effraya les soldats. La créature géante donna un grand coup de bras dont le souffle fit tomber à terre certains hommes. Justin regarda Randy qui haussa les épaules.

- Voilà ce qui arrive quand vous vendez vos Pokémon à la science...

Georges hallucinait. Hinton sortit un Voltali. La créature fonça à toute vitesse. Il planta des dards dans les mollets de certains soldats.

- Putain c'est quoi ce t...

Les dards explosèrent et infligèrent une violente paralysie aux soldats touchés. Georges n'en revenait pas.

- Oh putain !
- Rien d'impressionnant de la part du plus grand technicien qui soit sur cette terre... Il s'agit juste d'ajouter un effet qui n'existe pas sur une attaque prédisposée à en accueillir...
- ... ah ouais carrément... marmonna Georges.

Justin acquiesça et sortit Dracolosse.

- Ceux qui veulent rester en vie nous suivent et nous obéissent. Ceux qui veulent mourir s'opposent à nous.

Georges acquiesça.

- Ah ouais, trop cool ! Soumettez-vous quoi !

Randy et Hinton se regardèrent, pas dupes.

Les soldats rendirent les armes. Justin soupira.

- Vous battre dans une guerre inutile, décidément, je ne comprendrai jamais ce qui vous y pousse...
- Les ordres sont les ordres ! grommela le commandant.

Justin soupira.

- Je suis votre commandant. Je vous demande de vous tirer une balle, le faites-vous parce que ce sont les ordres ?

Le commandant regarda Justin, méprisant.

- Bien sûr que non, et vous savez pourquoi. Parce que vous êtes humain. Parce que votre misérable vie et la survivance de votre pathétique égo sont des valeurs bien plus importantes à vos yeux que les quelques blasons luisants que vous obtiendrez de ce minable bourbier humain.
- Tssss...

Justin prit une arme et la pointa sur la tête de l'homme. Georges sembla terrorisé.

- AAAAH ! NON ! NON PITIE !!! PITIE NE ME TUEZ PAS !

Justin balança l'arme.

- Les ordres sont toujours les ordres ?

Le commandant s'enfuit dans la forêt.

- Pschhh...
- WAAAAAAAAAH ! C'était dingue !!! cria Georges toujours en arrière.

Randy regarda Justin, pas très rassuré. Hinton semblait ne pas être dupe de ce qui se passait, ou du moins de ce qui allait se passer. Justin souffla.

- En route. Et évitez de crier, monsieur Benson. Les temps sont à la discrétion.
- Rodger ! souffla Georges.

***

Georges montait la garde auprès des affaires alors que Hinton dormait et que Randy et Justin étaient partis chercher des vivres.

« J'me fais chier... Ils sont longs... »

Il soupira. « Pis ça me fait chier de voyager avec eux, le mec est trop louche, et pis Truce, j'ai déjà entendu ce nom quelque part... »

Georges se déplaça un peu. « L'occasion est bonne de se barrer... »

Il prit quelques affaires et se dirigea vers une butte, dans la direction où Justin et Randy étaient partis.

Soudain, il se baissa. Il voyait quelque chose de surréaliste par-delà la butte.

Justin et Randy étaient face à un jeune homme ligoté et visiblement tabassé.

- Dis-nous où se cache le Great Lord. On sait déjà qu'il n'est pas à Hoenn.
- J'vous ai dit tout ce que je savais... pourquoi vous vous en prenez toujours à moi... et comment vous faites pour me retrouver tout le temps ?!

Justin regarda Randy. Le grand brun baraqué donna un coup de pied dans la gueule du prisonnier politique.

- OURF !
- PARLE ! grogna Justin. Sinon tu ne finiras pas cette guerre vivant.
- J'vous en prie... Je sais pas où il se cache, y'a qu'une poignée de personnes qui le savent...

Justin soupira et regarda Randy qui acquiesça. Le brun sortit un flingue. Georges préféra ne pas regarder ça mais semblait bien assez apeuré.

- Un souci, fiston ?
- BWAAAAH !

Georges se retourna vers Hinton, réveillé.

- N... Nan ! J'étais... parti faire pipi ! J'arrive !
- Okay.

Georges suivit Hinton. « Je suis dans UNE MERDE... »


***

Alors qu'ils sortaient du réfectoire, Tino était intrigué en voyant le petit Pokémon voleter au-dessus d'eux. Christina semblait fière de son effet.

- C'est un Fluvetin !
- J'en ai entendu parler, oui...
- Un de ces nouveaux Pokémon du type Fée...
- Hm, oui.
- Il y en avait quelques-uns qui buvaient à la fontaine de mon jardin, je me suis dit : Pourquoi se gêner !
- Bah oui...

Tino serra les dents. « Tu es incapable de faire la conversation courante, c'est NAVRANT »
Christina sourit intérieurement. « Il fait attention à moi, il écoute ce que je lui dis ! »

- En plus j'ai décidé de surnommer mes Pokémon ! Je te présente donc Oprah, mon Fluvetin !

Tino plissa les yeux.

- Logique, future journaliste, Oprah...
- C'est un peu grandiloquent, je sais !

Tino acquiesça. « Elle a vraiment du bon vocabulaire ! »
Christina sourit. « Il se rappelle de ce qui me concerne, il est vraiment très attentif ! »

- Et les autres surnoms ? s'interrogea Tino.
- Oh, Papilusion s'appelle Faith, Saquedeneu s'appelle Ronce et Zéblitz s'appelle Mocha !

Tino agita la tête.

- Je suis pas trop fan des surnoms... de manière générale !
- Je me doute...
- Il faudrait peut-être que j'essaie moi aussi d'attraper un de ces Pokémon de Kalos, mais ce serait un peu faire comme tout le monde et ça ne me plait pas non plus...
- Je sais ça aussi... acquiesça Christina.

