Griffe noires
Je n'eus pas le temps de voir ce qui avait bondi sur notre agresseur. Nous nous sommes mis à courir.
- Je connais une cachette, vite, suivez-moi. -dis-je en partant en direction du fortin.
Les branches nous fouettaient le visage et les ronces nous griffaient les jambes, on n'y voyait quasiment rien mais on courait sans se retourner. Éssoufflés, nous sommes arrivés au bunker.
- Eh ben dit donc, ce n'est pas du luxe, mais bon c'est protégé de la pluie et de ces... choses. -remarqua Valentin.
- Non, la porte est arrachée, mieux vaut que quelqu'un se colle à la garde. -Répondis-je.
- Ok ça me va, va dormir avec Élouan.
- D'accord, prend mon harpon.
- Pas terrible mais ça le fera.
- Demain on ira chercher les armes de ce gars qui nous à attaqués, il avait un pistolet en plus de son AK.
- Ok, mais franchement, qu'est-ce qu'il a voulu dire avec son "maitre"? -Me demanda-t-il, curieux.
- Ben pour ça je n'ai pas compris, mais dans ce bunker il y a un dessin à la craie qui explique son histoire, mais il est ancien, il n'affiche que les tués du naufrage, je ne sais pas si c'est lui ou un autre membre de l'équipage, mais il a dû être fait le jour ou ça s'est produit. -répondis-je en le conduisant vers le mur où se trouvait le dessin en question, faisant fuir un gros rattatac à la lueur de la lampe.
- C'est vraiment glauque tout ça, dit moi, et ces trucs en Allemand, ces croix gammées, c'est quoi? Ces mecs sont des nazis?
- Non ça, ça date d'avant, les Allemand ont occupé l'île pendant la 2e guerre mondiale, ça devait faire partie du mur de l'Atlantique...
- Non, c'est impossible nous somme certe seulement a quelques centaines de kilomètres des côtes de l'Europe, mais cette île est déserte, les Allemands n'ont aucun interet à defendre un bout de caillou desert nom ? Cette île cache surement quelque chose que les nazis convoitaient.
- Tiens, à ce propos, en parlant des nazis, viens voir. -Je le conduis dans la salle des lits.- Tu saurais me déchiffrer ce papier? -dis-je en tendant la page de journal.
- Ouais, bien sûr, allez envois!
Je lui tendis le papier pour qu'il le lise.
-ok, on y va :
16 Mars 1943
Ça y est, c'est confirmé: nos éclaireurs ont repéré des navires Anglais naviguant dans notre direction, il y a aussi des bombardiers. Pas de doute, ils veulent débarquer, ils seront là à l'aube ça signifie que nous irons au combat, les officiers ont déjà réparti les tâches, je suis posté en défense sur la dune avec neuf autres soldats. Je ne disposerais que d'un fusil de précision avec une cartouchière. Je sais que j'y resterai, nous n'avons aucune chance, ils sont bien mieux armés. Et même si nous battons les Anglais, il y a ces choses qui rodent dans la forêt, hier encore, deux hommes ont étés tués en allant chercher des cigarettes au bunker d'à côté. C'est la cinquième fois cette semaine. Cette maudite guerre ne finira donc jamais? Maudite Opération Garados, je veux rentrer chez moi revoir ma femme et mon enfant, retourner bosser à mon atelier. Hitler et sa stupide politique je m'en moque bien et j'en souffre plus qu'autre chose, j'ai honte de faire partie de cette armée, de toute façon demain à l'aube s'en sera fini pour moi.
- Intéressant, il y aurait eu un débarquement ici, ça explique tout ce dispositif de défense et ces barges échoués. Les alliés ont du attaquer par rapport à cette "Opération Garados"!
- Garados... Garados... Ça veut dire Léviator en Allemand, vue le nom choisi ça devait être quelque chose de sérieux, visiblement les bateaux et avions alliés qui ont attaqué ne sont jamais partis, il y avait beaucoup d'épaves d'avions sur la plage ou Elouan et moi avons échoués un peu plus loin de celle ou tu est arrivé, des Spitfires et des bombardiers Lancaster ainsi que des escorteurs et des frégates cuirassés.
- Oui de mon côté, des barges et des cuirassés légers, ils ont du être coulés pendant l'attaque quand aux vôtres ils ont du êtres mis à l'abri et ont été détruit par une chose inconnue, l'Allemand mentionne aussi des sortes de bêtes sur son journal, serait-ce ce qui a tué notre agresseur tout à l'heure ?
- Je pense, je me demande ce que c'est, eux-mêmes ne les ont pas vus.
- Ouais bizarre, enfin on verra ça demain, je suis fatigué.
