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Passé et futur, la lutte des hybrides de Evolinda



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» Auteur : Evolinda - Voir le profil
» Créé le 24/09/2013 à 20:59
» Dernière mise à jour le 29/09/2013 à 21:41

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Chapitre 2: Une rencontre inattendue
-Mais t'es vraiment trop con !
Johan se retourna et fit face à son camarade.
-Arthur, déclara-t-il, la prochaine fois que tu m'insultes, je te refais le portrait. Vu ? Et je n'utiliserai même pas mes Pokémon.
-Dommage, je me demandais justement quelles attaques ils maîtrisaient. Enfin, je veux dire, à part Entrave.
L'Enclaveur serra les dents et se força à ne pas répondre. Il se retourna et poursuivit sa marche, sous les commentaires moqueurs d'Arthur qui persistait à lui dire de ne pas aller dans le bâtiment en ruines qui étaient juste devant eux.
-Arrête, tu sais bien que c'est du bidon, ces histoires de fantômes. C'est une connerie que les gens ont inventé pour qu'on n'aille pas se casser la gueule dans un escalier délabré.
-Il a pas tort, ajouta Valérie qui les observait depuis l'arbre où elle s'était perchée. C'est souvent soit ça, soit des Pokémon Spectre qui s'amusent à faire chier le monde. Allez, soit pas con et reviens.
-Vos gueules, vous deux. Je veux juste aller voir. Si je ne trouve rien dans les dix minutes, je sors.
Il entra d'un pas décidé. Les deux autres soupirèrent. Ils attendirent quelques instants.
-Val ?
-Mmh ?
-À ton avis, combien de temps avant qu'il s'enfuie en hurlant ?
-Oublie ça, répondit Valérie en riant. Il a trop d'amour-propre pour se mettre à hurler. Il va juste sortir avec un regard terrorisé et un silence parfait. Ou alors il v...
-AAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!!!!!!!!!!
-...
-Trop d'amour-propre pour hurler, hein ? dit Arthur en se levant.
Il entra dans le bâtiment pour voir ce que Johan avait bien pu croiser d'aussi terrifiant. Il le trouva dans un couloir mal éclairé, assis par terre comme s'il était tombé à la renverse, une terreur indescriptible sur le visage, fixant du regard le bout du couloir, guettant le monstre qui semblait devoir en sortir.
-Eh, ça va ? demanda doucement Arthur. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as vu ton fantôme ?
-N...n...non...c'est p...pire...
Il pointa un doigt tremblant vers l'obscurité. Arthur suivit du regard mais ne vit rien.
-Ecoute, dit-il, il n'y a rien là-bas. Allez viens, relève-toi, on s'en va. Il n'y a rien à voir dans cette baraque. Pas de fantômes, rien que des bougies qui puent et...une minute... Des bougies...allumées ?
Une soudaine angoisse lui noua les entrailles. Il avait forcément fallu quelqu'un pour allumer ces bougies, mais qui ? Le pas-fantôme qui avait fichu la trouille de sa vie à Johan ? Arthur occulta les questions qui envahissaient son cerveau et força son ami à se relever. Ils marchèrent vers la sortie mais au dernier moment, ils virent la porte se refermer juste devant eux.
-Oh bordel de putain de merde, souffla l'adolescent...
Un bruit de pas résonna derrière eux. Ils se retournèrent et virent un monstre. Pas une créature comme dans les contes, ogre ou je ne sais quoi, non, un vrai monstre, un truc indescriptiblement laid et terrifiant.
Arthur mit un certain temps à se rendre compte qu'il hurlait aussi fort que Johan. Il se calma rapidement et essaya d'identifier l'arrivant. Celui-ci ressemblait plus ou moins à un humain, à ceci près qu'il avait la peau jaune (mais peut-être était-ce dû à la mauvaise lumière), des moustaches tout sauf humaines et une étoile rouge sur le front. Une sorte de mélange entre un humain et un Kadabra.
-C'est...c'est lui, balbutia Johan au bord des larmes...
Et Arthur le comprenait. Il était pris d'une irrépressible envie de fuir, de partir le plus loin possible de cette chose, mais la porte derrière lui était verrouillée et l'autre bloquait l'accès aux couloirs.
