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Team Rocket X-Squad de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 09/10/2013 à 09:30
» Dernière mise à jour le 22/05/2018 à 00:23

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 194 : Politique et combat
Vilius avait l'impression d'être sur un petit nuage depuis quelque temps. Il était un peu comme un personnage de dessin animé en couleur - ce qui était renforcé par ses tenues extravagantes et sa coupe de cheveux explosive, tandis que tous les autres étaient en noir et blanc, accablés par la morosité de la guerre. Mais Vilius avait de quoi être heureux. Tout se passait comme prévu. Non, mieux encore : Siena était en train de dépasser ses espérances les plus folles.

Le seul désir de Vilius était inchangé depuis qu'il était devenu l'Agent 003. C'était de prendre la place de son père et de devenir le nouveau Boss. Pour cela, il s'était construit un solide réseau d'alliance. Les Agents 007 et 008 le soutenaient, ainsi qu'une bonne moitié de l'armée. Mais sa principale rivale pour le siège du Boss, sa propre demi-sœur, Estelle, avait fait de même. Les Agents 004 et 006 étaient de son coté, de même que l'autre moitié de l'armée qui ne soutenait pas Vilius. Ils étaient donc plus ou moins à égalité. Du moins jusqu'à l'arrivée de Siena Crust sur l'échiquier du pouvoir.

En très peu de temps, sa popularité avait dépassé celle du Boss. Elle était jeune, elle était belle, elle était forte, et avait ce petit coté mystérieux qui attirait encore plus les foules. Elle était à la fois stricte dans le domaine militaire, mais aussi proche de ses hommes. Elle perdait rarement une bataille, elle combattait la corruption et le laxisme qui s'étaient installés dans la Team Rocket, et annonçait un renouveau puissant en son sein. Même sa famille avait tout pour plaire aux plus traditionnalistes de la Team : fille du général Tender, le meilleur ami du Boss, et petite fille du légendaire Généralissime Karus qui a créé l'armée Rocket. Bref, une pur sang Rocket. Et ajoutez à cela le fait qu'elle soit la mère du prince héritier de l'Empire de Lunaris, et vous obtenez la nouvelle grande coqueluche de la Team Rocket, et même au-delà, de nombreux civils n'en faisant pas parti.

Un joyau, cette fille. Vilius l'aurait bien épousée, mais il ne voulait pas d'emmerdes avec l'Empereur Octave. Le mieux, c'était qu'elle prônait un discours de force pour la Team Rocket. Un discours de conquête, proche de celui de Vilius, tandis qu'Estelle fondait sa politique sur l'entente avec le gouvernement et l'inclusion de la Team Rocket dans le système actuel. Folie pour Vilius et Siena ! Eux ne voulaient pas faire parti du système : ils voulaient créer un autre système !

Donc, percevant un fort potentiel chez la petite Crust, Vilius avait tout fait pour lui créer un passage dans la hiérarchie. Il la voulait à un poste où son soutien pourrait lui apporter beaucoup. Et maintenant, en tant que colonel et leader de la GSR, l'opinion de Siena avait beaucoup de poids. Mais Vilius ne comptait pas s'arrêter là. Quand la guerre serait gagnée - il ne voyait pas comment il pourrait en être autrement - il insisterait auprès du Boss pour faire de Siena l'un de ses Agents Spéciaux. Vu que Siena aura sans doute gagné la guerre pour lui, ça ne devrait pas poser problème. Et là, Vilius aura un soutient de plus parmi les Agents, un soutien de taille. La pauvre Estelle n'aura qu'à aller se rhabiller. Vilius s'adossa contre le dossier de son fauteuil en ricanant bruyamment. Il en oublia qu'il n'était plus tout seul dans son bureau, et sa nouvelle assistante le regarda d'un air bizarre.

- Monsieur ?

- Pardon Fatra, sourit Vilius. Les égarements de l'ambitieux que je suis.

- Oui monsieur, fit la jeune fille comme si elle comprenait parfaitement. Je sais aussi ce que sais.