Quand Rebecca sortit de la cantine, Amélia arrivait seulement.

- BAH ALORS ! A cause de toi, j'ai mangé toute seule !

Amélia avait encore l'air patraque. Elle se contenta de hocher la tête.

- Rhololo. Bah va manger toute seule, je t'excuserai auprès de la prof de sport !

Rebecca partit. Elle fut rattrapée par Mike.

- Hey !
- Ah non, pas toi !
- Faut qu'on parle !
- Certainement pas.
- Rebecca, putain, je sais que j'ai merdé !
- Eh bah puisque tu es au courant, médite dans ton coin.
- Reb !

Rebecca s'arrêta, ulcérée.

- Ne m'appelle pas comme ça ! Mais pour qui tu te prends, pour mon petit ami ?!

Mike resta figé. Rebecca partit, furieuse. Steven vint rejoindre Mike.

- Vieux, tu pourrais au moins m'attendre quoi...
- Putain... grommela Mike.

Violette et Santana s'étaient rejointes et sortaient de la cantine.

- Je dois être inquiète ? s'étonna l'asiatique.
- On n'a pas beaucoup parlé de toi en fait...

Santana acquiesça.

- Rebecca, encore...
- J'peux pas la rayer de ma vie comme ça...
- Je me doute, juste... Je préfèrerais que tu ne te prennes pas la tête avec ça... Et puis pourquoi aller en parler avec quelqu'un qui de toute évidence la déteste ?
- Tristan arrive assez bien à faire la part des choses je trouve...
- Tant que ça t'a fait du bien...

Violette acquiesça.

- Dis, Santana, je suis quoi pour toi ?

Santana regarda Violette, affolée.

- Co... Comment ça ?! Enfin...
- C... C'est juste comme ça, enfin... Je voulais simplement... être sûre, je suis pas certaine de... Enfin c'est compliqué...

Violette semblait embarrassée.

- Je suis ce genre de fille qui n'est jamais sûre de ce que les gens pensent d'elle... Et surtout on a toujours pensé pour moi et... enfin je peux penser ce que je veux et l'exprimer et...

Violette soupira.

- Je crois que je suis pas sûre de ce que tu peux ressentir pour moi ou... De ton opinion de manière générale, j'arrive pas à lire dans tes pensées et ça me ronge...

Santana acquiesça.

- Bah... T'es... T'es la fille que j'aime, c'est tout... Je... Tout ce que je veux c'est être à tes côtés et que tu restes aux miens le plus longtemps possible... Je t'aime, Violette, voilà tout...

Santana inspira, embarrassée.

- J'ai philo, à tout à l'heure !

Santana s'échappa, le souffle court. Violette était toute rouge et toute émue.

***

- La GARCE ! J'étais SANS DEFENSE !!!

Wallace s'étonna. Santana était encore toute commotionnée.

- J... Elle m'a posée cette question qui lui venait du fond du cœur et je lui ai dégueulé mes sentiments à la face... Sans métaphore, sans RIEN ! J'avais pas l'air conne !

Wallace acquiesça.

- Hm. Ceci est une autre raison pour laquelle je ne me maquerai jamais avec quelqu'un !
- Ah bah toi, non, tu serais incapable de faire le quart de ce que j'ai fait ! C'était horrible, j'avais l'impression d'être toute nue devant tout le monde !
- Toi et moi on est ce genre de personnes qui ne pouvons pas exprimer nos sentiments parce que depuis qu'on est petits, on travaille à ne pas les montrer !
- J'ai envie de chialer comme une gamine, Gribble... C'est le truc le plus fort que j'ai vécu de toute ma vie !
- Tu crois pas que t'abuses un peu ?
- J'ai dit à cette fille que je l'aimais, Gribble, merde ! Va dire la même chose à Tristan, tiens !
- Ce serait un gros mensonge, je l'aime pas ! Pas autant que toi tu aimes Violette du moins !

Santana plissa les yeux.

- Bah toi et Violette vous êtes dans une relation établie, claire et nette. Moi et Tristan on est des amis sans bénéfices !
- Ca crève les yeux que tu ressens plus que de l'amitié pour lui !
- Ah oui, comment ça ?
- Oh je t'en prie Gribble ! Ce que tu as fait pour lui avec le prof d'informatique ! Tu l'as protégé comme jamais personne ne protègerai quelqu'un d'autre sans arrière-pensée !!
- C'était de la solidarité gay !
- C'était surtout une profonde démonstration d'affection...
- Ta gueule ! Je suis pas affectueux !! Je suis un connard !
- C'est ça et moi je suis suédoise !

La prof arriva et fit rentrer les élèves.

***

Le régent de la section journalisme s'étonna de voir Lilian avec Flabébé, Fluvetin et Sonistrelle devant lui.

- Un article sur les Pokémon de Kalos ?
- Hm, je me suis dit que ce serait intéressant, en plus c'est le sujet dont tout le monde parle en ce moment !

Jacob acquiesça. Christina tapait joyeusement sur son clavier en compagnie de Robbie.

- J'comprends pas pourquoi tout le monde s'échine à se vanter qu'il a capturé un Pokémon de Kalos, à force on se croirait à la foire... soupira Robbie.
- Oh mais c'est toujours tellement excitant, la découverte d'une nouvelle région, d'un nouvel ensemble de Pokémon ! Tu ne trouves pas ?

Robbie souffla.

- Je crois que je dois être un peu blasé en ce moment...
- Hm. Toujours ce problème avec Perrine ?

Robbie grimaça.

