Chapitre 3: Mort...pour un temps seulement
-J'EN AI MAAAAAAARRE !!!!!!!
Une nuée de Passerouge terrorisés s'envola à ce hurlement. À bout de souffle, Arthur s'assit. Il prit sa tête dans ses mains et commença à pleurer.
"T'es lourd, dis donc." lui reprocha Zebibron à l'intérieur de sa tête.
"Ta gueule !" répondit l'adolescent. "Pour la dernière fois, fous-moi la paix !
Et pour la dernière fois, il n'en est pas question. Si tu te suicides, je meurs avec toi. Pour ma propre survie il faut donc que je garantisse la tienne également.
Et si j'ai pas envie que tu survives ? Hein ? Je te rappelle que je n'ai jamais voulu être un hybride. Tu m'as forcé à t'accepter, ne viens pas te plaindre si je me révolte.
Dans ce cas, TOI, ne viens pas te plaindre si je prends le contrôle à chaque fois pour nous éviter de mourir. Non mais franchement ! Et puis, entre nous, provoquer un Tauros, faut vraiment être con. Qu'est-ce que tu vas inventer la prochaine fois ?"
Arthur ferma la « porte ». Il en avait vraiment assez. Tout allait de travers depuis qu'il était un hybride. Il avait été kidnappé trois fois, failli mourir deux, essayé de suicider (empêché à chaque fois) huit, etc. Zebibron envahissait son esprit et débordait sur son corps dès que quelque chose ne lui plaisait pas.
-À croire que mon deuxième prénom c'est Murphy, grommela Arthur entre deux sanglots. C'est pas une vie ! Laissez-moi crever une bonne fois pour toutes, merde !
-Alors, microbe, on fait sa crise d'ado ?
Arthur releva brusquement la tête. La voix venait de « dehors ». Il se retourna et le vit. L'empaffé qui ne manquait jamais une occasion de le faire chier. Il essuya ses larmes.
-Qu'est-ce que tu me veux ? demanda-t-il. Tu ne m'as pas encore assez embêté aujourd'hui ?
-Je m'ennuyais alors je me suis dit : « Eh ! Pourquoi ne pas aller montrer au microbe les cadeaux que mes parents m'ont offerts hier ? » Et je t'ai entendu hurler et ça m'a confirmé que c'était une excellente idée.
-Pour la X-ième fois, répliqua Arthur d'un ton acide, je ne suis pas orphelin. Tes remarques sur le fait que toi au moins tu as tes parents ne me touchent pas. En fait, là tout de suite la seule chose venant de toi qui a un effet sur moi, c'est ton odeur. Rappelle-moi, c'était quand ta dernière douche ? La dernière fois qu'il a plu ?
Il serra les poings. Son regard devint méchant. Arthur se leva et se plaça face à lui.
-Quoi ? T'es pas content ? Si tu ne voulais pas que je t'insulte, il ne fallait pas venir me narguer.
Il tourna les talons et s'éloigna. Une pierre vint heurter son crâne. Il s'arrêta net. « Ne réponds pas. Ne réponds pas. Ne réponds surtout pas à sa provocation. Tu n'as aucune raison de réagir à ses piques. Et tu es plus intelligent que lui alors MONTRE-LE ! »
Il ne parvint malheureusement pas à se convaincre lui-même. Il se retourna donc et planta son regard dans celui de son ennemi.
-Tu veux te battre, c'est ça ? Ne viens pas pleurer après si tu es blessé.
Il rouvrit la « porte » et demanda à Zebibron de prendre le relais. Lui savait se battre, ce qui n'était pas le cas d'Arthur.
-Allez viens, dit le symbiote quand il eut pris le contrôle. Voyons ce dont tu es capable.
Il s'élança. Son poing vola vers le visage de l'adolescent, qui esquiva facilement.
(Pour une meilleure compréhension, on va dire que c'est Arthur même si en réalité c'est Zebibron.)
Arthur riposta par un coup de poing à l'estomac, puis enchaîna en plaquant son adversaire au sol et en posant un genou sur sa poitrine pour l'immobiliser.
-Quoi, c'est tout ? Franchement, je m'attendais à mieux. Fort en gueule, mais au final ça ne sait pas assumer les conséquences.
Il se releva et partit, laissant le perdant, encore choqué, immobile sur le sol caillouteux.
_______________
Arthur s'assit sur une grosse pierre et soupira. Il n'avait pas entièrement tort...
"T'inquiète, tu les retrouveras un jour, tes parents. Ils sont forcément quelque part.