Vilius l'aimait bien, celle là. Fatra Rebuilt. Elle avait à peine dix-sept ans, et était jolie comme tout, avec ses cheveux caramel et ses yeux de biches. Mais si Vilius l'avait prise à son service, ce n'était pas seulement parce qu'elle était mignonne. Elle avait subi un entrainement de taille des mains de l'Agent 008, un type qui n'avait pas la réputation de plaisanter en entraînement. En plus de ses compétences militaires, elle avait également suivi une formation auprès de l'Unité du Silence de 006. Tout cela en très peu de temps, vu son jeune âge. Elle était efficace dans tout ce qu'elle faisait, et savait souvent à l'avance ce que lui demandait ses supérieurs. Et surtout, elle était ambitieuse, ce qui plaisait à Vilius. Ceux qui se ressemblent s'assemblent après tout. Fatra était aussi une grande admiratrice du colonel Crust et de la GSR. Vilius comptait d'ailleurs l'offrir à Siena quand il la reverrait. C'était une très bonne assistante, mais Siena saurait utiliser bien mieux ses nombreux talents. Vilius s'étira et se leva.

- Quel est le programme cet aprèm ?

- Vous avez une réunion avec le comité central de l'équipement dans une demi-heure. À seize heure, vous donnez un discours devant l'ensemble des partenaires alimentaires de la Team Rocket. À dix-sept heure, vous recevez l'ambassadeur Chil Neris de Kalos. Enfin, à dix-neuf heure, vous êtes convié à un dîner d'affaire avec le consortium des armes à feu de Sinnoh.

- Pffff, la barbe. Annulez-moi tout ça.

- Bien monsieur.

Vilius savait que ce n'était pas très sérieux, mais il n'avait vraiment pas la tête à la diplomatie et aux galas aujourd'hui. Pourtant, il savait que lorsqu'il deviendrait Boss, il allait en bouffer à fond. Personne ne pouvait gouverner uniquement par la force. Ça, ça s'appelait un tyran, et généralement, ils ne faisaient pas long feu.

- Appelez-moi plutôt Kyria, ordonna Vilius. Je la veux ici dans dix minutes, et peu importe qu'elle soit en transe ou en train de colorier Mon Petit Ponyta.

- Je passe l'appel tout de suite monsieur.

Cette nouvelle demi-sœur sortie de nul part a été une bénédiction pour Vilius. Il paraissait qu'elle pouvait lire l'avenir et les pensées des gens, entre autre chose. Une gamine très utile au vieux, mais dont Vilius aurait aimé profiter aussi. Il avait donc pris soin de se montrer très attentionné envers la petite dès le début, lui achetant nombre de cadeaux et l'amenant souvent en sortie au cinéma, dans des parcs d'attraction et dans des magasins. Ce n'était sûrement pas le vieux qui allait faire tout ça, de toute façon.

Bon, c'était certain que Kyria avait vu clair dans les pensées de Vilius, et savait qu'il ne faisait pas tout ça pour rien. Mais, chose étrange et inattendue, Vilius s'était vite attaché à la petite. Pour de vrai, pas seulement pour profiter de ses pouvoirs. Après tout, la seule sœur avec qui il avait grandi était Estelle, qui avait peu ou près son âge, et tous les deux ne s'étaient jamais vraiment entendu. Cette découverte d'une petite sœur toute mignonne avait activé en lui une sorte de réflexe fraternel. Vilius en aurait pleuré de rire. Il ne se savait pas si sentimental. Pour sa réputation, valait mieux que ça reste secret. Bref, puisque Kyria avait sûrement vu en Vilius que son intérêt pour elle était sincère, elle lui avait révélé des choses de bon cœur.