- C'est pas un problème... C'est juste... ça me préoccupe. J'arrive pas à me sortir ça de la tête...
- Ah ça je peux comprendre... Mais j'aime bien ce que moi et Tino sommes devenus, de bons amis. Parfois il suffit juste de revoir ses ambitions !

Robbie plissa les yeux.

- Ca m'étonne que ce soit toi qui dises ça...
- Hein ?
- Revoir ses ambitions, ça sonne pas comme le genre de choses qui sortirait de la bouche d'une fille comme toi, fonceuse, ambitieuse, toujours d'attaque...
- Eh bien j'ai changé, je suis la nouvelle Christina, celle qui reste simple et qui connait sa place dans le monde !

Christina continua de travailler gaiement. Robbie haussa les épaules et bossa à son tour.

***

A la gym, c'était toujours la guerre entre Gina et Holly qui cette fois avaient été séparées d'un bout à l'autre de la pièce. Rebecca faisait les mouvements, furieuse. Amélia arriva en retard. Mounia Ghanem soupira.

- Levy, vous êtes sérieuse ?
- Pardon...
- Dépêchez-vous...

Amélia se mit en place, sans que Rebecca n'ait un regard de sollicitude pour elle. Elle soupira et bougea un peu.

***

- T'as la pêche, j'crois que t'as pété le record du tour d'échauffement... Le prof te regarde comme si t'étais une lionne !

Violette acquiesça, apparemment très en forme.

- J'suis déchaînée, ouais !
- Ok tout le monde, 100 mètres avec un Pokémon !

Violette acquiesça et sortit Martial. Le Karaclée regarda sa maîtresse et acquiesça.
Lucy sortit Girafarig et les deux étaient prêts à courir ensemble.
Léon sortit Pitrouille. Le Pokémon semblait de bonne taille.

- Grimes, c'est une blague ? Vous savez que pour la course, c'est toujours un Pokémon terrestre !
- Oh... Ah bah oui...

Il le rappela et sortit Darumacho à la place. Le Pokémon, très excité, manifesta sa joie.

La course commença. Les élèves couraient en compagnie de leurs Pokémon. Violette semblait totalement épanouie et sprintait comme une folle. Elle arriva première du cent-mètres.

- Ouah, Benson... Soit vous avez pris de la Redbull par intraveineuse, soit vous êtes dopée, mais ouah ! sourit le prof de sport !

Violette souffla en souriant. Lucy arriva, dépitée.

- Ton but c'est de me décourager à tout jamais de courir ou quoi ?

Violette ricana.

***

- Ce qu'elle a ? Elle est en colère contre Steven, encore !

Fey regarda Ana.

- Je suis fière de toi !
- J'essaie de suivre le cours, une fois de plus !
- Mais oui. En tout cas j'espère que ça te servira de leçon : N'approche plus de Steven !

Ana grommela dans sa barbe, en russe. Quinn ricana.

- Faut vraiment pas t'énerver !
- En fait je crois qu'elle déteste avoir tort ! sourit Fey.
- Vous êtes méchantes... geignit Ana.
- Et pendant ce temps-là, regardez qui saisit l'occasion d'un exercice pour se pencher sur son amoureux !

Naomi aidait en effet Walter sur un exercice.

- C'est une litote !!
- Nan, c'est une métonymie !
- Tu ne vas pas faire cette confusion digne du cours préparatoire, Walter, pas toi !! C'est une litote !
- Si tu le dis...
- Mais c'est pas si je le dis, c'est VRAI !
- Shhhht... grommela Walter.

Quinn et Fey secouèrent la tête.

- Même moi et Francis ça va plus vite !

Fey regarda Quinn, abasourdie. Quinn regarda Fey.

- Ah nan mais ça se fera pas hein ! Héhéhé...

***

- J'sais même pas pourquoi je l'aime !
- Pourquoi tu te confies à moi... ?!

Mike soupira en regardant Francis.

- Steven est trop con, et James n'y connait rien à ce genre de trucs...
- Bah pourtant...
- Fey est la seule meuf qu'il ait connue, il peut pas m'aider sur ce coup-là...
- Mouais... Hey, qu'est-ce qui te fait croire que je peux plus t'aider ?!
- Hey, et d'une, t'es pas comme eux, donc t'as un point de vue plus étendu, et de deux, c'est un peu ta faute si j'ai été parler à Rebecca au départ !

Francis grimaça alors qu'ils observaient un match entre deux équipes d'une autre classe.

- Euh... ouais, mais je t'ai pas dit genre « Tombe amoureux d'elle, tiens ! »
- J'sais même pas comment c'est arrivé, à force de m'en faire pour elle, j'crois que j'ai développé des sentiments sauf que... elle est juste insupportable, quand j'm'imagine avec elle plus tard, j'vois une grosse rousse méchante qui gueule et des enfants blacks méchants avec des cheveux roux qui se plaignent !

Francis éclata nerveusement de rire.

- Putain j'suis sérieux !!
- Désolé c'est trop marrant l'image que j'ai en tête, là !
- J'sais pas quoi faire, j'veux qu'elle me reparle !
- Tu dois être la seule personne à dire ça à propos de Rebecca... J'sais pas, sois patient !
- Sois patient, t'es marrant...
- Comment tu crois que je fais avec Quinn ?!

Mike plissa les yeux.

- Mais ça crève les yeux que vous vous kiffez !
- Ah bah ça crève tellement les yeux qu'on sort pas ensemble et qu'on s'est embrassés qu'une fois en douze ans d'amitié !

Mike écarquilla les yeux.

- T'es sérieux, mec, douze ans que tu la connais et t'as toujours pas pécho ?!
- Nan et c'est pas prêt d'arriver...
- La VACHE... De quoi j'me plains en fait ?!
- Bah voilà !

