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Traqués de orca



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» Auteur : orca - Voir le profil
» Créé le 28/10/2013 à 01:32
» Dernière mise à jour le 28/10/2013 à 18:40

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La tempête
Notre frêle embarcation avançait à travers l'océan immense. Au bout de plusieurs kilomètres de navigations nous vîmes une impressionnante émergence rocheuse au-dessus de laquelle des goélises et des bekipans volaient en poussant des cris aigus.

- Ça les gars ça m'a l'air d'être un spot en or. - dit Élouan avec des étoiles dans les yeux.
-Ouais vous avez vu tous ces goélises? C'est incroyable! Là-dessous ça doit être un vrai aquarium! - Répondit Valentin.
-OK –Conclu-je Tous à l'eau celui qui ramène le plus gros poisson je lui paye une bière en rentrant.
-OH putain! les gars regardez !

Au-dessous de la coque évoluait un immense banc d'écayons et de remoraids. Ils servaient de nourriture non seulement aux goélises et aux bekipans mais également à des bancs de bargantuas, de carvanha, de poissons carnivores, il y avait même des espèces rares comme des serpangs ou des démantas qui venaient prélever dans les bancs pour se nourrir. En surface on observait le manège de phogleurs de kaimorse et surtout d'un impressionnant wailord qui devait bien mesurer plus de 20 mètres.

-Écoutez les gars, désolé de vouloir jouer les troubles fêtes, mais regardez ce qui arrive. -Dit Valentin nous arrachant au spectacle. En effet une impressionnante tempête se dirigeait vers nous, c'était un immense nuage gris qui venait du large et avançait vers les terres, se détachant de l'horizon ravivé par quelques éclairs.
-Allons Val la tempête est loin et elle ne nous rejoindra pas avant une bonne heure, on a largement le temps de plonger avant qu'elle n'arrive. Et puis, sérieux, on ne verra pas ça tout le temps il faut saisir l'occasion. -Dis-je, commettant sans le savoir une erreur énorme.
-Bon tu dois avoir raison et puis c'est vrai: une occasion pareille ça n'a pas lieu tous les jours.

Ainsi donc nous nous miment à l'eau, harpon en main au milieu de ces bancs impressionnants. Vu de sous l'eau c'était encore plus spectaculaire; les phogleurs évoluaient à travers les remoraids et écayons en en gobant quelques-uns au passage, les démantas ouvraient une gueule béante engloutissant tout poisson qui passait à proximité, hélas il y avait aussi plein de tentacools, ces saletés pouvaient donc vivre partout; un jour on en trouvera dans les flaques d'eau. De grosses bonites* attirèrent mon attention, elles fonçaient à toute allure dans les bancs puis disparaissaient dans le bleu de l'océan. Je brandis mon harpon et en tuai une.

Après ce poisson je remettais mon fusil sur le bateau pour pouvoir profiter totalement de la beauté de ce spectacle marin. Je me baladais sous la surface avec mon tuba bientôt rejoint par Élouan et Valentin. Nous nagions côtés à cotes. Nous pûmes admirer de très prés l'impressionnant wailord, un spectacle magique. Il engloutissait les remoraids par tonnes ainsi que quelques bonites et lieus qui avaient le malheur de se retrouver sur sa route.

J'étais en train d'observer un grand kaimorse quand mon tuba se remplit d'eau. Je remontai alors très vite en surface pour reprendre de l'air et là, horreur, j'étais pris au milieu des vagues, de la pluie tombait, des éclairs zébraient le ciel; la tempête! Elle nous avait rattrapés. Nous étions tellement captivés par le spectacle des écayons et des remoraids que nous n'avions même pas remarqué que le courant avait pris en force et que la visibilité avait baissé. Les phogleurs, bargantuas et autres wailords étaient encore occupés à chasser, mais nous, nous devions partir. Le bateau était à 20 mètres de nous, mais avec cette houle cela équivalait à 30. Je luttais avec force contre le courant. Je nageais, un mètre, deux, ils se succédaient, longs interminables, cruels, harassants. Nous dûmes larguer nos ceintures de lest qui nous alourdissaient trop. Finalement au terme de ce combat harassant contre la mer je parvins à atteindre le bateau, Valentin aussi, mais Élouan était à bout de forces et ne pouvait plus résister. Alors qu'il se faisait entraîner par le courant, je lui lançai un bout* avec un flotteur au son extrémité pour qu'il s'accroche. Nous l'avons tiré à bord de la girelle. Il buvait la tasse à chaque vague qui passait.

Au terme d'une lutte acharnée nous avions réussi à le ramener à un mètre du bord quand soudain une vision me glaça d'effroi, derrière lui venait d'apparaître un grand aileron bleu. Un sharpedo! Le requin s'approchait de plus en plus d'Élouan, il ne faisait nul doute qu'il voulait manger autre chose que de la chair de remoraid.
Dans une poussée d'adrénaline je parvins à le tirer hors de l'eau au dernier moment. Le sharpedo venant de rater sa cible mordit avec énergie dans les moteurs, les arrachant au bateau. Puis il enchaîna avec une charge très violente sur la coque, l'endommageant beaucoup. Je lui lançai le contenu de la glacière à poisson afin qu'il arrête de s'acharner sur le bateau. La mer bouillonnât de sang pendant que le monstre se rassasiait. Après qu'il eut fini de manger le sharpedo plongea et disparut dans la mer en furie laissant derrière lui une écume rouge.

Nous étions bloqués au milieu de la tempête sans moteurs avec une coque extrêmement endommagée. J'ai tenté de colmater le début de fissure avec une planche et des clous, mais je ne me fais pas d'illusions: ça ne tiendra pas. Notre embarcation fut malmenée par la tempête des heures durant. Nous étions recroquevillés entre nos engins de plongée dans la cabine.

Après près de 10 heures de tempête la mer s'est calmée progressivement. Nous avions dérivé au beau milieu de l'Atlantique Nord selon le GPS qui fonctionnait encore. Le sondeur indiquait 3000 mètres de fond, les côtes les plus proches étaient à des centaines de kilomètres. Nous avions tenté d'envoyer un SOS par radio, mais nous n'avions eu aucune réponse.

La vie sur une épave flottante, sans nourriture ni eau est horrible. Les journées sont torrides, le verre de la cabine accroît la chaleur, il n'y a presque pas d'ombre. Les nuits sont froides comme la glace. Ici l'eau de mer n'hydrate pas, la méduse ne soulage pas, l'eau est exempte de tout poisson. Pas une terre à l'horizon, pas un oiseau, pas une algue ou une branche flottante juste la mort liquide et glacée s'étendant jusqu'à l'infini. Je me souviens juste de cette vision: le désert aquatique a perte de vue puis je suis tombé dans le coma.

*bonite: petit thon
*bout: corde