Déjà, elle lui avait affirmé qu'il serait bien chef de la Team Rocket un jour. Un jour assez proche, avait-elle ajouté. Vilius avait failli en sauter de joie, jusqu'à que Kyria précise d'un ton d'excuse que ça ne durerait pas longtemps, et qu'il lui faudrait en plus partager son pouvoir. Vilius avait tenté d'en savoir plus, mais Kyria ne voyait pas dans les détails, elle avait seulement des certitudes inexpliquées. Mais, comme pour le rassurer, elle avait affirmé que ses visions n'étaient pas absolues. Elles faisaient parties d'un futur certes probable mais qui pouvait être modifié. Vilius allait d'ailleurs tout faire pour. Il ne pouvait admettre qu'après en avoir tant bavé pour devenir Boss il allait perdre son siège rapidement.

Ensuite, en dehors des petites prévisions pour tricher au loto, Kyria lui répétait souvent très gentiment ce qu'elle révélait au vieux. Vilius ne comptait pas foutre son père dehors par la force, genre un Coup d'Etat, mais il préférait quand même être renseigné sur lui et ses projets. Aussi, il arrivait que Kyria se rende dans le bureau d'Estelle et discute avec elle. Normal entre sœurs. Vilius n'avait rien fait pour empêcher cette relation, car ainsi il apprenait des trucs sur sa rivale de sœur également. Kyria appréciait Estelle, c'était évident, mais elle avait apparemment choisi qui elle voulait soutenir. Cinq minutes plus tard, on frappa à la porte de son bureau. Vilius alla ouvrir lui-même, prêt à accueillir sa sœur avec son sourire de gentil grand frère. Sourire qui s'effaça quand il découvrit qui se tenait derrière. Le Boss en personne, les yeux fatigués mais encore luisants de force et de détermination.

- Euh... Père ? Je ne vous attendais pas...

Giovanni n'attendit pas que Vilius l'invite pour rentrer. Après tout, c'était sa base, et tous les bureaux étaient à lui. À sa suite, il y avait son éternel Persian, qui souffla à la vue de Vilius au passage. Vilius n'avait jamais pu le blairer, ce satané matou. Une fois, quand il était gamin, il l'avait enfermé dans l'un des nombreux W.C. de la base. Giovanni ne l'avait retrouvé que le lendemain, ce qui avait valu à Vilius la pire correction de sa vie. À la vue du Boss, Fatra se leva d'un coup et s'inclina profondément. Vilius lui donna congé d'un geste de la main, tandis que Giovanni s'appropria le propre fauteuil.

- Je te dérange peut-être ? Demanda-t-il à son fils.

- J'étais en effet en plein travail, mentit Vilius. Mais rien n'est trop important pour ne pas recevoir le Boss. Vous vouliez me parler ?

Vilius entendait mettre rapidement fin à cette visite. Il ne tenait pas à ce que le vieux soit là quand Kyria se pointerait. Peut-être Fatra aurait l'intelligence de la prévenir en chemin. Auquel cas elle aurait droit à tous ses remerciements et à une prime ce mois ci.

- C'est au colonel Crust que je voulais parler, répondit Giovanni. Mais pas moyen de la contacter, que ce soit elle ou ses capitaines, et même ses hommes de la GSR ne semblent pas savoir où ils sont. Peut-être que tu sais quelque chose, toi. Vous êtes complices, si je ne m'abuse ?

Complice... Vilius réprima un sourire. Un bon choix de mot, comme si Giovanni voyait en eux deux des criminels unis dans une affaire louche.

- Siena est libre comme l'air. Elle va où elle veut et fait ce qu'elle veut. Même moi je ne peux l'en empêcher. C'est la prix à payer pour avoir une unité totalement indépendante.

- Oui, et c'est bien là le problème. Je n'ai aucun contrôle sur la GSR. Crust fait bien son boulot, là n'est pas le problème, mais c'est un électron libre. La GSR est un peu devenue une Team dans la Team. Es-tu au courant qu'ils comptent écrire un chant qui leur est totalement dédié ? Ils avaient déjà le symbole, et maintenant la chanson !

- Bah... L'hymne Rocket commence à se faire vieux, de toute façon. Plus grand monde ne le connait. Siena est quelqu'un qui vit et qui réfléchit pour le futur. Elle n'a que faire des vieilles traditions ou des vieux symboles.