***

- Bon, comme je ne suis que le remplaçant...

Perrine, Clive, Andréa et les autres élèves du cours d'art observaient leur remplaçant, un vieux type à lunettes qui semblait soit très relax soit complètement méprisant.

- ... Vous allez me peindre ce que vous voulez.

Perrine haussa les sourcils. « Bon, bah voilà, encore un très ennuyeux jour dans la très ennuyeuse vie de Perrine Truman... »

***

- Hmmm... J'ai quelque chose à dire à...

Benjamin, Tino et Orson se tournèrent vers Tristan qui secoua la tête en fermant les yeux.

- ... Rodney.

Tristan soupira de soulagement, tout comme ses trois amis.

- Rodney, ton projet de logiciel pour ton devoir de fin de cycle n'est pas possible, l'école a reçu un appel de la NASA, ce serait trop dangereux pour la sécurité nationale.
- Flûte.
- Bon, c'est tout, on va pouvoir commencer les exercices plus classiques... Alors, on va travailler sur le paramétrage... La possibilité de personnaliser un logiciel et son interface est de plus en plus essentielle et se doit d'être de plus en plus complexe afin de correspondre aux attentes du plus grand nombre...

***

- Vous êtes... ?
- Clive Barker, monsieur.

Darius Vince hocha la tête et regarda la peinture de Clive, une troupe de Tropius zombies.

- Ce n'est pas mal... un peu redondant... mais pas mal...

Clive agita la tête. Darius avança vers le tableau d'Andréa, un vieux Branette diabolique manipulant des hommes avec des fils.

- Andréa Hunter, monsieur.
- Magnifique ! Bien ! Vous êtes très créative, bravo !

Andréa sourit. Darius s'avança et regarda le tableau de Perrine, représentant une nuée de Maskadra près d'une mare. Darius inspira.

- Perrine Truman, monsieur...
- Je... qu'est-ce que c'est que ça ?

Perrine s'étonna et regarda sa peinture.

- Je... j'étais d'humeur assez calme, alors je me suis dit...
- Jeune fille, c'est un cours d'art. J'attends de vous des œuvres inspirées, pas des croûtes que vous devez emballer de babillages pour les rendre un tant soit peu correctes.

Perrine grimaça, blessée. Darius continua à avancer.

- Hm... Bien... Bien aussi...

Perrine plissa les yeux, pas à l'aise du tout.

***

Helen attendait les élèves à la médiathèque en corrigeant des copies. Holland vint la rejoindre. Helen releva la tête.

- Oh ! Tu as mangé où ?
- ... à la cantine... marmonna Holland.
- Désolée, je soupçonnai le remplaçant de Callum d'allégeance à Direction Dresseurs.

Holland acquiesça, sceptique.

- Et ?
- Et ce n'est pas le cas, l'oncle de Wallace est juste une espèce de gros rebelle à deux balles !
- L'oncle de Wallace Gribble ? Ah... bah si c'était le cas, le petit Gribble l'aurait vu tout de suite, nan ?

Helen acquiesça.

- Oui mais il n'avait pas l'air de s'en être soucié... Bref.
- Tu finis à 17 heures, c'est ça ?
- Oui !
- Bon, bah à tout à l'heure alors...

Holland partit. Denis rangeait des livres dans sa rangée.

- Problèmes de couple ?
- Hein ? Nan, pas du tout, pourquoi vous dites ça !
- D'habitude, il est la seule chose qui arrive à vous distraire de vos corrections !

Helen plissa les yeux.

- Vous êtes en train de me distraire, là.
- Bah...
- Donc vous voyez bien !

Helen s'en retourna à ses copies en secouant la tête. Jeffrey entra dans la médiathèque.

- Euh, yo...
- Monsieur Houston...

Denis retourna à son comptoir et matait sans vergogne.

- Dites, j'ai un souci, j'ai genre un rendez-vous avec la doyenne à 17h, et j'ai rien à faire entre temps, j'ai un trou dans mon emploi du temps, ça vous embête si je reste là ?
- Et d'une c'est pas à moi qu'il faut demander mais à monsieur Truman...

Jeffrey se retourna et fit un sourire charmeur à Denis qui hocha la tête, tout gêné.

- ... et de deux... si ça ne tient qu'à moi, d'accord, mais n'embêtez pas les élèves.
- Ok... C'est ça la médiathèque alors ?
- Hm.

Denis arriva, tout serviable.

- Si vous voulez quelque chose, n'hésitez pas !
- T'as le numéro de quelques filles un peu chaudasses et pas farouches ?

Denis se figea, étonné.

- Alors nan, j'veux rien, merci.

Denis s'en retourna à son poste, quelque peu décontenancé. Helen ricana.

- Vous y êtes pas allé de main morte !
- Ce que j'aime le plus chez les homos, c'est leurs copines : Désespérées et pleines d'illusions !

Helen sourit.

- Vous savez que c'est la classe de Wallace qui va arriver, là, pour ses recherches ?
- Ah, non... Bah c'est cool, même si... visiblement ils ne m'aiment pas trop !
- Ils sont un peu méfiants mais pas méchants !

Tristan, Benjamin, Orson et Tino arrivèrent.

- Ca a été, votre cours d'informatique, les garçons ? sourit Helen.
- Bah comme d'hab quoi... marmonna Benjamin.
- Mieux qu'en début d'année, assurément... souffla Tristan.
- Je me demande si on reverra Rodney un jour... marmonna Orson.
- Je suis sûr que ces mecs en costard ne lui voulaient pas de mal ! assura Tino.
- Monsieur Houston sera avec nous pour cette séance de recherches !