Ils n'ont pas donné signe de vie en dix ans. Je ne me fais plus trop d'illusions. Soit ils sont morts, soit ils ne veulent plus de moi.
Ils n'ont peut-être juste pas réussi à te trouver.
Je te rappelle que j'ai un portable. Bon d'accord, il est H.S. les trois quarts du temps, mais ils ont mon numéro. S'ils avaient essayé de me contacter je le saurais. Pas de nouvelles en dix ans, c'est un peu trop pour être une mauvaise recherche.
Dans tous les cas, il y a Valérie qui se fait passer pour ta sœur, alors tu as une famille, non ?
C'est très différent. Je n'ai pas de père ou de mère, juste une fausse sœur. Ce n'est pas une vraie famille, c'est un gros mensonge."
Il regarda autour de lui. Personne. Il avait l'habitude que des gens viennent pendant qu'il était en conversation télépathique et qu'ils s'inquiètent de le voir complètement immobile. Mais cette fois, il était seul. Il se leva et marcha au hasard dans les rues de la ville. Il arriva bientôt au pont qui enjambait le chantier. Arthur regarda en bas. Des terrils.
« Un terril, c'est de la terre. Un peu comme du sable, en fait. »
Zebibron l'entendit et hurla dans son esprit :
"Ah non ! Pas question ! Je t'interdis de sauter !
Trop tard." répliqua Arthur en avançant un pied. Il ferma les yeux et se laissa tomber. Il sentit le vent essayer en vain de le ralentir. Il entendit Zebibron lui gueuler des reproches et des menaces inutiles. Trente mètres plus bas, il mourrait et serait enfin tranquille.
Mais apparemment, même le destin était contre lui. L'hybride sentit quelque chose l'aspirer à l''horizontale. Il ouvrit les yeux et vit qu'il était dans une sorte de tourbillon coloré.
"Ah, enfin !" s'exclama Zebibron. "Je commençais à douter.
Qu'est-ce qu'il se passe ? On est où ?
Dans le tourbillon du temps, ou vortex temporel. Nous sommes en train de voyager dans le temps. Vers le futur, plus précisément.
Combien de temps exactement ?
Une centaine d'années. Je n'ai pas la précision. Tous les hybrides ont droit à ça à un moment ou un autre. Et maintenant, boucle-la, je vais te donner quelques informations vitales."
Arthur, affolé/paniqué/mort de peur, se laissa guider par le « courant » du vortex et écouta.
"Primo, tu ne dois JAMAIS prononcer le mot « Pokémon ». Ni le nom d'un légendaire. Ce sont des mots tabous. Un Pokémon est appelé un Originel. Quant aux légendaires, ils ont tous une périphrase qui les désigne. Secundo, là où on va, il y a une guerre. Les hybrides se battent pour survivre. Tu as donc tout intérêt à savoir réagir à la seconde, que ce soit pour t'enfuir ou te défendre. Apprendre à te battre n'est plus optionnel. Des questions ?
Oui, une. Ça va durer encore longtemps, le trajet ?
Plus très. On devrait bientôt arriver. Prépare-toi à la chute."
Et de fait, la fin du vortex se fit voir et Arthur tomba, en plein milieu d'une forêt. Il tenta de se relever mais son dos lui cria son mécontentement. Il retomba lourdement au sol.
-Aïe. Pourquoi ce genre de trucs n'arrive qu'à moi ?
"Je viens pas de te dire que TOUS les hybrides passent par là, par hasard ?
Euh, si. Mais comme je n'en connais aucun autre, je fais comme si je n'étais pas au courant.
Ha. Ha. Ha. Allez, debout, fainéant. J'ai un mauvais pressentiment.
Et moi j'ai trop mal au dos pour bouger.
Move your fucking ass, moron!"
Ignorant les protestations de sa colonne vertébrale, Arthur se redressa précipitamment. Quand son symbiote se mettait à parler anglais, c'est que quelque chose n'allait vraiment pas. Il regarda autour de lui mais ne vit rien. En revanche, il entendait quelque chose. Des bruits de pas. Rapides. Quelqu'un courait. Non, plusieurs personnes, en fait.
Au moment où l'adolescent se mit debout, il les vit. Cinq hommes portant des armes qu'il ne connaissait pas. Il fut rapidement encerclé.
"Ne te transforme pas." lui ordonna Zebibron. "Et surtout, ne fais aucun truc idiot.
Pourquoi ? Qui c'est ?
Je crois que ce sont les gens qui font la guerre aux hybrides. Ils ne t'ont pas identifié comme tel alors fais semblant d'être humain.