Giovanni soupira tandis que son Persian lui sauta sur les genoux. Le Boss le caressa distraitement.

- Je n'ai rien contre le progrès. Mais je tiens à ce que la Team Rocket reste unie et indivisible. La GSR fait trop bande à part.

- Comme j'ai dit, c'est ce qu'il faut pour qu'elle soit indépendante. Nous avons besoin de ce genre d'unité, qui est un peu en retrait du reste de la Team, pour attirer la faveur du public. Les gens aiment Siena Crust, car ils la voient comme celle qui va laver la Team Rocket de toute ses impuretés. Ce qui, au passage, nous vaudra un visage plus respectable pour la suite. Crust est la clé qui nous permettra de gagner cette guerre rapidement, mais aussi de nous poser en organisation internationale légitime. S'il y a bien une chose avec laquelle je suis d'accord dans les idées d'Estelle, c'est ça. La Team Rocket doit cessée d'être vue comme une organisation mafieuse et criminelle, mais comme une entité politique à part entière, parfaitement reconnue.

- Une apparition au grand jour, en somme ?

- Oui. Nous sommes restés trop longtemps dans l'ombre, père. C'est pour cela qu'on nous colle toujours l'image des bandits qui volent les Pokemon des braves dresseurs. La Team Rocket a atteint un tel niveau d'importance qu'elle ne doit plus se contenter de faire du chantage au gouvernement local ; elle doit être le gouvernement local ! Mais pour cela, il faut que les habitants de Kanto l'acceptent. On peut battre les Dignitaires et prendre leur place, mais si le peuple est contre nous, nous ne resterons pas longtemps au pouvoir. Prendre la population en otage ne marchera pas. Il nous faut leur soutien.

- Et comment faisons-nous cela ? Demanda Giovanni.

- Le peuple ne demande pas grand-chose, sourit Vilius. Tout ce qu'il veut, c'est vivre comme il l'a toujours fait. Il veut un salaire à la fin du mois, à manger dans son assiette, un toit au dessus de lui, et des Pokemon pour le divertir. Après, que ce soit tel ou tel qui gouverne, je pense qu'il n'en a rien à faire. D'après les sondages d'opinion, la Team Rocket est placée au même niveau que les Dignitaires. D'ailleurs, le fait que le professeur Chen ait proclamé sa neutralité nous a beaucoup servit. Beaucoup de gens font confiance au professeur, et s'il ne combat pas la Team Rocket au coté des Dignitaires, c'est qu'elle n'est pas si terrible que ça. Ajoutons à ça notre alliance avec l'Empire de Lunaris, et le fait qu'on a presque à nous seul repoussé l'invasion vriffienne il y a quatre ans... Oui père, la Team Rocket ne fait plus peur aux gens. Elle est devenue quelque chose de normal aux yeux du peuple. Quelque chose qui est autant capable que les Dignitaires de gouverner Kanto.

Giovanni haussa les sourcils.

- Tu veux faire de la Team Rocket un parti politique ?

- Pourquoi pas ? Si, après que nous ayons vaincu les Dignitaires, nous autorisons le peuple de Kanto à voter, il verra que nous ne voulons en aucun cas instaurer une dictature, et je suis certain qu'il votera pour nous. Les gens du commun aussi aspire à voir un futur nouveau, et ils savent très bien que ce n'est pas avec les Dignitaires qu'ils l'auront. Ces gars là sont la représentation même du passé ; une bande de nantis, de nobles, avec plein de privilèges et qui se moquent du peuple.

- Mais nous aussi, nous nous moquons d'eux, ricana Giovanni. Peut-être ma mère et Chen avaient de bonnes intentions en créant la Team à l'origine, mais moi, je n'ai toujours recherché que le profit et la gloire. Et je te connais assez bien, mon fils, pour savoir que tu ne désires rien d'autre.