Tristan salua en souriant. Tino inspira, quelque peu embarrassé. Orson et Benjamin saluèrent poliment.

- Alors eux c'est les fanas d'ordis, c'est ça ?
- Hm ! sourit Helen.

Steven, Francis, Mike et James arrivèrent.

- Re, madame C, marmonna Steven.
- Rebonjour m'dame ! sourit Francis.
- Madame Clover...

James se contenta d'un hochement de tête. Le groupe se pressa chacun à sa table.

- Les sportifs ! sourit Jeffrey.
- Hm, ils reviennent du foot !
- J'ai jamais trop aimé le sport... Sauf les pom-pom girls !
- Quelque chose me dit que vous n'en étiez pas une !
- J'aurais pu, on me l'a proposé en seconde année, j'ai refusé, la cheftaine était grosse.
- Oh pfff ! ricana Helen.

Violette et Lucy arrivèrent ensuite, suivie de peu par Rebecca, Amélia, Gina et Holly. Helen inspira.

- Je sens que je vais me déplacer à la table des filles, je sens la guerre qui va venir... marmonna Helen.
- Vous voulez que j'y aille ? demanda Jeffrey.
- Vous ne les connaissez pas, je préfère y aller, ce sont mes élèves.
- Bah pendant ce temps-là je surveille les autres.
- Ca, ça m'arrangerait !
- Bah voilà, vous voyez qu'on peut trouver un point d'accord !

Helen leva les yeux au ciel en secouant la tête. Elle se déplaça à la table de Violette, Rebecca et Amélia.

- Ne vous occupez pas de moi, je cherchai juste un endroit calme dans la médiathèque !
- ... elle est presque vide et il y a onze autres tables... marmonna Rebecca.
- ... la lumière est meilleure ici ! Ça va, Amélia ?!

Amélia hocha la tête, dans le gaz. Violette semblait tendue. Rebecca de même. Santana arriva.

- Va te faire foutre, Gribble, j'ai MILLE FOIS MIEUX réussi cette rédac que toi, j'étais pas hors sujet, connard !!!
- Tu étais hors-sujet, pétasse !
- VA CHIER ! Je suis en rogne, bonjour mesdames...

Santana s'assit. Elle inspira en voyant Rebecca qui soupira.

- J'ai fait le travail que vous m'avez donné avant la trêve hivernale...

Santana et Violette se regardèrent.

- On... avait fait ta part de travail, en fait... marmonna Violette.
- On pensait que tu ne la ferais pas après tout ça... admit Santana.

Rebecca soupira.

- Je voiiiiiis... Vous avez fait d'autres choses dans mon dos ou...
- Des tas de choses, si tu veux tout savoir ! souffla Santana.
- Je parlais de choses sérieuses, espèce de perverse...
- Répète ça pour voir ?
- Chelsea Kendall, quand connaîtrez-vous les dates de la guerre des dix-huit jours, bon sang... grommela Helen, dans sa correction.

Elle releva la tête.

- Arrêtez de vous battre, mesdemoiselles, Chelsea Kendall m'a encore déçu au plus profond de mon cœur, je dois faire le deuil de mes compétences de pédagogue !

Santana et Rebecca se calmèrent.

- Faisons un point, tu as... peut-être des choses que nous n'avons pas...
- Hm...

Violette était très embarrassée.

Et pendant ce temps, Jeffrey se heurtait à un problème d'ampleur nationale.

- Donc si je comprends bien, tu es sortie avec Steven.

Holly acquiesça.

- Et il t'a trompé en couchant avec elle.

Jeffrey désigna Gina. Holly acquiesça alors que Gina semblait embarrassée. Lilian et Léon semblaient ne pas avoir envie du tout d'entendre tout ça.

- Ensuite Gina est sortie avec Steven, et tu as donné ta virginité à Steven...
- Voilà.
- ... Dire qu'au départ je comptais vous draguer, à présent c'est hors de question, vous êtes complètement timbrées ! souffla Jeffrey.
- En tout cas je ne reparlerai plus à cette salope.
- Il est encore moins question que je te reparle, Je-suce Christ.

Jeffrey acquiesça.

- Venez avec moi, les filles.

Gina et Holly plissèrent les yeux.

- On est pas en cours avec vous ! souffla Gina.
- On n'a pas à vous écouter... Et on a du taf... souffla Holly.
- On peut s'en charger ! admit Léon.
- Oui, allez-y ! sourit Lilian.

Holly et Gina plissèrent les yeux.

- On va au fond de la médiathèque.

Les deux filles se regardèrent, intriguées. Helen vit Jeffrey et les deux filles. « Keskim'fait lui ?!! »

Jeffrey indiqua aux deux filles de se placer des deux côtés du terrain.

- Allez. Combat.
- Hein ?
- Ca va exorciser votre conflit, ou du moins lui donner une forme tangible.

Gina plissa les yeux.

- C'est un truc de psychologie ?
- Nan, c'est un vieux souvenir des bagarres de bar entre potes. Allez, un contre un !

Holly soupira et envoya Amagara. Le Pokémon dinosaurien sourit et balança son cou de droite à gauche.

- Oh PFFF ! On dirait toi ! Les mêmes yeux de grognasse hypocrite « ooooh je suis une gentille ! »
- Sors un Pokémon au lieu de baver la semence que t'as récupéré dans les toilettes publiques de la région ! grommela Holly.

Jeffrey toussota.

- Gina...
- Brutalibré...

L'homme oiseau apparut. Holly éclata de rire.

- Sérieusement quoi !! Tu te fous de ma gueule !! Tu te moques de moi mais regarde ton truc !
- Comm...
- FLYING PRESS !

Brutalibré sauta dans les airs, étendant ses ailes. Holly s'étonna alors que le Pokémon s'écrasait sur Amagara, lui crashant la tête dans le sol.