Comme d'habitude, en somme." fit remarquer Arthur. Il fixa du regard l'homme qui était en face de lui. Ce dernier avança jusqu'à être à quelques centimètres de l'hybride.
-Humain ou monstre ? demanda-t-il.
-Ben... Je ne pense pas être un monstre, après il faudrait que vous me donniez la définition exacte, parce que si un monstre c'est un type particulièrement malchanceux, alors j'en suis un.
-D'où tu viens ?
"Répondspas-répondspas-répondspas !!!"
-Je crois que ça ne vous regarde pas. Oh, et puis vous êtes qui, d'abord ? s'énerva-t-il soudain. Je viens à peine d'arriver dans la région et je tombe direct sur des types qui pointent des armes sur moi ! Pourquoi ? Les enfants sont dangereux, chez vous ? Si c'est le cas, je m'en vais.
Il fit mine de partir mais l'autre le retint.
-Tu as les yeux jaunes. Ce n'est pas leur couleur naturelle, n'est-ce pas ?
Arthur ne répondit pas. Il n'avait jamais pensé à ce détail, mais il avait en effet les yeux jaunes depuis qu'il était hybride.
-Alors ? Et n'essaye pas de me mentir.
-Ben... En fait, non, c'est pas leur vraie couleur, mais...c'est un crime de porter des lentilles colorées ?
L'autre n'était visiblement pas convaincu. Il fronça les sourcils et fit un geste de la main. Un des quatre autres hommes appuya sur la détente de son arme. Un rayon blanc en sortit et fusa dans la direction d'Arthur qui esquiva de justesse.
-Eh ! Pourquoi vous faites ça, j'ai rien fait de mal !
Un autre tira à son tour. Arthur se baissa. Il commençait à paniquer.
-Mais arrêtez !
-Tu es un monstre, asséna l'inconnu en face de lui. Et les monstres doivent être tués.
"Là, ils t'ont reconnu, si on se transforme on a une chance de leur échapper, mais minime.
OK, merci du tuyau."
Il laissa Zebibron prendre le contrôle et les transformer. Les agresseurs se figèrent un instant à cause de la surprise. Et cet instant suffit au Pokémon pour se faire la malle. Il galopa à toute vitesse entre les arbres et ne s'arrêta que quand il fut certain d'avoir semé ses poursuivants.
"À peine arrivés, on se retrouve tout de suite en plein dans la merde. Tu peux m'expliquer ça, toi qui a l'air de tout savoir ?
J'en sais autant que toi, malheureusement. Tout ce dont j'étais déjà au courant, je te l'ai dit dans le vortex. Maintenant, on va devoir apprendre sur le tas."
Arthur reprit forme humaine et jeta un coup d'œil circulaire. Encore des arbres. À croire qu'il n'y avait plus que ça dans le futur. Il marcha dans une direction au hasard, espérant ne pas tomber à nouveau sur des fous furieux massacreurs d'hybrides. Il avisa une souche pas trop sale et s'y assit pour réfléchir.
-Si je savais chanter juste, chuchota-t-il, je chanterais « Je marche seul », ou bien...elle s'appelle comment, cette chanson des Passeverts ? Ah oui ! « Sauve ta peau ». Très adaptés, ces deux morceaux. Ils correspondent parfaitement à ma situation actuelle. Dans la merde jusqu'au cou et personne pour m'aider. Putain, Val, pourquoi t'es jamais là quand j'ai besoin de toi...
"Tu es dans le futur, mon grand." lui répondit son symbiote. "Valérie ne pourra plus jamais te tirer du pétrin.
Merci. Ça m'aide vraiment, de savoir que tu es là pour me réconforter.
Oh, pas la peine de faire de l'ironie ! Je ne fais qu'énoncer les faits. Tu es tout seul. Enfin, si on ne me compte pas. Il va falloir que tu apprennes à ne compter que sur toi-même jusqu'à ce que tu trouves d'autres hybrides. En attendant, c'est « cache-toi ou crève ».
Message reçu."
Il inspira à fond et souffla lentement. Se cacher... Il avait l'habitude, même si ça ne lui plaisait pas franchement. L'adolescent se leva et reprit son errance. Quelques minutes plus tard, alors qu'il commençait à s'inquiéter de ne voir que des arbres et de n'entendre que ses pas alors qu'il aurait dû y avoir des Pokémon (non, des Originels), il entendit des éclats de voix sur sa droite.
"Hors de question." dit soudain Zebibron. "N'y pense même pas. Ah, trop tard. N'y va pas, alors. C'est très probablement plus dangereux d'aller voir que de rester ici.