- Cela va de soi, acquiesça Vilius en leur servant deux verres d'un bon whisky. Mais ce qu'on pense n'a aucune importance. Ce qui en a, c'est ce que le peuple croit. Et le peuple est toujours aisé à manipuler. Voyez la GSR. Grâce à Silas Brenwark à et ce journaliste que Siena a pris dans son unité, près de 65% des citoyens de Kanto soutiennent l'action de la GSR. Laissons donc à Siena quelque officiers corrompus à exécuter en public ; ça ne fera que renforcer l'opinion que la Team Rocket combat la corruption en son sein même.

Vilius tendit le verre à son père, qui s'en saisi sans le boire. Il le fit tourner, comme toujours quand il réfléchissait.

- Je veux bien laisser Crust et ses francs-tireurs tranquilles jusqu'à la fin de la guerre, fit-il enfin. Mais ensuite, ils devront rentrer dans les rangs.

Vilius sourit. C'était peut-être le moment de tâter la bête...

- Il y a un bon moyen pour ça. Donnons à Siena ce qu'elle veut.

- C'est-à-dire ?

- Crust a beau se soucier de grandes choses comme la justice et le bien commun, elle est ambitieuse. Très ambitieuse. L'étant moi-même, je peux facilement le sentir. Pour museler un Malosse, le meilleur moyen est de le garder près de soi et de lui donner de bonnes croquettes.

- Droit au but, Vilius. Pas de métaphores, exigea Giovanni.

- Nommez Siena Crust comme l'un de vos Agents Spéciaux. Elle vous sera reconnaissante, et ne vous servira que mieux. De plus, vous pourrez constamment l'avoir à l'œil, et elle sera obligée de prendre ses ordres uniquement de vous.

- Cette femme a quasiment autant de pouvoir que moi dans la Team, protesta Giovanni. Si je la fais Agent, autant annoncer ma retraite et partir cultiver mes patates.

Tu ne crois pas si bien dire, papounet, pensa Vilius.

- Siena a beau être puissante et renommée, elle n'en reste pas moins inexpérimentée et jeune, dit-il plutôt. Il se passera un bon moment avant qu'elle ne tente de faire son trou parmi les Agents.

Vilius comptait là-dessus, d'ailleurs. S'il voulait que Siena devienne à terme Agent, c'était seulement pour pouvoir bénéficier de son soutien. Si jamais elle devenait un peu trop... ambitieuse, il devrait s'en débarrasser. Mais Vilius doutait qu'elle ne parte dans cette direction. Après tout, sans lui, elle ne serait encore qu'une pauvre capitaine sans avenir. Siena sait ce qu'elle lui devait, et elle lui serait fidèle. À lui bien sûr, pas à Giovanni. Mais ça, le vieux n'avait pas besoin de le savoir. Et quand il s'en rendra compte, ça sera trop tard. Vilius serait posé sur le siège de son père, tandis que lui irait, comme il l'a si bien dit, expérimenter la culture de légume. Il trinqua avec son père, comme pour souligner cette promesse. Car il était Vilius, l'Agent 003. Il était né pour commander.


***


D-Pingoleon avait son bras droit qui le démangeait. Il se l'était fait remplacer il y a quelques heures. C'était exactement le même que l'original, néanmoins D-Pingoleon le sentait comme quelque chose d'étranger sur son corps. Quelque chose qui lui rappellerai toujours l'humiliation que lui avait infligé ce foutu Mélénis aux cheveux bleus. Le battre comme il l'avait fait ensuite l'avait soulagé, mais ce n'était que temporaire. Aujourd'hui encore, D-Pingoleon brûlait de le retrouver pour le massacrer !

Il savait qu'il ressentait cela à cause de son défaut de fabrication. D-Suicune lui avait dit qu'il avait trop poussé l'envie de se battre dans sa programmation. Pourtant, elle faisait de lui ce qu'il était. Sa fierté de combattant n'acceptait pas ce qui s'était passé. Ce n'était pas lui, D-Pingoleon, qui avait vaincu Mercutio Crust, mais D-Suicune. Et cet abruti de D-Gallame, qui n'arrêtait pas de le charrier... D-Pingoleon ne pouvait plus supporter cette honte ! De rage, il frappa dans l'une des parois métalliques de la salle, et fit un grand trou dedans.