- Tu la ramènes moins maintenant, pétasse !
- ... ONDE BOREALE !

Amagara cracha un puissant rayon arc-en-ciel vers Brutalibré.

- Aile d'Acier !!

Brutalibré étendit ses ailes, faisant dos à Amagara. Le Pokémon Lutteur encaissa l'attaque sans broncher.

- Putain...
- Sacré bestiau... marmonna Jeffrey.
- Tu vois ? Rabats ton caquet, madame parfaite !

Holly s'étonna.

- Madame Parfaite ?!
- Ouais, madame j'suis blonde, j'suis grande, j'ai rien à faire dans ma vie, j'fais c'que j'veux...
- ParDON ??? Tu SAIS comment ça se passe à la maison, tu sais que mes parents sont super stricts ! C'est TOI qui a de la chance d'avoir une grande famille qui te soutient et qui ne te juge pas !
- Tu PLAISANTES ? J'ai le malheur de dire que je sors avec un mec, j'me fais allumer par tout le monde, de ma mère à ma grand-mère ! Toi au moins...
- Moi faut que je cache tout, idiote ! J'peux rien dire ! J'ai deux vies, dehors et à la maison, mes parents me prennent pour une putain de sainte alors que...

Holly soupira. Gina souffla. Jeffrey hocha la tête.

- Vous êtes calmées ?

Holly rappela Amagara, dépitée. Gina rappela également son Pokémon.

- Visiblement le souci était plus... profond qu'une simple histoire de mec, vous ne vous comprenez plus...
- Mais pourquoi t'es jalouse ?!
- Toi, pourquoi t'es jalouse ! C'est la merde, ma vie, la seule personne avec qui je pouvais être moi-même, c'est toi, pauvre conne ! souffla Holly.
- Ouais bah crois pas que c'est la joie d'avoir une famille nombreuse, j'ai presque pas de temps libre, ça fait chier.

Jeffrey désigna les deux filles et le centre du terrain.

- On se serre la main, là. Allez !

Gina soupira.

- J'peux pas...

Gina se mordilla les lèvres et regarda Holly.

- Pourquoi tu m'as jamais dit que t'étais mal avec ta famille ? J'croyais que notre amitié ça se résumait à mecs et shopping mais finalement... Tu m'as jamais rien confié !
- T'es pas mieux, tu passes ton temps à faire des activités avec ta famille, comment j'aurais pu savoir que tu détestais ça !
- On est amies depuis si longtemps et on se connait à peine... souffla Gina, peinée.
- ... quel gâchis... soupira Holly, décontenancée.

Jeffrey regarda les deux filles qui se séparaient. Il avait réussi à transformer de la haine en... dépression. Le tout observé par Lilian, Léon, Violette, Mike, Steven et James.

- Revenez à vos places, putain, hors de question que je me tape tout le boulot, bande de grosses feignasses de merde !!! cria Fey, furieuse.

Tristan et Robbie étaient partis en exploration recherche pour laisser Tino et Christina seuls.

- Bon, ça devrait être facile de trouver ce référentiel...
- Ca va, toi ?

Robbie regarda Tristan, surpris.

- C'est moi qui devrais te demander ça, Tristan...
- Moi ça va, t'en fais pas. Toi ?!

Robbie inspira.

- J'vais laisser tomber, j'suis pas prêt à me battre pour cette fille.
- Il... s'agit pas de se battre...
- Elle a été claire, c'est à moi de... clarifier les choses dans ma tête. J'ai cru que ce serait possible, finalement non, voilà.

Tristan acquiesça et trouva leur livre.

- Robbie, je suis... très mal placé pour te dire ça mais... oui, ce serait mieux que tu... lâches l'affaire pendant qu'il est encore temps.

Robbie acquiesça.

- Toi t'es toujours à fond sur Wallace...
- Les évènements ont fait qu'apparemment... je peux pas m'en désintoxiquer... Mais toi tu peux, alors fais-le !

Robbie agita la tête.

- C'est... un peu désespérant...
- Je sais, mais... c'est plus dur encore d'être piégé dans l'addiction.
- Tu me fais peur, Tristan...
- Ah nan, ça va très bien, c'est juste que... Il est si proche et si loin à la fois...

Robbie inspira.

Wallace, Walter et Naomi travaillaient au plan du devoir.

- Excel, la meilleure application de Windows... marmonna Wallace.
- Ca va, Perrine ? s'étonna Walter.

Perrine relisait les éléments bibliographiques du devoir. Elle hocha la tête. Naomi inspira.

- Visiblement ça va pas mais elle nous en parlera quand elle sera prête. Hein Perrine ?
- Quand tu veux ! sourit Wallace.
- Hm... admit Walter.

Perrine acquiesça, toujours focalisée sur la doc.

***

Santana et Violette sortirent de la médiathèque.

- Bon, bah grâce à la prof, on a avancé sans heurts...
- Hm.
- Ça va ?

Violette acquiesça. Santana s'étonna.

- C'est... par rapport à ce que je t'ai dit ?
- N... Non, non... et... c'était... bien, enfin, je l'ai bien compris et... merci pour ça, mais...

Violette inspira.

- Je dois faire quelque chose. Par rapport à Rebecca.

Santana plissa les yeux.

- Tu l'avais pas fait ce matin ?
- ... pas exactement. Pars devant, je te rejoins.

Santana plissa les yeux. « Air de déjà vu à fond les ballons... »

Violette observa les autres sortir peu à peu de la médiathèque. Rebecca sortit et Violette lui fonça dessus.

- Amélia, je dois parler seule à seule avec Rebecca !

