Chapitre Second : Fragment du Passé
Chapitre Second : Fragment du Passé.
Des cris, de la joie, de la chaleur, des enfants qui courent...Non...De la terreur, des flammes, des larmes...Les souvenirs devenaient plus nets dans son esprit embrumé, il voyait une silhouette devant lui...Une femme ? La forme commençait à s'éclaircir, il arrivais maintenant à la distinguer très clairement...Une très belle femme, blonde, des yeux verts, la peau d'un blanc ivoirien...Elle le fixait d'un regard doux, elle le caressait sans même le toucher...
Elle changea brusquement d'expression, passant de son air de grande sérénité à une expression de psychopathe, elle l'attrapa de ses bras, qui malgré leur apparence frêle le serrèrent avec tellement de force qu'il eut l'impression que ses bras étaient broyés.
La femme se troubla de nouveau, redevint silhouette, puis plus rien...
Il se réveilla, en nage, suintant de tout son corps, et se releva brusquement. Il était dans sa chambre, une pièce vide, intégralement constituée de métal d'une propreté clinique. Un simple rebord d'un mètre de haut dépassait du mur et lui servait de lit, de vieux néons éclairaient la pièce, rendant les couleurs encore plus ternes que ce qu'elle ne l'était déjà.
Il se leva, nu et avança en titubant vers la porte de la pièce, une porte coulissante d'inspiration asiatique, mais en métal et en verre. Il l'ouvrit et sortit de la pièce pour finalement se retrouver dans un petit couloir, juste en face d'une autre pièce ouverte, la salle de bain. Il y pénétra et se mit directement sous la douche, en réglant la température au minimum. Il n'eut aucune réaction face à ce choc thermique qui aurait fait hyper ventiler une personne normale, il était plongé dans ses pensées.
Cette femme, qu'il avait vu, il la connaissait, mais ne se rappelait plus où il l'avait vu. Son visage doux lui était très familier, il avait du la côtoyer un long moment, mais tout ceci n'avait plus d'importance, elle était sans doute morte, comme tous les autres mais alors, pourquoi avait t-il rêvé d'elle précisément ? Et pourquoi avait t-elle si brusquement changé d'attitude envers lui ?
Il sortit de la douche sans prendre la peine de sécher ses longs cheveux argentés, il les attacha avec un bête élastique qui traînait sur le bord d'un lavabo à la blancheur éclatante et qui n'avait probablement jamais servi, puis il prit une serviette sur son étagère et la mit autour de sa taille comme une jupe afin de cacher ses parties.
Il s'installa dans un grand canapé en cuir intégralement déchiré et pris un livre sur la table basse devant lui. Il aimait la lecture quand son esprit lui jouait pareil tour.
...
Quelques heures s'écoulèrent, il avait quasiment finit son livre, quand toute la concentration dont il faisait preuve fut interrompu par le Grincement de la porte d'entrée, Tyranocif se présenta sur le pas de porte et appela son maître, il voulait aller se promener avec lui. Oh il se promenait souvent seul, il se plaisait à errer dans les montagnes qui entouraient la maison de cet homme, et adorer défier les autres Pokémons qui vivaient en ces lieux. Tous le connaissaient, la plupart avaient déjà tenté de l'affronter, pour mettre à l'épreuve leurs compétences...Et ils avaient tous subit un cuisant échec, et en gardaient le plus souvent des marques.
L'homme se leva du canapé, y jeta le livre auquel il avait ajouté un marque page et partit en direction de sa chambre. Il enfila ses affaires, détacha ses cheveux maintenant secs et finit par mettre sa cape. Les deux amis sortirent de la maison et se dirigèrent vers une grotte à proximité de la maison.
- Tu te rappelle de cet endroit ? Demanda t-il à Tyranocif.
Le Pokémon acquiesça, c'était en effet à cet endroit qu'il s'était rencontré il y a fort longtemps.
C'était il y a de cela plusieurs années, dix ans au bas mot, il s'en rappelait comme si c'était hier, il avait dix-sept ans et était venu dans ces montagnes pour capturer un Pokémon roche afin de compléter son équipe. Il n'avait rien à voir avec l'homme qui était devenu, il avait un air enjoué, ses cheveux étaient plus courts, coiffés en pics et il était intégralement habillé de blanc.
Il accouru en voyant un grand Tyranocif, un mâle, massif, intimidant. Il c'était dit que le Pokémon ferait un compagnon de choix. Mais il déchanta bien vite en voyant que le Tyranocif s'appretait à blesser un pauvre petit Embrylex, qui pleurait assis sur le sol tandis que cet adulte ignorait sa supplique. En effet, les Tyranocifs mâle sont très territoriaux, et n'hésitent pas à éliminer les jeunes Embrylex afin de se débarrasser de futurs rivaux.
Dans un geste de compassion, il fonça sur le grand dinosaure de pierre, afin de protéger le petit...Il se prit un violent coup de pattes dans le ventre, qui l'envoya deux mètres plus loin, son regard était vide, il regardait le pauvre Pokémon à coté de lui, et commençait à pleurer alors qu'il se vidait de son sang au niveau du ventre, sa vision se troubla alors que le Embrylex se rapprochait de lui pour le remercier malgré tout de sa bravoure, ignorant totalement l'adulte derrière lui qui approchait. Il finit par fermer les yeux, mais vu en dernier l'image d'Embrylex qui se retournait vers son adversaire et commençait à briller d'une forte lumière rose.
...
Quand il se réveilla, il était dans une grotte, il ouvrit les yeux et se leva avec difficulté, une personne lui tournait le dos et regardait à l'horizon.
- Tu as été stupide, réfléchis un peu avant d'agir, lui dit-elle car sa voix confirmait le fait que c'était une femme, chose impossible à déceler de dos car la personne portait une longue cape usée.
- Je ne pouvais pas laisser ce Tyranocif tuer le petit ! Lui lança t-il. Au fait, où est-il !?
Regarde à coté de toi idiot. Explica t-elle en désigna le petit Pokémon qui dormait en position fœtale sur le T-Shirt déchiré et imbibé de sang du jeune homme.
- Vous l'avez sauvé, et moi aussi ?
- Calme toi je n'ai rien fait, à part de soigner, c'est lui qui t'a sauvé, mais il à besoin de récupérer. Occupe toi bien de cet Embrylex, il t'a choisi.
La femme sauta hors de la grotte et s'en alla en sautant de rocher en rocher, tel un ninja.
Il resta là fixant le petit qui dormait paisiblement, il le prit dans ses bras sans le reveiller et sortit de la grotte, il remarqua que la femme lui avait laissé une longue cape noire munie d'une capuche, neuve et brillante, nul doute qu'elle était de grande qualité, il l'enfila et sorti.
« Comment un si petit être à pu me sauver d'un colosse qui l'aurait tué en temps normal ? Cette femme m'a dit qu'il m'avait choisi, je comprend mais pourquoi moi ? Je me suis juste mis en danger, je n'ai rien fait de spécial... Bref, nous verrons bien, nous avons tout notre temps, profitons de la vie et de ce qu'elle a à nous offrir ! »