Une fantastique Poképopée de Kitsuninu

« DRRIIING ! »
- AAAAAHH !

Je me réveillai en sursaut en entendant mon réveil sonner. L'esprit encore embrouillé par mes rêves de cette nuit, je fis taire mon satané cocorico mécanique et commençai à replonger doucement dans un sommeil tranquille.
Je n'avais presque pas dormi de la nuit ! Pourquoi ? me demanderez-vous. Eh bien, tout simplement parce qu'aujourd'hui, j'allais peut-être recevoir un Pokémon. En effet, le professeur Palme, comme tout bon professeur, effectuait beaucoup de recherches sur les Pokémon, que ce soit pour le Pokédex ou pour sa spécialité : les Pokémon qui s'adaptent à leur milieu (comme Evoli) et les Pokémon pouvant changer d'apparence (comme Métamorph ou Zorua).
Le professeur avait invité les personnes de 12 à 16 ans à se rendre au laboratoire ; il remettrait à ces volontaires un Pokémon : Vipélierre, Gruikui ou Moustillon pour la mission « remplir le Pokédex » et un Evoli, un Metamorph ou un œuf de Zorua pour la quête « approfondir les connaissances actuelles sur les changements d'apparence ».
Pour faire court, ACACA*.
Je comptais bien participer à cette dernière quête avec un Zorua, il s'accorderait bien avec moi : hardi, mais un peu facile à décourager de temps en temps.

J'en étais là de mes réflexions lorsque Maman entra subitement dans ma chambre en s'exclamant :
« Hé bien, tu n'es toujours pas levée ? C'est pourtant ce matin que le professeur Palme doit te donner ton premier Pokémon ! »
Je me relevai brusquement.
Mince ! J'allais être en retard !
Confuse, je cherchai à tâtons mes vêtements puis m'habillai en vitesse quand je vis l'heure qu'il était.

10h02.

À trois minutes du moment crucial.

Je plantai là Maman puis dévalai l'escalier en trombe et sortis de la maison –toujours en courant- pour me diriger vers le laboratoire. 10h03.
Je traversai le pont qui reliait les deux côtés du village que traversait la rivière. 10h04.
Puis, enfin, j'arrivai devant le labo. 10h06.

À mon grand dam, je vis que j'arrivais trop tard : plusieurs dresseurs défilaient devant moi accompagnés de leur starter. Hébétée, je les laissai passer, ayant peine à comprendre ce qui m'arrivait.
« Non, ce n'est pas possible ! pensai-je en me dirigeant au ralenti vers la maison.
« Pas ça ! Pas maintenant ! »
Soudain, je me ressaisis :
« Non ! Il doit bien rester un Pokémon ! Et celui-là, je ne le manquerais pas ! »
Décidée, je me retournai, pris la poignée de la porte d'entrée du laboratoire, inspira un grand coup et ouvris. C'est là que ma vie bascula.

*
* *
Le ciel s'obscurcit brusquement. Les éclairs fusaient et le tonnerre grondait comme un Ursaring affamé.

Mais pas de pluie.

Presque aussitôt, un feu ardent dévora le ciel, comme si le soleil était en train d'exploser.

Toujours pas de pluie.

Et puis soudain, tout se déchaîna en même temps.
Des trombes d'eau descendirent du ciel, inondant tout sur leur passage.
Les éclairs montèrent en puissance, rivalisant de force et de fracas.
Des langues de feu illuminèrent les alentours et s'écrasèrent sur le sol, tellement puissantes que même la pluie ne suffisait pas à les éteindre.

Tout cela faisait un vacarme d'apocalypse...
...mais personne ne le remarquait.

À part moi.

Et les Pokémon.


Quelque chose me percuta et je m'évanouis.

*
* *
Combien de temps s'était-il écoulé ?...
...Aucune idée.

Seul comptait le tambour qui cognait dans ma tête et résonnait désagréablement.

J'ouvris les yeux.

Tout était redevenu calme.

Je me relevai en titubant et regardai autour de moi. Les choses alentours étaient étonnamment grandes. Le sol, sous mes pieds, était doux.
C'est alors que je me rendis compte de la nature du sol.

Mes habits.

En beaucoup plus grand, cependant.

Pourquoi tout était-il aussi grand ? Et que faisaient mes habits par terre ?
Je m'approchai d'une flaque d'eau et me pencha au-dessus.

... !

« C'est... c'est moi, ça ? »

UN PICHU !

J'étais devenue un Pichu.

Je m'assis par terre, le regard perdu.


Plus rien ne pouvait me surprendre.

*
* *
« Réfléchis, Irina ! Que ferait un humain changé en Pokémon ? »
Je tournais en rond comme un Leopardus dans sa cage, me creusant la cervelle pour trouver une solution à mon problème.
« À chaque problème sa solution ! » aurait dit Maman.

Maman...

Maman.

Maman !

Mais bien sûr ! Il suffisait de tout dire à Maman ! Elle comprendrait, elle, elle saurait m'expliquer !
Je me mis en route pour la maison.
* Une fois arrivée, je me précipitai à l'intérieur de la maison et commençai à chercher Maman.
« Maman ? Maamaaan ! »
Là ! Sur le canapé ! Elle devait être exténuée ; elle s'était endormie devant la télé...
Avec toute la force de mes petites pattes, je bondis sur le canapé et entrepris de la réveiller.

Au bout d'un moment, elle décida d'émerger de son profond sommeil.

Version moi  :
« Maman ? C'est moi, Irina ! J'ai été changée en Pichu ! »

Version Maman  :
« Pichu ? Pichu, pichu pi ! Pi pichu pi pi chu Pichu ! »
-Que dis-tu, petit Pichu ?
Je m'arrêtais net.
Maman ne me comprenait pas !