Rebecca s'étonna de ce ton chez Violette. Amélia obtempéra sans broncher.

Rebecca regarda Violette, étonnée.

- Qu'est-ce qui t'arrive encore ?

Violette se mordilla les lèvres.

- Rebecca, si j'ai voulu cesser d'être ton amie, c'est en partie à cause de ce que tu as fait à Tristan...
- Et c'est parti, l'éternelle repentance... grommela Rebecca.
- ... mais aussi et surtout parce que tu n'as jamais été une véritable amie !

Rebecca regarda Violette, surprise.

- Quoi ?
- Qu'est-ce que j'étais pour toi ? Une amie ? Un faire-valoir ? La grande godiche dont tu pouvais te moquer à loisir, que tu pouvais rabaisser afin de te sentir meilleure ?

Rebecca grimaça, étonnée par l'assurance de Violette.

- Tu ne t'es jamais comportée comme une amie. Tu ne m'as jamais soutenue, tu ne m'as jamais épaulée, complimentée, rassurée. C'était moi qui le faisais tout le temps, mais pour toi. Toi, tu ne m'as jamais rendu la pareille.

Rebecca balbutia. Violette inspira, émue.

- Je n'ai pas rompu notre amitié de gaité de cœur, Rebecca, cette année j'ai eu la confirmation que... J'étais une autre personne, que j'étais différente, que j'avais des... envies différentes des autres personnes, que j'avais besoin d'autre chose que ce que j'avais actuellement... Et au final je me suis aperçu que notre amitié ne m'apportait rien, rien qui m'aide à m'épanouir du moins.

Rebecca sembla recevoir un coup de massue.

- Et au début je me disais que je n'avais rien contre toi en tant que personne, et donc que rester avec toi n'était pas... dommageable, sauf qu'au fur et à mesure je me suis aperçue que tu ne m'empêchais pas seulement de m'épanouir, tu m'écrasais aussi. Tu m'empêchais d'exister. Tu existais pour nous trois, mais moi et Amélia... on n'a jamais rien été d'autre pour toi que des... rajouts, comme pour les cheveux. On a été des pions pour toi et tu n'as été qu'un boulet pour nous... On ne faisait que te compléter, en fait. Et je ne veux plus ça. J'ai passé l'âge et j'ai décidé d'avoir une vie à moi.

Rebecca grimaça et sembla tenter de riposter, mais Violette était lancée comme un Karaclée en plein Close Combat.

- Tant que tu continueras d'être une gamine capricieuse, hautaine, supérieure à tout le monde, méchante et cheftaine, tu resteras seule. Je refuse de revenir en rampant à tes pieds. Ça n'arrivera pas, jamais, dans tes rêves. C'est terminé. Je n'ai pas besoin de toi pour vivre contrairement à ce que tu crois. Peut-être qu'on redeviendra amies si un jour tu fais preuve d'un peu d'humanité et d'altruisme. Mais en attendant... C'est fini entre nous et je n'ai aucun regret, Rebecca, tu m'entends ? Aucun. Regret. On ne se reparlera que pour le devoir, un point c'est tout. Les choses sont claires, je n'ai plus rien à te dire.

Violette tourna les talons aussi sec. Rebecca sembla s'être pris une balle. Elle se retourna, observant le couloir vide. Elle semblait totalement paumée.

Violette avançait avec assurance et force. Elle retrouva Santana dans le hall.

- Ça va ?

Violette hocha la tête et prit la main de Santana qui n'en attendait pas tant. Les deux filles se dirigèrent vers la sortie.

***

- Fuyez ! Fuyez, vite !

Les soldats étaient contenus par Kabutops et Amonistar. Dracolosse s'occupait de contenir les soldats. Randy utilisait son Machoc et un Limagma tout aussi gigantesque pour faire des dégâts monstres dans les rangs adverses. Hinton supervisait le tout. Georges se contentait de faire l'agent de la circulation.

- Par ici, messieurs dames...

Le désert était plongé dans l'obscurité suite aux fumées des usines de Suzuki qui tournaient à plein régime. L'ambiance était étrange, à la fois sombre dans le ciel et lumineuse au sol.

- On n'y arrivera pas... grommela Justin. Trop nombreux... Trop de gens paniqués... Trop de gens soumis au pouvoir de ce connard...

Georges, non loin, se voulut optimiste.

- C'est... déjà bien, le peu qu'on arrive à faire, nan ?

Justin grommela.

- Votre manque d'ambition me chagrine...
- Oui bah désolé, chez les Stocks, on n'est pas élevés à avoir de l'ambition...

Justin tressaillit. L'évacuation se poursuivait. Justin se retourna vers Georges, quelque peu intrigué.

***

Hinton et Randy revinrent de leur reconnaissance.

- C'est bon, la zone est sécurisée.
- Bien... Je dois m'entretenir avec Georges.

Georges s'étonna. Randy et Hinton acquiescèrent comme si c'était une évidence. Justin partit devant. Georges hésita à le suivre.

- Eh bien ? Venez ! Nous devons parler !
- ... Vous allez rien me faire ?
- Qu'est-ce que vous comprenez dans « Je dois vous parler en privé » ? Allons !

Georges suivit Justin. Ils s'isolèrent dans un sous-bois. Justin invita Georges à s'asseoir sur un tronc d'arbre mort, et il s'assit sur une souche face à lui.

- Monsieur Benson...

Justin croisa les doigts.

(Earthworm Jim Soundtrack – Intestinal Distress)

- Est-ce que vous pourriez me montrer vos papiers ?

Georges s'étonna.

- Mes pap... quoi ?!
- Vos papiers, s'il vous plait.
- ... vous voulez dire ma carte d'identité... ?!
- Oui.
- ... et pourquoi je ferais ça ?
- Parce que je vous le demande.
- ... Vous êtes pas le pape que je sache, j'vous les donne si je veux !