Ce que j'entends, ce sont des cris de peur. Donc des gens qui ont besoin d'aide. Et tu n'as aucun droit de m'empêcher d'aller leur en apporter. J'y vais, un point c'est tout."
Il partit en courant dans la direction des voix et arriva bientôt à l'orée de la forêt. Un Jungko courait, portant sur son dos un blessé. Arthur, instinctivement, sut qu'il s'agissait de deux hybrides et décida d'aller à leur rencontre. Mais au moment où il allait se montrer, un rayon électrique jaillit de nulle part et fonça droit sur eux. Arthur ne prit pas le temps de réfléchir : il se précipita, poussa le Jungko et se plaça sur la trajectoire du rayon qui le heurta de plein fouet, l'envoyant rouler quelques mètres plus loin. Il resta un moment au sol, son corps parcouru de violentes décharges le faisait souffrir mais son type Electrik réduisait un peu la douleur.
Les minutes passèrent, lui semblant des heures, puis la douleur cessa complètement et il se calma. Il ouvrit les yeux et vit l'homme penché sur lui, le regard inquiet.
-Par le Créateur, il est vivant ! Dis donc, mon grand, avec un tel coup de jus tu devrais être mort ! Tu es de type Electrik ?
-Oui. Mais même si je ne suis pas mort, j'ai quand même bien morflé et j'ai super mal au crâne.
Il se mit en position assise et regarda son interlocuteur dans les yeux, qu'il vit bleu ciel.
-Et vous, vous êtes se type Eau, je me trompe ?
-Vol et Psy, répondit l'autre en riant. Tout le monde fait cette erreur. C'est parfaitement compréhensible, vu mon Originel...
-Ah bon ? C'est lequel ?
-Le Gardien des Abysses.
Arthur réfléchit un instant. Une périphrase, donc un légendaire, mais lequel ? Zebibron lui souffla la réponse : c'était un hybride Lugia qui se tenait en face de lui.
-Eh bien ! s'exclama-t-il impressionné. C'est du lourd ! Ravi de ne pas vous avoir comme ennemi. Au fait, je m'appelle Arthur.
-Moi c'est Dylan. Et elle, ajouta-t-il en désignant Jungko, c'est Mélanie. Dis, tu viens d'où ? Je ne me souviens pas t'avoir déjà vu dans la région. Tu es un voyageur du temps ?
-Euh, ouais, ça doit être ça. Si j'ai bien suivi, j'ai fait un bond de cent ans dans le futur. Vous, vous êtes de cette époque ?
-Exact. T'as déjà été briefé sur les mots tabous et tout le tremblement ?
-Je connais les tabous et je sais qu'il y une espèce de guerre entre...les hybrides et le reste du monde, ou bien juste les cinglés qui ont essayé de me buter y a pas une heure ?
-Quoi ? Tu as croisé les Purificateurs ? Mais t'es un pro de la survie, ma parole !
Arthur esquissa un sourire gêné et expliqua brièvement qu'il avait l'habitude même à son époque de survivre par tous les moyens, le principal étant le jeu de cache-cache permanent avec la police, bien que lui-même ne fût pas un criminel, juste un complice.
-Et donc, commença Dylan, tu es passé de « échapper à la police » à « échapper aux Purificateurs » sans transition ?
-C'est ça. Les Purificateurs, c'est bien les types qui chassent les hybrides en les appelant des monstres, n'est-ce pas ? Ils m'ont démasqué à la couleur de mes yeux.
Son interlocuteur hocha la tête. Puis il se leva et tendit la main à Arthur pour l'aider à faire de même.
-On va t'emmener au château. Tu y seras en sécurité, c'est assez loin de la zone P.
-La zone P ?
-P comme Purificateurs, précisa Dylan. C'est leur terrain de chasse, en quelque sorte.
-Ah, je vois. Et, pour ce château... On y va comment ?
Dylan sourit. Sa silhouette se brouilla et, en l'espace d'une demi-seconde, il était devenu un Lugia. Il invita les deux autres hybrides à monter sur son dos, ce qu'ils firent. Dylan décolla et survola le paysage en direction du gigantesque château qui se dressait en contrebas d'un gouffre. En chemin, il expliqua à son passager masculin que le château était un refuge pour les hybrides, pour les protéger des Purificateurs et autres chasseurs, ou tout simplement pour qu'ils ne vivent pas seuls. Notamment, tous les voyageurs temporels (ceux qui venaient du passé, donc) étaient assez rapidement repérés et pris en charge avant de se faire massacrer ou de provoquer une catastrophe à cause de leur ignorance de cette époque.
Quand ils arrivèrent devant la grande porte du château, ils furent accueillis par deux gardes qui parurent surpris de les voir.