- Ok je te remplace à la garde.
La nuit se passa sans encombre et nous nous réveillâmes le lendemain, le ventre creux.
- Ok les gars, j'ai bien faim, je propose qu'on aille chercher les armes tout de suite comme ça on pourrait aller chasser quelque chose. -Nous dit Valentin.
- Ok on y va.
Nous avons parcouru le même chemin que la veille, la musique tournait d'ailleurs toujours dans le bunker, personne n'étant venue l'arrêter. Une fois arrivés au corps nous vîmes qu'il était en piteux état, une bonne partie avait était dévoré et le reste était lacérée par de grandes griffures. Valentin se pencha pour récupérer le fusil tandis qu'Élouan prenait le pistolet accroché au reste de la cuisse. le plus horrible fut de récupérer les munitions dans les poches du cadavre. Le fusil avait 25 balles, et le pistolet en avait 9 plus 12 dans la cartouchière de l'homme.
Le laporeille que l'homme avait à sa ceinture au moment de l'attaque avait été réduit en charpie par les crocs de la bête. Nous décidâmes d'aller chasser nous aussi et de nous trouver une autre base que ce bunker malsain.
Nous avons parcouru la plage et vus toutes les épaves, nous sommes arrivés à une cale qui donnait sur une forêt. Il y avait un gros catamaran dessus, nous l'avons escaladé en remarquant au passage un bouquet de fleurs sauvages lié par une ficelle devant la cabine. Derrière la cale il y avait une grande route sûrement creusé par les Allemands pour faire passer leurs véhicules.
Nous avons traversé la route et avons continués sur un petit chemin qui montait dans une lande, nous marchions à travers les fougères, les ajoncs et la bruyère quand le chemin se sépara en deux, une partie allait à droite dans les fougères, l'autre continuait tout droit vers des prairies. A l'angle entre les deux il y avait un vieux char d'assaut Allemand et des tentes à la toile déchirée. Nous allâmes tout droit vers les prairies.
Une fois arrivés nous vîmes que de nombreux pokémon broutaient, des galopas, des ponytas, des cerfrousses, des tauros, des écrémeuhs, des laporeilles, des vivaldaims, des zigzatons, des méganiums... C'était magnifique, quel dommage de prélever là-dedans. Le coeur gros Valentin arma son fusil, le regla sur semi-auto et visa un vivaldaim, il visa longtemps puis pressa la détente, une détonation se fit entendre. Les pokémons vols s'enfuyaient à tir d'ailes et les autres couraient dans les sous-bois pour s'abriter.
- Je...je l'ai tué. -dit-il des larmes dans les yeux.
- On était obligé, sinon on allait mourir de faim, il nous faut des protéines, on est très affaiblis, je comprends ta réaction mais on n'avait pas le choix. -Tenta de le consoler Élouan.
- Oui tu as raison, mais je n'arrive pas à croire que j'ai tué un pokémon innocent qui n'avait rien demandé.
- C'est comme à la chasse sous-marine dit toi que tu ne l'as pas tué en vain, tu vas le manger.
- Ouais sûr mais à la chasse sous-marine je ne tire que les poissons, pas les pokémon, ils sont attachants et expressifs.
- C'est le cycle de la vie, tout naît et meurt un jour, souvent pour nourrir un maillon supérieur de la chaîne alimentaire
- Tu as raison, allons le préparer, mais franchement, pauvre bête.
.
Valentin alla chercher le vivaldaim. Il avait été touché en plein coeur et semblait être mort sur le coup. Il le prit sous son bras et retourna vers le sentier.
- Attendez! - dit il- Allons voir dans le char s'il y a de quoi faire du feu.
- Ok, allons-y.
Il disparut dans le char et en sortit, victorieux, un vieux briquet.
- C'est bon, on va pouvoir le cuir, on fait ça ici puis on repart.
- Pas de problème, moi et Élouan on va chercher du bois et des brindilles. Toi, depèce le.
- Euh, bon d'accord.
Alors que nous étions en train de ramasser le bois j'entendis un grand cri.
- Aaaahhhhhh! Vite à l'aide!
Je me précipitais vers sa position avec Élouan et je le vis en train de se défaire d'un énorme absol. Il était particulièrement gros et puissant, il faisait la taille d'une panthère et en avait au moins la force. Je fonçais vers lui et lui assénait un violent coup de crosse dans la tête, il se retourna et m'envoya une attaque charge qui me fit tomber à terre, alors qu'il bondissait sur moi je tirais une flèche, mais n'ayant pas eu le temps de viser, elle partit à côté. Il était sur moi, mes yeux fixés dans ses prunelles rouge sang je retenais sa mâchoire avec une main, et de l'autre je tirais le fil de la flèche vers moi. Une fois attrapée je la lui plantai dans la joue, il bondit en arrière en poussant un rugissement terrible, soudain je vis la faux sur sa tête commencer à briller d'une lumière violette: il préparait une tranche nuit.