Justin acquiesça.

- En effet.
- Tout de même... Ça veut dire quoi, ça, vous me faites pas confiance ou quoi ?

Georges semblait trembler. Justin le regarda droit dans les yeux.

- Vous vous appelez Stocks, n'est-ce pas ?

Georges tressaillit.

- N... Non...
- Vous avez eu ces mots très clairs il y a une heure environ : Chez les Stocks, on n'a pas été élevés à avoir de l'ambition.

Georges secoua la tête.

- C... C'est faux !
- C'est la stricte vérité, je l'ai entendu de mes propres oreilles, mon ouïe est tout sauf défaillante.
- M... Pffff ! Et alors ?
- Stocks, c'est un dérivé de Stockwell. Vous appartenez à la branche maternelle de la famille Stockwell, une famille bourgeoise pourrie jusqu'à l'os de Poképolis. Votre... cousin, grand-cousin, qu'en sais-je, est également le fils d'une des plus grandes esclavagistes de notre temps.

Georges frissonna.

- O... Ok, je sais que ma famille est... horrible, mais monsieur Truce, je n'ai rien à voir avec ces gens, j'ai une famille, je me suis éloigné de tout ça bien avant la guerre, je ne fais que vivre sur l'argent et les affaires familiales, en aucun cas je n'ai participé à quoi que ce soit de...
- Je conçois tout à fait. Monsieur Stocks.

Georges fixait Justin comme on fixerait un zombie en train de se décomposer sous nos yeux.

- Cependant vous êtes un lâche. Un couard. Un rebut de l'humanité. Ce genre de personnes que je ne peux pas supporter. Dont je ne puis supporter l'existence.

Georges chercha à se lever.

- J... J'vais partir, hein. J'vais quitter votre groupe ! Ok ? J'vais vous laisser tranquilles, vous, le noir et le grand brun qui vous aide à tuer des gens, là...

Les yeux de Justin prirent trois centimètres.

Georges se figea une seconde.

On pouvait dire, avec aisance...

Que décemment, Georges Stocks ne savait pas fermer sa gueule quand c'était nécessaire.

Il se figea une toute petite seconde.

Le temps que ça monte au cerveau.

Il sauta par-dessus le tronc et se mit à courir comme un dératé à travers la forêt.

- Dès notre première rencontre, j'ai su que ça se passerait ainsi... cria Justin à l'attention de Georges.
- AAAAAAAAH !!

Georges fonça à travers le sous-bois. Il ne vit pas Justin se lever à son tour et sortir un Pokémon qui s'éleva dans le ciel.

- Ils grouinent toujours avant de partir... ces porcs, ces déchets...

Un rayon lumineux transperça la forêt. Georges entendit l'explosion.

- PUTAIN C'EST QUOI CE TRUC ??? C'EST QUOIIIII ???? AAAAAAAAAAAH !!! AU SECOURS !!! AIDEZ-MOI ! UNE ONG, UN GROUPE DE REBELLES, QUELQU'UN !!!

Deuxième rayon. Troisième, plus rapproché. Georges s'arrêta contre un arbre. Il leva la tête.

Et là, il le vit.

Le lutin.

La petite créature lumineuse.

Jaune.

Une étoile. Un petit soleil au milieu du ciel fumant.

Un Jirachi.

- Impressionnant, n'est-ce pas ?

Georges regarda Justin qui l'avait rejoint. Il se mit à pleurer en implorant pour sa vie.

- Pitiééééé... J'ai une femme et une enfant !! Pitié !
- Et je sais que vous ne les aimez pas. Vous n'aimez rien, vous n'êtes même pas aimé parce que si vous étiez aimé, vous seriez resté avec eux.
- J'vous en supplie...
- Comme vous allez mourir, je veux bien vous expliquer qui est ce Pokémon. Il s'agit du Pokémon emblématique de ma famille. Les Suzuki ont Heatran, les Truce ont Jirachi.

Georges regardait Justin, étonné.

- Vous... Vous aussi vous êtes un fils de bonne famille !! Pourquoi vous vous en prenez à moi, on est pareils tous les deux !!
- Vous creusez un peu plus votre tombe, monsieur Stocks... Je ne suis pas comme vous, moi. Je veux que les choses changent. Je veux que le monde change. J'ai... de sombres désirs pour ce monde. C'est un bien, parce que la légende explique que plus les désirs de son dresseur sont puissants, plus la Carnareket de Jirachi sera intense et meurtrière.
- ... Pourquoi me tuer ? Laissez-moi partir ! J'vous ai rien fait !

Justin agrandit son sourire.

- Oh que si. Vous existez. Et vous avez découvert un secret que décemment je ne peux vous laisser répandre.
- J'dirais à personne que vous avez torturé des gens pendant cette guerre !

Justin hocha la tête face à tant de stupidité.

- Carnareket.
- NAN ! NAAAAN ! N...

Le rayon blanc tombé du ciel zappa Georges et une bonne partie de la petite forêt. Justin serra les dents. Quand l'attaque cessa, il observa la forêt carbonisée et le corps brûlé de Georges. Il soupira.

- C'est dommage. Enfin, non. Ce n'est pas comme si j'attachai de l'importance à votre existence ou même...

Il approcha et piétina la tête de l'homme qui tomba en miettes.

- ... à votre pitoyable dépouille...

Justin observa une dernière fois le corps. Il rappela Jirachi et partit. Pendant ce temps, la caméra s'attarda sur le cadavre carbonisé au crâne défoncé, alors que Justin Truce sortait de la forêt d'un pas normal et régulier...