-Qui êtes-vous ? grinça la créature.
-Euh... On est...des...des voyageurs. On...ne faisait que...passer, on ne...on ne voulait pas...vous déranger... Si vous voulez, on...on s'en va et...
-Vous n'irez nulle part !
Les deux intrus se figèrent, paralysés de terreur. Le monstre s'approcha d'eux. Il ne s'arrêta que lorsque son visage fut à quelques centimètres de celui d'Arthur, qui pouvait sentir son souffle chaud sur son nez et se sentait au bord de l'évanouissement.
-Si vous voulez sortir, il va falloir me montrer votre force. Si l'un d'entre vous me vainc, vous serez libres tous les deux. Dans le cas contraire, vous resterez ici jusqu'à la fin de vos jours. Compris ?
-O...oui...
La chose s'éloigna et se mit en position de combat. Arthur invoqua son Leveinard.
« Ne panique pas. Essaye d'agir stratégiquement, pour une fois. Les leçons de tactique de Valérie servent à ça. »
-Utilise Passe-Cadeau !
Leveinard jeta l'objet qui tenait en direction de son adversaire, qui l'attrapa et le regarda. Il s'agissait d'un Orbe Flamme. La main du monstre s'enflamma soudain, mais il ne pouvait pas lâcher l'orbe. Il envoya donc un coup de poing à Leveinard sans se préoccuper de sa main en feu.
Le combat dura quelques secondes, puis Leveinard tomba à terre, K.O. Son dresseur le remplaça par une Ecremeuh, qui fut très rapidement envoyée au tapis elle aussi.
-À mon tour ! s'exclama Johan, toujours terrifié mais déterminé à en découdre.
Il envoya son Branette, qui ne tint pas quinze secondes face au Vibrobscur du monstre. Aussitôt il invoqua son Soporifik, qui n'eut pas beaucoup plus de chance. Leur geôlier toisa les deux perdants et tourna les talons.
-Attendez ! cria Arthur.
-Vous avez perdu. Vous ne sortirez jamais d'ici. Toute supplication ou négociation est inutile.
-Attendez, s'il vous plaît, insista-t-il. Il faut vraiment que nous sortions. Nous avons des amis dehors, ils vont s'inquiéter, peut-être même essayer d'entrer et de tout casser pour nous sauver et...
-Ils n'entreront pas. Et vous ne sortirez pas.
-Je vous propose un marché. Je...j'échange...mes Pokémon contre nos deux vies.
Il mit un genou à terre devant le monstre et baissa la tête.
-S'il vous plaît...
-Arthur, t'es malade ?! Tes Pokémon ? Tu peux pas faire ça !
Johan avait raison. Perdre ses Pokémon était la pire des humiliations pour un dresseur. Mais surtout, personne ne savait ce qui arrivait ensuite... Personne n'avait jamais raconté son expérience personnelle de cette perte, peut-être par honte ou bien...parce qu'ils ne le pouvaient pas.
La créature jaugea Arthur du regard. Celui-ci déglutit péniblement, n'osant pas bouger et à peine respirer.
-Arthur, espèce d'abruti ! vociférait Johan derrière lui. Je t'interdis de faire ça !
-Tu n'as pas d'ordre à me donner. Surtout quand j'essaye de te sauver la vie, c'est un peu déplacé.
-J'accepte, dit alors le monstre, provoquant un sursaut de surprise chez les deux humains.
L'adolescent tendit la main. Une boule d'énergie s'y forma, que le monstre prit et absorba. Arthur s'évanouit.
_______________Arthur sentit quelque chose de désagréable dans sa tête, comme si on essayait d'en « forcer l'entrée ». Il tenta de lutter, de résister à cette invasion mentale, mais on était trop fort. On entra brutalement. La douleur lui vrillait les tympans. Arthur hurla et le son de sa voix le réveilla. Il ouvrit les yeux d'un coup et regarda autour de lui. Personne. Haletant, il se redressa et regarda à nouveau. Il était dans une pièce sombre. Quatre murs en pierre, une porte en bois entrouverte, pas de fenêtres et pour seul meuble le lit dans lequel il était.