- Elouan! Tire! Bordel de merde!
Elouan avait le pistolet pointé sur l'Absol. depuis le début mais n'osait pas tirer de peur de m'atteindre. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire il arma le desert eagle et tira dans l'Absol. qui fou de rage, la flèche en travers de la joue envoya une terrible coupe psycho, me ratant de peu. Une deuxième balle eut raison de lui.
Il était à terre, mort, la balle l'avait touché dans les poumons, souillant son superbe pelage blanc de sang. J'étais triste pour ce pokémon magnifique mais celui-là, nous l'avions tué pour nous défendre.
Valentin aussi était à terre avec une grosse entaille dans le bras. Il fallait le soigner et désinfecter ça au plus vite. Il était conscient mais souffrait beaucoup.
- Ok il te faut quelque chose pour éviter que tu ne perdes trop de sang.- Ok je vais prendre mon t-shirt.- il enleva son pull puis son t-shirt et me demanda de lui faire un bandage avec et une fois cela fait il remis son pull. -Fait chier, ça caille, j'espère que je ne vais rien attraper.
- Il faudra aussi désinfecter, je vais aller voir dans les épaves tout à l'heure mais d'abbord, il faut qu'on se trouve un endroit ou vivre tranquille.
- Ok mais vite.
- Ne t'inquiète pas, mais tu as vu cet absol? il était colossal!
- Oh pour ça t'en fait pas je l'ai vu, et de près même.
- C'est vrai excuse- moi, mais tu crois que c'est de lui que parlait le journal? Après tous les absols peuvent vivres 100 ans et celui-là était sûrement déjà là à l'époque.
- Non, si tu veux mon avis il n'est pas tout seul ici, il y en a plusieurs, mais oui les Allemands ont sûrement eu des problèmes avec les absol, mais celui-là était en pleine force de l'âge, à l'époque il était sûrement tout jeune voire pas né. Un centenaire aurait été beaucoup moins agressif. Et leur taille? tu te rend comptes? Ils sont énormes.
- Je te l'accorde j'en aie déjà vu à la télé, ils font la taille d'un gros chien, celui-ci devait faire celle d'un léopard. Et il t'a bien griffé... Oh merde!
- Quoi?
- Mefiez vous des griffes noires.
- Les griffes noires? Qu'est-ce-que tu racontes?
- C'était un des graffitis fait par un des naufragés dans le bunker. Tout s'explique, regarde ses griffes.- L'absol avait en effet de superbe griffes brillantes noires comme de l'ébène.- Le naufragé parlait donc de ça.
- Ouais et vu que c'était LES griffes noires ça veut dire qu'il y en a d'autres, génial! -Fit Élouan ironiquement.
- Sûr, ça fait chier.
- Oui, il a sûrement été attiré par le sang de vivaldaim et celui d'hier par le laporeille.
Après nous être rassasiés sur le vivaldaim nous partîmes à la recherche d'un lieu plus clément. Nous marchâmes sur la route, elle longeait les champs et nous enjambâmes de gros tuyaux, ceux du méthanier qui était en bas. Quelques mètres plus loin il y plusieurs conifères plantés et au milieu, bien camouflé il y avait un mobile home, abandonné à première vue mais il fallait être prudents. Elouan partait en avant avec le pistolet tandis que je restais à côté de Valentin avec le fusil en cas de problème pour le couvrir. Il monta sur la terrasse et nous fit signe qu'il n'y avait personne à l'intérieur.
Nous sommes entrés, l'endroit était petit, il y avait une entrée principale avec un évier et une gazinière (qui ne marchait sûrement pas) ainsi que des placards, il y avait aussi des toilettes et 3 chambres situées sur les côtés ainsi qu'une douche. Évidemment la moitié des installations étaient inutilisables mais on pouvait au moins dormir.
Nous avons décidé d'élire domicile ici, même si on ne savait pas comment ce mobile home était arrivé là, probablement un naufragé qui l'a assemblé à partir de pièces détachées trouvées dans un container.
Valentin se coucha dans un des lits pour se reposer, Élouan veillait sur lui, car j'allais chercher des médicaments dans les épaves.
- Bon si quelqu'un d'autre que moi entre descend le avec le pistolet, moi je prends ce fusil et je vais lui chercher du désinfectant.
- D'accord, ne t'inquiète pas, je le protègerait.
Et je partis en direction de la plage et de ses épaves.