-Dylan et Mélanie ? demanda l'un d'eux, incrédule.
-Oui, répondit l'hybride Lugia. On a failli crever trois fois chacun mais on a finalement réussi à revenir. Et on ramène un nouveau.
-OK. Une fois que vous serez passés à l'infirmerie, allez à la salle d'accueil.
-Je connais la procédure, merci. Ce n'est pas la première fois que je ramène quelqu'un.
Il se retransforma et aida Mélanie, toujours en Jungko, à entrer dans l'immense bâtiment. Arthur les suivit jusqu'à ce qui devait logiquement être l'infirmerie, sauf qu'il n'y vit que des machines. Un garçon qui devait avoir son âge les accueillit.
-Bon sang, tout le monde vous croit morts, vous deux ! s'écria-t-il en reconnaissant Dylan. J'en connais une qui va être drôlement contente.
-En attendant, Mélanie est à moitié morte, moi pas mieux, et je crois qu'Arthur a aussi besoin de soins.
Le garçon tourna la tête vers Arthur, qui observait la pièce avec curiosité.
-Tu t'appelles Arthur, donc ? Enchanté, moi c'est Antoine. Hybride Hariyama responsable de l'infirmerie.
-Enchanté également. Je suis un hybride Zebibron.
Antoine dit aux deux « habitués » de se débrouiller seuls puisqu'ils s'y connaissaient et fit signe à Arthur de le suivre. Il le guida vers l'une des machines et lui dit de s'y installer. Arthur s'allongea donc, plutôt perplexe, et l'autre lui expliqua comment la machine allait le soigner.
-C'est rapide et efficace, conclut-il. Dans cinq secondes ce sera comme si tu n'avais jamais été blessé.
Et de fait, cinq secondes après le lancement de la machine, le jeune hybride Electrik se sentait beaucoup mieux. Il alla retrouver Dylan et une jeune femme qu'il reconnut immédiatement comme étant Mélanie. Celle-ci lui proposa de l'emmener à la salle d'accueil pour qu'il soit enregistré comme résident. Il la suivit à travers les méandres des couloirs de la bâtisse.
Après toutes les formalités, la paperasse quasi inexistante et une visite des lieux, Arthur décida que l'adaptation allait être plus facile qu'il le pensait. Sa guide le laissa dans le grand hall (la pièce centrale du château, la plus grande aussi). Il regarda autour de lui et son regard se posa sur une grande affiche fixée à un mur. Il s'en approcha pour la lire, quand il entendit quelqu'un l'interpeller :
-Eh ! T'es nouveau, toi, non ?
-Euh, oui.
-Bienvenue ! Je m'appelle Tony, je suis hybride Renégat et c'est moi qui gère le tournoi. Ça t'intéresse ?
Arthur eut un instant de flottement le temps de comprendre que « Renégat » était le nom-du-futur de Giratina et acquiesça. Tony lui montra l'affiche.
-Au début de chaque mois, on organise un grand tournoi qui dure exactement sept jours, début et fin à huit heures précises du matin. N'importe qui peut participer à ce tournoi. Le principe est très simple : tu défies quelqu'un qui est juste au-dessus de toi sur cette pyramide, et si tu gagnes tu échanges ta place avec lui, c'est-à-dire que tu montes d'un cran et lui descend d'un. On garde la même disposition de la fin d'un tournoi au début du suivant. Des questions ?
-Oui, une. Comment ça se passe exactement, les combats ?
-Pendant la première minute, c'est du combat à mains nues sous forme humaine. Au coup de gong, chacun des deux combattants choisit s'il prend sa forme originelle ou non. Ton choix est indépendant de celui de ton adversaire. En d'autres termes, le combat, passé une minute, peut très bien se dérouler entre un humain et un Originel. Tu as tout compris ?
Arthur hocha la tête. Tony lui expliqua que le tournoi avait commencé la veille et que s'il voulait s'inscrire il serait tout en bas de la pyramide.
-Pas cette fois. Je ne sais pas me battre, ça ne servirait à rien de m'inscrire. Peut-être le mois prochain, on verra, si je suis toujours en vie.
-Pas de problème. C'est toi qui décide. Viens me voir dès que tu veux t'inscrire, je suis dans cette salle H24. Enfin, sauf quand je dors, bien sûr.
-Compris. À bientôt, alors.
Le garçon fit demi-tour et traversa le grand hall pour rejoindre une pièce dont on lui avait dit que ce serait sa chambre. Il avait besoin de calme pour faire le point sur ce qui lui était arrivé aujourd'hui.