"Salut !" entendit-il. Il sursauta. Il n'y avait personne d'autre que lui dans la pièce alors qui avait parlé ?
"Ne cherche pas, tu ne me trouveras pas. Je suis dans ta tête.
Dans ma tête ? C'est pour ça que j'avais aussi mal ?
Ouais." répondit l'inconnu. "Désolé, mais tu résistais alors j'ai dû forcer un peu. Ça va quand même ?
Non. Tu es entré de force dans mon crâne, tu m'as fait tellement mal que j'ai cru que mon cerveau se liquéfiait, tu squattes ma tête sans demander ma permission, et tu voudrais que ça aille ? T'es qui, d'abord ? Non, mieux : t'es quoi ?
... Je suis ce que toi et les tiens appellent un symbiote. Une créature qui n'existe pas vraiment tant qu'elle n'a pas trouvé un porteur. Si tu ne m'avais pas laissé entrer, j'aurais fini par me désintégrer. Si tu n'es pas un assassin (et tu n'en es pas un), tu comprendras.
Admettons." dit mentalement Arthur qui n'appréciait pas trop qu'on ne lui ait pas demandé son avis. "Et tu sais faire quoi ? Parce que le principe d'un symbiote, je crois, c'est qu'il apporte quelque chose à son porteur, alors j'imagine que tu sais faire un truc.
Bien sûr ! Primo, je peux avoir accès à tout le contenu de ton cerveau et communiquer avec toi par télépathie. Si tu as un trou de mémoire, appelle-moi. Secundo, je peux prendre le contrôle de ton corps, mais ça ce sera uniquement avec ta permission. Tertio, à nous deux on peut devenir ça."
Une image se forma dans l'esprit d'Arthur. Il s'agissait d'un Pokémon qu'il ne connaissait pas. Une sorte de petit Galopa noir et blanc avec un éclair à la place de la corne.
"C'est un Zebibron." annonça fièrement le symbiote. "Un Pokémon de type Electrik de la Cinquième Génération. Pour l'instant, il vaut mieux que tu ne le dises à personne, mais tu es un hybride.
...
Dis, tu veux bien me donner un nom ? S'il te plaît.
T'as qu'à t'appeler Zebibron, puisque tu es ma partie pokémonesque.
OK. Et toi c'est...Arthur. Chouette prénom.
Merci."
Arthur se rendit compte qu'il était resté figé tout le temps de la conversation lorsqu'il vit le regard amusé que lui jetait Valérie, qu'il n'avait pas vue entrer.
-Alors ? demanda-t-elle. Il est sympa ?
-Intrusif. Et un peu envahissant.
"Ah, au fait, j'entends tout ce qui se passe « dehors », sauf si tu me bloques l'accès."
L'hybride grimaça et visualisa mentalement une porte qui se ferme. Et ça fonctionna. Il sourit à Valérie.
-Et en plus de fouiller mon esprit il espionne mes conversations. Sinon tout va bien. C'est un symbiote plutôt sympa. Il peut se...me...euh, nous transformer en Zebibron.
-Et je suppose qu'il t'a dit de n'en parler à personne.
-Oui, répliqua Arthur, mais comme c'est toi qui m'a posé directement la question, ça veut dire que tu étais déjà au courant donc je peux en parler avec toi.
Il marqua une pause pour réfléchir.
-Tu connaissais les Zebibron, toi ?
-J'en ai entendu parler. C'est un 5G, n'est-ce pas ? Un Pokémon d'Unys. L'une des deux régions de ce pays qui ne m'intéressent pas.
-Parce qu'il n'y a pas d'évolition originaire de là-bas ? plaisanta son interlocuteur.
-Exactement, répondit-elle le plus sérieusement du monde.
Le silence s'installa entre eux. Puis ils partirent d'un fou rire soudain. Valérie proposa ensuite à Arthur de se lever et d'aller montrer au reste du groupe qu'il était bien vivant.
-Par contre, précisa-t-elle, hors de question de leur parler de ton symbiote. Officiellement, tu es malade.
-Compris.