- Eh bien eh bien... On est un peu à nerf ?

D-Pingoleon se retourna. D-Ho-oh, l'un des enfants de Père, le regardait avec un amusement tangible. D-Pingoleon ne l'aimait pas, lui. Trop imbu de lui-même, tout cela parce qu'il était la représentation du plus beau des Pokemon... Il s'efforça toutefois de parler avec respect. En tant qu'enfant direct de Père, il était bien au dessus de lui.

- J'peux vous aider, maître D-Ho-oh ?

- La question est plutôt de savoir si moi je peux t'aider. Tu sembles un peu à cran, mon ami. C'est encore ta défaite contre le Mélénis qui te préoccupe ?

D-Pingoleon en renfrogna, mais il ne pouvait mentir à un enfant de Père, ou ne pas répondre.

- Oui maître.

- Il t'a pris par surprise, si j'ai bien compris...

- Exactement ! S'emporta D-Pingoleon. J'ai juste commis l'erreur de mal juger son pouvoir. Maintenant que je le sais, il n'aurait plus aucune chance !

- C'est très bien alors. Pourquoi n'irai-tu pas le retrouver pour lui faire payer ?

- C'est impossible, maître, et vous le savez très bien. Père nous a interdit de le tuer...

- Qui parle de tuer ? Il t'a pris un bras. Tu n'as qu'à lui rendre la pareille. Les humains peuvent survivre avec un bras en moins. Ou sinon, tu n'as qu'à tuer ses amis. Eux ne sont d'aucune utilité à Père.

- Vr-vraiment, maître D-Ho-oh ? Balbutia D-Pingoleon, ne croyant pas sa chance. J'ai le droit de quitter la base sans la permission de D-Suicune ?

- Allons, tu es un grand garçon, le rabroua D-Ho-oh. Depuis quand nous faut-il demander la permission pour martyriser les humains ? C'est notre but, ce pourquoi nous existons, après tout.

Si D-Pingoleon pouvait sourire, il l'aurait fait, et largement.

- Merci, maître D-Ho-oh. J'vais lui faire regretter d'être né, à ce misérable ! Je vais le briser physiquement et mentalement ! Il perdra son bras et tous ses compagnons, puis il pleurera comme un bébé ! Ah ah ah !

Tandis qu'il quittait la salle en gloussant comme un perdu, il n'entendit pas D-Ho-oh dire derrière lui :

- Pauvre idiot...

D-Pingoleon se rendit dans la partie de D-Rayquaza qui appartenait à D-Suicune et à ses créations. C'est ici qu'il trouva ses quatre autre frères, comme lui création de D-Suicune. Ils étaient tous plus stables et plus obéissants que lui, mais D-Pingoleon leur restait supérieur question puissance et pourcentage de Sombracier dans l'armure.

- Les gars, préparez-vous. Nous sortons.

- Une mission de maître D-Suicune ? Demanda D-Aquali.

- Non. On va juste aller taper de l'humain. Pas besoin de sa permission pour ça.

- Tu es sûr ? Insista D-Sharpedo. Maître D-Suicune nous dit toujours quand on doit sortir...

- Laissez un peu tomber Maître D-Suicune, répliqua D-Pingoleon. Il nous a créé, certes, et nous lui obéissons, mais nous avons le droit de vivre nos existences comme nous l'entendons ! Taper des humains n'ira jamais à l'encontre de ses ordres.

Ils en semblaient pas convaincus, mais ils le suivirent quand même. Ces quatre idiots ne pouvaient s'empêcher de rechercher l'autorité, même celle de leur « grand frère ».

- Le maître sera furieux, dit toutefois D-Colhomard.

- Seulement si nous perdons.

- Nous lui dirons que c'était ton idée, ajouta D-Crapustule.

- Si vous voulez, soupira D-Pingoleon. Comme ça, c'est moi qui récolterai les honneurs quand je lui apporterai la tête de chacun des membres de cette X-Squad qui embête tant les Pokemon Méchas !